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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Juin 2006

Étude spéciale

D’une mère à l’autre : l’évolution de la population active féminine au Canada

par Francine Roy*

Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale jusqu’à il n’y a pas si longtemps, l’entrée massive des femmes sur le marché du travail a fait progresser le taux global d’activité au Canada chaque année en dehors des périodes de récession1. Au cours des premières décennies ayant suivi la guerre, ce sont les femmes de l’Ontario et de l’Ouest qui menaient le mouvement. Puis, au cours de la dernière décennie, alors que les femmes de l’Est ont pris la tête à leur tour, entraînées par celles du Québec, les femmes dans les provinces de l’Ouest étaient moins présentes dans la population active.

Cette ascension à long terme du taux d’activité des femmes a marqué temporairement une pause en 2005 en raison de ce retrait dans l’Ouest qui a pour cause les baisses de participation à la population active des femmes plus jeunes malgré l’effervescence de l’économie de la région. Les taux d’activité féminins sont donc en train de converger dans l’Est et dans l’Ouest, l’écart entre le taux d’activité le plus élevé et le taux d’activité le plus bas étant la moitié de ce qu’il était en 1976 (figure 1).

Figure 1

Le présent article décrit les facteurs généralement associés au rapprochement des tendances entre les provinces à l’est et les provinces à l’ouest de la rivière des Outaouais. Les taux d’activité des femmes de l’Est ont affiché les hausses les plus élevées depuis 1989, année au cours de laquelle les tendances de l’Ouest et celles de l’Est ont commencé à converger. La convergence des tendances entre le Québec et l’Alberta est particulièrement frappante.

La hausse du taux d’activité des femmes de l’Est semble associée à une plus grande utilisation des services de garde et aux niveaux de scolarité plus élevés au Québec, aux taux de natalité plus bas dans les provinces de l’Atlantique et à une proportion d’immigrantes plus faible que dans l’Ouest (les femmes nées au pays ont des taux d’activité bien supérieurs à ceux des immigrantes). Un autre facteur expliquant le rapprochement des tendances de l’Ouest et de l’Est a été le fait que la croissance de l’emploi dans l’Ouest s’est concentrée dans des domaines dans lesquels les femmes ne se retrouvent pas habituellement, celles-ci se tournant davantage vers des emplois de cols blancs et ceux exigeant moins d’heures de travail. De même, les femmes de l’Ouest passent également en nombre de plus en plus important dans les groupes d’âge plus avancé, ce qui a pour effet d’entraîner à la baisse les taux d’activité.

Contexte

Le ralentissement de la participation des femmes à la population active dans l’Ouest rappelle les profonds changements qu’a connus la main-d’œuvre durant les années de prospérité qui ont immédiatement suivi la deuxième guerre mondiale, alors que les besoins de l’industrie en main-d’œuvre étaient croissants comme ils le sont aujourd’hui. À l’époque, ce sont surtout les hommes de plus de 65 ans, dont la moitié faisaient partie de la population active, qui se retiraient rapidement du marché du travail (malgré leur espérance de vie à la naissance qui était de 66 ans seulement). Alors que les hommes quittaient la population active au cours des décennies qui ont suivi, ce sont les femmes âgées de 25 à 44 ans qui ont pris le relais (figure 2).

Figure 2

La progression rapide du taux d’activité des femmes dans la force de l’âge s’est poursuivie avec une intensité constante jusqu’aux années 1990. C’est alors qu’il s’est mis à plafonner, et ce, tout particulièrement dans les Prairies et en Colombie- Britannique. Dans cette dernière et dans chacune des provinces des Prairies, les taux d’activité en 2005 étaient inférieurs à leurs sommets précédents. Par conséquent, les taux d’activité des femmes ont cessé de croître dans les quatre provinces de l’Ouest. Ce ralentissement des taux d’activité est surprenant quand on considère l’essor de la croissance dans l’Ouest et les signes de plus en plus évidents de pénuries de main-d’œuvre dans des secteurs cruciaux de l’économie (les taux d’activité ont commencé à afficher une reprise au début de 2006).

