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Section 1 : Conditions économiques actuelles

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Vue générale 1 

L’économie s’est contractée vers la fin de 2008. La production a fléchi en octobre, puis l’emploi en novembre et décembre lorsque la crise s’est intensifiée dans tous les principaux pays industrialisés. Le crédit était beaucoup moins entravé au Canada qu’aux États-Unis.

Le gros de la faiblesse de l’activité économique au Canada vient du marché de l’habitation et de l’industrie de l’automobile. Sur le marché de la revente de maisons existantes, la demande a chuté de 25 % en octobre et novembre; ce dernier mois, les mises en chantier d’habitations sont tombées à leur plus bas niveau en 7 ans, et ce, surtout en raison des baisses survenues dans l’Ouest canadien. Les ventes au détail se sont maintenues en octobre, mais les ventes de véhicules neufs ont fortement baissé en novembre et décembre. Par ailleurs, la production manufacturière s’est vivement ressentie d’une troisième diminution consécutive de la production automobile, alors que des réductions encore plus radicales devenaient réalité à la fin de l’année.

Graphique 1.1

En octobre, la contraction de la production dans l’industrie de l’automobile se remarquait déjà à un moindre trafic transfrontalier en volume. Dans ce marasme de la demande industrielle dans le monde, on a aussi pu voir que les cours des produits de base continuaient à péricliter en fin d’année. Toutefois, le dollar canadien s’est stabilisé en novembre et décembre après sa baisse record d’octobre, alors que les cours boursiers restaient au-dessus des minima atteints à la mi-novembre.

Au Canada, la valeur nette des ménages a rétréci de 3,2 % au troisième trimestre après avoir culminé au second, ce qui s’explique surtout par le recul boursier. Les bilans des ménages sont demeurés bien plus solides au Canada qu’aux États-Unis. Chez notre voisin du sud, la valeur nette a diminué de près de 12 % dans la dernière année à cause des pertes essuyées sur le marché de l’habitation et dans les bourses (au Canada, cette même valeur nette a décru de 1 % pendant la même période). Aux États-Unis, le crédit aux ménages a cessé de croître au troisième trimestre, mais au Canada il a gagné 2,3 %. Tôt au quatrième trimestre, le crédit aux entreprises et à la consommation a continué à monter au Canada, bien que la demande hypothécaire ait régressé en raison du marasme du marché de l’habitation.

Marché du travail

En décembre, l’emploi a fléchi de 0,2 %; c’est la moitié de son taux de décroissance de novembre lorsque les mises à pied des travailleurs d’élection ont amplifié la baisse. Il s’agit des premières pertes d’emplois consécutives depuis mai 2003 et des plus importantes depuis 1991. Tout ce mouvement s’est opéré dans l’emploi à plein temps, plus particulièrement chez les jeunes. Comme la population active s’est légèrement redressée, le taux de chômage a monté à 6,6 %, son niveau le plus élevé depuis janvier 2006.

En décembre, l’industrie de la construction a subi les pertes d’emplois les plus cuisantes à la suite du secteur de la fabrication en novembre. Cette contraction se présentait après deux mois de fortes baisses des ventes d’habitations, ce qui devait concourir à une chute des mises en chantier en novembre. La faiblesse des emplois en construction était évidente dans toutes les grandes régions.

En dehors de l’industrie de la construction, l’emploi a crû un peu grâce à une modeste reprise en fabrication et dans les services. L’industrie des transports a effacé presque toutes ses pertes de novembre, alors que le secteur public voyait l’emploi faire un petit pas en avant. Le secteur du commerce a éliminé des postes dans les deux mois, pressentant peut-être un ralentissement des ventes au détail à Noël.

C’est en Alberta que l’emploi a le plus diminué et le chômage le plus augmenté. Ce recul soudain est surtout imputable aux services professionnels, car plusieurs grands projets ont été abandonnés dans le secteur de l’énergie. La baisse des prix de l’énergie a fait fléchir l’emploi dans le secteur des ressources naturelles. En Colombie-Britannique, l’emploi a décru une troisième fois de suite en construction, les mises en chantier ayant régressé presque des deux tiers depuis l’hiver dernier. Au Québec comme en Ontario, l’industrie de la construction a été mise à mal, mais dans la dernière de ces provinces, il y a eu une légère reprise de l’emploi en fabrication. Janvier sera cependant le mois où les fermetures d’usines se multiplieront nettement dans l’industrie de l’automobile.

