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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Juin 2008

Conditions économiques actuelles

Tableau sommaire - Indicateurs principaux

Vue générale*

Le PIB réel s’est contracté de 0,2 % en mars, ce qui mettait fin à un tout premier trimestre de baisse depuis 2003. Des événements irréguliers ont une fois de plus joué un rôle décisif, plus particulièrement les réoutillages et les grèves dans l’industrie de l’automobile et les précipitations abondantes de neige qui ont empêché de se déplacer dehors dans l’est du pays. Les dépenses intérieures ont profité d’une autre augmentation importante des revenus tirés des marchandises exportées. Au début du deuxième trimestre, l’emploi a conservé un régime de croissance modeste, d’où l’impression que, foncièrement, les conditions économiques restent légèrement favorables.

Le fléchissement de la production au premier trimestre a avant tout été déterminé par une diminution record des stocks qui avaient nettement été en accumulation au second semestre de 2007. Cette évolution paraît attribuable à des facteurs divers. Il est clair que les détaillants ont bien garni leurs stocks vers la fin de 2007 en prévision d’une flambée des dépenses de consommation devant suivre la réduction du taux de la TPS le 1er janvier. Ce scénario s’est vérifié (pour l’industrie de l’automobile en particulier). L’offre de marchandises tant de fabrication intérieure que d’importation a fortement diminué, tandis que les mesures de réoutillage, des grèves et la faiblesse de la demande américaine nuisaient notamment à la production automobile. Enfin, les difficultés d’un hiver marqué par de grands froids dans l’ouest du pays et des précipitations records de neige dans l’est ont compromis la production et le transport dans le cas des biens tant intérieurs qu’importés.

Les facteurs irréguliers de marasme de la production manufacturière au premier trimestre laissent présager que la fabrication se redressera au deuxième trimestre. En avril, les données provisoires sur la production d’automobiles se sont mises à remonter, en partie parce que la circulation de pièces de rechange a repris; en mai, les conflits de travail se sont réglés chez les fournisseurs de pièces. L’emploi manufacturier a dominé au tableau de la croissance en mai, recouvrant toutes les pertes subies depuis le début de l’année.

Les dépenses de consommation ont affiché un solide gain grâce surtout aux biens durables chers. Il faut aussi dire que le renchérissement des aliments et de l’énergie avait fait une certaine ponction sur le pouvoir d’achat, alors que le revenu réel disponible a été franchement en hausse avec une valeur de 1,8 %. Le marché de l’habitation a faibli au premier trimestre après que les hausses de prix aient réduit l’abordabilité.

Les investissements des entreprises se sont élevés de près de 1 % et leurs bénéfices sont restés en croissance (dans le secteur de l’énergie notamment). Le moteur de la croissance des investissements a été la construction, car les dépenses en machines et en matériel n’ont augmenté que de 0,3 %.

En volume, les exportations ont reculé un troisième trimestre de suite, perdant 1 %. Ce qui a surtout joué comme facteur, c’est un fléchissement de 13 % des exportations d’automobiles. Les exportations forestières ont continué à chuter dans le présent contexte de marasme du marché de l’habitation aux États-Unis. Malgré ces pertes, les revenus tirés des exportations ont continué à évoluer en hausse dans l’ensemble du fait de la montée en flèche des cours des produits de base dans le cas de l’énergie, des denrées agricoles et des biens industriels.

Marché du travail

L’emploi a fait un maigre gain en mai après un ralentissement de sa croissance à 0,1 % aussi bien en mars qu’en avril. Il s’est vivement contracté chez les jeunes surtout dans les postes à plein temps. Quant au taux de chômage, il a été stable à 6,1 %. La croissance de l’emploi sur douze derniers mois est demeurée d’environ 2 % alors même que le marché s’alanguissait aux États-Unis. Le taux de chômage au Canada (ajusté aux concepts américains, à 5,3 %) a diminué sous les 5,5 % enregistrés aux États-Unis, le plus bas depuis 1982.

