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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Juillet 2008

Conditions économiques actuelles

Tableau sommaire - Indicateurs principaux

Vue générale*

La production s’est redressée en avril, tandis que l’emploi se raccrochait en juin à ses gains des premiers mois printaniers. Fait digne de mention, la fabrication a dominé au tableau des hausses de production et les pertes d’emplois sont tombées à leur plus bas niveau en trois ans dans les provinces centrales.

En avril, la production manufacturière a causé une reprise du PIB, qui avait décru en mars, mois où une grève avait ralenti la production d’automobiles et où des précipitations abondantes de neige avaient nui à l’activité économique dans l’est du pays. Elle n’en restait pas moins à court de près de 4 % de son niveau de novembre 2007. Cette baisse de l’activité manufacturière a constitué le grand facteur de ralentissement du PIB global dans les cinq derniers mois.

On peut aisément dégager les causes du marasme du secteur de la fabrication depuis novembre 2007. Pour plus de moitié, il est imputable à une contraction de 19 % de la production d’automobiles et à ses effets sur les fournisseurs de pièces à cette industrie.

Pendant ce temps, la décroissance structurelle à long terme des industries manufacturières du vêtement et de la forêt s’accentuait. Après avoir régressé de 8 % dans les 12 mois s’étant terminés en novembre 2007, la production globale des industries du textile, du vêtement, du bois et du papier a périclité de 9 % dans les cinq mois qui ont suivi, étant à l’origine du tiers du fléchissement de toute l’activité manufacturière. S’ajoutant au facteur de baisse dans la production d’automobiles, ces secteurs ont provoqué presque toute la diminution de la production du secteur de la fabrication depuis novembre 2007.

La concentration des pertes manufacturières dans les industries du vêtement, de la forêt et de l’automobile a plusieurs conséquences. Peu des pertes constatées signifie un recul de la compétitivité par rapport au secteur américain de la fabrication, puisque le dollar canadien a dépassé le niveau de parité avec le dollar américain vers la fin de 2007. Il s’agit plutôt de changements structurels en cours déjà depuis des années. L’industrie du vêtement a commencé à perdre du terrain avec l’entrée de la Chine sur le marché mondial. Quant au bois d’œuvre, il a été victime de l’effondrement du marché de l’habitation aux États-Unis. L’industrie du papier s’est retrouvée en marge à cause de la forte baisse de la demande américaine de papier journal. L’industrie de l’automobile s’est ressentie tant d’une contraction des ventes aux États-Unis que d’une évolution qui a fait délaisser les gros véhicules.

Par ailleurs, la croissance des quelques industries manufacturières en expansion depuis cinq ans (dont celles de l’alimentation, du pétrole, des métaux de première transformation et de la machinerie) s’est révélée infime si on exclut l’industrie aérospatiale. Dans l’ensemble, la production de ces autres industries de fabrication n’a guère évolué (‑0,4 %) entre novembre et avril, car le redressement de 2,0 % qui s’est opéré en avril a fait recouvrer la plupart des pertes dues aux intempéries et aux congés des deux derniers mois.

Une moindre production d’énergie a aussi joué un rôle dans le récent ralentissement économique. En 2007, une production d’énergie supérieure avait pu compenser presque aux trois quarts le recul de la production manufacturière. Depuis novembre, la production d’énergie a décru de 2,5 %, et elle est inférieure de 6,8 % à la valeur observée un an auparavant. Comme les cours de l’énergie ont atteint des sommets, l’économie s’est retrouvée avec des charges plus lourdes sans connaître en contrepartie une hausse de la production énergétique pour son PIB. Le renchérissement de l’énergie a fait monter les revenus tirés des exportations, et les exportations énergétiques occupent désormais le premier rang parmi les exportations canadiennes.

Marché du travail

Le marché du travail a gardé sa fermeté en juin. L’emploi est demeuré inchangé et un apport de jeunes au marché du travail a poussé un peu en hausse le taux de chômage à 6,2 %. La masse des heures travaillées a augmenté de 0,4 %, surtout en Alberta et en Colombie-Britannique, où l’emploi continue à croître le plus rapidement au pays (taux respectifs de 3,1 % et 2,7 % au cours des 12 derniers mois).

Dans l’industrie tertiaire, les services aux entreprises et le commerce ont été les moteurs de la croissance, alors que l’industrie primaire soutenait les biens contre un fléchissement de l’activité en construction (après huit hausses consécutives). En mai, l’activité manufacturière a encore consolidé sa reprise.