Les mères ayant de jeunes enfants

L’écart qui saute d’abord aux yeux entre l’Est et l’Ouest est la différence en ce qui concerne le taux d’activité des femmes ayant au moins un enfant de moins de six ans. En Alberta, le taux d’activité de ces femmes a baissé d’un point entier de pourcentage en 2005 pour se situer à 64,9 %. Il s’agit d’un taux inférieur de 3 points de pourcentage comparativement à son sommet de 1999 et de 10 points de pourcentage par rapport à ceux du Québec et du Canada Atlantique.

Si le taux d’activité des femmes ayant de jeunes enfants avait augmenté en Alberta et en Colombie-Britannique pour atteindre celui, beaucoup plus élevé, du Québec, 30 000 femmes de plus seraient sur le marché du travail dans ces régions en 2005 (tableau 1), surtout dans le groupe d’âge d’activité maximale, soit celui des personnes de 25 à 44 ans. Sur le marché du travail en ébullition de l’Alberta, cette hausse de la main-d’œuvre aurait fait grimper le taux d’emploi des personnes de 15 à 64 ans d’un point de pourcentage. Il s’agit là d’une hausse très élevée étant donné le taux de chômage de 3,4 % enregistré dans cette province en mai 2006, le deuxième plus bas en Amérique du Nord.

On remarque d’ailleurs à l’égard des taux d’activité des mères que les Prairies et le Québec ont échangé entièrement leur situation depuis 1992 (figure 3). Les Prairies étaient au premier rang des régions du pays en ce qui concerne les taux d’activité des femmes ayant un enfant de moins de six ans en 1992 et le Québec, au dernier. L’inverse était observé en 2005 : les Prairies sont passées au dernier rang et le Québec, au premier. La Colombie-Britannique avait le deuxième taux d’activité le plus bas, alors que les provinces de l’Atlantique affichaient le deuxième plus élevé.

Figure 3

Ce renversement traduit les augmentations qui ont eu lieu au Québec et les diminutions survenues dans les Prairies. Les Québécoises qui ont de jeunes enfants ont complètement éliminé leur décalage historique par rapport au reste du pays en ce qui a trait à la participation au marché du travail. Alors que leur taux d’activité était bien en dessous du taux canadien (30,0 % contre 35,6 %) en 1976, il l’a rejoint en 1999. Tout aussi importante est la rapidité de cette croissance, particulièrement au cours de cette décennie. Depuis 2000, il a accéléré encore davantage pour dépasser, en 2005, de 4,2 points de pourcentage la moyenne nationale (76,0 %, contre 71,8 %).

Le taux d’activité était le plus bas pour les mères albertaines, soit de 64,9 %, au moins 10 points de moins que pour les mères québécoises. Venaient ensuite les Manitobaines (68,7 %), les Terre-Neuviennes (68,8 %), les Britanno-Colombiennes (69,0 %) et les Saskatchewannaises (70,9 %). Les Ontariennes, pour leur part, égalaient la moyenne canadienne (71,9 %). Ces tendances sont complètement à l’inverse des années 1960 et 1970, alors que les taux d’activité dans l’Ouest dépassaient tous ceux de l’est du pays.

Tableau 1 Femmes ayant des enfants de moins de 6 ans

  Population Taux d'activité Taux d'emploi Taux de chômage
  2005 1999 2005 2005 2005
  (en milliers) % % %
           
Canada 1 493,6 67,6 71,8 67,2 6,4
Terre-Neuve-et-Labrador 22,1 64,4 68,8 59,7 13,2
Île-du-Prince-Édouard 6,0 81,7 83,3 76,7 8,0
Nouvelle-Écosse 37,7 67,5 76,4 71,4 6,6
Nouveau-Brunswick 33,4 67,1 75,1 69,2 8,0
Québec 337,2 66,9 76,0 70,8 6,8
Ontario 617,1 68,0 71,9 67,0 6,8
Manitoba 55,2 70,5 68,7 65,8 4,2
Saskatchewan 47,0 68,4 70,9 67,2 5,1
Alberta 163,4 67,9 64,9 61,6 4,9
Colombie-Britannique 174,5 66,2 69,0 65,4 5,2

Taux de natalité

Une hausse du nombre de jeunes enfants peut être associée au fait que les femmes demeurent à la maison. Par exemple, lors du baby-boom d’après-guerre, le taux d’activité des femmes est passé de 24,7 % en 1946 à 23,2 % en 1950.