Dans le secteur privé, l’emploi a fait un pas en avant après avoir marqué une pause en avril. Un gain de 34 000 postes en fabrication a prédominé et la variation nette depuis le début de l’année est devenue légèrement positive. Les chefs de file dans la fabrication ont été le matériel de transport et les produits informatiques et électroniques. L’emploi en construction a continué à croître.

Pour faire pendant, il y a eu des baisses en agriculture et dans les services. Malgré des prix élevés, l’activité agricole s’est ressentie d’un printemps tardif et de la surcharge d’humidité des champs, un frein à l’ensemencement même si les prix ont relevé les intentions des fermiers. Dans l’industrie tertiaire, les facteurs de ralentissement ont été un revers pour les services aux entreprises et les services publics et de nouvelles pertes pour le commerce et les transports.

En mai, l’Ontario et le Québec ont mené la croissance de l’emploi grâce au redressement de l’activité manufacturière. En Ontario, le taux de croissance de l’emploi (1,2 %) est supérieur à la moyenne nationale (0,8 %) depuis le début de l’année. Le Québec est à la traîne sans que sa situation évolue. Ce même mois, l’emploi a baissé dans les quatre provinces de l’Ouest, plus particulièrement dans les services. L’Ouest canadien reste en tête toutefois pour la croissance d’une année à l’autre, ce qu’il doit partiellement à son industrie florissante de la construction.

Indicateurs avancés

En avril, l’indicateur avancé s’est élevé à 0.1 % après avoir connu un mois de mars sans croissance. Seulement trois des dix composantes ont affiché un recul, soit le plus petit nombre depuis la tourmente qui a frappé les marchés financiers mondiaux l’été dernier. En décembre, six composantes étaient à la baisse. C’est le marché des actions qui a connu la remontée la plus forte.

Les prix sur le marché boursier de Toronto ont rebondi en avril, après cinq mois de repli, de sorte que le marché a établi un nouveau record en mai.

La demande des ménages a été soutenue par une augmentation des dépenses en biens durables. Cette hausse a contrebalancé la baisse observée pour un septième mois consécutif dans le secteur de l’habitation, notamment parce que les mises en chantier ont accusé un brusque recul en avril après un début d’année prometteur.

L’indicateur avancé des États-Unis a continué de montrer des signes de faiblesse pour la huitième fois en huit mois et a affiché un recul de 0,2 %. Encore une fois, ce sont principalement le marché de l’habitation et les ventes d’automobile qui ont freiné l’économie.

Malgré le relâchement des exportations d’automobiles et de bois d’œuvre aux États-Unis, les fabricants canadiens ont enregistré leurs premiers gains consécutifs au chapitre des nouvelles commandes depuis juin 2007, largement en raison de la forte demande d’avions. Cependant, les délais de fabrication sont longs, ce qui explique en partie pourquoi la production et les livraisons continuent d’afficher une légère tendance à la baisse. Les réductions de production ont maintenu la pression à la baisse sur les stocks, laissant le ratio des livraisons aux stocks inchangé. La durée hebdomadaire moyenne de travail dans le secteur de la fabrication a encore diminué, sa dernière augmentation remontant à avril 2007.

Production

En mars, le PIB réel a rétréci de 0,2 %, marquant un troisième recul en quatre mois. Tout ce qui s’est produit en mars est imputable à une industrie de l’automobile affectée par un conflit de travail aux États-Unis qui, vers la fin de février, a tari la source de pièces de rechange. Vers la fin d’avril, on avait su trouver d’autres sources d’approvisionnement et la grève en question s’est réglée en mai, mais les grandes chaînes de production canadiennes ont été paralysées tout au long de mars. C’est ainsi que la production automobile a fléchi de 13 %. De plus, la fermeture de douzaines d’usines d’assemblage dans toute l’Amérique du Nord à cause de cette grève a provoqué une baisse de la demande de pièces. Ce relâchement de l’activité dans l’industrie de l’automobile a eu, bien sûr, des conséquences fâcheuses sur les industries d’apport en amont dans le secteur de la fabrication et sur les industries en aval dans les secteurs du transport et du commerce de gros.

