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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Novembre 2004

Conditions économiques actuelles

Tableau sommaire - Indicateurs principaux

Vue générale*

Vers la fin d’octobre, le dollar canadien a atteint 82 cents américains, un sommet qui n’avait pas été enregistré depuis 12 ans, alors que le dollar de notre voisin du sud perdait de sa valeur par rapport à toutes sortes de monnaies et tombait à son plus bas niveau de l’histoire vis-à-vis de l’euro.

La dévalorisation du dollar américain s’est accentuée depuis mai, mois où la reprise des exportations a commencé à s’enliser aux États-Unis et où la montée en flèche des cours pétroliers a poussé en hausse la facture des importations (toute hausse du prix du pétrole de 1 $ le baril coûte chaque année 4 milliards de dollars aux Américains). C’est ainsi que, en valeur mensuelle, le déficit commercial des États-Unis a monté de 47 à 54 milliards de dollars du printemps à août (ce mois-là, le baril de pétrole coûtait en moyenne 36 $ et, à l’automne, le prix du même baril dépassait les 50 $).

Au Canada, la fermeté des prix des produits de base et l’augmentation du taux de change ont eu pour effet global de porter notre excédent commercial à 7,5 milliards en août, c’est-à-dire à son deuxième niveau en importance depuis trois ans. L’an dernier, la valorisation du dollar avait fait évoluer en hausse la balance commerciale en abaissant les prix à l’importation plus que ne devaient décroître les prix à l’exportation. Cette année, les prix à l’importation diminuent toujours, mais les les prix à l’exportation se redressent grâce à l’essor des produits de base.

La baisse des prix à l’importation a été un bienfait pour les acheteurs tant de biens de consommation durables que de machines et de matériel. Il s’agit de secteurs où les prix descendent constamment depuis que le taux de change s’est mis à augmenter les premiers mois de 2003. On ne s’étonnera pas que la reprise des dépenses de consommation des trois derniers mois ait surtout eu lieu dans la catégorie des biens durables.

La valorisation du dollar amortit aussi cependant la demande dans certains secteurs. Les fabricants de produits non tirés des ressources naturelles ont perdu de leur rentabilité à cause d’une baisse des prix des produits finis et d’une hausse des prix des facteurs de production. Ils ont réagi en sabrant les emplois en fonction de leur production, soucieux de relever leur productivité. Par ailleurs, l’affaiblissement du dollar américain rend les Américains moins enclins à voyager au Canada.


L’essor des produits de base a eu pour conséquence que, dans nombre d’industries, on exploite les capacités presque au maximum. Dans l’industrie forestière, l’utilisation approche d’un sommet qui n’avait pas été atteint depuis 17 ans et, dans le secteur de la fabrication, on s’apprête à battre des records grâce à des taux d’exploitation de plus de 95 % pour les industries du raffinage, de la première transformation des métaux et du bois d’œuvre. On signale partout que l’accroissement du commerce de produits de base pousse à ses limites l’exploitation des réseaux de distribution et de transport par rail et par eau. Les fabricants de matériel de chemin de fer ont dû augmenter leur production tous les mois cette année.

Un autre indice que l’économie est proche de ses limites de capacité est le taux de chômage de 7,1 %, un peu supérieur seulement au bas niveau historique atteint à la crête de la vague de prospérité en l’an 2000. L’Enquête sur les perspectives du monde des affaires brosse un tableau mitigé de la situation : la proportion de 15 % de fabricants qui ont signalé des pénuries de main-d’œuvre qualifiée et de matières premières en juillet était la plus élevée depuis 2000 et devait fléchir à 12 % en octobre; par ailleurs, le rapport stocks-livraisons est le plus bas jamais relevé, mais il n’y a que 4 % des entreprises qui jugent leurs stocks insuffisants.

Marché du travail

L’emploi a gardé un rythme modéré de progression (0,2 %) en octobre. Le taux de croissance d’une année à l’autre est stable à 2 % environ depuis six mois. En octobre, contrairement à ce qu’on avait pu observer récemment, la croissance était concentrée dans l’emploi à temps partiel plutôt que dans l’emploi à plein temps.

