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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Novembre 2007

Étude spéciale

Échanges avec un géant : le point sur le commerce du Canada avec la Chine

par Diana Wyman*

Si l’essor des importations du Canada en provenance de la Chine fait souvent les manchettes, on a souvent tendance à négliger les exportations du Canada vers ce pays. De 2002 à 2006, ces exportations ont presque doublé, atteignant 8 milliards de dollars. Par ailleurs, au cours des sept premiers mois de 20071, le taux des exportations a dépassé de 43 % celui de l’année précédente au cours de la même période. Cet accroissement en 2007, le plus important de tous les pays du G7, plaçait la Chine à égalité avec le Japon, le troisième marché d’exportation en importance du Canada. En outre, bien que, au cours de l’année 2007, les importations canadiennes en provenance de la Chine aient grandement distancé les exportations (21,7 milliards de dollars en juillet, comparativement à 5,5 milliards), la croissance des exportation a largement dépassé les importations, lesquelles n’ont progressé que de 17 % jusqu’à présent en 2007.

Figure 1

L’économie de la Chine, cinq années après l’intégration de ce pays à l’économie mondiale lorsqu’il s’est joint à l’Organisation mondiale du commerce, continue de se trans­former. La Chine rénove ses villes, augmente sa production manu­facturière, établit des réseaux logistiques pour transporter les produits et met en place les infra­structures, comme les ports et les routes, pour appuyer ces réseaux. Comme la Chine consomme de plus en plus de ressources pour permettre cette transformation, les prix ont monté en flèche. Le Canada, qui possède et traite ces produits en abondance, est un important fournisseur de la Chine. Indirectement, en poussant les prix à la hausse, la Chine a aussi fait augmenter les exportations vers d’autres pays. Le résultat? Un essor des produits de base au Canada qui a donné un coup de fouet aux marchés de l’emploi; il a favorisé une hausse des revenus, a dynamisé le marché immobilier et les marchés financiers et a stimulé les dépenses des consommateurs canadiens. L’augmentation des exportations vers les pays d’Europe et d’Asie jumelée à la croissance relativement modérée des exportations vers les États-Unis a en revanche provoqué une diminution sensible des expor­ta­tions canadiennes dans ses échanges avec les États-Unis.

Figure 2

Dans cet article, nous discu­terons des échanges commerciaux de la Chine à l’échelle de la planète pour ensuite examiner plus en détail les relations commerciales croissantes du Canada avec la Chine. Il y sera aussi question de la diversification récente des échanges commerciaux du Canada au détriment des États-Unis et l’accent sera porté particulièrement sur les tendances provinciales.

Les importations mondiales de ressources naturelles par la Chine sont en hausse

Les importations totales de la Chine ont connu un essor prodigieux au cours des cinq dernières années. En 2007, au train où vont les choses, le volume des importations sera presque le triple de celui de 2002, lequel se chiffrait à 300 milliards de dollars américains. La Chine se classe au troisième rang mondial pour la valeur des importations (après les États-Unis et l’Allemagne), la poussée soudaine des importations étant due à la demande massive en ressources naturelles dans le but d’alimenter les gigantesques projets d’infrastructure et l’industrie de la fabrication du pays. L’ampleur de la demande de la Chine, qui a besoin de ressources naturelles pour faire tourner ses usines et pour se préparer à accueillir les Jeux Olympiques de 2008, a contribué à l’escalade des prix des produits de base, qui ont atteint des niveaux record dans le monde. En 2007, les prix des métaux étaient trois fois plus élevés que ceux de 2002 et le prix du pétrole brut a plus que quadruplé, dépassant 90 dollars américains le baril2.

Figure 3

L’énergie et les métaux dominent dans les importations de ressources naturelles de la Chine. Le cuivre, le nickel, l’aluminium et l’or figurent en tête de liste des besoins en ressources naturelles de la Chine, les importations de ces métaux sont sur le point de quadrupler entre les niveaux de 2002 et les 120 milliards de dollars qu’ils ont atteint en 2007. Jusqu’à présent, la demande en nickel a été particulièrement importante en 2007, et le chiffre des importations de minerais et d’alliages a déjà dépassé le total de 4,0 milliards de dollars enregistré en 2006, étant quinze fois plus élevé que celui de 20023.

