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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Septembre 2003

Conditions économiques actuelles

Tableau sommaire - Indicateurs principaux

Vue générale*

Ce qui a dominé comme thème au deuxième trimestre, c’est la valorisation du dollar canadien dans ce qui, en valeur trimestrielle, a été la plus ample montée du taux de change en plus d’un demi-siècle. Les effets en ont été partout présents avec une diminution des prix et de la valeur nominale des opérations dans maints secteurs de l’économie. Ceci a contribué à réduire l’excédent du compte courant de 6,9 à 5,1 milliards de dollars. Les revenus tirés des exportations ont baissé de 4,8 % et les importations, de 4,5 %. La seule cause de ce double phénomène a cependant été la descente des prix, puisque, en volume, les échanges commerciaux ont, en fait, légèrement évolué à la hausse.

Au deuxième trimestre, les dépenses des ménages sont demeurées le moteur de la croissance. Tant les ventes au détail que la demande d’habitations ont pressé le pas au début de l’été. La croissance de l’emploi s’est faite plus lente, mais la baisse des prix à la consommation (notamment pour les produits importés) a concouru au maintien du revenu disponible réel. Les ménages ont continué à beaucoup emprunter et la dette hypothécaire a atteint une valeur record de 28,7 milliards de dollars au deuxième trimestre.

En volume, les investissements des entreprises ont un peu monté aux deux premiers trimestres de 2003 dans le sens même des intentions plus fermes d’investissement manifestées au milieu de l’année, mettant fin à plus d’une année de décroissance ininterrompue. Les entreprises ont été poussées à l’investissement par des prix nettement moindres pour les machines et le matériel importés, d’où la possibilité pour elles d’acquérir davantage, tout en dépensant moins en valeur nominale. Si les entreprises ont resserré les budgets, c’est à cause d’une diminution des bénéfices – la première depuis 2001 – qui s’explique dans une large mesure par le fléchissement des cours énergétiques et la faiblesse de la demande de produits fabriqués. En contrepartie partielle, elles ont mobilisé plus de 20 milliards de dollars sur les marchés des actions et des obligations, plus encore que les 20 milliards de dollars affectés à la réduction de leur endettement à court terme.

Les prêts consentis par les administrations publiques aux marchés financiers ont accusé une forte baisse au deuxième trimestre, ce que l’on doit surtout à la première contraction des rentrées publiques depuis les derniers mois de 2001. Mentionnons aussi un transfert unique supplémentaire de 4 milliards du gouvernement fédéral aux gouvernements provinciaux qui avait été prévu au budget. Le résultat en est que le gouvernement fédéral a présenté son premier déficit trimestriel en quatre ans et que les provinces ont affiché, elles, un premier excédent depuis les premiers mois de 2001.

Outre le taux de change, un certain nombre de facteurs passagers sont venus amortir la production au deuxième trimestre. L’épidémie de SRAS et la guerre en Iraq ont enfoncé l’industrie des voyages. Le nombre de visiteurs au Canada a décru de 14 %, mais un lent redressement s’est amorcé en juin. La crise de la maladie de la vache folle a affligé l’industrie de la production de viande de bœuf en fermant littéralement les frontières aux exportations et en faisant dégringoler le prix du bétail de 63 %. Toutefois, à l’échelle nationale, cette situation a été compensée en grande partie par une demande accrue chez les consommateurs (ce qui a aidé les ventes à l’épicerie à recouvrer pratiquement tout le montant perdu lors de la baisse record de mai) et par des gains chez les producteurs de poisson, de mollusques et de poulet. Par contre, une grève qui a éclaté dans les mines de nickel en juin a eu des conséquences plus graves en faisant perdre près de 750 millions (0,1 %) au PIB. C’est plus de trois fois l’incidence directe de la maladie de la vache folle sur la production de viande de bœuf. La bourse de Toronto ne s’est pas ressenti de ces revers passagers. Elle a encore progressé en août, portant son gain cumulatif à 17 % depuis le début de la reprise boursière en avril.

Si le PIB se contractait au Canada, une majorité de pays membres du Groupe des Sept a eu une production moindre au deuxième trimestre. On a observé une légère diminution de la production en Allemagne, en Italie et en France. Précisons que, à la différence du Canada, ces pays avaient vu leur PIB demeurer à peu près inchangé depuis un an. Les États-Unis ont prédominé sur le plan de la production parmi les pays du G7 avec une croissance de 0,8 % et, en juillet, la demande des ménages et la production industrielle se sont encore accélérées. Le Japon occupait le deuxième rang pour la rapidité de la croissance de l’économie et l’activité boursière y a été soutenue par une meilleure rentabilité des sociétés.

