Étude spéciale
L’évolution de la composition de l’excédent commercial de marchandises
par P. Cross* et D. Wyman
Après avoir culminé à 71 milliards de dollars en 2001, l’excédent au compte canadien du commerce de marchandises oscille depuis autour des 65 milliards de dollars. Cette apparente stabilité dissimule cependant plusieurs tendances nouvelles sur le plan de la composition en marchandises de cet excédent. Il s’agit ici d’actualiser une étude1 de 2002 sur la ventilation sectorielle de l’excédent commercial. Nous mettrons en évidence plusieurs éléments d’évolution structurelle des relations commerciales du Canada avec le reste du monde et de la masse de ce que nous produisons et consommons. En 2002, cet excédent était en hausse en raison des gains dans cinq des sept secteurs les plus importants; aujourd’hui, l’excédent n’est maintenu que par les hausses affichées par deux secteurs seulement, soit celui de l’énergie et celui des biens industriels, ce qui efface les baisses enregistrées par les secteurs des biens de consommation, des automobiles, des produits forestiers, des aliments et par celui de la machinerie et de l’équipement.
L’excédent au compte du commerce de marchandises tient la plus grande place dans la balance courante générale. De tout temps au Canada, des excédents du commerce des biens ont accompagné des déficits du commerce des services (compte des voyages notamment) et des revenus de placements.
Il est bon de rappeler ce que nous avons exprimé comme réserve dans l’étude de 2002 au sujet de l’interprétation des balances commerciales sectorielles. Les avantages du commerce tiennent aux gains de spécialisation et de productivité que détermine la supériorité des exportations sur les importations, et non pas à l’excédent même des premières sur les secondes dans un secteur particulier. Il est clair que la montée des exportations énergétiques des dernières années a élevé les niveaux de vie au Canada, mais il y a aussi eu un gain tenant à l’accroissement du pouvoir d’achat des consommateurs en situation de décroissance des prix à l’importation. De même, la multiplication des dépenses des entreprises en machines et en matériel importés a accru leur compétitivité tant au Canada qu’à l’étranger.
Ainsi, notre examen des tendances des balances commerciales sectorielles depuis 2002 n’est pas un simple bilan des facteurs positifs et négatifs qui entrent en jeu dans notre économie. Il montre plutôt comment l’économie canadienne réaffecte ses ressources au gré de l’évolution de la situation économique dans le monde. Notre étude ne tient pas compte d’autres éléments d’évolution structurelle de l’économie du pays qui n’ont rien à voir avec les échanges commerciaux, qu’il s’agisse du marché de l’habitation où l’activité bat son plein depuis 2001 ou encore de l’accroissement des dépenses publiques en services de santé et d’enseignement.
Vue d’ensemble
La balance commerciale par secteur se fait le reflet de la structure industrielle et des habitudes de dépenses d’un pays. Comme ces facteurs déterminants sous-jacents connaissent seulement une évolution lente dans le temps dans la plupart des cas, les tendances sectorielles de la balance commerciale sont normalement durables. Cette constatation se vérifie particulièrement au Canada. Sur les sept secteurs considérés, trois ont toujours dégagé un excédent commercial depuis 1971. Ce sont des secteurs qui exploitent nos ressources traditionnelles de la forêt, de l’énergie et de l’agriculture. À l’inverse, le Canada a toujours connu des déficits commerciaux dans les secteurs des machines et du matériel et des biens de consommation.
Il n’y a que les secteurs de l’automobile et des biens industriels qui aient présenté des excédents et des déficits depuis 35 ans. Et même ces changements constituaient l’exception plutôt que la règle, les irrégularités ayant eu tendance à se concentrer dans deux courtes périodes. L’industrie de l’automobile a offert des déficits chroniques entre 1972 et 1981 et, depuis lors, elle n’a que des excédents à présenter, les seules exceptions étant 1986 et 1987. Le secteur des biens industriels (qui comprend les métaux et les produits chimiques) a enregistré pour sa part des excédents dans 32 des 35 dernières années. Les trois seuls déficits qu’il ait accusés se sont produits consécutivement de 1998 à 2000 (époque où les cours des métaux étaient bas et où les importations de produits sidérurgiques et chimiques étaient élevées).