Les importations d’énergie (secteur le plus important après celui des métaux et qui représente 100 milliards de dollars) sont cinq fois plus élevées en 2007 qu’en 2002. Le pétrole brut représentait les trois quarts de ces importations. Il convient aussi de signaler les minéraux, dont les importations ont triplé depuis 2002. Il s’agissait surtout d’importations d’uranium, de produits chimiques (tels que le styrène et l’éthylèneglycol) et de graines oléagineuses (principalement de soja des États-Unis et du Brésil, mais aussi de canola du Canada).

Essor des exportations canadiennes à destination de la Chine en 2007

Grâce à la richesse du Canada en ressources naturelles, le volume de ses exportations vers la Chine a connu un essor considérable de 2002 à 2006, passant de 4 milliards de dollars à près de 8 milliards. La croissance s’est essoufflée en 2005 et 2006, mais a repris au cours des sept premiers mois de 2007, avec une avance de 43 % par rapport à la même période en 2006.

Le secteur des ressources naturelles est en tête des exportations du Canada vers la Chine, les exportations de biens industriels représentant la moitié des livraisons à ce pays. Il s’agit du secteur qui a enregistré les plus fortes hausses, puisqu’il a triplé depuis 2002. Les métaux, engrais (principalement la potasse) et produits chimiques (surtout l’éthylèneglycol) arrivent en tête, suivis des produits forestiers (notamment de la pâte de bois) qui constituent 16 % des exportations. Suivent les exportations agricoles (qui repré­sentent maintenant 14 % des exportations canadiennes vers la Chine). Les exportations d’équipement ont représenté 12 % des exportations vers la Chine, tandis que les exportations d’énergie ont totalisé 3 % et les exportations de biens de consommation 1 %.

Figure 4

Plusieurs facteurs ont contribué à l’accroissement de la valeur des exportations vers la Chine en 2007. Le secteur des biens industriels a été stimulé par la demande accrue de la Chine en métaux, qui a coïncidé avec une nouvelle augmentation de 32 % des prix des métaux. D’autre part, en raison d’une forte demande de potasse, ainsi qu’à la suite de la signature d’un contrat entre producteurs et importateurs au début de 2007, les exportations ont atteint un niveau bien supérieur à celles de 20064. Une plus grande voracité pour les graines et l’huile de canola du Canada, associée à des prix plus élevés, a donné un coup de fouet aux exportations agricoles vers la Chine. Par ailleurs, de nombreux pétroliers ayant été envoyés en Chine pour explorer l’expédition de pétrole brut de la côte Pacifique à l’Asie, la Chine est devenue le deuxième marché d’exportation de pétrole brut du Canada5.

Entre 2002 et 2006, les exportations canadiennes de métaux vers la Chine ont connu une croissance plus rapide que celles qui ont été faites vers tout autre grand marché importateur. Durant cette période, les exportations sont passées de 300 millions à 2 milliards de dollars. En 2007, pour l’instant, les exportations de métaux vers la Chine sont supérieures de 70 % à celles de l’an dernier – la plus grande augmentation annuelle jamais enregistrée.

Le nickel constitue le plus gros de nos exportations de métaux vers la Chine, ce qui n’est pas étonnant puisque la Chine est la première consommatrice de nickel au monde. Les entreprises chinoises ont besoin de ce métal, essentiel à la fabrication de l’acier inoxydable (matériau qui est à son tour essentiel à la construction des infrastructures ainsi qu’à la production d’équipement et de matériel électronique). En 2006, les exportations de nickel vers la Chine ont été de 2,5 fois supérieures à celles de 2005. En 2007, le cumul annuel des exportations de nickel a atteint 600 millions de dollars, soit trois fois plus que pendant la même période en 2006. Le Manitoba est la province qui exporte le plus de nickel vers la Chine, suivie de près par l’Alberta, puis l’Ontario.

