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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Août 2003

Conditions économiques actuelles

Tableau sommaire - Indicateurs principaux

Vue générale*

La production a réévolué en hausse en mai après un bref arrêt au printemps qui mettait fin à presque une année de forts gains. La demande des ménages est demeurée le moteur de la croissance, plus particulièrement la demande d’automobiles et d’habitations en mai et juin. De plus, les investissements des entreprises ont montré des signes d’amélioration, mais l’emploi a été incapable en juillet de continuer dans la voie de la reprise qui s’était amorcée en juin.

La demande des ménages et la demande d’investissements se sont redressées, mais la faiblesse des exportations amortissait toujours l’activité manufacturière. Près du quart des fabricants ont dit que leurs stocks étaient trop abondants, ce à quoi ils devaient réagir en mai en réduisant leur production pour la troisième fois en quatre mois. Ajoutons que les industries liées au tourisme subissaient toujours les effets de l’épidémie de SRAS. Par ailleurs, les transports aériens semblent avoir laissé derrière le plus noir de la période de marasme qu’ils ont traversée. En juin, le transport aérien international accusait une baisse de 12 % sur sa valeur d’il y a un an comparativement à un recul de 21 % en mai (qui s’explique par une chute de 55 % dans le cas des transporteurs aériens de la région Asie-Pacifique).

En Amérique du Nord, les investissements des entreprises ont paru lentement secouer une léthargie ayant duré deux ans. Aux États-Unis, les investissements ont fini par présenter leur premier gain d’une année à l’autre depuis les premiers mois de 2001, et les nouvelles commandes annoncent une croissance à court terme. Au Canada, les entreprises prévoyaient au milieu de l’année relever leurs dépenses de 3,6 % après avoir indiqué une légère baisse en début d’année. Cette progression se répartissait à peu près également entre les constructions et les machines et le matériel, et ce, malgré d’importantes baisses de prix au premier semestre pour le contenu importé de l’outillage du fait de la montée du taux de change (ce que n’avaient sans doute pas prévu la plupart des entreprises au moment d’annoncer leurs budgets au début de l’année).



Ce qui étonne le plus dans ces révisions du milieu de l’année est une augmentation des investissements prévus par les fabricants malgré la faiblesse de leurs livraisons au premier semestre. Ceux-ci s’attendent maintenant à investir 14 % de plus qu’en 2002 – c’est le double du taux d’accroissement annoncé en début d’année – progression que l’on doit surtout à l’industrie de l’automobile. Ailleurs, les intentions d’investissement suivent dans une large mesure l’évolution de la demande au premier semestre de 2003. Un prix de l’énergie en plein essor a fait que le secteur pétrolier a renoncé à réduire ses investissements de près d’un  milliard de dollars. Il y a aussi les mines métalliques qui ont annulé la plupart des compressions d’investissements annoncées au début de l’année. Le secteur des finances et des affaires immobilières a encore majoré plus que tout autre secteur ce qu’il prévoit comme dépenses en immobilisations. En revanche, les industries de l’informatique et de l’électronique ont sabré leurs dépenses plus vigoureusement encore et, dans l’industrie des télécommunications, les compressions se sont aussi accentuées. Dans le secteur du tourisme, la faiblesse des investissements se remarque à des réductions de dépenses qui se multiplient dans les industries des transports aériens et de l’hôtellerie-restauration. Dans le secteur public, la situation n’a guère évolué sauf pour une augmentation des investissements dans les services d’électricité.

Sur le plan régional, l’Ontario et l’Alberta sont les premiers bénéficiaires du relèvement des intentions d’investissement dans l’industrie de l’automobile et le secteur du pétrole et du gaz, mais ces révisions à la hausse portent sur des intentions déjà modestes d’investissement au début de l’année, ce qui veut dire que, dans leur croissance, les investissements des entreprises dans ces provinces le cèdent toujours à ceux du Québec (11 %) et de la Colombie-Britannique (6 %). Au Québec, les grands projets de l’industrie primaire (notamment pour l’aluminium et le papier) dominent au tableau des investissements. En Colombie-Britannique, on relève des gains pour le secteur pétrolier et gazier au milieu de l’année et, en contrepoids, une importante baisse dans le secteur des télécommunications. Précisons que l’industrie du pétrole et du gaz a aussi étoffé ses plans d’investissement dans la plupart des autres provinces.

