Étude spéciale
Aide sociale par province, 1993-2003
par F. Roy*
La baisse du nombre de prestataires d’assistance sociale et de leurs taux d’adhésion et d’abandon par type de famille durant les années 1990 a été le sujet d’un article publié dans un numéro précédent1. Les résultats par province jusqu’en 2003 sont présentés ci-après. Les données plus actuelles comportent des désavantages, c’est-à-dire l’absence de la distinction entre les diminutions attribuables aux taux d’adhésion et d’abandon et certains détails à propos du type de famille touchée. Elles permettent, cependant, de remarquer les provinces qui connaissent les baisses les plus importantes de l’incidence de l’aide sociale sur leur territoire et celles qui enregistrent l’incidence la plus et la moins marquée en 2003.
L’analyse est surtout descriptive. Il est important de souligner que son but n’est pas d’estimer l’effet distinct des deux principaux facteurs ayant contribué à la diminution de l’incidence de l’aide sociale au cours de la dernière décennie, soit l’amélioration de l’économie et le resserrement des critères d’admissibilité ainsi que la réduction des prestations d’aide sociale dans pratiquement toutes les provinces.
Les données utilisées dans le présent article proviennent de Développement Social Canada2. Le taux d’assistance sociale est le rapport du nombre de prestataires d’assistance sociale à la population totale; ce taux évolue de concert avec le rapport du nombre de prestataires à la population en âge de travailler dans la plupart des provinces. Les prestations sont les montants maximum normalement versés aux prestataires par année, ajustés pour tenir compte de l’inflation.
Vue générale
Entre 1993 et 2003, la baisse du nombre de prestataires d’aide sociale est généralement plus accentuée lorsqu’on se déplace de l’est vers l’ouest du pays, soit de 36 % dans les provinces de l’Atlantique, 40 % au Centre et 48 % dans l’Ouest. Elle occasionne le renversement de situation le plus marqué au centre du pays. À 7,3 % de sa population totale, le Québec enregistre maintenant le taux le plus élevé de prestataires, après Terre-Neuve, alors qu’il se trouvait à la moyenne des provinces en 1993. En revanche, le taux de l’Ontario égalait la moyenne des provinces établie à 5,5 % en 2003 après avoir été, à 12,1 %, le plus élevé en 1993. Les positions relatives de l’est et de l’ouest du pays ont peu changé l’une vis-à-vis de l’autre par rapport à 1993. En 2003, le taux se situe à 7,1 % dans les provinces de l’Atlantique, au-dessus de la moyenne nationale et à 3,7 % dans l’Ouest, soit en dessous. La province de Terre-Neuve-et-Labrador, en partie parce qu’elle a connu une des baisses les plus modestes du nombre de prestataires d’aide sociale depuis 1993, ouvre la marche avec le taux d’aide sociale le plus élevé au pays, à 9,9 %. L’Alberta la ferme avec le taux le plus bas au pays à 1,8 %. L’Alberta est, avec l’Ontario, une des deux seules provinces à avoir enregistré une baisse plus marquée que la moyenne nationale. Au cours des dernières années, c’était au tour de la Colombie-Britannique d’enregistrer la baisse la plus importante. |
Tableau 1: Nombre de prestataires d'aide sociale par province