Cette progression est fonction des sources de croissance. Le commerce de détail a dominé avec son gain le plus imposant de l’année, ce qu’il doit à une reprise des dépenses de consommation au cours de l’été. L’industrie de la construction est demeurée solide grâce au secteur résidentiel. On a l’impression en revanche que la valorisation du dollar nuit à l’emploi manufacturier, celui-ci étant en baisse un troisième mois de suite. Le renchérissement des produits de base ne s’est pas traduit par de la création d’emplois dans le secteur primaire, lequel piétine sur ce plan depuis juin après avoir bien entrepris l’année.

À l’échelle régionale, la croissance de l’emploi dans le commerce de détail était concentrée en Ontario. Au Québec, le secteur de la fabrication a subi des pertes d’emplois. En Alberta et en Colombie-Britannique, le secteur primaire a vu d’autres emplois disparaître, une tendance qu’on remarque depuis un an. Ces deux provinces comptent de plus en plus sur la construction comme source de croissance de cet indicateur. Dans les services, l’emploi a progressé de 1 %.

Indicateurs avancés

La croissance de l’indicateur a continué de ralentir en septembre, en passant à 0,3 %, après avoir enregistré 0,5 % en août, 0,7 % en juillet et atteint un sommet en deux ans de 1 % en juin. La croissance en septembre est la plus modeste en 16 mois. Ce ralentissement traduit la décélération marquée de l’indicateur avancé des États-Unis et le plafonnement du logement après les gains insoutenables inscrits le printemps dernier. Six composantes ont progressé, une de moins qu’en août. Les ventes de biens durables ont repris leur tendance négative.

Aux États-Unis, la croissance de l’indicateur avancé est nulle pour la première fois en 16 mois. Les composantes reliées à la demande des ménages étaient toutes à la baisse. Dans le cas des commandes de biens de consommation, il s’agit du premier recul en un peu plus d’un an. La baisse de la confiance des ménages et du secteur de la construction interrompt la reprise qui s’était profilée au début de l’été. Ce relâchement survient alors que la performance du marché du travail a été plutôt décevante ces derniers mois et s’est traduite par une nouvelle remontée des demandes initiales d’assurance-chômage. Par ailleurs, les prix de produits de consommation fabriqués augmentent rapidement. Seulement trois des dix composantes ont progressé, les commandes de biens d’équipement et deux variables du marché financier. Le marché boursier demeure à la baisse, contrairement à celui du Canada. Les perspectives d’exportations sont découragées par la montée de la valeur du dollar canadien et le bond des prix des marchandises.

Au Canada, l’indice du logement enregistre une deuxième baisse d’affilée (-0,8 %). Les mises en chantier plafonnent alors que les stocks d’invendus continuent de progresser, atteignant leur niveau le plus élevé depuis juillet 2001. La hausse des stocks est particulièrement importante au Québec, notamment à Montréal. Le Québec enregistre également une forte baisse des ventes de maisons existantes, la première depuis février, alors que les prix augmentaient encore en août près de deux fois plus rapidement que la moyenne canadienne. Les Prairies, où le secteur des ressources est en plein essor, sont à l’autre extrémité du registre avec un niveau des mises en chantier qui continue de s’élèver en septembre. Dans l’ensemble du pays, la croissance des ventes de meubles et d’articles ménagers était lente si on la compare aux sommets enregistrés il y a un an. La tendance des ventes de biens durables s’est renversée avec la faiblesse des ventes de voitures.

Le raffermissement maintient son élan du côté de la demande des entreprises. L’investissement entraîne une onzième hausse d’affilée des nouvelles commandes. Le ratio des livraisons aux stocks progresse encore à un taux supérieur à 1 % pour le cinquième mois d’affilée. Il se situe maintenant à son niveau le plus élevé en quatre ans. La fermeté ne s’est pas encore répercutée sur la demande de main-d’œuvre dans la fabrication, cependant, alors que la moyenne hebdomadaire des heures de travail enregistre une quatrième baisse d’affilée et que l’emploi n’a pratiquement pas varié depuis janvier. L’emploi dans les services se raffermit pour le troisième mois d’affilée.

L’indice boursier met fin à deux mois de baisse. Le plus grand rôle des actions liées aux ressources naturelles explique ce rendement supérieur aux bourses américaines.