Marché du travail

En juillet, l’emploi n’a pas fait d’éclats, reculant de 0,1 % après avoir avancé de 0,3 % en juin. Toute cette perte concerne l’emploi à temps partiel (surtout chez les jeunes), composante qui dominait pourtant le mois précédent pour la croissance. La population active a cessé de croître après trois augmentations consécutives, laissant le taux de chômage en hausse de 0,1 point à 7,8 %.

En juillet, le secteur public a élagué les emplois avec des diminutions dans le secteur de l’éducation qui ont eu plus de poids que de nouvelles augmentations dans le secteur de la santé. La même évolution était évidente dans les intentions d’investissement au milieu de l’année avec une baisse de 0,3 milliard pour l’éducation et une hausse du même ordre pour la santé. Il n’y a que le secteur de la fabrication où il se soit perdu plus d’emplois que dans le secteur de l’éducation depuis le début de l’année. C’est en construction que les gains sont restés les plus imposants. L’emploi y a progressé de 5,4 % depuis juillet dernier, l’essor du marché de l’habitation s’ajoutant à un redressement des dépenses des entreprises en construction. On a enfin observé une croissance soutenue de l’emploi dans le secteur des finances et des affaires immobilières.

Les provinces de l’Ouest ont offert les seuls gains de juillet dans le domaine de l’emploi. La Colombie-Britannique a mené le mouvement, mais seul l’emploi à temps partiel y a progressé. En Alberta, des hausses dans le secteur pétrolier et l’industrie de la construction ont suffi à porter le taux de chômage à son plus bas niveau (4,9 %) au Canada. Dans les provinces centrales, il s’est uniquement perdu des emplois à temps partiel, particulièrement en Ontario où l’élimination de la treizième année a engendré une double cohorte d’étudiants diplômés du secondaire cette année.

Indicateurs avancés

L’indicateur avancé composite a enregistré une hausse modérée de 0,3 % en juin, qui est néanmoins légèrement plus marquée que celles enregistrées depuis un an. Six des dix composantes ont progressé, une de plus qu’en mai. Le redressement du marché boursier au cours des derniers mois s’est poursuivi, appuyé par le raffermissement du logement et du renversement à la hausse des services. Les seules composantes à enregistrer des baisses proviennent du secteur de la fabrication.

Tous les indicateurs de la demande des ménages étaient à la hausse ou stables. Le logement reprend l’avant de la scène avec une progression de 0,7 % en juin, la plus marquée depuis le bond de 2,2 % enregistré en février. Tant les mises en chantier que les ventes de maisons existantes ont augmenté alors que l’emploi mettait fin à deux mois de baisse et que les taux hypothécaires demeuraient bas. Les ventes de meubles et d’articles ménagers étaient stables après plus de deux ans de croissance soutenue. Les ventes de biens durables, très volatiles récemment sur une base mensuelle avec le passage des rabais à l’achat d’automobiles, étaient de nouveau à la hausse. L’emploi dans les services a rebondi de 0,3 % face à la diminution de l’impact du SRAS sur les dépenses.

Les indicateurs du marché financier ont tous deux continué de faire des gains. La bourse reprenait en juin presque tout le terrain perdu au cours de l’année écoulée. Après une croissance de 1,2 % en mai, l’offre de monnaie en a enregistré une autre de 0,8 % en juin, ce qui fait d’elles les plus importantes d’affilée depuis le début de 2002.

L’indicateur américain a également enregistré une légère progression, qui renverse la tendance des deux derniers mois. Ceci s’explique cependant en grande partie par le relèvement de la confiance des ménages depuis la fin de la guerre avec l’Irak. La consommation était anémique face à la maigreur des revenus personnels.

