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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Décembre 2005

Conditions économiques actuelles

Tableau sommaire - Indicateurs principaux

Vue générale*

L’économie a pressé le pas au second semestre, et le PIB réel a connu sa meilleure croissance de l’année au troisième trimestre. Les choses devraient continuer à s’améliorer, puisqu’on constate une progression plus rapide de l’indicateur avancé et d’amples gains de l’emploi en octobre et en novembre.

Tous les secteurs de la demande finale ont contribué à la croissance au troisième trimestre, contrairement à ce qui s’était passé en 2004. Les investissements des entreprises se sont accélérés encore plus et les exportations ont remonté. Ces investissements et ces exportations en valeur nette ont concouru pour plus de moitié à la progression observée au troisième trimestre après s’être contentés de gains modestes l’an passé. En revanche, la contribution de la demande des ménages (dépenses de consommation et habitation) est passée de plus de 80 % en 2004 à moins de 50 % cette année. Les résultats ont été inégaux dans le cas des dépenses des ménages. Sur le marché de l’habitation, la construction neuve a reculé une fois de plus, mais le marché de la revente est demeuré ferme. Dans le commerce de détail, il y a eu à la fois un affaissement de la demande d’automobiles et de fortes ventes des autres biens. L’habitation et l’automobile sont restés lents en octobre.

La hausse trimestrielle de 3 % des investissements des entreprises a porté à 10 % leur taux d’accroissement d’une année à l’autre. C’est là leur premier gain à deux chiffres en volume depuis les premiers mois de 1998. Les machines et le matériel étaient toujours en croissance soutenue. Le plus grand revirement a eu lieu dans la composante de la construction, où on est passé de baisses aussi récemment que vers la fin de la dernière année à un taux d’accroissement annuel de 9 %. On relève de fortes augmentations tant pour les travaux de génie que pour les bâtiments.

Les revenus tirés des exportations ont offert leur deuxième gain en importance depuis le début de la décennie. À l’essor des prix de l’énergie se sont ajoutées des hausses des livraisons de produits agricoles (gain en partie attribuable à la réouverture de la frontière américaine aux bovins canadiens) et des automobiles.

Le redressement du PIB nominal a été encore plus rapide. Son taux d’accroissement a doublé, passant à 2,8 % du deuxième au troisième trimestre grâce à une flambée du prix de l’énergie à l’exportation. Par ailleurs, la valorisation du dollar a amorti les prix à l’importation. Le Command-GDP (c’est le PIB corrigé en fonction des termes de l’échange) a fait un bond de 2,8 %; c’est une des plus fortes hausses qu’il ait jamais subies. Le Command-GDP sert à mesurer la capacité d’achat de la population du Canada et non pas sa capacité de production.

Le regain de croissance a fait descendre le taux de chômage à son plus bas niveau en 30 ans. Il a opéré de nouvelles ponctions sur les capacités dans un grand nombre d’industries, mais jusqu’ici le phénomène ne s’est pas traduit par des hausses prononcées des prix hors de l’énergie. Dans l’IPC, l’écart entre les prix de l’énergie et des produits non énergétiques approchait d’un niveau record en octobre, indice que le renchérissement de l’énergie n’a pas influé sur la plupart des autres prix.

Les bénéfices des sociétés se sont élevés de 5 % pour un quatrième gain trimestriel consécutif. Pour la plupart, ces hausses des bénéfices s’expliquent avant tout par la montée des prix du pétrole, du gaz et des métaux. Les bénéfices des fabricants ont diminué une quatrième fois en cinq trimestres; leur décroissance totale a été de 15 % et a été particulièrement marquée dans les produits du bois et du papier.

Malgré la progression générale des bénéfices, le revenu du travail n’en a pas subi les conséquences, puisque son taux de progression s’est accru un cinquième trimestre de suite pour s’établir à 1,7 %, devançant largement les taux correspondants (0,6 %) des prix à la consommation malgré le bond du prix de l’énergie. Au cours de la dernière année, l’Alberta a mené en termes de croissance du revenu du travail, compte tenu que la progression de 16 % dans ses industries minières, pétrolières et gazières a dépassé l’augmentation plus rapide des emplois en Colombie-Britannique.

Marché du travail

L’emploi a monté de 0,2 % en novembre après un gain de 0,4 % en octobre. Ce sont ses meilleures hausses consécutives depuis mai 2003. Les emplois à plein temps ont continué à chasser les emplois à temps partiel. Comme la population active a un peu baissé, le taux de chômage a fléchi de 6,6 % à 6,4 % pour se situer à son plus bas niveau depuis 1976.

