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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Juillet 2006

Conditions économiques actuelles

Tableau sommaire - Indicateurs principaux

Vue générale*

Au printemps, l’économie était de plus en plus partagée entre la croissance des industries de services et le ralentissement des industries de biens. Cette dichotomie s’explique en partie par l’incidence à long terme de la montée du taux de change : ce qui est un bienfait pour les détaillants et les grossistes grâce à une demande croissante d’importations à moindre prix devient un frein pour les fabricants. Il faut aussi dire que le secteur des ressources et l’industrie de la construction ont marqué un temps d’arrêt, bien que la demande y demeure foncièrement vigoureuse, ces secteurs ayant été les chefs de file de la croissance ces derniers mois et les prix qui y sont pratiqués étant toujours proches des valeurs record.

Les dépenses de consommation n’ont montré aucun signe de relâchement. En volume, les ventes au détail ont progressé de 1,1 % encore en avril après avoir enregistré en début d’année leur meilleure croissance trimestrielle en quatre ans. Le bond de l’emploi en mai devrait amener encore plus de croissance. Enfin, les ventes d’automobiles seront favorisées par les remises de prix encore plus généreuses qui ont été consenties en période estivale.

Le net enrichissement du patrimoine privé qui, au premier trimestre, marquait une avance de 10 % d’une année à l’autre, a été un autre facteur favorable aux dépenses des ménages. Si l’avoir net des propriétaires d’habitation s’est modéré depuis un an, l’avoir financier s’est accéléré. Environ la moitié de cette progression tient à l’augmentation des cours boursiers. Il reste que les ménages conservent des liquidités très abondantes : leurs dépôts en espèces et leurs autres avoirs à court terme correspondent à 82 % de leur revenu disponible (et aux trois quarts de toute leur dette hypothécaire et de leur endettement en consommation).

Le bilan canadien des investissements internationaux s’est nettement amélioré au premier trimestre, et la dette extérieure nette du Canada est tombée de 8 % pour représenter la plus faible proportion du PIB jamais vue. C’est que notre pays a accru ses achats d’obligations et ses investissements directs à l’étranger.

Les données par pays pour 2005 révèlent que les entreprises concentrent toujours leurs investissements directs à l’étranger aux États-Unis (46 %) et en Europe (25,6 %). Elles n’accréditent en rien la thèse selon laquelle ces investissements se déplaceraient au profit de pays où les salaires sont bas comme le Mexique, la Chine et l’Inde, ceux-ci ne recevant que 0,9 % des investissements directs canadiens à l’étranger. La tendance des investissements au Mexique s’affaiblit depuis l’an 2000. En Chine, ces investissements du Canada étaient pour ainsi dire inchangés l’an dernier à 1,0 milliard de dollars et, en Inde, ils restaient négligeables à 0,2 milliard de dollars. Dans la région Asie-Pacifique, l’Australie, qu’on ne pourrait guère classer parmi les pays précités, est la première destination des investissements du Canada, affichant une valeur de 8,2 milliards de dollars.

Marchés du travail

L’emploi a piétiné en juin après avoir fait un grand pas en avant en mai. Ainsi, il est en hausse de 0,8 % au deuxième trimestre, ayant réalisé son meilleur gain depuis les derniers mois de 2003. L’emploi à plein temps a annulé presque la moitié de sa hausse record de mai, plus particulièrement chez les jeunes. L’important remplacement d’emplois dans le secteur privé par des emplois de travailleurs indépendants s’est poursuivi tout au long de la première moitié de l’année, surtout dans la construction, le commerce et l’agriculture. Comme la population active n’a pas changé non plus, le taux de chômage est demeuré à son bas niveau record de 6,1 %.

Les tendances sont restées divergentes pour les industries de biens et les industries de services. Ces dernières ont profité de la création de 30 000 emplois, laquelle succédait à une progression considérable en mai. Dans le secteur des services, il s’est créé presque 250 000 emplois au premier semestre, ce qui représente 2,0 % de la progression globale de cet indicateur. Les chefs de file ont été les services financiers, les hôpitaux et les services de garde.