Les Prairies ont, en général, le plus haut taux de natalité des régions du pays, soit 48 naissances en 2005 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans, contre 41 dans l’ensemble du Canada. En Alberta en particulier, les femmes ont peut-être choisi de réduire leur participation au marché du travail pour s’occuper de leurs enfants à plein temps puisque cette province est la seule à avoir enregistré un accroissement du nombre d’enfants âgés de 0 à cinq ans après 1999 (figure 4). La croissance a été le fait du groupe des enfants de 0 à deux ans, qui a augmenté de 8 175 depuis 2002 (année où le plus bas niveau avait été enregistré en plus d’une décennie) pour se situer à 121 550.

Figure 4

À l’inverse, les taux de natalité étaient les plus bas dans les provinces de l’Atlantique. Le nombre d’enfants de 0 à deux ans y a baissé de 2 483 pour s’établir à 65 204 après 2002.

Services de garde

Parallèlement au fait qu’elle a un plus grand nombre de jeunes enfants, l’Alberta a enregistré le taux le plus bas d’enfants ayant été confiés à un service de garde, soit de seulement 43 %. Il y avait dans la province 47 959 places mais 163 400 mères ayant au moins un enfant d’âge préscolaire en 2004. Le nombre de places dans les services de garde a en fait reculé au cours de la décennie écoulée.

La période de forte croissance de la population active féminine au Québec est survenue avec la mise en œuvre à partir de 1997 d’un nouveau programme universel de garderie à 5 $. Il y avait 321 732 places réglementées en 2004, trois fois plus qu’en 1992. Entre 2001 et 2004, environ 60 % de la croissance des places en garderie au Canada a été attribuable au Québec. Quelque 43 % des enfants canadiens en garderie résidaient dans cette province2. La proportion des enfants en garderie au Québec a atteint 52 % en 2003, soit près du double de la moyenne nationale de 28 %3.

Tableau 2 Nombre de places en services de garde réglementés, 1992 à 2004

  1992 1995 1998 2001 2004 Variation en % de 1992 à 2004
             
Terre-Neuve-et-Labrador 3 568 4 202 4 275 4 226 4 921 37,9
Île-du-Prince-Édouard 4 123 3 888 3 717 4 270 4 100 -0,6
Nouvelle-Écosse 10 826 10 645 11 163 11 464 12 759 17,9
Nouveau-Brunswick 7 162 7 952 9 204 11 086 11 897 66,1
Québec 78 388 111 452 175 002 234 905 321 732 310,4
Ontario 145 545 147 853 167 090 173 135 206 743 42,0
Manitoba 18 977 18 846 20 490 23 022 25 634 35,1
Saskatchewan 6 418 7 266 7 124 7 166 7 910 23,2
Alberta 51 656 51 088 47 033 47 693 47 959 -7,2
Colombie-Britannique 42 927 59 794 68 978 72 949 80 230 86,9
Canada 371 573 425 332 516 734 593 430 745 254 100,6
Source: Childcare Resource and Research Unit, Early Childhood in Canada 2003/04.

Une des raisons pour laquelle les familles québécoises font davantage appel aux services de garde est qu’ils sont moins chers qu’ailleurs au Canada. En 2002, les familles qui utilisaient les services de garde d’enfants au Québec déboursaient en moyenne 1 391 $ comparativement à la moyenne nationale de 2 337 $ et à 2 215 $ en Alberta. Les services de garde représentent une portion importante des dépenses liées au fait d’élever un enfant. Si on exclut les coûts de garderie, il en coûtait environ 5 000 $ par année en 2004 pour élever un enfant, dont presque 1 200 $ en nourriture seulement4.

Scolarité

L’examen des taux de scolarité est aussi éloquent pour expliquer les différences entre l’Est et l’Ouest, une scolarité plus élevée étant souvent corrélée positivement à une participation plus importante au marché du travail. Le Québec a pris les devants en ce qui a trait à l’éducation. Depuis 1999, une plus grande proportion de Québécoises âgées de 25 à 44 ans ont fait, sous une forme ou sous une autre, certaines études postsecondaires. De plus, non seulement les Québécoises sont très scolarisées, mais elles participent aussi davantage à la population active que dans le reste du Canada (87,8 % contre 83,3 % en Alberta et 83,5 % en Colombie-Britannique pour les diplômées universitaires).