Les services aux entreprises, l’éducation et la construction étaient toujours les moteurs de la croissance de l’industrie avec des taux de progression d’environ 7 % d’une année à l’autre. Ensemble, ils rendent compte de plus des trois quarts de toute la croissance de l’emploi depuis novembre 2004. Notons que le mouvement de dérapage de l’emploi en fabrication depuis quatre mois s’est en partie inversé. En dehors du domaine de l’éducation, l’emploi a continué à évoluer en baisse dans le secteur public.

La Colombie-Britannique était toujours en tête pour la progression de l’emploi et creusait l’écart avec le reste du Canada. Depuis un an, cette province a ajouté 4,3 % à la masse de ses emplois, alors que le reste du Canada n’en ajoutait que 1,1 %. En Colombie-Britannique, la fabrication a dominé sur ce plan en novembre, tandis que la construction et les loisirs étaient toujours en croissance rapide. Le taux de chômage a glissé sous la barre des 5 % pour la première fois dans l’histoire.

Dans les autres provinces, l’emploi n’a guère évolué. Dans la région de l’Athabasca, où les sables bitumineux assurent la prospérité, la part de la population occupant un emploi est passée à 73,3 %, soit le niveau le plus élevé au Canada. Si le taux de participation dans cette province est le plus élevé (75,2 %), le taux de chômage y est le plus faible, à 2,5 %, grâce à une augmentation de 8 % du nombre des emplois l’an dernier. Ces progrès ont été atténués en partie par des baisses dans d’autres régions de l’Alberta, ce qui reflète la forte concurrence que se livrent certaines industries pour attirer les employés. Dans les provinces centrales, les fabricants ont continué à retrancher des emplois, mais cet indicateur était toujours ferme dans les secteurs de la construction et de l’éducation.

Indicateurs avancés

L’indicateur avancé a enregistré une solide progression de 0,5 % en octobre, en hausse par rapport à celle de 0,4 % en septembre. La fermeté des dépenses des ménages des derniers mois a fait place à une forte demande d’investissement. Une seule des dix composantes a baissé, l’indice du logement, alors que deux reculaient en septembre.

L’Ouest a dominé la progression la plus marquée depuis janvier des nouvelles commandes de biens durables. Les métaux fabriqués et de première transformation ainsi que les machines et l’équipement de transport ont atteint leur sommet de l’année tandis que l’investissement prenait son essor dans le secteur pétrolier. Ces commandes ont commencé à se répercuter sur les livraisons qui ont donc renversé leur tendance négative des cinq mois précédents. Par conséquent, le ratio des livraisons aux stocks est demeuré inchangé pour la deuxième fois seulement cette année. La durée hebdomadaire moyenne de travail s’est accrochée à ses gains des derniers mois. L’essor de l’investissement a aussi continué de se manifester dans la croissance de la composante des services aux personnes et aux entreprises.

La demande des ménages s’adoucit après avoir dominé la croissance pendant la plus grande partie de l’année. Le relâchement est concentré dans le centre et l’est du pays, frappés plus durement par la hausse des prix de l’essence. Ainsi, les ventes d’automobiles ont chuté dans ces provinces, ce qui a fait glisser la croissance des ventes de biens durables d’un sommet de trois ans. L’indice du logement enregistre sa première baisse depuis mars en raison surtout du recul des mises en chantier en Ontario. Les ventes de maisons existantes sont cependant demeurées à tendance positive. La force était particulièrement marquée dans l’Ouest. Calgary, notamment, enregistre la plus forte hausse parmi les vingt-cinq principaux marchés (21 %). Les ventes de meubles et d’articles ménagers ont réussi à se hisser d’un autre 0,3 %.

L’indicateur avancé des États-Unis n’enregistre plus qu’une étroite progression de 0,1 % en partie à cause des effets de l’ouragan Katrina. Lorsqu’on exclut la fourchette des taux d’intérêt (interest rate spread), l’indicateur américain est demeuré essentiellement inchangé toute l’année. L’écart entre la stabilité de l’indicateur américain et le raffermissement de l’indicateur canadien est notable dans les performances relatives des deux économies : alors que la croissance du PIB aux États-Unis est demeurée essentiellement la même toute l’année, elle s’est accélérée au Canada.

