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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Septembre 2008

Conditions économiques actuelles

Tableau sommaire - Indicateurs principaux

Vue générale*

Le PIB réel s’est élevé de 0,1 % en juin, ce qui a dégagé un maigre gain en production au deuxième trimestre à la suite d’une perte (après révision) de 0,2 % au premier. Dans ce premier trimestre, il y avait eu une forte baisse sur le plan de l’accumulation des stocks, mouvement qui s’est partiellement renversé au deuxième trimestre. Les bénéfices et le revenu du travail ont encore été soutenus par la fermeté des revenus tirés des exportations (malgré une décroissance en volume) et la demande intérieure a maintenu sa progression.

Le constant ralentissement de la croissance en Amérique du Nord s’est accompagné d’une contraction des autres grandes économies de la zone de l’OCDE. Au deuxième trimestre, le PIB réel a fléchi au Japon et dans la zone de l’euro (notamment en Allemagne, en France et en Italie, bien que le recul observé en Europe septentrionale soit en partie à mettre au compte d’une stimulation ponctuelle de la croissance au premier trimestre par la douceur des conditions météorologiques). La montée en flèche des prix des aliments et de l’énergie a constitué un frein dans tous ces pays. Jusqu’à présent, les pays asiatiques en émergence ont été moins touchés dans leur croissance.

Il y a eu ralentissement outre-mer, mais la croissance a repris aux États-Unis au deuxième trimestre. Au cours de la dernière année, le PIB américain a crû de 2,2 %, la hausse la plus élevée des pays du G7, et qui est supérieure au gain de 0,7 % du Canada. Les exportations et les investissements des entreprises ont continué à battre leur plein et les remises fiscales ont aidé à entretenir le rythme des dépenses de consommation malgré une forte baisse des achats d’automobiles et l’ample montée du prix de l’essence.

Pendant l’été, les ventes d’automobiles se sont affaissées tant au Canada qu’aux États-Unis, le prix de l’essence atteignant des niveaux records de plus de 1,30 $ le litre au Canada et de 4 $ le gallon aux États-Unis. Elles se sont particulièrement enfoncées aux États-Unis et, depuis le début de l’année, les ventes de camions ont dominé dans un mouvement de décroissance de l’ordre de 22 % de la demande de véhicules.

Aux États-Unis, l’automobile a remplacé l’habitation comme secteur le plus faible de l’économie. Il n’y a cependant pas eu jusqu’ici de lourdes pertes pour la production d’automobiles au printemps et à l’été. Dans ce tableau, un des facteurs qui a joué est la production automobile au Canada qui a rétréci du tiers en décembre. Depuis, l’industrie de l’automobile a du mal à se reprendre, entre autres à cause d’une grève qui a interrompu l’approvisionnement en pièces de rechange en mars et avril. Les effets de ce conflit de travail s’étaient dissipés en juin et les conversions de modèles qui avaient débuté en décembre dans un certain nombre d’usines se sont terminées ce mois‑là.

Le ralentissement de la croissance mondiale a eu pour effet d’abaisser les cours des produits de base en août. Ajoutons que les prix des aliments ont encore décru, puisqu’on s’attend à de bonnes récoltes au Canada et ailleurs. Pour accompagner cette baisse, il y a eu un taux de change qui est descendu à son plus bas niveau en 12 mois, ainsi que les premières pertes d’une année à l’autre des cours boursiers à Toronto depuis le début de leur tendance haussière en 2003.

Marché du travail

L’emploi s’est redressé de 0,1 % en août pour présenter un premier gain en quatre mois. Tout le mouvement s’est opéré dans l’emploi à plein temps. Le secteur privé a mené le mouvement comme il le fait depuis le début de l’année (hausse de 96 000 postes depuis décembre). En revanche, le secteur public a éliminé des emplois. Dans son cas, la progression est de 14 000 postes seulement depuis le début de 2008. Précisons que les mesures d’embauche avaient foisonné vers la fin de 2007. Le travail indépendant a aussi été en décroissance en partie à cause d’un net recul de l’emploi agricole dans les provinces centrales où l’été a été humide.

L’industrie de la construction est demeurée la plus vigoureuse sur le plan de l’emploi. Elle employait 8,6 % plus de travailleurs qu’en août 2007. Le secteur de la fabrication s’est remis d’une forte contraction de l’emploi en juillet. Dans trois des quatre derniers mois, le gain net a été presque de 1 %. Dans les services, la situation n’a guère changé dans l’ensemble, les baisses dans les services aux entreprises et les services gouvernementaux ayant neutralisé de légers gains dans la plupart des autres services.