Les trois composantes de la fabrication ont baissé. Tandis que les nouvelles commandes retournaient en terrain négatif, l’accumulation des stocks s’est accentuée, entraînant une troisième baisse consécutive du ratio des livraisons aux stocks. Le bois et les biens industriels constituaient une bonne partie de l’affaiblissement, lequel traduit l’enlisement du secteur des exportations. L’industrie des produits forestiers est également la plus touchée par le recul des prix à l’exportation, qui ont baissé de près de 15 % au cours de l’année écoulée. Les fabricants ont réduit leur besoins de main-d’œuvre en diminuant tant l’emploi que les heures de travail.

Production

En mai, le PIB réel a un peu monté (0,1 %), reprenant la moitié du terrain perdu en avril. Cette faiblesse s’est surtout manifestée par des diminutions qui continuent en fabrication et un plafonnement en construction et dans les mines après un solide premier trimestre. Une fois de plus, le tourisme a ressenti les effets de l’épidémie de SRAS qui, en avril, a retranché 0,1 % au PIB. Les dépenses des ménages sont restées le moteur de la croissance, notamment dans l’industrie de l’automobile et le secteur de l’habitation.

Les fabricants ont réduit leur production de 0,4 %. C’est la troisième perte du genre en quatre mois. Le bois d’œuvre et le papier ont dominé au tableau des baisses à cause tant d’une demande moindre à l’exportation que de prix en décroissance. Les industries liées à l’investissement sont demeurées peu fermes. Il y a notamment les fabricants de matériel de télécommunication qui ont vu leurs exportations se contracter une fois de plus. Par ailleurs, si la production a augmenté dans quatre des cinq derniers mois dans l’industrie canadienne de l’automobile, le ralentissement de la production aux États-Unis a mené à des baisses d’activité dans l’industrie des pièces automobiles.

La production de biens non durables a également régressé en mai. L’industrie du vêtement et les industries connexes ont accusé une sixième baisse consécutive. L’industrie de la transformation alimentaire a vu sa production diminuer en réaction à une forte contraction de la demande de viandes après la découverte d’un cas de maladie de la vache folle (encéphalopathie spongiforme bovine), mais la baisse de production tant à l’abattage qu’à la transformation équivalait à moins de 0,1 % du PIB. Ce sont des pertes qui ont presque été compensées par d’amples gains dans le cas des raffineries et des sociétés pharmaceutiques.

En construction, l’activité a plafonné ces deux derniers mois, la construction d’habitations ayant perdu de son rythme effréné du premier trimestre. La construction neuve a amorcé une reprise pendant l’été. Les investissements des entreprises ont été inégaux avec un redressement en construction et un pas en arrière dans le secteur pétrolier. La production a également marqué un net recul un troisième mois de suite dans les mines métalliques. Dans l’industrie primaire, l’agriculture a été une note encourageante, car la sécheresse qui sévissait au cours des deux dernières campagnes agricoles dans les Prairies a cessé.



La demande de services a augmenté de 0,2 % après une pause de deux mois. Le commerce de détail a remonté et l’industrie des finances a été poussée en avant à la fois par la montée des ventes d’habitations et par l’essor des bourses. Les services aux entreprises ont aussi été en solide progression. Quant au tourisme, il a été gêné par le constant recul du nombre de voyageurs en provenance des États-Unis (-4 %) et d’outre-mer (-13 %) qui a nui à toutes les activités, depuis le transport aérien jusqu’à l’hôtellerie. Les transports par eau et par rail se sont ressentis du marasme de l’industrie primaire. Ainsi, les chargements ferroviaires ont été en baisse de 12 % sur leur valeur d’il y a un an; les pertes les plus lourdes de trafic-marchandises ont été relevées pour le blé, la potasse et les autres minéraux non métalliques. Dans l’industrie de l’entreposage, les stocks céréaliers étaient bas, ayant été réduits de moitié par deux années de sécheresse et ne pouvant être regarnis que par la récolte de l’automne.

