Étude spéciale
Travailleurs des technologies de l’information
par R. Habtu*
Introduction
Les courriels, Internet et la navigation sur le Web sont
devenus aussi courants dans nos vies que le téléphone.
Toutefois, ces technologies étaient à peu près
inexistantes il y a une décennie. La croissance rapide
du secteur de l’information, de la communication et
de la technologie dans les années 90 a entraîné
une hausse marquée de la demande de personnes qualifiées
en informatique. La demande a augmenté, tout comme
l’offre. Les professions du secteur des technologies
de l’information (TI) sont devenues attrayantes pour
les personnes planifiant ou ayant l’intention de changer
de carrière. Dans le cadre du Recensement de 2001,
on a recueilli les premières données au sujet
de ces nouvelles professions, grâce à la Classification
nationale des professions pour statistiques 2001. Même
si certaines de ces professions existaient déjà
avant le Recensement de 1996, le nombre d’emplois dans
chacune n’était pas suffisant pour justifier
un code distinct.
Sauf pour quelques données non scientifiques, on sait
peu de choses sur les personnes qui conçoivent, produisent
et exploitent les technologies que nous utilisons quotidiennement.
Qui occupe ces professions? Quel est le niveau de scolarité
de ces personnes? Combien de femmes en font partie? Combien
d’immigrants? Les travailleurs de ces professions préfèrent-ils
travailler de façon autonome? Ont-ils des heures de
travail plus longues, et combien gagnent-ils? Dans quelles
branches d’activité, provinces et centres urbains
sont-ils concentrés?
Près de 3 % de l’emploi total en TI
Plus de 387 000 personnes travaillaient dans les technologies
de l’information en 2001 (tableau 1). Ce chiffre représentait
près de 3 % de tous les Canadiens occupés en
2001, et 40 % de ceux qui travaillaient dans des professions
des sciences naturelles et appliquées et des professions
apparentées.
Les trois quarts de ces travailleurs occupaient quatre des
neuf professions examinées : analystes et consultants
en informatique; programmeurs; agents de soutien aux utilisateurs;
et opérateurs en informatique, opérateurs réseau
et techniciens Web. Les ingénieurs informatique et
en logiciels représentaient la moitié du reste.
Tableau 1: Participation au marché du travail
|
Population active |
Occupée |
Taux de chômage |
En
milliers |
% |
En milliers |
% |
% |
Ensemble des professions |
15 576,6 |
100,0 |
14 695,1 |
100,0 |
5,7 |
Sciences naturelles et appliquées |
1 003,8 |
6,4 |
957,1 |
6,5 |
4,7 |
Autres |
14 572,8 |
93,6 |
13 738,0 |
93,5 |
5,7 |
Professions en TI |
406,7 |
2,6 |
387,5 |
2,6 |
4,7 |
Ingénieurs informaticiens |
27,9 |
6,9 |
26,8 |
6,9 |
4,1 |
Analystes en informatique |
106,7 |
26,2 |
103,1 |
26,6 |
3,3 |
Analystes de bases de données et administrateurs |
14,1 |
3,5 |
13,6 |
3,5 |
4,0 |
Ingénieurs en logiciels |
27,0 |
6,6 |
25,9 |
6,7 |
3,9 |
Programmeurs |
102,1 |
25,1 |
96,6 |
24,9 |
5,4 |
Concepteurs Web |
24,2 |
5,9 |
22,2 |
5,7 |
8,4 |
Opérateurs en informatique et réseau
|
48,1 |
11,8 |
45,8 |
11,8 |
4,9 |
Soutien aux utilisateurs |
49,6 |
12,2 |
47,0 |
12,1 |
5,2 |
Évaluateurs de systèmes |
7,1 |
1,7 |
6,6 |
1,7 |
6,4 |
|
Près de 90 % des travailleurs des TI étaient
employés en 2001, tout comme les travailleurs de l’ensemble
des professions (88 %). Toutefois, ce pourcentage masque les
différences entre certaines professions des TI. Par
exemple, plus d’un concepteur Web sur quatre travaillait
de façon autonome.