Les minerais de cuivre et de fer viennent ensuite, suivis de l’aluminium. En 2006, les exportations de cuivre ont été cinq fois plus élevées que celles de 2002, qui avaient totalisé 500 millions de dollars, et elles continuent de s’accroître, la hausse enregistrée en 2007 par rapport à l’an dernier étant de 30 %. Les exportations de cuivre viennent pour la plupart de la Colombie-Britannique, du Québec et de l’Ontario. Les exportations de minerai de fer, principalement en provenance de Terre-Neuve-et-Labrador, ainsi qu’en petite partie du Québec, ont grimpé pour atteindre 275 millions de dollars en 2006, par rapport à 30 millions quatre années plus tôt. En 2006, les exportations d’aluminium, en provenance du Québec, de la Colombie-Britannique et de l’Ontario, ont été multipliées par cinq par rapport à 2002, atteignant 100 millions de dollars. En 2007, la croissance des exportations de minerai de fer et d’aluminium s’est essoufflée puisqu’elle n’a progressé que de 7 %.

En 2007, la Saskatchewan, qui fournit plus de 40 % des exportations mondiales de potasse, a vu ses exportations jusqu’à présent en 2007 dépasser celles de 2006 et sont en voie d’égaler le record établi en 2005. Après s’être hissées jusqu’à plus de 400 millions de dollars en 2005, les livraisons de potasse vers la Chine avaient chuté en 2006 en raison d’âpres négociations contractuelles. Durant cette période, la Chine avait puisé dans ses stocks6. En 2007, les contrats ont été négociés rapidement et les exportations ont bondi. La potasse, un engrais essentiel aux sols appauvris par des cultures intensives, enregistre également des ventes record aux États-Unis et en Inde. Après les États-Unis et la Chine, le Brésil est le plus grand importateur d’engrais (ce qui explique la récente décision d’investir dans un projet d’expansion d’une mine de potasse au Nouveau- Brunswick)7.

Dans le secteur des produits chimiques, l’éthylèneglycol, produit en Alberta, constitue le gros des exportations vers la Chine. Ce produit entre dans la fabrication d’une vaste gamme de biens ménagers et en particulier du polyester, utilisé dans l’industrie chinoise de la confection. Les exportations canadiennes de ce produit chimique ont triplé entre 2002 et 2006 pour atteindre 900 millions de dollars et une augmentation de 25 % a été enregistrée au cours des sept premiers mois de 2007 par rapport à la même période l’an passé.

Les exportations d’énergie n’ont jamais constitué une large part des livraisons du Canada à la Chine. Toutefois, les exportations de pétrole brut vers ce pays totalisent déjà 150 millions de dollars pour l’année 2007, la Chine et la Canada ayant étudié la faisabilité de l’expédition de pétrole albertain à partir du port de Vancouver. Même si la Chine ne représente pas encore une part significative de nos exportations de pétrole, le fait que la Chine reçoive du pétrole canadien ouvre l’accès à un large marché.

Les exportations totales de canola vers la Chine ont progressé en 2007. Ce pays est à présent le troisième importateur de ce produit, derrière les États-Unis et le Japon. La part des exportations canadiennes de canola vers la Chine est de 20 %, les États-Unis et le Japon représentant chacun un quart des exportations. Pour la période de janvier à juillet, les exportations de graines de la Saskatchewan et de l’Alberta se sont déjà hissées à 255 millions de dollars, par rapport à 90 millions en 2006. Quant aux exportations d’huile de canola de l’Alberta vers la Chine, elles s’élèvent à 150 millions de dollars en cumul annuel pour 2007, ce que l’on n’avait pas vu depuis 2004. En 2007, les exportations de canola étaient assez fortes pendant les premiers mois de l’année pour faire grimper l’agriculture près de son total pour l’ensemble de 2006.

