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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Août 2004

Conditions économiques actuelles

Tableau sommaire - Indicateurs principaux

Vue générale*

Ces derniers mois, on a assisté à une accélération de la production et de l’emploi, bien que l’économie américaine ait ralenti au deuxième trimestre. Tant au Canada qu’aux États-Unis, la croissance a eu pour moteur non plus les dépenses de consommation mais les dépenses des entreprises. Toutefois, notre pays avait en plus l’atout d’un secteur des ressources naturelles en plein essor.

On relevait aussi plus de signes que les entreprises se mettaient à multiplier les dépenses après avoir constitué une immense trésorerie au cours des derniers trimestres. L’épargne des entreprises s’est chiffrée à 69 milliards dans les 12 mois se terminant au premier trimestre. Les bénéfices ont atteint de nouveaux sommets, mais les immobilisations des entreprises n’ont progressé que de 1,2 % dans la même période, les stocks ont été réduits après le mouvement de stockage de l’été dernier et l’emploi a monté de moins de 1 % dans le secteur privé de janvier à mars.

Au deuxième trimestre, les entreprises ont commencé à presser nettement le pas dans leurs dépenses. Les importations de machines et de matériel ont fait un bond de 14 % en mai, présentant leur meilleur gain en deux décennies et ajoutant à leur gain d’avril. L’essor de la demande a été généralisé; celle-ci a marqué sa plus forte avance dans le secteur pétrolier où, après un long mouvement de décroissance, des prix record ont stimulé les travaux d’exploration et de mise en valeur. Les autres dépenses en construction non résidentielle ont également repris en avril et mai. Par ailleurs, il s’est créé 57 000 emplois (hausse de 0,5 %) dans le secteur privé depuis mars.

Les entreprises se disent aussi plus satisfaites du contrôle exercé sur leurs stocks : dans une proportion de 14 %, les fabricants ont dit que leurs stocks étaient trop abondants en juillet comparativement à 24 % il y a un an. La satisfaction à l’égard des commandes se trouvait à un maximum en quatre ans, et les entreprises ont signalé comme grande difficulté une pénurie de matières premières, plus particulièrement de métaux. Les importations de machines et de matériel ont augmenté malgré le renchérissement de l’outillage depuis le début de l’année. La valorisation du dollar canadien à l’été devrait exercer de nouvelles pressions à la baisse sur les prix de ces importations (qui ont décru de 12 % en 2003 lorsque le dollar s’est envolé). Il reste que la valorisation du dollar commençait à comprimer les prix reçus par les fabricants à la suite de cinq hausses consécutives en début d’année.

Marché du travail

En juillet, l’emploi a progressé de 0,1 % après avoir offert de solides gains trois mois de suite. Toute l’augmentation est venue de l’emploi à temps partiel. Quant à l’emploi à plein temps, il s’est contracté de 0,3 % pour accuser sa première baisse depuis août dernier. D’août 2003 à juillet 2004, il a gagné 2,7 % au total. Comme la population active a un peu rétréci après plus d’une année de croissance presque ininterrompue, le taux de chômage a légèrement fléchi, atteignant 7,2 %. Cette diminution de la population active était concentrée chez les jeunes, alors que, dans le cas des 55 ans et plus, on notait un afflux sur le marché du travail.

Le gros du ralentissement de la croissance de l’emploi a eu lieu dans le secteur public, où le recul a été de 1 % à cause des secteurs de la santé et de l’éducation. En revanche, l’emploi a présenté son meilleur gain de l’année dans le secteur privé sur une lancée qui s’était amorcée au deuxième trimestre après une baisse au premier. La construction a mené le mouvement une fois de plus, portée par un marché de l’habitation qui bat son plein. L’emploi manufacturier a hâté le pas comme il ne l’avait pas encore fait depuis son marasme de 2003. Les services aux entreprises ont aussi connu une reprise de l’emploi, autre indice d’une progression des dépenses des entreprises.

Sur le plan régional, les résultats de juillet ont été inverses de ceux de juin avec les plus beaux progrès à l’est de la rivière des Outaouais et des notes plus faibles pour l’Ouest canadien. Avec une hausse de 5 %, Terre-Neuve-et-Labrador a dominé au tableau de la croissance de l’emploi dans la région de l’Atlantique, soutenu par les investissements dans le secteur des ressources. L’emploi a été vigoureux en construction dans tout le pays, mais le Québec a affiché le gain le plus important. En Ontario, des augmentations en fabrication ont eu pour contrepoids des diminutions dans l’industrie tertiaire. Il n’y a pas eu de contrepoids semblable dans l’Ouest canadien, où l’emploi a simplement fléchi.