La recherche d’emploi semble présenter peu de
problèmes. À 4,7 %, le taux de chômage
des travailleurs des TI était beaucoup plus faible
que le taux global (7,4 %); il était aussi inférieur
au taux pour les professions autres que celles en sciences
naturelles et appliquées (5,7 %). Cela rend compte
de la situation favorable sur le marché du travail
dont jouissaient la plupart des travailleurs du secteur des
technologies de pointe au cours de cette période.
Les TI attirent les jeunes et les personnes scolarisées
Les jeunes arrivant sur le marché du travail ont été
attirés par les nouvelles professions en TI. En 2001,
l’âge moyen des travailleurs de ces professions
était de 36 ans, comparativement à 39 ans pour
l’ensemble des professions et 38 ans pour les sciences
naturelles et appliquées et les professions apparentées
(tableau 2). Certaines professions spécifiques comportaient
même des profils d’âge plus jeunes. Par
exemple, près de sept concepteurs Web sur dix étaient
âgés de moins de 34 ans, l’âge moyen
étant de 32 ans.
Une plus grande proportion de spécialistes en TI (44
%) étaient titulaires d’au moins un baccalauréat,
comparativement à ceux des professions des sciences
naturelles et appliquées et des professions apparentées
(41 %). Il s’agit de plus du double de la proportion
pour l’ensemble de la population occupée (20
%). La majorité était spécialisée
dans des domaines d’études liés aux sciences
appliquées, au génie et aux mathématiques
(72 %) — ce qui s’apparente à l’ensemble
du groupe des professions des sciences naturelles et appliquées,
où les trois quarts de tous les travailleurs étaient
spécialisés dans ces domaines.
Tableau 2: Caractéristiques des travailleurs
|
Ensemble des professions |
Sciences |
Professions en
TI |
% |
Total (en milliers) |
14 695,1 |
957,1 |
387,5 |
Âge moyen (années) |
39 |
38 |
36 |
|
|
|
|
Hommes |
53,1 |
78,6 |
73,0 |
Femmes |
46,9 |
21,4 |
27,0 |
|
|
|
|
Statut d'immigrant |
|
|
|
Nés au Canada |
79,7 |
72,1 |
67,6 |
Immigrants |
19,9 |
27,2 |
31,5 |
Résidents non-permanents |
0,5 |
0,7 |
0,8 |
|
|
|
|
Scolarité |
|
|
|
Études secondaires ou moins |
35,0 |
8,5 |
6,7 |
Études postsecondaires |
45,4 |
50,5 |
49,3 |
Baccalauréat |
19,6 |
41,0 |
44,1 |
|
|
|
|
Province |
|
|
|
Terre-Neuve-et-Labrador |
1,3 |
1,1 |
0,7 |
Île du Prince-Édouard |
0,4 |
0,3 |
0,3 |
Nouvelle-Écosse |
2,7 |
2,2 |
1,6 |
Nouveau-Brunswick |
2,2 |
1,7 |
1,5 |
Québec |
23,4 |
23,4 |
21,7 |
Ontario |
38,9 |
42,2 |
50,0 |
Manitoba |
3,7 |
2,7 |
2,3 |
Saskatchewan |
3,3 |
2,0 |
1,5 |
Alberta |
10,9 |
11,9 |
9,2 |
Colombie-Britanique |
12,8 |
12,2 |
11,0 |
|
|
|
|
Région |
|
|
|
Urbaine |
80,5 |
87,9 |
92,7 |
Rurale |
19,5 |
12,1 |
7,3 |
|
|
|
|
Régime d'emploi |
|
|
|
Temps partiel |
18,1 |
5,9 |
6,1 |
Temps plein |
81,9 |
94,1 |
93,9 |
50 heures ou + |
21,7 |
18,0 |
14,5 |
Employés |
87,6 |
89,8 |
89,3 |
Travailleurs indépendants |
12,4 |
10,2 |
10,7 |
Moyenne d'heures travaillées |
39 |
41 |
40 |
|
|
|
|
Revenu |
|
|
|
- 20 000 $ |
35,4 |
16,4 |
16,9 |
20 000$ - 39 999$ |
32,1 |
24,7 |
24,1 |
40 000 $ - 59 999 $ |
18,8 |
29,6 |
29,6 |
60 000 $ + |
13,8 |