Les exportations de pâte de bois (de la Colombie-Britannique et du Québec) et d’équipement (principalement de l’Ontario) ont aussi contribué aux bénéfices engrangés en 2007. Les exportations de pâte de bois, destinées à la production chinoise de papier et de carton, ont augmenté de 20 % au cours des sept premiers mois de 2007. De 2002 à 2006, les exportations de pâte de bois avaient presque doublé pour se fixer à 1,1 milliard de dollars. Quant aux importations d’équipement vers la Chine, elles ont aussi augmenté de 2002 à 2006 pour s’établir à 1,1 milliard de dollars, une augmentation de 44 %. Les exportations d’équipement, qui se sont encore accrues de 14 % en 2007, se répartissaient entre un grand nombre de produits très divers, allant des poulies et pompes aux pièces d’équipement destinées à la fabrication du papier, en passant par les robinets et les vannes.

Les exportations du Canada vers la Chine, en plus de progresser plus rapidement que celles des autres pays du G7, ont dépassé celles des autres fournisseurs de ressources naturelles, comme l’Australie, le Brésil et la Russie. Toutefois, le pays qui a connu la plus forte croissance de ses exportations vers la Chine en 2007 est le Chili, un autre fournisseur important de cuivre et de pâte de bois dont ses exportations ont doublé comparativement à celles de 2006.

La Chine mène dans la diversification récente des échanges commerciaux du Canada

Depuis quelques années, les exportations vers d’autres pays que les États-Unis ont dépassé les exportations vers les États-Unis. En raison de l’augmentation des prix des produits de base provoquée par la demande chinoise, les exportations de biens industriels vers plusieurs pays d’Europe et vers la Chine8 comptent pour la majorité de l’essor des exportations. Les aéronefs et les autres équipements, qui sont en grande demande outre-mer, ont aussi eu un impact.

Figure 5

Les exportations vers des pays autres que les États-Unis ont grimpé de 68 % entre 2002 et 2007. En comparaison, les exportations vers les États-Unis ont augmenté de 5 % au cours de la même période, tandis que l’augmentation des exportations de pétrole brut et de métaux a presque compensé la baisse des revenus des forêts et de l’automobile. Par conséquent, les exportations canadiennes se sont de plus en plus diversifiées.

Entre 2002 et 2006, la part américaine des exportations canadiennes est tombée d’une crête de 84 % à 79 %. Ce déclin a accéléré en 2007, chutant à 76 % des exportations totales. En revanche, entre 2002 et 2007, la part des exportations du Canada vers des pays autres que les États-Unis a monté brusquement de 16 % à 24 %. Il s’agit d’une différence marquée par rapport aux années qui ont suivi l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange canado-américain. Pendant les années 1990, les exportations du Canada vers les États-Unis ont enregistré une croissance plus rapide que vers le reste du monde et, par conséquent, la part des États-Unis a augmenté de 75 % à 84 %.

Bien que la diversification puisse ne pas être une fin en soi, l’augmentation récente du commerce avec le reste du monde arrive à point nommé, étant donné le début d’un ralentissement de l’économie États-Unis causé par la crise du logement. Cela pose la question à savoir si toutes les régions du Canada ont été incluses dans ce virage des exportations vers d’autres pays que les États-Unis : en un mot, la réponse est un « oui » retentissant.

Figure 6

Toutes les provinces ont manifesté une forte croissance des exportations vers des destinations non américaines depuis 2002. Dans les cas de l’Ontario, du Québec, de la Nouvelle-Écosse, de l’Ïle-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve, la croissance était plus que suffisante pour contrer les exportations en baisse aux États-Unis. Pour la Colombie-Britannique, le Manitoba, la Saskatchewan et le Nouveau-Brunswick, les exportations vers des pays autres que les États-Unis ont propulsé l’ensemble des exportations au-delà d’une croissance plus modérée des expéditions vers les États-Unis. L’Alberta est la seule province dont la part d’exportations en dehors des États-Unis n’a pas augmenté parce que ses exportations vers les États-Unis s’accroissent aussi rapidement que celles destinées aux autres pays. Cela reflète bien la part importante du pétrole brut comme source principale des exportations de l’Alberta aux États-Unis.