Demande des ménages

En volume, les ventes au détail se sont redressées de 0,7 % en mai, effaçant en majeure partie leurs pertes des deux derniers mois. Des ventes d’automobiles en progression ont mené le mouvement. Elles ont presque atteint leurs sommets pour l’année. Les ventes d’automobiles sont demeurées fermes en juin, alors que la demande avait précédemment évolué par flambées provoquées par les programmes d’encouragements à l’achat.

En dehors de l’industrie de l’automobile, les achats ont un peu évolué en baisse par suite de la découverte en Alberta d’un cas d’ESB qui aurait causé la plus vive contraction de la consommation alimentaire jamais relevée depuis 1986. Les dépenses de consommation sont restées vigoureuses dans la plupart des autres secteurs. Les ventes de vêtements ont mis fin à une léthargie de trois mois et la vigueur renouvelée des ventes d’habitations a stimulé la demande de meubles et d’appareils électroménagers. La forte baisse du prix de l’essence a fait monter la consommation de ce produit un deuxième mois de suite.

En juin, les mises en chantier ont atteint un niveau annuel de 206 000 logements, hausse qui effaçait leur baisse de mai. Les mises en chantier de logements unifamiliaux ont été particulièrement nombreuses, se situant à leur plus haut niveau depuis février. La reprise de la construction neuve s’est traduite par une troisième augmentation consécutive du nombre d’habitations neuves inoccupées. La revente a aussi amplement progressé un deuxième mois de suite, et ce, dans les trois premières villes en importance.

Commerce de marchandises

En valeur, les échanges commerciaux canado-américains ont encore diminué en mai dans un contexte de descente du prix de l’énergie et de montée du taux de change. Le résultat net a été un excédent commercial d’un peu moins de 4 milliards pour la première fois cette année. Si on fait abstraction de la récente décroissance des prix à l’exportation et à l’importation, on peut cependant constater que, en volume, la demande tant extérieure qu’intérieure a crû ces derniers mois.

En valeur nominale, les exportations ont chuté de 2,8 %, tombant en mai à leur plus bas niveau en 19 mois à cause d’une diminution des prix de 3,4 %. Les prix sont en décroissance de 6 % depuis février dans une situation où les vastes pressions à la baisse exercées par le taux de change depuis l’automne dernier n’ont plus eu pour contrepoids les cours de l’énergie. En mai, les produits primaires ont dominé au tableau des baisses. Le recul a été de 9 % en agriculture où les exportations de viande et de bétail ont été amputées du quart, les livraisons de ces produits aux États-Unis ayant cessé à la suite de la découverte le 20 mai d’un cas de maladie de la vache folle. Les exportations de produits énergétiques ont aussi décru de 7 %, ce qui s’explique par une baisse du prix du gaz dans ce qui reste un léger redressement de la demande en volume. À l’exportation, les produits forestiers ont encore reculé de 3 %; d’une année à l’autre, la perte est de 17 %, la plus cuisante qu’ait connue un secteur de l’économie. La source de faiblesse n’est plus le bois d’œuvre, mais le papier journal.

En volume, la demande de produits manufacturés finis a été portée à son plus haut niveau en trois mois, bien que les revenus nominaux tirés des exportations aient subi l’effet d’amortissement du dollar. Les exportations d’automobiles ont mis fin à un dérapage de deux mois surtout grâce aux voitures de tourisme. À l’exportation, les machines et le matériel se sont soldés en équilibre avec des gains pour la machinerie industrielle et les aéronefs qui ont compensé la faiblesse persistante du matériel de télécommunication.



Les importations ont régressé de 1,1 %, ce que l’on doit aussi à une diminution des prix de 4 %. Depuis octobre dernier, le recul à l’importation est de 9 % au total. Les baisses de prix ont contribué à une progression de 4 % des importations en volume pendant cette période, dont une poussée de 3 % en mai. La demande a été particulièrement ferme dans le cas des automobiles, car les ventes au Canada ont fait des bonds en mai et juin. Une diminution de 5 % des prix des biens de consommation a concouru à une augmentation de 2 % de la demande en volume. Les machines et le matériel demeurent une exception à la règle, puisque les remises de prix n’ont pu l’emporter sur une autre forte contraction de la demande dans une industrie de l’aéronautique en difficulté. Mentionnons enfin que la décroissance du prix du pétrole brut a allégé notre facture énergétique à l’importation.