Indicateurs avancés

L’indicateur avancé s’est accru de 1,1 % en juin, un taux semblable à celui de 1,2 % atteint en mai. Il s’agit de ses meilleures progressions depuis le printemps de 2002. Neuf composantes sur dix étaient toujours en hausse. Les mêmes composantes qu’en mai, soit le logement et l’indicateur avancé des États-Unis, ont continué de dominer la croissance globale. Les trois composantes de la fabrication poursuivent leur reprise en unisson.

L’indice des dépenses en logement demeure un pilier de fermeté avec une hausse de 3 % en juin, la plus forte en quatre mois, alors que l’Ouest rejoint le centre du pays pour appuyer la croissance. Les Prairies voient ainsi à leur tour les mises en chantier briller, en hausse de 17 %, talonnant un sommet de 25 ans. Pendant ce temps, en Colombie-Britannique, les ventes de maisons existantes ont atteint leur plus haut niveau jamais enregistré au deuxième trimestre, en hausse du quart par rapport à la même période l’an dernier.

Propulsées par l’effervescence dans le logement, les dépenses en biens et articles ménagers se sont aussi accélérées pour le troisième mois d’affilée (1,1 %). La force renouvelée de la demande des ménages en logement et en biens ménagers reflète les faibles taux d’intérêts au moment où l’emploi reprend. La poussée est particulièrement forte en Alberta et en Colombie-Britannique, où les industries des ressources bénéficient de la forte demande sur le marché des marchandises.

L’indicateur avancé des États-Unis a enregistré une treizième progression mensuelle d’affilée. La croissance était également étendue tout comme au Canada alors que neuf des dix composantes ont augmenté. La remontée était accompagnée d’un rebondissement de nos exportations vers les États-Unis. La hausse était partagée entre les ressources, en particulier le bois – puisque la construction est une force dominante aux États-Unis – et l’automobile.

L’extension de la croissance de la demande finale renforce la remontée de la fabrication. L’effet est particulièrement visible sur le ratio des livraisons aux stocks qui a enregistré huit progressions d’affilée, lui permettant de rattraper tout le terrain perdu au cours des trois dernières années. Les nouvelles commandes ont enregistré une deuxième hausse consécutive après une baisse d’un mois. Les fabricants ont répondu à leurs plus grands besoins de main-d’œuvre en accroissant la durée hebdomadaire de travail.

L’emploi dans les services est la seule composante qui demeure en baisse, pour un cinquième mois d’affilée. La faiblesse s’explique notamment par les industries de la restauration et de l’hébergement, au moment où le nombre de voyageurs en provenance de l’étranger, en particulier des États-Unis a diminué.

Production

En volume, le PIB s’est accru de 0,3 % en mai, après avoir progressé de 1 % dans l’ensemble les trois mois précédents. Le gain des trois derniers mois était le plus imposant en plus de deux ans, abstraction faite du redressement qui avait suivi la panne d’électricité l’an dernier. La recrudescence de la croissance du PIB avait été signalée par l’indicateur avancé depuis l’automne dernier. Les grands facteurs de croissance ont été le secteur des ressources, l’habitation et la reprise consécutive à des grèves de fonctionnaires en avril.

L’énergie et l’extraction minière ont encore formé le peloton de tête dans un secteur des ressources en plein essor. La production pétrolière et gazière a marqué une nette avance un deuxième mois de suite grâce aux exportations de gaz naturel. Les gains récemment réalisés dans le secteur pétrolier ont aiguillonné les travaux d’exploration et de mise en valeur au deuxième trimestre après des rigueurs hivernales qui avaient paralysé les forages au début de l’année. Les mines métalliques ont relevé leur production un troisième mois de suite; une production en hausse dans l’industrie du diamant a fait que les minéraux non métalliques ont présenté un taux de croissance à deux chiffres pour la deuxième fois en trois mois. Dans l’industrie des forêts, la production a plafonné après trois augmentations consécutives, bien que les exportations de bois d’œuvre aient atteint un sommet en deux ans. L’industrie de la construction a progressé, ce qu’elle doit à un troisième gain de suite dans le secteur de l’habitation.

Les transports ont vu leur production s’accroître une troisième fois de suite (1 %), en grande partie à cause de gains dans des régions qui dépendent au plus haut point des ressources naturelles (rail, eau et pipelines). Quant au commerce de gros, sa production a été amortie par la faiblesse des ventes d’automobiles.