En revanche, les industries de biens ont perdu 35 000 autres emplois après en avoir éliminé le mois précédent. Depuis décembre, l’emploi a rétréci de 31 000 postes (presque 1 %) dans le secteur des biens. L’industrie de la construction a dominé au tableau des pertes en juin après avoir marqué le pas les trois mois précédents. Il faut y voir en partie l’effet d’un ralentissement de la construction résidentielle, qui avait pourtant été l’un des secteurs les plus en croissance des trois dernières années. Le recul de l’emploi manufacturier s’est nettement atténué au deuxième trimestre.

Le Québec a été la seule province à ajouter à ses gains d’emplois en mai avec une nouvelle hausse de 0,3 % en juin. Dans cette province, les services de santé et les services aux entreprises ont constitué le moteur de la croissance de l’emploi. La perte d’emplois dans le secteur de la fabrication s’est accentuée à 3,5 % au premier semestre; c’est presque le double du recul subi par l’Ontario. Cette dernière province est celle qui a le plus perdu d’emplois manufacturiers depuis 2004, mais elle s’est légèrement redressée sur ce plan en juin. Avec des hausses dans les secteurs des finances, des soins et de la construction, ce gain a compensé un net recul de l’emploi dans le commerce.

L’Alberta a effacé environ le quart de son gain record de mai en matière d’emploi. Les services financiers et les services aux entreprises ont encore retranché des emplois au premier semestre. En Colombie-Britannique, l’emploi n’a guère évolué un troisième mois de suite et les pertes se trouvaient concentrées dans le secteur de la fabrication. Comme la population active a diminué, le taux de chômage est tombé à un bas niveau record de 4,3 %.

Indicateurs avancés

L’indice composite a crû de 0,3 % en mai après avoir augmenté de 0,4 % en avril. Les hausses de l’indice se sont situées entre 0,3 % et 0,5 % pendant la plus grande partie des deux dernières années. Les sources de la croissance se sont rétrécies de façon significative, seulement 6 des 10 composantes ayant progressé, soit le nombre le moins élevé depuis mars 2005. Les dépenses des consommateurs et des entreprises ont fait grimper l’indice global.

La demande de biens durables de la part des consommateurs a augmenté de 1,1 %. Alors que les ventes d’automobiles sont demeurées faibles, les consommateurs ont acheté davantage une vaste gamme de produits électroniques. La demande de meubles et d’appareils électroménagers est également demeurée vive, reflétant les ventes quasi-record de maisons existantes. L’indice du logement est revenu à des niveaux plus normaux après avoir connu une montée en flèche durant l’hiver qui a été doux.

Le vigoureux marché du travail a encore favorisé grandement les dépenses des consommateurs, sa force ayant culminé en mai grâce à une montée sans précédent du nombre d’emplois à temps plein. Cette hausse s’est traduite par une progression de 0,4 % des services personnels et des services aux entreprises, ces derniers ayant représenté plus des trois quarts de la croissance.

Le ralentissement graduel du secteur de la fabrication s’est poursuivi. Les nouvelles commandes ont fléchi de 0,2 %, soit leur troisième diminution d’affilée. L’affaissement de la demande s’est reflété dans une baisse du ratio des livraisons aux stocks, les livraisons ayant également décru pour le troisième mois de suite. La semaine de travail moyenne dans le secteur de la fabrication a plafonné après avoir diminué de façon constante depuis janvier, mais cela peut peut-être s’expliquer par le fait que les heures travaillées se situaient déjà presque à des creux inégalés (l’indice non lissé des 37,7 heures travaillées en mai était à son niveau le plus bas jamais atteint si l’on excepte les creux des récessions de 1982 et 1991).

