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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Juin 2003

Conditions économiques actuelles

Tableau sommaire - Indicateurs principaux

Vue générale*

Le Canada est demeuré en tête pour la croissance parmi les pays membres du Groupe des Sept et, au premier trimestre, le PIB réel a progressé de 0,6 %. C’est à peu près autant que sa hausse trimestrielle moyenne depuis un an. Tôt au deuxième trimestre, la croissance s’est trouvée amortie par les retombées de l’épidémie de pneumonie atypique et de la guerre en Iraq, ce qui a suffi à pousser l’emploi en baisse surtout dans des branches liées aux voyages comme celles de l’hôtellerie et de la restauration.

La demande globale est demeurée partagée entre de fortes dépenses des ménages (notamment dans le domaine de l’habitation) et des exportations et des investissements des entreprises peu fermes. Dans ce trimestre, un grand fait nouveau a été le redressement des stocks et plus particulièrement des stocks de véhicules automobiles en période de ralentissement des ventes.

Il reste que les prix et l’épargne ont présenté un certain nombre d’importants éléments d’évolution. Ainsi, les termes de l’échange ont atteint un sommet en mars, ce que l’on doit à l’augmentation du taux de change ainsi qu’à la hausse des prix de l’énergie. L’épargne privée et publique était toujours en plein essor, et l’excédent du commerce extérieur s’est accru, au rebours même des tendances aux États-Unis.

La montée du taux de change a déjà nettement influé sur les prix, en particulier sur ceux des biens échangeables. Les termes de l’échange (c’est-à-dire le rapport des prix à l’exportation et à l’importation) ont culminé à 111,3 en mars, atteignant le plus haut niveau depuis 1997. À l’exportation, les prix ont fait un bond de 6,5 % depuis août dernier avec une augmentation du prix de l’énergie qui a eu plus de poids que l’effet modérateur du taux de change sur les autres exportations. À l’importation, les prix ont décru de 4,2 % depuis sept mois, car tous les prix hors secteur de l’énergie ont été entraînés à la baisse par le dollar. Dès avril, ce recul s’était répercuté sur le secteur de la consommation où les prix des biens durables et semi-durables (automobiles, produits électroniques et vêtements où il y a prédominance des importations, par exemple) ont glissé sous leurs niveaux d’il y a un an. Joint à la baisse du prix de l’énergie, ce phénomène a réduit le taux d’inflation à trois pour cent en avril.



Le secteur des entreprises a encore amélioré sa situation même si la mobilisation de fonds a ralenti. Leur position excédentaire au niveau de l’emprunt net s’est envolée pour dépasser les 52 milliards de dollars (au taux annuel). C’est leur valeur la plus élevée depuis quatre décennies, relevant l’épargne dans le secteur privé. Ceci traduit de fortes hausses de bénéfices et de constantes restrictions de dépenses. Surtout grâce au secteur de l’énergie, les bénéfices des sociétés ont présenté un large gain de 26 % depuis un an; les bénéfices non répartis ont monté en flèche de 46 %, en grande partie parce que les entreprises ont réduit leurs paiements de dividendes. En revanche, les dépenses en installations et en matériel ont fléchi de 2,4 % et la baisse des prix à l’importation a eu un effet d’amortissement sur cet article de dépense. Les entreprises ont affecté leurs excédents budgétaires à un réaménagement de leur bilan. Elles ont en effet réduit le rapport capitaux d’emprunt-capitaux propres et échelonné davantage le remboursement de leurs dettes. Elles ont diminué leur endettement à court terme à un rythme de près d’un milliard de dollars, alors que leurs émissions obligataires s’élevaient de 28 milliards de dollars. La faiblesse du marché boursier a encore gêné les mobilisations de fonds : les émissions d’actions par des sociétés autres que financières se sont chiffrées à 18,8 milliards de dollars seulement, bien moins que les 67 milliards de dollars obtenus en période de culmination vers la fin de 2000. Dans l’ensemble, les entreprises ont le moins mobilisé de fonds en valeur depuis qu’elles sont sorties de récession en 1992.