L’Ontario et le Québec ont dominé pour la croissance de l’emploi malgré le recul de l’emploi agricole. Au tableau des hausses, la fabrication s’est distinguée en Ontario et la construction, au Québec. Dans le secteur tertiaire, l’emploi a été faible dans toutes les provinces de l’Ouest. Il y a eu des pertes dignes de mention dans les services financiers en Colombie-Britannique et dans les services aux entreprises en Alberta. Une progression de l’emploi en construction a aidé à compenser ces pertes.

Indicateurs avancés

L’indicateur avancé composite était inchangé pour un deuxième mois consécutif en juillet après avoir enregistré de modestes gains en avril et en mai. Deux des dix composantes ont reculé en juillet, comparativement à six en juin. La baisse de l’indice du logement et de la semaine moyenne de travail dans la fabrication a été suffisamment prononcée pour neutraliser les faibles hausses affichées par les sept composantes qui ont avancé.

L’indice du logement a baissé de 2,9 %, son recul le plus important depuis juin 2002. La chute a été causée en grande partie par une baisse des mises en chantier. Les dépenses des consommateurs au chapitre des biens durables ont continué d’augmenter, mais le taux de croissance des ventes d’automobile a soudainement ralenti après la flambée du prix de l’essence du début de l’été.

Les indicateurs de la fabrication ont continué d’afficher des résultats mitigés. Les nouvelles commandes étaient toujours instables, reprenant 1,3 % après un recul prononcé. Cette instabilité découle principalement des commandes en aérospatiale qui oscillent autour d’une tendance haussière à long terme. Le ratio des livraisons aux stocks s’est stabilisé après deux baisses consécutives. Les livraisons ont affiché une tendance à la hausse pour la première fois en 2008. Par contre, la semaine moyenne de travail en fabrication a reculé de 0,5 % en juillet.

L’indicateur avancé des États-Unis a progressé de 0,1 %, sa première augmentation en onze mois. La croissance du PIB réel s’est relevée au deuxième trimestre, menée par les exportations et l’investissement des entreprises.

Production

Le PIB réel a un peu monté (0,1 %) en juin, ce qui a contrebalancé la diminution du mois précédent. Les services ont soutenu la croissance, puisque le secteur de l’énergie a continué à enfoncer la production de biens dans l’ensemble.

Dans les services, les chefs de file ont été le secteur public et les activités de distribution de biens dans le commerce de gros et les transports. On relève cependant pour le transport aérien une troisième baisse consécutive qui annule les gains du premier trimestre. Depuis le début de l’année, la production progresse paresseusement dans les services aux entreprises et les services financiers.

L’industrie primaire est restée la plus faible de toute l’économie. La production d’énergie a encore régressé de 0,6 %; c’est là un cinquième pas en arrière d’affilée. La production pétrolière et gazière a encore été gênée par de longues périodes d’entretien et des coûts élevés. Le temps frais a amorti la demande dans les services publics. Enfin, de nouvelles compressions d’activité dans l’industrie de la forêt ont accentué la contraction de la production agricole.

La production manufacturière n’a guère bougé, mais sa croissance de 1,1 % dans les trois derniers mois demeure la plus rapide de toute l’économie; elle fait suite à de fortes baisses subies pendant l’hiver. La production d’automobiles a été stimulée par la fin des perturbations de l’approvisionnement en pièces de rechange et la mise en exploitation de deux nouveaux modèles. La production de biens d’équipement a gardé sa vigueur, notamment dans les secteurs de l’aérospatiale et de la machinerie. La production de vêtements et de bois d’œuvre est restée en proie au marasme.

L’activité a été soutenue en construction par une augmentation des dépenses dans le secteur non résidentiel. Les permis de construction non résidentielle ont augmenté de 25 % pour atteindre 8,3 milliards de dollars au deuxième trimestre; c’est plus que le record établi au deuxième trimestre de 2007.

Demande des ménages

Le revenu personnel disponible s’est élevé de 1,2 %; son taux d’accroissement de 6,6 % dans la dernière année dépasse le gain de 1,5 % de l’indice implicite des dépenses de consommation. Les revenus ont profité de la croissance de l’emploi, d’un bond du revenu agricole en situation de hausse des prix et d’un allégement de la fiscalité.