En dehors de l’industrie de l’automobile, l’économie a connu tour à tour des pertes généralisées dans l’industrie secondaire et des gains épars dans les industries primaire et tertiaire. Depuis six mois, le recul manufacturier a véritablement sévi dans un certain nombre de branches d’activité. Un dollar canadien parvenu à la parité avec le dollar américain l’automne dernier est venu aggraver une décroissance structurelle à long terme. En six mois seulement par exemple, la production de vêtements a rétréci de plus du tiers. Autre exemple, l’effondrement du marché américain de l’habitation a concouru à une chute de 20 % de la production des scieries pendant la même période.

Des industries manufacturières où la demande avait été ferme ont subi de cuisantes pertes ces derniers mois, notamment celles des minéraux non métalliques (ciment et béton en particulier), de la machinerie de chantier de construction et des ordinateurs. Le fléchissement des ventes manufacturières d’un grand nombre de ces produits a été concentré au Québec qui, à la mi‑mars, devait être heurté de plein fouet par une tempête de neige paralysante. Dans cette province, les livraisons mensuelles ont respectivement baissé de 15 %, 10 %, 6 % et 5 % dans le cas des minéraux non métalliques, des produits informatiques et électroniques, des machines et des métaux de première transformation. L’aérospatiale a par ailleurs continué à avancer à grands pas, bien que ses commandes en carnet demeurent en plein essor, sa production ne pouvant suivre l’afflux de nouvelles commandes.

Dans le secteur primaire, la production était toujours en croissance. Dans les mines et les forêts, la production a repris des valeurs plus normales après la paralysie causée par des froids exceptionnels dans l’Ouest canadien en février. Ailleurs dans les industries de biens, on a relevé une hausse de production pour les services publics, alors que l’activité de construction se trouvait amortie par une contraction des mises en chantier sur le marché de l’habitation.

Dans les services, la production a progressé partout sauf dans le commerce de gros. Les services financiers se sont redressés avec les échanges qui s’avivent dans les bourses de valeurs et de marchandises. Dans le secteur des transports, le transport aérien a servi d’aiguillon et le transport terrestre a partiellement été en reprise, bien que les précipitations de neige abondantes dans l’est du pays aient encore posé un problème. Dans les services de consommation, les services aux entreprises et les services gouvernementaux, on a enfin invariablement relevé de modestes gains.

Demande des ménages

En volume, les ventes au détail se sont élevées de 0,5 % en mars; c’est là un quatrième gain en cinq mois. Ce gain aurait été plus imposant s’il n’y avait eu cette neige abondante qui a fortement réduit les ventes en valeur nominale au Québec (-2,3 %) et au Nouveau-Brunswick (-3,1 %).

Les biens durables ont mené encore une fois le mouvement de croissance de la demande en partie par l’effet de stimulation de nouvelles baisses de prix. Pour les achats de véhicules tant neufs que d’occasion, on a constaté de légers gains (quoique les ventes d’automobiles neuves aient ralenti en avril). La demande de téléviseurs s’est remise d’une rare diminution en février, alors que les ordinateurs accusaient leur première baisse depuis septembre 2007.

Les rigueurs hivernales singulières dans l’est du pays ont nui aux achats de vêtements. Non seulement les consommateurs n’osaient mettre les pieds dehors à cause de la neige, mais un froid persistant a aussi empêché la reprise habituelle des ventes de nouveautés printanières.

