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Section 1 : Conditions économiques actuelles

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Vue générale 1 

Le PIB réel a progressé de 0,4 % en septembre, pour afficher son premier gain trimestriel en un an. L’emploi a enregistré un bond de 0,6 % en novembre, la progression la plus importante en plus d’un an. L’indicateur avancé a enregistré une quatrième importante progression d’affilée en octobre.

La relance de la demande intérieure finale a conforté sa croissance de 0,2 % au deuxième trimestre à 1,2 % au troisième, soit sa progression la plus importante depuis 2007. Les dépenses de logement et de consommation ont progressé de façon constante, de 1,8 % et de 0,8 % respectivement. Les investissements des entreprises ont fait ressortir l’amélioration la plus marquée, ayant affiché une hausse de 1,3 % faisant suite à trois baisses consécutives, totalisant 17 %.

Graphique 1.1

Les entreprises ont réduit leurs stocks rapidement pour le troisième trimestre consécutif. Toutefois, un bouleversement sectoriel marqué a caractérisé ces mesures. Les fabricants ont intensifié leurs réductions, qui ont atteint le niveau record de 9,1 milliards de dollars au troisième trimestre (aux taux annuels). Par ailleurs, les stocks détenus par les détaillants et les grossistes se sont stabilisés, après des réductions abruptes de plus de 11 milliards de dollars au cours de chacun des deux premiers trimestres de l’année (pour l’essentiel, les stocks détenus par les concessionnaires de véhicules automobiles).

Graphique 1.2

Le volume des exportations a augmenté pour la première fois depuis le quatrième trimestre de 2007. La majeure partie des revenus provenait du secteur automobile, dont les ventes se sont redressées aux États-Unis. Les secteurs des machines et matériel et des produits forestiers ont affiché une croissance modérée en réponse à la stabilisation des investissements des entreprises et de la demande de logements aux États-Unis.

Marchés du travail

L’emploi a affiché une progression de 0,6 % en novembre, la troisième en quatre mois. La progression était à peu près également répartie entre l’emploi à plein temps et l’emploi à temps partiel, et touchait la plupart des industries et provinces. L’important bond de la population active a fait que le taux de chômage n’a baissé que légèrement, soit de 8,6 % à 8,5 %.

Les services ont mené la relance de l’emploi. L’éducation était en tête, quoique la croissance était étendue à un grand nombre d’industries. Les services aux entreprises, qui avaient pris du retard dans la reprise, ont enregistré leur progression la plus marquée de l’année. Les industries des biens ont bénéficié amplement du renversement dans le secteur des ressources naturelles et de la fabrication, ce qui a contrebalancé la perte en construction après trois mois de croissance.

L’Ontario a le plus contribué à la croissance d’ensemble de l’emploi. L’éducation était en tête des services, tandis que la fabrication a continué de se remettre de ses pertes. Cependant, l’arrivée de nouveaux travailleurs sur le marché de l’emploi a gardé le taux de chômage à 9,3 %. Au Québec, la croissance de l’emploi (surtout dans les services) a dépassé la hausse de l’activité, de sorte que le taux de chômage a baissé pour atteindre 8,1 %.

L’emploi a rebondi partout dans l’ouest du Canada après la perte d’octobre. En Colombie-Britannique, la croissance s’est limitée aux services, la fabrication et la construction ayant continué d’afficher des pertes. La construction était en tête de la croissance en Alberta, là où les services aux entreprises sortaient de plusieurs mois de torpeur.

Indicateurs avancés

L’indicateur avancé composite a augmenté de 0,7 % en octobre, soit sa quatrième hausse d’affilée. Huit des dix composantes, les mêmes qu’en septembre, ont progressé. L’indice du logement est demeuré la composante dont la croissance a été la plus rapide. L’indicateur avancé américain a continué de se redresser, mais la conversion de ce mouvement en une plus forte demande pour les usines canadiennes a été lente.

L’indice du logement a augmenté de 4,2 %. Il s’agit d’une sixième hausse consécutive. La reprise initiale était principalement attribuable aux ventes de maisons existantes. Tandis que les ventes ont ralenti récemment, les mises en chantier se sont accélérées, ayant augmenté de 4,8 % en octobre. La croissance des autres composantes des dépenses de consommation a été modeste, soit d’environ 0,5 %. En ce qui concerne les ventes de meubles et d’appareils ménagers, il s’agissait de la progression la plus importante depuis septembre 2008. Les dépenses en autres biens durables ont augmenté pour le quatrième mois d’affilée, même avant que les ventes d’automobiles se soient accélérées en octobre.