Dans le secteur canadien des administrations publiques, la position excédentaire vis-à-vis de l’emprunt net a monté à un niveau annuel de 21,7 milliards de dollars, revenant ainsi aux sommets ayant précédé les attentats terroristes (le niveau avait été de 9 milliards de dollars seulement l’an dernier). Dans la dernière année, le taux de progression des recettes a augmenté à 7 %, gonflé par une hausse de 34 % des rentrées d’impôt des sociétés dans une période de montée en flèche des bénéfices. De plus, les redevances ont remonté dans le domaine de l’énergie. Le produit de l’impôt des particuliers s’est élevé de 1,4 % seulement – moins que l’emploi – les taux d’imposition étant toujours en décroissance. Pendant ce temps, les dépenses s’accroissaient à la moitié seulement du rythme de progression des recettes. La descente des taux de chômage a contribué à un plafonnement à un bas niveau de 1,6 % en quatre ans de la croissance des transferts aux particuliers. Enfin, les paiements d’intérêts ont encore diminué.


L’excédent trimestriel au compte courant a presque doublé au premier trimestre, passant à 32 milliards de dollars. Le renchérissement de l’énergie a poussé en hausse les revenus tirés des exportations, mais c’est la chute des prix des importations qui a le plus joué comme facteur dans l’excédent laissé par le commerce des biens. La plupart des exportations hors secteur de l’énergie se sont affaiblies en raison du peu de fermeté de la demande américaine. La valorisation du dollar a aussi réduit les charges de service de la dette envers les non-résidents. Les investisseurs canadiens ont vendu des actions et des obligations américaines au premier trimestre, ce qui a ajouté aux pressions à la baisse s’exerçant sur le dollar américain. Les investisseurs étrangers ont mis 8,5 milliards de dollars nets au Canada, la plupart de cette somme en obligations.

Au premier trimestre, le déficit au compte des voyages s’est alourdi pour la première fois depuis un an. Les voyageurs étrangers ont dépensé 5 % de moins et leur nombre a diminué à cause de l’épidémie de SRAS en mars et de la guerre en Iraq. Le nombre de visiteurs américains a chuté de 7 %, ceux-ci étant découragés par le pouvoir d’achat décroissant de leur dollar. Pour leur part, les Canadiens ont dépensé 1,5 % de moins à l’étranger. Le renforcement des mesures de sécurité à la frontière américaine y est pour quelque chose, puisque les Canadiens ont fait 4 % de voyages de moins en territoire américain (malgré la montée du taux de change), bien qu’ayant voyagé outre-mer comme jamais auparavant.

Marché du travail

En mai, l’emploi a fléchi de 0,1 % un deuxième mois de suite. Tout ce recul a eu lieu dans l’emploi à plein temps qui, depuis le début de l’année, croissait toujours. Il reste que le gros de la diminution a été observé chez les jeunes. L’arrivée incessante de jeunes et de femmes sur le marché du travail a porté le taux de chômage à un sommet de 7,8 % en 15 mois.

Les pertes causées par la pneumonie atypique aux domaines de la santé, de l’hôtellerie et de la restauration en avril ont en partie été recouvrées en mai. Dans l’ensemble cependant, l’emploi a régressé dans les services, résultat de compressions ailleurs dans le secteur public et de pertes dans les transports ainsi que dans le secteur financier. L’emploi a été stable dans les industries de biens. Depuis le début de l’année, il accuse une baisse de près de 2 % dans le secteur de la fabrication.

Le Québec et le Nouveau-Brunswick ont dû absorber le plus clair des pertes d’emplois en mai. C’est dans ces provinces que le chômage a le plus monté jusqu’ici cette année. Par ailleurs, l’Ontario n’a rien repris du terrain perdu en avril, un redressement de l’emploi dans les industries les plus touchées par la pneumonie atypique ayant eu pour contrepoids des baisses dans les transports. L’Alberta a présenté le seul gain important grâce à son secteur de l’énergie et à son secteur public (notre relevé a eu lieu avant l’incident de la vache folle; il faut dire que cette province abrite 43 % des cheptels bovins de boucherie au pays).

Indicateurs avancés

L’indicateur avancé composite s’est légèrement accru de 0,1 % en avril après une hausse de 0,2 % en mars, ce qui continue la suite d’augmentations mensuelles similaires enregistrées depuis l’été 2002. Les dépenses des ménages ont encore progressé suffisamment pour contrebalancer l’affaiblissement du secteur manufacturier tandis que la demande extérieure s’enlisait. En tout, quatre composantes ont affiché des gains en avril, le même nombre qu’en mars. Quatre composantes ont baissé et deux sont demeurées inchangées.