Production

En valeur mensuelle, le PIB n’a pas changé en septembre après cinq solides gains consécutifs pour une moyenne de 0,4 %. Le gros du ralentissement s’est opéré dans l’industrie de l’automobile où les ventes au détail ont faibli et où la diminution de l’assemblage a nui à la production. La construction résidentielle a également piétiné avant que les mises en chantier d’habitations ne marquent un fort recul en octobre.

Les ressources et les services liés au commerce sont demeurés des piliers de la croissance. La production énergétique s’est encore accrue de 0,6 % grâce surtout aux travaux d’exploration et de mise en valeur. La production forestière a augmenté un septième mois de suite (malgré la faiblesse de la demande de bois d’œuvre et de papier), avant tout par nécessité d’abattre les arbres victimes d’infestations d’insectes dans les Rocheuses. Dans la plupart des régions, les agriculteurs ont engrangé de bonnes récoltes. Le temps clément qui se maintient a gardé la demande d’électricité à de hauts niveaux. La multiplication des échanges et des voyages internationaux a fait faire de francs gains tant aux grossistes qu’aux transporteurs.

La construction non résidentielle est demeurée un grand foyer d’activité. Les services touristiques ont connu un bon mois. La demande a décru pour les produits de TIC et les services publics. Enfin, la demande de consommation a été lente dans le cas des services récréatifs et des productions cinématographiques.

Demande des ménages

Les dépenses des ménages se sont faites plus lentes au troisième trimestre. Le gros du ralentissement est imputable à l’habitation. La moindre demande de prêts hypothécaires a fait baisser les emprunts des ménages pour la première fois en plus d’un an.

En volume, les ventes au détail ont décru de 1,6 % en septembre; c’est un peu plus que leur fléchissement d’août. Elles traversaient ainsi leur plus faible trimestre de croissance (+ 0,1 %) depuis les derniers mois de 2003. En septembre, la contraction a uniquement eu lieu dans l’industrie de l’automobile alors que, en août, les pertes étaient étalées.

Les ventes de véhicules ont diminué de 8 % et la catégorie des camions, qui est plus vorace en carburant, a présenté une fois de plus des pertes à deux chiffres pendant que montait en flèche le prix de l’essence. Le mouvement de dérapage des ventes d’automobiles s’est en partie inversé en octobre.

Les ventes d’autres biens durables ont constamment monté avec surtout une quatrième hausse consécutive pour les meubles, les appareils électroménagers et les produits électroniques pour le foyer. Ailleurs, la demande a reconquis en majeure partie le terrain cédé en août. Ce sont les ventes de vêtements qui ont le plus augmenté malgré des prix plus élevés. La consommation d’essence a diminué à cause de prix qui se situaient à de hauts niveaux records.

En octobre, les mises en chantier d’habitations ont régressé de 10 %, effaçant ainsi tous leurs gains de septembre. Dans le secteur des logements unifamiliaux, elles sont désormais inférieures de 16 % à leur niveau d’octobre 2004. La contraction des mises en chantier a empêché toute augmentation du parc de logements invendus. Le marché de la revente a aussi ralenti un deuxième mois de suite, mais conserve un rythme nettement supérieur à celui de l’an dernier.

Commerce de marchandises

L’excédent a presque doublé au compte courant, passant à 9,3 milliards de dollars pour atteindre son troisième sommet trimestriel dans l’histoire, et ce, surtout à cause de l’excédent florissant des produits énergétiques. On peut aussi noter une légère diminution du déficit au compte des voyages en partie par suite d’une augmentation toujours rapide du nombre de visiteurs de l’étranger.

Portées par la flambée du prix de l’énergie, les exportations ont progressé deux fois plus vite que les importations en septembre, ce qui devait faire monter l’excédent du commerce des marchandises à son plus haut niveau (7 milliards de dollars) depuis juin 2004. Le gain à l’exportation était le septième de suite et la croissance s’est avivée au cours de cette période du fait du renchérissement accéléré de l’énergie.

La hausse de 2,8 % à l’exportation s’explique aux deux tiers par des hausses de prix et, plus particulièrement, par un renchérissement de 10 % de l’énergie. Les cours des métaux se sont également élevés, notamment le prix du minerai de fer. Quant aux prix des produits fabriqués et des produits forestiers, ils ont évolué en baisse à mesure que s’élevait le taux de change.

