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Conditions
économiques actuelles
Tableau sommaire - Indicateurs principaux Vue générale* Au deuxième trimestre, le taux de croissance économique a augmenté à 1,1 % au Canada, seul pays membre du Groupe des Sept à présenter un taux de plus de 1 %, les États-Unis, le Japon et l’Europe ayant tous vu leur économie ralentir. L’emploi a bien plafonné au cours de l’été, avec des hausses dans les secteurs des ressources naturelles et de la construction et, en contrepoids, des baisses dans le secteur public. Les entreprises ont commencé à dépenser en partie leurs excédents financiers record, ramenant leurs emprunts nets trimestriels de 21,5 milliards de dollars au premier trimestre à 20,5 milliards au deuxième. Comme les bénéfices et les revenus étaient en croissance soutenue, cette diminution est entièrement attribuable à un accroissement des dépenses. Les dépenses en capital fixe des sociétés ont fait un bond de 4 % dans le trimestre; d’une année à l’autre, le taux de progression de ces dépenses a monté de 2 % à 7 %, valeur la plus élevée depuis la crête de la vague de haute technologie dans les premiers mois de l’an 2000. Il n’y a qu’une autre contraction des stocks, notamment chez les concessionnaires automobiles, qui ait freiné la montée générale des dépenses. Les entreprises ont par ailleurs continué d’embaucher davantage pendant l’été. Dans l’ensemble, les dépenses totales des ménages ont progressé à un rythme constant; la vigueur du marché de l’habitation a contrebalancé le ralentissement des dépenses de consommation. Les prix ont été en progression accélérée pendant le trimestre, mais le revenu disponible s’est élevé encore plus rapidement grâce à la création d’emplois et à de généreux remboursements d’impôt sur le revenu. Les dépenses de consommation ont ralenti, car la consommation d’énergie a fléchi et le temps frais a amorti les dépenses en vêtements. Les ménages ont plutôt emprunté moins et épargné plus. L’excédent au compte courant a monté en flèche pour dépasser les 10 milliards de dollars; c’est le deuxième niveau en importance jamais atteint. Le volume des exportations a alimenté l’augmentation, soutenu par la fermeté de l’économie mondiale (les exportations vers la Chine ont augmenté de 75 % depuis l’an dernier). Ajoutons que les termes de l’échange se sont légèrement améliorés, l’essor des cours des produits de base l’emportant sur la stimulation des prix à l’importation par la dévalorisation du dollar. Dans l’ensemble, les exportations de ressources sont en hausse de 33 % en comparaison de l’an dernier. Fortes de cet excédent commercial, les entreprises canadiennes ont acquis des entreprises étrangères pour une valeur record de 33 milliards de dollars, surtout aux États-Unis; elles ont aussi racheté des entreprises aux investisseurs étrangers. Le déficit au chapitre des voyages a diminué pour la première fois en près de deux ans, les dépenses des étrangers au Canada revenant aux niveaux antérieurs à l’épidémie de SRAS; c’est tout particulièrement le cas pour les voyageurs d’outre-mer. Au deuxième trimestre, les administrations publiques ont présenté un excédent de 3,7 milliards de dollars, le plus imposant en quatre ans. Les revenus ont été stimulés par des remboursements fiscaux nettement plus élevés sur les bénéfices des sociétés (augmentation de 22 % en comparaison de l’an dernier). Les dépenses ont été contenues par la diminution des paiements d’intérêts. Toute la hausse de l’excédent vient des provinces, en grande partie à cause d’un transfert ponctuel du gouvernement fédéral à l’égard des dépenses en santé et en services sociaux. Le fait que le secteur des ressources naturelles est devenu le plus dynamique de notre économie a eu d’importantes conséquences sur la répartition régionale de la croissance. L’Alberta a été propulsée au premier plan par suite d’une augmentation de moitié de ses exportations d’une année à l’autre, les cours pétroliers s’envolant et l’industrie des bovins se rétablissant de la crise de la vache folle de l’an dernier. Les autres provinces des Prairies ont tiré parti du renchérissement de l’énergie et