En volume, les ventes au détail ont régressé de 0,4 % en juin, ce qui mettait fin à une succession de trois hausses mensuelles. La demande a évolué en baisse dans toutes les catégories de durabilité. Ce sont les ventes d’automobiles (neuves ou d’occasion) qui ont le plus reculé. La demande d’automobiles neuves a continué à s’affaisser en juillet avec des prix de l’essence se situant à des niveaux records.

Si on fait abstraction de la demande d’automobiles, on constate que les ventes au détail n’ont guère varié un deuxième mois de suite. Les consommateurs ont continué à jeter leur dévolu sur les biens durables pour clore en force le trimestre pour les ordinateurs, les produits électroniques et les téléviseurs. Par ailleurs, les consommateurs ont été effarouchés par un fort renchérissement des vêtements.

De mai à juin, les ventes d’habitations n’ont guère évolué sur le marché de la revente. Après avoir culminé à environ 500 000 logements en janvier, les ventes ont oscillé autour de 460 000 unités depuis le début de 2008, dépassant un peu le niveau d’il y a un an. Le mouvement des prix des maisons s’est légèrement modéré en Alberta et en Colombie-Britannique, neutralisant les progressions ailleurs au pays.

Le marché de l’habitation neuve a continué à faiblir. Les ventes ont diminué tant en juin qu’en juillet dans un mouvement de décroissance qui s’était amorcé à l’été de 2007. Comme le parc de logements invendus a augmenté, les mises en chantier de logements unifamiliaux sont demeurées en baisse (‑26 % depuis juillet 2007). Dans l’ensemble, les mises en chantier ont été soutenues par la stabilité du marché des logements multifamiliaux.

Commerce de marchandises

Au deuxième trimestre, l’excédent a monté à 6,8 milliards de dollars au compte courant, ce que l’on doit entièrement au renchérissement des biens. Les prix à l’exportation ont connu leur plus ample progression trimestrielle depuis 1980 en grande partie à cause de la flambée des cours énergétiques. Le renchérissement de l’énergie est le grand facteur ayant joué dans une progression trimestrielle de 8 % des bénéfices des sociétés.

La montée des prix de l’énergie est venue gonfler une fois de plus l’excédent mensuel du commerce de marchandises, le portant à 5,8 milliards de dollars en juin. Le renchérissement de l’énergie a aussi continué à infléchir la composition géographique des échanges. Les exportations vers les États-Unis, pays de destination de la majeure partie de l’énergie que nous exportons, ont repris ces derniers mois. Par ailleurs, les importations canadiennes d’énergie viennent de plus en plus d’outre-mer, notre principale source d’approvisionnement à l’étranger (plus particulièrement en pétrole brut pour l’Ouest canadien).

Les revenus tirés des exportations se sont élevés de 3,1 %, marquant une sixième avance consécutive. L’énergie a mené le mouvement : elle est en hausse de plus de 10 % dans le mois et de 72 % depuis un an. Les exportations d’automobiles se sont également redressées après des grèves qui ont gêné la production au printemps. Les exportations de machines et de matériel ont été amorties par des livraisons d’aéronefs qui fléchissent. Les exportations de produits forestiers oscillent autour d’une valeur de 2,1 milliards depuis novembre 2007, effet du plafonnement des mises en chantier sur le marché américain de l’habitation pendant la même période.

Les importations ont progressé de 2 % en valeur, gonflées elles aussi par le renchérissement de l’énergie. Si on exclut la hausse de 18 % des importations d’énergie, on peut voir que l’indicateur des importations est légèrement en baisse. Les importations d’automobiles ont atteint leur plus haut niveau depuis le début de 2008, mais les livraisons d’aéronefs ont régressé après avoir largement progressé en mai.

Prix

L’indice implicite des prix du PIB a monté de 2,5 % au deuxième trimestre grâce à un bond de 8 % des prix à l’exportation. Les prix de la demande intérieure finale au Canada se sont accrus de 0,9 % et de 1,4 % depuis un an.

Les prix à la consommation ont augmenté de 0,3 % de juin à juillet. Le ralentissement est marqué par rapport aux hausses de 0,7 % en mai et de 0,8 % en juin. Le renchérissement des aliments et de l’énergie a encore fait monter l’Indice des prix à la consommation. Sans les aliments et l’énergie, cet indice serait en progression de 1,2 % depuis juillet 2007.

Les cours énergétiques se sont encore élevés de 2,3 %. Si le prix de l’essence a avancé plus modestement à 1,2 %, le prix du gaz naturel a fait, lui, un bond de 8,8 % en réaction au coût accru de la production gazière plus tôt cette année. Au tableau des hausses en alimentation, on relève un renchérissement de 1,7 % des produits de boulangerie et des céréales. Dans les industries de services, le prix de l’habitation a prédominé.