À 9,0 milliards de dollars, les produits énergétiques ont facilement dépassé les machines et le matériel (7,8 milliards de dollars) et les automobiles (7,6 milliards de dollars) comme chef de file à l’exportation. En janvier, les exportations d’énergie n’étaient encore que de 5,5 milliards de dollars. Elles ont pris le premier rang en août, leur valeur ayant été révisée à la hausse de 7,2 à 7,5 milliards de dollars. Les estimations relatives à l’énergie font souvent l’objet de révisions en partie parce que l’acheminement se fait surtout par pipeline et que nous ne disposons donc pas de la documentation américaine des importations pour estimer le gros de ce que nous exportons.

Le gaz naturel a dominé au tableau des hausses à l’exportation avec un gain de 27 %, ce qui devait consolider la position du Canada comme troisième producteur et deuxième exportateur au monde de ce produit.

Le renchérissement des hydrocarbures a aussi alourdi la facture de nos importations. Quoique les produits énergétiques soient largement excédentaires au Canada, plusieurs grandes raffineries des provinces de l’Atlantique et du Québec jugent plus économique d’importer leur pétrole brut de l’étranger que de l’Ouest canadien. Il faut ajouter que l’Ontario importe une partie de son charbon et de son électricité pour l’alimentation de ses centrales. Les importations d’énergie pourraient s’accroître avec la construction de deux terminaux de gaz naturel liquéfié dans les Maritimes et avec la décroissance lente de la production de gaz naturel conventionnel à mesure que progresse l’exploitation des richesses de l’île de Sable.

Les importations hors énergie ont été stimulées par une hausse de 3 % dans le cas des biens de consommation, les détaillants ayant refait le plein après la grève qui a paralysé le port de Vancouver. L’essor minier a fait monter de presque 10 % les importations d’excavatrices. En volume, les importations d’automobiles ont été stables avec des hausses pour les véhicules et, en contrepartie, des baisses pour les pièces destinées aux chaînes de montage canadiennes.

Prix

L’indice des prix du PIB a fait un bond de 1,9 % au troisième trimestre. Il y a surtout eu une augmentation de 5 % des prix à l’exportation. Les prix que doivent payer les acheteurs du marché intérieur ont été en croissance soutenue à 1 % et le renchérissement de l’énergie a eu pour contrepoids une baisse des prix à l’importation et un ralentissement du mouvement des prix sur le marché de l’habitation.

L’IPC a perdu 0,3 % de septembre à octobre et le taux annuel d’inflation est tombé de 3,4 % à 2,6 % (c’est là son taux du mois d’août). Le gros du mouvement en dents de scie des deux derniers mois s’explique par le prix de l’essence qui, après un bond de 11 % en septembre (mois où les ouragans ont réduit les capacités de raffinage), devait fléchir de 9 % en octobre. Le prix de l’essence est toujours supérieur de 17 % à sa valeur d’octobre 2004. Avec les hausses de prix d’autres produits énergétiques (notamment du gaz naturel), le renchérissement de l’essence rend compte de près de la moitié de la progression annuelle de l’IPC.

L’écart entre le prix de l’énergie et les prix hors énergie dans l’IPC est passé à 1,8 point en octobre (3,4 % contre 1,6 %); c’est sa plus grande valeur jamais relevée. Les flambées des prix de l’énergie sont moins susceptibles de se répercuter sur les prix hors énergie au fil des ans. L’écart entre les deux composantes s’est accru avec le temps; en 1974, les prix hors énergie rendaient compte de 90 % du taux général de progression de l’IPC (10,4 % contre 11,5 %); le taux a diminué à 85 % en 1981, à 80 % en 1990 et à 47 % en 2000 et 2005. Cet écart montre bien que la montée des cours énergétiques depuis deux ans ne s’est pas répercutée sur le reste de l’économie.

Les prix hors énergie ont été stables en octobre. Les composantes orientées vers les importations ont vu leurs prix diminuer à cause de la valorisation du dollar, plus particulièrement les meubles et les appareils électroménagers, et ce, malgré la fermeté de la demande. Les baisses sont aussi dignes de mention dans le cas des vêtements, des ordinateurs et des produits électroniques pour le foyer. Les automobiles ont fait bande à part, car les fabricants ont réduit leurs encouragements financiers à l’achat. Les prix des services ont été marqués par la deuxième augmentation en importance des taxes foncières depuis 1997.

