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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Août 2005

Conditions économiques actuelles

Tableau sommaire - Indicateurs principaux

Vue générale*

Imitant l’emploi, la production a pressé le pas au printemps. Les mines ont mené le mouvement et laissé derrière plusieurs perturbations de l’offre au cours de l’hiver. L’essor des produits de base a fait monter en flèche les investissements en construction non résidentielle dans l’Ouest canadien. Les ménages ont fait relâche dans leurs dépenses en mai, bien que les ventes d’habitations et d’automobiles se soient à nouveau redressées en juin.

Au deuxième trimestre, les investissements en construction non résidentielle ont progressé de 2,6 % grâce à des dépenses records en Alberta et en Colombie-Britannique (hausses respectives de 13 % et 19 %). La prolifération de nouveaux chantiers de projets industriels, d’immeubles à bureaux et de centres commerciaux s’est traduite par une croissance à deux chiffres de l’emploi dans les services professionnels, techniques et scientifiques de ces provinces. Ce groupe d’industries comprend notamment les services architecturaux et juridiques dont ont besoin les entreprises pour former leurs plans d’expansion. En revanche, les investissements ont chuté dans les provinces centrales, phénomène qui s’explique par une baisse de la construction industrielle.

Les cours des produits de base ont atteint un nouveau sommet surtout à cause du pétrole brut et des métaux. Les gains à deux chiffres relevés dans ces secteurs ont fait amplement monter les cours boursiers une fois de plus. Malgré la cherté des produits de base et un taux de chômage qui se situe à son plus bas niveau en 30 ans, il n’y a eu dans la dernière année ni montée des prix à la consommation ni élévation du revenu horaire moyen.

Selon l’indicateur avancé, la forte croissance devrait se maintenir au second semestre. L’indice sera encore plus solide au moment de tenir compte en juillet d’une importante révision à la hausse de l’indice américain (voir les deux figures plus bas). Aux États-Unis, l’indicateur avancé a décru au cours de la dernière année, bien que le PIB ait continué à croître à un rythme soutenu de près de 1 % au deuxième trimestre. Le gros de la faiblesse constatée est imputable à une courbe plus raide des rendements, puisque la Réserve fédérale américaine a relevé les taux à court terme de leurs minima records et que les rendements obligataires se sont affaiblis. Le Conference Board, qui calcule l’indice américain, a modifié cette variable de sorte que des valeurs négatives ne soient enregistrées que lorsque les taux à court terme dépassent effectivement les taux à long terme. C’est ainsi que l’indice avancé d’ensemble a dû être fortement révisé à la hausse dans la dernière année. Dans son propre indice, Statistique Canada se reporte à la masse monétaire par opposition à la courbe des rendements.

Marché du travail

L’emploi a plafonné en juillet après avoir fortement augmenté au deuxième trimestre. La population active s’est légèrement accrue, mais son taux de progression d’une année à l’autre reste sous la barre de 1 %. L’effet en a été de faire remonter le taux de chômage en juin de son plus bas niveau en 30 ans et de le porter à 6,8 %.

L’emploi a été stationnaire dans l’ensemble, mais on peut noter un fort déplacement entre les biens et les services. Dans les industries de biens, l’emploi a diminué de 1 %. Les pertes ont été omniprésentes sauf dans le secteur agricole. Le secteur de la fabrication s’est révélé particulièrement faible : l’emploi y était inférieur d’environ 5 % à sa valeur de juillet 2004. Quant à l’industrie de la construction, elle a renoncé à la plupart de ses gains du mois précédent. Les services étaient là pour compenser cette faiblesse, plus particulièrement le commerce et les transports.

En Ontario, le nombre d’emplois a diminué de 20 000 en juillet et le taux annuel de croissance de cet indicateur a été ramené à 1 %. On peut voir que la ligne de démarcation entre les régions présentant respectivement des taux de croissance supérieurs et inférieurs à la moyenne d’une année à l’autre s’est déplacée de la rivière des Outaouais vers la frontière manitobaine. La Colombie-Britannique dominait toujours au tableau des gains, bien que les services aux entreprises y aient marqué un temps d’arrêt en juillet. L’emploi a un peu repris dans les Prairies, notamment dans le commerce à la suite d’un essor des ventes au détail au premier semestre. Au Québec enfin, l’emploi a été soutenu par les services qui ont fait contrepoids à un secteur de la fabrication où l’emploi a fortement baissé.