Marché du travail

Le marché du travail est resté peu ferme et, en août, l’emploi a fléchi de 0,1 %. C’est sa quatrième baisse depuis cinq mois. On a fait l’enquête sur l’emploi dans la semaine de la panne d’électricité survenue en Ontario, alors que les heures de travail ont été réduites de 5,9 %, ce qui constitue un record. Près de 1,3 million de travailleurs ne se sont pas présentés à leur emploi à cause de la panne et de ses effets. La population active étant toujours en croissance, le taux de chômage a atteint les 8,0 % pour la première fois depuis décembre 2001. La montée du chômage a été limitée au Québec et à la Nouvelle-Écosse. Ce sont les provinces où a eu lieu le gros de la progression de la population active.

Les pertes d’emplois ont été généralisées dans les services, plus particulièrement dans les services aux entreprises en Ontario. L’emploi a également diminué dans le secteur de la fabrication, notamment au Québec. Dans la plupart des régions, la construction est demeurée un pilier de la croissance. C’est ce qu’on a observé avant tout en Alberta où les investissements des entreprises ont commencé à s’ajouter comme facteur de croissance à la demande d’habitations.

Indicateurs avancés

En juillet, l’indicateur avancé composite a augmenté au taux le plus rapide enregistré depuis un an (0,4 %), après une hausse de 0,3 % en juin. L’amélioration des perspectives de croissance traduit le raffermissement de la demande des ménages et la reprise de l’investissement des entreprises. Après avoir mené le ralentissement jusqu’à maintenant cette année, même le secteur des exportations progresse, face à la hausse de l’indicateur avancé des États-Unis et au recul du taux de change par rapport à ses récents sommets. La hausse des stocks dans la fabrication expliquait la baisse de la seule composante à valeur négative.

Tous les indicateurs de la demande des ménages se sont raffermis. Il s’agit de la troisième hausse d’affilée pour le logement, en raison du bond des mises en chantier d’unités multiples. Stimulées par le logement, les ventes de meubles et d’articles ménagers se sont accélérées. Les ventes de biens durables ont enregistré deux hausses consécutives pour la première fois depuis le début de 2002.

La croissance de la bourse s’est intensifiée en juillet, ce qui fait de la remontée des quatre derniers mois la plus forte depuis août 2000. Toutes les grandes composantes ont progressé, ce qui encouragera les entreprises à continuer d’émettre des actions pour mobiliser des fonds.

Dans la fabrication, le ratio des livraisons aux stocks a été relevé un quatrième mois d’affilée par la progression des stocks dans les industries d’exportations où les ventes se sont écrasées. Le bois et les biens industriels surtout ont encore dominé la poussée, bien que les biens informatiques y aient aussi récemment contribué. Ces industries sont aussi celles qui ont le plus réduit la production et les heures de travail en mai.

L’indicateur américain a également enregistré ses premières augmentations consécutives depuis plus d’un an. La croissance est passée au-delà des marchés financiers puisque les permis de bâtir étaient à tendance positive pour la première fois en quatre mois.

Production

En volume, le PIB s’est accru de 0,1 % en juin après un gain (estimation révisée à la hausse) de 0,2 % en mai. La faiblesse de la demande à l’exportation de produits fabriqués a encore restreint la croissance, mais la demande des ménages a gardé sa vigueur, tandis que les dépenses des entreprises continuaient à évoluer en hausse.

La croissance de la production a été soutenue par des gains généralisés dans l’industrie tertiaire. Les services financiers et immobiliers ont été en progression rapide un troisième mois de suite grâce à la fermeté de la demande tant sur le marché boursier que sur le marché de l’habitation. Les services aux entreprises et les services de télécommunication ont aussi connu une croissance soutenue tout au long du deuxième trimestre. Les industries liées aux voyages (services touristiques et services d’hôtellerie et de restauration) ont toutes commencé à lentement se remettre des effets combinés de l’épidémie de SRAS et de la guerre en Iraq. La production a augmenté dans le secteur de l’éducation, les universités entamant leurs préparatifs en vue de l’accueil de la double cohorte des diplômés des écoles secondaires ontariennes.