En avril, les mises en chantier d’habitations sont tombées à un niveau de 214 000 logements (aux taux annuels). Cela correspondait à leur moyenne du quatrième trimestre; elles avaient pourtant fait un bond étonnant à 243 000 logements au premier trimestre. On note une décroissance à deux chiffres pour les logements et unifamiliaux et multifamiliaux. Depuis le début de 2008, les mises en chantier de logements unifamiliaux le cèdent de 15 % à leur rythme de l’an dernier. Tôt en 2008, les ventes de maisons neuves ont ralenti, ce qui devait accroître le parc de logements neufs invendus, notamment en Alberta. Quant aux mises en chantier de logements multifamiliaux, elles ont continué à évoluer en hausse (malgré la baisse d’avril), en partie parce que le parc de logements inoccupés a glissé de son sommet de l’automne de 2007. Sur le marché de la revente, la demande a repris peu à peu en avril après un lent démarrage en début d’année.

Commerce de marchandises

L’excédent du compte courant a augmenté au premier trimestre, l’estimation provisoire d’un déficit au quatrième trimestre ayant été révisée pour afficher un léger excédent. Le gros de la progression au premier trimestre tient à un renchérissement des biens, notamment des produits énergétiques. Ajoutons que le déficit au compte des voyages a rétréci au rebours d’une forte évolution à la hausse l’an dernier, car les Canadiens ont moins dépensé en territoire américain.

En mars, les hausses de prix des produits de base ont fait monter les exportations pour un troisième mois de suite. Le renchérissement de l’énergie, des aliments, des engrais et des métaux explique l’augmentation des exportations puisque, en volume, celles-ci ont été stables au premier trimestre.

Les exportations dans les secteurs de l’énergie et de l’agriculture ont établi des records mensuels et trimestriels. Les exportations d’énergie, qui sont en plein essor depuis octobre 2007, ont atteint un sommet de 10,4 milliards de dollars en mars. Elles s’élèvent à près de 30 milliards de dollars pour les trois premiers mois de 2008, en hausse de 6 milliards de dollars par rapport au quatrième trimestre. Il s’agit de la meilleure croissance trimestrielle jamais observée, dépassant même la hausse causée par les dommages des ouragans aux États-Unis en 2005. Le pétrole brut est à l’origine de plus de la moitié de la progression du trimestre, bien que le renchérissement du gaz naturel et de l’essence ait également contribué à la hausse des exportations d’énergie.

Les exportations agricoles se sont élevées à 3,3 milliards de dollars pour le mois et à 9,6 milliards de dollars pour le trimestre. Comme dans le cas de l’énergie, l’augmentation du premier trimestre de 2008 est la meilleure jamais observée, ayant dépassé la barre du 1 milliard de dollars étant donné la fermeté des cours du blé et du canola.

Après avoir régressé vers la fin de 2007, les produits industriels s’approchent de leur sommet de 9,2 milliards de dollars atteint en avril 2007, leur valeur s’étant établie à 8,8 milliards de dollars en mars. Les exportations d’engrais ont présenté une valeur record de 460 millions de dollars en mars, en hausse de 30 % depuis le début de l’année, ce qui s’explique en majeure partie par l’envolée des prix. Les cours du nickel et du cuivre ont aussi évolué en hausse dans le mois.

Les importations ont marqué un léger recul, la baisse en volume ayant plus qu’annulé une hausse des prix. Malgré l’augmentation des cours énergétiques et la reprise des importations de gaz naturel qui avaient marqué un temps d’arrêt en février, un conflit de travail chez un grand fournisseur de pièces aux États-Unis a entraîné cette diminution. Le conflit a perturbé les importations de pièces et de camions ainsi que les exportations de camions.

Prix

L’indice implicite des prix du PIB a monté de 1,3 % au premier trimestre surtout en raison du renchérissement des produits énergétiques exportés. Le taux d’inflation à la consommation a été stable à 0,3 % et les prix de l’habitation ont plafonné après deux années consécutives où leur taux de croissance avait été de 7 % (le plus pour tout secteur). La très vive décroissance en 2007 des prix à l’importation en situation de montée en flèche du dollar canadien a pris fin et l’augmentation de 3,3 % est la plus ample depuis le milieu de 2004.