Production

Le PIB réel s’est élevé de 0,5 % en août après des gains d’une valeur totale de 0,7 % les deux mois précédents, ce qui confirme que l’économie a repris un solide rythme de croissance après avoir marqué le pas au printemps. Le marché de l’habitation et le secteur primaire ont vu leur production ralentir après avoir donné le ton en début d’année, mais les secteurs de la fabrication et de la consommation ont pris le relais.

La production manufacturière s’est accrue de 1 % en août, présentant un troisième gain de suite. La force de la fabrication cette année contraste avec sa faiblesse l’an dernier, période où notre dollar a d’abord effleuré le niveau des 80 cents américains. La différence tient en partie à la forte demande qui s’attache aux ressources naturelles, ainsi qu’en témoigne la production (en hausse de plus de 15 % cet été seulement) du secteur de la fonte et de l’affinage. Un autre facteur clé est l’augmentation de mois en mois cette année de la production de l’industrie de l’automobile, les consommateurs américains n’étant toujours pas effarouchés par le renchérissement de l’essence. Par ailleurs, des industries lourdes comme celles de la machinerie et de la fabrication de produits métalliques ont constamment relevé leur production après leur recul de 2003. L’accroissement de la demande nord-américaine de wagons de chemin de fer a fait que, depuis le début de l’année, la production de matériel roulant ferroviaire s’est élevée de 20 %.

Malgré des prix élevés, la production a diminué dans le secteur primaire et l’industrie de la construction. Dans les mines métalliques, la production de minerai de fer a baissé du tiers à cause d’une grève. Les minéraux non métalliques demeurent une note encourageante, surtout grâce au diamant. Dans les Prairies, la récolte céréalière a été plus abondante que l’an dernier et la production de blé a égalé sa moyenne de la dernière décennie. Précisons cependant que le froid et la pluie ont nui à la qualité des récoltes.

Le secteur de la consommation a été le moteur de la croissance de la production tertiaire. Les ventes au détail ont progressé un troisième mois de suite. Dans le commerce de gros, les industries de l’informatique et de l’électronique ont été les chefs de file. Les jeux de hasard ont mené le mouvement de reprise des dépenses en services récréatifs. On constate aussi une hausse dans le cas des repas pris au restaurant. Les services de radiotélévision ont été stimulés par les importantes cotes d’écoute des Jeux olympiques. Signalons enfin que les industries liées au tourisme sont restées faibles.

Demande des ménages

En volume, les ventes au détail se sont affermies un troisième mois de suite, marquant une avance de 1,1 % en août. La demande a été concentrée dans la catégorie des biens durables où les prix ont généralement diminué, surtout ceux de l’industrie de l’informatique où de généreuses remises ont aiguillonné les ventes. Des baisses de prix ont également avivé l’intérêt des consommateurs pour les véhicules, mais elles semblent avoir largement eu pour effet d’avancer la demande attendue à l’automne, puisque les ventes se sont affaissées en septembre. Le prix élevé de l’essence paraît amortir la demande de gros véhicules malgré les imposantes remises consenties sur les camions.

Les meubles et les appareils électroménagers sont demeurés la source de croissance la plus sûre, offrant un neuvième gain en dix mois avec un marché de l’habitation qui bat toujours son plein. Par ailleurs, les achats de vêtements ont cédé en majeure partie le terrain conquis en juillet.

D’août à septembre, les mises en chantier d’habitations ont fléchi de 4 %, mais restent à leur troisième niveau en importance (238 000 logements aux taux annuels) pour la dernière année. Ajoutons que tout le recul est imputable aux logements multifamiliaux. Quant aux mises en chantier de logements unifamiliaux, elles se sont redressées de 4 % pour ainsi reprendre leur valeur la plus élevée de l’année. Au troisième trimestre, elles ont progressé de 1 %, alors qu’elles se contractaient aux États-Unis.

Dans l’industrie de la construction, un bond des ventes de maisons neuves en septembre a porté cet indicateur à son plus haut niveau en deux ans. De telles flambées n’ont rien d’inhabituel lorsque les taux hypothécaires remontent au sortir d’une longue période de faiblesse. Un exemple en est la culmination des ventes en 2002. C’est sans doute que les candidats à l’habitation décident d’acheter pour profiter des bas taux hypothécaires. Il convient cependant de noter que seuls les taux à court terme se sont élevés en septembre; les taux sur cinq ans ont décru au rythme des rendements obligataires.

