Consulter la version la plus récente.
L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.
La baisse de la production a continué de ralentir de façon marquée au printemps. La production a diminué en moyenne de 0,2 % au cours des trois derniers mois, incluant une baisse de 0,1 % en avril. L’emploi a été pratiquement stable entre mars et juin, même si le chômage a continué d’augmenter au moment où la croissance de la main-d’oeuvre reprenait.
La demande intérieure, notamment dans les secteurs des services et de la construction, est à l’origine de la stabilisation de l’économie au printemps. Le secteur des services se stabilise depuis janvier, après un recul de 1 % pendant l’hiver (ce qui constitue un fléchissement considérable pour ce secteur, bien qu’il soit moins de la moitié des pertes subies pendant les récessions de 1981-1982 et 1990-1991). Parallèlement, la construction a diminué en moyenne de 0,2 % au cours des trois derniers mois, faisant suite à des baisses moyennes de 1,4 % au cours des trois mois précédents. Les activités dans le secteur du logement ont continué de ralentir mais ce repli a été compensé par une reprise de la construction non résidentielle en avril, laissant présager le sommet de sept mois atteint en mai par les permis de bâtir.
Les autres industries de biens sont demeurées le boulet du PIB réel, notamment la fabrication et les mines, ce qui traduit bien leur grande dépendance à l’égard de la demande d’exportation qui est restée plus faible que les dépenses au Canada. La baisse de 10 % des usines d’assemblage du secteur de l’automobile en mai est le présage d’une autre perte en matière de production manufacturière, comme celle survenue aux États-Unis ce même mois.
La vigueur relative des dépenses au Canada et la faiblesse persistante des exportations se sont à nouveau transposées dans la balance commerciale. Après avoir affiché des excédents mensuels de 5 milliards de dollars ou plus le printemps et l’été derniers, la balance commerciale du Canada a accusé un autre déficit en avril, son troisième en cinq mois. Les exportations demeurent faibles en raison de la baisse du prix des produits de base. La légère diminution des importations est surtout attribuable à l’effondrement de la demande de biens industriels par les usines au Canada, comme les métaux et les produits chimiques, alors que toutes les autres importations se sont stabilisées, après des reculs marqués en décembre et janvier.
Il y a de nouveaux signes que l’économie pourrait se stabilise. En mai, l’indice composite des indicateurs avancés a affiché sa meilleure amélioration mensuelle en plus de quatre décennies. La croissance s’est étendue des marchés financiers à des mesures plus concrètes des dépenses, surtout les logements. L’emploi a peu bougé depuis mars (-0,1 %), ce qui représente un contraste marqué par rapport à son recul de 1,6 % au cours des trois premiers mois de l’année. La stabilisation des emplois depuis mars a suivi exactement le même modèle selon le secteur que celui du PIB. Le secteur des services a légèrement augmenté (malgré un plus grand nombre de pertes dans les branches de la manutention de biens). La construction s’est stabilisée (-0,3 %) après avoir perdu plus de 8 % de ses travailleurs pendant l’hiver. Les emplois continuent de diminuer dans d’autres industries de biens en juin (-0,8 %), notamment la fabrication et les ressources naturelles.
L’emploi était stable en juin, puisque la forte baisse des emplois à plein temps a été compensée par un plus grand nombre d’emplois à temps partiel. Cette tendance a été tout spécialement marquée chez les femmes, tandis que les emplois à plein temps chez les hommes ont repris. Grâce à l’affermissement de l’emploi au cours des trois derniers mois, la population active a recommencé à prendre de l’expansion, ayant augmenté de 0,7 % depuis mars, après n’avoir affiché aucun changement net par rapport aux six mois précédents. Tandis que la baisse des emplois d’une année à l’autre s’est stabilisée à 1,7 % au Canada, elle a continué de se dégrader aux États-Unis pour atteindre 4,1 %.
Les emplois dans la construction ont progressé en juin, leur première augmentation depuis novembre. Les services (qui représentent 78 % de tous les emplois) ont continué de croître lentement pour un troisième mois de suite, 7 des 11 industries de services ayant pris de l’essor depuis mars. Les secteurs financiers, de l’immobilier et des loisirs ont mené le mouvement ascendant, alors que les branches de la manutention de biens ont continué de régresser. Les fabricants ont perdu 26 000 emplois de plus en juin.
