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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Mai 2005

Conditions économiques actuelles

Tableau sommaire - Indicateurs principaux

Vue générale*

L’économie a encore pris de la vigueur et, en février, le PIB a présenté un solide gain un quatrième mois de suite. La croissance a été concentrée dans les services, plus particulièrement dans le commerce de détail et les transports. Le secteur des ressources naturelles et l’industrie de la construction ont fait du sur place au premier trimestre, en partie à cause de problèmes d’approvisionnement, avant de frayer la voie en avril à une reprise de la croissance de l’emploi.

En volume, les ventes au détail ont marqué coup sur coup une avance d’environ 2 % au début de l’année, leur meilleur résultat en trois ans. L’industrie de l’automobile a mené le mouvement, bien que la demande s’y soit nettement déplacée à l’écart des camions construits au pays pour favoriser les voitures fabriquées à l’étranger. Les dépenses en biens durables ont acquis une partie de leur force au détriment du marché de l’habitation, les mises en chantier ayant terminé le trimestre de plus grande faiblesse en deux ans. Le contraire s’est produit aux États-Unis où l’habitation a dominé au tableau de la croissance, alors que les ventes d’automobiles s’enlisaient.

Le prix des produits de base est demeuré élevé, stimulé par une croissance rapide en Chine et des gains fermes aux États-Unis. Si la production a été freinée au cours de l’hiver dans le secteur des ressources naturelles, les investissements en ressources et en moyens de transport pour leur acheminement ont propulsé l’Alberta et la Colombie-Britannique devant les autres provinces. En mars, les taux de chômage de ces deux provinces étaient les plus bas en une génération. La demande dans ces secteurs a profité aux industries les plus en croissance du secteur de la fabrication, notamment celles des camions lourds et de la machinerie des chantiers de construction et des mines. Bien sûr, les ressources naturelles ont eu la meilleure part des gains boursiers depuis le début de l’année. Les grossistes ont également bénéficié d’un accroissement de 10 % de la distribution de marchandises (matériaux de construction et machines et matériel en particulier) par rapport à y a un an, tout un revirement par rapport au constat d’absence de croissance de l’année précédente.

Le secteur de l’investissement s’est encore affermi et ce, avant même que les entreprises n’annoncent pour 55 milliards de dollars de projets pour les sables pétrolifères de l’Alberta et de nombreux projets d’infrastructure et de production minière en Colombie-Britannique en mars et en avril. La production s’est élevée partout dans les industries des biens d’équipement. Les importations de machines et de matériel ont progressé un troisième mois de suite surtout grâce à un secteur de l’aéronautique qui a eu rapidement droit à un regain de fortune, aidé en cela par l’affluence des voyages de l’Asie. La construction non résidentielle a fait un pas en avant pour la deuxième fois en trois mois; la montée en flèche des permis de construire qui a été observée en mars fait voir que ce secteur est en train de se rétablir du long marasme où il s’est trouvé plongé en 2004.

Marché du travail

L’emploi s’est accru de 0,2 % en avril après un premier trimestre de léthargie. Phénomène tout aussi important, cette progression a entièrement eu lieu dans l’emploi à plein temps, plus particulièrement dans la population féminine d’âge adulte. Le taux d’activité a évolué en baisse comme il le fait depuis un an. Il est ainsi tombé à un bas niveau de 67,2 % en 29 mois. On a noté des diminutions partout sauf en Colombie-Britannique où l’activité bat son plein. C’est ainsi que le taux de chômage a fléchi à 6,8 %. En Colombie-Britannique, il a perdu 1,4 point dans la dernière année, alors qu’il en cédait 0,3 dans les autres régions.