29,2 |
29,4 |
Gains médians ($) |
28 000 |
44 900 |
45 500 |
|
|
|
|
Secteur |
|
|
|
Fabrication |
13,8 |
17,8 |
9,8 |
Information et culture |
2,7 |
5,8 |
11,5 |
Services professionnels, scientifiques et techniques |
6,4 |
31,7 |
40,9 |
Administrations publiques |
5,9 |
10,6 |
8,8 |
Autres |
71,2 |
34,1 |
29,0 |
|
Heures et gains
En 2001, seulement un travailleur occupé sur sept
gagnait 60 000 $ ou plus. Par contre, plus d’un spécialiste
en TI sur quatre avait ce niveau de rémunération,
tout comme ceux des professions des sciences naturelles et
appliquées. Par ailleurs, plus d’un travailleur
occupé sur trois gagnait moins de 20 000 $, tandis
que la proportion était de seulement un spécialiste
en TI sur six. La rémunération médiane
se situait aussi au-dessus de la moyenne nationale, ce qui
laisse supposer un rendement élevé pour ce groupe
très scolarisé.
Le travail à temps partiel était moins répandu
parmi les spécialistes en TI — 6 % par rapport
à 18 % dans l’ensemble. Il en allait de
même pour les travailleurs des sciences naturelles et
appliquées et des professions apparentées.
Les longues heures de travail sont liées à
une rémunération plus élevée et
elles sont beaucoup plus fréquentes chez les personnes
plus scolarisées (Morissette, Myles et Picot, 1993).
En 2001, plus d’un travailleur occupé sur cinq
au Canada effectuait 50 heures ou plus par semaine. Compte
tenu de leur niveau de scolarité, on pourrait s’attendre
à ce qu’une proportion encore plus grande de
spécialistes en TI ait d’aussi longues heures.
Toutefois, seulement un sur sept effectuait 50 heures ou plus,
une proportion qui est aussi inférieure à celle
des professions des sciences naturelles et appliquées.
Ces proportions rendent compte en partie de la baisse de la
demande de travailleurs en TI au cours de cette période.
La seule exception a trait aux concepteurs Web, dont 20 %
effectuaient de longues heures. Le nombre moyen d’heures
travaillées différait très peu parmi
toutes les personnes occupées, celles travaillant en
sciences naturelles et appliquées, et celles travaillant
dans le secteur des technologies de l’information.
Les spécialistes en TI concentrés en Ontario
et dans quatre secteurs
Sept spécialistes en TI sur dix travaillaient dans
quatre branches d’activité seulement —
dont un sur quatre dans les services professionnels, scientifiques
et techniques seulement. L’industrie de l’information
et l’industrie culturelle, une autre branche des technologies
de pointe, comptait 12 % des travailleurs; la fabrication,
10 %; et les administrations publiques, 9 %. Ces deux dernières
branches produisent et utilisent probablement des technologies
de pointe. Par contre, seulement un travailleur sur trois
travaillait dans ces quatre branches.
En 2001, l’Ontario employait un spécialiste
en TI sur deux au Canada, ce qui est considérablement
supérieur à la proportion de tous les travailleurs
occupés. Le Québec venait au deuxième
rang (22 %), suivi par la Colombie-Britannique (11 %)
et l’Alberta (9 %). Les provinces et les territoires
qui restent employaient moins d’un spécialiste
en TI sur dix au Canada.