Les pertes d’emplois en fabrication sont en ralentissement marqué depuis le début de l’année. Au début de 2008, le taux de décroissance de l’emploi manufacturier d’une année à l’autre approchait de 6 %. En juin, le mouvement de recul avait été freiné à 1,6 % (octobre 2004 est le dernier mois où les valeurs de croissance ont été positives). Il faut aussi dire que, dans ce mouvement renversé, les provinces centrales ont joué un rôle de premier plan. Au Québec, les fabricants ont employé 1,7 % plus de travailleurs qu’en juin 2007, affichant leurs premiers gains en plus de trois ans. En Ontario, on est passé d’une baisse de 9 % aussi récemment qu’en juin 2007 à une diminution de 1,5 % en juin 2008, perte la moins lourde de cet indicateur en plus de trois ans.

Malgré l’affermissement de ses bases manufacturières, l’emploi global a fléchi dans les provinces centrales en juin. Ce qui a surtout joué comme facteur, c’est une décroissance de l’emploi dans le secteur public ontarien.

La croissance a eu plutôt pour chef de file l’Ouest canadien (l’Alberta et la Colombie-Britannique notamment). L’emploi a repris en Alberta dans les ressources naturelles et la montée en flèche des cours énergétiques a aussi nourri sa progression dans les services aux entreprises. Sur le littoral ouest du pays, les industries de distribution et de manutention de biens ont eu le premier rôle grâce à l’expansion des échanges avec l’Asie qui se poursuit.

Indicateurs avancés

L’indice composite a progressé de 0,2 % en mai, après être resté stable en avril et avoir reculé les deux mois précédents. L’avance observée a été étendue en mai, ayant touché sept des dix composantes; il s’agit du nombre le plus élevé depuis le début, en août dernier, de la tourmente qui agite les marchés mondiaux du crédit. Une composante est demeurée stable alors que deux ont diminué.

La demande des ménages a encore été le secteur le plus fort de l’économie. L’indice du logement a grimpé de 1,9 % après sept mois de repli. Les mises en chantier ont progressé en mai, tandis que les ventes de maisons existantes ont rebondi après un début d’année difficile, attribuable en partie au temps peu clément. Les dépenses des consommateurs en biens durables ont augmenté de façon constante, après avoir connu une forte montée au début de l’année lors de l’abaissement de la TPS. Le secteur des services aux personnes a en outre été la force motrice de la croissance de l’emploi dans les services.

Le secteur de la fabrication a poursuivi lentement sa progression après un début d’année très médiocre. Ce virage est dû surtout aux nouvelles commandes, qui ont grimpé pour un troisième mois consécutif. Les commandes avaient dégringolé de 3,3 % au tournant de 2008, soit leur plus forte baisse mensuelle en plus de dix ans. Grâce à la reprise des nouvelles commandes, la menace constante de réduction de la demande de main-d’oeuvre a commencé à s’atténuer au printemps. Le nombre d’heures hebdomadaires moyennes de travail a cessé de chuter après avoir reculé pendant cinq mois, et l’emploi dans le secteur de la fabrication s’est accru en mai.

L’indicateur avancé pour les États-Unis est resté la composante la plus négative de l’indice composite et a affiché sa neuvième baisse consécutive. La faiblesse des secteurs de l’automobile et de l’habitation a été partiellement compensée par la poussée que les exportations ont donnée aux secteurs industriel et agricole.

Production

Le PIB réel s’est redressé de 0,4 % en avril, regagnant presque tout le terrain perdu les deux mois précédents. Les responsables en sont les secteurs de la fabrication et des services comme ceux des transports et du commerce de gros qui font de la distribution et de la manutention de marchandises.

La production manufacturière s’est élevée de 1,9 % après être descendue de 2,4 % en mars. Une majorité de branches d’activité l’ont fait monter : l’industrie de l’automobile a commencé à se rétablir de la grève qui sévissait chez un fournisseur de pièces et plusieurs industries sont revenues à la normale après une rude tempête en mars. Il faut cependant dire que le marasme de la production a perduré dans les industries du vêtement et du bois d’œuvre. Autre fait à noter, les constructeurs automobiles ont réduit de 7 % leur production en mai, devant s’adapter à un net ralentissement des ventes aux États-Unis.