La hausse des taux d’activité des Québécoises qui ont fait des études postsecondaires a été la plus forte pour celles qui avaient étudié dans les collèges communautaires. Cela traduit l’importante fréquentation des collèges communautaires qui est de loin la plus élevée au pays5 et aide aussi à expliquer pourquoi ce sont les Québécoises qui font maintenant le plus d’études postsecondaires au pays alors qu’aussi récemment qu’en 1990, la situation était exactement à l’opposé. La fréquentation des universités était semblable à celle du reste du pays au niveau du premier cycle, mais beaucoup plus grande aux niveaux des deuxième et troisièmes cycles. Les effectifs au niveau postsecondaire étaient les plus faibles en Alberta et en Colombie-Britannique pour la population des jeunes femmes, même plus faibles que dans les provinces de l’Atlantique. La hausse des niveaux de scolarité est associée à un taux d’activité plus élevé car étudier est payant : en 2000, les gains moyens avant impôt étaient de 77 % plus élevés pour les diplômés universitaires et de 15 % plus élevés pour les diplômés des collèges et des écoles de métiers que pour les diplômés du secondaire.

Figure 5

Parallèlement, le taux d’activité des Québécoises qui ont rejoint les rangs du marché du travail ayant en leur possession un diplôme d’études secondaires a augmenté encore plus que celui des Québécoises ayant un diplôme universitaire, mais il s’agit en grande partie d’un rattrapage avec le reste du pays. En fait, la direction des taux d’activité selon le niveau de scolarité au Québec était à l’opposé de celle de l’Alberta. Moins les femmes avaient de scolarité au Québec, plus leur taux d’activité a augmenté. Ainsi, le taux d’activité des Québécoises n’ayant pas terminé leur secondaire a augmenté de 5,9 points de pourcentage pour atteindre 65 %, tandis qu’en Alberta, il a baissé de 6,9 points pour se situer également à 65 %.

La structure d’âge

La structure d’âge de la population a également un effet considérable sur les taux globaux d’activité. En effet, la population se déplace rapidement ces dernières années vers des groupes d’âge pour lesquels les taux d’activité sont beaucoup plus bas, les plus jeunes et les personnes âgées de plus de 45 ans. Ceci explique aussi l’évolution en «U» de la croissance de la population active selon le groupe d’âge (voir la figure 6).

Figure 6

Depuis 1999, seulement 35 000 femmes entre 25 et 44 ans se sont ajoutées à la population active, en partie parce que ce groupe de population n’a pas beaucoup varié (en fait, il a diminué de 84 000). Ainsi, la croissance de la population active était concentrée chez les femmes de la génération du baby boom qui n’ont pas toutes un profil de carrière continu et qui rejoignent maintenant la population active. En effet, entre 1999 et 2005, près de 80 % de la croissance de la population active s’explique par les femmes âgées de 45 à 64 ans. Elle étaient 721 000 de plus sur le marché du travail entre 1999 et 2005 et la moitié d’entre elles avaient 55 ans et plus.

Figure 7

Ces tendances étaient amplifiées dans l’Ouest. Dans les Prairies, la population active féminine âgée de 25 à 44 ans a chuté de 25 000 depuis 1999 et celle des femmes de 45 à 64 ans a progressé de 123 000. Cela a beaucoup contribué à faire croître moins rapidement dans les Prairies qu’ailleurs la population active féminine de 15 à 64 ans entre 1999 et 2005, soit de 10 % environ comparativement à 15 %. Cet écart se traduit par un manque de 60 000 femmes, soit 2 % de tous les emplois.

La population des femmes de 25 à 44 ans a aussi baissé de façon marquée en Colombie-Britannique, soit de 24 000, alors que celle des femmes de 45 à 64 ans a progressé de 112 000. En plus, le taux d’activité des jeunes femmes en Colombie-Britannique a affiché une forte diminution. Si les taux d’activité dans cette province s’étaient maintenus à leur sommet de 73,7 % atteint en 1990, il y aurait 23 000 femmes de plus sur le marché du travail.