Dans l’ensemble, la production n’a guère évolué dans les services un deuxième mois de suite. Il y a des services publics qui se sont remis de grèves dans le secteur des provinces, mais les conflits de travail nuisaient toujours aux services de santé et aux jeux de hasard. La demande de services dans les entreprises est demeurée prudente et la demande de consommation a chancelé.

Demande des ménages

En volume, les ventes au détail ont légèrement décru de 0,2 % en mai, fléchissant un deuxième mois consécutif après avoir entrepris l’année en force. Cette faiblesse est imputable en partie à un bond de 14 % du prix de l’essence qui, en valeur mensuelle, a le plus augmenté en 21 ans. Non seulement ce renchérissement nuit au pouvoir d’achat pour l’acquisition d’autres biens, mais la facture plus élevée à la pompe a aussi découragé les ventes de véhicules, à en juger par les baisses plus marquées qui ont été relevées pour les camions que pour les voitures. En juin, la demande d’automobiles est demeurée languissante un troisième mois de suite.

On notera que les dépenses de consommation ont partout été lentes. Un printemps frais et humide a contribué à amortir les ventes de vêtements un deuxième mois d’affilée. Des prix plus élevés ont dissuadé les consommateurs d’acheter aliments et ordinateurs. Même un vigoureux marché de l’habitation n’a pu pousser en hausse les ventes de meubles et d’appareils électroménagers.

En juin, les mises en chantier d’habitations se sont maintenues au niveau de 232 000 logements (aux taux annuels), soit à leur niveau d’avril et mai et à des valeurs bien supérieures à la moyenne du premier trimestre. Mais les mises en chantier de logements unifamiliaux sont tombées à leur plus bas niveau depuis l’été de 2003 (si on oublie le fléchissement provoqué par les rigueurs extrêmes de l’hiver en début d’année). La contraction des mises en chantier d’habitations neuves est en partie à mettre au compte du recul récent des ventes de maisons neuves, mouvement qui s’est accéléré en juin. Le marché de la revente a été stable, bien que les nouvelles inscriptions aient fortement évolué en hausse cette année.

Commerce de marchandises

Grâce à une flambée des investissements des entreprises, les importations ont fait un bond de près de 8 % en mai pour afficher leur meilleur gain mensuel depuis janvier 1997. Quant aux exportations, elles sont demeurées en progression un quatrième mois. Il reste que, dans leur croissance, les importations ont éclipsé les exportations et que l’excédent commercial mensuel est descendu à son plus bas niveau depuis janvier.

Les importations de machines et de matériel se sont envolées de 14 %, figurant pour la moitié environ dans la croissance globale à l’importation. Pour un tiers environ cependant, ce gain s’expliquait par le phénomène ponctuel de l’arrivée au Canada de matériel spécialisé de forage. On devait néanmoins relever des gains appréciables pour une grande diversité de biens d’équipement, notamment les ordinateurs.

À l’importation, la demande était fortement en hausse dans le cas des automobiles, des biens de consommation et de l’énergie. Dans l’industrie de l’automobile, le grand facteur a été les pièces destinées à des usines qui accéléraient leur production pour l’exportation, alors que de faibles ventes au Canada amortissaient la demande de véhicules importés déjà assemblés. Dans le cas des biens de consommation, les produits pharmaceutiques ont mené le mouvement. Enfin, des prix plus hauts ont gonflé la facture de l’énergie à l’importation.

En mai, les exportations ont encore progressé de 1,3 % pour un gain cumulatif de 14 % depuis janvier. Ce rétablissement a permis d’effacer toutes les pertes de 2003 et d’atteindre de nouveaux sommets. Des hausses de 20 % et plus des livraisons vers l’Europe et l’Asie se sont ajoutées à une solide augmentation de 14 % des exportations vers les États-Unis depuis le début de l’année.

Les produits primaires ont encore brillé à l’exportation. Les produits forestiers ont été portés en avant par un bond de 16 % du bois d’œuvre, les ventes d’habitations neuves ayant largement monté (15 %) aux États-Unis. Le bois d’œuvre a repris le terrain qu’il avait perdu du fait de l’imposition en 2002 de tarifs punitifs par notre voisin du sud. Les exportations d’énergie ont été stimulées par l’accroissement de la demande américaine de gaz naturel, et les exportations d’aliments, par les livraisons outre-mer de poisson et de blé.