L’emploi a peu changé dans la plupart des provinces, bien qu’il y ait eu un net déplacement des emplois à temps plein au profit des emplois à temps partiel en Ontario. La perte d’emplois en usine dans cette province a cessé pendant le mois, mais les services ont ralenti. Par contre, les fabricants du Québec étaient en tête des licenciements, ce que les services n’ont pas véritablement réussi à compenser. L’emploi en Alberta a peu changé par rapport aux trois mois précédents, même si le chômage continue d’augmenter constamment (à 6,8 %). Les emplois en Colombie-Britannique ont reculé pour la première fois depuis mars, en partie parce que la relance des emplois liés aux élections provinciales a pris fin. Les pertes d’emplois se sont concentrées chez les jeunes en dehors de l’Ontario, où elles ont été à l’origine de près du deux tiers de toutes les pertes d’emplois depuis octobre dernier (ce qui se compare à la part des jeunes dans les pertes d’emplois en 1981-1982 et 1990-1992). Par comparaison, les adultes en Ontario ont subi les répercussions de presque les deux tiers des pertes d’emplois de la province au cours de la récession actuelle, soit le double de leur part durant les deux récessions précédentes.
Le taux de décélération de l’indicateur avancé a ralenti de façon marquée pour s’établir à 0,1 % en mai. Il s’agit de la plus faible baisse d’une série de neuf diminutions consécutives. Le passage d’une baisse de 0,9 % en avril à un fléchissement de 0,1 % en mai a constitué la plus forte variation mensuelle de l’indice à la hausse ou à la baisse depuis décembre 1965. Ce revirement reflétait une hausse de 2,6 % de l’indice non lissé, qui a ainsi égalé son augmentation mensuelle la plus prononcée en 30 ans. Cette hausse est survenue à la suite d’une progression initiale de 0,8 % de l’indice non lissé en avril. Huit des dix composantes de l’indice non lissé ont crû en mai, les augmentations de plus de 10 % affichées par le logement, le marché boursier et les commandes de biens durables étant venues en tête.
Les virages les plus accentués ont été le fait du logement et des marchés boursiers. L’indice du logement est passé d’un recul en avril à un gain de 1,0 % en mai, le marché de la revente de maisons existantes ayant continué de se rétablir rapidement. Le marché boursier a crû de 3,2 %, surtout en raison d’un redressement des prix des produits de base et des titres financiers.
Les ménages ont continué de faire preuve de prudence dans leurs dépenses, sauf à l’égard des maisons existantes dont les ventes ont augmenté. Les ventes de meubles et d’appareils ménagers ont continué de diminuer, ce qui est peut-être attribuable à la faiblesse continue des ventes d’habitations neuves. Les dépenses liées aux autres biens durables ont également reculé de façon soutenue, malgré un rétablissement des ventes d’automobiles. Une légère augmentation affichée par les services personnels a entraîné à la hausse l’emploi global dans les services.
La tendance en fabrication est demeurée à la baisse. Malgré des diminutions marquées de la production, les livraisons ont continué de reculer plus rapidement que les stocks de produits finis. Les nouvelles commandes étaient toujours faibles, en particulier en ce qui concerne les exportations et les biens d’équipement. La chute de l’indicateur avancé des États-Unis a pris fin après plus d’un an de reculs soutenus, ce qui est de bon augure pour les exportations canadiennes. De plus, la stabilisation de l’indice avancé américain était attribuable à des composantes n’étant pas directement liées à la politique monétaire.
Le PIB réel a reculé de 0,1 % en avril, après des baisses moyennes de 0,2 % au cours des deux mois précédents. La perte totale de la production au cours des trois derniers mois a été inférieure aux replis constatés en novembre, décembre ou janvier.