En juin, les fabricants ont encore réduit leur production de 1,1 % pour clore leur trimestre de plus grande décroissance depuis les attentats du 11 septembre. Les usines de montage de l’industrie de l’automobile ont encore restreint leur production après le bref redressement des trois derniers mois. Pendant ce temps, l’aérospatiale, les TIC et les aciéries prolongeaient toutes une longue période de compressions mensuelles de production. Dans les établissements de fonte et d’affinage, la production s’est contractée de 12 % à cause de la grève des travailleurs de l’Inco. Les répercussions directes de cette grève et une baisse de 23 % de la production des mines métalliques ont eu pour effet de retrancher 748 millions de dollars au PIB. Quant à la production de viande de bœuf, elle a encore périclité, bien que cette perte ait été compensée pour près de moitié par la progression de la transformation de poisson, de crustacés et de poulet. Enfin, la demande a régressé de 2 % dans les services publics du fait de l’arrivée tardive des grandes chaleurs de l’été.

Demande des ménages

En volume, les ventes au détail ont augmenté de 0,5 % en juin, protégeant un gain du même ordre pour tout le trimestre. Les remises de prix généralement consenties par les détaillants ont encore stimulé les consommateurs dans leurs dépenses. Cette constatation vaut particulièrement pour l’industrie du vêtement, où les ventes ont fait un bond de plus de 2 % à la suite d’une chute des prix. C’est aussi une baisse des prix qui a aidé le secteur des biens durables à reproduire en gros son gain de 2 % du mois précédent. L’aiguillon des remises de prix a perdu de son acuité dans l’industrie de l’automobile, mais il a fait faire de solides gains aux industries du meuble, des appareils électroménagers et des produits électroniques. Par ailleurs, la consommation alimentaire a effacé en majeure partie sa perte record du mois précédent dans une situation où le choc causé par un seul cas d’encéphalopathie spongiforme des bovins (ESB) a fini par s’émousser et où les consommateurs ont tiré parti des baisses de prix.

En juillet, les mises en chantier d’habitations ont monté en flèche, atteignant un taux annuel de 223 500 logements, leur deuxième en importance depuis avril 1990. Les mises en chantier se sont multipliées un deuxième mois de suite dans les deux secteurs des logements unifamiliaux et multifamiliaux. Les ventes d’habitations sont demeurées vives et la demande a connu une progression à deux chiffres en juillet sur le marché de la revente, fidèle à sa tendance à la hausse du deuxième trimestre. La flambée des ventes d’habitations s’est accompagnée d’une forte augmentation des nouvelles inscriptions.

Commerce de marchandises

En juin, l’augmentation du taux de change a encore amorti en valeur les échanges commerciaux canado-américains. Les exportations ont décru de 1,3 % – entièrement à cause des prix – et les importations, de 2,2 %. L’excédent commercial a donc continué à évoluer en baisse, tombant à 3,6 milliards de dollars en juin. Au premier semestre, l’excédent global du commerce des biens s’est établi à 26,2 milliards de dollars; c’est environ 10 % de moins que l’année précédente.

Ce qui a le plus concouru à ce recul des exportations, c’est le marasme de la demande qui s’attache aux aéronefs, celle-ci s’étant affaissée de 20 % pour ainsi atteindre un nouveau minimum pour l’année en raison de la léthargie grandissante des voyages par avion au deuxième trimestre. L’industrie de l’automobile a encore ralenti dans ses échanges, mais le phénomène est surtout imputable au taux de change, puisque les livraisons se sont accrues en volume. Par ailleurs, une grève dans l’industrie du nickel a réduit les exportations de près de 40 %. Enfin, les livraisons de viande de bœuf ont chuté de près de 300 millions de dollars (tombant presque à néant), 34 pays ayant fermé leurs frontières à ce produit d’exportation canadien. Précisons que l’embargo américain sur la viande de bœuf à l’importation a été en partie levé en août.

Une troisième baisse consécutive des importations est largement à mettre au compte des automobiles et des biens de consommation, et ce, malgré la reprise des ventes au détail au Canada ces deux derniers mois. Les machines et le matériel ont secoué le marasme qui s’était emparé d’eux au début de l’année, plus particulièrement la machinerie industrielle et les appareils de forage. Toutefois, la demande d’aéronefs et de matériel de TIC est restée faible. Enfin, le renchérissement des hydrocarbures a alourdi notre facture énergétique à l’importation.