L’Ontario et le Québec ont réussi à afficher une croissance de leur population active dans tous les groupes d’âge même en ayant enregistré une baisse de leur population féminine âgée de 25 à 44 ans. La progression s’est poursuivie au début de 2006. La population active féminine a crû de 18 000 au Québec, malgré une baisse de 20 000 mères ayant des enfants de moins de six ans depuis 1999. Près de la moitié des 38 000 mères qui ont rejoint la population active au Canada après 1999 étaient Québécoises.

Composition de l’emploi

Les différences qui existent entre les types d’emplois créés peuvent aussi aider à comprendre les variations entre les taux d’activité dans l’Est et dans l’Ouest. La branche des services emploie presque autant de femmes que d’hommes. Dans la branche des biens, toutefois, il y a quatre hommes pour chaque femme. De plus, les femmes détiennent la plupart des postes à temps partiel (dont le plus grand nombre se retrouvent dans les services).

Figure 8

La résurgence du secteur des ressources dans les Prairies et en Colombie-Britannique a entraîné la création d’emplois dans des domaines où la présence des femmes est moins importante, par exemple les mines, les transports et la fabrication. Entre 1999 et 2005, l’emploi des cols bleus masculins s’est accru à un rythme semblable à celui des cols blancs féminins dans les Prairies et en Colombie Britannique. Au Québec et dans les provinces de l’Atlantique, la progression de cols blancs féminins était trois fois plus importante que celles des cols bleus masculins.

Parallèlement, l’emploi à temps partiel des cols blancs féminins a le plus augmenté au Québec, alors que la proportion de chômeuses cherchant un emploi à temps partiel était légèrement plus grande en Alberta qu’au Québec (21 % contre 16 %). Ceci laisse entendre que l’offre et la demande de travail ont eu un effet de ralentissement sur la population active féminine en Alberta.

Immigration

Les taux d’activité étaient aussi plus élevés au Québec et dans les provinces de l’Atlantique parce que la population comptait moins d’immigrantes qu’ailleurs au pays6. En effet, la participation au marché du travail des immigrantes âgées de 25 à 44 ans (75 %) est moins élevée que celle des femmes nées au Canada (82,4 %). Les nouvelles immigrantes qui sont arrivées de 1996 à 2001 ont le taux d’activité le plus bas (63,9 %).

Au Canada, environ 20 % des femmes âgées de 25 à 44 ans étaient immigrantes (près de 30 % des Ontariennes et des Britanno-Colombiennes, et 17 % des Albertaines), contre environ 10 % des résidentes du Québec et des provinces de l’Atlantique. Si le taux d’activité des immigrantes était le même que celui des femmes nées au pays, presque 200 000 femmes dans la force de l’âge auraient grossi les rangs de la population active.

Conclusion

Pendant des décennies, le nombre grandissant de femmes dans la population active a été la source principale de l’offre soutenue de main-d’œuvre dans l’économie canadienne. Alors que les taux d’activité demeurent élevés, ils ont cependant perdu de leur vigueur au cours des dernières années, et ce, pour un certain nombre de raisons. Ce ralentissement a été principalement concentré dans les Prairies et en Colombie-britannique, ce qui n’a fait qu’aggraver la pénurie de main-d’œuvre dans ces régions. À l’opposé, les femmes de l’est du pays continuent de se joindre à la population active de façon croissante, tout particulièrement au Québec. De telles augmentations seront de plus en plus nécessaires alors que notre société aura à composer avec le vieillissement de sa population dans les décennies à venir.

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Notes

* Francine Roy, Groupe d’analyse de conjoncture, (613) 951-3627.
1 Le taux d’activité au Canada se situait en avril 2006 à 67,2 %, soit environ 10 points de pourcentage de plus qu’il y a un demi-siècle.
2 Conseil canadien du bien-être social.
3 La garde des enfants au Canada, Statistique Canada.
4 Gouvernement du Manitoba.
5 Les données se terminent cependant en 1998.
6 Selon les chiffres du recensement de 2001.

 



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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