Indicateurs avancés

L’indice avancé composite a accusé une baisse de 0,7 % en novembre, soit son troisième recul de suite et son plus marqué depuis janvier 1991, principalement en raison d’une forte chute des cours boursiers et de l’indice du logement. Parmi les huit autres composantes, les hausses et les baisses se sont à peu près équilibrées.

Les cours boursiers ont continué de plonger en novembre et ont ainsi accusé leur pire perte sur trois mois depuis 1952. Les métaux ont affiché les plus fortes baisses à cause de l’effritement de la demande mondiale.

L’indice du logement a subi un recul de 5,9 %, attribuable à la fois à la baisse soudaine des ventes de maisons existantes à l’automne et au déclin des mises en chantier en novembre. Il s’agit de la plus forte chute de l’indice du logement depuis un recul de 5,4 % en 1995.

Les dépenses de consommation ont continué de soutenir la croissance. Les ventes de meubles et d’articles ménagers et les ventes d’autres biens durables ont progressé en octobre. Cependant, des données provisoires montrent un recul des ventes d’automobiles en novembre, en même temps qu’un ralentissement de l’emploi.

Les indicateurs de la fabrication se sont maintenus, malgré le marasme économique qui perdure aux États-Unis. Les nouvelles commandes ont été soutenues par des gains dans l’aérospatiale. Les entreprises n’ont pas tardé à réduire la production lorsque les ventes ont ralenti, prévenant ainsi une baisse du ratio des livraisons aux stocks au cours des deux derniers mois. Les entreprises ont également réduit la semaine de travail dans les usines et procédé à des mises à pied en novembre.

L’offre de monnaie a affiché la plus forte hausse parmi toutes les composantes. Il s’agit de la différence la plus évidente entre le ralentissement actuel et les épisodes précédents en 2001, 1990 et 1981, où l’offre de monnaie a stagné ou s’est contractée. L’indicateur avancé des États-Unis a également affiché de forts gains dans les composantes liées à la politique monétaire, ce qui reflète la stimulation importante apportée par les banques centrales de l’Amérique du Nord, ainsi que de la plupart des grandes nations du monde, afin de répondre au resserrement du crédit.

Production

Le PIB réel a un peu baissé (-0,1 %) en octobre, annulant ainsi le gain affiché en septembre. La production a décru en fabrication et en construction, ce qui a eu des répercussions sur les industries de services qui distribuent et manutentionnent les biens comme le commerce de gros et la navigation.

L’industrie de l’automobile a mené le mouvement, ayant enregistré une diminution de 9 % de sa production, la plus importante parmi trois de suite. Dans la dernière année seulement, la production automobile s’est contractée du tiers. Elle est tombée sous les 10 milliards de dollars (aux taux annuels) pour la première fois depuis 1998. Précisons que la production manufacturière totalise 176 milliards de dollars dans un PIB global qui s’établit à 1,2 billion de dollars. Le fléchissement dans l’industrie de l’automobile s’est répercuté sur des industries d’apport comme celles du caoutchouc, du plastique et de la sidérurgie. Dans la plupart des autres industries manufacturières, la production n’a guère évolué sauf pour de nouvelles pertes dans les industries du papier et du bois d’oeuvre.

L’activité a décru de 0,3 % en construction, marquant ainsi un troisième recul d’affilée. La contraction de la construction résidentielle s’est faite plus vive en octobre, mais la construction non résidentielle a été en reprise, plus particulièrement dans les bâtiments hospitaliers et scolaires, après six diminutions consécutives.

En octobre, la production s’est redressée surtout grâce au secteur de l’énergie. L’extraction de pétrole et de gaz s’est remise de son revers de septembre; les forages ne sont pas encore touchés par la forte baisse des prix des hydrocarbures. La descente vertigineuse des cours des métaux s’est accompagnée d’une diminution de 5 % de la production des mines métalliques dans les deux derniers mois.