Le logement, qui était retourné en terrain négatif en mars, a encore baissé en avril alors que les mises en chantier ont diminué par rapport à l’impressionnant sommet atteint en février. Elles équivalaient au niveau moyen enregistré en 2002, le plus élevé en 13 ans. Pendant ce temps, l’emploi dans les services a ralenti rapidement de 0,5% en mars à 0,1% en avril, alors que l’emploi dans l’industrie de l’hébergement et de la restauration, surtout en Ontario, était éprouvé durement par le SRAS. En contrepartie, les ventes de biens durables sont sorties de leur torpeur qui durait depuis neuf mois, menées par un gain dans l’automobile.

Deux des trois composantes de la fabrication ont diminué. La tendance des nouvelles commandes de biens durables a reculé un sixième mois d’affilée (-0,8 %) et le ratio des livraisons aux stocks (-0,6 %) reprenait son mouvement de baisse après une brève accalmie d’un mois. Même si la majorité des industries ont participé à cette glissade, en particulier celles reliées à l’investissement et à la demande extérieure, l’équipement de transport hors automobile (surtout de l’aéronautique) domine nettement, sa tendance ayant baissé de plus de 30 % depuis deux mois. Les fabricants ont diminué leurs besoins de main-d’œuvre en réduisant de nouveau les listes de paye alors que la durée hebdomadaire de travail est stable depuis maintenant près d’un an. Ce pessimisme est modéré par l’amélioration presque générale de la bourse de Toronto en avril, où les actions liées à la technologie ont formé le peloton de tête avec une progression à deux chiffres.

L’indicateur américain plafonne, mettant ainsi un terme à trois progressions d’affilée. Les composantes reliées à la demande des ménages se sont encore davantage enfoncées. Le logement en particulier s’est fortement replié, alors que les taux d’inoccupation ont monté à un niveau légèrement supérieur à leur moyenne historique et que, pour la première fois depuis les événements de septembre 2001, le revenu disponible réel a enregistré deux baisses consécutives, en février et en mars. L’emploi a régressé un troisième mois de suite et les heures travaillées se sont vivement contractées en avril.

Production

En volume, le PIB s’est enlisé en mars après avoir solidement progressé en début d’année. Cette faiblesse paraît imputable en majeure partie à l’épidémie de SRAS. La demande d’hébergement s’est contractée de presque 1 %, le nombre de visiteurs étrangers ayant chuté de 5 %. Les ventes des restaurants ont également fléchi. Comme il y a eu moins de visiteurs au Canada, les transports aériens ont reculé de 3 %. Dans toutes ces industries, la demande s’était mise à rétrécir en janvier.

Dans le secteur des TIC, la production a encore régressé en mars, mais pour la première fois il fallait blâmer les services, et non pas les fabricants. La demande de services de télécommunication a baissé un deuxième mois de suite après des années de hausses coup sur coup. Les services informatiques ont aussi essuyé des pertes successives. Les services d’information ont dérapé un troisième mois d’affilée. Par ailleurs, la branche des finances a été entraînée à la baisse par des échanges qui, partout sauf dans le secteur immobilier, sont demeurés peu fermes en volume. Les autres services aux particuliers n’ont pas perdu de leur vigueur, notamment les jeux de hasard, les sports et les arts.

Le secteur primaire est resté un pilier de la croissance, soutenue par la demande de pétrole et de gaz. La construction a continué à battre son plein dans le secteur de l’habitation. La production manufacturière s’est redressée de 0,4 %, oscillant toujours autour d’une tendance stationnaire depuis juillet. Les chaînes de montage de l’industrie de l’automobile et la fabrication de produits de TIC n’ont guère évolué; quant aux chaînes de montage de l’aérospatiale, elles ont vu leur production fléchir un neuvième mois de suite par suite de la contraction de la demande qui s’attache aux transports aériens dans le monde. Les industries de ressources naturelles ont été une note encourageante à ce tableau, plus particulièrement celles du bois d’œuvre et du papier.

Demande des ménages

La demande des ménages est demeurée un moteur de la croissance au premier trimestre. Les revenus réels ont été poussés en hausse par la vive croissance de l’emploi et la masse des emprunts a été gonflée par la forte demande d’habitations et de faibles taux d’intérêt.