Le marché de la revente a été plus stable que le marché de l’habitation neuve en partie parce que ce dernier a plus pour moteur les acheteurs d’une première maison. Sur le marché de la revente, les ventes ont été inertes en septembre après leur ralentissement de l’été. Depuis un an, les hausses de prix y sont invariablement de 7 % environ.

Commerce de marchandises

Les revenus tirés des exportations ont régressé un deuxième mois de suite principalement à cause d’une baisse des livraisons vers les États-Unis où l’économie et le climat se mettent au froid. Le recul a été plus rapide à l’importation. Il a effacé toute la progression de juillet, faisant monter l’excédent commercial en valeur mensuelle de plus d’un milliard de dollars à 7,5 milliards, mouvement où domine l’excédent de 10 milliards de notre commerce avec les États-Unis, le troisième en importance jamais relevé.

Les exportations ont baissé de 0,4 %. Les produits énergétiques ont perdu 3 % à l’exportation; le temps frais qui a régné aux États-Unis a en effet amorti la demande de gaz naturel (notre principal produit énergétique à l’exportation) et d’électricité. Il faut aussi dire que la récente flambée des cours pétroliers ne s’est pas encore répercutée sur nos revenus pétroliers à l’exportation. D’autres produits primaires ont continué à bien se tirer d’affaire. Dans le cas des produits forestiers, notons un gain de 13 % pour le bois d’œuvre à la suite des dégâts causés par les ouragans. Dans le cas des produits industriels, les métaux ont été une source de croissance, plus particulièrement le nickel. Enfin, les exportations alimentaires ont repris avec la récolte de blé qui a suivi un mois de juillet humide.

En valeur, les exportations de machines et de matériel ont diminué un deuxième mois de suite surtout à cause d’une baisse des prix, mais les exportations d’automobiles ont réévolué en hausse en raison de la constante vigueur des ventes aux États-Unis.

Les importations ont partout décru pour une perte totale de 4 %. C’est l’énergie qui a le plus perdu, entraînée à la baisse par des importations d’électricité en chute libre (36 %) au cours d’un mois d’août relativement frais. La faiblesse des ventes d’automobiles au Canada a amorti les importations de voitures et de camions, bien qu’une solide production intérieure ait encore accru la demande de pièces. Les importations de machines et de matériel se sont contractées un troisième mois de suite en grande partie parce que les aéronefs sont revenus à des valeurs plus normales après une pointe des livraisons en mai. De tous les secteurs, c’est celui des machines et du matériel qui a vu ses prix baisser le plus dans un contexte de décroissance des produits de haute technologie et de croissance du dollar canadien. Depuis mai, les prix des biens de consommation ont également fléchi de 4 %.

Prix

D’août à septembre, l’Indice des prix à la consommation a légèrement monté de 0,2 % après être un peu descendu au cours de l’été. La progression d’une année à l’autre a ralenti à 1,8 %; c’est moins de la moitié de la valeur de culmination des premiers mois de 2003.

Les prix des biens durables ont encore diminué, plus particulièrement ceux des automobiles et des ordinateurs. Ils reculent constamment depuis décembre 2002, mois où le dollar canadien a entamé son ascension. La valorisation de notre dollar a aussi eu pour effet d’abaisser les prix des vêtements depuis un an.

Par ailleurs, les automobilistes ont payé moins cher le plein d’essence pendant l’été. C’était là un simple sursis, puisque la montée en flèche des cours du brut devait inévitablement pousser le prix de l’essence en hausse. Le marché de l’habitation est resté la grande source de pressions à la hausse sur les prix des services.

Les cours des produits de base ont fait un nouveau bond en octobre, entraînés par le renchérissement record du baril de pétrole à 55 dollars américains. Le cours à terme du brut pour les deux prochaines années a été de plus de 40 $. Les prix du bois d’œuvre et des métaux ont glissé de leur récent sommet. Et le cuivre et le nickel ont clos le mois à la baisse après avoir pris au début d’octobre des valeurs élevées qu’on n’avait pas vues depuis 15 ans. L’or, qui est la valeur-refuge par excellence, a fait exception, approchant de son sommet en 16 ans de 430 $ l’once.

Les prix des produits manufacturés ont finalement cédé (de 0,6 %) en septembre sous le poids croissant d’un dollar canadien en pleine valorisation. Ils avaient plafonné au cours de l’été avec la montée du dollar après s’être rétablis au premier semestre de revers en 2003 avec un gain de 6 %.