Indicateurs avancés

L’indicateur avancé a progressé de 0,3 % en juin, soit au même taux qu’en mai. Les dépenses intérieures ont continué de se raffermir, renforcées par le logement qui a bondi en juin. Six des dix composantes ont progressé, une de moins qu’en mai, alors que le secteur de la fabrication a perdu de sa fermeté des derniers mois. En tout, trois composantes ont diminué et une était inchangée. La baisse de l’indicateur avancé des États-Unis s’est accentuée, mais l’économie américaine demeure ferme. Sans l’indicateur avancé des États-Unis, celui du Canada aurait progressé de 0,6 %.

Après être entré en terrain positif en mai pour la première fois en près d’un an, l’indice du logement a bondi de 2,6 % en juin, sa progression la plus forte depuis juin 2004. La construction de logements en copropriété demeure l’élément le plus ferme par type de marché. En mai, ce segment était le seul en hausse par rapport à la même période l’an dernier. Presque le tiers des condominiums au pays se construisait à Vancouver, en Colombie-Britannique. C’est également l’Ouest du pays qui expliquait le nouveau sommet atteint par les ventes de maisons existantes en juin.

Malgré le boom de la construction neuve, les prix sont pourtant demeurés bien en laisse, un indice de l’équilibre entre l’offre et la demande. Les coûts sont contenus par le prix des terrains dont la progression n’était qu’une infime fraction de celle enregistrée lors du boom de la fin des années 1980 (4,2 % contre 26,2 % en 1989). De plus, les salaires dans cette industrie ont moins augmenté que dans toutes les autres depuis dix ans. Les prix des matériaux, le bois en particulier, sont demeurés faibles en raison des restrictions sur les exportations de bois d’œuvre.

L’expansion des nouvelles commandes dans la fabrication a été interrompue par la baisse de l’équipement de transport, particulièrement l’aéronautique, un secteur très volatil sur une base mensuelle. Si on exclut cette industrie, les nouvelles commandes sont demeurées tout près de leur sommet enregistré en janvier. Un autre indice de la forte tendance dans ce secteur est que la demande de travail a pu conserver son gain enregistré en mai. De plus, le taux d’utilisation était à un niveau record depuis 1987 au premier trimestre, alors que plusieurs industries liées à l’investissement fracassaient de nouveaux records (machines et minéraux non métalliques) ou s’en approchaient de très près (bois et produits faits en métal). L’emploi dans les services commerciaux a repris son mouvement de hausse après sa pause en mai.

Les actions liées à l’énergie et aux biens de consommation sont principalement à l’origine de la progression de l’indice boursier.

L’indicateur avancé américain continue de baisser rapidement (-0,3 %), en grande partie en raison de la courbe de rendement. Les utilisateurs doivent prendre note que le US Conference Board corrige en juillet son calcul de la courbe de rendement afin de réduire son impact excessif sur l’indice d’ensemble américain.

Production

En mai, le PIB réel a égalé son gain de 0,3 % réalisé en avril et l’économie est revenue au régime de croissance qu’elle avait adopté vers la fin de 2004 avant de s’enliser en février et mars. Les mines ont mené le mouvement, contribuant pour près du quart à toute la progression de la production dans les deux derniers mois, bien que leur part du PIB ne soit que de 3,6 %. Dans le secteur minier, les chefs de file ont été le diamant, la potasse, l’uranium et l’exploration pétrolière et gazière. La construction non résidentielle s’est affermie un sixième mois de suite; les travaux d’ingénierie étaient en hausse un septième mois d’affilée.

Cette remontée de la production minière s’opère après près d’un an d’une production languissante malgré des prix en plein essor. Le décalage tient à divers facteurs : incendies ayant perturbé l’exploitation des sables pétrolifères, grèves dans les mines, intempéries peu propices aux forages pétroliers, etc. Ces problèmes n’avaient pas tous été surmontés en mai. Dans l’industrie des sables pétrolifères, on ne reviendra pas à une situation de pleine production avant septembre. Dans l’industrie du minerai de fer, il y a eu une grève qui ne devait pas se régler avant la fin du mois. Avec les mesures en cours de solution de ces problèmes et la mise en exploitation du gisement de nickel de Voisey Bay cet hiver, on peut s’attendre à de nouveaux gains importants de la production minière au second semestre. À 84,7 % d’utilisation de leur capacité dans les premiers mois de 2005, les mines étaient le secteur le plus à même d’exploiter les capacités excédentaires pour absorber une production en forte croissance.