Pour la plupart, les industries de services ont continué à croître lentement. Sur les marchés financiers, l’abondance des échanges (surtout des ventes) a fait monter la production en volume. Dans la plupart des autres services aux entreprises, la production a le plus souvent été faiblement en croissance. La demande de consommation qui s’attache aux services a continué à battre son plein sauf sur le marché immobilier. Dans les services gouvernementaux, la production a été stimulée pour un temps par les mesures d’embauche à Élections Canada.

Demande des ménages

En volume, les ventes au détail ont un peu monté (+0,1 %) en octobre après un gain de 0,8 % en septembre. Les ventes d’automobiles sont venues en tête de l’augmentation. Les véhicules d’occasion ont été plus en demande que les véhicules neufs, mais dans le cas de la production neuve, les ventes se sont fortement contractées en novembre.

La consommation d’essence a immédiatement réagi aux baisses de prix, s’élevant de 2 % en septembre et octobre. La demande d’essence a évolué toute l’année en dents de scie : elle avait diminué de 1,7 % l’hiver dernier, d’ailleurs plus en réaction à de piètres conditions de conduite qu’au renchérissement de l’essence. C’est ainsi que, en mars 2008, la demande s’est redressée de 1,1 %. Les ventes ont ensuite été en baisse de 2,7 % au cours de l’été à cause des sommets atteints par les prix à la pompe. Avec cette reprise à l’automne, la demande ne le cède en volume que de 0,7 % à sa moyenne de 2007. Le rétablissement rapide de la consommation au Canada contraste vivement avec la situation aux États-Unis où la baisse des prix n’a pas fait remonter la demande.

Mise à part l’industrie de l’automobile, les ventes de biens durables sont demeurées fermes. Le ralentissement des ventes d’habitations a cependant nui à la demande de meubles et d’appareils ménagers. Les téléviseurs et les ordinateurs ont encore été recherchés par le consommateur. Par ailleurs, de généreuses remises consenties sur les vêtements n’ont pas stimulé la demande, qui avait été solide aux trois premiers trimesters de l’année.

Sur le marché de la revente de maisons existantes, la demande a décru de 12 % en novembre après une diminution de 15 % en octobre. C’est là une nette accélération du mouvement de décroissance des ventes qui s’était amorcé au milieu de 2007. Une demande en forte baisse était facile à constater dans toutes les grandes villes du pays. À l’échelle nationale, les ventes accusaient une baisse de 42 % d’une année à l’autre surtout à cause de pertes de 70 % à Vancouver et de 50 % à Toronto.

Pour accompagner le marasme des ventes, il y a eu une descente de plus en plus verticale des mises en chantier. Celles-ci ont régressé de 19 % en novembre pour s’établir à 172 000 unités (aux taux annuels), leur niveau le plus bas en sept ans. Ce qui a le plus diminué, ce sont les mises en chantier de logements multifamiliaux, fait un peu étonnant si l’on considère que le taux d’inoccupation des immeubles d’appartements est tombé de 2,6 % en octobre 2007 à 2,2 % en octobre 2008. C’est peut-être à cause de la plus grande difficulté qu’éprouvent les promoteurs du secteur de la copropriété à obtenir du crédit. Par ailleurs, les mises en chantier de logements unifamiliaux ont décru un troisième mois de suite pour se situer à leur plus bas niveau en 10 ans.

Commerce de marchandises

En octobre, la valeur tant des exportations que des importations s’est trouvée gonflée par une baisse mensuelle record du taux de change au Canada. En volume, exportations et importations ont été en décroissance, ce qui est plus révélateur de la tendance sous-jacente de la demande au pays comme à l’étranger.

En valeur nominale, les exportations se sont élevées de 2,5 %, les revenus ayant été en hausse dans tous les secteurs sauf dans l’industrie de l’automobile. Les exportations de denrées agricoles ont prédominé, une bonne récolte ayant réapprovisionné le réseau de distribution céréalière. Dans le cas des machines et du matériel, les exportations ont été marquées par des gains pour la machinerie industrielle. Les exportations de pétrole et de gaz ont continué à fléchir en situation de marasme des prix. Dans l’industrie de l’automobile, les exportations se sont contractées trois fois de suite, ce qui devait les laisser sous la barre des 5 milliards de dollars et à leur plus bas niveau en 11 ans. Signalons que les exportations d’automobiles avaient culminé à 9,3 milliards de dollars en janvier 2000.