Les prix des biens durables ont continué à baisser. Dans le cas des automobiles, les prix ont diminué de 9 % depuis juillet 2007. On peut aussi noter une réduction des prix des meubles et des articles de sport. Pour la plupart des autres biens et services, la situation n’a guère changé.

Les cours des produits de base ont décru de 10 % en août après une légère baisse en juillet qui mettait fin à une croissance soutenue de 52 % dans les 10 mois précédents. Les prix de l’énergie sont descendus le plus. Le prix du pétrole brut a glissé sous la barre des 120 $ le baril; celui du gaz naturel a diminué encore plus vite, tombant sous les 9 $. Les prix des aliments ont décru un troisième mois de suite. La diminution des cours des métaux a amorti les prix des produits industriels dans l’ensemble. Malgré leur dérapage estival, les cours des produits de base se situent toujours pour la plupart à de hauts niveaux historiques.

Marchés financiers

En valeur annuelle, les prêts nets ont atteint au deuxième trimestre un sommet de 71 milliards dans le secteur des entreprises. C’est plus que le maximum de 64 milliards au premier trimestre et près du double des 38 milliards constatés au début de la crise internationale du secteur financier l’été dernier. La progression s’explique à la fois par des bénéfices records et des investissements plus lents des entreprises. Malgré les importants excédents à leur disposition, les entreprises ont continué à émettre actions et obligations en abondance en juillet.

Le marché boursier a crû de 1,3 % en août après un repli net qui avait été presque de 10 % les deux derniers mois. Les cours ont diminué pour les actions minières et financières, mais ils ont légèrement augmenté pour les autres actions, ce qui comprend celles du secteur de l’énergie malgré la baisse des prix du pétrole et du gaz.

Le dollar canadien a perdu de sa valeur un troisième mois de suite par rapport au dollar américain. Il est désormais de moins de 95 cents américains. Il aura reculé de plus de 5 % dans l’ensemble après une période de sept mois où il se sera maintenu presque à parité avec le dollar américain.

Économies régionales

Les mises en chantier sont restées en plein marasme sur le marché de l’habitation dans les provinces des Prairies, plus particulièrement en Alberta. À la suite de diminutions en juin et juillet, elles sont à court d’environ 40 % de leur sommet de l’été de 2007. Cette baisse s’est accompagnée d’un plafonnement des prix des logements neufs en Alberta, en hausse de moins de 1 % au cours de la dernière année, succédant à des pointes de croissance de plus de 40 % l’an dernier. Les Prairies sont aussi la seule région où, en valeur nominale, les ventes au détail aient fléchi (‑0,1 %) au deuxième trimestre, situation imputable dans une large mesure au ralentissement des ventes d’automobiles. Là encore, la perte de croissance a été concentrée en Alberta.

Le boom de l’énergie a continué à gonfler les exportations et les ventes manufacturières dans cette province. Un peu plus de la moitié de la progression de 9 % des ventes au deuxième trimestre est à attribuer au pétrole raffiné, tandis que les ventes de biens d’équipement restaient vigoureuses. Au deuxième trimestre, l’Alberta a moins bien fait dans ses exportations d’énergie que les provinces voisines avec une hausse de 42 % d’une année à l’autre comparativement à 55 % en Colombie-Britannique (grâce au gaz naturel presque entièrement) et à 75 % en Saskatchewan (grâce au pétrole en majeure partie).

En juin, la Colombie-Britannique a marqué une transition historique au tableau des hausses à l’exportation, puisque l’énergie a supplanté les produits forestiers comme première exportation en importance dans cette province. À une valeur de 1,0 milliard, l’énergie rend compte de près du tiers des 3,1 milliards de la masse des exportations de la Colombie-Britannique. Décembre 2000 est le seul autre mois où les produits forestiers n’aient pas occupé le premier rang à l’exportation (à cause de la crise de l’électricité en Californie). La faiblesse persistante de l’industrie de la forêt a continué à nuire aux ventes manufacturières qui, en baisse de 2 % en juin, devaient offrir au deuxième trimestre le pire rendement de toutes les régions du pays. La croissance des ventes au détail a aussi été la plus lente au Canada au premier semestre, alors que les mises en chantier étaient stables sur le marché de l’habitation.