Les trois autres composantes ont affiché de légères hausses. Les indicateurs financiers ont ralenti durant le mois. L’indicateur avancé des États-Unis a enregistré une hausse modeste de 0,2 %, attribuable principalement à une reprise de la demande d’investissement.

Production

En avril, le PIB réel a crû de 0,1 % – autant qu’en mars – après un très bon début d’année. Le gros du ralentissement est imputable au secteur de l’énergie en raison de la persistance du temps doux et de la léthargie du secteur de la fabrication. La demande de services est demeurée vive, notamment dans le cas des services de consommation et de transport et des services financiers.

Dans le secteur de l’énergie, la production a décru de près de 1 %. Le temps doux a réduit la demande de services publics et nui aux forages. Contrairement à ce qui s’était passé pendant l’hiver, ces conditions météorologiques clémentes n’ont pas stimulé l’activité en construction. La construction résidentielle a régressé un deuxième mois de suite et la construction non résidentielle a accusé sa première baisse en 17 mois.

L’activité en fabrication a fléchi un troisième mois de suite et la production manufacturière n’a pour ainsi dire pas changé depuis un an. Les industries liées aux ressources ont prédominé à ce tableau, notamment le bois d’œuvre, la fonte-affinage et les hydrocarbures. L’affaiblissement de l’industrie de la construction a aussi entraîné à la baisse l’industrie des minéraux non métalliques et les autres industries de biens d’équipement. L’aérospatiale et la pétrochimie sont toujours les grandes exceptions à ce qui, depuis le début de l’année, est un marasme de l’activité manufacturière. Dans ces industries, la progression d’une année à l’autre est respectivement de 12 % et 16 %.

En avril, les industries de services ont conservé leur dynamisme à l’inverse de la léthargie des industries de biens. Les dépenses de consommation ont mené le mouvement, en particulier les ventes au détail et les services récréatifs. Le transport aérien est resté florissant avec une hausse de plus de 5 % depuis décembre, les consommateurs qui voyagent à l’étranger n’ayant pas tenu compte de la montée des tarifs causée par le renchérissement des carburants (en fait, les tarifs aériens ont augmenté de 112 % depuis 1992; c’est plus que pour toute autre composante de l’IPC, sauf pour les frais de scolarité et les prix du chauffage domestique).

Les services financiers sont également demeurés prospères malgré des ventes réduites sur le marché de l’habitation. Sur les marchés financiers, les échanges sont toujours animés et la demande de prêts a été en croissance soutenue. L’activité financière est en hausse de 2,3 % depuis le début de l’année.

Par ailleurs, la reprise de la demande à l’importation a stimulé le commerce de gros un cinquième mois de suite. De tous les services commerciaux, les services aux entreprises sont ceux qui ont présenté la hausse la plus modeste de leur production.

Demande des ménages

Les ventes au détail étaient toujours en progression rapide, ayant gagné 1,1 % en volume en avril, autant en moyenne que dans les six mois précédents de croissance. La vigueur des dépenses de consommation hors industrie de l’automobile est encore plus impressionnante si on considère que les ventes d’automobiles ont continué à ralentir en mai. Ajoutons que, en avril, les consommateurs ne se sont pas laissé effaroucher par une forte majoration du prix de l’essence.

Presque tous les secteurs de la demande de produits autres que les automobiles ont progressé en avril. C’est en partie la conséquence de baisses de prix qui se maintiennent pour une grande diversité de biens – vêtements, ordinateurs, produits électroniques, etc. – ayant un fort contenu importé. La montée des ventes d’habitations neuves a été un autre aiguillon pour la demande de meubles et d’appareils électroménagers.