Les spécialistes en TI étaient plus concentrés
dans les centres urbains (93 %) que l’ensemble des travailleurs
(81 %). Les deux tiers travaillaient dans cinq régions
métropolitaines : Toronto, Montréal, Ottawa-Gatineau,
Vancouver et Calgary. La proportion des spécialistes
en TI faisant partie de ce groupe de cinq principaux centres
urbains était près de trois fois supérieure
à celle de tous les autres centres urbains combinés.
Ottawa-Gatineau avait la plus forte concentration, soit près
de 8 % de tous les travailleurs. La plus faible incidence
retrouvée à Toronto et Montréal reflète
leur population active beaucoup plus forte.
Percée chez les femmes
Les professions dans les technologies de l’information
étaient dominées par les hommes (73 %). Même
si cette proportion était supérieure à
celle de l’ensemble des professions (53 %), c’était
tout de même beaucoup moins que pour l’ensemble
des sciences naturelles et appliquées (79 %) (tableau
3). En 2001, plus du quart des spécialistes en TI étaient
des femmes. Les trois professions qui comptaient la représentation
la plus forte de femmes étaient les analystes de bases
de données et les administrateurs de données
(42 %), les évaluateurs de systèmes informatiques
(41 %) et les concepteurs et développeurs Web (33 %).
Les femmes occupant des professions en TI avaient des niveaux
de scolarité supérieurs à la moyenne.
Deux sur cinq étaient titulaires d’un baccalauréat
ou d’un diplôme de niveau supérieur, comparativement
à une femme occupée sur cinq. Plus de la moitié
était spécialisée en sciences appliquées,
en génie et en mathématiques, comparativement
à moins d’une femme occupée sur dix, ce
qui laisse supposer que les femmes ont progressé dans
les domaines d’études non traditionnels.
Tableau 3: Caractéristiques des spécialistes
en TI
|
Immigrants |
Total |
Femmes |
Les deux
sexes |
Femmes |
Âge
moyen |
Baccalauréat
ou supérieur |
En milliers |
% |
% |
% |
années |
% |
Ensemble des professions |
14 695,1 |
46,9 |
19,9 |
45,9 |
39 |
19,6 |
Sciences naturelles et appliquées |
957,1 |
21,4 |
27,2 |
21,4 |
38 |
41,0 |
Personnel professionnel |
525,4 |
22,2 |
32,1 |
22,2 |
38 |
60,1 |
Personnel technique |
431,7 |
20,3 |
21,2 |
19,9 |
38 |
17,8 |
Professions en TI |
387,5 |
27,0 |
31,5 |
26,5 |
36 |
44,1 |
Personnel professionnel |
|
|
|
|
|
|
Ingénieurs informaticiens |
26,8 |
14,4 |
39,5 |
14,4 |
37 |
59,4 |
Analystes en informatique |
103,1 |
31,2 |
29,0 |
29,1 |
39 |
47,5 |
Analystes de bases de données et administrateurs |
13,6 |
41,5 |
30,6 |
40,1 |
38 |
48,3 |
Ingénieurs en logiciels |
25,9 |
17,7 |
47,1 |
20,1 |
35 |
76,0 |
Programmeurs |
96,6 |
23,2 |
36,6 |
27,8 |
34 |
50,1 |
Concepteurs Web |
22,2 |
33,1 |
24,6 |
34,4 |
32 |
38,1 |
Personnel technique |
|
|
|
|
|
|
Opérateurs en informatique et réseau
|
45,8 |
25,2 |
25,0 |
22,1 |
36 |
22,5 |
Soutien aux utilisateurs |
47,0 |
31,0 |
22,7 |
25,3 |
35 |
21,8 |
Évaluateurs de systèmes |
6,6 |
40,7 |
35,6 |
47,5 |
35 |
33,2 |
Source: Recensement
du Canada, 2001 |
|
Même si les femmes ont effectué des percées
dans les professions des TI, elles touchaient une rémunération
médiane plus faible, et ce, même si plus de neuf
sur dix travaillaient à temps plein en 2001, comparativement
à seulement les trois quarts des femmes occupées
dans l’ensemble (tableau 4). Par exemple, les femmes
travaillant comme analystes de bases de données avaient
une rémunération médiane de 38 900 $
en 2000, comparativement à 50 100 $ pour les hommes.