Dans la dernière année, une production de gaz naturel qui évoluait légèrement vers le bas a nui au secteur minier. La production pétrolière s’est élevée grâce à des sources non classiques comme celle des sables pétrolifères; la production gazière avait culminé, elle, en 2003 malgré des prix élevés qui se maintenaient. Pour répondre à une demande croissante, les exploitants gaziers ont augmenté leurs importations et se sont mis en quête de nouvelles sources d’approvisionnement comme le méthane du charbon.

Quant à la production manufacturière, elle se rétablissait toujours progressivement d’un léger recul au premier trimestre. Dans le secteur de la fabrication, les industries de ressources ont frayé la voie, notamment l’industrie des métaux. Les constructeurs automobiles ont mis fin à un dérapage de trois mois et, dans le secteur des TIC, la production a lentement augmenté. Enfin, le secteur du textile et du vêtement a encore vu sa production rétrécir rapidement.

Dans les services, la production s’est accrue de 0,2 % à la suite d’un fort gain relevé en avril, mois de règlement d’un certain nombre de grèves en éducation. Les services professionnels ont dominé au tableau de la croissance, plus particulièrement en Alberta et en Colombie-Britannique où l’emploi dans cette industrie a respectivement gagné 11 % et 19 % depuis le printemps dernier. Dans les services immobiliers, l’activité est demeurée florissante grâce à la fermeté du marché de l’habitation. L’industrie des transports a été soutenue par une sixième hausse consécutive de la production dans le transport aérien. Chez les transporteurs aériens, on est revenu aux niveaux de production antérieurs au 11 septembre et on frôle le record de tous les temps. Enfin, les dépenses de consommation se sont faites plus modestes après un démarrage en trombe en 2005.

Demande des ménages

En mai, ce qui avait été une croissance vive des ventes au détail depuis le début de l’année a été interrompu par une baisse de 1,2 % en volume. Il reste que presque toute cette perte tient au ralentissement des ventes d’automobiles. Ce mouvement de faiblesse s’est renversé en juin, même avant que les exploitants automobiles nord-américains n’aillent consentir à l’ensemble de la clientèle les remises réservées jusque-là à leurs travailleurs.

Les résultats ont été inégaux pour la demande qui s’attache aux autres biens durables : il y a eu des gains pour les ordinateurs et, en contrepartie, des pertes pour les meubles, les appareils électroménagers et les produits de divertissement domestique. Des hausses de prix et un printemps frais ont amorti la demande de vêtements. Par ailleurs, la baisse du prix de l’essence a contribué à une montée en flèche de la consommation de biens non durables. Si on tient compte des ventes d’électricité et des autres ventes hors détail, on constate que la masse des dépenses de consommation en biens n’a guère évolué ces deux derniers mois.

Les mises en chantier ont progressé de 7 % en juin pour se situer à un niveau annuel de 237 200 logements, le plus haut depuis le début de 2005. Tout le mouvement a été concentré dans le secteur des logements multifamiliaux, favorisé par la vigueur du marché de la copropriété à Vancouver et à Toronto. Les mises en chantier de logements unifamiliaux ont été stables à un niveau approximatif de 100 000 logements malgré les inondations qui ont eu un effet d’amortissement sur les mises en chantier en Alberta. En juin, les ventes d’habitations neuves ont ralenti un cinquième mois de suite, d’où un allégement des pressions à la hausse s’exerçant sur les prix de l’habitation neuve. Sur le marché de la revente, les ventes se sont élevées un cinquième mois de suite, ce qu’on doit avant tout à des gains en Alberta et en Colombie-Britannique.

Commerce de marchandises

Des importations en forte progression et des exportations en plein marasme ont resserré l’excédent commercial en mai. La contraction de l’excédent au compte de l’énergie avait tout d’un phénomène temporaire, puisque les cours pétroliers se sont redressés à l’été et que les difficultés créées par les perturbations de l’exploitation des sables pétrolifères et de la production extracôtière ont été aplanies. Les importations se sont accrues de 2,3 % avec surtout un bond de la demande pétrolière des raffineries. Joint à un taux de change réduit au printemps, ce facteur a contribué à pousser en hausse les prix à l’importation en mai. On ne voit pas la fin de la demande vorace que manifestent les entreprises canadiennes pour les machines et le matériel.

