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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Décembre 2005

Étude spéciale

Les grossistes de produits pharmaceutiques, une industrie en ébullition

par Clérance Kimanyi*

Introduction

Les grossistes de produits pharmaceutique sont les intermédiaires à la croisée des chemins entre les fabricants de médicaments au pays et à l’étranger et les utilisateurs, dont les pharmacies, les hôpitaux et d’autres acheteurs indépendants ou grossistes. Ils ont fortement accru leur domination du marché de la distribution de produits et de fournitures pharmaceutiques depuis 19991, alors même que la demande de médicaments explose. Les grossistes connaissent également un changement de la composition des produits qu’ils commercialisent et de leurs modes d’exploitation. Alors qu’elle est donc en train de devenir de plus en plus importante avec près de 26,5 milliards de dollars de recettes annuellement, l’industrie des grossistes-distributeurs de produits et fournitures pharmaceutiques est cependant relativement peu connue. Cet article a pour but d’en brosser un profil, en examinant sa performance relativement au secteur du commerce de gros. Ceci comprend un survol de la demande de médicaments, des recettes d’exploitation et de la main-d’œuvre de l’industrie des grossistes, ainsi que de sa structure de coûts d’exploitation et la priorité que le secteur donne aux dépenses en publicité.

La consommation de médicaments

C’est l’importance croissante qu’ont pris les produits et services de santé dans les dépenses des particuliers qui rend si intéressant le sort des industries qui leur sont reliées. En effet, parmi les composantes essentielles de la consommation des ménages2, les produits et les services de santé sont les seuls qui ont augmenté par rapport au revenu disponible ces dernières années, avec en tête les médicaments et les produits pharmaceutiques.

En fait, la croissance a commencé bien avant 1999. À partir de 1993 jusqu’à aujourd’hui, les dépenses totales en santé ont largement dépassé celles de l’énergie (électricité, gaz naturel et autres), un autre poste important des dépenses essentielles des particuliers. Ainsi, chaque année depuis 1999, les ventes de produits et de services de santé augmentent de presque 2,5 milliards de dollars, dont 1 milliard en médicaments seulement. Les produits et les services de santé grugent environ 5 % du revenu des ménages après impôt en 2004. Les médicaments comptent, quant à eux, pour 2% du revenu disponible des ménages.

Entre 1999 et 2004, les dépenses3 en médicaments et articles de pharmacie ont connu la plus forte progression du groupe des dépenses de santé, en hausse de 53,3 %. À titre de comparaison, les médicaments correspondent en 2004 à 21 % des dépenses en aliments contre 17 % en 1999.

Figure 1

Ceci traduit la croissance du volume des ventes de médicaments d’ordonnance. En 2002, les pharmacies avaient exécuté plus de 335 millions d’ordonnances, soit une hausse de 23,2 % comparativement à 19994. De plus, le prix moyen des ordonnances s’établissait à 42,09 dollars, en hausse de 18,6 % comparativement à ce qu’il coûtait en 1999.

Les facteurs démographiques, les pratiques de traitement et l’évolution des technologies médicales ayant contribué à cette dynamique sont bien établis. La population vieillit à un rythme tel que seulement en cinq ans, de 1999 à 2004, la proportion des personnes âgées de 55 ans et plus est passée de 21,4 % à 23,5 % de la population totale. Depuis 2002, la population de cette tranche d’âge s’accroît d’un demi point de pourcentage chaque année, un taux qui devrait persister encore durant 15 ans.

Et, alors que la population vieillissante augmente rapidement, l’espérance de vie en fait autant. En 2001, elle s’établissait à 82,1 ans pour les personnes de 55 ans, soit en hausse de presque une année comparativement à 1997.

De pair avec ces tendances, les pratiques de traitement changent : les thérapies à domicile sont de plus en plus encouragées pour réduire les coûts d’hospitalisation, la découverte de nouveaux médicaments augmente grâce à des équipements plus efficaces, alors que le temps d’approbation de nouveaux médicaments diminue5.