L’indicateur avancé américain a progressé de 0,9 %, surpassant la croissance de l’indicateur avancé canadien. La croissance aux États-Unis a été surtout attribuable à la demande industrielle, notamment d’automobiles, et au logement.

Malgré l’amélioration de la situation économique aux États-Unis, la demande de biens fabriqués canadiens est demeurée inégale. La valeur des nouvelles commandes a baissé pour le deuxième mois de suite. Le ratio des livraisons aux stocks a augmenté légèrement, mais uniquement parce que les stocks ont baissé plus rapidement que les ventes. L’accroissement de la durée hebdomadaire moyenne de travail a ralenti, après s’être accéléré pendant deux mois. Néanmoins, se situant à 37,3 heures, la durée hebdomadaire de travail reste une bonne heure plus longue que le creux record atteint en avril.

Production

Le PIB réel a progressé de 0,4 % en septembre, pour afficher sa croissance mensuelle la plus importante depuis juillet 2008. Alors que les services affichaient une expansion constante pour le quatrième mois consécutif, la production de biens a progressé pour la première fois en plus d’un an. Les secteurs de la construction, de la fabrication et de l’exploration minière ont tous contribué à cette hausse de production.

La production minière a affiché sa première augmentation de l’année. Tous les secteurs se sont joints à cette progression. Les minéraux non métalliques ont pris la tête avec un taux de croissance à deux chiffres, alors que les mines métallurgiques ont entamé une reprise, depuis les nombreuses fermetures observées au cours de l’été, lesquelles ont réduit la production d’un tiers. La production énergétique a progressé elle aussi, alors que l’accroissement de la production de pétrole compensait les pertes de production supplémentaires dans le gaz naturel.

Les fabricants ont augmenté la production de 1 %, affichant ainsi leur deuxième progression en trois mois. Les métaux de première transformation ont enregistré l’augmentation la plus prononcée, notamment le fer et l’acier. La production de pièces a stimulé le secteur de l’automobile. La plupart des industries en biens d’équipement ont elles aussi poursuivi leur lente progression en réponse à la timide reprise des investissements des entreprises au Canada et aux États-Unis, au cours du troisième trimestre.

L’augmentation de la circulation des biens dans l’économie a donné un élan aux transports, notamment le transport par eau (qui se spécialise dans les marchandises encombrantes). La vente de gros a elle aussi augmenté, pour la quatrième fois en cinq mois.

Les opérations immobilières ont repris leur progression après une pause au cours de l’été. Les marchandises de détail ont constitué le pivot des dépenses de consommation, alors que certains services clés tels que l’hébergement et le jeu subissaient une diminution de la demande. Les services aux entreprises sont demeurés le secteur le plus faible dans le secteur des services.

Demande des ménages

Le volume de ventes au détail a progressé de 1,2 % en septembre, pour afficher l’augmentation trimestrielle la plus importante (1,3 %) en près de deux ans. À la suite d’une reprise régulière des ventes jusqu’à présent en 2009, le volume des ventes au détail en volume a recouvré la quasi-totalité de sa perte de 5,3 % observée fin 2008, alors que la crise économique mondiale atteignait un sommet.

Les dépenses en produits automobiles ont encore pris la tête de l’augmentation dans la demande, affichant une croissance tant au niveau des nouveaux véhicules que des véhicules d’occasion. Les dépenses pour les autres biens durables ont progressé de 1,1 %, pour afficher leur première augmentation trimestrielle en un an. La demande de meubles, d’appareils ménagers et de téléviseurs a affiché sa croissance la plus marquée de l’année.

Les dépenses en autres biens ont augmenté plus modérément. Bien que la baisse des prix des produits alimentaires et de l’essence ait stimulé la consommation, la demande dans le secteur des vêtements est demeurée morose.

Le secteur du logement a poursuivi sa consolidation au début du quatrième trimestre. Les mises en chantier d’habitations ont progressé de 5 % en octobre, pour afficher leur niveau le plus élevé en 2009. Toutefois, l’essentiel de cette augmentation concernait la composante instable des appartements multiples. Les mises en chantier de logements unifamiliaux ont baissé de 2 %, pour la première fois depuis le mois d’avril. Les mises en chantier de maisons familiales étaient inférieurs de 27 % pour cette année à leur rythme de 2008; cette baise de régime a réduit le stock des maisons non vendues d’un quart en dépit de la faiblesse des ventes de maisons neuves. La revente de maisons a repris sa tendance haussière avec une croissance de 3 % en septembre et de 5 % en octobre, après une brève pause au cours de l‘été.