d’une bonne récolte céréalière. Par conséquent, le revenu du travail et les ventes au détail ont dépassé de beaucoup la moyenne nationale cette année. La fermeté des prix a aussi fait monter du tiers depuis l’an dernier les revenus tirés par le Québec des exportations de métaux; quant à l’aérospatiale, elle a mis fin à un dérapage prolongé. Pendant l’été, l’Ontario a été marquée par un ralentissement dans l’industrie de l’automobile, ce qui a réduit les exportations et les ventes au détail. Marché du travailEn juillet et août, l’emploi a plafonné après avoir solidement progressé au deuxième trimestre. En août, une diminution de l’emploi à temps partiel et de l’emploi chez les jeunes a contrebalancé une augmentation de l’emploi à plein temps et de l’emploi chez les adultes. Un autre signe encourageant a été la croissance de l’emploi qui se poursuit dans le secteur privé, contrepoids offert aux pertes subies dans le secteur public. Comme la population active a été stationnaire, le taux de chômage est demeuré à un bas niveau de 7,2 % en trois ans. Les ressources naturelles et la construction ont dominé une fois de plus au tableau de la croissance de l’emploi; les facteurs qui ont joué sont la très vive demande extérieure qui s’attache à nos produits forestiers et minéraux et la demande intérieure d’habitations. Ce dernier élément a aussi eu un effet de stimulation sur les industries des finances et des services immobiliers. En contrepartie de ces gains, il y a eu des pertes persistantes en fabrication, dans les services d’hébergement et de restauration et en éducation. Les provinces des Prairies ont le plus profité de la vigueur de l’activité dans les secteurs des ressources naturelles et de la construction, plus particulièrement l’Alberta. Au Québec, ces industries ont aussi soutenu l’emploi, tout comme les services aux entreprises. En Ontario, une faiblesse de l’emploi en fabrication et en éducation succédait aux gains de l’an dernier pour la double cohorte des diplômés de l’école secondaire. En Colombie-Britannique, le mouvement récent de reprise s’est renversé, en partie par des pertes dans le secteur des ressources. Si on exclut cette province, on constate que, depuis un an, l’emploi a progressé de 9 % dans ce secteur; c’est le plus haut taux relevé parmi toutes les industries. Indicateurs avancésLa croissance de l’indicateur avancé composite s’est adoucie à 0,6 % en juillet. En mai et en juin, l’indicateur avait connu ses meilleures progressions en deux ans, à 1 %. La croissance est demeurée étendue alors que huit composantes sur dix étaient toujours en hausse. La force de la demande des ménages et de l’indicateur avancé des États-Unis des derniers mois a fait place au raffermissement de la demande des entreprises. Les nouvelles commandes enregistrent leur neuvième hausse d’affilée. La domination des biens d’équipement reflète la reprise de l’investissement. Non lissées, elles ont progressé de plus de 15 % depuis leur creux d’octobre dernier. Cette force de la demande fait progresser le ratio des livraisons aux stocks à un taux supérieur à 1 % pour le troisième mois d’affilée et le ramène donc à son niveau enregistré avant l’éclatement de la bulle technologique de l’an 2000. Ces chiffres traduisent l’optimisme des fabricants qui s’attendent à un niveau meilleur de production au troisième trimestre, tel que constaté dans l’enquête sur les perspectives du monde des affaires. Le premier raffermissement de l’emploi dans les services commerciaux cette année est un autre indice d’une reprise de la progression des dépenses des entreprises. La hausse provient des services professionnels, scientifiques et techniques. Après avoir été un des moteurs de la croissance de l’emploi au tournant de l’an 2000, les services aux entreprises avaient ensuite plafonné. L’emploi dans les services personnels a souffert de la baisse des voyages au Canada. Du côté des ménages, l’indice des dépenses en logement ralentit pour la première fois en six mois, passant de 2,9 % à 1,2 %. La construction de logements multiples a baissé suite à l’abondance des stocks d’invendus dans la plupart des régions métropolitaines du pays