En volume, les ventes au détail ont fléchi de 0,8 % en mars après trois solides gains consécutifs. Tout ce recul est imputable au ralentissement des ventes d’automobiles, secteur qui a clos son pire trimestre depuis les attentats terroristes de 2001. En avril, des remises de prix multipliées ont à nouveau alléché une partie des consommateurs.

La demande est restée ferme en dehors de l’industrie de l’automobile. Les meubles et les appareils électroménagers ont été portés en avant par la vigueur de la demande d’habitations et des baisses de prix ont stimulé les ventes d’ordinateurs. Les détaillants de vêtements et d’essence ont connu leur meilleur trimestre depuis des années, tirant parti des rigueurs hivernales.

Le marché de l’habitation s’est encore situé à un niveau de grande activité. En avril, les mises en chantier d’habitations ont perdu 6 % pour s’établir à un niveau annuel de 207 700 logements. Depuis le début de l’année, elles sont un peu en deçà de leur niveau de l’an dernier malgré un résultat record en février. Le ralentissement des mises en chantier va de pair avec la modération de la demande. Les ventes d’habitations neuves ont encore diminué en avril. Elles évoluent en baisse depuis le début de l’année, ce qui a fait faire au carnet d’invendus son plus grand bond en plus de trois ans. Le marché de la revente a aussi faibli un troisième mois de suite, car la plupart des grands marchés ont perdu de leur vigueur. La faiblesse de la demande pourrait contribuer à un plafonnement des prix. En mars, le prix des habitations neuves n’a monté que de 0,1 %. C’est son gain mensuel le plus ténu depuis octobre 2001.

Commerce de marchandises

En valeur nominale, l’excédent commercial en biens s’est caractérisé en mars par un bond de plus d’un milliard de dollars. Cette augmentation tient en majeure partie à la demande américaine d’énergie, qui a fait monter les prix reçus pour ce que nous exportons. La nette valorisation récente du dollar a amorti les prix de nos importations.

Les revenus tirés des exportations se sont élevés de 2,8 % en mars à la faveur d’un renchérissement qui a amplifié de 15 % les livraisons de produits énergétiques. Pour l’énergie, c’est une septième augmentation consécutive; les exportations se situent aujourd’hui à près du double de leur valeur d’il y a un an.

Hors du secteur de l’énergie, les exportations ont offert un maigre gain qui est largement à mettre au compte d’une reprise dans le cas des métaux et des aéronefs. La faiblesse de la demande américaine nuisait toujours à des secteurs clés comme ceux de l’automobile, des produits des TIC et du bois d’œuvre.

Les importations ont régressé de 0,5 %, à cause d’une baisse de prix de 2,2 %. On peut voir que les pressions à la baisse sur les prix sont encore plus vives si on tient compte des niveaux records des cours pétroliers. Les machines et le matériel et les biens de consommation ont tous monté à l’importation malgré de fortes baisses de leurs prix. Les ventes plus lentes d’automobiles au Canada ont restreint les importations dans ce secteur.

Les termes de l’échange ont continué à s’infléchir largement en faveur du Canada. À l’importation, les prix ont diminué un cinquième mois de suite avec un dollar en hausse qui a réduit le prix payé pour toutes les importations autres que de produits énergétiques. Il y a eu par ailleurs un renchérissement des exportations dans sept des huit derniers mois à cause de l’essor du prix de l’énergie. Hors du secteur de l’énergie, les prix ont décru à l’exportation, surtout dans le cas de biens comme les automobiles et les produits primaires dont le prix est évalué en dollars américains. La montée du taux de change laisse entendre que les dollars américains gagnés à l’exportation s’échangent contre moins de dollars canadiens.

Prix

L’indice des prix du PIB a fait un bond de près de 2 % au premier trimestre, entraîné à la hausse par les exportations d’énergie. Les Canadiens ont payé seulement 0,5 % de plus pour leurs biens et services et l’augmentation du prix de l’énergie a largement été contrebalancée par une diminution des prix à l’importation.

De mars à avril, l’Indice des prix à la consommation a baissé de 0,7 %, ce qui devait ramener le taux annuel d’inflation à un minimum de 3,0 % en sept mois. La diminution du prix de l’énergie a principalement joué comme facteur; le prix de l’essence a en effet chuté pendant que, en Ontario, les usagers de l’électricité avaient droit à une remise en compensation des majorations de tarifs de l’automne dernier.