De mars à avril, les prix à la consommation ont fait un bond de 0,4 % après avoir progressé de 0,2 % seulement les trois premiers mois de l’année. Le redressement s’explique surtout par un renchérissement de l’essence en culmination (dépassant le sommet antérieurement atteint en septembre 2005 dans le sillage de l’ouragan Katrina). De plus, les prix des aliments se sont élevés de 0,7 % et le prix du pain a particulièrement monté.

Si on fait abstraction des aliments et de l’énergie, on constate que les prix mensuels ont augmenté de 0,3 % et qu’ils n’étaient en hausse que de 1,1 % par rapport à l’an dernier. Les prix des biens n’ont guère évolué, car les généreuses remises de prix consenties récemment sur les automobiles et les vêtements sont terminées. Les services ont eu pour aiguillon l’habitation et le transport aérien où la montée du prix des carburants a commencé à faire sentir ses effets sur les voyageurs.

En avril, les prix des produits manufacturés se sont accrus de 1,4 %; c’est là une sixième hausse consécutive. Dans cette période, ils ont effacé toutes leurs pertes causées par la valorisation rapide du dollar canadien au milieu de 2007. Les prix industriels sont parvenus à un nouveau sommet en avril 2008. Les produits primaires ont mené le mouvement, notamment le pétrole. Il reste que les prix sont également en hausse pour les automobiles et les biens d’équipement, mouvement favorisé par une légère diminution du taux de change en avril. Les fabricants ont continué à subir de larges majorations de prix de leurs produits d’apport en progression de 23 % de janvier à avril.

En mai, les cours des produits de base ont monté dans l’ensemble. Le secteur de l’énergie domine au tableau des hausses et le prix du pétrole brut a dépassé les 130 $ le baril. Les cours à terme annoncent une longue période de prix très élevés. Les cours du gaz naturel ont atteint leur plus haut niveau depuis les séquelles de l’ouragan Katrina en 2005. Les prix des aliments ont légèrement repris après une forte baisse en mars par rapport à leur valeur record de février. Enfin, les cours du nickel sont tombés à leur plus bas niveau en deux ans depuis l’ouverture d’une nouvelle mine en Australie.

Marchés financiers

La bourse de Toronto est restée en mode « records », montant de 6 % en mai après avoir gagné 4 % en avril. Les valeurs énergétiques et minières ont continué à profiter de la cherté des produits de base, mais les industrielles et les actions liées à la consommation ont aussi marqué une forte avance en mai (le secteur industriel comprend l’aérospatiale et les transports).

Les taux d’intérêt et le dollar canadien sont demeurés inchangés en mai pour l’essentiel. Le dollar oscille à parité avec le dollar américain depuis novembre 2007. C’est sa plus longue période stable de six mois depuis octobre 1997.

Les sociétés ont continué à afficher des excédents de taille. Elles ont prêté en valeur nette de 15 milliards de dollars au reste de l’économie au premier trimestre. Les entreprises ont continué à émettre des actions en grande quantité en avril avec les nouveaux sommets atteints par les valeurs boursières. Les émissions pourraient aussi avoir été stimulées par une légère contraction du crédit à court terme aux entreprises en avril dans une situation de diminution sensible de la croissance des prêts bancaires au cours des deux derniers trimestres.