La différence de rémunération est peut-être
liée à la proportion légèrement
plus faible de femmes travaillant à temps plein et
au rendement moindre des études postsecondaires inférieures
au baccalauréat. Comme dans les autres spécialités
des TI, une proportion élevée de femmes travaillant
comme analystes de bases de données le faisaient à
temps plein (90 %); toutefois, cette proportion était
plus faible que chez les hommes (96 %). En outre, un moins
grand nombre de femmes (43 %) que d’hommes (52 %) dans
cette profession avaient un baccalauréat ou un diplôme
de niveau supérieur.
Tableau 4: Caractéristiques d'emploi des spécialistes
en TI
|
|
Gains médians |
|
Travail à temps plein |
|
Les deux sexes |
Hommes |
Femmes |
Gagnent 75 000 $ et plus |
Hommes |
Femmes |
Travaillent 50 heures
et plus |
|
$ |
|
% |
|
Ensemble des professions |
28 000 |
34 000 |
22 400 |
6,8 |
88,4 |
74,4 |
21,7 |
Sciences naturelles et appliquées |
44 900 |
47 000 |
37 100 |
14,6 |
94,8 |
91,5 |
18,0 |
Personnel professionnel |
50 100 |
52 700 |
42 100 |
20,0 |
95,2 |
91,8 |
18,8 |
Personnel technique |
39 400 |
40 300 |
31 500 |
8,0 |
94,3 |
91,1 |
16,9 |
Professions en TI |
45 500 |
47 100 |
41 100 |
14,4 |
94,6 |
91,9 |
14,5 |
Personnel professionnel |
|
|
|
|
|
|
|
Ingénieurs informaticiens |
57 200 |
59 900 |
46 000 |
27,8 |
97,4 |
94,5 |
19,4 |
Analystes en informatique |
52 000 |
54 400 |
48 900 |
19,3 |
94,6 |
93,3 |
15,5 |
Analystes de bases de données et administrateurs |
45 000 |
50 100 |
38 900 |
12,8 |
95,6 |
90,2 |
10,7 |
Ingénieurs en logiciels |
59 900 |
60 100 |
50 200 |
31,5 |
97,3 |
94,2 |
17,7 |
Programmeurs |
43 900 |
44 900 |
40 100 |
11,3 |
95,2 |
92,7 |
13,1 |
Concepteurs Web |
28 400 |
28 000 |
29 100 |
5,2 |
86,8 |
80,7 |
20,3 |
Personnel technique |
|
|
|
|
|
|
|
Opérateurs en informatique et réseau |
39 400 |
40 200 |
35 000 |
6,6 |
93,7 |
90,7 |
14,7 |
Soutien aux utilisateurs |
34 900 |
35 000 |
33 400 |
5,8 |
93,7 |
92,9 |
9,7 |
Évaluateurs de systèmes |
39 900 |
39 200 |
40 000 |
8,9 |
94,5 |
94,0 |
10,7 |
Source: Recensement du Canada,
2001 |
|
Par contre, la rémunération médiane
des femmes travaillant comme évaluatrices de logiciels
et de systèmes informatiques (40 000 $) et
comme conceptrices Web (29 100 $) était supérieure
à celle des hommes. Cela est peut-être dû
en partie aux niveaux plus élevés de scolarité
des femmes dans ces deux professions, ainsi qu’à
la proportion importante de travailleuses à temps plein
(particulièrement dans le cas des évaluatrices
de systèmes informatiques). Toutefois, la rémunération
des femmes dans ces deux professions était plus faible
que la rémunération médiane des femmes
de toutes les spécialités en TI (41 100
$). Les conceptrices Web avaient aussi la rémunération
médiane la plus faible parmi tous les spécialistes
en TI et elles connaissaient le taux de chômage le plus
élevé.