depuis le début de l’année. Le parc d’invendus a augmenté de près de moitié depuis le creux d’il y a deux ans. L’activité est demeurée bouillante cependant dans le secteur des maisons individuelles où les mises en chantier ont progressé vivement, les stocks ayant continué de frôler leur seuil record. Les ventes de maisons existantes au deuxième trimestre avaient dépassé leur ancien sommet de tous les temps atteint au troisième trimestre de 2003. Ailleurs, la tendance des ventes de biens durables est demeurée positive malgré l’impact sur les revenus des récentes hausse des prix de l’essence et le déclin d’intérêt pour l’achat de voitures neuves. Aux États-Unis, la croissance de l’indicateur avancé s’atténue également et passe de 0,4 % à 0,2 %. La confiance des ménages était à la baisse pour un troisième mois d’affilée. Comme au Canada cependant, les entreprises délient les cordons de leur bourse; les commandes de biens d’investissement ayant progressé vivement. Ce redressement est accompagné de la plus forte hausse de nos exportations d’une année à l’autre depuis l’an 2000. ProductionLe PIB réel s’est élevé de 0,3 % en juin pour un quatrième gain consécutif après un début d’année au ralenti. Le secteur des ressources a consolidé sa domination au tableau de la croissance, renforcé par un secteur public qui continue à se rétablir des grèves qu’il a subies; le secteur de l’habitation, quant à lui, n’est plus à l’avant-garde pour la croissance de la production. Le récent essor de la demande internationale de ressources a fait monter les prix en flèche; les effets s’en font de plus en plus sentir sur la production. La production minière a augmenté une troisième fois en quatre mois, et on a relevé des gains particulièrement importants dans l’exploitation diamantifère. Toutes les industries de la forêt ont vu leur production s’accroître, notamment l’industrie du bois d’œuvre où la production de contreplaqué atteignait des valeurs record même avant que deux ouragans ne frappent la Floride. L’agriculture se distingue par une hausse prévue de 9 % cette année de la récolte de blé et d’orge. Quant à la production énergétique, elle a un peu fléchi après d’amples gains en avril et mai. La fermeté des livraisons en vrac de ressources comme le bois d’œuvre et les métaux s’est traduite par une augmentation récente du transport par rail et par eau. Dans l’industrie ferroviaire, le nombre de wagonnées a atteint un sommet en cinq ans au deuxième trimestre; la hausse est de 12 % depuis un an. Les marchandises en vrac (il ne s’agit pas des conteneurs transportés sur wagon plat) rendent compte de 89 % des expéditions ferroviaires, où dominent le blé, le charbon, le bois d’œuvre et les métaux. Les échanges florissants avec la Chine ont congestionné les ports de la côte ouest tant au Canada qu’aux États-Unis. La fermeté de la demande à l’exportation a aussi profité aux fabricants en dehors de la transformation des ressources. Si les ventes d’automobiles ont été faibles dans l’ensemble aux États-Unis, la demande a repris pour un grand nombre de modèles produits au Canada. Dans l’aérospatiale, la production a augmenté un quatrième mois de suite après avoir nettement évolué en baisse pendant plus d’une année. La demande d’ordinateurs était toujours en hausse, mais la demande d’appareils de communication a marqué un recul. L’essor du marché de l’habitation a heurté un plafond ces derniers mois, mais il s’agit d’un plafond record. La construction résidentielle a régressé une quatrième fois en cinq mois après avoir progressé huit mois de suite. L’immobilité des ventes d’habitations a aussi eu pour effet de restreindre l’activité dans le secteur financier. Pour la plupart des autres services, la situation n’a guère changé, surtout s’il s’agit de services liés aux dépenses de consommation. Les services publics se sont élevés de près de 1 %, plus de gens revenant au travail après les grèves qui ont eu lieu en Colombie-Britannique et à Terre-Neuve-et-Labrador en avril et mai. Demande des ménagesEn juillet, les mises en chantier d’habitations ont décru de 6 %. Elles avaient piétiné les deux mois précédents. À 219 000 logements