Le présent document est surtout consacré à l’analyse des facteurs tendanciels précis qui jouent dans la balance commerciale de chaque secteur. Avant de procéder à une analyse détaillée, nous indiquons les tendances générales de la balance commerciale des sept grands secteurs à la figure 1. On peut y voir que l’augmentation de l’excédent général du commerce de marchandises au Canada dépend de plus en plus des excédents croissants des comptes de l’énergie et des biens industriels (surtout pour les métaux). Et ce n’est pas un hasard si ce sont les deux seuls secteurs où les revenus tirés des exportations ont augmenté après 2002.
Figure 1
Dans les cinq autres secteurs, la balance s’est resserrée en raison de la décroissance des exportations et la croissance des importations (la seule exception étant l’industrie de l’automobile où les importations ont diminué).
La forte valorisation du dollar canadien depuis 2002 a eu d’importantes répercussions sur les prix en dehors des secteurs de l’énergie et des biens industriels. Dans les cinq autres secteurs, les exportations ont en réalité progressé en volume depuis quatre ans, mais les hausses en question ont été contrebalancées par la baisse des prix qu’ont reçus les producteurs, une fois leurs revenus d’exportation convertis en dollars canadiens. Parallèlement, les prix à l’importation ont diminué dans tous les secteurs autres que celui de l’énergie depuis 2002, ce qui s’explique par la montée du dollar et par la faiblesse de l’inflation chez la plupart de nos grands partenaires commerciaux.
Outre la valorisation du dollar, l’intégration de la Chine à l’économie mondiale a été l’élément marquant de l’évolution du commerce international ces dernières années. Cela se remarque le plus à l’accroissement des importations au Canada de produits de consommation et d’investissement de l’étranger, souvent à des prix inférieurs. L’industrialisation rapide de la Chine et d’autres nations asiatiques a aussi porté les cours des produits de base à de hauts niveaux ces dernières années, notamment dans le secteur de l’énergie et des métaux.
La stabilité des balances commerciales sectorielles rend certains des changements qui se sont opérés récemment encore plus remarquables. L’industrie de l’automobile, qui affichait en 1999 l’excédent le plus imposant de tous les secteurs autres que celui de l’exploitation forestière, s’est directement retrouvée en plein déficit à l’été de 2006. L’excédent au compte de l’énergie a dépassé l’excédent au compte des produits forestiers pour la première fois dans l’histoire en 2001 et, l’an dernier, il était près du double de celui-ci, s’étant établi à 53 milliards de dollars. Le renchérissement des prix des produits de base a aussi porté l’excédent au compte des biens industriels à un sommet depuis le début de 2006. Les revenus entraînés par l’essor des cours énergétiques et métalliques ont poussé les consommateurs et les entreprises au Canada à multiplier les dépenses, ce qui a porté le déficit du compte des biens de consommation à de nouveaux sommets, alors que les déficits du compte des machines et du matériel atteignaient leurs plus hauts niveaux depuis le début de la décennie. Ces déficits auraient été encore plus marqués s’il n’y avait eu l’effet d’amortissement de la montée du taux de change sur les prix.
Énergie
Pour la première fois en 2001, l’excédent du compte des produits énergétiques a excédé celui du compte des produits forestiers. Depuis, le compte de l’énergie s’est fait encore plus prépondérant et son excédent a pris une valeur record de 53 milliards de dollars l’an dernier, niveau le plus élevé pour tout secteur. La progression de 2005 s’explique avant tout par le compte des exportations de gaz naturel2 qui ont grimpé pour s’établir à 35 milliards de dollars (le double de leur niveau de 2002) du fait de l’envolée des prix ayant suivi les dégâts causés aux installations de la côte du golfe du Mexique par les ouragans l’automne dernier.
Les inconvénients d’une dépendance à l’égard du gaz naturel ont été révélés par des prix qui ont fortement diminué en 2006 pour ce produit après une année de surabondance créée par la clémence inégalée des conditions hivernales. C’est ainsi que l’excédent mensuel au compte du gaz naturel a diminué de moitié, passant de 4,5 milliards de dollars immédiatement après l’ouragan Katrina à un peu plus de 2 milliards de dollars.
L’excédent général du compte des produits énergétiques s’est amélioré jusqu’à maintenant cette année par rapport au sommet atteint l’an dernier. En fait, l’excédent au compte de l’énergie équivaut depuis le début de l’année à tout l’excédent du commerce canadien. Il faut y voir en partie une baisse de la balance commerciale de la plupart des secteurs autres que celui des biens industriels. Il y a aussi eu l’effet de la cherté persistante des hydrocarbures; pour les huit premiers mois de 2006, l’excédent au compte du pétrole brut et des produits pétroliers est deux fois plus élevé que l’an dernier à cause de prix records. C’est un large contrepoids à la faiblesse du marché du gaz naturel (en mai, l’excédent pour le pétrole brut était presque égal à celui du compte du gaz naturel).