La fabrication est demeurée le boulet du PIB. Elle a encore ralenti de 1 % en avril, ce qui représente environ sa diminution mensuelle moyenne depuis janvier. Pendant les trois derniers mois, elle a reculé de 3 % par mois. Le ralentissement du taux de diminution est surtout attribuable à la reprise de 50 % des usines d’assemblage du secteur de l’automobile depuis janvier, même si ce secteur est amputé environ du tiers par rapport au niveau de septembre dernier. Il a fallu bien plus de temps à la production de pièces pour se remettre, puisqu’elle affiche seulement une hausse de 11 % depuis janvier, en partie parce que les exportations vers les États-Unis ont été entravées par la croissance modérée de la production d’automobiles dans ce pays.
Les pertes dans la plupart des autres industries manufacturières ont annulé la croissance de la production d’automobiles en avril. Les fabricants de ressources (produits forestiers, métalliques et pétroliers) ont affiché les diminutions les plus importantes. Les biens d’équipement ont à nouveau reculé, mais à un rythme bien plus lent.
Les activités de construction ont continué de se stabiliser. Après de fortes baisses moyennes de plus de 1 % par mois au cours de l’hiver, les pertes ont ralenti pour atteindre une moyenne de 0,2 % au cours des trois derniers mois. La construction non résidentielle a repris après quatre baisses de suite. La construction résidentielle est demeurée faible.
La reprise de l’exploration et de l’extraction de pétrole et de gaz est un autre signe du raffermissement des investissements des entreprises, qui suit un recul de près de la moitié pendant les cinq mois précédents. Cette situation a ralenti le taux global de diminution de l’exploitation minière, malgré les lourdes pertes des mines non métalliques et de charbon.
La production des services est demeurée stable pour un troisième mois consécutif. Les branches de la manutention du commerce de gros et des transports ont affiché leur premier gain depuis l’automne dernier. La vigueur des ventes de maisons a continué de relancer les secteurs financier et immobilier. Les services de loisirs ont pris de l’expansion parce que l’activité de jeu a dépassé le niveau enregistré en septembre dernier. Les services d’hébergement (parce que l’entrée de visiteurs américains a fait défaut) et les services aux entreprises (comme les cabinets d’architectes et les agences de publicité) ont continué d’afficher la demande de services la plus faible.
En volume, les ventes au détail ont reculé de 0,6 % en avril, après un gain net de 2,4 % au cours des trois premiers mois de l’année. Les ventes d’automobiles sont à l’origine d’une bonne partie des fluctuations des ventes globales, puisque la demande d’autres biens a peu changé pendant les quatre premiers mois de l’année.
Les ventes d’automobiles ont légèrement reculé en avril, bien qu’elles soient supérieures d’environ 10 % à leur creux de décembre. Les données provisoires indiquent un petit gain en mai, alors que la demande est lentement retournée au niveau où elle se situait avant l’effondrement des ventes, à la fin de 2008. Les ventes de camions ont mené le mouvement de reprise des ventes jusqu’à maintenant cette année.
Dans le secteur des autres biens, on a constaté une forte reprise des dépenses consacrées aux meubles et aux appareils ménagers, qui avaient fléchi en février et en mars, malgré la hausse des ventes de maisons. Le secteur des vêtements s’est également remis d’une diminution en mars. Toutefois, ces gains ont été effacés par une autre baisse de la consommation de biens non durables. La consommation d’essence a atteint un niveau record, dépassant son sommet de juillet 2007. En outre, le printemps frais a stimulé la demande de combustibles de chauffage (qui ne sont pas inclus dans les ventes au détail).
Le secteur du logement a continué de se remettre lentement au printemps. La revente de maisons a mené le bal, grâce à un quatrième gain consécutif en mai qui a fait remonter les ventes à un niveau se rapprochant de celui qu’elles affichaient avant l’affaissement de l’automne dernier. Les mises en chantier d’habitations ont augmenté de 9 % en mai, mais étaient toujours inférieures de près de 50 % aux sommets de l’été dernier. La faiblesse de la vente de nouvelles maisons a continué d’être une entrave à la construction de logements unifamiliaux.
La balance commerciale mensuelle a de nouveau affiché un petit déficit de 0,2 milliard de dollars en avril. Il s’agit du troisième déficit au cours des cinq derniers mois et d’un changement marquant par rapport à l’excédent de 5 milliards de dollars affiché en avril 2008, alors que le prix des produits de base montait en flèche. Les exportations ont diminué plus rapidement que les importations en avril, surtout en raison de la faiblesse des prix des produits de base.