L’industrie de la construction a mené une fois de plus pour la croissance de l’emploi. Le taux de progression de l’emploi y est de près de 10 % depuis un an. Le secteur des ressources naturelles n’était pas loin derrière avec un taux de croissance de 8 % depuis avril 2004. Le bond des projets d’investissement a constitué un aiguillon pour les services professionnels, scientifiques et techniques. Dans les services publics, l’emploi a aussi amplement monté, notamment dans les services d’enseignement (en hausse de 7 % dans la dernière année). Le secteur de la fabrication a continué à éliminer des emplois, surtout au Québec où on a relevé la seule diminution appréciable de l’emploi à l’échelle des régions.

La Colombie-Britannique était toujours première au tableau de la croissance de l’emploi avec 4,0 % depuis avril 2004, se démarquant ainsi davantage du reste du pays. Les ressources naturelles et la construction ont été en tête avec des gains respectifs de 19 % et 28 %. L’Alberta a suivi la Colombie-Britannique avec un taux d’accroissement de 1,4 %. Dans cette province, l’industrie de la construction n’a pu soutenir le rythme du secteur des ressources naturelles. Enfin, le secteur public a favorisé la croissance de l’emploi en Ontario. La croissance de l’emploi au cours de la dernière année s’est concentrée principalement à l’extérieur des plus grandes villes (à l’exception de Vancouver). À Montréal, Toronto, Edmonton et Calgary il y a eu peu de changements, tandis que le nord de l’Alberta et l’intérieur de la Colombie-Britannique ont connu des gains importants.

Indicateurs avancés

En mars, c’était au tour du secteur de l’exportation d’aider à raffermir l’indicateur composite, qui s’accroît de 0,2 %. La tendance avait touché un creux en novembre, le mois durant lequel notre dollar atteignait un sommet. Depuis, l’indicateur avancé s’est redressé, ce qui traduisait le sommet d’un an en terme de croissance, à 0,7 %, dans les données non lissées. La demande manufacturière menait la progression. La demande de travail est cependant demeurée lente. Des dix composantes, cinq ont progressé, quatre ont baissé et une demeurait inchangée.

Les nouvelles commandes enregistrent leur croissance la plus forte en un an, en raison de la remontée des exportations, tandis que la demande intérieure demeure ferme. Les croissances les plus marquées ont été enregistrées dans l’automobile, les métaux et le papier. Cette progression a ralenti le rythme élevé d’accumulation des stocks enregistré l’automne dernier, mais tout de même pas suffisamment pour empêcher le ratio des livraisons aux stocks de continuer de baisser.

Les entreprises sont demeurées prudentes face à l’embauche. L’emploi a baissé dans les services aux entreprises. La durée hebdomadaire moyenne de travail dans la fabrication diminue également. Cependant, la baisse se concentre largement dans l’industrie des boissons et du tabac. Sur une base annuelle, les heures dans ce secteur ont diminué le plus en Ontario, passant de 39,8 à 31,9 heures, de 41,9 à 32,2 heures en Alberta et de 36,0 à 27,1 heures en Colombie-Britannique.

La consommation est demeurée à la tête de la demande des ménages. L’augmentation des ventes d’automobiles a permis de redresser les ventes de biens durables qui avaient chuté pendant un mois. Encouragés par la force continue des ventes de maisons, les achats de meubles et d’appareils ménagers poursuivent leur essor (0,7 %). La hausse des mises en chantier a continué de se concentrer dans l’Ouest du pays, où elles ont fortement augmenté tant dans les Prairies (10 %) qu’en Colombie-Britannique pour dépasser les niveaux records enregistrés l’an dernier. Dans l’ensemble toutefois, les mises en chantier sont demeurées essentiellement inchangées à cause d’un ralentissement dans l’Est du Canada.

L’indicateur avancé américain est resté stable pour le troisième mois d’affilée, après trois mois de baisses. La bourse s’accélère. Le raffermissement des composantes reliées à la demande intérieure se poursuit. En février, nos exportations vers les États-Unis ont récupéré tout le terrain perdu depuis septembre. L’écart entre les taux d’intérêts à court et à long terme continue d’être la principale source d’affaiblissement. La courbe de rendement s’est accentuée à la suite du redressement des taux d’intérêt à court terme qui se relèvent des seuils records qui avaient été atteints, et en raison de la chute des taux à long terme. Cependant, les taux d’intérêt demeurent si bas sur toute la ligne qu’il est difficile de les percevoir comme des menaces à la croissance.