Les cours des produits de base ont fléchi un deuxième mois de suite en grande partie parce que le prix du pétrole a glissé du sommet de 70 $ le baril atteint vers la fin de l’été pour se situer autour de 50 $. Dans le golfe du Mexique, la production pétrolière est revenue à 60 % environ de son rythme journalier normal de 1,5 million de barils après les ouragans qui l’ont amortie. Il reste que les prix hors énergie, eux, sont parvenus à de nouveaux sommets pour l’année. Les métaux ont mené le mouvement. Le prix de l’or est de plus de 500 $, un sommet en 18 ans, et le prix du cuivre a battu un record (il a progressé du tiers cette année). Le prix du zinc culmine de quinze ans et le prix de l’aluminium approche de son maximum en dix ans. Les prix des aliments ont enfin été poussés en hausse par le jus d’orange depuis que les ouragans ont nui aux producteurs floridiens de cette denrée alimentaire.

Marchés financiers

Dans les entreprises, l’épargne a encore été considérable en valeur nette au troisième trimestre. On y a en effet touché des revenus plus rapidement qu’on ne pouvait faire de dépenses (plus particulièrement en situation de décroissance des prix à l’importation et des stocks). Par ailleurs, les Canadiens ont investi 17 milliards de dollars à l’étranger (le plus souvent sous forme d’obligations), le plus en presque cinq ans. Les investissements directs de l’étranger et ses achats d’actions canadiennes ont été stimulés par l’intérêt manifesté pour notre secteur de l’énergie.

Le marché boursier s’est remis à monter en novembre, atteignant un sommet en cinq ans après avoir brièvement fléchi en octobre. Cette contraction s’est accompagnée des émissions les plus importantes de nouvelles actions depuis le début de l’année. En quête de rendements supérieurs, les investisseurs ont continué à retirer leurs fonds du marché monétaire.

Les actions des mines ont le plus augmenté à cause des prix records que commandent plusieurs produits. Les actions du secteur de l’énergie ont oublié leur perte à deux chiffres du mois précédent. Les actions financières et immobilières ont progressé dans un contexte de stabilité des taux d’intérêt. Le dollar canadien est tombé sous les 85 cents américains pour la première fois en trois mois.

Économie régionale

La demande des ménages en Ontario continue de prendre du retard par rapport au reste du pays. Les ventes au détail chutent de plus de 1 % un deuxième mois d’affilée. Les mises en chantier sont tombées à leur plus bas niveau depuis 1998. Les livraisons baissent de nouveau, surtout en raison de l’automobile. Les perspectives demeurent bonnes cependant dans ce secteur. Des mises à pied ont été annoncées chez les constructeurs nord-américains, mais la demande demeure relativement plus ferme pour les modèles japonais qui comptent maintenant pour plus de 40 % de la production automobile de la province, contre 25 % il y a cinq ans. Les livraisons des industries pétrochimiques sont aussi en forte hausse. L’investissement demeure une source de fermeté alors que la croissance annuelle des permis dépasse légèrement la moyenne nationale.

Au Québec, c’est le secteur des ressources qui soutient la fabrication. En effet, les raffineries entraînent la majeure partie du bond de 1,6 % des livraisons, en raison de la flambée des prix et du bond des exportations suite à la pénurie causée par l’ouragan Katrina. Au huitième rang des industries en terme de valeur en 2000 et au sixième rang en 2004, les raffineries sont passées au deuxième rang en septembre, plus très loin des aliments en première place. Près de 30 % du raffinage du Canada se situe au Québec. La hausse des prix de l’essence continue de contraindre les ventes d’automobiles au détail qui baissent encore alors que les mises en chantier glissent de leur sommet de l’année. Les livraisons de bois ont aussi augmenté avec les besoins de reconstruction aux États-Unis.

L’Ouest succombe finalement à la hausse du prix de l’essence mais la baisse de la demande est moins marquée et moins étendue qu’ailleurs au pays. Depuis janvier, la croissance des ventes au détail de chacune des régions de la Colombie-Britannique et des Prairies dépasse largement celle de l’Ontario et du Québec, et élève la croissance nationale à 3,2 %, un rythme semblable à celui enregistré l’an dernier. Les flux de populations vers l’Ouest ont augmenté, mais beaucoup moins qu’ils ne l’avaient fait au début des années 1980. Les livraisons ont fait un autre bond de 2 % dans les Prairies. Elles se sont accrochées à leur gain de 4,5 % enregistré en août en Colombie-Britannique, en raison de fortes progressions pour les biens d’investissement.