La diminution de 5 % des exportations était concentrée dans les produits métalliques et énergétiques. Les exportations de métaux ont subi l’incidence négative du recul de l’or et du cuivre, tandis que les exportations de gaz naturel ont poursuivi leur chute en raison de la faiblesse des prix. Les exportations d’automobiles, surtout les pièces, ont continué de se rétablir lentement. Les exportations d’aliments ont été soutenues par le blé, qui a atteint son niveau le plus élevé depuis que les prix ont affiché des niveaux records, au début de 2008.
Les importations ont reculé de 1,5 %, surtout en raison de la faiblesse des prix. La diminution de prix la plus importante a été enregistrée pour les automobiles, les machines et le matériel, et elle s’est accompagnée d’une hausse marquée du dollar canadien au printemps. En volume, la demande d’importation a repris de la vigueur dans la plupart des secteurs, sous l’effet de l’affermissement de la demande intérieure depuis février, à la seule exception des biens industriels, comme les métaux, les produits chimiques, le fer et l’acier, qui ont diminué en même temps que les compressions continues de la production industrielle canadienne.
Les prix à la consommation ont augmenté de 0,2 % en mai, après des diminutions au cours de six des sept derniers mois. Le prix de l’essence s’est accru de 8 %, après avoir été un facteur dominant des baisses récentes de l’IPC. Toujours est-il que le prix de l’essence se situe à 25 % de moins qu’il y a un an. Cette situation a aidé à réduire l’augmentation d’une année à l’autre de l’IPC à 0,1 %.
La pression à la hausse d’une année exercée sur le prix des aliments a ralenti au printemps, avec une progression de 0,1 % en mai, après un gain de 0,2 % en avril. Cette modération est attribuable à la baisse du prix des fruits et légumes, dont le contenu importé est élevé.
Le coût du logement s’est également modéré ces derniers mois pour atteindre une augmentation nette de 0,1 % seulement au cours des deux derniers mois. La baisse du prix des maisons et des taux hypothécaires a également mené le fléchissement du prix des maisons. Effaçant en partie ces reculs, les prix des automobiles sont revenus à des niveaux plus normaux après des réfactions importantes au cours du premier trimestre.
Les prix des produits de base ont continué de se rétablir en juin, affichant leur troisième gain en quatre mois. Le prix du pétrole brut a encore mené la barque, affichant 70 $ (US) le baril à la fermeture. Les métaux, notamment le cuivre et le nickel, ont également donné un coup de fouet aux matières industrielles. Les prix des aliments, entre autres celui du blé, ont diminué pour la première fois cette année.
Le prix des produits manufacturés a reculé de 1,1 % en mai, soit sa deuxième régression de suite. Cette diminution est entièrement attribuable à la hausse du taux de change, qui a été en grande partie inversée en juin.
La reprise de trois mois des cours boursiers a perdu de la vitesse en juin, le marché de Toronto n’affichant aucun changement. Les actions financières et celles des métaux et de la consommation ont continué de monter mais ces augmentations ont été effacées par des pertes affichées par l’énergie et les matériaux. Le dollar canadien a battu en retraite à moins de 90 cents (US) pendant le mois.
Le crédit aux ménages s’est accru de 0,8 % en avril, son augmentation la plus importante jusqu’à maintenant cette année. Les prêts hypothécaires ont mené le bal, sous l’effet de la reprise de la revente de maisons.
À l’inverse, le crédit à court terme aux entreprises a reculé de près de 3 % en mai, soit le plus important de cinq replis de suite. Une bonne partie de cette baisse s’explique par le fait que les entreprises ont fait la transition aux actions, tout spécialement aux marchés obligataires, pour amasser des fonds. Si l’on tient compte de ces derniers gains, les fonds totaux recueillis par les entreprises n’ont diminué que de 0,3 %.