par année, elles sont à leur niveau le plus faible depuis les grands gels de janvier. Il faut cependant dire que cette faiblesse est imputable en majeure partie aux logements multifamiliaux. Les mises en chantier de logements unifamiliaux se sont redressées après leur fléchissement de juin pour atteindre un sommet en juillet. Les ventes d’habitations neuves ont largement remonté en juillet, et le parc de logements inoccupés est toujours dégarni. Le resserrement du marché de l’habitation s’est répercuté sur les prix des maisons neuves, lesquels ont monté en juin à un taux annuel de 6,2 %, le plus en 14 ans. Sur le marché de la revente, les prix ont augmenté à un rythme pareil, mais ils devaient marquer un ralentissement au cours de l’été après leur progression effrénée du printemps. En volume, les ventes au détail ont repris de 0,3 % en juin après des pertes essuyées coup sur coup les deux mois précédents. Les ventes de biens durables autres que les automobiles ont mené le mouvement et les détaillants ont ramené les consommateurs chez eux grâce à des remises de prix généralisées, surtout dans le cas des appareils électroménagers et des ordinateurs (les ordinateurs de bureau étaient en baisse de 6 % et les ordinateurs portatifs, de 5 % d’après le nouveau relevé des prix des ordinateurs et des périphériques). Les dépenses sont restées peu fermes pour la plupart des autres produits. Les ventes d’automobiles ne se sont pas redressées avant juillet, mois où les entreprises ont jugé bon de multiplier les remises. Un début d’été frais a amorti la demande de vêtements comme aux États-Unis. Enfin, de larges majorations de prix ont nui à la consommation d’aliments et d’énergie. Commerce de marchandisesEn juin, notre excédent commercial a établi un nouveau record mensuel à 8,6 milliards de dollars : les exportations ont continué leur essor pris récemment, tandis que les importations étaient en décroissance. Les exportations sont revenues au sommet atteint au plus fort de la vague de la haute technologie en l’an 2000, mais en 2004 leur croissance a eu les ressources naturelles pour moteur. Il faut y voir l’importance croissante des débouchés qui s’offrent outre-mer à nos exportations; les exportations du Canada outre-mer ont augmenté de 11 % en juin et les livraisons vers les États-Unis ont quand même affiché un gain respectable de 3 %. Dans le premier cas, on a pu observer dans la dernière année des gains de 21 % des exportations vers l’Europe et le Japon et de 50 % vers les autres pays. Ce dernier mouvement s’est amorcé en 2003 avec les exportations vers de riches pays pétroliers, plus particulièrement vers l’Arabie saoudite, le Venezuela et l’Iran (ces exportations ont crû de 123 % en 2003 avec pour principal facteur les livraisons de produits militaires en Arabie saoudite). Depuis le début de 2004, les exportations vers les pays nantis du monde pétrolier ont fléchi, mais les livraisons vers les autres pays ont pris le relais, notamment les exportations vers la Chine et les autres pays d’Asie. La hausse de 4,4 % des exportations est une cinquième augmentation consécutive qui aura porté le gain total à 21 % depuis janvier, ce qui tranche vivement sur deux années de décroissance. Les produits primaires ont encore dominé à ce tableau. Les produits industriels ont fait un bond de 10 %, surtout grâce à des métaux comme le nickel et l’or. Les exportations d’aliments ont offert un autre gain de 7 %, ce que l’on doit entre autres au blé livré à la Chine. L’énergie ne s’est pas laissé distancer, ayant pu compter sur des majorations de prix et une augmentation de la demande de gaz naturel. On peut noter un léger fléchissement dans le cas des produits forestiers, mais comme pour toutes les exportations en provenance de ces autres secteurs de ressources, la hausse est de 33 % d’une année à l’autre. À 50,5 % en juin, ces produits de base ont figuré pour plus de moitié dans la masse des exportations pour la première fois depuis 1995. Après avoir culminé à 70 % en 1981, leur importance relative avait constamment décru jusqu’à 40 % en 1999. Les produits manufacturés finals ont encore affiché un solide rendement, mais leur