Commerce de marchandises

Le déficit du compte courant a augmenté pour atteindre le chiffre record de 13,1 milliards de dollars au troisième trimestre, alors que les importations ont augmenté plus rapidement que les exportations. En ce qui a trait aux exportations, celles-ci ont enregistré leur premier gain trimestriel depuis 2007. La valeur des importations a été atténuée par une autre baisse des prix de 4 %. Après que le dollar canadien eut commencé à s’apprécier fin 2008, les prix à l’importation ont fléchi de 10 % au cours des trois premiers trimestres de 2009.

Graphique 1.3

Une augmentation des livraisons de biens industriels et de machines et matériel à l’étranger, ainsi que des automobiles vers les États-Unis, a entraîné une progression des exportations au mois de septembre. Dans l’ensemble, les exportations vers les États-Unis n’ont que légèrement progressé, étant donné que l’augmentation des ventes d’automobiles a été limitée par une baisse au niveau des autres produits, notamment pour l’énergie. Depuis la stabilisation observée en janvier, les exportations de véhicules ont augmenté de moitié, alors que l’augmentation des volumes s’est révélée plus élevée (66 %).

Les exportations mensuelles d’énergie ont chuté de 2,5 %, mais sont demeurées relativement stables tout au long de l’année 2009, hormis une chute au mois de mai. Des augmentations constantes des exportations de pétrole brut, dues à des prix et à une demande plus élevés, ont été limitées par la réduction des exportations d’essence et de charbon. La demande américaine en essence a été satisfaite par des volumes importants des stocks, diminuant ainsi les besoins d’importations supplémentaires en provenance du Canada. La baisse du prix du charbon s’est poursuivie, toutefois à un rythme plus lent qu’au cours de la première moitié de l’année. Les volumes sont repartis à la hausse depuis le printemps. Les exportations de gaz naturel sont stables depuis le mois de mai.

Bien qu’une augmentation dans les biens industriels et dans les machines ait stimulé les exportations, en particulier vers l’Europe, aucun de ces secteurs n’affiche encore de tendance haussière solide. Les exportations agricoles ont poursuivi leur tendance à la baisse, portant leur chute au cours de la dernière année à près de 20 %, celles de canola ayant diminué le plus.

Les importations n’ont guère varié en septembre. En dépit d’un léger recul pour le mois, les volumes d’importation affichaient une robuste croissance, laquelle n’est pas aussi évidente dans les importations nominales en raison de prix plus faibles. Les valeurs à l’importation étaient en hausse de 6 % comparées à leur niveau le plus bas en juin, alors que les volumes ont augmenté de 10 % depuis le début de leur croissance en avril.

Les importations de biens industriels ont remonté en septembre, notamment l’or et les minerais métalliques qui affichaient les gains les plus importants. Les baisses dans les secteurs des machines et du matériel, de l’énergie et de l’agriculture ont quelque peu freiné cette croissance.

Prix

Le prix des biens et services produits au Canada a augmenté de 0,7 % au troisième trimestre, ce qui représente sa deuxième légère augmentation consécutive après les baisses brutales de l’hiver. Les prix à l’exportation ont chuté pour le quatrième trimestre consécutif. Les prix en matière de dépense intérieure finale sont demeurés pour l’essentiel inchangés pour le deuxième trimestre consécutif. Bien que les prix du logement et à la consommation aient enregistré une modeste hausse, ceux de l’investissement des entreprises ont chuté, en raison, pour l’essentiel, de prix à l’importation nettement plus faibles.

Les prix à la consommation ont progressé de 0,4 % en octobre, traduisant leur cinquième augmentation au cours des six derniers mois. Les prix à la consommation étaient supérieurs de 0,1 % à ceux d’octobre 2008, alors que les incidences de la baisse brutale du prix de l’essence, fin 2008, ont commencé à s’atténuer d’une année à l’autre.

Les biens durables ont affiché les augmentations les plus importantes en matière de prix, menés par le secteur de l’automobile qui a progressivement retiré les importantes remises offertes en septembre. Les prix ont fléchi pour les biens non durables, alors que les prix de l’énergie reculaient et que ceux de l’alimentation se stabilisaient. La croissance des prix du logement a continué de stimuler le prix des services.