Figure 2
Le Canada n’a pas toujours eu des excédents à son compte des produits pétroliers. De 1976 à 1982, il y a accusé des déficits en raison de la forte dépendance de l’est du pays à l’égard des importations pétrolières. Dans les 15 ans qui ont suivi, l’excédent du compte des produits pétroliers se comparait à celui du compte du gaz naturel. Ce dernier excédent a pris son envol après 1998 dans un contexte de mise en valeur de nouveaux gisements au Canada et d’accroissement de la capacité du réseau de gazoducs en direction des États-Unis. Il y a cependant eu reprise récemment au compte des produits pétroliers, en partie à cause de l’exploitation des sables pétrolifères, puisque la production de pétrole et de gaz classiques a commencé à diminuer, tout comme la vigueur relative des prix du pétrole comparativement aux prix du gaz cette année.
Les exportations de charbon, qui se sont élevées à 3,3 milliards de dollars, ont été modestes au regard des exportations de pétrole et de gaz. En 2005 cependant, c’était là le secteur énergétique le plus en croissance à l’exportation, ses livraisons ayant doublé en deux ans, en raison de la montée des prix principalement attribuable à la demande asiatique. En fait, les exportations de charbon ont dépassé les exportations d’électricité en 2005 pour la première fois. Le prix du charbon s’est modéré depuis le début de l’année.
Produits forestiers
Le secteur forestier perd constamment de son importance dans l’excédent commercial canadien. Après avoir culminé à près de 40 milliards de dollars en 2000 et 2001, son excédent a décru peu à peu à 33 milliards de dollars l’an dernier. Depuis le début de la présente année, il est en voie de tomber à une basse valeur de 31 milliards de dollars en 12 ans, les exportations ayant été amputées de 2,5 milliards de dollars. La baisse initiale après 2000 est plus à imputer à un secteur des pâtes et papiers dont l’excédent évolue en baisse depuis l’an 2000, passant de 24 à 18 milliards de dollars. Cette industrie a été victime de la décroissance des prix (en partie à cause de la montée du dollar) et d’une contraction structurelle de la consommation de papier journal aux États-Unis (en baisse de 25 % depuis 2000, Internet ayant supplanté les médias imprimés).
Figure 3
Plus récemment, le bois d’œuvre a été le boulet de l’industrie des produits forestiers. Depuis 2000, son excédent variait autour de 15 milliards de dollars, car la fermeté de la demande sur le marché américain de l’habitation compensait la montée du dollar et le conflit du bois d’œuvre de résineux. Il reste que, en août 2006, l’excédent mensuel au compte des produits du bois tombait sous la barre de 1 milliard de dollars pour la première fois depuis les premiers mois de 2003 par suite d’un fléchissement du marché de l’habitation aux États-Unis. Une certaine reprise est possible avant l’imposition effective d’une taxe à l’exportation de bois d’œuvre de résineux à la mi-octobre, mais il est improbable que prenne fin la tendance à plus long terme à des excédents plus modestes.
Automobiles
L’évolution la plus marquante de la balance commerciale s’est produite dans l’industrie de l’automobile, qui se caractérisait invariablement par des excédents depuis 1987. Le phénomène devait culminer dans un excédent record de plus de 20 milliards de dollars en 1999 et 2000, un excédent de presque 40 milliards de dollars au compte des véhicules ayant eu plus de poids qu’un déficit chronique au compte des pièces d’automobile.
Depuis 2000, l’excédent général a constamment décru jusqu’à une valeur de moins de 10 milliards de dollars en 2005 (ce que l’on doit entièrement au compte des véhicules, puisque le déficit au compte des pièces a régressé lentement). En juillet et août 2006, la balance mensuelle du commerce des produits automobiles était devenue négative. La contraction de cette année s’explique par l’affaissement de la demande américaine qui s’attache à nombre de grands véhicules fabriqués au Canada. Il faut aussi dire que la fermeté des ventes dans notre pays a stimulé les importations de véhicules. Contrairement à ce qui se passe dans le secteur des produits forestiers, plusieurs investissements nouveaux dans le secteur de l’automobile font espérer un retournement de situation à court terme.