Il est bien connu que le secteur de l’automobile en Ontario a ralenti, mais on oublie souvent que la demande de nickel, d’or et d’uranium ainsi que les aéronefs, la haute-technologie et d’autres équipements a fait augmenter les exportations de l’Ontario vers les pays autres que les États-Unis davantage que n’importe quelle autre province. Depuis 2002, les exportations vers des pays autres que les États-Unis ont augmenté de presque 20 milliards de dollars pour atteindre un taux annuel de 31 milliards de dollars en 2007. Cette situation a donné lieu à une hausse de 3 % des exportations globales depuis 2002 malgré une baisse de 8 % des livraisons aux États-Unis. La croissance des exportations des métaux en Ontario représentait plus de la moitié de cette hausse, atteignant presque six fois leur valeur de 2,0 milliards de dollars de 2002, en 2007. En 2002, 7 % des exportations de l’Ontario ont été destinées à des pays autres que les États-Unis. En 2007, 17 % des exportations de la province étaient destinées à ces pays.

Le marasme dans le secteur de la forêt a contribué à la baisse de 5% des exportations du Québec vers les États-Unis et à l’inertie des livraisons de la Colombie-Britannique. Les exportations du Québec vers des destinations autres que les États-Unis ont affiché cependant une hausse, deuxième  en importance de toutes les provinces, entre 2002 et 2007, cumulant 5,1 milliards de dollars pour atteindre 16 milliards de dollars en 2007. Les recettes d’exportation de la Colombie-Britannique ont augmenté de 9 milliards de dollars en 2002, pour atteindre un taux annuel de 13 milliards de dollars en 2007. Les exportations du Québec vers d’autres pays totalisent maintenant 23 % des exportations, soit plus de 16 % en 2002; elles représentent 39 % des exportations de la Colombie-Britannique alors qu’elles s’établissaient à 32 % auparavant.

Le Canada n’est pas actuellement un grand fournisseur de blé en Chine mais il a vu augmenter ses  ventes de blé à une grande variété de pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud. Les exportations vers des destinations non américaines ont ainsi crû en Saskatchewan. Les livraisons d’uranium vers l’Europe ont aussi fait grimper les recettes d’exportation de la Saskatchewan. Les exportations de la Saskatchewan outre-mer représentaient 43 % du total de ses exportations en 2007, une hausse par rapport à 38 %. Les exportations du Manitoba vers des pays autres que les États-Unis totalisent maintenant 20 % des exportations (une hausse comparativement aux 16 % enregistrés par le passé) qui s’établissent sur la force des métaux et du blé.

Figure 7

Entre 2002 et 2007, les exportations des provinces atlantiques vers des destinations autres que les États-Unis ont augmenté de 2,1 milliards de dollars pour se fixer à un taux annuel de 5,4 milliards de dollars. À elle seule, Terre-Neuve s’empare de la moitié de cette hausse grâce à la croissance de l’exportation de minerai de fer, de nickel et de cuivre. En 2007, 23 % des exportations des provinces de l’Atlantique étaient destinées à des pays autres que les États-Unis, une hausse par rapport à 17 % en 2002.

Les sources des importations au Canada ont éga­lement changé, avec un taux record de 35 % d’importations de pays autres que les États-Unis en 2007. Il s’agit d’une augmentation de 25 % par rapport à 2002. Cette progression résulte d’une augmentation de 41 % des importations de pays autres que les États-Unis en 2007 depuis 2002, tandis que les importations des États-Unis n’ont grimpé que de 4 %. Plus de la moitié de l’augmentation en part de marché des pays autres que les États-Unis résulte de l’activité de la Chine.

Les importations d’outre-mer arrivent principalement par le port de Vancouver, mais également de l’est du Canada, notamment Montréal suivi de Halifax et de St. John’s. L’autorité portuaire de Vancouver a indiqué que, en 2006, les importations de conteneurs étaient de 30 % plus élevées qu’en 2005, et que cette croissance rele­vait principalement du commerce avec la Chine. Des discussions sur la façon de faciliter l’arrivée de ce flux croissant d’importations (et d’exportations) au moyen d’un point de passage dans les provinces de l’Atlantique sont en cours. Dans l’ouest, un nouveau terminal à Prince Rupert, le port de l’Amérique du Nord le plus rapproché de la Chine, a ouvert en septembre, soulageant la congestion portuaire de Vancouver. Le terminal à conteneurs de Prince Rupert est muni des grues les plus modernes pouvant décharger la cargaison de la nouvelle génération de méga-navires chinois (les grues elles-mêmes ont été importées de Chine9).