Le recul de septembre est à mettre au compte d’une grande diversité de produits exportés dont les prix sont en dollars américains. Mentionnons notamment les automobiles, les métaux et les produits forestiers. S’il n’y avait eu l’augmentation de 1,8 % du taux de change, les prix manufacturiers n’auraient guère changé. Seuls les raffineurs du secteur pétrolier ont pu relever leurs prix dans le mois.

Marchés financiers

La bourse de Toronto a continué à devancer les places financières américaines grâce à notre secteur primaire plus important. Avec une hausse de 3 % en octobre, elle prolongeait à trois mois sa période de gains successifs. Depuis le début de l’année, elle a gagné 8 %, alors que, aux États-Unis, le Standard and Poor 500 perdait un peu de terrain. Ces cinq derniers mois, les actions liées à l’énergie ont été en hausse de 16 % et les métallifères, de 24 %.

En octobre, le dollar a atteint un sommet en 12 ans de presque 82 cents américains. Il s’est élevé de trois cents dans chacun des deux derniers mois. Le dollar américain a perdu encore plus rapidement de sa valeur par rapport à un certain nombre d’autres grandes monnaies, notamment vis-à-vis de l’euro qui a clôturé près d’un maximum jamais vu.

Le taux d’escompte a gagné un quart de point un deuxième mois de suite. Les taux hypothécaires sur cinq ans sont cependant demeurés inchangés, en partie parce que les rendements obligataires ont évolué en baisse (les taux des obligations du gouvernement du Canada ont glissé sous la barre de 5 % pour la première fois depuis mars). La majoration des taux à court terme n’a pas ralenti les sorties du marché monétaire au profit d’autres fonds de placement en septembre. Le mouvement de reprise du crédit à court terme aux entreprises qui a été observé au premier semestre s’est partiellement renversé au cours de l’été, phénomène qui a été en partie compensé par une augmentation des mobilisations de fonds sur les marchés des actions et des obligations.

Économie régionale

La force des exportations domine toutes les économies provinciales. Elles donnent un coup de fouet à l’économie de l’Ontario. Leur bond de 19 % par rapport à la même période l’an dernier entraîne la plus forte hausse de livraisons depuis mai. Il s’agit d’une septième augmentation d’affilée, puisque la baisse originellement publiée pour juillet a été révisée à la hausse. Les véhicules automobiles prennent la tête. Les livraisons de pièces ont atteint, quant à elles, un record historique et cette tendance, de pair avec les investissements et l’augmentation des cadences de travail prévus par Ford et Daimler-Chrysler, est des plus encourageantes pour la production au cours des prochains mois. Toyota examine présentement aussi la possibilité d’augmenter la capacité. La fermeté de la fabrication s’explique également par les biens d’investissement et les métaux qui apportent une contribution presque aussi importante que l’automobile. Les livraisons de biens liés au logement et à la demande de consommation ont aussi augmenté. Après avoir tiré de l’arrière durant la plus grande partie de l’année, la croissance des ventes au détail domine au pays (1,7 %) en août.

Les exportations prennent de nouveau de l’élan dans l’Ouest du pays après le plafonnement de juillet lorsque l’énergie avait modéré en raison de quelques fermetures pour cause d’entretien. La demande des ménages n’a cependant pas autant dominé les tendances nationales que plus tôt cette année. Cette région est en effet la seule à enregistrer une baisse des ventes au détail en août. Le logement était partagé. Les mises en chantier ont baissé de 11 % en Colombie-Britannique, mais les ventes de maisons existantes mettent fin à quatre baisses marquées. C’est le contraire dans les Prairies : les mises en chantier augmentent légèrement pour se retrouver à leur deuxième niveau le plus élevé de l’année. Les biens de construction renforcent donc l’accélération des livraisons dans cette région.