Figure 4
Les exportations d’automobiles ont presque triplé dans les années 1990, ayant atteint un sommet de 97,9 milliards de dollars en 2000. Depuis lors, elles ont diminué de façon constante pour atteindre un taux annuel de 83,3 milliards de dollars jusqu’à maintenant cette année. La baisse a été quasiment uniquement attribuable aux prix plus bas qui s’expliquent par la montée du dollar, puisque le volume des livraisons a été constant.
À l’opposé, le volume des importations d’automobiles a grimpé de 12 % depuis 2002. Cela traduit en partie le fait que les consommateurs et les producteurs ont tiré profit de la diminution de 14 % des coûts liés aux importations d’automobiles. L’augmentation en volume de la demande a été surtout due aux camions et aux VUS (+45 %) alors que les automobiles ont affiché une faible baisse qui a été principalement attribuable à des changements de goût au Canada et à l’arrivée récente des producteurs asiatiques dans ce segment du marché.
Biens de consommation
On note une tendance persistante à l’alourdissement du déficit au compte des biens de consommation au fil du temps. C’est un secteur qui accroît ses déficits annuels depuis 1971 à deux exceptions près (1982 et 1996). Dans les cinq dernières années seulement, le déficit a augmenté de près du tiers à 32 milliards de dollars. Il devrait être encore plus imposant en 2006.
Le mouvement ascendant du déficit au compte des biens de consommation est nourri par une demande insatiable de produits de consommation bon marché qui, souvent, viennent de l’étranger. En fait, le déficit aurait été encore plus grand s’il n’y avait eu une baisse de 16 % depuis 2002 des prix des produits de consommation à l’importation, témoignant autant d’un dollar canadien plus élevé que des prix plus bas en Asie. Les baisses de prix ont bel et bien allégé la facture de nos importations de téléviseurs (malgré la quantité croissante de livraisons de téléviseurs à plasma et à cristaux liquides en provenance de la Chine et du Mexique) et de produits photographiques. Dans les deux dernières années seulement, nos importations de vêtements se sont accrues de 1 milliard de dollars, les importateurs prenant une part supérieure de marché. Les importations d’articles d’ameublement se sont élevées de 0,6 milliard de dollars. Les exportations de biens de consommation sont demeurées en progression lente, ce qui a aidé à contenir le déficit commercial sectoriel.
Machines et matériel
Vers la fin des années 1990, la tendance à long terme des déficits record des échanges commerciaux de machines et de matériel a pris fin. Depuis le début de la décennie, les déficits à ce compte sont de moins de 20 milliards de dollars en partie à cause d’excédents élevés au compte des produits aérospatiaux. Ajoutons que, depuis la fin des années 1990, les importants déficits du commerce de la machinerie industrielle et du matériel de communications (d’une valeur totale de plus de 16 milliards de dollars) se situent près de 11 milliards de dollars. L’augmentation des importations de machines industrielles s’est limitée en grande partie aux engins d’excavation dans un contexte d’essor de l’activité minière au Canada. Pendant ce temps, les exportations parvenaient à de nouveaux sommets l’an dernier.
Par ailleurs, le marasme après 2000 du secteur des appareils de télécommunication a influé autant sur les importations que sur les exportations qui sont restées faibles les unes et les autres. Le déficit du commerce des machines et du matériel de bureau est stable depuis l’an 2000 à environ 8 milliards de dollars. La flambée des investissements des entreprises canadiennes a contribué à une hausse l’an dernier du déficit général au compte des machines et du matériel, qui s’est élevé à 16 milliards de dollars, son niveau le plus élevé en six ans.
Biens industriels
Après 2001, l’excédent au compte des biens industriels a invariablement progressé, montant à 6,1 milliards de dollars en 2005. C’est en importance sa deuxième valeur de culmination qui tient en partie à des gains pour les minerais et les alliages métalliques, puisque les prix ont secoué une longue léthargie. Il y a aussi eu un bond des exportations de diamants par suite de la mise en exploitation de nouveaux gisements septentrionaux, ces exportations ayant doublé depuis 2002 pour atteindre une valeur de près de 2 milliards de dollars. L’aluminium et l’or ont dominé dans la hausse observée dans le cas des alliages de métaux.