Production

Le PIB réel a crû de 0,3 % en février après avoir augmenté de 0,2 % en janvier, égalant les valeurs des deux derniers mois de 2004. Ces quatre mois représentent la meilleure période de croissance depuis l’été de 2004, déjà un sommet en deux ans.

Depuis le début de l’année, les services ont formé le peloton de tête pour la croissance de la production, alors que la production de biens fléchissait. Les dépenses de consommation ont prédominé, notamment les ventes au détail. Une progression en volume des échanges internationaux a stimulé la demande dans le commerce de gros et le transport ferroviaire (les chemins de fer reçoivent la plupart de nos produits primaires en vrac). Les ports de la Colombie-Britannique ont fait part de leur intention d’ajouter des installations terminales. Par ailleurs, un oléoduc acheminera le pétrole extrait des sables bitumineux vers la côte ouest. On a également relevé un troisième gain consécutif de production dans les transports aériens, la vigueur des voyages internationaux d’outre-mer au Canada ayant eu plus de poids que l’effet de la cherté du pétrole sur les tarifs aériens. Au Canada, la production des transports aériens est à moins de 1 % de son niveau antérieur aux attentats du 11 septembre. Elle s’est en effet remise d’une perte de 25 % entre septembre 2001 et le plus noir de la crise du SRAS en 2003. C’est là tout un exploit si on considère que le transporteur national a fait faillite en octobre dernier (contrairement aux transporteurs américains qui continuent de faire des mises à pied et qui, au mois de mars, ont atteint un seuil en dix ans). Par ailleurs, les marchés financiers et immobiliers en plein essor ont stimulé le secteur des finances.

Ce ne sont pas tous les services qui ont été florissants ces derniers mois. Les arts et les loisirs ont trébuché, autant qu’aux États-Unis (où le hockey a bien moins d’importance). La demande de services aux entreprises demeure sans entrain et les administrations publiques ont freiné leurs dépenses.

La production manufacturière s’est lentement élevée les deux premiers mois de l’année. Les industries des biens d’équipement ont dominé pour la production, plus particulièrement celles de la machinerie des chantiers de construction et des mines où le gain global de production a été de près de 10 %. Ces mêmes industries montraient le plus d’optimisme au sujet de leur production au deuxième trimestre. La production automobile a offert un modeste gain surtout grâce aux gros camions nécessaires au transport des marchandises en Amérique du Nord, ce qui a fait contrepoids en majeure partie au ralentissement récent de la production de voitures. Les ventes de camions lourds ont plus que doublé depuis 2003. Le secteur de la TIC a renforcé sa production, d’ordinateurs en particulier. Quant aux industries de la forêt et du vêtement, elles ont vu leur production évoluer en baisse.

La production de biens hors fabrication a diminué dans l’ensemble. Le temps doux a amorti la production des services publics. La production minière a été gênée par des problèmes d’exploitation des sables pétrolifères. La position de plus en plus dominante des sables bitumineux dans notre production pétrolière (cette production entraîne peu de dépenses de prospection) nous indique peut-être pourquoi, malgré des prix records, la production en exploration et mise en valeur pétrolières et gazières n’a augmenté que de 10 % dans la dernière année. En construction, l’activité plafonne également depuis le début de l’année après avoir traversé une période de croissance rapide.

Demande des ménages

En volume, les ventes au détail ont présenté en février un gain de 1,8 % qui succédait à une augmentation de 2,3 % en janvier. Ainsi, elles pourraient offrir leur meilleure hausse trimestrielle depuis les lendemains des attentats du 11 septembre. D’une année à l’autre, leur progression est de 6 %, leur meilleur résultat en trois ans.