Au deuxième trimestre, les exportations du Québec ont atteint leur plus haut niveau depuis le point culminant de l’essor des TIC en l’an 2000. Les produits industriels (notamment les métaux) ont dominé avec une valeur record de 6,1 milliards, déclassant les machines et le matériel comme première exportation québécoise (malgré une solide croissance dans ce secteur à cause de l’aérospatiale). Ainsi, les ventes ont été en progression dans le secteur de la fabrication. Au deuxième trimestre, les ventes au détail étaient toujours les plus importantes au Canada. Signalons enfin que les mises en chantier ont été stables depuis le début de l’année.

En juin, les livraisons manufacturières ont augmenté un troisième mois de suite en Ontario, dégageant leur premier gain trimestriel en un an. Les causes en sont une reprise dans l’industrie de l’automobile, une croissance soutenue pour les biens d’équipement et un renchérissement des produits pétroliers raffinés et des métaux. Les exportations d’automobiles dans cette province le cédaient toujours de 18 % à leur valeur de novembre 2007, mais dans l’ensemble les livraisons ontariennes à l’étranger accusaient une baisse de 2,7 % seulement, les exportations d’autres produits manufacturés s’étant accrues. Le taux de progression des ventes au détail est resté un peu à court de la moyenne canadienne. Après s’être accrues au premier semestre, les mises en chantier d’habitations se sont contractées de 39 % pour tomber à leur plus bas niveau depuis décembre. Cette instabilité s’explique par la prédominance des logements multifamiliaux dans la construction neuve en Ontario, plus particulièrement des logements en copropriété à Toronto.

Économies internationales

Aux États-Unis, la demande sur le marché de l’habitation a semblé réagir à des baisses radicales des prix des maisons. Sur le marché de l’habitation neuve comme sur le marché de la revente, la demande a augmenté de 3 % en juillet. Sur le second de ces marchés, les ventes oscillent autour d’une valeur de 5 millions de logements (aux taux annuels) depuis novembre 2007 et, sur le premier, elles plafonnent à un niveau de 0,5 million depuis mars (c’est toujours bien moins que le 0,8 million de logements relevé en juillet 2007). Une contraction encore plus vive de la construction neuve dans le secteur résidentiel entame de plus en plus le parc de logements invendus, où on est passé d’une valeur de culmination de 11,2 mois en mars à 10,1 en juillet. Les mises en chantier sont, par conséquent, en voie de se stabiliser autour du million de logements. (Il y a eu une forte baisse en juillet qui s’explique par une révision à New York du code du bâtiment ayant causé en juin une flambée des mises en chantier de logements multifamiliaux.) L’affermissement de la demande d’habitations s’est traduit par une décroissance un peu plus lente des prix des maisons ces quatre derniers mois.

En juillet, les ventes au détail ont fléchi de 0,1 % en valeur nominale après trois gains consécutifs apportés par l’envoi de chèques de stimulation par le gouvernement fédéral. La diminution s’est concentrée dans l’industrie de l’automobile où les ventes sont tombées à leur plus bas niveau annuel en 15 ans (12,6 millions d’unités). Les ventes d’automobiles sont en baisse de 22 % depuis le début de l’année; notons surtout un fléchissement du tiers des ventes de camions.

Hors industrie de l’automobile, les ventes ont affiché un cinquième gain de suite. On relève des hausses pour les meubles, les appareils ménagers et les matériaux de construction, ce qui va de pair avec le léger mouvement de reprise des ventes de maisons. Par ailleurs, rien n’indique vraiment que le renchérissement de l’essence ait stimulé le commerce électronique, secteur où, d’une année à l’autre, la progression s’est faite plus lente, passant de 22 % à l’été de 2007 à 9,5 % au deuxième trimestre de 2008.

En juillet, la production industrielle a progressé de 0,2 %, présentant un deuxième gain d’affilée après quatre pertes consécutives. Le secteur minier est demeuré le plus en croissance surtout grâce au gaz naturel en hausse de 8 % depuis un an (ce qui contraste avec le marasme observé au Canada). La production manufacturière a offert ses premiers gains consécutifs de l’année. L’outillage des entreprises a mené le mouvement une fois de plus et les nouvelles commandes ont gardé leur fermeté. L’automobile a stimulé les biens de consommation et les matériaux de construction ont été en progression une deuxième fois en trois mois. La demande qui s’attache aux services publics est restée très instable et le temps frais a causé un recul de 2 % en juillet.