taux annuel de croissance n’est que du tiers de celui des ressources. Les machines et le matériel ont encore bénéficié de la reprise des exportations d’aéronefs. Quant aux livraisons d’automobiles, elles sont demeurées vigoureuses malgré la faiblesse des ventes aux États-Unis. Les importations ont diminué de 3,7 %, cédant environ la moitié du terrain conquis en mai. Cette perte est en majeure partie imputable aux machines et au matériel (baisse de 10 %), puisque la livraison de matériel spécialisé de forage qui a eu lieu en mai avait tout d’un événement ponctuel. Par ailleurs, les prix des biens d’équipement à l’importation ont décru à mesure que s’accroissait le taux de change; les prix avaient évolué en hausse au premier semestre. Les importations de la plupart des biens de consommation ont également fléchi après un deuxième trimestre de lenteur des ventes au détail au pays. Les importations d’énergie ont fait exception avec une hausse de 7 % à ce tableau général d’une demande paresseuse à l’importation. PrixLes prix des biens et des services produits au Canada ont progressé de 1,4 % après un gain de 1,1 % au premier. Des hausses de prix à l’exportation ont été le facteur déterminant, mais les Canadiens ont payé davantage pour leurs achats : les prix ont respectivement augmenté de 0,7 % et 1,9 % pour les consommateurs et les entreprises; sur le marché de l’habitation, ils ont fait un bond de 2,2 %. Dans l’ensemble, les achats ont coûté 1 % plus cher sur le marché intérieur; c’est leur augmentation trimestrielle la plus importante en quatre ans. Les prix de l’énergie et des importations ont prédominé au tableau des hausses. Dans ce dernier cas, il faut y voir en partie l’effet de la dévalorisation du dollar canadien au premier semestre, laquelle a accompagné une augmentation de 4 % des prix à l’importation après une diminution de 7 % l’an dernier. Le dollar canadien devait se rétablir au cours de l’été. Les prix à la consommation ont été stables après s’être élevés de 0,1 % en juin. Ce plafonnement estival succède à une progression mensuelle moyenne de 0,4 % au printemps, ce qui devait ramener le taux annuel d’inflation à 2,3 %, à peu près à son niveau de l’été 2003. Les cours de l’énergie, qui avaient représenté la grande pression à la hausse sur l’IPC au printemps, ont reculé tant en juin qu’en juillet, notamment le prix de l’essence (baisse de 6,7 %). Les cours du brut étaient toujours en hausse sur le marché mondial, mais le prix du pétrole raffiné a diminué en juin comme en juillet (selon l’indice des prix des produits industriels), comprimant les marges bénéficiaires de raffineurs et amortissant l’incidence du renchérissement des hydrocarbures sur les automobilistes. Les prix se sont trouvés amortis par des remises de prix appréciables sur les vêtements, car les détaillants ont essayé de ranimer l’intérêt chancelant des consommateurs pour les vêtements d’été malgré une saison estivale fraîche (à l’extérieur de la Colombie-Britannique). Pour restreindre le mouvement des prix des aliments, il y a eu de meilleures récoltes cette année, ce qui a compensé un nouveau renchérissement des viandes (il faut plus particulièrement parler du poulet dont les approvisionnements ont été réduits par la grippe aviaire). L’habitation est demeurée la grande source de majorations de prix dans une situation de montée des prix de l’habitation neuve. Les cours des produits de base ont fait un nouveau bond en août. Les cours du brut ont dominé et, au milieu du mois, ils parvenaient à un niveau record de près de 50 dollars américains le baril à cause de remous géopolitiques quant aux approvisionnements pétroliers en période de constante fermeté de la demande mondiale. Les prix hors secteur de l’énergie ont également atteint un nouveau sommet pour l’année avec des hausses pour le bois d’œuvre et les métaux et, en contrepartie, des baisses pour les aliments avec la mise en marché d’une bonne récolte. Le redressement du dollar canadien qui s’était amorcé au deuxième trimestre a commencé à nuire aux fabricants pendant l’été. En juillet, les prix dans l’industrie ont fléchi de 0,4 %, autant qu’en juin. Les véhicules