Le marasme de l’économie ontarienne s’est poursuivi, sous l’effet des pertes continues de sa base industrielle. Les ventes du secteur de la fabrication ont régressé de 0,6 % en avril, leur huitième baisse en neuf mois. La reprise dans le secteur de l’automobile s’est poursuivie lentement, mais elle a été effacée par le repli des biens d’équipement, notamment le fer et l’acier. La demande des ménages a continué de stagner, ce qui n’est pas surprenant étant donné que l’Ontario est de loin la province qui a perdu le plus d’emplois jusqu’à maintenant cette année (2,7 % jusqu’en juin, dont la moitié dans le secteur manufacturier). Les ventes au détail ont reculé de 1,1 % en avril après un raffermissement au début de l’année. Les mises en chantier d’habitations en mai n’ont repris que la moitié de la diminution de 44 % d’avril. Jusqu’à maintenant au deuxième trimestre, les mises en chantier en Ontario ont affiché la seule diminution importante de toutes les régions.
Le secteur de la fabrication au Québec a vivement rebondi, les livraisons ayant crû de 5 % en avril. L’aérospatiale a mené l’augmentation, récupérant tous les reculs subis au cours des cinq mois précédents. Les mises en chantiers d’habitations ont augmenté de 3 % en mai et sont stables jusqu’à maintenant en 2009. Les ventes au détail ont été la seule exception, affichant une régression de 2,5 % qui annule les gains enregistrés au début de l’année.
Les mises en chantier d’habitations dans les Prairies ont bondi de 17 % en mai, interrompant une tendance à la baisse de six mois. Les ventes au détail ont également progressé de 0,1 % après six diminutions de suite. Les ventes du secteur de la fabrication ont ralenti pour un septième mois d’affilée. En Alberta, le niveau des livraisons d’aliments a dépassé celui du pétrole; c’est la première fois qu’un secteur relègue ce dernier au second rang depuis la fin de 2005.
En Colombie-Britannique, les mises en chantier d’habitations ont reculé de 5 % après un rebondissement en avril. Les ventes du secteur de la fabrication ont également poursuivi leur tendance à la baisse, même si les branches des biens d’équipement ont remplacé les biens forestiers à titre de secteur le plus faible. Les ventes au détail ont progressé de 1,3 % après des diminutions de 1 % au cours de chacun des deux mois précédents.
Aux États-Unis, la demande des ménages a repris au début de l’été. Les ventes au détail se sont accrues de 0,5 % en mai après deux baisses consécutives. Les ventes d’automobiles et de matériaux de construction étaient en tête de file. L’augmentation de la vente de matériaux de construction a suivi sept diminutions consécutives et correspondait à un raffermissement du marché de l’habitation. La revente de maisons a progressé de 2 %, tant en avril qu’en mai. En outre, les mises en chantier d’habitations se sont intensifiées et les logements unifamiliaux ont atteint un sommet de sept mois. Les ménages sont demeurés prudents dans leurs dépenses parce que les pertes d’emplois se sont poursuivies en juin, portant le taux de chômage à 9,5 %.
La production industrielle a reculé de 1,1 % en mai, les diminutions totales par rapport à son sommet étant portées à 14,7 %, ce qui en fait le marasme le plus important depuis l’après-guerre (surpassant les baisses de près de 14 % enregistrées en 1957-1958 et en 1974-1975). Environ le tiers de la baisse affichée en mai a débuté dans le secteur de l’automobile, au moment où Chrysler a fermé ses usines après avoir fait un dépôt de bilan. Malgré la faiblesse de la vente d’automobiles, les nouvelles commandes se sont accrues de 2 % pour un deuxième mois consécutif, sous l’impulsion des biens d’équipement.
Le déficit du compte courant a continué de reculer rapidement, passant du taux annuel de 184 milliards de dollars au cours du troisième trimestre de 2008 à 155 milliards de dollars pendant le quatrième et à 102 milliards de dollars au premier trimestre de 2009. Toutefois, le déficit commercial mensuel a cessé sa chute en mars et avril. Les exportations ont été entravées par la diminution des expéditions d’automobiles, alors que le prix des importations de pétrole a commencé à grimper de nouveau.