Les prix des biens durables et semi-durables ont également fléchi dans le mois, glissant sous leur niveau d’il y a un an. On a relevé des baisses de prix dans le cas des meubles, des appareils électroménagers, des automobiles, des ordinateurs et des vêtements. Ce sont tous des secteurs à fort contenu importé, d’où la possibilité pour les secteurs en question de tirer parti des hausses du taux de change pour abaisser les prix de revient. En revanche, les prix des services hors secteur de l’habitation (qui sont largement à l’abri des aléas du commerce) ont fait un bond de 5 % d’une année à l’autre.

La montée du taux de change a avivé les pressions à la baisse s’exerçant sur les prix dans l’industrie, lesquels ont diminué de 1,4 % en avril. L’effet s’est particulièrement fait sentir dans les exportations d’automobiles et de bois d’œuvre. La diminution du prix de l’essence a contribué pour moitié à ce recul. Dans l’ensemble, les prix de 14 produits de base sur 21 ont évolué en baisse. La descente de l’ordre de 7 % des cours des matières premières était encore plus étalée et aucune des sept composantes n’a présenté de gain en avril.

L’indice des prix des produits de base de la Banque du Canada a effacé en partie sa lourde perte d’avril. La remontée se remarquait dans toutes les composantes, plus particulièrement dans celle du pétrole brut. Le prix de ce produit est revenu à près de 30 dollars américains le baril. L’aluminium et le blé ont aussi dominé à ce tableau. On actualise l’indice en fonction de l’évolution des tendances de la production dans les années 1990 (ainsi, l’aluminium a désormais plus de poids dans cet indice que le cuivre et la morue y a tout simplement disparu).

Marchés financiers

L’événement marquant du mois a été le bond du taux de change qui, élevant le dollar canadien de cinq cents américains, l’a porté au-dessus des 74 cents au milieu du mois avant qu’il ne retombe à 73 cents. Dans les quatre premiers mois de l’année, le dollar a offert un gain cumulatif de 5 cents. Dans l’ensemble, la valeur du dollar américain en pondération des échanges a baissé moins rapidement qu’elle ne l’a fait par rapport à l’euro et au dollar canadien, en grande partie parce que la Chine a un taux de change fixe avec les États-Unis et que le yen demeure faible.

En avril, les flux intérieurs d’argent et de crédit ont fait une pause dans certaines de leurs tendances des trois premiers mois de l’année. Ainsi, le déplacement vers le marché monétaire qui a accompagné la hausse des taux à court terme a cessé, tout comme le délaissement du marché non monétaire. De même, le mouvement de reprise du crédit à court terme aux entreprises s’est renversé en avril et les emprunts aux banques ont atteint un nouveau minimum pour l’année. En contrepartie, les entreprises ont émis plus d’obligations et d’actions.

L’indice de la bourse de Toronto a marqué une avance généralisée de 4 % en mai. C’est mieux que son gain d’avril. Toutes les catégories étaient en hausse, surtout les actions liées à la technologie de l’information avec une autre progression à deux chiffres. Les actions liées aux ressources naturelles se sont redressées après avoir constitué la seule source de faiblesse le mois précédent.

Économie régionale

L’Alberta, qui a émergé d’une des dernières places à une des économies les plus vigoureuses du pays à la fin de 2002 en raison d’un secteur de l’énergie en plein essor, garde la tête. En mars, l’énergie avait relevé de 60 % les exportations totales de la province par rapport à l’année précédente, tant en raison des prix que des volumes. À part l’énergie, les livraisons ont progressé de manière étendue, ce qui traduit une demande intérieure qui a également repris de la vigueur après que la croissance du revenu du travail ait atteint presque 10 % (au taux annuel) au quatrième trimestre de 2002. Le secteur du logement notamment n’a pas décru, contrairement aux autres régions du pays, de son sommet atteint en février.

À l’opposé, la Colombie-Britannique demeure à la traîne. Le marasme dans le secteur forestier, qui contribue à la moitié du secteur manufacturier de la province, et le tourisme, deux industries parmi les plus prospères au tournant de la décennie, se sont encore repliées. Les livraisons de bois se sont retrouvées à leur plus bas niveau depuis mai 1978, en baisse de 30 % par rapport à leur sommet de janvier 2000. L’emploi dans la restauration et l’hébergement, en recul constant depuis mars 2002, a diminué de nouveau lorsque l’OMS a inscrit le Canada à sa liste des pays touchés par le SRAS. La baisse des ventes au détail était la plus marquée depuis cinq ans, période tout au long de laquelle les ménages ont puisé dans leurs épargnes pour soutenir leur consommation.