automobiles, les produits électroniques et des ressources naturelles comme les produits de la forêt ont été rudement touchés. Il n’y a que les cours des métaux qui aient progressé plus vite que le taux de change, notamment les prix du nickel (+15 %) et du cuivre (+5 %). Marchés financiersEn août, la bourse de Toronto a baissé de 1 %, continuant cette descente qui lui aura enlevé 5 % de sa valeur depuis le point culminant de sa reprise au printemps. La contraction d’août a touché presque tous les secteurs, ce qui s’explique en partie par de nouvelles révélations de déboires de la régie d’entreprise. Les actions liées à la technologie de l’information ont aggravé leurs pertes de juillet et des cours pétroliers record n’ont pu soutenir les actions liées à l’énergie. La montée des prix a cependant stimulé les métallifères en général et les aurifères en particulier. Le dollar canadien est resté dans la zone des 76 cents américains en août, s’accrochant à ses gains de juin et juillet après être tombé à un bas niveau de 72 cents en mai. Notre dollar a encore pris de la valeur par rapport à d’autres monnaies comme l’euro. Au tableau des flux financiers au premier semestre, le grand changement a été une reprise des emprunts à court terme des entreprises après plus de deux ans de décroissance ininterrompue. La demande de crédit a continué à croître en juillet, plus particulièrement le crédit bancaire. Les nouvelles émissions d’actions ont ralenti dans des conditions d’affaiblissement du marché boursier au printemps et à l’été. Économie régionaleLes exportations dominent les économies de l’Ouest en juin encore plus qu’elles ne le font ailleurs au pays. La croissance par rapport à l’an dernier est particulièrement vive en Alberta où elle atteint 50 %. En terme du PIB total, ce montant correspond à un peu plus de 1 % du PIB de la province. L’énergie est en tête avec une croissance de 1,4 milliard (45%) et est en voie de dépasser son record de 2002. De fortes progressions étaient également enregistrées pour les produits de la viande qui n’ont cessé de progresser après la réouverture de certains marchés qui a suivi la découverte d’un cas de maladie de vache folle, les produits chimiques et les métaux et la machinerie. Les livraisons, qui avaient ralenti après janvier, reprennent donc leur direction à la hausse. Les ventes au détail ont augmenté fermement tant en juin que depuis le début de l’année. L’essor des ventes au détail est tout aussi grand en Colombie-Britannique qui bénéficie en plus d’une reprise du nombre de visiteurs étrangers depuis quelques mois, la seule région à le faire. L’investissement dans le secteur commercial prend le relais du résidentiel et les permis de bâtir ont également progressé dans le secteur industriel. Pour les exportations, le centre du pays n’est quand même pas en reste. Au Québec, avec une hausse de 224 millions (32 %) par rapport à juin 2003, les métaux prennent la tête d’une croissance des exportations qui accélère à un milliard (20 %)par rapport à il y a un an alors que plusieurs menaces de grève planent dans cette industrie. Les progressions les plus fortes pour l’ensemble de l’année touchent en ordre le nickel (221 %), le cuivre (121 %), le zinc (22%) ainsi que le fer et l’acier (22 %). La machinerie est le deuxième facteur de croissance en juin. La saignée qui a duré toute l’année dans le secteur des aéronefs prend fin. La fabrication enregistre donc une de ses meilleures croissances en plus de deux ans et il n’est donc pas étonnant de voir ce raffermissement accompagné d’une forte progression des intentions d’investissement dans le secteur industriel (les permis non résidentiels doublent à Montréal et au Saguenay). Le secteur des textiles demeure un secteur en faiblesse et la baisse des livraisons dans ce secteur correspond à une hausse équivalente d’importations en provenance de la Chine, de l’Inde et du Bangladesh. Comme dans l’Ouest, la demande des ménages au Québec se raffermit en début d’été. La croissance des exportations se diversifie en Ontario. Alors que l’automobile avait dominé la croissance plus tôt dans l’année, elle ne contribue qu’à environ le tiers de