Les grossistes étendent leur influence dans de multiples directions

Les clients des grossistes de produits pharmaceutiques sont les établissements de vente au détail, les hôpitaux et des acheteurs indépendants ou d’autres grossistes. Les détaillants fournissent la principale source de leurs recettes. En 2003, ils ont fourni 63 % des 26,5 milliards de dollars de leurs recettes. Les transactions entre grossistes représentaient 23 % des recettes des grossistes, soit la deuxième plus importante source de recettes. Les institutions publiques en fournissaient environ 8 %. Leur marché est essentiellement national, la part des exportations étant minime en proportion. Le Canada demeure un net importateur des produits pharmaceutiques. En 2003, les importations s’établissaient à 7,3 milliards de dollars comparativement à 2,7 milliards de dollars pour les exportations.

La figure 2 illustre à quel point les ventes des grossistes ont pris un grand essor, se distinguant de plus en plus de celles des établissements de détail. Deux clients, les hôpitaux et d’autres grossistes ont donné à leurs ventes une forte poussée. Les ventes des grossistes à d’autres grossistes ont triplé au cours de la période à l’étude, en partie en raison de la forte progression des importations. Celles aux hôpitaux ont plus que doublé.

Figure 2

L’explosion des recettes s’explique non seulement par la croissance de la demande, mais par un changement structurel dans le type de produits vendus. En effet, selon les résultats de l’Enquête du Pharmacy Post auprès des propriétaires et des gérants de pharmacie, les grossistes-distributeurs de produits et fournitures pharmaceutiques accaparaient 71 % du marché des produits d’ordonnance en 2003, alors qu’en 1999 ils n’en détenaient que 56 %. Cette domination s’étend sur tous les types de pharmacie, à l’exception des franchises, lesquelles s’approvisionnent à partir de centres de distribution exclusifs.

Les grossistes élargissent également leurs activités dans le domaine pharmaceutique. Ainsi, ils font souvent partie d’entreprises qui sont impliquées dans la fabrication, la recherche et le développement, ou sont des filiales canadiennes de fabricants étrangers impliqués dans la distribution de leurs produits au Canada. Les grossistes s’impliquent également de plus en plus dans des services de soutien comme l’élaboration de programmes de ventes au détail, de stratégies de marketing et de systèmes de gestion informatisée des stocks. Les grossistes coordonnent les activités de groupes d’achats, organisent des programmes de publicité collective et vont jusqu’à effectuer pour le compte de leurs clients des activités d’analyse de marché. Ils ont également fait l’acquisition de chaînes de pharmacies.

Le changement des recettes d’exploitation de l’industrie relativement aux autres du secteur du commerce de gros illustre bien la croissance rapide de la demande des dernières années. Entre 1999 et 2003, les recettes d’exploitation des grossistes pharmaceutiques ont doublé, passant de 13,3 à 26,5 milliards de dollars, soit le taux de croissance le plus important parmi les groupes de commerce de gros. Durant cette période, les recettes d’exploitation du secteur du commerce de gros avaient progressé de 25,1 %, s’établissant à 535 milliards de dollars en 2003.

Tableau 1 : Recettes d'exploitation

  1999 2003 Variation en %
  $'000  
Total des grossistes 427 539 195 534 992 728 25,1
Produits agricoles 20 615 954 18 014 846 -12,6
Produits pétroliers 41 360 311 68 100 240 64,7
Produits alimentaires 57 228 761 76 203 965 33,2
Alcool et tabac 4 910 600 7 250 138 47,6
Habillement 7 763 987 9 141 733 17,7
Articles ménagers et personnels 21 611 734 26 368 547 22,0
Produits pharmaceutiques 13 283 717 26 518 606 99,6
Véhicules automobiles 66 408 542 76 832 394 15,7
Pièces et accessoires d'autos 15 216 002 17 504 657 15,0
Matériaux de construction 30 992 626 37 385 594 20,6
Produits métalliques 10 416 783 10 800 363 3,7
Bois d'oeuvre 12 018 162 12 906 831 7,4
Machines 32 721 106 39 703 159 21,3
Ordinateurs et autres appareils électriques 30 959 477 29 275 590 -5,4
Machines de bureau 15 389 658 19 712 244 28,1
Produits divers 41 093 417 53 325 687 29,8
Agents et courtiers 5 548 358 5 948 135 7,2

C’est en Ontario que les recettes d’exploitation des grossistes de produits pharmaceutiques sont concentrées. Pour la période de 1999 à 2003, plus de la moitié de ces recettes y ont été déclarées, représentant une moyenne de 51,6 %. Le Québec venait en deuxième position, affichant une moyenne de 26,5 %. Par ailleurs, si les recettes d’exploitation du commerce de gros sont plus importantes en Ontario, l’industrie de fabrication des médicaments, elle, était comparablement concentrée dans les deux provinces, affichant une moyenne des parts de marché de 49,0 % pour l’Ontario, et de 44,3 % pour le Québec pendant cette période.

