Aperçus économiques
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L'entrée et la sortie d'entreprises au Canada, 2000 à 2008
Par Oana Ciobanu et Weimin Wang

Début de l'encadré
Cet article de la série Aperçus économiques traite des profils d'entrée et de sortie d'entreprises dans le secteur canadien des entreprises et les industries qui le composent1. Il porte plus particulièrement sur l'importance relative des entreprises entrantes et sortantes déterminée en fonction du nombre d'entreprises et de l'emploi, sur la persistance des profils d'entrée et de sortie au fil du temps et sur la corrélation entre les taux d'entrée et de sortie selon l'industrie.
Fin de l'encadré
L'entrée et la sortie d'entreprises sont des aspects importants de la dynamique des entreprises. Les modèles de « destruction créatrice » de Schumpeter soulignent l'importance du rôle que jouent l'entrée et la sortie d'entreprises dans l'innovation et, par conséquent, la productivité. Afin de survivre et de remplacer les entreprises établies, les nouvelles entreprises matérialisent énergiquement de nouvelles idées. Les pressions que ces entreprises entrantes exercent ainsi forcent les entreprises établies à innover. Durant ce processus, les gagnantes persistent et prospèrent, tandis que les perdantes périclitent et disparaissent. Le cycle d'entrée et de sortie renouvelle la population industrielle.
Dans le présent article, la population cible est le secteur canadien des entreprises, c'est-à-dire l'ensemble des entreprises à l'exclusion des industries du secteur public et des organismes sans but lucratif. En 2008, le nombre d'entreprises de ce secteur qui employaient de la main-d'œuvre se chiffrait à plus d'un million2.
Les entreprises employant de la main-d'œuvre sont réparties en quatre catégories. Au cours d'une année donnée, les entreprises entrantes sont les nouvelles entreprises qui n'existaient pas l'année précédente, les entreprises sortantes sont les entreprises qui sortiront du marché durant l'année en question, les entreprises éphémères sont les entreprises qui entrent sur le marché et qui en sortent au cours de l'année et les entreprises persistantes sont les entreprises qui existaient déjà et qui continueront d'exister à la fin de l'année. Dans le présent article, les mesures de l'entrée et de la sortie d'entreprises excluent les entreprises éphémères.
Profils d'entrée et de sortie dans le temps
De 2000 à 2008, chaque année, près d'une entreprise sur 10 venait d'entrer sur le marché ou était sur le point d'en sortir. Les taux d'entrée et de sortie annuels moyens calculés en fonction du nombre d'entreprises sont respectivement de 10,8 % et 9,0 %. Bien que les entreprises entrantes et les entreprises sortantes soient nombreuses, elles représentent un pourcentage de l'emploi beaucoup plus faible que le pourcentage du nombre total d'entreprises. Calculés sous forme de pourcentage de l'emploi total dans le secteur des entreprises, les taux d'entrée et de sortie moyens pour la période à l'étude se chiffrent respectivement à 1,9 % et 1,6 %. L'écart entre les taux selon qu'ils sont calculés d'après le nombre d'entreprises ou l'emploi s'explique par la taille relativement petite des entreprises entrantes et des entreprises sortantes.
Graphique 1 Profils d'entrée et de sortie, secteur des entreprises, de 2000 à 2008
Exprimés en pourcentage de l'ensemble des entreprises actives, les taux d'entrée et de sortie ont été relativement stables de 2000 à 2008 (graphique 1). Cependant, les taux d'entrée et de sortie exprimés en pourcentage de l'emploi total ont reculé, parce que la taille moyenne des entreprises entrantes et des entreprises sortantes a diminué.
Cette différence est également observable au niveau des industries. Les taux d'entrée et de sortie fondés sur le nombre d'entreprises ont été stables, mais pour la majorité des industries, les taux d'entrée et de sortie fondés sur l'emploi ont affiché une tendance à la baisse.
Plus d'entrées que de sorties
En moyenne, de 2000 à 2008, les entreprises entrantes affichaient des taux supérieurs de 20 % à ceux des entreprises sortantes, tant en fonction du nombre d'entreprises qu'en fonction de l'emploi. Par conséquent, le nombre d'entreprises a augmenté au cours de cette période. Cette tendance s'observe également au niveau des industries. Dans 16 des 18 industries à l'étude, les entreprises entrantes ont été plus nombreuses que les entreprises sortantes. Font exception les industries de l'agriculture et de la fabrication de biens non durables, qui affichaient la tendance inverse.