la croissance en juin par rapport à il y a un an. Les machines et l’équipement contribuent pour près de 20% de la croissance. Les métaux viennent ensuite avec 15%. Le reste se partage entre les produits chimiques et forestiers. Malgré cette forte croissance, et une demande à l’importation contenue par la molesse de la demande intérieure, l’Ontario est cependant toujours la seule région du pays à maintenir une balance extérieure déficitaire avec l’étranger en raison notamment de son commerce avec la Chine et le Mexique. Les ventes au détail y ont enregistré une deuxième baisse en trois mois et les mises en chantier ont fortement baissé. Le nombre d’américains voyageant dans la province a de nouveau diminué en juin et talonne toujours des creux de 30 ans. Dopées par les exportations, les livraisons n’en ont pas moins enregistré une robuste progression de 1,5%, la cinquième d’affilée. Les livraisons de l’Ontario avaient dépassé pour la première fois en mai leur sommet historique d’octobre 2000. Économies internationalesAux États-Unis, la croissance de l’emploi s’est enlisée en juillet et août comme au Canada après un deuxième trimestre de solide progression. La construction est restée une source de vigueur et la fabrication a continué son rétablissement progressif, alors que les industries liées à la consommation marquaient un recul. Le marché de l’habitation s’est affaibli à l’été après avoir battu des records au printemps. Sur le marché de la revente, les ventes ont fléchi pour la première fois cette année, glissant de 3 % en juillet du sommet atteint en juin. Les ventes d’habitations neuves se sont contractées de 6 % tant en juin qu’en juillet et les taux hypothécaires ont un peu monté de 5,9 % à 6,3 % avant de redescendre en août. En juillet, les mises en chantier d’habitations sont parvenues à leur deuxième niveau en importance de l’année. Ce même mois, les ventes au détail se sont redressées de 0,7 % et le prix de l’essence a été le principal facteur de baisse de l’IPC. Cela a concouru à une remontée temporaire de la demande d’automobiles après un deuxième trimestre de faiblesse; la demande a cependant réévolué en baisse en août. Les ventes de produits autres que les automobiles ont offert un modeste gain de 0,2 %, autant que le mois précédent. Une fois de plus, le temps frais a nui à la demande de vêtements d’été. Le ralentissement du marché de l’habitation a fait que les gens ont moins acheté de matériaux de construction. Les prix élevés à la pompe n’ont pas eu d’effet dissuasif sur la consommation d’essence (qui demeure à son niveau de l’été 2003), ni sur les ventes de camions et d’utilitaires sportifs. La production industrielle a regagné 0,4 % après avoir perdu 0,5 % (valeur révisée à la baisse) en juin. En juin et juillet, la production a été gênée par la faiblesse de la demande de services publics, situation causée par la fraîcheur de l’été dans la région du nord-est. Les fabricants ont relevé leur production de 0,6 %, portant le taux d’utilisation des capacités à une valeur record de 76,3 % en deux ans. La demande qui s’attache aux biens d’équipement a encore mené le mouvement et la production de l’industrie de l’automobile s’est stabilisée après avoir accusé des baisses consécutives. La production manufacturière a été favorisée toute l’année par un regarnissement des stocks, notamment en métaux de première transformation. Dans ce cas, les commandes non encore exécutées sont en hausse de 38 %, alors qu’on signale partout des pénuries. Il y a deux statistiques inquiétantes au sujet de la capacité que pourrait avoir le secteur des biens d’équipement de mener le mouvement de croissance à court terme. Si on exclut les aéronefs, on constate que les nouvelles commandes sont en décroissance depuis trois mois, plus particulièrement dans le cas des ordinateurs et des produits électroniques. Par ailleurs, des livraisons moindres de biens d’équipement se sont manifestées en juin par une diminution de 4 % des exportations américaines. Les importations étaient toujours en progression grâce au pétrole, mais le déficit mensuel au compte des biens et des services a monté en flèche pour prendre une