En mai, les mises en chantier d’habitations se sont stabilisées au niveau de 217 000 logements (aux taux annuels) après avoir fortement décru en avril, mois où le retour à des températures plus normales a mis fin à l’essor pendant l’hiver de l’activité en construction en période de temps doux. Pour les cinq premiers mois de l’année, elles dépassent de 5 % leur valeur de la période correspondante en 2005. En mai, les ventes d’habitations neuves se sont encore améliorées, atteignant leur plus haut niveau en plus d’un an, mais le bond de la construction résidentielle par suite de la clémence des conditions hivernales a tout simplement suivi la demande et, par conséquent, le nombre de logements invendus n’a guère évolué depuis le début de l’année.

Sur le marché de la revente, les ventes ont fléchi en avril. Le gros du ralentissement est concentré en Colombie-Britannique et en Alberta par insuffisance de l’offre plus que par faiblesse de la demande. À Calgary, la demande d’habitations neuves a fait monter en flèche (35 %) le prix des habitations neuves de janvier à avril; Edmonton suivait avec une hausse de 19 %. Pour ces deux villes, les gains sont plus du double de ceux des derniers mois de 2005.

Commerce de marchandises

Les exportations ont diminué pour la première fois en quatre mois, effaçant le gros de leurs gains de la dernière année. C’est ainsi que, d’une année à l’autre, leur croissance a considérablement ralenti, passant de 14 % en décembre à 2,4 % seulement. Comme les importations ont augmenté, l’excédent commercial a baissé, passant de près de 7 milliards vers la fin de l’an dernier à un minimum en 15 mois de 4,1 milliards en avril.

Ce ralentissement à l’exportation depuis décembre a fait sentir ses effets dans toutes les grandes catégories. Le plus atteint a été le secteur de l’énergie, surtout à cause de la surabondance de gaz naturel causée par la clémence du temps hivernal en Amérique du Nord. Les exportations d’automobiles régressaient toujours rapidement en avril, recul imputable à la faiblesse persistante des ventes aux États-Unis. Les produits forestiers ont fléchi un troisième mois de suite à l’exportation en partie à cause de la mise en veilleuse des travaux de construction qui avaient été en plein essor aux États-Unis après les ouragans.

Les autres composantes à l’exportation n’ont guère changé depuis le début de l’année. La progression des exportations de blé a soutenu la catégorie des produits alimentaires. Quant aux produits industriels, ils ont pu compter sur l’ample montée de la demande de métaux dans le monde. Enfin, les machines et le matériel ont chancelé en avril à l’exportation après un bon début d’année.

Les exportations ont eu des ratés, mais la demande s’est affermie un deuxième mois de suite à l’importation après un lent démarrage en début d’année. La progression de 1,2 % observée en avril s’explique en majeure partie par un bond des importations d’énergie. Les raffineries de l’est du Canada ont en effet reconstitué leurs stocks après avoir très peu importé au premier trimestre. La baisse des prix a favorisé en volume les importations de biens de consommation. Comme les ventes d’automobiles s’enlisent, les importations de ces produits sont inertes depuis le début de l’année. Les machines et le matériel ont régressé de 3 % à l’importation en avril à cause d’un soudain décrochage des livraisons d’aéronefs.

Les prix ont constamment baissé à l’exportation dans les quatre premiers mois de l’année. En avril, ils étaient à court de 0,3 % de leur valeur d’avril 2005; c’est leur première diminution d’une année à l’autre depuis juillet 2005. Le renchérissement des produits énergétiques a ralenti, passant de près de 50 % vers la fin de la dernière année à 6 % seulement en avril; la valorisation du dollar a fait descendre de plus de 3 % les prix des exportations de produits finals. C’est une valeur proche du taux de décroissance relevé pour l’ensemble des importations.

Prix

L’Indice des prix à la consommation a monté de 0,2 % d’avril à mai après avoir fait un large bond de 0,5 % le mois précédent. Le prix de l’essence a légèrement diminué en mai après avoir mené le mouvement de croissance de cet indice en avril. Il demeure cependant de 19 % supérieur à sa valeur de l’an dernier. Dans l’ensemble, les cours énergétiques sont un peu en hausse du fait d’une majoration des tarifs d’électricité en Ontario.