Les machines et le matériel ont constitué la meilleure source de croissance des importations, gagnant du terrain un sixième mois de suite pour porter toute la croissance depuis novembre 2004 à un niveau de près de 10 %. L’appareillage d’excavation et de forage a dominé au tableau des gains, compensant une perte temporaire dans le cas des aéronefs. Une industrie florissante de la construction au Canada a aussi attiré 10 % de plus d’importations de produits forestiers sous forme de revêtements, de planchers et de portes de bois. Un autre secteur où le Canada hérite d’un franc excédent mais où les importations sont en croissance est celui du gaz naturel. Depuis le début de l’année, les importations sont en hausse de 47 %, car l’offre proprement canadienne a cessé de croître ces deux dernières années. C’est ce qui devait inciter les exploitants albertains à faire plus de travaux d’exploration et de mise en valeur du méthane du charbon.

La demande de consommation à l’importation a continué à croître, notamment en produits pharmaceutiques et en articles de lecture. L’automobile a été la grande source de faiblesse de la demande à l’importation, plus particulièrement les pièces.

Les exportations ont fait un pas en arrière de 0,5 % après des pas en avant consécutifs. À l’exportation, les automobiles et les biens de consommation ont été les seuls éléments en progression. La baisse temporaire des cours pétroliers a amorti les exportations énergétiques. La diminution des prix a aussi abaissé les revenus tirés des exportations de produits de métal et de bois. Quant aux machines et au matériel, ils ont été ralentis par un recul dans l’industrie instable des aéronefs. Enfin, les produits agricoles ont été stimulés à l’exportation par de forts gains qui se maintiennent pour les viandes de transformation. Il s’agit d’un secteur où les prix se sont rapidement élevés depuis que les États-Unis ont fermé leur frontière aux bovins sur pied du Canada.

Prix

De mai à juin, l’IPC a monté de 0,2 %, effaçant une perte du même ordre en mai et laissant le taux annuel d’inflation pour ainsi dire inchangé à 1,7 %. Le gros du redressement des prix est attribuable à l’essence en remontée après avoir été nettement en descente en mai.

Par ailleurs, les prix des biens durables et semi-durables ont diminué; ils se situent aujourd’hui sous leurs niveaux de juin 2004. Dans le cas des biens durables, les facteurs qui ont joué sont les remises consenties à l’achat d’automobiles (mouvement qui s’est amplifié en juillet) et les baisses habituelles de prix des ordinateurs et des produits électroniques. Le vêtement a aidé à entraîner à la baisse le coût des biens semi-durables. Les aliments étaient en renchérissement avant même que la réouverture de la frontière américaine à nos bovins ne détourne les approvisionnements vers notre voisin du sud. Quant aux prix de l’habitation, ils étaient toujours en hausse à un taux annuel d’environ 5 %. Les tarifs du transport aérien sont également en hausse mensuelle, mais ils n’ont guère varié depuis 2004 malgré l’augmentation du prix des carburants et la diminution du nombre de transporteurs aériens.

Les cours des produits de base évoluaient toujours en hausse en juillet, mais le renchérissement de ce mois se limitait en majeure partie à l’énergie. Les cours du brut ont une fois de plus franchi le cap des 60 dollars américains le baril, tandis que le gaz naturel atteignait un nouveau sommet pour l’année avec une vague de chaleur qui déferlait sur le gros des territoires américain et sud-ontarien et faisait monter la demande d’électricité à des niveaux records. Les cours des métaux sont restés élevés et le cuivre a éclipsé son record de 1988. Le prix du blé n’a pu ajouter à son gain du mois dernier malgré l’âpreté des sécheresses qu’ont connues la plupart des régions d’Europe et l’Australie. Les prix des bovins ont remonté à la suite de la reprise des exportations vers les États-Unis. Les prix des produits fabriqués hors énergie ont fléchi en mai et en juin lorsque le taux de change s’est redressé après son léger dérapage au printemps.