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
|
En milliers |
Terre-Neuve-et-Labrador |
68,1 |
67,4 |
71,3 |
72,0 |
71,9 |
64,6 |
59,9 |
59,4 |
54,4 |
52,1 |
51,2 |
Île-du-Prince-Édouard |
12,6 |
13,1 |
12,4 |
11,7 |
11,1 |
10,9 |
9,8 |
8,4 |
7,9 |
7,5 |
7,0 |
Nouvelle-Écosse |
98,7 |
104,1 |
104,0 |
103,1 |
93,7 |
85,5 |
80,9 |
73,7 |
66,8 |
61,5 |
58,3 |
Nouveau-Brunswick |
78,1 |
73,5 |
67,4 |
67,1 |
70,6 |
67,1 |
61,8 |
56,3 |
52,9 |
50,7 |
49,3 |
Québec |
741,4 |
787,2 |
802,2 |
813,2 |
793,3 |
725,7 |
661,3 |
618,9 |
576,6 |
560,8 |
544,2 |
Ontario |
1 287,0 |
1 379,3 |
1 344,6 |
1 214,6 |
1 149,6 |
1 091,3 |
910,1 |
802,0 |
709,2 |
687,6 |
673,9 |
Manitoba |
88,0 |
89,3 |
85,2 |
85,8 |
79,1 |
72,7 |
68,7 |
63,3 |
60,5 |
60,1 |
59,9 |
Saskatchewan |
68,2 |
81,0 |
82,2 |
80,6 |
79,7 |
72,5 |
66,5 |
63,8 |
60,9 |
56,1 |
53,2 |
Alberta |
196,0 |
138,5 |
113,2 |
105,6 |
89,8 |
77,0 |
71,9 |
64,8 |
58,0 |
53,8 |
57,8 |
Colombie-Britannique |
323,3 |
353,5 |
374,3 |
369,9 |
321,3 |
297,4 |
275,2 |
262,4 |
252,9 |
241,2 |
180,7 |
CANADA |
2 975,0 |
3 100,3 |
3 070,9 |
2 937,1 |
2 774,9 |
2 577,5 |
2 279,1 |
2 085,1 |
1 910,9 |
1 842,6 |
1 745,6 |
|
Tableau 2 : Taux* d'aide sociale par province
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
|
% |
Terre-Neuve-et-Labrador |
11,7 |
11,7 |
12,5 |
12,8 |
12,9 |
11,8 |
11,2 |
11,2 |
10,4 |
10,0 |
9,9 |
Île-du-Prince-Édouard |
9,6 |
9,9 |
9,3 |
8,7 |
8,2 |
8,0 |
7,2 |
6,2 |
5,8 |
5,5 |
5,1 |
Nouvelle-Écosse |
10,7 |
11,2 |
11,2 |
11,1 |
10,0 |
9,2 |
8,7 |
7,9 |
7,2 |
6,6 |
6,2 |
Nouveau-Brunswick |
10,4 |
9,8 |
9,0 |
8,9 |
9,4 |
8,9 |
8,2 |
7,5 |
7,1 |
6,8 |
6,6 |
Québec |
10,4 |
11,0 |
11,1 |
11,2 |
10,9 |
10,0 |
9,0 |
8,4 |
7,8 |
7,6 |
7,3 |
Ontario |
12,1 |
12,8 |
12,4 |
11,0 |
10,3 |
9,7 |
8,0 |
6,9 |
6,0 |
5,7 |
5,5 |
Manitoba |
7,9 |
8,0 |
7,6 |
7,6 |
7,0 |
6,4 |
6,0 |
5,5 |
5,3 |
5,2 |
5,2 |
Saskatchewan |
6,8 |
8,0 |
8,1 |
7,9 |
7,8 |
7,1 |
6,5 |
6,3 |
6,1 |
5,6 |
5,3 |
Alberta |
7,4 |
5,2 |
4,2 |
3,8 |
3,2 |
2,7 |
2,5 |
2,2 |
1,9 |
1,7 |
1,8 |
Colombie-Britannique |
9,2 |
9,8 |
10,0 |
9,7 |
8,2 |
7,5 |
6,9 |
6,5 |
6,2 |
5,9 |
4,4 |
CANADA |
10,4 |
10,8 |
10,5 |
10,0 |
9,3 |
8,6 |
7,5 |
6,8 |
6,2 |
5,9 |
5,5 |
* Pourcentage de la population prestataire d'aide sociale |
|
Ontario
L’Ontario connaît la deuxième diminution la plus marquée de la participation au régime après l’Alberta. En 1994, elle a atteint un sommet avec quelque 1,4 millions de personnes ou 12,8 % de la population qui étaient prestataires d’aide sociale, soit 1,1 point de pourcentage de plus qu’à Terre-Neuve. Entre 1993 et 2003, le nombre de prestataires a baissé de presque 50 %, soit deux fois plus qu’à Terre-Neuve (24,8 %) et au Québec (26,6 %), tandis que le recul est de 41,3 % pour l’ensemble du Canada. La baisse du nombre de prestataires survient surtout entre 1994 et 2000. Depuis 2000, la participation de l’Ontario égale approximativement la moyenne canadienne. En 2000, le taux d’adhésion à l’aide sociale pour les couples avec enfants était le plus bas au pays (0,4 %) dans cette province. Parallèlement, entre 1992 et 2000, l’Ontario a connu la diminution la plus marquée de l’incidence au pays chez les couples sans enfants et les personnes seules.