Le Québec est seul à enregistrer une baisse de ses livraisons en août. Les secteurs de faiblesse sont les industries du textile et du vêtement, qui renouent avec leur marasme du début de l’année, et les industries forestières, secteur où deux usines importantes ont fermé à la fin du mois en raison d’un conflit avec les autochtones. Les métaux continuent de garder le cap. Le matériel de transport maintient sa meilleure croissance en plus de deux ans. La machinerie et les produits informatiques apportent également leur appui, ce qui traduit la fermeté continue des exportations. La demande intérieure était partagée. Le secteur du logement renverse sa fermeté des derniers mois. Devant la hausse des taux d’inoccupation, les mises en chantier enregistrent leur troisième baisse en trois mois pour tomber 25 % sous leur sommet de mars dernier. Les ventes de maisons existantes ont reculé de 4,6 % sur les talons d’une baisse de 2,4 % en août. Par ailleurs, les ventes au détail s’accélèrent.

Économies internationales

Aux États-Unis, le PIB s’est accru de 0,9 % au troisième trimestre, gagnant un peu sur son rendement du deuxième trimestre. Les dépenses de consommation se sont accélérées surtout par suite d’une reprise des ventes d’automobiles. Comme l’élévation des revenus réels a ralenti, le gros de cette montée des dépenses a été financé par la désépargne. Les investissements des entreprises étaient toujours en progression rapide, et le marché de l’habitation s’est affaibli pendant l’été. Une partie de ces hausses des dépenses ont eu pour contrepoids un mouvement de déstockage et une autre flambée des importations plutôt qu’un net relèvement de la production intérieure.

En septembre, les ventes au détail ont oublié leur perte du mois d’août avec un gain de 1,5 %. Des ventes d’automobiles en hausse de près de 5 % ont été le moteur. Au Canada, les producteurs ont ajouté des quarts de travail pour soutenir les exportations d’automobiles vers les États-Unis. Dans le cas des ventes hors industrie de l’automobile, on a observé un solide gain de 0,6 %. Les ventes de matériaux de construction étaient toujours en plein essor avec un taux annuel de progression de plus de 14 %, mouvement favorisé par les dévastations des ouragans. En revanche, les ventes de meubles et d’appareils électroménagers ont faibli un deuxième mois de suite à cause du ralentissement du marché de l’habitation.

Les mises en chantier d’habitations ont régressé de 6 % en septembre, évacuant le terrain conquis en août, ce qui devait laisser cet indicateur un peu au-dessous de sa moyenne depuis le début de 2004. Les conditions météorologiques n’ont probablement pas joué un grand rôle. La région du sud des États-Unis a en effet été la seule où les mises en chantier ont été stables (dans la région du nord-est, elles ont chuté de 27 %). On constate une même stabilité dans le sud des États-Unis pour les permis de construire et les chantiers d’habitation autorisés mais non entrepris. Dans l’ensemble, les permis de construire se sont maintenus au niveau de 2,0 millions de logements, ce qui n’est nullement le signe que la contraction des mises en chantier ait quelque chose de durable. Sur le marché de l’habitation neuve comme sur le marché de la revente, les ventes ont augmenté de 3 % en septembre – ce qui mettait fin à deux mois de ralentissement –, tandis que les taux hypothécaires tombaient en octobre à leur plus bas niveau en six mois.

Allégé en juillet après sa valeur record de juin, le déficit commercial s’est nettement alourdi à 54 milliards en août. Les exportations piétinent depuis mai; elles s’étaient accrues de 17 % l’année précédente. Quant aux importations, elles montent sans cesse, ce que l’on doit surtout au renchérissement du pétrole. En août, le prix moyen d’un baril de brut importé s’établissait à 36 $. Comme les États-Unis importent environ 4 milliards de barils chaque année, un renchérissement de 1 $ leur coûte environ 4 milliards dans une année. Les importations de services ont monté à la suite d’un règlement ponctuel de droits de diffusion des Jeux olympiques.

Malgré le renchérissement des hydrocarbures, le taux d’inflation est tombé en valeur annuelle à 2,5 % en septembre. Les consommateurs paient moins cher leur essence qu’au printemps, période où l’insuffisance des capacités de raffinage avait causé une montée en flèche des marges bénéficiaires. Depuis, le retour des raffineurs à des marges plus normales a compensé le renchérissement du pétrole brut.

La reprise de la production industrielle a ralenti au cours de l’été. Il n’y a pas eu de gain net ces deux derniers mois. La production manufacturière a fléchi de 0,3 % en septembre en partie à cause du ralentissement de la production de l’industrie de l’automobile. Les ouragans ont nui à l’exploitation pétrolière et gazière dans le golfe du Mexique. Les nouvelles commandes relevées en septembre semblent indiquer que la demande est toujours ferme. Les gains réalisés dans deux des trois derniers mois font qu’elles dépassent de 12 % leur valeur d’il y a un an. Les biens d’équipement non militaires et les métaux ont dominé à ce tableau. Les produits militaires et les automobiles ont été à la traîne avec un taux de croissance de 5 % seulement.