Prix

L’IPC a légèrement monté de 0,1 % en juin après avoir un peu baissé en mai. C’est ainsi que le taux annuel d’inflation est descendu de 2,9 % à 2,6 %, continuant à glisser rapidement du sommet de 4,6 % atteint en février.

Les cours énergétiques ont remonté en juin après avoir mené le mouvement de décroissance des prix au printemps. Ce sont plutôt les pressions à la baisse qui se sont avivées sur les prix de biens durables et semi-durables, qui ont respectivement perdu 1,1 % et 2,2 %. Les diminutions de prix ont été des plus marquées une fois de plus dans les secteurs où les importations tiennent une grande place, qu’il s’agisse de l’automobile, du vêtement ou de l’équipement ménager. Par ailleurs, les prix des services ont été tenus en laisse par un plafonnement des primes d’assurance automobile. À cause des répercussions de l’épidémie de SRAS sur les voyages, les prix ont été bien moindres dans ce secteur qu’il y a un an. En revanche, la réorientation des exportations de viande de bœuf vers les marchés intérieurs n’a pas empêché le prix de ce produit de s’élever de 3 % depuis juin 2002.

Le dollar a encore joué un grand rôle en enfonçant les prix dans l’industrie (de 1 % en juin). Si le taux de change canado-américain n’avait pas augmenté, les prix auraient diminué de 0,1 % seulement. Depuis un an, la valorisation du dollar a retranché 4 % aux prix reçus par les fabricants. Le recul mensuel des prix a été très étalé et, parmi les 21 produits de base, le bois d’œuvre a été le seul à commander une faible hausse (par suite de fermetures d’établissements de production).

En juillet, les cours des produits de base ont décru et l’indice de la Banque du Canada a perdu 5 %, annulant ainsi la plupart de ses gains en mai et juin. Le gros du phénomène est attribuable à l’énergie, plus particulièrement au gaz naturel, car il n’y a pas eu de grandes chaleurs dans les États du nord-est aux États-Unis. Les prix des aliments ont également décru, la viande de bœuf coûtant moins cher une fois fermée la frontière américaine aux exportations canadiennes. Quant aux matériaux industriels, ils se sont accrochés à leurs gains récents, et il y a surtout eu une forte progression des cours des métaux.

Marchés financiers

Le dollar canadien a perdu trois cents par rapport au dollar américain, approchant à la fin de juillet d’un minimum en deux mois de 71 cents. Ce rabaissement de notre dollar, qui avait pourtant été en plein essor cette année, s’est accompagné d’une diminution d’un quart de point du taux d’escompte. En pondération des échanges, la dévalorisation du dollar perd seulement la moitié de son ampleur. Toutefois, les rendements obligataires se sont accrus au rebours même de leurs baisses des deux derniers mois.

La diminution des taux d’intérêt à court terme a accentué le délaissement des fonds communs de placement sur le marché monétaire, lesquels étaient en baisse de 2,1 % en juin. Les investisseurs ont plutôt opté pour d’autres fonds un troisième mois de suite, ce qui a favorisé une reprise boursière pendant cette période.

En juillet, les bourses sont revenues à leur régime de croissance de 4 % en avril et mai après avoir ralenti à 2 % en juin. Toutes les grandes composantes ont progressé. Les actions liées à la technologie de l’information ont repris un rythme de croissance à deux chiffres après un recul en juin. Les gains ont également été imposants dans le cas des industrielles et des métallifères.

Pour leurs mobilisations de fonds, les entreprises ont continué à s’en remettre en juin aux émissions d’actions, et plus particulièrement aux émissions d’obligations. Le rétrécissement de l’écart de rendements obligataires entre les administrations publiques et les sociétés semble aussi indiquer un regain de confiance des entreprises dans le marché. Le crédit à court terme aux entreprises s’est contracté un troisième mois de suite, notamment le crédit sous forme d’effets de commerce.