Dans la zone de l’euro, l’économie a poursuivi sa lutte au printemps. La production industrielle a encore ralenti en avril, la production ayant été à la baisse dans tous les secteurs pour un troisième mois consécutif. Les nouvelles commandes ont également fléchi, sous l’effet du repli marqué des biens d’équipement, même si la diminution générale de 2,4 % était modérée comparativement aux baisses à deux chiffres enregistrées l’automne dernier. L’excédent de la balance commerciale extérieure s’est élargi, le déficit moindre de l’énergie ayant neutralisé un excédent à la baisse des produits chimiques, des machines et des véhicules. Les échanges avec tous les principaux partenaires ont faibli parce que la demande mondiale est demeurée fragile. Le secteur de la construction a affiché son troisième gain en quatre mois, indiquant un certain assouplissement sur les marchés du crédit. Les consommateurs ont surveillé étroitement leurs dépenses en mai après une brève remontée le mois précédent. Le taux annuel d’inflation a diminué de 0,6 % en avril à 0 % en mai. Le taux de chômage est passé à 9,5 % en mai contre 7,4 % un an plus tôt.
En Allemagne, l’économie a continué de se replier, parce que tant les exportations que la production industrielle ont chuté en avril. Les exportations ont reculé de 5 %, une baisse représentant près du tiers du taux enregistré au cours de la dernière année. La production industrielle a repris sa tendance à la baisse après avoir été stable en mars, alors que les nouvelles commandes ont perdu le terrain gagné en mars. Malgré le taux de chômage à la hausse, les consommateurs sont demeurés optimistes, ce qui a poussé le volume des ventes au détail à la hausse pour un troisième mois de suite en mai. Par ailleurs, le secteur de la construction a progressé pour un troisième mois consécutif.
En France, la production industrielle a, une fois encore, reculé en avril et se situait à près de 20 % de moins qu’un an plus tôt. Les nouvelles commandes ont augmenté pour la deuxième fois en trois mois, grâce à la vigueur soutenue des dépenses de consommation. Les ventes au détail ont été stimulées par la poussée de la vente d’automobiles puisque les consommateurs ont profité des mesures incitatives offertes par le gouvernement pour remplacer de vieux modèles par de nouveaux modèles économiques en carburant. Le déficit de la balance commerciale extérieure a continué de s’élargir et la France a affiché le deuxième écart le plus important dans la zone de l’euro. Le taux de chômage est monté à 9,3 % en mai, tandis que les prix ont fléchi de 0,3 % par rapport au niveau d’il y a un an.
Le Royaume-Uni s’est enfoncé dans son pire marasme en 50 ans, alors que le PIB réel a été révisé à la baisse de 2,4 % au cours du premier trimestre de l’année. La production industrielle s’est stabilisée en avril, tout comme les nouvelles commandes. La chute libre du secteur de la construction s’est également inversée, un léger gain ayant été enregistré en avril. Les dépenses de consommation sont demeurées excellentes, alors que l’inflation annuelle a fléchi à 2,3 % en mai. Le taux de chômage a augmenté à 7,2 %.
Au Japon, le PIB réel a diminué de 4 % au cours du premier trimestre puisque la demande intérieure est demeurée faible et que les exportations ont chuté de 26 %. La production industrielle a rebondi en avril et mai, avec une hausse de 6 % au cours de chacun de ces mois, mais elle représentait toujours 30 % de moins que les niveaux affichés il y a un an. Les diminutions importantes de la production ont aidé à réduire les stocks qui ont fléchi une fois encore en mai pour un cinquième mois d’affilée. En mai, les exportations ont maintenu les gains obtenus en mars et avril. Les réductions de la taxe gouvernementale sur les véhicules économes en carburant ont stimulé les ventes d’automobiles malgré le chômage à la hausse.
En Chine, la production industrielle s’est accrue de 8,9 % en mai, sous l’effet du plan gouvernemental de stimulation économique des dépenses consacrées aux autoroutes et à d’autres travaux publics, la plupart dans des régions pauvres du centre et de l’ouest du pays. Même si la demande intérieure s’est améliorée, les exportations ont continué de reculer, diminuant de 26 % en mai d’une année à l’autre. Les ventes au détail étaient en hausse de 15 % en avril et en mai.
Au Brésil, le PIB réel a reculé de 0,8 % pendant le premier trimestre de 2009, ce qui représente une décélération de la diminution de 3,6 % enregistrée pendant la dernière période de 2008, parce que les gains des dépenses personnelles ont compensé la baisse des investissements des entreprises.