Les machines et les autos dominent dans les exportations de la Chine

Tout comme au chapitre des importations, la Chine est au troisième rang mondial en matière d’exportations, derrière l’Allemagne et les États-Unis. Les exportations de la Chine ont triplé depuis 2002. En 2006, elles avoisinaient le billion de dollars américains et elles ont continué à afficher une croissance soutenue (29 %) au cours des sept premiers mois de 2007.

Les exportations principales de la Chine demeurent les machines et le matériel. Ces exportations ont d’ailleurs plus que triplé en 2006, passant de 115 milliards de dollars américains à 400 milliards, et représentant 40 % des exportations totales. Les biens de consommation, les automobiles et les pièces automobiles ont continué à gagner du terrain, l’exportation de pièces automobiles ayant quadruplé depuis 2002 pour atteindre 22 milliards de dollars en 2006. Si les pièces automobiles constituent la principale exportation, les exportations d’automobiles ont atteint 1,5 milliard de dollars américains en 2006. Les véhicules étaient surtout destinés aux marchés russe et américain.

Afin d’alimenter son industrie manufacturière destinée à l’exportation, la Chine importe un volume important de pièces de ses voisins, lesquels s’occupent bien souvent des aspects techniques de la production et livrent ces pièces aux fabricants chinois qui se chargent de l’assemblage et de la distribution mondiale.

Étant donné que les produits fabriqués sont livrés par la Chine, les valeurs d’exportation de ce pays vers l’Amérique du Nord et l’Europe continuent de grimper, tandis que ses voisins asiatiques n’enregistrent outre-mer que des profits modestes. Depuis 2003, la part des pièces provenant d’autres pays asiatiques dans les exportations de la Chine aux États-Unis a été estimée à 60 %10. En raison d’un tel niveau d’intégration, il est de mise d’examiner les échanges commerciaux avec la Chine dans le cadre des échanges avec l’Asie tout entière.

Les importations du Canada en provenance de la Chine se tournent vers les machines et les biens industriels

En 2002, l’année qui a suivi l’adhésion de la Chine à l’OMC, ce pays a acquis le titre de deuxième source d’importations pour le Canada, se classant devant le Japon et le Mexique et derrière les États-Unis. Depuis 2002, la part de la Chine dans les importations canadiennes a triplé, approchant les 10 %. Les valeurs des importations canadiennes en provenance de la Chine ont plus que doublé entre 2002 et 2006, atteignant 34,5 milliards de dollars, la croissance de ces importations étant un peu plus rapide que celle des exportations du Canada vers la Chine. Il s’agit là d’un chiffre supérieur au total de nos importations en provenance du Japon et du Mexique.

La croissance des importations du Canada en provenance de la Chine a été bien moindre en 2007 que celle des exportations, qui a connu une augmentation de 17 % au cours des sept premiers mois de 2006. En raison du renforcement du huard, les valeurs d’importation canadiennes ont souffert de la différence accrue avec la monnaie chinoise, laquelle a allégé la facture du Canada à l’égard des importations en provenance de la Chine. En gros, les entreprises canadiennes peuvent importer la même quantité de marchandises à un prix inférieur. L’augmentation de 17 % s’étant produite en dépit des prix plus bas, on peut en déduire qu’il y a eu une augmentation très importante du volume de marchandises importées11.

Figure 8

La composition de nos importations de la Chine continue d’évoluer à mesure que nos liens commerciaux avec ce pays se renforcent et que la variété des produits fabriqués en Chine s’accroît. Le secteur d’importation de machines et du matériel a éclipsé celui des biens de consommation, auquel il a volé la première place pour les importations du Canada en provenance de la Chine en 2004. Ce secteur, qui représente 43 % du total des importations, se maintient à la première place, mais sa part de marché s’est quelque peu amoindrie au profit des impo­tations de biens industriels, et tout particulièrement des produits du fer et de l’acier, ainsi que des pièces d’automobiles.