Le prix de l’énergie mis à part, les prix ont été partagés dans leurs tendances entre des hausses pour le logement et des baisses pour la plupart des autres biens et services. Le prix du logement a été poussé en hausse par le prix en plein essor de l’habitation neuve en Alberta et de l’hébergement touristique à l’échelle du pays.

Les prix ont régressé pour tous les biens sauf l’énergie. La faiblesse persistante des ventes a incité les constructeurs automobiles à réduire leurs prix après s’en être tenus à la ligne dure pendant le plus clair de la dernière année pour ce qui est des remises. La diminution des prix à l’importation a contribué dans la dernière année à un allégement des factures pour une grande diversité de biens, plus particulièrement pour les vêtements, les produits électroniques, les articles récréatifs, les appareils électroménagers, les outils et les fruits et légumes.

Les cours des produits de base ont fléchi en juin, en grande partie parce que les métaux ont glissé des sommets atteints en mai, mois où le prix du cuivre parvenait à 4 dollars américains et celui du nickel, à 10 dollars américains la livre. Les cours énergétiques sont demeurés élevés. Le prix du pétrole excédait 70 dollars américains le baril au retour de la saison des ouragans dans la région du golfe du Mexique où la production continue à se remettre des ravages de la dernière saison. Le prix du blé s’est également élevé, en partie parce que l’Inde s’est remise à importer pour une première fois en dix ans.

D’avril à mai, les prix des produits manufacturés se sont accrus de 0,3 %. Une forte hausse des prix des métaux a compensé l’effet d’amortissement d’une augmentation mensuelle record du taux de change, ce qui devait diminuer les prix d’une majorité de marchandises, notamment des automobiles et du bois d’œuvre.

Marchés financiers

En juin, les taux d’intérêt tant à court terme qu’à long terme n’ont guère varié et le dollar canadien gravitait toujours autour des 90 cents américains. Malgré la majoration récente des taux, les investisseurs ont continué à délaisser le marché monétaire en mai.

L’essor du marché boursier les premiers mois de l’année a amené les entreprises à multiplier les nouvelles émissions d’actions, qui ont ainsi été portées à plus de 2 milliards en avril et mai. Pendant ce temps, les émissions obligataires diminuaient. En juin, le marché boursier a reculé de 1 % après avoir fléchi de près de 4 % en mai, effaçant ainsi les gains des deux mois précédents. Il s’agit d’un recul généralisé. L’énergie et les métallifères ont affiché les seules hausses, malgré que les prix sur les marchés des produits de base soient revenus à des niveaux plus normaux après leur flambée printanière.

Au premier trimestre, les investissements directs étrangers se sont montés à 12 milliards, surtout sous forme de prises de contrôle. Les acquisitions ont été concentrées dans les secteurs de l’énergie et des métaux; la tendance s’est maintenue au deuxième trimestre, période où des prix élevés ont rendu les entreprises canadiennes plus attrayantes.

Économies régionales

La montée en flèche des ventes au détail jusqu’à maintenant cette année a été principalement attribuable à l’Alberta. Un bond de 3,9 % en avril y a porté la croissance depuis décembre à 9,4 %, comparativement à une hausse de seulement 3,8 % dans le reste du Canada. Une forte croissance de l’emploi et du revenu a soutenu ces augmentations. Les exportations et les livraisons de l’Alberta ont plafonné cette année, ce qui traduit le fléchissement des prix de l’énergie par rapport aux sommets qu’ils avaient atteints. Les intentions d’investissement sont demeurées vigoureuses, les permis de construction dans le secteur non résidentiel ayant atteint un niveau inégalé en mars (stimulés par une multitude de projets dans le secteur public). Les permis de construction de logements sont restés près d’un niveau record. Les immeubles à logements multiples ont crû plus rapidement que les maisons unifamiliales, les constructeurs ayant eu de la difficulté à faire face à la pénurie toujours plus grande de logements.