Les grands établissements dominent largement l’industrie canadienne du commerce de gros des produits et fournitures pharmaceutiques. Ainsi, depuis 1999, les établissements de l’industrie dont les recettes annuelles d’exploitation sont supérieures ou égales à 100 millions de dollars représentent plus de 80 % du total des recettes de l’industrie. Cette proportion est passée de 87,9 % en 1999 à 90,3 % en 2003, ayant cependant frôlé les 83,7% en 2000.

Une autre mesure de la performance qui illustre la croissance rapide de l’industrie des grossistes est celle de l’emploi dans le groupe des produits pharmaceutiques et de parfumerie. De 1999 à 2003, alors que l’emploi au sein de l’ensemble du commerce de gros a affiché une hausse de 16,2 %, celle du groupe de produits pharmaceutiques a vu ses effectifs passer de 25 304 à 37 023 employés, soit une progression de 46,3 %, la plus forte des groupes d’industries. Les travailleurs de ce groupe sont également mieux rémunérés. En 2003, ils gagnaient 888 dollars par semaine, soit le deuxième salaire hebdomadaire le plus élevé après celui du groupe de grossistes de machines, de matériel et de fourniture (942 $). Dans le reste du commerce de gros, le salaire moyen était de 774 dollars. Cet écart de revenu pourrait s’expliquer par la différence du niveau d’éducation6, de plus en plus élevé chez les spécialistes techniques du commerce pharmaceutique.

La structure financière de l’industrie

L’analyse financière des grossistes-distributeurs de produits et fournitures pharmaceutiques de la période allant de 1999 à 2003 montre que les bénéfices d’exploitation constituaient 5,4 % des recettes d’exploitation. Ceci suggérerait que les grossistes ne profitent pas de la croissance de leurs ventes pour augmenter leurs bénéfices.

L’observation de la structure de leurs coûts dénote une tendance à la hausse quand on la compare à celle de l’ensemble du commerce de gros. De 1999 à 2003, les dépenses totales d’exploitation exprimées en pourcentage de recettes totales d’exploitation sont plus élevées pour les grossistes-distributeurs de produits et fournitures pharmaceutiques. Ainsi, pour la même période, alors que pour l’ensemble du commerce de gros les dépenses totales d’exploitation représentaient en moyenne 13,9 % de recettes totales d’exploitation, il en a fallu 15,7 % pour les grossistes de produits pharmaceutiques.

Ce sont les dépenses en publicité qui se distinguent le plus de celles des autres groupes de groupe de commerce. C’est l’industrie pour qui ce poste de dépense représente la plus forte portion des recettes d’exploitation après le groupe de commerce des articles ménagers et personnels.

En 2003, dans l’industrie de la distribution des produits pharmaceutiques, l’achat de biens neufs et d’occasion pour la revente représentait 80,8 % des recettes d’exploitation, la rémunération 5,2%, les services de publicité 2,9 %. Par comparaison, l’ensemble du commerce de gros affichait pour les mêmes postes, respectivement, 80,5 %, 6,6 % et 1,0 %.

Conclusion

L’industrie des grossistes-distributeurs de produits et fournitures pharmaceutiques a bénéficié de l’évolution du marché des médicaments entre 1999 et 2003. À cause du vieillissement de la population, cette industrie est très bien positionnée pour continuer à afficher de très forts taux de croissance et d’emploi.

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Notes

* Analyste, Division de la statistique du commerce (613) 951-6363 ou (613) 951-3627.
1. Première année pour laquelle les données de la nouvelle enquête unifiée auprès des entreprises peuvent être utilisées.
2. Les biens essentiels étant définis pour comprendre les aliments achetés en magasin, les dépenses de logement, d’énergie, de soins de santé et les services de garde d’enfants.
3. Comptes des revenus et dépenses.
4. 10e Rapport sur les tendances professionnelles et commerciales en pharmacie au Canada, 2003.
5. En 2002, la durée moyenne du processus d’approbation par le gouvernement fédéral s’établissait à 672 jours comparativement à 717 en 2001 et culminant à 743 jours en 2000.
6. Développement des ressources humaines Canada-Division des études sur les secteurs et sur les professions, Rapport 2001.


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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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