Ces derniers temps, l’énergie a constitué une source de faiblesse plus étonnante. La production énergétique a décru de 1,1 % et, à un taux de 6,8 % dans la dernière année, elle dépasse même ce qui s’est produit en fabrication, où le recul a été de 5,5 %. En 2007, elle s’est accrue de 1,5 %, compensant presque aux trois quarts la contraction de la production manufacturière. Cette année, le secteur de l’énergie ajoute à la faiblesse du secteur de la fabrication. Et la production pétrolière et la production gazière et les forages ont régressé ces derniers mois, quoique les prix se situent à des niveaux records. La production pétrolière et gazière a glissé de 7,1 % par rapport à son sommet de juin 2007. Le recul d’avril s’explique en partie par des arrêts de production pour réparations. La baisse de 13 % des forages depuis janvier mettait fin à un redressement de moitié au cours des huit mois précédents.

Dans la plupart des autres industries, la production n’a guère bougé. Le commerce de détail a été en reprise, mais la construction et son secteur résidentiel en particulier ont fait pendant avec une baisse. Enfin, les services financiers et les services aux entreprises ont connu une croissance soutenue.

Demande des ménages

En avril, les ventes au détail ont crû de 0,5 % en volume. C’est un retour à la valeur de janvier après des intempéries qui, en février et en mars, ont nui aux ventes. L’effet climatique a été des plus prononcés dans l’industrie du vêtement, où un congé de Pâques arrivé plus tôt et le temps froid ont fait reporter les dépenses des consommateurs en nouveautés printanières jusqu’en avril, mois où les ventes ont fait un bond de 2 %. Le retour de conditions climatiques favorables à la conduite automobile a aussi causé un bond de 3 % de la consommation d’essence après un fléchissement au premier trimestre.

La demande de biens durables a été inchangée dans l’ensemble. Une baisse des ventes de véhicules (de camions surtout) a contrebalancé une forte hausse des dépenses en autres biens durables, notamment en produits électroniques. Les données provisoires font croire que les ventes d’automobiles n’ont guère évolué en mai.

Ce même mois, les mises en chantier se sont redressées de 4 % pour atteindre un taux annuel de 227 000 logements. C’est bien moins que la moyenne du premier trimestre. Les mises en chantier de logements unifamiliaux ont recouvré le gros de leur perte du mois précédent, mais les mises en chantier de logements multifamiliaux ont peu évolué après avoir chuté de 19 % en avril. Le secteur du logement multifamilial est devenu le moteur de la construction neuve, étant à l’origine de près des deux tiers des mises en chantier sur le marché de l’habitation depuis le début de 2008 (après avoir partagé ce marché à parts presque égales avec le secteur du logement unifamilial en 2006 et 2007). Il faut y voir non seulement un ralentissement du marché du logement unifamilial, mais aussi un gain de popularité du logement en copropriété et une flambée de la construction de maisons de retraite dans un contexte de vieillissement de la population.

Sur le marché de la revente, les ventes ont un peu baissé en mai; elles étaient inférieures de 17 % au niveau observé un an auparavant. En Alberta et en Colombie-Britannique, les ventes ont régressé de près du tiers, car des prix élevés ont amorti la demande. Malgré une remontée des ventes en construction neuve, le parc de maisons neuves invendues a continué à s’étendre.

Commerce de marchandises

Les revenus tirés des exportations ont progressé un quatrième mois de suite en avril (+0,3 %). Leur valeur a été gonflée par des prix des produits de base qui ne cessent d’augmenter, notamment les cours énergétiques. Ces prix en hausse à l’exportation ont fait monter les investissements en énergie et en extraction minière, mais la production demeure paresseuse. Dans l’ensemble, les exportations en volume ont évolué lentement à la baisse tout au long de 2007 et même en 2008.

Les prix du pétrole brut et du gaz naturel se sont envolés en 2008. Ce qu’on sait moins, c’est que le prix du soufre, sous-produit de la transformation du gaz naturel et du pétrole brut qui tient une grande place dans les engrais, a aussi monté rapidement avec une flambée de la demande pour les productions céréalières. Pendant ce temps, les gouvernements d’autres grands pays fournisseurs mondiaux imposaient des taxes à l’exportation pour porter à un maximum les produits mis à la disposition des agriculteurs nationaux.