Économies internationales

Aux États-Unis, le PIB a accéléré sa croissance, son taux de progression passant de 0,4 % au premier trimestre à 0,6 % au deuxième. Il reste que, d’une année à l’autre, le régime de croissance demeure discret à 2,3 %, à court de son récent sommet de 3,3 % vers la fin de la dernière année. Cette tiède progression du PIB depuis un an n’a pas suffi à chasser le marasme dans le secteur de l’emploi. Le nombre d’emplois a encore diminué de 44 000 en juillet : avec une perte (révisée à la baisse) de 72 000 en juin, il s’est perdu depuis janvier près d’un demi-million d’emplois au total (c’est 0,4 % de la masse des emplois). Ce sont les fabricants qui ont le plus sabré leurs effectifs, plus particulièrement ceux des secteurs de l’automobile et de la technologie. Les transports aériens et les administrations publiques ont continué à réduire leur main-d’œuvre; les pertes d’emplois dépassent les 100 000 depuis le dernier sommet atteint par l’indicateur de l’emploi dans ces branches d’activité.



Les dépenses des ménages sont demeurées le moteur de la croissance du PIB, bien que ces mêmes ménages aient de plus en plus eu besoin de l’aiguillon des baisses de prix pour maintenir leur consommation. Ainsi, la demande d’habitations s’est élevée un cinquième trimestre de suite, mais seulement après une première baisse des prix en plus d’une décennie. De même, la presque totalité de la progression de 0,8 % des dépenses de consommation a eu lieu dans le secteur des biens durables où les prix ont diminué de 1 %. Ailleurs, les dépenses ont été inertes, les consommateurs s’étant tenus loin du marché à cause de la guerre en Irak et du temps frais. Mais la guerre a fait monter en flèche les dépenses militaires, qui rendent compte de toute la montée de 4 % des dépenses des administrations publiques.

Les investissements des entreprises ont repris pied après avoir glissé pendant deux ans. Les dépenses ont un peu monté pour la deuxième fois en trois trimestres, et ce, après deux ans de décroissance ininterrompue pour une perte totale de 13 %. D’une année à l’autre, les investissements se sont rétablis pour la première fois depuis l’an 2000, ce que l’on doit surtout aux dépenses en outillage et en logiciels. Mentionnons que la construction non résidentielle a offert un premier gain après six baisses consécutives.

Le déficit commercial ne s’est pas amélioré. Malgré un taux de change en décroissance, les exportations ont régressé un troisième trimestre de suite avec des pertes pour toutes les composantes sauf celle de l’automobile. Par ailleurs, les importations ont généralement augmenté en volume grâce surtout à la reprise de la demande de biens d’équipement. Dans l’ensemble, les prix à l’importation ont été contenus par la forte descente des cours pétroliers.

La demande des ménages s’est encore accélérée à la fin du deuxième trimestre. Le marché de l’habitation a été rallumé par de nouvelles réductions des taux hypothécaires; ceux-ci ont touché le fond avant que les rendements obligataires ne montent en flèche et gagnent bien plus d’un point entier en juillet, ce qui constitue leur montée mensuelle la plus rapide en deux décennies. En juin, les ventes d’habitations neuves ont fait un bond de 5 % qui s’ajoutait à une flambée de 11 % en mai. Par rapport à la situation un an auparavant, la croissance de la demande a été concentrée dans le marché haut de gamme (habitations de plus de 300 000 $) et du côté de l’habitation à construire. C’est ainsi que les promoteurs ont mis plus de maisons en chantier en juin et que les logements unifamiliaux ont approché de leur sommet de janvier.

L’essor de la demande d’habitations s’est répercuté sur des ventes au détail en hausse de 0,5 % en juin après une absence de variation en mai. Le gain est attribuable en majeure partie à un deuxième mois consécutif de solides hausses pour des marchandises liées à l’habitation comme les matériaux de construction, les meubles, les produits électroniques et les appareils électroménagers (augmentation générale de près de 2 % depuis avril).