Les importations de machines et de matériel, et en particulier les importations d’ordinateurs, d’appareils électroniques et de matériel de télécommunications ont plus que doublé depuis 2002 pour atteindre 16 milliards de dollars en 2006. Cette crois­sance des importations a été due aux magasins de détail canadiens qui s’approvisionnent de plus en plus en mp3s, ordinateurs portatifs, imprimantes, jeux vidéo, appareils photonumériques, petits et gros appareils électroménagers, ainsi que téléviseurs à écran ACL et à écran plasma auprès de ce fabricant multiservice (le Mexique demeure le fournisseur principal du Canada pour les téléviseurs à écran ACL). Ce secteur n’a toutefois connu qu’une croissance de 4 % en 2007, en raison de la chute des prix.

Le secteur des biens de consommation a connu une croissance de 57 % entre 2002 et 2006, ce qui le classe comme le moins dynamique. Cela dit, ce secteur représentait, en 2006, 12 milliards de dollars et 34 % du total des importations. Au sein de ce secteur, le vêtement a donné le ton, avec des importations s’élevant à 3,5 milliards de dollars en 2006, soit le double de celles de 2002. Les importations de la première partie de 2007 ont suivi la tendance, s’accroissant de 22 % par rapport aux valeurs de 2006. En 2007, plus de la moitié des importations canadiennes de vêtements provenaient de la Chine, comparativement à un tiers en 200412.

D’autres biens de consommation tels que les jouets, les jeux, et les articles de sport sont principalement importés de Chine, pays qui fournit 60 % de ces biens au Canada. En 2006, les importations de jouets, de jeux vidéo et d’articles de sport se chiffraient à 1 milliard de dollars chacune.

Le secteur des biens industriels arrive à la troisième place pour les importations et la catégorie des produits du fer et de l’acier et des produits apparentés est parmi les plus dynamiques en Chine, le revenu des exportations mondiales se chiffrant à 52 milliards de dollars, avec 2,0 milliards de retombées pour les entreprises canadiennes.

Les importations de produits de l’industrie automobile, surtout des pièces détachées, ont atteint 1,5 milliard de dollars en juillet 2007, surpassant le total des importations de l’année 2006 qui s’étaient chiffrées à 1 milliard de dollars. En 2002, le revenu des importations avait été de 200 millions.

Conclusion

La demande de ressources naturelles en Chine pour déve­lopper son infrastructure et son secteur de la fabrication a propulsé le prix des produits de base vers de nouveaux sommets. Le Canada en a profité directement en multipliant ses exportations vers la Chine plus de deux fois plus rapidement que ses importations de la Chine en 2007. Elles ont aussi catapulté les exportations du Canada ailleurs dans le monde et les importateurs paient maintenant plus cher pour les ressources du Canada. Les exportations croissantes d’énergie, de métaux et de produits agricoles vers les États-Unis ont grandement été contrebalancées par des pertes au niveau des forêts et, dans une moindre mesure, de l’automobile. En revanche, la croissance des exportations vers des pays autres que les États-Unis a pris son envol puisque 24 % de nos exportations se font maintenant vers des pays autres que les États-Unis, comparativement à 16 % il y a cinq ans à peine. Cette diversification des échanges peut contribuer à la séparation des économies américaine et canadienne. Il est évident que des occasions de croissance se sont présentées dans plusieurs provinces dont les exportations vers les États-Unis s’étaient affaiblies.

Études spéciales récemment parues


Notes

* Groupe d’analyse de conjoncture 613-951-4181.
1

La plupart des données de 2007 citées dans cet article sont au taux annuel. Toutefois, afin de mettre en évidence l’augmentation rapide enregistrée particulièrement en 2007, quand il est question de 2007 dans les sections sur les exportations et les importations entre le Canada et la Chine, il s’agit des résultats pour la période de janvier à juillet.