La conjoncture était partagée en Ontario. La demande des ménages s’est affaiblie de pair avec l’emploi tandis que l’effet tonique de la hausse des exportations d’automobiles raffermissait la fabrication. En mars, les livraisons manufacturières ont repris tout le terrain perdu en février alors que la majorité des industries de biens durables, soit six sur neuf ont enregistré une progression. Les livraisons ont également augmenté fortement au cours du trimestre, renversant la tendance à l’affaiblissement qui avait caractérisé la deuxième moitié de l’an dernier.

Après avoir dominé l’accroissement au pays l’an dernier, le logement se refroidit un peu en mars au Québec tout comme en avril. Montréal enregistre même une première baisse du prix des maisons depuis juin 2000. Par ailleurs, le Québec continue de faire bande à part au niveau des ventes au détail, le seul endroit au pays où elles sont en hausse en mars, le niveau de confiance y étant également le plus élevé. Les livraisons manufacturières étaient affaiblies par la baisse des exportations vers les États-Unis, en particulier au titre des circuits intégrés et du bois. La fermeture d’une importante usine de transformation de métaux à la fin du mois était un facteur additionnel de faiblesse.

Économies internationales

En avril, la production industrielle a encore régressé aux États-Unis et un deuxième recul consécutif de 0,5 % devait laisser la production sous son niveau d’il y a un an pour la première fois depuis juin dernier. Celle-ci avait présenté un modeste gain vers la fin de la dernière année. Les fabricants ont mené ce mouvement de compression de production, et notamment l’industrie de l’automobile dans le secteur des biens de consommation avec une troisième baisse consécutive. Les pertes ont été générales pour l’outillage des entreprises et, en particulier, le matériel de télécommunication. La faiblesse des investissements se remarquait aussi à une huitième diminution de suite pour les matériaux de construction. Dans l’ensemble, il n’y a que 41,0 % des industries qui aient haussé leur production le mois dernier. C’est là la proportion la plus faible depuis juin 2001. En baisse de 2,4 % en avril, les nouvelles commandes de biens durables n’avaient rien d’encourageant. Les industries de la défense ont fait un grand pas en arrière de 19 % avec la fin des hostilités en Iraq. Il reste que les automobiles et les biens d’équipement non militaires ont accusé des baisses les unes et les autres. Les ordinateurs ont mis une note plus gaie à ce tableau, renversant un mouvement à la baisse qui avait duré deux mois.

Le déficit américain du commerce des biens et services s’est encore gonflé, passant de 40,3 milliards de dollars en février à 43,5 milliards de dollars en mars. C’est la deuxième valeur en importance; elle ne le cède en effet qu’aux 44,9 milliards de dollars de décembre 2002. Le renchérissement du pétrole explique cette détérioration en totalité, puisque le déficit hors pétrole a plafonné ces cinq derniers mois. Il reste que les échanges de biens d’équipement sont restés peu fermes dans les deux sens.

En avril, les ventes au détail ont conservé tout le gain de 2,3 % du mois précédent. Les ventes d’automobiles se sont accélérées dans les deux mois, les concessionnaires ayant offert le plus large éventail d’encouragements à l’achat depuis la période ayant immédiatement suivi les attentats terroristes. Hors du secteur de l’automobile, les ventes ont reperdu en majeure partie le terrain gagné (1,5 %) en mars. Le phénomène tenait en légère partie seulement à la baisse du prix de l’essence, car la demande a été faible pour des produits fort divers. Un recul de 7 % des mises en chantier d’habitations n’a pas aidé, cet indicateur continuant ses amples oscillations mensuelles autour d’une tendance généralement stationnaire depuis le début de l’année. Un bond de 20 % des chantiers d’habitation autorisés mais non entrepris dans la dernière année pourrait s’expliquer par des pénuries de main-d’œuvre dans certains secteurs, surtout depuis le rappel des réservistes.