La croissance en Ontario a dépendu encore davantage de la construction et des ventes au détail, la fabrication ayant stagné. Les livraisons ont diminué en avril. Il s’agit de leur troisième baisse au cours des quatre derniers mois. Les pertes soutenues dans l’industrie de l’automobile ont été partiellement neutralisées par les hausses enregistrées par les métaux et les biens d’équipement. Certains de ces derniers semblaient destinés au secteur de la construction de la province. Les mises en chantier en mai ont progressé de 10 %, ce qui a fait de l’Ontario la seule province à avoir récupéré toutes les pertes subies en avril. Le rythme des permis de construction non résidentiels a dépassé de 4 % celui de l’année dernière, malgré une chute marquée en janvier alors que des tarifs plus élevés étaient adoptés. Les ventes au détail ont continué de croître, ayant augmenté de 1,2 % en avril. Elles sont néanmoins demeurées inférieures à celles de la plupart des autres régions.

À l’opposé, les ventes au détail au Québec ont été fermes mais la croissance dans la construction a été lente. Les ventes au détail ont augmenté de 1,6 % en avril, soit une hausse qui a été inférieure seulement à celle enregistrée dans les Prairies. Mais les permis de construction de logements pour les maisons unifamiliales ont connu une tendance à la baisse toute l’année, ayant atteint en avril leur niveau le plus bas depuis que le boom de l’après 11 septembre a débuté. Les immeubles non résidentiels s’en sont un peu mieux tirés, une recrudescence des projets institutionnels survenue au début de l’année ayant neutralisé la faiblesse prononcée du secteur industriel. Les livraisons manufacturières ont stagné jusqu’à maintenant cette année après avoir affiché une solide hausse de 5 % en 2005. Davantage de pertes dans les vêtements et le papier ont été épongées par les augmentations enregistrées par l’aluminium et le pétrole (pour ce dernier, le Québec a surpassé l’Ontario jusqu’ici cette année, les raffineurs ayant continué de fermer de vieux et petits établissements en Ontario et à livrer de l’essence du Québec).

La Colombie-Britannique a connu un lent départ au deuxième trimestre. Les mises en chantier en mai sont tombées à leur plus bas niveau depuis janvier 2005. Comme en Ontario, la croissance des ventes au détail est demeurée inférieure à la moyenne nationale. Les livraisons manufacturières en avril ont perdu un peu du terrain gagné au premier trimestre. La construction non résidentielle est restée forte, après que les permis ont presque atteint un sommet en mars. Jusqu’à maintenant cette année, leur rythme dépasse de 4 % celui de l’année dernière qui avait atteint un sommet.

Économies internationales

Aux États-Unis, le marché de l’habitation s’est redressé. En mai, les ventes d’habitations neuves se sont affermies un troisième mois de suite, recouvrant le gros de leurs cuisantes pertes de l’hiver. L’augmentation des ventes et la diminution du parc de logements invendus ont stimulé les mises en chantier en hausse de 5 % après trois baisses consécutives. Malgré des ventes d’automobiles en décroissance, les ventes au détail ont crû de 0,1 % en mai. Si on exclut les automobiles et l’essence (secteurs où les revenus se sont accrus de 22 % dans la dernière année à cause des prix), on constate que le taux annuel de progression des ventes a été stable à près de 8 %. La forte demande qui s’attache aux produits électroniques a compensé un ralentissement de la demande de matériaux de construction après la flambée d’activité qui a suivi les ouragans.

Le déficit a rétréci au compte courant, passant de 223,1 à 208,7 milliards au premier trimestre. Cette baisse, la plus marquée depuis la récession de 2001, est attribuable avant tout à la montée des exportations. Il reste que, en avril et mai, les prix ont augmenté de presque 4 % à l’importation pour ainsi connaître leur meilleure croissance en deux mois depuis 1990 dans un contexte de fort renchérissement du pétrole. La cherté des hydrocarbures a aussi été principalement à l’origine d’une hausse à 4,1 % du taux d’inflation à la consommation en mai. Les prix de la plupart des autres biens n’ont guère changé, alors que l’alourdissement de la facture de l’habitation faisait monter les prix des services de 3,3 %.