Comme pour la potasse, les prix du soufre ont plus que triplé dans les premiers mois de 2008. C’est ainsi que, de janvier à avril 2008, les exportations de soufre ont approché des 600 millions de dollars, excédant la valeur totale de 2007. En avril, elles s’établissaient à 180 millions de dollars et apportaient le meilleur revenu mensuel jamais constaté à l’exportation. Le Canada est le deuxième fournisseur en importance de soufre sur le marché mondial, et l’Alberta fournit la majeure partie de ce qu’il exporte. La Chine est le premier importateur et, depuis le début de l’année, les expéditions canadiennes de ce produit en Chine sont triples de leur valeur de 2007. Avec la montée des exportations de soufre, de graines de canola et d’éthylèneglycol, les exportations vers la Chine se trouvent en hausse de 1 % depuis 2007 (les expéditions de potasse accusent cependant un retard).

En avril, les exportations de produits agricoles, de biens industriels, de machines et de matériel n’ont guère évolué. Soutenues par les prix élevés des céréales, les exportations agricoles se sont maintenues à leur maximum mensuel de 3,3 milliards de dollars. En progression un troisième mois de suite, les exportations d’automobiles ont consolidé leur retour aux valeurs de l’automne 2007. Ce gain a compensé une perte pour les exportations de camions et de pièces de véhicules automobiles, qui ont subi l’effet d’un conflit de travail jusqu’à la fin du mois, où on a décidé d’importer d’un autre fournisseur, d’où un début de reprise des importations de produits de l’automobile. À une valeur de presque 500 millions de dollars en avril, les exportations de camions ont égalé les exportations de bois d’œuvre ou d’engrais, tout en restant bien en deçà des expéditions de pétrole brut (5,3 milliards), de gaz naturel et de voitures de tourisme (3,1 milliards dans les deux cas) et à environ la moitié de la valeur des exportations d’aluminium ou d’or.

Dans le mois, les importations se sont élevées de 3,7 % après deux mois de baisse. L’explication en est un bond des importations d’énergie que l’on doit, avant tout, au pétrole brut après une baisse des livraisons en mars.

Prix

D’avril à mai, l’IPC a monté de 0,6 %, ce qui devait porter le taux annuel d’inflation à 2,2 %. Le gros du mouvement est à mettre au compte du prix de l’essence. Le prix du pétrole brut a en effet doublé sur le marché mondial au cours de la dernière année.

Les prix des biens sans les produits énergétiques sont demeurés en baisse. Ce sont les prix des biens durables qui ont le plus diminué, et ce, en grande partie parce que les constructeurs automobiles ont multiplié les remises pour stimuler une demande défaillante, surtout dans le cas des gros véhicules. Les prix des vêtements ont également marqué un net recul malgré une reprise de la demande en avril. Le renchérissement des produits de boulangerie et des produits céréaliers a poussé en hausse les prix des aliments qui, dans l’ensemble, avaient gagné 1,9 % l’an dernier.

Les prix des services sont restés en progression soutenue surtout à cause de l’habitation, mais la source des hausses sur le marché de l’habitation au cours de la dernière année est passée des prix des maisons neuves aux intérêts hypothécaires. Dans la dernière année, l’augmentation annuelle des prix de l’habitation neuve (dont on se sert pour estimer le coût de remplacement de l’habitation dans l’IPC) a été amputée de moitié, ce qui est largement imputable à un affaiblissement en Alberta.

Les cours des produits de base ont continué à monter inexorablement avec les prix records de l’énergie. Le prix du pétrole brut a excédé les 140 $ le baril, subissant une progression de plus de 10 dollars un troisième mois de suite. Le prix du gaz naturel a également atteint un sommet supérieur, mis à part la flambée provoquée par les ouragans en 2006. Il a doublé dans la dernière année et 70 % de ce bond a eu lieu en 2008. Les dégâts causés par les inondations dans le Midwest américain ont fait monter le prix du maïs en flèche. Les cours de la plupart des métaux restent à des niveaux très élevés. Le prix du papier journal est toujours en hausse, parce que de nombreuses fermetures d’usines ont fait diminuer plus rapidement l’offre que la demande en baisse de 14 % dans les cinq premiers mois de 2008.

D’avril à mai, les prix dans l’industrie se sont élevés de 0,6 % pour un septième gain mensuel consécutif, mais ce mouvement était largement limité aux hydrocarbures et aux produits alimentaires. Les prix ont décru dans la plupart des industries, double effet d’une augmentation du taux de change et de la faiblesse des marchés des produits métalliques, forestiers et automobiles.