Les exportations de produits finals se sont enlisées après trois mois de solides gains. Le gros de cette faiblesse était à imputer aux machines et au matériel en général et au secteur instable des aéronefs en particulier. Les exportations d’automobiles ont augmenté un quatrième mois de suite : aux États-Unis, les ventes de modèles produits au Canada ont été particulièrement importantes.

Prix

De mai à juin, l’Indice des prix à la consommation a un peu monté de 0,1 % après avoir gagné tout un point les deux mois précédents. Ce mouvement devait laisser le taux annuel d’inflation à 2,5 % avec pour principal facteur une majoration de 25 % du prix de l’essence à la pompe.

Les consommateurs ont eu droit à un moment de répit le mois dernier dans l’escalade du prix de l’essence, ce qui explique en partie le ralentissement soudain de l’inflation. En mai, le peu de fermeté des ventes a fait consentir des remises de prix dans le cas des automobiles, des vêtements, des meubles et des appareils électroménagers.

Les prix des aliments et des maisons ont évolué en hausse. Dans le secteur alimentaire, les viandes ont renchéri, plus particulièrement la viande de bœuf qui est revenue au niveau antérieur à la découverte d’un cas de maladie de la vache folle en Alberta en mai 2003. Ajoutons que, en Colombie-Britannique, des abattages massifs provoqués par l’épidémie de grippe aviaire ont poussé le prix des poulets en hausse de 14 %. Sur le marché de l’habitation, les prix ont continué à monter; les prix des habitations neuves ont fortement augmenté, contrebalançant la diminution des taux de financement hypothécaire.

Les cours pétroliers ont repris leur marche en avant et les cours du brut devaient parvenir à la fin de juillet à un sommet en 21 ans, soit 43 dollars américains le baril. Les inquiétudes au sujet de la sûreté des approvisionnements pétroliers en provenance du Moyen-Orient et de la Russie avaient pour toile de fond un solide régime de croissance économique dans le monde. Cette fermeté de l’économie a aussi soutenu la vigueur des marchés des métaux et du bois d’œuvre. Enfin, les prix des aliments ont reculé devant la perspective d’une bonne récolte céréalière.

La valorisation du dollar canadien a commencé à resserrer les prix reçus par les fabricants du pays. Les prix industriels ont fléchi de 0,5 % en juin, ce qui s’explique entièrement par une montée du taux de change canado-américain qui a continué en juillet. Les prix avaient constamment été à la hausse les cinq premiers mois de l’année grâce à un taux de change plus bas.

Marchés financiers

Le marché boursier s’est replié de 1 % en juillet, cédant le tiers de son gain des deux derniers mois et laissant les cours à peu près à leur niveau du début de l’année. Les actions liées à la technologie de l’information ont fortement évolué en baisse et les métallifères ont perdu de leur éclat après deux mois de forte progression. Toutefois, des prix record devaient nourrir l’essor des actions liées à l’énergie.

Le dollar canadien s’est encore renforcé, gagnant plus d’un cent pour s’établir à 76 cents américains, ce qui n’est pas loin du sommet en 10 ans qu’il avait atteint en 2003. La perspective d’une hausse des taux d’intérêt pourrait avoir été à l’origine d’une ample montée de la demande de crédit des ménages en avril et mai. Signalons enfin que, en juin, les taux d’intérêt à court terme ont poussé une pointe, alors qu’on assistait à un tarissement des mobilisations de fonds sous forme d’obligations et d’actions.

Économie régionale

Les ressources naturelles continuent de dominer les économies de l’Ouest. Avec la fin de la grève qui avait paralysé le mouvement des marchandises par rail une grande partie du mois d’avril, les livraisons de bois et de papier bondissent en Colombie-Britannique. Elles ont même plus que récupéré leur perte d’avril pour talonner les sommets qu’elles avaient enregistrés au début de l’an 2000. Les États-Unis, où le marché de l’habitation résidentielle est en plein essor, ont continué de dominer les exportations, expliquant la moitié de leur croissance depuis la même période l’an dernier. La deuxième plus grande source de raffermissement provient de la Chine qui se rapproche rapidement des États-Unis et du Japon comme principal marché d’exportation de cette province. La Chine a contribué au quart de la progression des exportations de la Colombie-Britannique par rapport à l’an dernier. Les exportations des Prairies ont aussi continué de progresser vivement, de 30 % par rapport à l’an dernier, en raison des matières industrielles et de l’énergie. Les livraisons manufacturières de l’Alberta ont fortement baissé cependant à cause de produits informatiques.