Prix

L’indice des prix du PIB a baissé de 0,4 % au deuxième trimestre en grande partie à cause d’une diminution de 5,3 % des prix à l’exportation, conséquence d’un fléchissement des cours énergétiques et de la montée du taux de change. Au Canada, les consommateurs ont payé leurs achats 0,3 % de moins, aidés en cela par des prix à l’importation qui ont régressé de 5,8 %. Les biens de consommation et l’outillage des entreprises en ont le plus profité. L’habitation a été le seul secteur où les prix ont nettement évolué en hausse.

En juillet, les prix à la consommation ont un peu monté (0,1 %) un deuxième mois de suite après être descendus trois fois de suite au printemps. Ce mouvement restreint des prix depuis cinq mois a réduit de plus de moitié le taux annuel d’inflation qui, de 4,6 %, est tombé à un minimum de 2,2 % en 12 mois.

Les prix se sont encore modérés pour la plupart des biens et le constant effet d’amortissement du taux de change s’est trouvé amplifié par la baisse des prix des automobiles et de la viande de bœuf. Dans le cas des automobiles, la contraction a été de près de 1 %, car les concessionnaires ont accru leurs encouragements après une diminution de 1,5 % en juin. À l’achat, le prix des véhicules se situe aujourd’hui à son plus bas niveau depuis octobre 1997. Dans le cas de la viande de bœuf, les prix ont chuté de 5 %; c’est leur recul mensuel le plus considérable en près de trois décennies. La fermeture des frontières à l’exportation a poussé en hausse les approvisionnements du marché intérieur, plus particulièrement en Alberta. Enfin, la faiblesse de la demande a contenu les prix dans l’industrie des voyages.

L’énergie a été la grande source de pressions à la hausse sur les prix et le prix de l’essence s’est redressé de 2 % après avoir piqué du nez au printemps. Quant aux prix des services, ils étaient toujours en croissance lente. C’est notamment le cas des services de santé et des services à l’habitation.

La baisse du taux de change en juillet se remarquait déjà à un bond de 1,3 % des prix à la production, surtout à l’exportation. Les cours des matières premières ont été entraînés vers le bas par un effondrement de 44 % du prix des bovins, et les consommateurs peuvent s’attendre à d’autres baisses après une diminution accélérée du prix de la viande de bœuf en juin et juillet.

En août, les cours des produits de base se sont remis de leur bref revers du mois précédent. Le prix de l’énergie a mené le mouvement en partie à cause des effets perturbateurs de la panne d’électricité sur les raffineries. L’essor récent des prix des métaux s’est quelque peu atténué, ce qu’a favorisé le règlement de la grève dans les mines de nickel. Par ailleurs, les incendies qui ont fait rage dans la région continentale de Colombie-Britannique ont fait monter le marché du bois d’œuvre dans une période de forte demande d’habitations en Amérique du Nord. Enfin, le prix du blé s’est élevé par suite des dégâts causés à cette culture par une vague de chaleur en Europe.

Marchés financiers

Le marché boursier est demeuré en relance avec un gain de 3 % en août qui devait porter à 17 % sa progression globale depuis avril. L’indice boursier a atteint son plus haut niveau depuis mai 2002 (dépassant le rendement obtenu récemment par les bourses de New York, d’Europe et du Japon). À la bourse de Toronto, le principal facteur de croissance a encore été la technologie de l’information (à distinguer des télécommunications), en hausse de près de la moitié de sa valeur boursière depuis le printemps. Les actions liées à l’énergie et les métallifères ont encore offert un solide rendement, tout comme les actions du marché immobilier. Les actions des services publics se sont affaissées et les actions liées à la consommation ont marqué le pas.

Le récent redressement du marché boursier est en partie à mettre au compte des achats d’actions des non-résidents. Les investisseurs étrangers ont acquis pour près de 3 milliards de dollars de titres sur le marché boursier canadien au deuxième trimestre après avoir fait des délestages au premier. Ils ont aussi acheté pour 6,4 milliards de dollars d’obligations, mais celles-ci se présentaient de plus en plus dans des monnaies autres que le dollar canadien (les intéressés risquaient ainsi moins de perdre de l’argent en raison des fluctuations du taux de change). En juillet, les investisseurs au Canada ont continué à délaisser le marché monétaire. En août, les taux d’intérêt et le dollar n’ont guère évolué.