valeur record de 55,8 milliards de dollars. Dans la zone de l’euro, le PIB réel s’est accru de 0,5 % au deuxième trimestre après un gain de 0,6 % au premier. Le Royaume-Uni et la France ont donné le ton une fois de plus avec des taux annuels d’accroissement de plus de 3 %. En Allemagne et en Italie, les taux correspondants ont été de moins de 2 %. La croissance a eu pour moteur les exportations, puisque la demande (notamment d’investissements) sur le marché intérieur a à peine avancé au premier semestre. Après quatre mois d’augmentation, la production industrielle a diminué en juin, et on a relevé des baisses dans presque tous les secteurs. Cette faiblesse s’est retrouvée dans les nouvelles commandes avec de modestes gains relevés uniquement pour les machines et le matériel et les produits chimiques. En juin, l’excédent du commerce extérieur s’est encore accru et les échanges avec la Chine et la Russie sont demeurés vigoureux. En juillet, le taux de chômage a été stable à 9 % et le taux annuel d’inflation a un peu faibli à 2,3 %. En Allemagne, la croissance du PIB est restée à 0,5 % environ; c’est 1,5 % de plus qu’il y a un an. La production industrielle et les nouvelles commandes ont régressé en juin après avoir progressé tant en avril qu’en mai. Les exportations ont été inertes pour l’essentiel et les importations se sont légèrement élevées, mais on doit dire que ce pays continue à arborer l’excédent commercial le plus imposant de la zone de l’euro. En juillet, le taux de chômage a un peu monté à 9,9 % et le taux d’inflation a atteint le niveau de 2 %. Dans le secteur public, le déficit a pris une valeur record de 4 % du PIB au premier semestre, indice que l’Allemagne pourrait être en voie de violer les règles de l’Union européenne une quatrième année de suite. En France, le taux de progression du PIB est demeuré à 0,8 %. La production manufacturière a ralenti en juin et les nouvelles commandes se sont contractées après avoir fait un bond le mois précédent dans le matériel de transport. Le commerce extérieur a été stable et, en juillet, le taux annuel d’inflation a légèrement augmenté à 2,7 %. En Italie, l’économie a crû plus lentement à 0,3 % après avoir progressé de 0,4 % au premier trimestre. La production industrielle a fléchi deux des trois mois en question et la montée du chômage a nui à la confiance des consommateurs. À 2,2 %, le taux d’inflation demeure un peu inférieur à la moyenne de juillet dans la zone de l’euro. Au Japon, l’économie a eu un taux de progression de 0,4 % au deuxième trimestre; c’est beaucoup moins que le taux de près de 2 % des deux trimestres précédents. Les investissements des entreprises sont restés vigoureux; ils avaient solidement progressé les deux trimestres précédents. Les dépenses des petites entreprises étaient en hausse de 42 % d’une année à l’autre. En juin, les dépenses de consommation ont diminué après avoir augmenté cinq mois de suite et, en juillet, la production industrielle a sommeillé dans une situation de recul des produits de haute technologie. Les exportations sont cependant demeurées vives : elles étaient en hausse un huitième mois de suite en juillet et, dans le cas des livraisons aux États-Unis, elles devaient culminer en 18 mois. Les exportations vers la Chine et le reste de l’Asie se sont encore élevées, compensant le renchérissement des importations pétrolières. En Corée du Sud, la croissance a été ferme au deuxième trimestre avec une hausse de 5,5 % d’une année à l’autre grâce aux exportations et à une reprise des investissements des entreprises. À Taïwan, le commerce a été vigoureux en juillet et les exportations tant vers la Chine que vers les États-Unis sont restées solides. En Chine, la production industrielle s’est affaiblie en juillet un cinquième mois de suite; tel est principalement le cas pour les automobiles (en baisse de 20 % d’une année à l’autre), leur vente marquant un ralentissement à la suite des restrictions imposées en matière de crédit. Note* Basée sur les données disponibles le 10 septembre; toutes les données sont en dollars courants, sauf indication contraire. |
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