Le secteur de la fabrication a commencé à sortir de sa descente en piqué. La production manufacturière s’est élevée de 0,4 % grâce à une deuxième augmentation de suite pour l’outillage des entreprises et à un redressement pour les chaînes de montage de l’industrie de l’automobile. Les nouvelles commandes de biens durables annoncent plus de vigueur encore : cet indicateur était en hausse de 2 % en juin. La demande de biens d’équipement non militaires a marqué sa première avance depuis mars, ce que l’on doit avant tout aux ordinateurs, puisque le matériel de télécommunication a continué à s’enfoncer. Les entreprises ont enfin pressé le pas dans leurs réductions de stocks malgré la stimulation de la production.

Dans la zone de l’euro en mai, la production industrielle a encore évolué en dents de scie comme récemment, baissant de 0,9 % après une hausse de 0,4 % le mois précédent. La production a subi des pertes dans tous les secteurs sauf dans celui de l’énergie où on a observé un léger gain. En volume, les ventes au détail ont reculé de 0,6 % en mai; c’est leur troisième diminution en quatre mois, ce qui s’explique largement par leur faiblesse en Allemagne et en France. En mai, l’excédent du commerce extérieur a rétréci par suite de la reprise des importations d’énergie et du recul des exportations de machines et de véhicules en raison de la faiblesse de la demande extérieure. Le taux annuel d’inflation a gravité autour de 2 % tout au long de l’été, ce qui devait inciter la BCE à laisser les taux d’intérêt inchangés. En valeur mensuelle, le taux de chômage a été stable à 8,9 %; son niveau était plus bas à 8,4 % en juin dernier.

En France, l’économie s’est encore contractée en mai, car des grèves de fonctionnaires opposés à la réforme des retraites ont nui à la production. La production industrielle a régressé de 1,4 % dans le mois, doublant presque son taux de décroissance du mois précédent. Les exportations étaient toujours en baisse, et l’inflation a un peu monté. Le taux annuel d’inflation s’établissait à 2 % en juin.

En Allemagne, le ralentissement de l’économie s’est accentué en mai et la production a encore reculé de 0,5 % dans un contexte de faiblesse de la demande intérieure. Ce pays a continué à offrir le plus grand excédent du commerce extérieur de la zone de l’euro, tout comme le taux annuel d’inflation le plus bas (1,1 %). En juin, son taux de chômage égalait celui de la France à 9,4 %.

En Italie en mai, la production industrielle a diminué le plus qu’elle ne l’avait fait en valeur mensuelle en plus de quatre ans, perdant 1,6 % dans le mois et 4,4 % depuis un an. Les biens de consommation et d’équipement ont prédominé au tableau des baisses avec les automobiles. Le constructeur automobile Fiat avait déjà annoncé son intention de procéder à des licenciements massifs et à des fermetures d’usines en réaction à la faiblesse de la demande. Le taux d’inflation est demeuré à un niveau annuel de 2,9 %.

Au Japon, l’économie a encore été à plat en juin, mais le taux de chômage a reculé pour la première fois en quatre mois, tombant à 5,3 %. Les dépenses de consommation ont poursuivi leur modeste reprise en mai, aidées en cela par une hausse de presque 30 % des cours boursiers depuis avril.

En Asie du Sud-Est, l’activité économique présentait toujours des résultats inégaux. En Chine, l’économie était toujours en expansion, soutenue par la vigueur de la production industrielle et des exportations malgré le ralentissement de la demande dans le monde. En Corée du Sud, la production a baissé un deuxième trimestre de suite; le PIB y a régressé de 0,5 % d’avril à juin en partie à cause de l’épidémie de SRAS. À Hong Kong, le taux de chômage est parvenu à un autre sommet de 8,6 % en juin dans une situation de langueur persistante des secteurs du tourisme, du commerce de détail et des services récréatifs.


* Basée sur les données disponibles le 8 août; toutes les données sont en dollars courants, sauf indication contraire.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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