Les prix des biens manufacturés ont chuté de 0,3 % en octobre, enregistrant leur troisième chute en quatre mois. L’ensemble de cette baisse avait pour origine le taux de change : en dehors de ce facteur, les prix ont augmenté de 0,4 %. Seules 6 des 21 industries ont été en mesure de stimuler les prix, menées par le secteur du raffinement du pétrole.

Les prix des produits de base se sont maintenus en novembre à la plupart de leurs gains observés en octobre. Les métaux ont continué de se consolider, notamment l’or et le cuivre. Les prix de l’énergie étaient mitigés. Le pétrole brut a fléchi par rapport à son sommet annuel atteint en octobre. Toutefois, le gaz naturel a affiché son taux le plus élevé en 10 mois.

Marchés financiers

La capacité de financement des entreprises a chuté au troisième trimestre en raison d’un transfert associé au financement d’un régime de retraite. En dehors de ce transfert, l’emprunt net des entreprises a continué de s’afficher aux alentours d’un taux annuel de 50 milliards de dollars, soit au double de son taux le plus bas à la fin de l’année dernière. La majeure partie des augmentations de 2009 reflétaient une réduction marquée dans les dépenses des entreprises, notamment les investissements et les stocks (tous deux en baisse d’environ 30 milliards de dollars jusqu’à présent cette année). Par comparaison, les paiements du secteur des entreprises pour le revenu du travail ont chuté de 17 milliards de dollars au cours de la dernière année. Bien que les bénéfices aient légèrement progressé au cours du troisième trimestre, ils demeurent à 100 milliards de dollars (ou 40 %) en-dessous de leur sommet du troisième trimestre de 2008.

Le besoin de financement des ménages a augmenté pour un deuxième trimestre consécutif à 26 milliards de dollars, essentiellement en raison de la reprise des achats de maisons. Quoi qu’il en soit, l’emprunt demeure bien en-deçà des 54 milliards de dollars affichés un an auparavant.

Les capacités de financement des administrations publiques et des non-résidents sont demeurées à l’extrême opposé de ce qu’elles étaient un an auparavant. La balance commerciale du compte courant au Canada est passée d’un excédent important à un déficit record. Les administrations sont en effet passées d’un petit excédent à un déficit record. La majeure partie de l’augmentation de près de 100 milliards de dollars de la capacité de financement du secteur des administrations publiques trouve ses origines dans une chute de recettes de 59 milliards de dollars résultant de la baisse des revenus. Par ailleurs, les dépenses publiques ont augmenté, avec en première place les transferts aux particuliers en raison de la montée du chômage.

Le marché boursier a remonté de 5 % en novembre, après qu’une baisse en octobre a interrompu une période de sept mois sans déclin. Les actions minières ont mené cette hausse, notamment l’or. Les services publics ont également affiché une avancée solide, alors que les titres énergétiques restaient essentiellement inchangés.

Économies régionales

Le logement et la fabrication ont dominé une reprise en Ontario. Les ventes dans le secteur de la fabrication ont augmenté de 5 % en septembre, traduisant des ventes en hausse de 11 % au cours du troisième trimestre, menées par le secteur de l’automobile. Les mises en chantier d’habitations ont augmenté de 15 % en octobre, traduisant une augmentation des mises en construction de près de 50 % au-dessus de leur plus faible niveau atteint en juillet. Les consommateurs ont été plus lents à ouvrir leur portefeuille, toutefois, alors que les ventes au détail ont augmenté de seulement 0,4 % en septembre.

La Colombie-Britannique a affiché des gains solides dans tous les secteurs. Les mises en chantier d’habitations ont augmenté en octobre de 16 %, tout en demeurant néanmoins bien en-deçà de leurs sommets de 2008. Les ventes au détail ont dépassé, en septembre, leur augmentation de 1,4 % du mois d’août. Les ventes dans le secteur de la fabrication se sont accrues de 2,2 % en septembre, mais ont accusé une autre baisse pour le troisième trimestre dans l’ensemble.

L’économie du Québec s’est essoufflée après s’être mieux portée pendant la majeure partie de la crise de la fin de l’année 2008 et du début de l’année 2009. Les mises en chantier d’habitations ont chuté à un taux à deux chiffres pour le deuxième mois consécutif, pour atteindre leur niveau le plus bas en 2009. Les ventes dans le domaine de la fabrication ont également affiché une baisse pour une deuxième fois de suite, attribuable aux réductions observées dans l’aérospatiale. Les ventes au détail sont demeurées les plus fortes au Canada au cours du troisième trimestre, atteignant une croissance de 2,2 % en septembre.