Au centre du pays, c’est davantage la demande intérieure que les exportations qui continue d’expliquer la bonne performance de l’économie. En Ontario, les ventes au détail ont récupéré toute leur baisse d’avril alors que les mises en chantier enregistrent une deuxième légère hausse d’affilée pour se rapprocher de leur sommet de l’année enregistré en mars. Ces secteurs contribuent le plus à relever les livraisons manufacturières, en hausse de 1,8 % en mai, la quatrième d’affilée. Ils étaient appuyés de la remontée continue du secteur de l’automobile. Les livraisons de l’Ontario ont dépassé pour la première fois en mai leur sommet historique d’octobre 2000.

Les ventes au détail se redressent également au Québec. Les mises en chantier glissent par rapport à leur sommet de quinze ans enregistré en mars, mais les permis de bâtir non résidentiels se sont raffermis dans le secteur commercial. Le Québec continue de dominer largement la tendance des permis au pays. Les livraisons ont reculé alors que les livraisons de bois et de métaux se déplacent vers l’Ouest avec la reprise du transport ferroviaire en Colombie-Britannique. Le Québec avait pris le relais de l’Ouest du pays comme source de croissance des livraisons de bois et de métaux en avril.

Économies internationales

Au deuxième trimestre aux États-Unis, le taux de croissance du PIB a faibli à 0,8 %. La grande explication en est le gain le plus mince des dépenses de consommation depuis la récession de 2001, surtout dans les secteurs sensibles au renchérissement des hydrocarbures. Les ventes d’automobiles se sont contractées un troisième trimestre de suite et une consommation moindre d’énergie a entraîné les biens non durables vers le bas. Dans la plupart des autres secteurs, les dépenses des ménages sont demeurées fermes, notamment sur le marché de l’habitation. Il faut y voir l’effet d’une solide élévation des revenus réels, une hausse de l’emploi ayant fait contrepoids à l’augmentation des prix de l’essence et des aliments.

Les investissements des entreprises sont restés en relance un cinquième trimestre de suite après plus de deux ans de décroissance ininterrompue. En fait, la progression des investissements s’est propagée, passant du matériel et des logiciels à la construction. La forte demande d’investissement a fait que les importations ont continué à croître rapidement. En volume, les exportations dépassaient toujours les importations dans leur mouvement ascendant (12 % contre 10 % dans la dernière année) à cause d’un dollar américain plus bas et d’une croissance plus vigoureuse outre-mer. Il reste que, en valeur nominale, le déficit commercial s’est trouvé gonflé une fois de plus par la hausse du prix du pétrole.

Il y a des révisions qui ont légèrement modifié le tableau de la récession de 2001. Au lieu de trois diminutions trimestrielles consécutives du PIB, il y a maintenant un gain qui s’intercale au deuxième de ces trimestres entre les pertes du premier et du troisième; dans l’ensemble, la contraction s’établit à 0,2 % pour cette période au lieu de 0,5 %. Les bénéfices des sociétés ont aussi été révisés à la baisse pour les trois dernières années; on a notamment apporté une correction de 48,8 milliards de dollars (ou 4,6 %) aux bénéfices de 2003.

L’essor des marchés de l’automobile et de l’habitation a semblé s’atténuer au début de l’été, ce qui s’est répercuté sur les ventes au détail et la production industrielle. Les mises en chantier d’habitations neuves ont baissé de 8,5 % en juin. Fait encore plus digne de mention, elles se situaient à leur plus bas niveau en plus d’un an. Comme note plus encourageante, disons que les ventes de maisons neuves sont toujours à des niveaux historiquement élevés malgré le léger recul qu’elles ont marqué en juin.

Ce même mois, les ventes au détail ont diminué de 1,1 %. Cette baisse tient en majeure partie à un ralentissement des ventes d’automobiles qui, à un niveau annuel de 15,4 millions, étaient les plus faibles qui aient été observées en plus d’un an. Le pas en arrière a été particulièrement notable dans le cas des camions produits aux États-Unis, alors que les ventes de camions importés tenaient le coup. La demande a repris en juillet.