Les importations ont gagné 4 % en valeur, parce qu’une ample montée des prix l’a emporté sur une descente de près de 4 % en volume. Favorisant les prix, le taux de change canado-américain a baissé de 11 % en moyenne. Ajoutons que les importations d’énergie ont augmenté de 22 % à cause de perturbations de la production dans plusieurs raffineries canadiennes. Jusqu’ici, les importations de biens de consommation et d’équipement n’ont pas décru en réaction au ralentissement de la demande intérieure.

Prix

Les prix à la consommation ont fléchi de 0,3 % en décembre après avoir régressé de 0,6 % en novembre. Ces baisses mensuelles ont eu pour effet de ramener à 2,0 % le taux d’inflation d’une année à l’autre. Cette lenteur tient en grande partie à la diminution rapide du prix de l’essence à la pompe.

Les prix des véhicules ont affiché la hausse mensuelle la plus élevée, suivis par celle des prix des aliments. Dans les deux cas, le contenu importé est appréciable et ce mouvement de renchérissement fait suite à une dévalorisation record du dollar canadien en octobre. Quant aux prix des services (lesquels ne sont pas échangeables pour la plupart), ils n’ont guère bougé.

En décembre, les cours des produits de base ont continué à baisser, plus particulièrement le prix du pétrole brut qui s’est retrouvé sous la barre des 40 dollars américains le baril, niveau inférieur de plus de 100 $ au niveau record du milieu de l’été. Pour la plupart des autres produits de base, les mouvements ont été plus lisses. Le prix du gaz naturel est aujourd’hui de moins de 6 $ le MBTU et les cours du cuivre sont les plus faibles en plusieurs années.

Marchés financiers

La Banque du Canada a étoffé son bilan mensuel de presque 12 milliards de dollars ou dans une proportion de 20 % en novembre grâce à des accords de prise en pension. C’est ainsi que, d’une année à l’autre, le taux de croissance de la masse monétaire a pris une valeur record de 49 %; c’est plus que les valeurs antérieures de culmination vers la fin des années 1930 et au début des années 1940.

Graphique 1.4

La Banque du Canada a aussi abaissé son taux d’escompte de 75 centièmes à 1,75 %, niveau le plus bas depuis les années 1950. Les taux d’intérêt ont diminué à toutes les échéances. Le dollar canadien s’est tenu au-dessus des 80 cents américains un deuxième mois de suite.

En novembre, les hypothèques résidentielles des banques ont fléchi de plus de 4 % après s’être fortement contractées en octobre. C’est que, sur le marché de la revente de maisons existantes, les ventes ont amplement baissé dans ces deux mois. La cause en serait une moindre demande des ménages, puisque les établissements bancaires ont continué à accroître le crédit aux particuliers. Le crédit à court terme aux entreprises a aussi été en croissance soutenue en novembre, ce qui devait aider à compenser le tarissement des sources d’émissions d’actions et d’obligations en octobre et novembre et à garder le crédit aux entreprises généralement en hausse (de près de 1 %) ces deux mêmes mois.

Graphique 1.5

En fin d’année, les cours boursiers ont commencé à se stabiliser. Ils ont clôturé à 3 % sous leur valeur de novembre, ce qui représente leur perte la plus légère en quatre mois. Les valeurs minières se sont redressées après avoir subi les revers les plus cuisants les trois mois précédents. Les valeurs industrielles se sont également affermies et les actions liées aux produits de première nécessité ont fait oublier tous leurs petits pas en arrière au cours de l’automne. Ces gains ont cependant été contrebalancés par une décroissance à deux chiffres des actions du secteur de l’énergie et des services financiers. Dans l’ensemble, le TSX a gagné plus de 10 % par rapport à son creux du début de décembre et 18 % par rapport à son plus bas niveau en cours de séance en novembre.