Le logement a poursuivi sa reprise dans les provinces des Prairies. Les mises en chantier d’habitations ont progressé de 7 % en octobre pour atteindre 38 000 unités (aux taux annuels), soit trois fois leur niveau le plus faible du mois de mars, et ont recouvré l’ensemble de leurs pertes depuis octobre dernier. Les ventes dans le domaine de la fabrication au mois de septembre ont augmenté elles aussi de 2 %, menées par l’industrie pétrolière en Alberta, mais ont affiché une autre perte trimestrielle. Les ventes au détail sont demeurées stables en septembre. Les ventes au détail dans les provinces des Prairies n’ont pas augmenté depuis décembre, contrairement au centre du Canada et à la Colombie-Britannique où les ventes se sont redressées de 7 % depuis leurs creux de décembre.

Pourquoi est-ce que les mises en chantier d’habitations dans les Prairies se portent-elles mieux que les autres composantes de la demande? Une partie de la réponse réside dans une reprise de la migration nette. Les Prairies ont en effet accueilli 13 000 personnes de plus dans le cadre de la migration nette entre les provinces au cours de la première moitié de 2009, soit plus qu’au cours de la deuxième moitié de 2007 ou des deux moitiés de 2008, lorsque l’économie était florissante. Ce phénomène reflète le fait que l’économie des Prairies demeure plus attrayante que celle du centre du Canada (le taux de chômage du mois d’octobre était de 7,5 % en Alberta et en-dessous de 6 % au Manitoba et en Saskatchewan, contre 9,3 % en Ontario et 8,5 % au Québec).

Graphique 1.5

Économies internationales

Aux États-Unis, la fin imminente d’un crédit d’impôt pour les acheteurs d’un premier logement a dynamisé la vente et la revente de maisons, de 6 % et de 10 % respectivement en octobre. Par ailleurs, les mises en chantier d’habitations ont chuté de 11 %, compte tenu de l’expiration imminente du crédit d’impôt à la fin du mois de novembre. Quoi qu’il en soit, au milieu du mois de novembre, le Congrès a prolongé ce crédit d’impôt pour l’étendre aux propriétaires-occupants existants.

Les ventes au détail ont augmenté de 1,4 % en octobre, après la fin du programme de prime à la casse qui avait entraîné une chute des ventes de 2,3 % en septembre. Cela dit, les ventes d’automobiles en octobre et en novembre étaient bien au-dessus de leur niveau d’avant le programme d’envoi à la casse, ce qui signifie que son succès n’a pas été aux dépens des ventes à la fin de 2009. Les ventes au détail en dehors du secteur automobile ont affiché une légère augmentation pour la troisième fois consécutive, alors que la faiblesse des ventes des magasins de produits ménagers a été compensée par une croissance des ventes de vêtements et de marchandises diverses.

Les dépenses de consommation ont été stimulées par des indices discrets d’un revirement dans les conditions du marché du travail. Les possibilités d’emploi affichaient en septembre leurs premières augmentations consécutives depuis début 2007, reflétant une augmentation des postes nouvellement créés ou libérés. La stabilisation de l’embauche semble indiquer que ces ouvertures de postes se traduisent lentement par davantage d’emplois.

La production industrielle a progressé de 0,1 % en octobre, après trois augmentations consécutives affichant une moyenne de près de 1 % par mois. Les chaînes de montage d’automobiles avaient augmenté par rapport à leur niveau le plus bas de 4,1 millions (aux taux annuels) en juin, à 7,1 millions en septembre, mais ont chuté à 6,8 millions en octobre. La production et les nouvelles commandes de biens d’équipement se sont également essoufflées après un rebond en réponse à une légère hausse dans les investissements des entreprises au cours du troisième trimestre.

Les exportations et les importations ont affiché d’importantes augmentations pour la troisième fois en quatre mois. Le pétrole brut a mené cette hausse dans les importations, à 24 %. Mais la demande à l’exportation en dehors du pétrole a également augmenté brutalement avec à sa tête une augmentation de 11 % dans le secteur automobile. La croissance de 2,9 % des exportations ne représentait que la moitié de l’augmentation des importations, ainsi, le déficit commercial s’est élargi à 36,5 milliards de dollars.