Les dépenses en biens durables ont prédominé, ce que l’on doit surtout à l’industrie de l’automobile. Les ventes d’automobiles ont régressé en mars, mais pour ce qui est des unités vendues, l’augmentation est de 4 % au premier trimestre. Précisons que la demande s’est nettement déplacée des camions vers les voitures et des constructeurs nationaux vers les constructeurs étrangers, et ce, pour un deuxième trimestre de suite.

Les dépenses en ordinateurs, en produits électroniques, en meubles et en appareils électroménagers ont encore pris de la vigueur après un quatrième trimestre de faiblesse. Les ventes de vêtements se sont aussi renforcées après avoir faibli vers la fin de 2004.

En mars, les mises en chantier d’habitations ont un peu monté, terminant un premier trimestre où elles auront régressé de 10 %. Le recul de la construction a fait que le parc de logements inoccupés est resté le même malgré une baisse des ventes d’habitations neuves. Quant au marché de la revente, il a présenté au début de l’année une légère hausse qui faisait suite à une forte baisse au quatrième trimestre.

Commerce de marchandises

Les exportations canadiennes se sont redressées de 1,4 % en février, phénomène attribuable surtout aux prix. Ceux-ci auraient continué à monter en mars. Les États-Unis ont déjà rendu public le tableau des prix des importations par pays en mars; on peut voir que les exportations canadiennes y ont augmenté de 1,8 %. Comme les États-Unis ont droit à la part du lion dans les exportations de notre pays, la corrélation est très étroite entre la progression globale des prix à l’exportation au Canada et celle des prix à l’importation aux États-Unis.

Presque tout le gain des exportations est à mettre au compte des échanges canado-américains, et ce, malgré un arrêt provisoire de la demande américaine d’énergie canadienne. Nos exportations d’énergie se sont accrues de 1 % seulement après s’être contractées de 12 % en janvier. Ces deux mois ont été singulièrement doux aux États-Unis, mais un temps plus froid a fait s’envoler la demande américaine en mars. Le temps clément a vraiment été un stimulant pour les mises en chantier d’habitations aux États-Unis et, par conséquent, le Canada a exporté davantage de bois d’œuvre vers ce pays.

Les importations ont perdu 0,2 % après avoir marqué une solide avance de plus de 5 % les deux mois précédents. Le gros du ralentissement est imputable à l’industrie de l’automobile. Pour les machines et le matériel, on a relevé une troisième hausse consécutive à l’importation. Par ailleurs, de fortes dépenses des consommateurs se sont traduites par un afflux de biens de consommation à l’importation. Les importations de vêtements se sont redressées après un fléchissement en février; depuis le début de l’année, elles n’en sont pas moins inférieures à leur moyenne du quatrième trimestre.

Prix

L’IPC a monté de 0,3 % de février à mars. Cette augmentation, la plus considérable en cinq mois, a porté le taux annuel d’inflation à 2,3 %. Le renchérissement du pétrole explique le gros de la progression, plus particulièrement la hausse du prix de l’essence. Peu d’autres produits qui dépendent du pétrole ont connu des majorations de prix, l’exception étant les tarifs de transport aérien. Mentionnons en outre que les prix des vêtements ont fait un nouveau bond de plus de 1 %, alors qu’on craignait que le pays ne soit inondé d’importations bon marché au début de la nouvelle année.

Ailleurs, les prix ont peu bougé pour la plupart. Les prix des biens durables ont diminué un troisième mois de suite en grande partie à cause des remises consenties par l’industrie de l’automobile en situation d’affaiblissement des ventes.

En avril, les cours des produits de base se sont accrochés à la majorité de leurs forts gains du premier trimestre. Les cours pétroliers ont atteint un nouveau sommet en début de mois avant d’évoluer en baisse. Les cours du nickel ont doublé dans la dernière année, soutenus par la demande chinoise (surtout à cause de ses 40 centrales nucléaires en chantier), les aéronefs et les accumulateurs de voitures hybrides. Une légère baisse des prix des autres métaux a contrebalancé des hausses des prix des aliments.