Contribution des immigrants
En 2001, un nombre proportionnellement plus élevé
d’immigrants travaillaient dans des professions en TI
(32 %) que dans l’ensemble des professions (20 %), et
même plus que dans les professions des sciences naturelles
et appliquées et les professions apparentées
(27 %). Les immigrants représentaient près de
la moitié des ingénieurs en logiciels, 40 %
des ingénieurs informaticiens et plus d’un tiers
des programmeurs. Par ailleurs, leur représentation
dans chaque profession en TI était supérieure
à leur moyenne globale (20 %).
Près de la moitié des immigrants occupant des
postes en TI sont arrivés dans les années 90
(49 %) — 31 % sont arrivés au cours
de la deuxième moitié de la décennie,
une période ayant coïncidé avec l’essor
des technologies de pointe. Par exemple, plus de six immigrants
sur dix travaillant comme ingénieurs en logiciels sont
arrivés au Canada entre 1996 et 2001. Ces chiffres
laissent supposer que la politique adoptée au Canada
en 1997, qui avait pour but de faciliter l’entrée
dans ce domaine aux travailleurs immigrants, a eu les résultats
souhaités.
Les ingénieurs en logiciels avaient la rémunération
médiane la plus élevée (59 900 $) de
tous les travailleurs en TI, et plus du tiers gagnait au moins
75 000 $ en 2000.
Les femmes immigrantes représentaient plus de 8 %
des travailleurs en TI. Même si elles constituaient
le groupe le moins représenté, leur proportion
dans les professions des TI était comparable à
celle de l’ensemble des professions (9 %).
Leur présence dans les professions des TI était
similaire à celle des femmes dans l’ensemble
de la population. Près d’un immigrant sur deux
travaillant comme évaluateur de logiciels et de systèmes
informatiques en 2001 était une femme, tout comme deux
analystes de bases de données sur cinq et un concepteur
Web sur trois.
Résumé
En 2001, les professions des technologies de l’information
représentaient près de 3 % de l’emploi
total au Canada. Les travailleurs de ce domaine sont relativement
jeunes et très scolarisés. En 2001, les spécialistes
en TI avaient en moyenne un revenu d’emploi plus élevé
et de moins longues heures; un moins grand nombre d’entre
eux travaillaient de façon autonome.
Les femmes représentaient plus du quart des spécialistes
en TI en 2001 — soit quatre analystes de bases de données
sur dix et le tiers des concepteurs Web. Il s’agissait
toutefois de professions relativement peu rémunérées.
Les concepteurs et développeurs Web, par exemple, effectuaient
des heures relativement plus longues et avaient une rémunération
médiane plus faible que les autres professions des
TI.
Les immigrants récents étaient fortement représentés
dans les professions des TI. Près de la moitié
des ingénieurs en logiciels étaient des immigrants,
dont la majorité sont arrivés au cours de la
deuxième moitié des années 90.
Documents consultés
BOWLBY, G. et S. LANGLOIS. « Prospérité
et débâcle de la technologie de pointe »,
L’emploi et le revenu en perspective, no 75-001-XPF
au catalogue de Statistique Canada, volume 14, no 2, été
2002, p. 9 à 15.
MORISSETTE, R., J. MYLES et G. PICOT. L’inégalité
des gains au Canada : le point sur la situation, Direction
des études analytiques, série de documents de
recherche no 60, no 11F0019 au catalogue de Statistique Canada,
1993.
Études spéciales récemment
parues
Notes
* Reproduit de L’emploi et le revenu en
perspectives, no 75-001-XPF au catalogue de Statistique Canada,
automne 2003.
|
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