Marchés financiers

Au Canada, les taux d’intérêt ont été stables et sont toujours inférieurs à leurs valeurs du début de l’année malgré un neuvième relèvement consécutif du « taux des fonds fédéraux » aux États-Unis. Le dollar canadien n’en a pas moins pris de la valeur par rapport au dollar américain un troisième mois de suite.

Devant la faiblesse des taux d’intérêt, les investisseurs ont délaissé le marché monétaire un quatrième mois d’affilée en juin. Le marché boursier était une des destinations de leurs fonds; la bourse de Toronto a gagné 6 % pour porter à près de 10 % sa hausse globale depuis avril. Les métallifères et les actions liées à l’énergie sont demeurées les chefs de file de ce ralliement boursier avec des gains à deux chiffres un deuxième mois de suite.

Économie régionale

L’Ouest canadien maintient son avance sur le reste du pays quant à la croissance de la demande. Alors que les ventes au détail ont baissé de façon maquée dans le reste du pays, dans les Prairies, elles gagnaient encore presque un point de pourcentage, et elles demeuraient essentiellement stables en Colombie-Britannique. Si des inondations ont contribué à faire légèrement baisser les mises en chantier de leur sommet de l’année enregistré en mai, le nombre de maisons existantes vendues fracassait encore un record. Près de 40 % des ventes de maisons existantes pour l’ensemble du pays ont eu lieu en Colombie-Britannique et dans les Prairies durant la première moitié de l’année. Dans le non résidentiel, les permis de bâtir ont presque doublé par rapport à l’an dernier.

Les livraisons ont conservé leur forte croissance d’avril en Alberta qui explique aussi la plus grande partie de la progression nationale des livraisons depuis décembre. L’Alberta continue d’accaparer la plupart des revenus tirés de la croissance des exportations canadiennes. Elle consolide au deuxième trimestre ses gains des premiers mois avec de nouvelles progressions de l’énergie, des biens d’investissement et des produits de la viande.

En Colombie-Britannique, c’est plutôt la fermeté de la demande intérieure qui soutient les livraisons. Les livraisons mettent fin à deux mois de baisse. Les industries de biens de construction et des machines ouvrent la marche dans cette croissance. Les produits d’exportations la ferment avec la faiblesse des produits forestiers. La baisse des livraisons de pâte se poursuit vers la Chine. Depuis quelques années, la Chine importe du reste du monde presque autant de rebuts de papier et de carton (dont la moitié de ses besoins d’importations des États-Unis) que de pâte, ce qui défavorise les exportations canadiennes de pâte. La Chine a beaucoup investi dans de nouvelles technologies qui permettent le recyclage de ces matières.

À l’opposé de l’Ouest du pays, les livraisons reprennent leur mouvement de baisse au centre du Canada. En Ontario, elles diminuent de 0,7 %. Elles avaient progressé en avril, mais ont reculé de 5 % depuis janvier. Ceci traduit la faiblesse des exportations alors que cette province est la seule région du pays à enregistrer un recul jusqu’à maintenant cette année par rapport à l’an dernier. La faiblesse est restreinte au secteur du papier et de l’automobile mais ces secteurs dominent : ils constituent seulement trois des quatre marchandises en baisse parmi les premiers 25 produits d’exportation, mais comptent pour environ 40 % de l’ensemble des exportations de la province.

Dans l’automobile, ce sont les exportations de petites cylindrées qui baissent le plus en terme de pourcentage par rapport à 2004, soit de 20 % (en chiffres annualisés) contre 5 % pour les plus grosses. Même si en 2005, il n’y a plus que deux voitures exportées sur dix qui sont de petites cylindrées (contre un rapport presque à égalité il y a quinze ans), ce segment explique près de la moitié de la baisse en 2005. L’arrivée d’une nouvelle usine Toyota ravivera la production de petites cylindrées. Les ventes des nombreuses grosses cylindrées aux États-Unis étaient soutenues par des rabais toujours plus alléchants des constructeurs nord-américains, dont des remises sur les prix de l’essence.