Les prix dans l’industrie se sont élevés un quatrième mois de suite, mais le taux d’accroissement a baissé à 0,3 % en mars du fait de la valorisation du dollar canadien (le mouvement s’est inversé en avril, ce qui devait à nouveau stimuler les prix). Il reste que le taux de progression des prix industriels a diminué d’une année à l’autre, passant de 7 % en juin 2004 à 2 %, ce qui s’explique en grande partie par le fléchissement des prix du bois, des automobiles et des ordinateurs.

Marchés financiers

Le marché boursier s’est replié un deuxième mois de suite, laissant l’indice de la bourse de Toronto à peu près là où il se situait au début de février. Les actions liées à l’énergie et aux métallifères ont dominé au tableau des baisses, les investisseurs engrangeant des bénéfices après des gains boursiers spectaculaires au début de l’année. Pour la plupart, les autres valeurs boursières ont dérivé vers le bas.

Les taux d’intérêt à court terme n’ont pas bougé un sixième mois de suite, mais les taux hypothécaires et obligataires sont descendus pour la première fois cette année. Le dollar canadien en baisse est presque revenu à sa valeur de janvier.

La demande de crédit à court terme des entreprises a amplement monté au premier trimestre, ce que laissaient prévoir les entreprises qui déclaraient continuer à accumuler les stocks. Dans l’Enquête sur les perspectives du monde des affaires, 29 % des fabricants ont dit de leurs stocks qu’ils étaient trop abondants en avril; c’est la proportion la plus élevée depuis janvier 2002.

Économies régionales

L’Ouest canadien a continué à mener pour la croissance, propulsé en avant par les ressources naturelles hors agriculture. Le secteur pétrolier de l’Alberta et les industries minière et forestière de la Colombie-Britannique ont le plus gagné. Ajoutons que l’essor des échanges canado-chinois dans les deux sens a favorisé la demande au profit des industries de transport et de manutention de biens de la côte ouest.

Les perspectives réjouissantes qui s’offrent aux provinces de l’Ouest ont eu une incidence sur les investissements de leurs entreprises. Il n’y a que l’Alberta et la Colombie-Britannique qui aient pu soutenir la fermeté de la croissance de leurs investissements ces deux dernières années. Le gain de 9 % des projets d’investissement albertains en 2005 était dominé par le secteur pétrolier et gazier qui rend compte des deux tiers de toutes les dépenses de cette industrie au Canada. Par ailleurs, les entrepreneurs de Colombie-Britannique prévoyaient relever leurs investissements de 11 %, progression que l’on doit aux scieries. L’an dernier, la production supérieure de bois d’œuvre a fait augmenter le PIB de la Colombie-Britannique plus que celui de toute autre province. En outre, l’Alberta et la Colombie-Britannique devraient faire encore mieux au chapitre de l’investissement en 2005, une multitude de nouveaux projets ayant été annoncés au printemps pour le secteur pétrolier ainsi que pour l’infrastructure de transport en Colombie-Britannique.

En Ontario, le taux de croissance des projets d’investissement a remonté à 9 %, mais la demande avait été lente en 2004. Une grande diversité de fabricants prévoient dépenser davantage en machines et en matériel. Si l’indicateur a ralenti au Québec, c’est largement parce qu’un chantier d’affinage est maintenant terminé. C’est une baisse qui l’a emporté sur les hausses constatées pour d’autres industries liées aux ressources naturelles.