Par ailleurs, l’affaiblissement du marché de l’habitation s’est traduit par une diminution des ventes d’une foule de produits connexes ces deux derniers mois, qu’il s’agisse de meubles, d’appareils électroménagers ou de matériaux de construction. La consommation d’essence a décru, en partie parce que les prix sont demeurés en plein envol, gagnant 3 % pour atteindre un nouveau sommet et dépassant du tiers les prix de juin 2003. Les prix des aliments ont également fait un bond à cause du renchérissement des produits laitiers et de la remontée du prix de la viande de bœuf, que la maladie de la vache folle avait laissé en plein marasme au premier trimestre. Si on exclut les aliments et l’énergie, on constate que les prix se sont élevés de 0,1 % seulement.

En juin, la production industrielle s’est contractée de 0,3 % et les fabricants ont réduit leur production pour la première fois en plus d’un an. La production d’automobiles a perdu 4 % après avoir reculé de 5 % en mai, ce qui mettait fin à trois gains trimestriels consécutifs. La production de matériaux de construction a aussi piétiné après avoir été une source sûre de croissance l’année durant. Les investissements des entreprises ont gardé leur rôle de moteur de la croissance, notamment les investissements en produits de haute technologie. En juin, les nouvelles commandes semblent indiquer que la demande de biens d’équipement est toujours vive, mais les commandes de biens non militaires ont décru un troisième mois de suite, cette faiblesse marquant les industries des produits automobiles, électroniques et métalliques.

En mai, la production a pressé le pas dans la zone de l’euro. La production s’est élevée de 0,7 % – un quatrième gain de suite – entraînée par une ferme progression des biens d’équipement. Dans le secteur de l’énergie, la production a regagné 0,8 % pour ainsi effacer la moitié de sa perte du mois précédent. Les nouvelles commandes ont un peu reculé après trois solides hausses, ce qui s’explique par un brusque revers dans le cas des nouvelles commandes de produits électroniques. L’excédent du commerce extérieur s’est accru en mai avec une diminution du déficit au compte de l’énergie et une augmentation de l’excédent aux comptes des machines et des véhicules. En juin, le taux d’inflation a faibli à 2,4 % avec des hausses de prix pour les carburants, l’alcool, le tabac et les services de santé et, en contrepartie, des baisses pour les vêtements, les télécommunications et les automobiles.

En France, la production industrielle a continué à évoluer en dents de scie, gagnant 0,2 % en mai après avoir perdu autant le mois précédent. D’une année à l’autre cependant, la production était supérieure de 4,4 %, surtout grâce aux biens d’équipement. Les nouvelles commandes ont légèrement fléchi un deuxième mois de suite, mais depuis mars elles sont toujours en hausse de 25 % d’une année à l’autre. En mai, les dépenses de consommation ont régressé avec un certain effet d’amortissement sur les importations. Quant aux exportations, elles ont progressé de 5 %.

En Allemagne, la production battait toujours son plein en mai. La production industrielle s’est élevée de 1,2 % après un gain de 1,5 % en avril et les nouvelles commandes se sont multipliées à un rythme de 3,4 %. La demande extérieure a dominé dans ce mouvement. Le consommateur était toujours en proie au pessimisme devant la montée du chômage, les réformes des régimes de santé et de bien-être social et les pressions accrues des entreprises en vue de concessions salariales et de relèvements de la productivité. En volume, les ventes au détail ont diminué de 1,8 % en mai; elles étaient à court de 2,9 % de leur niveau d’il y a un an.

Au Japon, l’excédent commercial a continué à s’étendre en juin pour un 12e mois de suite, propulsé en avant par la vigueur des exportations vers l’Asie du Sud-Est. L’excédent avec les autres pays d’Asie a fait un bond de 65 % dans le mois. L’excédent avec les États-Unis a été en hausse de 20 %. Dans l’ensemble, les exportations ont progressé de 19 % et les importations, de 15 % à la faveur de la reprise de la demande intérieure. Le taux de chômage était inchangé à 4,7 % en mai.

En Chine, le taux de croissance d’une année à l’autre a fléchi à 9,6 %, malgré le marasme de l’économie causé par l’épidémie de SRAS au deuxième trimestre de 2003. Les investissements des entreprises ont relâché leur cadence effrénée et, en juin, la croissance de la production industrielle a ralenti un quatrième mois de suite à cause de restrictions de prêts imposées par le gouvernement qui ont eu pour effet de refroidir l’économie. À Singapour, le taux de croissance s’est établi à 11,7 %, profitant de la progression de la demande qui s’attache aux produits électroniques singapouriens dans le monde.


Note

* Basée sur les données disponibles le 6 août; toutes les données sont en dollars courants, sauf indication contraire.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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