2 Les données concernant les prix des métaux proviennent de l’indice des prix des produits de base du FMI.
3 Les données totales annualisées des importations de nickel de la Chine en 2007 étaient 15 fois plus grandes que le total annuel de 2002.
4

Voir dans le Financial Post, « Potash Producers reach early Chinese pricing deal », le 9 février 2007.

5

L’essai canadien de l’exportation du pétrole brut est discuté dans le numéro de septembre 2007 de Oilweek : « CNPC executive announces China’s exit from Gateway Pipeline project ». Cet article se trouve à l’adresse suivante : http://www.oilweek.com/articles.asp?ID=462.

6

Voir l’article de John Helmer intitulé « The Potash Equilibrium – How China buys and Russia sells », le 31 juillet 2007, à l’adresse suivante : http://www.mineweb.net/mineweb/view/mineweb/en/page675?oid=24305&sn=Detail.

7

Les mines du Nouveau-Brunswick, qu’on prévoit ouvrir à nouveau en 2011, ajouteront 2 millions de tonnes à la production canadienne de potasse. À l’heure actuelle, le Nouveau-Brunswick exporte à peu près 800 000 tonnes de ce fertilisant. Pour plus de détails, voir l’article paru dans le Financial Post intitulé « PotashCorp plans $1.6 billion US expansion in New Brunswick » qui se troue à l’adresse suivante : http://www.canada.com/nationalpost/financialpost/story.html?id=8b93a814-a854-40b2-a168-9763ffdefdf5&k=44441.

8

Dans les années menant à 2006, les pays qui ont enre­gistré une augmentation de leur part d’exportations ont été le Royaume-Uni, la Chine, le Mexique, la Norvège et les Pays-Bas. Le Royaume-Uni et la Chine formaient la tête du peloton pour le trois points de pourcentage additionnels acquis en 2007.  D’autres gains plus petits ont été réalisés par la Corée du Sud, la Suisse et l’Inde. Un point commun concernant les exportations vers ces pays est que la croissance se concentrait sur les ressources naturelles, principalement à cause de leur prix plus élevé.

9

Lee, Jeff. « Container port set for Prince Rupert $120 m facility will shorten distance to Asian markets », Vancouver Sun, le 15 avril 2005.

10

Voir Kierzkowksi, Henryk et Chen, Lurong, Outsourcing and trade imbalances: the US-China case. Genève, 2007.  Une conclusion semblable (deux tiers du marché d’exportation dans ce cas-ci) est notée dans Guy de Jonquières, « China manufacturing myths », Financial Times, le 3 avril 2006, à l’adresse suivante  : http://www.ft.com/cms/s/1/a711b9ec-c338-11da‑a381‑0000779e2340.html.

11

Les données concernant les exportations chinoises indiquent que la croissance des importations cana­diennes correspond à la croissance des exportations du Canada vers la Chine en 2007 à 47 %. Tandis que les valeurs canadiennes d’importation ont été amorties en raison d’un dollar plus fort vis-à-vis de la devise chinoise, amortissant ainsi les valeurs globales d’importation, les prix affichés par la Chine sont restés stables, indiquant une variation plus grande au niveau des volumes globaux.

12

Les échanges commerciaux à l’échelle de la planète dans le secteur du vêtement sont un cas d’étude quelque peu unique car peu de réformes à l’égard des obstacles au commerce n’ont été apportées jusqu’au milieu des années 1990 lorsque l’accord de l’OMC sur les textiles et le vêtement a été négocié. De 1995 à 2001, la Chine est restée en dehors de l’OMC et n’a pas participé à l’accord dans le cadre duquel un calendrier de réduction de ces obstacles a été fixé. Après être devenu membre de l’OMC à  la fin de 2001, les importations de vêtements chinois au Canada ont augmenté brusquement, montant en moyenne de 20 % par an, comparativement au pourcentage à un chiffre des années antérieures. Pour plus de détails sur l’industrie canadienne du vêtement et les échanges commerciaux dans ce secteur, voir Diana Wyman, « La libéralisation des échanges et l’industrie canadienne du vêtement », L’observateur économique canadien, décembre 2006.



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Date de modification : 2014-04-23 Avis importants
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