Marchés financiers

Le marché boursier a fléchi de 2 % en juin après de solides gains les deux mois précédents. C’est que les actions des secteurs des finances, de la consommation et de la technologie ont évolué en baisse, ce qui a eu pour effet d’annuler de nouveaux gains pour les secteurs de l’énergie, des mines et des matériaux. Ceux‑ci ont fait faire un gain de 4,6 % à la bourse de Toronto au premier semestre. La bourse torontoise a présenté les meilleurs résultats parmi les 20 premières bourses au monde.

En juin, le dollar canadien a oscillé un peu au‑dessous de la parité avec le dollar américain et ces deux monnaies ont légèrement reculé par rapport à l’euro. La descente récente des taux d’intérêt n’a pas continué en juin : les taux à court terme sont demeurés inchangés pour la plupart et un certain nombre de taux de rendement à long terme ont un peu monté. En mai, la demande de crédit dans les entreprises est passée des instruments à court terme aux actions et, plus particulièrement encore, aux obligations.

Économies régionales

La conjoncture s’améliore en particulier dans l’est du pays avec l’arrivée d’une température saisonnière plus clémente. Au Québec, les ventes au détail ont bondi de 3,4 % en avril, renversant la baisse de 3,0 % enregistrée en mars. Les ventes de camions neufs reprennent aussi fortement. Jusqu’à maintenant cette année, la hausse des prix de l’essence ne les a pas ralenti, même s’ils sont plus énergivores, bien qu’elle favorise davantage les marques d’outre-mer que nord-américaines. Même si, dans l’ensemble, les livraisons sont demeurées stables, la volatilité de l’aéronautique continuant de masquer les variations globales, quelque 16 des 21 industries de la fabrication ont enregistré des hausses, après que 15, produisant pour la plupart des biens livrés par camion ou par train, aient enregistré des baisses en mars. Aussi, l’emploi dans la fabrication progresse en mai.

En Ontario, la fabrication enregistre une troisième hausse en quatre mois. Quelque 13 industries sur 21 ont progressé, après que 14 aient enregistré des baisses en mars devant la sévérité inhabituelle du climat. La croissance semble se destiner au marché intérieur, constituée de biens liés à l’investissement. La construction est demeurée aussi une source de fermeté. La croissance la plus marquée des permits de bâtir s’est produite en Ontario en avril (+12 %, pour atteindre 2,4 milliards de dollars), dans le sillage d’une hausse de moitié de la valeur des intentions de construction de logements multifamiliaux. En mai, c’était au tour du secteur non résidentiel de s’accroître fortement, ayant atteint sa quatrième valeur en importance depuis janvier 1989. Les ventes au détail ont augmenté de 0,7 %, la troisième hausse cette année.

La fabrication retourne également en terrain positif dans les Prairies, entraînée en bonne partie par le pétrole, même si la majorité des industries enregistrent des progressions. Les conditions sous-jacentes de la consommation restent favorables, le revenu du travail s’étant élancé au taux annuel de 10 % au premier trimestre, mais les ventes au détail ont diminué. Les ventes de véhicules automobiles ont baissé, à l’opposé des tendances à l’est du pays. Les permis de bâtir reculent également. La plupart des indicateurs sont demeurées stables en Colombie-Britannique.

Économies internationales

Aux États-Unis, le marché de l’habitation est resté faible, les prix ayant continué à décroître. Les stocks étaient stables à une valeur de 11 mois de ventes, ce dernier indicateur ayant plafonné ces derniers mois.

Sur le marché de la revente, les ventes ont légèrement augmenté, de 2 %, pour s’établir à 5 millions de logements (aux taux annuels), ce qui s’inscrivait dans la tendance stabilisatrice observée un cinquième mois de suite. Sur le marché de l’habitation neuve, on constate un léger recul des ventes depuis avril, mais la tendance se nivelle depuis mars. En construction résidentielle, les mises en chantier ont un peu glissé en mai, sous la barre du million de logements, mais une stabilisation s’opère là encore depuis mars.