Économies internationales

Aux États-Unis, le PIB a crû de 0,8 % au premier trimestre après un gain de 0,9 % au quatrième. D’une année à l’autre, il est en baisse, son taux d’accroissement n’étant plus que de 3,6 % alors qu’il se situait à 5 % au début de 2004. Les investissements des entreprises sont restés le moteur de la croissance, bien que, avec l’expiration des programmes d’encouragements fiscaux, leur taux trimestriel de progression soit tombé de 5 % à 1,2 %. Sur le marché de l’habitation, la demande est demeurée vive (étant favorisée par le temps doux). Dans leurs dépenses, les consommateurs ont délaissé les automobiles pour d’autres produits. Le taux d’élévation du revenu personnel a diminué, passant de près de 3 % à 0,5 %, à la suite du paiement spécial de dividendes de Microsoft pour une somme de près de 100 milliards de dollars (aux taux annuels) en décembre. La plupart des indicateurs de l’inflation étaient en accélération même sans l’énergie.

Le déficit du commerce de marchandises s’est alourdi un deuxième mois de suite. Il est passé à une valeur record de 64,7 milliards de dollars en février; c’est plus que le record de novembre. Le renchérissement des hydrocarbures a ajouté 1,7 milliard de dollars à la facture des importations, mais même les importations non pétrolières se sont élevées de 0,6 milliard de dollars, surtout aux comptes des biens de consommation et de l’automobile. Quant aux exportations, elles sont stationnaires depuis décembre. Elles auront gagné moins de 10 % dans la dernière année. Depuis le début de 2005, les importations de vêtements et de textiles sont supérieures de 14 % à leur valeur d’il y a un an.

Il sera difficile d’alléger le déficit commercial en mars, car les prix à l’importation ont monté de 1,8 % (après une hausse de 0,8 % en février) à cause d’un bond de 11 % des cours pétroliers. Dans la dernière année, ils ont augmenté de 7 % avec des hausses pour les échanges avec le Canada et l’Union européenne (dont les taux de change sont en progression) et, en contrepoids, une baisse pour les échanges avec la Chine. Dans le cas du Canada, il y a eu à la fois une augmentation de 4 % pour les produits fabriqués et un gain de 24 % pour les autres marchandises (notons un bond de 7 % de février à mars).

Le retour à des conditions météorologiques plus saisonnières a concouru à un recul de 18 % du marché de l’habitation après deux mois de mises en chantier records. La valeur des permis de construire demeure élevée et le carnet de logements en chantier autorisé mais non entrepris dépasse toujours de 12 % sa valeur d’il y a un an.

En mars, les ventes au détail se sont accrues de 0,3 % pour un troisième gain modeste de suite. Presque toute la progression tient au renchérissement de l’essence. Les ventes d’automobiles ont un peu repris, mais la faiblesse du marché de l’habitation a eu un effet d’amortissement sur les ventes de meubles et d’appareils électroménagers. Les ventes de vêtements et celles des grands magasins ont fortement évolué en baisse. On pouvait constater que, d’une année à l’autre, elles n’avaient guère varié.

En mars, la production industrielle a crû de 0,3 %. C’est plus que l’augmentation totale de 0,2 % (valeur révisée à la baisse) pour les deux premiers mois de l’année. Tout ce mouvement a pour origine les services publics par suite du retour à des températures plus basses. En fabrication, la production s’est contractée de 0,1 % en partie à cause d’une diminution de la production de l’industrie de l’automobile et d’une quatrième perte consécutive de production dans l’industrie du vêtement. La production automobile a plafonné au cours de la dernière année et la production de vêtements a fléchi de 10 % (bien que l’industrie du vêtement ne figure que pour 0,7 % dans la production industrielle américaine). Les biens d’équipement sont demeurés une source de vigueur malgré un recul à l’exportation. Dans l’ensemble, les hausses de production ont été le moins étalées depuis que le secteur industriel est entré en relance vers la fin de 2003 après un marasme de trois ans (si on exclut la baisse provoquée par les ouragans en septembre 2004).