Toujours en Ontario, la demande intérieure est partagée entre un recul marqué des ventes au détail qui reprennent leur mouvement de baisse (-2,6 %) amorcé l’automne dernier et la fermeté de l’investissement. Du côté de l’investissement résidentiel, les mises en chantier ont bondi à leur niveau le plus élevé depuis le sommet de février 2003, un niveau qui n’avait été dépassé auparavant qu’une fois au début des années 1970. La construction a trouvé preneur alors que les stocks d’invendus n’ont pas beaucoup bougé. Même si la croissance des permis de bâtir non résidentiels demeure sous la croissance nationale, ils n’en ont pas moins augmenté de plus de 20 % jusqu’à maintenant cette année par rapport à l’an dernier.

La conjoncture s’affaiblit au Québec. C’est en grande partie à cause du secteur volatil des aéronefs que les livraisons ont baissé. Les exportations ont conservé leur tendance positive. La demande intérieure plonge cependant : la forte baisse des ventes au détail (-1,3 %) survient alors que l’emploi a reculé de 0.5 % depuis janvier (il n’y a que dans les provinces de l’Atlantique où l’emploi a également reculé); les permis de bâtir non résidentiels ont renversé leur croissance des deux dernières années, en baisse de 11 % cette année avec la fin de plusieurs grands chantiers.

Économies internationales

Aux États-Unis, le PIB réel s’est élevé de 0,8 % au deuxième trimestre, à peu près autant qu’au premier. Les investissements des entreprises et les dépenses des ménages (plus particulièrement en habitations et en automobiles) ont continué à croître rapidement; le bilan commercial s’est amélioré avec des exportations en hausse et un volume des importations en baisse (bien que le renchérissement des hydrocarbures ait alourdi la facture nominale des importations). Il n’y a qu’une contraction des stocks qui ait nui à la croissance.

En juin, on ne relevait aucun signe de ralentissement. Les ventes d’habitations ont établi un nouveau record avec une culmination de la croissance des ventes au détail depuis le début de l’année, alors que la production industrielle offrait ses meilleurs résultats depuis février 2004. Signalons aussi une certaine réduction des déficits commercial et budgétaire.

En juin, les ventes ont crû de 3 % sur le marché de la revente pour se situer à leur plus haut niveau de l’histoire. L’essor de la demande a fait que les prix de l’habitation l’emportent de 15 % sur leur valeur d’il y a un an; c’est leur plus forte hausse en 25 ans. La vigueur des ventes d’habitations neuves a gardé les mises en chantier résidentielles au niveau des deux millions de logements un troisième mois de suite, en hausse de 10 % depuis l’an dernier. D’une année à l’autre, le carnet de logements autorisés mais dont la mise en chantier n’avait pas démarré était en progression de 19 % en juin, d’où l’impression que les pénuries se faisaient plus présentes dans l’industrie de la construction.

Les ventes au détail ont fait un bond de 1,7 %. Leur gain de 10 % depuis juin 2004 est le plus imposant depuis le début de l’année. Les ventes d’automobiles ont prédominé à ce tableau, car la GM a battu les records de vente avec les remises à son personnel désormais étendues à toute la clientèle. Pour les ventes hors industrie de l’automobile, la progression a été solide à 0,7 %. La consommation d’essence a fait un bond de 2 % en dépit d’une légère majoration de son prix. Le temps clément a fait monter de 1 % les ventes de vêtements et les produits liés à l’habitation sont demeurés fort en demande.

Des chaleurs hors saison ont fait monter en flèche (7 %) la production d’électricité en juin, ce qui devait mener à une hausse de 0,9 % de la production industrielle. La météo a établi de nouveaux records en juillet. Les fabricants ont aussi eu droit à un solide gain de 0,4 %, autant qu’en mai. Les usines de production automobile étaient en redressement tant en mai qu’en juin et les producteurs de matériel destiné aux entreprises ont continué à progresser comme avant. Enfin, les nouvelles commandes de biens d’équipement se sont encore affermies en juin.

Aux États-Unis, le double déficit s’est amélioré. Le déficit mensuel du commerce s’est contracté de 1,6 milliard de dollars pour s’établir à 55,3 milliards de dollars en mai, quoique cet allégement s’explique en partie par une baisse temporaire du prix des hydrocarbures. Dans les neuf premiers mois de l’exercice 2005, l’autre déficit, celui du gouvernement fédéral, a régressé de 24 % (77 milliards de dollars) par rapport à 2004 grâce à une vive croissance des recettes de l’État. Le produit de l’impôt sur le revenu des particuliers a augmenté de 16 % (partiellement grâce aux paiements sur gains de capital). Le produit de l’impôt des sociétés a gagné 41 % en partie parce que les déductions d’amortissement accéléré de l’an dernier ont pris fin. Par ailleurs, les dépenses, militaires et autres, se sont élevées de 7 %.