Les dépenses de consommation ont été vigoureuses et, en mai, les ventes au détail ont été en hausse de 1,0 %, ce qui représente leur meilleur mois depuis novembre 2007. Toutes les catégories de la demande se sont renforcées. Les ventes d’automobiles se sont légèrement accrues après trois baisses consécutives. Abstraction faite de l’industrie de l’automobile, les ventes ont progressé de 1,2 % dans l’ensemble. On relève de solides gains dans le cas des produits électroniques, des meubles, des articles de sport et des matériaux de construction, les consommateurs ayant dépensé ce qu’ils avaient eu comme remboursements fiscaux. Les ventes d’automobiles ont accusé une baisse importante en juin.

La production industrielle s’est contractée de 0,2 % en mai à la suite d’une diminution de 0,7 % en avril. La production d’automobiles a été légèrement en hausse, la grève qui sévissait chez un grand producteur de pièces s’étant réglée vers la fin de mai. La production informatique a également été en progression, mais des baisses de la production d’autres biens durables ont fait contrepoids. La production d’outillage d’entreprise a été inerte un deuxième mois de suite, et les nouvelles commandes de biens d’équipement ont décru après s’être largement accrues en avril.

En valeur mensuelle, le déficit commercial s’est élevé à 60,9 milliards de dollars après être descendu à 56 milliards de dollars en mars. Les importations ont dépassé les exportations, la facture du pétrole brut s’étant amplement alourdie malgré une légère diminution des livraisons. Les biens d’équipement et de consommation ont aussi contribué à la progression des importations. Quant aux exportations, elles ont été stimulées par des biens d’équipement comme les aéronefs, les machines agricoles et les composants informatiques, ainsi que par des fournitures industrielles comme les plastiques et les minéraux. Dans l’ensemble, le déficit au compte courant a monté à 177 milliards de dollars au premier trimestre, après avoir décru chaque trimestre de 2007 pour clore l’année à 167 milliards de dollars.

Dans la zone de l’euro, la production industrielle s’est fortement redressée en avril, tous les secteurs s’étant affermis sauf celui de l’énergie. Les nouvelles commandes ont également été vigoureuses, surtout à cause de la demande renouvelée de textiles et de métaux. Le commerce extérieur est demeuré florissant, faisant augmenter l’excédent relatif aux machines et aux automobiles. Les dépenses de consommation ont repris une première fois en quatre mois, bien que le taux annuel d’inflation ait fait un bond à 3,7 % en mai en raison du prix élevé des carburants et des aliments. Le taux de chômage a été stable à 7,2 % un sixième mois de suite.

En Allemagne, la production manufacturière s’est contractée un deuxième mois d’affilée en avril et les nouvelles commandes ont marqué un cinquième recul en autant de mois. La demande asiatique à l’exportation a continué à soutenir les échanges, et les dépenses de consommation ont repris en mai après deux mois de baisse. À 3,1 % en avril, le taux d’inflation comptait toujours parmi les plus bas de la zone de l’euro. Enfin, le taux de chômage a été stable à 7,4 %.

En France, la production industrielle s’est redressée de pair avec les nouvelles commandes. La demande est restée peu ferme à l’exportation, mais les importations étaient toujours en progression, nourries par une remontée des dépenses de consommation. Le taux d’inflation s’est élevé à 3,7 % et le taux de chômage a faibli à 7,4 %, en mai.

En Grande-Bretagne, la production industrielle a continué comme récemment à évoluer en dents de scie, reprenant en avril après avoir fléchi en mars. En mai, les consommateurs se sont rués sur les magasins, ce qui devait faire monter les ventes au détail de 2,2 % en volume. Les prix sont en hausse de 3,3 % depuis un an et connaissent leur rythme le plus rapide en plus de 10 ans. Une livre sterling qui faiblit a aussi fait monter les prix des importations. Malgré une demande plus lente, la Grande-Bretagne a encore présenté en avril le déficit du commerce extérieur le plus imposant de l’Europe.

Au Japon, l’économie s’est affermie en mai. La production industrielle a fait un bond de 2,9 % après s’être légèrement contractée le mois précédent. Les hausses de prix et la baisse des primes estivales ont amorti la confiance et les dépenses des consommateurs. En mai, l’inflation a atteint un sommet de 1,5 % en 15 ans (si on exclut l’effet ponctuel d’une majoration de la taxe de vente en 1998). Abstraction faite de l’énergie et des aliments, le constat est que les prix ont baissé de 0,1 %.


Note

* Basée sur les données disponibles le 11 juillet; toutes les données sont en dollars courants, sauf indication contraire.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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