Économies régionales

La conjoncture semble continuer d’avoir été dominée par les vifs retournements du climat au centre du pays. Au Québec, les ventes au détail et les mises en chantier ont baissé fortement en mars au moment où a sévi la plus importante tempête de neige en une génération. Quelque 14 des 20 industries de la fabrication ont enregistré des baisses, produisant pour la plupart des biens livrés par camion ou par train. Un indice de fermeté de la tendance sous-jacente est la progression de l’emploi manufacturier en avril dans neuf des quinze régions économiques de la province. Par rapport aux niveaux de l’an dernier, l’emploi dans la fabrication progresse presque partout en région (à l’extérieur de Montréal, le centre du textile). Dans l’ensemble, les livraisons ont augmenté, cependant, hissées par une deuxième forte progression d’affilée de l’équipement aéronautique. L’emploi est demeuré stable dans la fabrication dans l’ensemble de la province depuis le début de 2008 comparé à la saignée enregistrée un an auparavant.

En mars, la fabrication abandonne une partie de ses gains des deux mois précédents en Ontario et dans cette province aussi la baisse est généralisée, ce qui suggère que la neige a également joué un rôle. Seulement 6 industries sur 20 ont progressé, le même nombre que lors des intempéries de décembre. De même, les exportations ont soudaiement reculé de 16,4% d’une année à l’autre. En même temps, un important fournisseur de pièces pour des modèles nord-américains en demande était en grève, un autre facteur temporaire ayant entravé la production. La construction est cependant demeurée une source de fermeté. Dans le secteur non résidentiel, en avril, encore plus que dans le reste du pays (à part la croissance continue dans les Prairies), les permis sont demeurés solides. Ils ont progressé fortement dans le secteur résidentiel. Les ventes au détail ont augmenté de 0,8 %, recouvrant la moitié de la perte de février.

La demande des ménages reste ferme dans l’Ouest. Les ventes au détail ont bondi de 1,3 % dans les Prairies et de 2,0 % en Colombie-Britannique. Il s’agit des plus fortes hausses depuis novembre 2007 dans le Prairies, et depuis janvier 2006 en Colombie-Britannique. Les mises en chantier ont baissé en Alberta par rapport à leur record historique atteint en mars. La construction non-résidentielle demeure bien au-dessus de l’an dernier. Les mises en chantier ont récupéré la moitié de leurs pertes de mars en Colombie-Britannique.

Économies internationales

Aux États-Unis, le marché de l’habitation demeure faible et les prix y ont encore baissé en avril. Malgré une stabilisation des ventes et des mises en chantier en 2008, les stocks restent élevés. Le nombre de saisies immobilières est en effet en hausse, d’où de nouvelles pressions à la baisse sur les prix. Sur le marché de la revente, la demande a été relativement stable les quatre premiers mois de 2008, ne s’écartant jamais beaucoup du niveau de 4,9 millions de logements (aux taux annuels). De même, les mises en chantier gravitent autour du million en 2008; en avril, elles ont légèrement remonté après leur descente de mars.

Un signe de bon augure pour les ventes au détail est la montée observée dans le cas des matériaux de construction, des produits électroniques et des appareils ménagers qui ont contribué à une progression de 0,2 % de la masse des ventes. Les ventes d’automobiles ont décru un troisième mois de suite avec un effet d’amortissement sur l’ensemble des ventes.

Une grève chez un grand fournisseur de pièces a nui à une production industrielle ayant régressé de 0,7 % en avril. Il reste que les nouvelles commandes de biens d’équipement de base ont fortement évolué en hausse (4,2 %) après des baisses tout au long du premier trimestre.

Le conflit de travail a aussi influé sur les échanges commerciaux, provoquant un fléchissement et des exportations et des importations de produits automobiles. En mars, les exportations ont diminué (1,7 %) pour la première fois depuis février 2007. Il n’y a pas que les produits automobiles, puisque les exportations ont été entraînées à la baisse par les aéronefs et les produits pharmaceutiques. Moindres en volume, le pétrole brut et les biens de consommation ont aussi enfoncé les importations.