Économies internationales

Aux États-Unis, la production industrielle s’est redressée de 0,9 % après un recul de 1,5 % provoqué par les ouragans en septembre. Tout le gain est à mettre au compte du secteur de la fabrication avec une production d’outillage des entreprises en hausse de 7 % à la suite d’une grève chez l’avionneur Boeing. L’industrie de l’automobile a vu sa production décroître une fois de plus. Précisons enfin que ni le secteur de l’extraction minière (notamment de pétrole et de gaz) ni les services publics n’ont recouvré les pertes que leur avaient fait subir les ouragans le mois précédent.

Les ventes au détail ont été à peu près inertes deux mois de suite en septembre et octobre. Un fort ralentissement des ventes d’automobiles a contrebalancé une progression de 1 % de la demande qui s’attache aux autres produits. Dans ce dernier cas, notons une forte augmentation des ventes de vêtements et de matériaux de construction.

À cause de baisses des prix de l’essence et des vêtements, l’indice des prix à la consommation a faibli à 4,3 % entre le début de l’année et octobre; jusqu’ici cette année, le taux d’inflation s’était établi en moyenne à 4,9 %.

L’essor du marché de l’habitation a quelque peu ralenti et les mises en chantier ont diminué de 6 %. Les chantiers étaient en décroissance dans toutes les régions sauf dans le sud du pays en reconstruction après les ravages des ouragans. Le ralentissement de la construction a fait que le parc de logements autorisés mais non encore mis en chantier a évolué en baisse.

Le déficit commercial américain a atteint un niveau record de 66 milliards de dollars en septembre, fracassant ainsi le record de 60 milliards de dollars de février. Cet alourdissement du déficit s’explique à peu près autant par la régression des exportations que par la progression des importations. Les biens d’équipement se sont le plus ressentis des pertes à l’exportation en partie à cause de la grève des travailleurs de Boeing. Le pétrole brut a figuré pour moins du tiers dans la croissance des importations, conséquence en partie d’une diminution en volume des importations pétrolières dans un contexte de forte montée des prix. En contrepartie d’une baisse modeste des prix des hydrocarbures importés en octobre, il y a eu un bond de 20 % du prix du gaz naturel.

Dans la zone de l’euro, le PIB réel s’est élevé de 0,6 % au troisième trimestre; c’est un taux de progression double de celui du trimestre précédent. D’une année à l’autre cependant, le taux est toujours de moins de 2 % comme depuis l’an 2000. En septembre, la production industrielle s’est contractée surtout à cause d’une baisse pour les biens de consommation, alors que la production tant d’énergie que de biens d’équipement secouait une léthargie qui avait duré deux mois. Les nouvelles commandes se sont accrues de 1,1 % grâce aux produits électroniques et au matériel de transport. Les commandes de textiles ont fléchi de 4,3 %, subissant la plus cuisante de quatre pertes dans les cinq derniers mois. L’excédent du commerce extérieur a rétréci, puisque le déficit s’est alourdi au compte de l’énergie; ce mouvement a contrebalancé une augmentation au compte des machines et des véhicules. Les consommateurs ont continué à dépenser et, en volume, les ventes au détail se sont élevées de 0,9 % en septembre après un gain de 1,4 % en août. Le taux annuel d’inflation a un peu baissé à 2,5 % en octobre et le taux de chômage est tombé à 8,4 %.

En France, l’économie a pressé le pas au troisième trimestre et le PIB réel a crû de 0,7 % après une modeste hausse de 0,1 % au deuxième. Le moteur de la croissance a été les investissements des entreprises avec la plus forte augmentation des exportations qui ait été constatée en trois ans. La production industrielle s’est encore accrue en septembre après avoir largement remonté le mois précédent. Les dépenses de consommation étaient toujours en reprise et le taux de chômage a été stable à 9,4 %.

En Allemagne, le PIB s’est élevé de 0,6 % au troisième trimestre. La hausse était de 1,4 % d’une année à l’autre. Les exportations ont encore battu leur plein, faisant monter la production industrielle et les nouvelles commandes en septembre. En volume, les ventes au détail ont décru un troisième mois de suite et le taux d’inflation a baissé à 2,4 % en octobre.

Au Japon, l’économie a progressé de 0,4 % au troisième trimestre; c’est un quatrième gain consécutif pour ce pays. Les investissements des entreprises et les dépenses de consommation ont été vigoureux et l’excédent commercial a diminué en partie à cause d’une facture plus lourde pour les importations pétrolières. La confiance des consommateurs s’accroissait toujours, le taux de chômage ayant fléchi à 4,2 % en septembre.


Note

* Basée sur les données disponibles le 2 décembre; toutes les données sont en dollars courants, sauf indication contraire.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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