La baisse de l’incidence a été favorisée par la situation du marché du travail qui a été la deuxième meilleure parmi les provinces au cours de la période à l’étude. L’emploi a bénéficié de l’essor des marchés d’exportation. Le taux d’emploi à la population a augmenté en particulier chez les hommes de 20 à 24 ans, où il est passé de 59,6 % à 69,1 %, et les femmes cinquantenaires, où il est passé de 54,9 % à 67,3 %.
Les prestations versées à certains groupes baissaient aussi le plus fortement au pays par rapport à leurs niveaux relativement élevés. Bien qu’elles soient demeurées parmi les plus élevées, les prestations ont baissé de 45 % pour les couples avec deux enfants, de 41 % pour les familles monoparentales et de 34 % pour les personnes seules.
Figure 1
Québec
Le Québec s’écarte graduellement de la moyenne des provinces. Son rapport des prestataires à la population était le même que dans l’ensemble du Canada en 1993, à 10,4 % (cinq provinces avaient des taux plus bas dont les quatre provinces à l’ouest de l’Ontario et l’île-du-Prince-Édouard). En 2003, il est en deuxième place après Terre-Neuve, avec 7,3 prestataires pour 100 personnes. Cet écart croissant de la moyenne canadienne s’explique, bien sûr, en grande partie, par la baisse moins marquée du nombre de prestataires qu’ailleurs au Canada. À 27 %, sa diminution est supérieure à celle de Terre-Neuve et de la Saskatchewan seulement. Comparé à 741 400 prestataires en 1993, il y en avait encore 544 200 en 2003 au Québec, soit presque le tiers des prestataires au pays, comparé au quart en 1993.
Entre 1993 et 2003, la population québécoise s’est accrue de 4,6 % seulement, une fraction de la progression enregistrée en Alberta (18,2 %) et en Colombie-Britannique (17,2 %). La croissance de l’emploi était légèrement en retard sur celle enregistrée dans l’ensemble du Canada (19,8 % par rapport à 22,2%), tandis que les prestations versées à certains groupes ont été supérieures à la moyenne des provinces. Ainsi, par exemple, les personnes seules ont vu le montant de leurs prestations ajustées pour l’inflation baisser de 11 % par rapport à 18 % dans l’ensemble du pays. En 2003, elles étaient donc les troisièmes plus élevées au pays, pas très loin derrière Terre-Neuve et l’Ontario. Les prestations des familles monoparentales se situaient au deuxième rang des prestations les plus élevées au pays après Terre-Neuve, au premier rang. Les couples avec deux enfants recevaient cependant les deuxièmes prestations les plus faibles, dépassant seulement celles versées au Nouveau-Brunswick.
Alberta
Alors que Terre-Neuve ouvre la marche des provinces en ce qui a trait à la plus haute participation au régime, l’Alberta la ferme avec le taux d’incidence le plus bas. La baisse de 70,5 % du nombre de prestataires d’aide sociale entre 1993 et 2003 ramène à seulement 1,8 % leur proportion à la population totale. En 1993, elle était déjà la deuxième plus basse au pays à 7,4 % (seulement la Saskatchewan participait moins au régime avec un taux de 6,8 %). Le ratio de l’Alberta est tombé abruptement à 5,2 % en 1994 et à 4,2 % en 1995 avant de s’atténuer de façon graduelle au cours des années suivantes (il s’agit en fait de la seule province à avoir enregistré une hausse en 2003).
Même si l’Alberta domine de loin l’amélioration de la situation sur le marché du travail au Canada au cours de la période à l’étude avec une croissance du tiers, les années 1994 et 1995 ne diffèrent pas exceptionnellement des années suivantes sur ce plan. La baisse du montant des prestations ne s’écarte pas non plus de façon marquée de celles des autres provinces. C’est bien avant 1993 que le montant des prestations a baissé dans cette province, notamment pour les personnes seules. Leurs prestations étaient la moitié seulement de ce qu’elles étaient en 1986, ce qui en fait la baisse la plus marquée des provinces sur cette période. L’Alberta a aussi eu le taux de participation au régime pour les personnes seules le plus bas durant toutes les années entre 1993 et 2000.