Dans la zone de l’euro, le PIB réel a crû de 0,8 % au premier trimestre, soutenant un rythme qui est plus du double de celui du trimestre précédent. La production a été portée en avant par l’Allemagne et la France, et ce, malgré d’importants ralentissements en Irlande et en Espagne (pays qui souffrent au plus haut point du marasme du marché de l’habitation) et la faiblesse observée en Italie. La production industrielle s’est contractée en mars; il y a eu recul pour tous les secteurs avec l’énergie comme exception digne de mention. Les nouvelles commandes ont également décru avec surtout des baisses pour les textiles, les métaux, les machines et le matériel. Le déficit du commerce extérieur s’est allégé, car l’excédent aux comptes de la machinerie et des automobiles a eu plus de poids que le déficit croissant au compte de l’énergie. Les échanges commerciaux ont particulièrement battu leur plein avec les États-Unis, la Chine et la Russie. Les consommateurs ont continué à lier les cordons de la bourse en mars, deuxième mois consécutif d’affaiblissement des ventes en volume. En avril, le taux annuel d’inflation a un peu baissé à 3,3 % (il était de 3,6 % en mars) et le taux de chômage a été stable à 7,1 %.

En Allemagne, la production s’est élevée de 1,5 % au premier trimestre, offrant ses meilleurs résultats en plus d’une décennie grâce à des investissements des entreprises en plein essor. La production industrielle a marché en avant en mars après avoir fait du surplace en février. Toutefois, les nouvelles commandes se sont contractées un quatrième mois d’affilée malgré la fermeté de la demande à l’exportation en Europe occidentale, au Moyen-Orient et en Asie. La demande intérieure a encore eu pour moteur les entreprises, puisque les consommateurs hésitaient toujours à dépenser. En mars, les ventes au détail ont régressé une cinquième fois en six mois. De mars à avril, le taux d’inflation a baissé de 3,3 % à 2,6 %. Le taux de chômage est tombé à 7,3 %, bien au‑dessous de son niveau de 8,6 % d’il y a un an.

En France, le taux d’accroissement du PIB réel a doublé à 0,6 % au premier trimestre; après révision à la hausse, il s’établit à 2,1 % pour 2007. La production industrielle a subi une perte en mars après trois gains consécutifs. Les nouvelles commandes ont chuté, cédant le gros de ce qu’elles avaient gagné les deux mois précédents. La France a été plus heurtée que l’Allemagne par la vigueur de l’euro et la décroissance de la demande à l’exportation. En mars, le déficit du commerce extérieur a été le troisième en importance dans la zone de l’euro.

En Grande-Bretagne, l’économie a marqué un léger ralentissement à 0,4 % au premier trimestre. La production industrielle a fléchi en mars, essuyant un quatrième revers en cinq mois. La demande extérieure est restée paresseuse et, une fois de plus, ce pays a accusé le déficit le plus imposant de la zone de l’euro. Les consommateurs ont brusquement freiné les dépenses après cinq mois de forte demande. En avril, les prix ont fait un bond de 0,8 %; c’est leur progression mensuelle la plus prononcée presque en six ans par suite du large renchérissement de l’énergie et des aliments. Le taux annuel d’inflation a ainsi été porté à 3 %.

En Espagne, le PIB réel a crû de 0,3 % au premier trimestre. C’est là son rythme le plus lent presque en 13 ans, parce que la production a périclité en construction et dans les services. La demande à l’exportation a néanmoins été ferme, alimentée par la croissance en Europe du Nord.

Au Japon, l’économie a progressé de 0,3 % les trois premiers mois de l’année. Il s’agit là de sa croissance la plus lente en trois ans. De solides exportations vers la Chine et les autres pays asiatiques n’ont pu compenser la faiblesse des investissements des entreprises. La demande de consommation est demeurée ferme, entraînée par la hausse des salaires. Le taux de chômage a atteint un sommet de sept mois à 4,0 % en avril, tandis que la production industrielle a baissé de 0,3 %.


Note

* Basée sur les données disponibles le 6 juin; toutes les données sont en dollars courants, sauf indication contraire.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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