Dans la zone de l’euro, la production a ralenti en août. La production industrielle a reculé de 0,6 % après avoir marqué une légère avance le mois précédent. Tous les secteurs ont perdu du terrain; on a pu observer une forte baisse dans le cas des biens de consommation. Il y a aussi eu baisse des nouvelles commandes avec des diminutions pour les textiles, les machines et le matériel de transport qui ont plus que contrebalancé des augmentations dans le cas des produits chimiques et métalliques. L’excédent du commerce extérieur s’est vivement contracté dans un contexte de progression des importations et d’inertie des exportations. Les consommateurs ont freiné leurs dépenses après les avoir nettement multipliées au début de l’été. En valeur réelle, les ventes au détail ont fléchi de 1,3 % de juillet à août. Le taux d’inflation est tombé à 2,1 % en septembre et le taux de chômage a été stable à 9 %.

En Allemagne, la croissance économique a faibli, les dépenses de consommation ne pouvant compenser le ralentissement des exportations, qui avaient stimulé la croissance en début d’année. La production industrielle est demeurée faible, avec une baisse de 0,9 % en août, et les nouvelles commandes ont décru de 1,6 %. Les exportations et les importations se sont enlisées au cours du mois. Les ventes au détail le cédaient de 2,4 % à leur valeur d’il y a un an, car les consommateurs hésitaient à dépenser dans une période de renouvellement des conventions collectives. Le taux de chômage a un peu monté à 9,8 % et le taux d’inflation est resté en laisse à 1,9 %.

En France, les dépenses de consommation ont repris en août. Les importations ont été stimulées, tandis que les exportations continuaient à évoluer en baisse. Les ventes au détail se sont élevées un troisième mois de suite grâce à un regain de confiance des consommateurs. Les consommateurs mènent la croissance depuis le début de 2003, à l’opposé de l’Allemagne qui dépend des exportations. La production a toutefois régressé de presque 2 % après avoir été stationnaire le mois précédent, bien que les nouvelles commandes se soient remises de deux revers consécutifs. Le taux d’inflation est tombé à 2,2 % en septembre.

Au Royaume-Uni, la croissance économique a ralenti à 0,4 % au troisième trimestre. C’est juste la moitié du rythme de croissance des deux premiers trimestres de 2004. La production industrielle a baissé de 1,1 %. Les services ont stimulé la croissance, soutenus par la constante vigueur des dépenses de consommation et l’essor du marché de l’habitation. Le taux d’inflation a diminué à 1,1 % en septembre, niveau parmi les plus bas de la zone de l’euro.

Au Japon, la production industrielle a fléchi en septembre. Il y a eu contraction de 0,8 % de la production au troisième trimestre. L’excédent commercial a baissé par suite du ralentissement des exportations (par une décroissance de la demande tant aux États-Unis qu’en Chine) et du fort renchérissement du pétrole qui a augmenté les importations de 2,5 %. Le Japon dépend entièrement des importations d’hydrocarbures, mais les entreprises n’ont pu refiler les hausses aux consommateurs en raison de la fragilité de la demande intérieure. En août, les prix à la consommation ont encore fléchi. Ils sont en baisse de 0,2 % d’une année à l’autre.

En Chine, l’économie a présenté au troisième trimestre un taux de progression de 2,3 % d’une année à l’autre. C’est un peu moins que son rythme de croissance des trimestres précédents. Les investissements des entreprises ont offert un gain de 28 %, donc inférieur au gain de 43 % du premier trimestre. Le renchérissement des produits de base a stimulé les prix à l’importation ainsi que l’inflation. Le taux annuel d’inflation s’établissait à 5,2 % en septembre. À Singapour, l’économie s’est contractée de 2,3 % au troisième trimestre après une progression à deux chiffres quatre trimestres de suite. Le fléchissement s’explique par un ralentissement des exportations.


Note

* Basée sur les données disponibles le 5 novembre; toutes les données sont en dollars courants, sauf indication contraire.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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