Économies régionales

En Ontario, l’économie a faibli partout. En novembre, les mises en chantier ont diminué de près du tiers : si on tient compte des baisses des deux derniers mois, elles se retrouvent près de leur minimum de l’année. Les ventes au détail ont décru de 0,5 % en octobre, effaçant toute leur progression du troisième trimestre. Dans le secteur de la fabrication, les ventes ont rétréci un troisième mois de suite, surtout à cause d’une contraction dans l’industrie de l’automobile.

Les mises en chantier d’habitations ont fortement diminué dans l’Ouest canadien. En Colombie-Britannique, elles ont été amputées de plus de 50 % en deux mois, ce qui les laisse au niveau de 18 000 unités (aux taux annuels), le plus bas depuis janvier 2003. Elles ont ainsi retranché presque les deux tiers à leur niveau de culmination de l’hiver dernier. Les ventes au détail se sont contractées de 2 % après avoir accusé la seule baisse observée au Canada au troisième trimestre. Dans les Prairies, les mises en chantier ont moins régressé qu’en Colombie-Britannique, mais ne se situent pas moins à un nouveau minimum pour l’année. Les ventes au détail sont restées positives, ce qu’elles doivent en partie à la vigueur foncière de l’emploi et du revenu avant novembre.

Le Québec est la seule région où les mises en chantier d’habitations aient été stables même après l’intensification de la crise financière en septembre. Dans cette province, le secteur de la fabrication est demeuré en croissance en septembre et octobre, grâce surtout aux hausses affichées dans l’aérospatiale. En octobre, les ventes au détail ont tourné le dos à leur gain de 2 % enregistré en septembre.

Économies internationales

Aux États-Unis, le marasme s’est fait plus noir encore en novembre sur le marché de l’habitation. Les mises en chantier ont périclité de 19 %, tombant au plus bas niveau jamais observé depuis 1959. Malgré la diminution de la construction neuve, le parc de logements invendus s’est encore accru et le taux de décroissance des prix a monté à 12 % d’une année à l’autre. Il reste que, après que les taux hypothécaires ont atteint les 5 % tard en décembre pour la deuxième fois seulement en deux décennies, le nombre de demandes de prêts hypothécaires a triplé.

En novembre, les ventes au détail ont fléchi de 1,8 % et, avec cette cinquième diminution consécutive, elles le cèdent de 7,4 % à leur valeur de novembre 2007. À la différence cependant de la baisse étalée d’octobre, l’affaiblissement de novembre s’est largement limité à l’industrie de l’automobile. Une essence qui coûte moins cher a amené un regain de confiance chez les consommateurs en décembre. Les prix de l’énergie expliquent entièrement la diminution de 1,7 % de l’IPC en valeur mensuelle en novembre. D’une année à l’autre, le taux d’inflation est tombé à 1,0 % (il avait culminé à 5,5 % en juillet).

En novembre encore, la production industrielle a reculé de 0,6 %; les fabricants étaient en voie de connaître coup sur coup leurs plus fortes baisses trimestrielles depuis 1982. L’industrie de l’automobile a dominé à cet égard, tandis que le règlement de la grève à Boeing était là pour stimuler les biens d’équipement. En octobre, des livraisons d’aéronefs en forte baisse et des cours pétroliers en descente ont eu un effet d’amortissement tant sur les exportations que sur les importations.

Aux États-Unis, les flux de capitaux à long terme se sont véritablement amenuisés ce même mois. L’acquisition de bons du Trésor pour une valeur de 35 milliards témoigne de l’exode vers des valeurs sûres dans une crise qui sévit de plus en plus dans le monde. Pour faire pendant, il y a eu des délestages d’obligations et d’actions des sociétés.