La production industrielle a fléchi de 0,1 % en mai après avoir marqué une forte avance de 0,8 % en avril. C’est une volte-face qui tient en majeure partie aux biens d’équipement dont la production a régressé après avoir progressé de 2 % le mois précédent. La tendance reste cependant foncièrement à la hausse, puisque la production dépasse toujours de 11 % sa valeur de l’an dernier et que les commandes de biens d’équipement se renforcent. Dans l’ensemble, les commandes se sont ressenties d’une forte baisse dans le cas des aéronefs. Si les transports aériens se sont entièrement rétablis au Canada du marasme consécutif aux attentats du 11 septembre, l’industrie continue à éliminer des emplois aux États-Unis (on en compte près de 20 % de moins qu’il y a cinq ans).

Dans la zone de l’euro, la croissance économique a ralenti en avril. La production industrielle s’est contractée de 0,6 %, et ce, dans tous les grands secteurs. Les nouvelles commandes étaient aussi en recul, accusant leur troisième baisse depuis le début de l’année. Le commerce extérieur s’est soldé par un déficit avec une hausse des importations d’énergie qui a plus que contrebalancé des gains à l’exportation pour les produits chimiques, la machinerie et les véhicules. La demande de consommation a repris et, en mai, le taux de chômage est tombé à 7,9 %. Enfin, le taux annuel d’inflation a un peu monté à 2,5 %, provoquant une majoration des taux d’intérêt.

En Allemagne, la production industrielle a remonté en avril après les intempéries et les grèves qui l’avaient gênée le mois précédent. Des dépenses de consommation en reprise ont plus qu’effacé leurs pertes des deux mois précédents. Les exportations sont restées solides et le taux d’inflation a un peu baissé à 2,1 % en mai.

En France, la production économique a fléchi au gré de la production industrielle en avril après avoir été en relance le mois précédent. Les nouvelles commandes ont marqué un quatrième recul de suite en raison de la faiblesse de la demande à l’exportation. Les consommateurs se sont à nouveau hasardés à dépenser. Ce regain de confiance dans leur cas a été inspiré par l’incessante diminution du nombre de chômeurs.

En Grande-Bretagne, la production industrielle s’est détériorée en avril après s’être légèrement améliorée le mois précédent. Des dépenses de consommation en plein essor et un prix de l’énergie en progression ont favorisé les importations. Quant aux exportations, elles étaient toujours à la traîne dans un contexte de constante valorisation de la livre. C’est ainsi que ce pays a une fois de plus présenté dans son commerce extérieur le déficit le plus imposant de la zone de l’euro. Le taux d’inflation a atteint en mai un sommet de 2,2 % en sept mois.

Au Japon, les échanges commerciaux sont demeurés animés en mai : les exportations se sont élevées de 19 % d’une année à l’autre et les importations se sont accrues de 18 %. Ce même mois, le taux de chômage est tombé à son plus bas niveau (4 %) en huit ans, tandis que les prix à la consommation progressaient un septième mois de suite, aidés en cela par le renchérissement du pétrole.

Au Brésil, l’économie a crû de 3,4 % d’une année à l’autre au premier trimestre grâce à la fermeté des investissements des entreprises dans les hydrocarbures et les métaux et à la montée de la demande dans l’industrie de la construction. En Inde, l’économie était en progression de 9,3 % d’une année à l’autre, s’appuyant sur une solide production agricole et de fortes dépenses de consommation. L’augmentation des importations pétrolières a enfoncé la monnaie indienne et fait monter le taux d’inflation à 4,3 % en mai.


Note

* Basée sur les données disponibles le 7 juillet; toutes les données sont en dollars courants, sauf indication contraire.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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