Les mesures de l'entrée et de la sortie réagissent différemment aux facteurs variant en fonction du temps. Au niveau agrégé, les mesures de l'intensité de l'entrée et de la sortie affichaient une corrélation négative. Au niveau des industries, la corrélation était positive pour 7 industries et négative pour 11 d'entre elles, ce qui laisse entendre que la réaction des taux d'entrée et de sortie aux facteurs variant en fonction du temps diffère considérablement d'une industrie à l'autre. Dans certaines industries, les deux taux réagissent de la même façon, alors que dans d'autres industries, ils réagissent de manière opposée.
Hétérogénéité
Les taux d'entrée et de sortie d'entreprises, qu'ils soient mesurés selon le nombre d'entreprises ou selon l'emploi, diffèrent considérablement d'une industrie à l'autre (tableau 1).
Tableau 1 Mesures de l'entrée et de la sortie, moyenne de 2000 à 2008
Le taux d'entrée calculé au moyen du nombre d'entreprises varie de 6,6 % dans l'industrie de la fabrication de biens non durables à 13,5 % dans l'industrie des services professionnels. Lorsqu'il est fondé sur l'emploi, le taux d'entrée varie de 0,7 % dans l'industrie des services publics à 3,4 % dans l'industrie de l'enseignement et dans celle des arts, des spectacles et des loisirs. En moyenne, le taux d'entrée est plus élevé dans le secteur producteur de services que dans le secteur producteur de biens.
Le taux de sortie fondé sur le nombre d'entreprises varie de 6,0 % dans l'industrie de la santé à 11,0 % dans celle des arts, des spectacles et des loisirs. Lorsqu'il est fondé sur l'emploi, le taux de sortie varie de 0,6 % dans l'industrie des services publics à 2,8 % dans l'industrie de l'agriculture. Comme dans le cas des mesures de l'entrée, les deux mesures de la sortie sont plus élevées dans le secteur producteur de services que dans le secteur producteur de biens.
Étant donné la similitude des facteurs propres aux industries, les différences entre les taux d'entrée et de sortie des industries persistent dans le temps. Une corrélation intertemporelle positive de l'entrée (de la sortie) indique qu'une industrie dont le taux d'entrée (de sortie) est supérieur à la moyenne durant une année donnée aura un niveau d'entrée (de sortie) supérieur à la moyenne les années subséquentes. Lorsqu'ils sont fondés sur le nombre d'entreprises, les taux d'entrée et les taux de sortie sont positivement corrélés, sauf pour le taux de sortie en 2000. Cette année-là, le taux de sortie pourrait avoir été dicté en grande partie par l'éclatement de la bulle des entreprises pointcom.
Tableau 2 Corrélation intertemporelle, entrée et sortie, selon le nombre d'entreprises
Dans les industries, l'entrée corrèle positivement avec la sortie. Si l'on considère la moyenne des industries de 2000 à 2008, le coefficient de corrélation entre les taux d'entrée et de sortie fondés sur le nombre d'entreprises est de 0,63, et le coefficient de corrélation entre les taux d'entrée et de sortie fondés sur l'emploi est de 0,87. La corrélation positive indique qu'une industrie dans laquelle les taux d'entrée sont supérieurs à la moyenne a également tendance à afficher des taux de sortie supérieurs à la moyenne. Des taux de sortie élevés sont la conséquence du plus grand degré d'expérimentation qui est associé à des taux d'entrée élevés.
Bibliographie :
Cet article de la série Aperçus économiques s'appuie sur une étude réalisée par la Division de l'analyse économique. Pour plus de renseignements, veuillez consulter l'ouvrage suivant :
Ciobanu, O., et W. Wang. Dynamique des entreprises : l'entrée et la sortie d'entreprises au Canada, 2000 à 2008. Produit no11-622-M au catalogue de Statistique Canada. Ottawa, Ontario. L'économie canadienne en transition. No 22.
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