Dans la zone de l’euro, l’économie s’est encore contractée en octobre et la production industrielle a fléchi de 1,2 % après avoir perdu 1,8 % en septembre. Tous les secteurs étaient en recul sauf celui des biens non durables de consommation qui a affiché une modeste hausse. Les nouvelles commandes se sont contractées une cinquième fois en six mois, car la demande de machines et de matériel a chuté. Le resserrement du crédit et la montée des pertes d’emplois ont nui à la fois à la confiance et aux dépenses des consommateurs. L’excédent du commerce extérieur a diminué en octobre, parce que les exportations vers les États-Unis et le Japon ont encore faibli. Le taux annuel d’inflation n’était plus que de 2,1 % en novembre du fait de la baisse des prix des hydrocarbures.

En Allemagne, la production industrielle a régressé un deuxième mois de suite en octobre et les nouvelles commandes ont aussi évolué vers le bas. La demande tant intérieure qu’extérieure s’est vivement ressentie du resserrement du crédit et de la montée du chômage. Les consommateurs ont freiné leurs dépenses en octobre pour une quatrième fois en cinq mois malgré la diminution rapide des prix. Le taux d’inflation est tombé à 1,4 % en novembre. C’est le taux le plus faible de la zone de l’euro.

En France, la production industrielle a fléchi de 2,7 % en octobre. Elle était en baisse une cinquième fois en six mois. Les nouvelles commandes ont chuté de 11 % après un bref sursis le mois précédent. Les consommateurs ont conservé leur optimisme cependant et les dépenses se sont légèrement renforcées en septembre.

Au Royaume-Uni, l’économie était toujours entraînée vers le bas. La production industrielle s’est contractée de 1,6 % en octobre. C’est là un huitième recul consécutif. La faiblesse de la demande extérieure et la baisse du prix du pétrole ont encore amorti les exportations. L’activité a un peu repris en construction ce même mois grâce à un relâchement des restrictions de crédit. Les dépenses de consommation se sont légèrement redressées, car les commerçants ont continué à sabrer les prix. Un taux d’inflation de 4,1 % en novembre demeurait un des plus hauts de la zone de l’euro en raison de la cherté de l’alimentation et de l’habitation.

Au Japon, l’économie s’est encore contractée en novembre. La production industrielle s’est affaissée de 8,1 % d’octobre à novembre. Cette diminution mensuelle, la plus forte jamais constatée, a surtout été déterminée par un ralentissement de la demande à l’exportation des États-Unis et de l’Europe, plus particulièrement dans le cas des automobiles. La demande intérieure a également stagné, les entreprises ayant réduit leurs investissements et les consommateurs ayant resserré les cordons de leurs bourses. En décembre, les ventes d’automobiles ont chuté de 22 %, ce qui devait les laisser à leur plus bas niveau en 34 ans pour toute l’année 2008. D’octobre à novembre, le taux de chômage a monté de 3,7 % à 3,9 %. Le taux d’inflation est enfin tombé de 1,9 % à 1 % pendant cette période.

En Chine, l’économie a continué à ralentir; en novembre, la production industrielle a crû de 5,4 %, alors que son taux d’accroissement avait été de 8,2 % le mois précédent. Les produits industriels ont mené le mouvement, notamment l’acier, dans un contexte d’affaiblissement des investissements intérieurs et extérieurs. D’une année à l’autre, les exportations ont diminué de 2,2 % en novembre, marquant un premier recul depuis 2001 et un fort revirement par rapport à leur gain de 19 % en octobre. Les importations ont fait de même, ayant affiché une perte de 17,9 % en un an et après une montée de 15,6 % en octobre. En dix mois seulement, l’indice des prix à la consommation est descendu de 8,7 % à 2,4 %. D’une année à l’autre, les ventes d’automobiles ont fléchi de 10 % en novembre, subissant leur troisième revers de l’année. De même, les ventes d’habitations ont périclité, faisant ainsi diminuer les prix et l’activité en construction. Malgré le marasme de l’industrie de l’automobile et du marché de l’habitation, les ventes au détail en novembre ont progressé de 21 % d’une année à l’autre.

En Russie, la production industrielle s’est contractée de 10,8 % en novembre; il s’agit de sa plus forte baisse en 10 ans. Les producteurs de métaux et d’énergie ont ralenti leur production en raison de l’affaiblissement de la demande dans le monde, tandis que le secteur financier et les industries de services se mettaient à supprimer des emplois en réaction à des dépenses de consommation en décroissance.

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