L’économie de la zone euro a entamé sa reprise au troisième trimestre de l’année avec un PIB réel affichant une croissance de 0,4 %. La production industrielle s’est caractérisée par sa cinquième croissance consécutive en septembre, en dépit des fortes baisses dans les secteurs de l’énergie et des biens de consommation durables. Dynamisées par les biens d’équipement, les nouvelles commandes ont continué d’afficher des gains solides. La construction, néanmoins, est demeurée morose en dépit des facilités de crédit et des faibles taux d’intérêt. Les dépenses de consommation étaient elles aussi faibles, bien que le chômage ait plafonné à 9,8 % à la suite de hausses constantes depuis octobre dernier. Alors que l’euro s’appréciait de façon constante sur les marchés mondiaux, les flux des échanges avec les plus grands partenaires ont continué de diminuer en septembre.

Le PIB de l’Allemagne a progressé de 0,7 % au cours du troisième trimestre, affichant près du double de son rythme enregistré au cours des trois mois précédents, en raison d’une croissance des stocks et de l’investissement. Les dépenses personnelles ont été modérées, atténuées par l’échéance d’une subvention gouvernementale visant à encourager la mise à la casse des vieux véhicules. Les nouvelles commandes ont affiché leur cinquième augmentation consécutive en septembre. L’inflation s’est repliée pour le quatrième mois consécutif en octobre. Le gouvernement a annoncé un allégement fiscal de 20 milliards d’euros pour 2010, assorti de réformes fiscales pour les entreprises et les droits de succession, ainsi que d’un montant semblable affecté à un allègement de l’impôt sur le revenu pour 2011.

Le PIB du troisième trimestre a progressé de 0,3 % en France, de manière comparable à son rythme du deuxième trimestre, dynamisé par une reprise des exportations, alors que les dépenses de consommations se stabilisaient. Les dépenses publiques sont demeurées dynamiques, alors que la construction dégageait sa première hausse en septembre, depuis le début de l’année. Les nouvelles commandes sont demeurées robustes, affichant une augmentation pour le quatrième mois consécutif.

L’économie de l’Italie a progressé de 0,6 % au troisième trimestre, affichant ainsi sa première hausse depuis début 2008, menée par un gain solide dans la production industrielle au mois d’août. Cette augmentation n’a pas perduré au mois de septembre, bien que les nouvelles commandes aient augmenté après une forte chute le mois précédent. Les dépenses de consommation sont demeurées timides en dépit d’une baisse des prix de 0,3 % pour l’année au mois d’octobre.

En Grande-Bretagne, le PIB a chuté de 0,4 % au troisième trimestre, affichant ainsi son cinquième recul consécutif. La production industrielle s’est redressée en septembre, bien que les nouvelles commandes se soient inscrites à la baisse pour le cinquième mois consécutif. La construction a poursuivi sa tendance à la baisse en dépit des faibles taux d’intérêt, alors que les consommateurs demeuraient peu enclins à dépenser, compte tenu d’un taux de chômage à la hausse.

L’économie du Japon a progressé de 1,2 % au troisième trimestre, dans le sillage d’une croissance révisée de 0,7 % au cours du trimestre précédent, menée par une reprise dans la demande intérieure. Les investissements des entreprises ont progressé de 1,6 %, enregistrant leur première augmentation en plus d’un an, alors que les dépenses de consommation étaient dynamisées par les incitations gouvernementales visant l’achat d’automobiles et d’appareils ménagers éco-énergétiques. Les exportations ont augmenté en octobre pour le troisième mois consécutif, alors que la demande en provenance des pays d’Asie reprenait de l’essor. Le taux de chômage a diminué en septembre pour se situer à 5,3 %, en baisse par rapport au taux de 5,5 % du mois précédent et du record de 5,7 % du mois de juillet. Le ratio des offres d’emploi par rapport aux chercheurs d’emploi a augmenté pour la première fois depuis mai 2007. La déflation a persisté avec des prix chutant de 2,3 % en septembre par rapport à la même période il y a un an.

La production industrielle chinoise a atteint son plus haut sommet en 19 mois au mois d’octobre, alors que la demande, tant intérieure qu’étrangère, battait son plein, dynamisée par la stimulation des dépenses initiée par le gouvernement. Le PIB de l’Inde a crû, sa croissance d’une année à l’autre étant passée de 6,1 % à 7,9 %, soit l’amélioration la plus marquée depuis 1996.

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