Figure 2
Manitoba
La baisse du nombre de prestataires a été moitié moins importante au Manitoba qu’en Alberta, à 32 %. Même si le Manitoba compte pour seulement le tiers de la population de l’Alberta, son nombre de prestataires a donc dépassé ceux de l’Alberta en 2003 (59,9 milliers au Manitoba et 57,8 milliers en Alberta). En 1993, il y avait deux fois plus de prestataires en Alberta qu’au Manitoba. La situation du marché du travail a été bien moins favorable au Manitoba, tout comme en Saskatchewan d’ailleurs. Ces deux provinces ont enregistré les gains de l’emploi les plus faibles au pays. La participation au régime au Manitoba est quand même demeurée, à 5,2 %, en-dessous de la moyenne canadienne tout le long de la période à l’étude.
Saskatchewan
C’est en Saskatchewan que la réduction du nombre de prestataires d’aide sociale est la plus modeste au pays, atteignant 22,1 % entre 1993 et 2003. Comparé à son sommet de 1995, cependant, la baisse, à 35 %, est similaire à la moyenne canadienne. La Saskatchewan connaît en même temps la croissance de l’emploi la plus faible qui, à 8,7 %, correspond seulement au tiers de la croissance nationale. Après s’être accru à un rythme moyen de 1,2 % par année entre 1993 et 1998, l’emploi a plafonné par la suite jusqu’en 2003. La Saskatchewan, avec plus du tiers de la population rurale, a beaucoup souffert du marasme des prix et des récoltes de céréales désolantes après 1997. Ceci fait que le rapport du nombre de prestataires à l’emploi, qui était bien inférieur à la moyenne canadienne jusqu’en 2000, est seulement quelques dixièmes de point inférieur en 2003. À 5,3 %, le rapport du nombre de prestataires à la population se rapproche davantage de celui enregistré au Manitoba qu’en Alberta. L’évolution des prestations a suivi d’assez près la moyenne canadienne.
Colombie-Britannique
Par rapport à il y a dix ans, la baisse, à 44,1 % en Colombie-Britannique, est légèrement plus marquée que dans l’ensemble du pays. Elle se concentre après l’an 2000. Seulement en 2003, le nombre de prestataires baisse du quart. Ceci contraste avec les autres provinces où le plus gros de la baisse survient avant 2000. Le rapport du nombre de prestataires à la population était légèrement plus bas que la moyenne canadienne tout au long de la période. Quand même, l’Île-du-Prince-Édouard, l’Ontario, le Manitoba et la Saskatchewan avaient toutes des taux plus bas en 2001. En 2003, ce rapport s’établissait à 4,4 % en Colombie-Britannique, le deuxième plus bas des provinces après l’Alberta.
La baisse de l’incidence de l’aide sociale après 2000 a été parallèle au rythme ralenti de la croissance de la population par rapport aux années 1990. Avant 2000, la Colombie-Britannique avait été en tête des provinces. L’immigration internationale se renverse après la crise asiatique de la fin des années 1990. Après 2000, la population croît seulement moitié moins rapidement qu’en Alberta et en Ontario qui bénéficient davantage de l’immigration internationale. Parallèlement, après 2000, la croissance de l’emploi se renverse sous la moyenne canadienne après l’avoir dépassée les années précédentes.
Le montant des prestations réelles versées en Colombie-Britannique a baissé à un rythme similaire à la moyenne des provinces entre 1993 et 2003. La Colombie-Britannique est cependant la seule province à limiter la durée des versements par un règlement adopté en 20023.
Terre-Neuve-et-Labrador
Terre-Neuve se situe à l’avant-dernier rang des provinces canadiennes en ce qui concerne la taille de la baisse du nombre de prestataires d’aide sociale, pas très loin devant la Saskatchewan, qui se trouve en dernière place. Le nombre de prestataires est passé de 68 100 personnes en 1993 à 51 200 personnes en 2003, soit un recul de 25 %. Celui-ci survient surtout entre 1997 et 2002, période de cinq ans à avoir connu la croissance la plus forte de l’emploi en une génération. La croissance traduit les retombées liées à la mise en opération du projet Hibernia qui change dramatiquement l’industrie pétrolière, pour représenter plus de 15 % du PIB en 2000.