Dans la zone de l’euro, la production industrielle a décru en mai à cause de baisses dans le secteur de la fabrication. Les nouvelles commandes ont cédé tout le terrain conquis le mois précédent et seuls les produits chimiques et électroniques ont présenté de légers gains. Les dépenses de consommation ont remonté en mai et le taux de chômage a fléchi à 8,8 %. En juin, le taux annuel d’inflation a augmenté à 2,1 % à cause de l’habitation, de l’alcool, du tabac et des transports.

En Grande-Bretagne, le PIB réel a crû de 0,4 % au deuxième trimestre, s’en tenant à son rythme du premier trimestre. À 1,7 %, c’est le rythme annuel de progression le plus lent en 12 ans. La production manufacturière était toujours décroissante, régressant de 0,7 % après un fléchissement de 0,9 % en début d’année. Quant au secteur des services qui n’a cessé de croître ces dernières années, il a vu son taux de progression tomber de 0,7 % à 0,6 % au premier trimestre. Signalons enfin que les dépenses de consommation ont un peu repris en mai même dans un contexte d’inflation lente.

En Allemagne, la production a décru en mai après de légers gains les deux derniers mois. Les nouvelles commandes étaient cependant en relance, soutenues par le renforcement de la demande extérieure en raison de la faiblesse persistante de l’euro. Les dépenses de consommation se sont élevées une troisième fois cette année.

En France, la production industrielle s’est légèrement redressée en mai, offrant son premier gain mensuel depuis janvier. Les nouvelles commandes ont fait un bond qui faisait plus qu’effacer le recul du mois précédent. Une demande extérieure en croissance a stimulé les exportations et les consommateurs se sont mis à délier les cordons de la bourse.

Au Japon, les exportations se sont accrues en volume en juin pour la première fois en trois mois, la demande américaine d’automobiles et d’appareils de télécommunication faisant un bond en avant. La demande émanant de l’Asie était toujours en décroissance, mais plus lentement, alors que les exportations vers l’Europe se contractaient vivement, victimes de taux de croissance plus faibles dans cette région du monde. Les importations sont demeurées à des niveaux élevés, poussées en hausse par le renchérissement du pétrole, d’où une nouvelle réduction de l’excédent commercial.

En Chine au deuxième trimestre, l’économie a crû de 9,5 % d’une année à l’autre, ce qu’elle doit à la fermeté des investissements et des exportations. Les investissements des entreprises ont repris après un ralentissement vers la fin de 2004; ils ont progressé de 27 % au premier semestre, tout en restant en deçà des taux de culmination des premiers mois de 2004. Le gouvernement a freiné les investissements par une combinaison de politiques foncières et fiscales, de limites de prêts imposées aux établissements bancaires et de majorations de taux d’intérêt. Les exportations se sont élevées de 30 % au premier semestre par rapport à la période correspondante de 2004. Les importations ont encore ralenti, car les fabricants étaient de plus en plus en mesure de produire du matériel qu’ils devaient auparavant se procurer à l’étranger.

En Thaïlande, la production s’est contractée de 0,6 % au premier trimestre. C’est la première fois qu’elle fléchit en quatre ans, car la sécheresse a nui à la production alimentaire et le tsunami de décembre dernier ne cesse d’effaroucher les touristes. Le PIB avait crû de 1,5 % au quatrième trimestre de 2004. Le renchérissement du pétrole a engendré en avril le plus imposant déficit mensuel du commerce en neuf ans et la facture des combustibles du pays a fait un bond de 63 %.

En Corée du Sud, l’économie a crû de 1,2 % au deuxième trimestre après un gain de 0,4 % au premier, les dépenses de consommation ayant repris dans un contexte de faiblesse des taux d’intérêt et d’allégements fiscaux. Les investissements des entreprises ont également été fermes, tandis que les exportations fléchissaient pour la première fois en quatre ans par suite de l’affaiblissement de la demande extérieure de produits issus de la technologie.


Note

* Basée sur les données disponibles le 5 août; toutes les données sont en dollars courants, sauf indication contraire.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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