Économie régionale

Les perspectives de construction demeurent aussi vives au Québec qu’elles le sont depuis plus d’un an. Le logement, principal facteur de fermeté l’an dernier, continue sa poussée. Les mises en chantier ont enregistré en juillet leur niveau le plus élevé depuis janvier 1992 tandis que les ventes de maisons existantes continuaient de s’accroître rapidement. Le secteur non résidentiel continuait aussi d’être de la partie, alors qu’un autre bond des permis en juin relevait leur valeur trimestrielle au plus haut niveau enregistré depuis le premier trimestre de 2001. La croissance s’explique surtout par le secteur institutionnel bien que le secteur commercial y ait aussi contribué. L’emploi dans la construction a progressé de près du tiers depuis son creux de mai 2001 et constituait près du cinquième de tous les emplois créés l’an dernier. La reprise des ventes de consommation a continué sa lancée. Les livraisons manufacturières ont enregistré une première hausse en quatre mois, entraînée par les produits électroniques et informatiques.

Contrairement à celle du Québec, l’économie de l’Ontario donne peu de signes d’amélioration à l’extérieur du logement. Les ventes au détail n’ont pas pu ajouter à leur hausse de mai alors que le tourisme en provenance de l’étranger demeure près du quart inférieur à son niveau d’il y a un an. Les livraisons manufacturières ont enregistré leur troisième baisse d’affilée, étendue parmi quinze des vingt industries manufacturières. Les reculs les plus accentués sont attribuables aux industries de matériaux industriels, en particulier l’industrie des métaux de première transformation qui explique environ le cinquième de la baisse en juin au moment où débute la grève à l’Inco. Une grande majorité des industries d’exportations de la province vers les États-Unis enregistre également des diminutions qui se soldent par une baisse de près de 10 % par rapport à juin 2002.

L’Ouest du pays, la Colombie-Britannique en particulier, partage l’effervescence dans le logement avec le reste du pays. Ailleurs cependant, les indicateurs sont plutôt ternes. Les livraisons ont baissé chaque mois cette année et encore en juin, dominées par l’affaiblissement continu des produits forestiers, le papier (-7 %) prenant le relais du bois comme source de faiblesse. La chute de 15 % des livraisons de produits alimentaires annule le raffermissement des matières industrielles dans les Prairies.

Économies internationales

Aux États-Unis, la demande des ménages a pris de la vigueur en juillet, nourrie par une demande record d’habitations. Sur le marché de la revente, les ventes (qui représentent 85 % de toutes les ventes sur le marché de l’habitation) ont progressé de 5 % et atteignent un taux annuel de 6,12 millions; c’est plus que le record de 5,94 millions établi l’hiver dernier. Un relèvement des taux hypothécaires, qui leur a permis de quitter leur creux record de juin, a incité les ménages à prendre la grande décision d’acheter une maison avant une autre hausse d’un demi-point en août. Les constructeurs d’habitations ont réagi en mettant en chantier 1,87 million de logements, le plus en 17 ans.

L’essor de la demande d’habitations a continué à porter en avant les ventes au détail. Celles-ci ont été en hausse de 1,4 % en juillet après un gain en juin (estimation révisée à la hausse de 0,5 % à 0,9 %). Les produits liés à l’habitation (meubles, appareils électroménagers, matériaux de construction, etc.) dépassent de plus de 8 % leur valeur de l’an dernier. C’est la meilleure progression qu’ait connue un secteur de l’économie. La flambée de la demande pourrait se révéler de courte durée sur le marché de l’habitation, car le nombre de permis de construire a fléchi en juillet et le refinancement des contrats hypothécaires a marqué un net ralentissement lorsque les taux ont continué à monter en août. Selon l’indice de l’Université du Michigan, les consommateurs ont un peu perdu de leur confiance à cause de l’inquiétude manifestée quant au renchérissement de l’essence en août.

Le secteur de la fabrication a continué à se redresser après son long piqué, aidé par une reprise des dépenses d’investissement et des exportations. En juillet, la production s’est accrue de 0,2 %; c’est sa troisième hausse consécutive. La demande croissante d’automobiles a soutenu le secteur des biens durables de consommation. L’outillage des entreprises a présenté un troisième gain de suite (0,4 %). Depuis deux mois, les nouvelles commandes de biens d’équipement non militaires ont fait un bond de 5 % surtout grâce aux ordinateurs et aux produits électroniques.

En juin, le marché extérieur a stimulé la demande industrielle. Les exportations ont le plus progressé (2,4 %) en trois ans. Les biens d’équipement ont dominé à ce chapitre. Quant aux importations, elles ont été stationnaires, la demande record d’automobiles ayant contrebalancé le recul des biens de consommation. Dans l’ensemble, le déficit du commerce des biens et services a baissé de 2 milliards de dollars – une troisième diminution consécutive – pour s’établir à 39,5 milliards de dollars.