Le taux de prestataires baisse de 11,7% en 1993 à 9,9 % en 2003. Leur nombre a baissé bien davantage si on le compare aux chiffres sur l’emploi. En effet, même si ce rapport est encore de loin le plus élevé des provinces, à 23 personnes sur 100 en 2003, il a radicalement baissé de son sommet de 38 personnes sur 100 au travail en 1997. C’est que Terre-Neuve enregistre une émigration constante des personnes mais plus d’emplois, ce qui fait qu’elle connaît de loin le recul le plus marqué de sa population au pays, à 6,6 %, tandis que la croissance de l’emploi est supérieure à la moyenne nationale, dépassée seulement par celle de l’Ontario et de l’Alberta. Le montant des prestations d’aide sociale a diminué de façon graduelle entre 1993 et 2003, à un rythme qui talonnait d’assez près de celui du salaire hebdomadaire réel moyen enregistré sur la même période. En comparaison des autres provinces, cependant, les prestations baissent beaucoup moins. En fait, elles augmentent même de 38 % dans le cas des personnes seules, en raison d’un bond en 2002 et 2003. Terre-Neuve est donc la seule province à hausser les prestations versées aux personnes seules. Il en est résulté que la province se situe au premier rang sur le plan des prestations versées aux personnes seules et aux familles monoparentales.
Nouveau-Brunswick
Dans les provinces de l’Atlantique, après Terre-Neuve, c’est au Nouveau-Brunswick où le nombre de prestataires a le moins baissé entre 1993 et 2003, soit de 37 %. À 6,6 % en 2003, le Nouveau-Brunswick est aussi au deuxième rang des provinces de l’Atlantique ayant le taux de prestataires à la population le plus élevé après Terre-Neuve, au premier rang. En 1993, il était dépassé par la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve alors que l’Île-du-Prince-Édouard est généralement demeurée au dernier rang. Le Nouveau-Brunswick est à la traîne de toutes les autres provinces de l’Atlantique en ce qui concerne l’emploi. En même temps, sa population plafonne alors qu’elle augmente en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard. Le Nouveau-Brunswick est la seule province du Canada à avoir connu une stabilité des prestations versées plutôt qu’une baisse aux couples avec deux enfants et aux familles monoparentales. Les prestations versées aux personnes seules ont baissé beaucoup moins rapidement qu’ailleurs au Canada.
Figure 3
Nouvelle-Écosse
En nombres absolus, des provinces de l’Atlantique, c’est en Nouvelle-Écosse où on dénombrait le plus grand nombre de prestataires, de concert avec une population légèrement plus nombreuse à 0,9 million d’habitants en 2003 Le nombre de prestataires est passé de 98 700 personnes en 1993 à 58 300 personnes en 2003, soit un recul de 41 %. Le taux de prestataires à la population est demeuré sensiblement supérieur à la moyenne nationale tout au long de la période. Il était de 10,7 % en 1993 et atteint 6,2 % en 2003. La Nouvelle-Écosse a enregistré une croissance de l’emploi qui a été légèrement inférieure à la moyenne au Canada, totalisant 17,5 %.
Île-du-Prince-Édouard
L’Île-du-Prince-Édouard est la province la plus près de la moyenne canadienne en ce qui concerne le niveau et la tendance de l’aide sociale. Le nombre de prestataires a baissé de 44,4 %. Le taux de prestataires à la population est de 5,1 % en 2003, le plus bas de l’est du pays et inférieur de moitié à celui de Terre-Neuve. La croissance de l’emploi est pratiquement la même qu’au Canada à 22,3 %. La diminution des prestations versées aux couples avec enfants et aux familles monoparentales est aussi similaire à la moyenne des provinces. Les prestations ont baissé bien plus qu’ailleurs au pays pour les personnes seules.
Études spéciales récemment parues
* Groupe d’analyse de conjoncture (613) 951-3627.
1 R. Finnie «Prévalence de l’aide sociale», août 2004.
2 Les données sont basées sur le nombre de personnes recevant des prestations d’aide sociale durant les mois de mars de chaque année; les données sur l’emploi et la population proviennent de l’enquête sur la population active.
3 Sous l’Employment and Assistance Act de 2002, les personnes aptes au travail sans enfants peuvent voir leur prestation éliminée, tandis que les familles avec enfants peuvent subir une réduction de leurs bénéfices après deux années de prestations reçues au cours d’une période de cinq ans. |
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