Au premier trimestre, le déficit des administrations publiques américaines s’est encore accentué, montant à 427 milliards de dollars (aux taux annuels). Presque toute cette aggravation de la situation – il y avait un excédent il y a à peine deux ans – est imputable au gouvernement fédéral avec des recettes en baisse de 9,4 % et des dépenses en hausse de 12,9 % (dont environ le tiers sont allées à la défense nationale).

Dans la zone de l’euro, le PIB réel a été inerte au premier trimestre de 2003, mais marquait une avance de 0,8 % d’une année à l’autre. En mars, la production industrielle a fléchi de 1,2 % après deux gains consécutifs, ce que l’on doit surtout à une production énergétique réduite. La faiblesse de la production était généralisée : elle s’observait dans presque tous les pays de la zone. Les biens d’équipement et de consommation ont également diminué, en partie à cause de la constante fermeté de l’euro. En mars, l’excédent du commerce extérieur a encore rétréci : le déficit était en croissance au compte de l’énergie et la demande extérieure de machines et d’automobiles, en décroissance.

En Allemagne, l’économie s’est contractée de 0,2 % au premier trimestre après avoir un peu fléchi au premier. La demande intérieure est restée faible, le chômage ayant continué à monter en avril pour se situer à son plus haut niveau (10,7 %) depuis l’unification. Si l’Allemagne a maintenu en mars le plus imposant excédent commercial de la zone de l’euro, la production industrielle y a baissé de 2 % et les commandes en fabrication, de 4 %. Les commandes intérieures ont marqué leur deuxième recul en importance depuis le début de cette série statistique en 1991. Les commandes extérieures ont régressé un deuxième mois de suite, car l’euro est resté en plein essor sur le marché mondial. Le taux d’inflation est tombé de 1 % en avril à 0,7 % en mai en grande partie à cause de la diminution des cours pétroliers.

En Grande-Bretagne, la production industrielle a décru en mai après s’être légèrement redressée en avril. La fermeté de la livre qui ne se dément pas a engendré le plus lourd déficit du commerce extérieur qui ait été constaté en Europe. La demande intérieure a repris en mars, aidée en cela par une montée des salaires avec les primes annuelles versées par les entreprises. Le chômage et l’inflation ont été stationnaires, ce qui devait amener la Banque d’Angleterre à laisser les taux d’intérêt inchangés.

Au Japon, le PIB nominal s’est contracté au premier trimestre dans une situation d’intensification de la déflation. En volume, la production a piétiné après trois trimestres consécutifs de progression lente, la guerre en Iraq et l’épidémie de pneumonie atypique ayant amorti la demande. Les exportations et les investissements des entreprises, qui avaient été les moteurs de la croissance, ont évolué en baisse. Les dépenses de consommation ont légèrement monté malgré une déflation persistante. L’indice de déflation des prix du PIB était en baisse de 3,5 % d’une année à l’autre. C’est sa plus forte diminution jamais relevée. À son tour, le rendement des obligations de l’État sur cinq ans a chuté à un bas niveau record de 0,185 %. La production industrielle a régressé de 1,2 % en avril. L’excédent commercial s’est toutefois élevé grâce à de fortes exportations vers la Chine, bien que les échanges avec les États-Unis aient encore évolué en baisse.

En Asie du Sud-Est, la croissance économique s’est faite encore plus lente au début de l’année. L’épidémie de SRAS, qui s’est répandue à partir de la mi-mars, a bouleversé encore plus les échanges et les dépenses. Aux Philippines, la croissance économique a ralenti à 4,5 % d’une année à l’autre; la perte est de 0,5 % depuis le trimestre précédent. En Corée du Sud, l’économie s’est contractée (0,4 %) pour la première fois en deux ans et les dépenses de consommation se sont affaissées, ce qui devait inciter la banque centrale à réduire les taux d’intérêt pour la première fois depuis un an. À Hong Kong, le taux de chômage est monté à 7,8 % de février à avril. Il s’était situé à 7,5 % dans les trois mois de janvier à mars, l’épidémie de pneumonie atypique ayant entravé le tourisme et le commerce.

Au Mexique, le PIB a présenté au premier trimestre un gain de 2,3 % d’une année à l’autre, mais une perte de 0,5 % par rapport aux trois derniers mois à cause du ralentissement de l’économie américaine et d’un nouvel effet d’amortissement sur la demande à l’exportation.


* Basée sur les données disponibles le 6 juin; toutes les données sont en dollars courants, sauf indication contraire.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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