Pour le deuxième trimestre, le taux de croissance du PIB a été révisé à la hausse à 0,8 %, pour dépasser le Canada pour la première fois en cinq ans. La reprise des investissements des entreprises a eu pour aiguillon un amortissement plus rapide des biens achetés après le 5 mai, ce qui devait ajouter 18,8 milliards de dollars aux bénéfices après impôt. Une contraction de l’impôt des sociétés et une flambée des dépenses militaires ont porté les emprunts de l’État au-delà des 500 milliards de dollars (aux taux annuels) pour la première fois dans l’histoire.

Dans la zone de l’euro, l’activité économique a été inerte au deuxième trimestre après un taux négligeable (0,1 %) d’accroissement du PIB réel les trois premiers mois de l’année et au dernier trimestre de 2002. Dans la plupart des grandes économies européennes, une vague de chaleur qui a perduré cet été a causé des pénuries d’électricité et un bouleversement des approvisionnements. En juin, la production industrielle a décru de 0,1 % à cause de la demande de biens d’équipement. À l’exportation, la demande extérieure est restée faible, l’euro conservant une valeur élevée par rapport aux autres monnaies. Les dépenses de consommation se sont enfoncées en mai après s’être redressées le mois précédent. En juin, le taux de chômage a été stable, à 8,9 %, et, en juillet, le taux annuel d’inflation est tombé à 1,9 %.

En France, l’économie a rétréci de 0,3 % au deuxième trimestre après une croissance de 0,2 % (estimation révisée à la baisse) au premier. À la suite d’un déferlement de grèves de fonctionnaires en mai et juin, les dépenses de consommation se sont contractées de 0,2 %. Les exportations ont régressé un deuxième trimestre de suite, en partie en réaction à la fermeté de l’euro. En juin, la production industrielle devait cependant rebondir pour offrir, grâce à la demande d’énergie, son meilleur gain mensuel depuis le milieu de 2001. Le taux annuel d’inflation a fait un bond à 2 % en juillet et le taux de chômage a un peu monté à 9,4 % en juin.

Tant l’Allemagne que l’Italie ont connu un deuxième trimestre consécutif de décroissance économique. En Allemagne, le PIB réel a fléchi de 0,1 % au deuxième trimestre après avoir reculé de 0,2 % au premier. En juin, la production industrielle a baissé un quatrième mois de suite, une faible demande intérieure ne pouvant faire contrepoids à des exportations en baisse. C’est la faiblesse de la demande qui a encore permis à l’Allemagne de présenter le plus imposant excédent du commerce extérieur de la zone de l’euro, tout comme le plus bas taux annuel d’inflation (0,8 %). En Italie, l’économie s’est aussi contractée de 0,1 %, autant qu’au dernier trimestre. La production industrielle a été inerte en juin après avoir fait un pas en arrière (1,6 %) le mois précédent. Les dépenses de consommation ont décru et le taux annuel d’inflation a fait un bond pour se situer à 2,9 % en juillet.

Au Japon, l’économie a crû de 0,6 % au deuxième trimestre pour un sixième trimestre consécutif de progression. La déflation a ralenti avec un taux de 0,2 % seulement. Les dépenses de consommation ont légèrement augmenté. Une reprise boursière a en effet amené un regain de confiance et, en juin, le taux de chômage a diminué (à 5,3 %) pour la première fois en quatre mois. Les investissements des entreprises ont remonté grâce au rétablissement de la demande de produits de la technologie de l’information. La Banque du Japon a persévéré dans ses fructueux efforts en vue de contenir la hausse du yen par rapport au dollar américain, ayant consacré 75 milliards de dollars à ce projet depuis le début de l’année. Par ailleurs, les rendements obligataires à long terme ont atteint un sommet de 1,6 % en 30 mois.

En Asie du Sud-Est, certaines économies étaient toujours hantées par les effets de l’épidémie de SRAS et du fléchissement de la demande extérieure. À Singapour, l’économie a subi au deuxième trimestre sa pire contraction trimestrielle de l’histoire et le PIB a périclité malgré la reprise des livraisons de produits électroniques. À Hong Kong, le taux de chômage a encore monté, prenant une nouvelle valeur record de 8,7 % en juillet. D’autres pays ont trouvé les moyens de soutenir la croissance de leur économie. On a relevé des taux de progression de 4,4 % en Malaisie et de 3,8 % en Indonésie.


* Basée sur les données disponibles le 5 septembre; toutes les données sont en dollars courants, sauf indication contraire.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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