Dans la zone de l’euro, le PIB réel s’est contracté de 0,2 % au deuxième trimestre. C’est son premier recul depuis le début de la décennie 1990. La production industrielle a été stationnaire en juin avec des gains pour l’énergie et, en contrepoids, de nouvelles baisses pour les biens d’équipement et les produits semi-finis. Les nouvelles commandes ont régressé de 0,3 % après une forte décroissance en mai en raison de la faiblesse de la demande de machines et de matériel de transport. Le marché de l’habitation est resté faible, plus particulièrement en Grande-Bretagne où les prix de l’habitation ont continué à baisser en situation de resserrement du crédit. Le déficit du commerce extérieur a rétréci en juin grâce à de solides exportations vers la Russie, le Brésil et la Chine. En volume, les ventes au détail ont diminué une quatrième fois en cinq mois. Le taux annuel d’inflation a un peu faibli, passant de 4 % en juillet à 3,8 % en août, mais il laisse toujours derrière le taux de 1,8 % d’il y a un an. Comme les salaires sont en indexation (à l’inflation) dans un grand nombre de pays de la zone de l’euro, la rémunération horaire a pu suivre le mouvement jusqu’ici. En juillet, le taux de chômage a été stable à 7,3 %.

En Allemagne, l’économie a fait un pas en arrière au deuxième trimestre, le PIB réel marquant un recul de 0,5 % après une avancée de 1,3 % au premier trimestre. La production industrielle a légèrement repris en juin après avoir un peu régressé en mai. La décroissance des nouvelles commandes s’est accentuée à 3,5 %, accusant une sixième baisse mensuelle consécutive. La demande extérieure a continué à battre son plein pour les machines-outils et les voitures de luxe, ce qui devait amplifier l’excédent commercial en mai. Les dépenses de consommation ont diminué en juin pour ainsi effacer tous les gains des deux derniers mois. Le taux d’inflation a continué à monter dans le mouvement de renchérissement des produits de base; il se situait à un niveau annuel de 3,5 % en juillet.

En France, le PIB réel a décru de 0,3 % après une hausse de 0,4 % au premier trimestre. La production industrielle s’est encore contractée en juin. Elle a été en baisse trois des quatre derniers mois, bien que les nouvelles commandes se soient stabilisées après une descente abrupte en mai. Comme la France a beaucoup de produits de consommation qui concurrencent directement les marchandises en provenance de l’Asie, la demande a faibli à l’exportation, créant le troisième déficit en importance du commerce extérieur dans la zone de l’euro en mai. Le taux d’inflation a été stable en juillet à 4 % et le taux de chômage a fléchi à 7,3 %.

En Grande-Bretagne, la croissance s’est faite un peu plus lente au deuxième trimestre après avoir gagné 0,3 % au premier. Le secteur tertiaire est demeurée le moteur de cette croissance, puisque la production industrielle a diminué en juin un quatrième mois de suite. Le marché de l’habitation a stagné et les consommateurs ont freiné leurs dépenses en prévision des réductions estivales des prix des vêtements et des articles ménagers. Le renchérissement de l’alimentation a porté le taux d’inflation à 4,4 % en juillet; c’est plus du double du taux visé par la Banque d’Angleterre.

En Italie, le PIB réel a diminué de 0,3 % au deuxième trimestre après avoir augmenté de 0,5 % au premier. La production industrielle s’est stabilisée en juin; elle s’était contractée en mai. La confiance et les dépenses des consommateurs sont restées faibles, bien que le taux d’inflation ait été stable à 4 % en juillet.

Au Japon, l’économie a fléchi de 0,6 % au deuxième trimestre, marquant son pire recul en sept ans après avoir progressé de 0,8 % au premier trimestre. Tant les consommateurs que les entrepreneurs ont réduit leurs dépenses à la suite du renchérissement des produits de base, plus particulièrement des hydrocarbures, car le Japon importe le gros de son énergie. Les exportations japonaises ont décru de 2,3 % dans le trimestre. Les pays asiatiques en émergence ont commencé à se ressentir du resserrement du crédit qui se répand dans le monde avec son effet d’amortissement sur la demande.

À Hong Kong, le PIB réel a diminué de 1,4 % au deuxième trimestre, accusant sa première baisse en cinq ans. Les troubles des marchés financiers dans le monde ont affaibli la demande de services financiers et les exportations. En Chine, les exportations sont cependant demeurées en plein essor, ce qui devait porter en juillet l’excédent commercial de ce pays à 25,3 milliards de dollars américains.


Note

* Basée sur les données disponibles le 5 septembre; toutes les données sont en dollars courants, sauf indication contraire.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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