Les biens industriels devraient présenter un excédent record en 2006. Depuis le début de l’année, l’excédent au compte des métaux a crû à un taux annuel de 12,1 milliards de dollars, car les prix ont soudainement pris des proportions record. La demande chinoise a particulièrement été solide dans le cas du minerai de fer et du nickel.
Autre facteur d’amélioration pour les biens industriels, le compte des produits chimiques a inversé sa tendance. Ce secteur accusait habituellement d’importants déficits. Mais il s’est amélioré récemment surtout grâce à une nette montée des exportations d’éthylèneglycol.
Si des exportations en hausse ont gonflé l’excédent au compte des biens industriels, les importations ont fait un bond de 10 milliards de dollars depuis 2003. C’est là le gain le plus imposant pour les six secteurs hors énergie. C’est aussi plus que les hausses combinées aux comptes des biens de consommation et des machines et matériel. C’est que les prix des biens industriels n’ont pas diminué à mesure qu’augmentait la valeur du dollar canadien. Ainsi, les Canadiens ont eu bien plus à débourser pour les métaux (souvent importés en vue de leur affinage au Canada), l’acier et les produits chimiques, autant de produits fort en demande sur le marché international.
Produits agricoles
L’excédent habituel du Canada au compte des produits agricoles est resté de 5 à 7 milliards de dollars après 2001. Tandis que ce surplus global a peu changé, il y avait des tendances largement différentes selon le produit de base. Plus particulièrement, les exportations de blé ont continué de suivre une tendance à la baisse, partiellement en raison de piètres conditions de croissance et au fait que les agriculteurs ont diversifié leurs récoltes en se tournant vers d’autres cultures. Les exportations de blé, qui se sont chiffrées à seulement
2,7 milliards de dollars l’année dernière, n’ont atteint que la moitié de leur valeur de 1997.
Figure 5
Toutefois, au cours de cette même période, les exportations de viande ont presque doublé, étant passées de 2,6 milliards de dollars à 5,0 milliards de dollars, ce qui a annulé presque entièrement la perte affichée par les exportations de blé. La hausse a été surtout attribuable aux exportations de viande de porc, alors que le bœuf emballé a grimpé de façon marquée à la suite de la fermeture par les États-Unis de leur frontière aux animaux vivants en provenance du Canada en 2003.
Tout comme les exportations, les importations totales de produits alimentaires ont peu varié depuis 2002. Les importations de fruits et légumes ont crû puisque le goût croissant de Canadiens pour ces produits a neutralisé la chute de 7 % des prix. La consommation accrue de vin et de café a fait monter la facture des boissons importées de près du cinquième. Ces augmentations ont été effacées par des importations plus faibles de viande, particulièrement après que le marché a été inondé par les produits canadiens lorsque les exportations d’animaux vivants ont été supendues en 2003.
Conclusion
Que le Canada soit passé d’un déficit chronique à un excédent au compte courant vers la fin des années 1990 s’explique avant tout par la montée en flèche de l’excédent de son commerce de marchandises. C’est l’époque où la balance était en hausse dans cinq des sept grands secteurs de commerce (les seules exceptions étant les secteurs des biens de consommation et des biens industriels).
Depuis 2001, la balance s’est dégradée dans la plupart des secteurs. Les revenus tirés des exportations ont baissé à cause de la forte montée du dollar canadien et les prix d’un grand nombre de produits forestiers et agricoles sont demeurés faibles. La fermeté des dépenses sur le marché intérieur a aussi augmenté les importations de biens de consommation et de produits d’investissement. Il n’y a que les excédents record aux comptes de l’énergie et des biens industriels qui aient maintenu l’excédent général du commerce à de hauts niveaux.
La diminution du nombre de secteurs ayant maintenu l’excédent commercial a été reflétée par une base géographique plus étroite. L’excédent croissant avec les États-Unis a été surtout attribuable à la hausse de l’énergie. Cela a préservé l’excédent global contre les baisses affichées dans les autres régions, notamment en Asie qui s’est mise à dominer nos importations de biens de consommation et de machinerie et d’équipement.
Études spéciales récemment parues
Notes
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Division de l’analyse économique de conjoncture, 613
951-9162. |
1 |
F. Roy, «Tendances récentes du solde commercial de marchandises», L’observateur économique canadien, juin 2002, numéro au catalogue 11-010-XIB. |
2 |
Les exportations de gaz naturel équivalent à son surplus commercial puisque les importations de gaz sont nulles. |
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