Dans la zone de l’euro, la production industrielle a diminué de 0,5 % en février. Elle s’est contractée dans tous les secteurs sauf dans celui de l’énergie. Les nouvelles commandes étaient en baisse un deuxième mois de suite. Tous les secteurs étaient en régression sur ce plan à l’exception du secteur des machines et du matériel en progression de 1,3 % après une absence de variation le mois précédent. L’excédent du commerce extérieur a rétréci avec un grand bond du déficit au compte de l’énergie (en raison de la cherté du pétrole) qui l’a emporté sur des gains dans le cas des machines et des automobiles. Le déficit des échanges euro-chinois s’est encore alourdi, les importations et les exportations ayant respectivement progressé de 20 % et 4 % d’une année à l’autre. Les dépenses de consommation se sont redressées en février. Le taux annuel d’inflation a été stable en mars puisque les hausses de prix des combustibles et du tabac ont contrebalancé des baisses de prix des vêtements et de tarifs des télécommunications.

En France, l’économie montrait toujours des signes de ralentissement au début de l’année. En février, la production industrielle a fléchi de 0,5 % avec surtout une diminution de 1 % de la production manufacturière, car la cherté du pétrole et la vigueur de l’euro ont amorti la demande. En mars, les dépenses de consommation ont chancelé un deuxième mois de suite et les salaires sont restés à la traîne de l’inflation. Au début d’avril, des grèves et des manifestations qui ont eu lieu un peu partout ont également nui aux revenus, ce qui devait inciter les autorités à prévoir des encouragements fiscaux aux régimes d’actionnariat des sociétés, une augmentation supplémentaire de salaire pour les fonctionnaires et une prolongation du programme de subventions aux combustibles agricoles. En hausse légère en mars, le taux d’inflation est passé à 2,1 %.

En Allemagne, la production industrielle s’est contractée de 1,4 % en février, cédant la moitié de son gain de janvier. À l’exportation, la demande demeurait cependant vigoureuse, ce que favorisaient les restructurations d’entreprises. Les dépenses de consommation se sont redressées pour la première fois en cinq mois. En mars, les prix ont un peu baissé et l’Allemagne a présenté un des taux annuels d’inflation les plus bas de la zone de l’euro (1,7 %).

En Italie au quatrième trimestre, le PIB a été révisé à la baisse (diminution de 0,4 % au lieu d’une augmentation de 0,3 %), parce que la fermeté de l’euro et des cours pétroliers a amorti les exportations et gêné les fabricants plus qu’on ne l’avait estimé à l’origine. En mars, la confiance des entrepreneurs est tombée à son plus bas niveau presque en deux ans. Quant aux consommateurs, ils ont perdu de leur confiance une quatrième fois en cinq mois. Les dépenses ont encore sommeillé malgré des mesures d’allégement fiscal destinées à stimuler la demande. Le taux d’inflation a un peu monté à 2,1 % en mars.

Au Japon, des exportations paresseuses ont encore freiné la croissance. En volume, elles ont été un peu en hausse en mars après avoir subi deux baisses de suite. Les dépenses de consommation ont redressé la tête, les salaires s’étant stabilisés après trois ans de recul. La déflation persistait toutefois et, en mars, les prix à la consommation ont été en décroissance une septième année d’affilée. Le taux de chômage a légèrement faibli à 4,5 %.

En Chine, l’économie a crû de 9,5 % comparativement au premier trimestre de 2004, aidée en cela par la fermeté des exportations et de la demande de consommation. Les exportations ont fait un bond de 35 % d’une année à l’autre pour atteindre les 156 milliards de dollars américains, tandis que les importations progressaient de 12 % à 139 milliards de dollars. La demande intérieure a été solide; les ventes au détail, les investissements des entreprises et la production industrielle ont respectivement augmenté de 14 % (les ventes font déjà mieux que leur gain de 13 % l’an dernier), 23 % et 16 %. L’excédent commercial s’est encore accru en mars grâce aux exportations de vêtements, de produits électroniques et de machines vers les États-Unis et l’Europe. À elles seules, les exportations de textiles ont monté de 29 % au premier trimestre à la suite des mesures de décontingentement.


Note

* Basée sur les données disponibles le 6 mai toutes les données sont en dollars courants, sauf indication contraire.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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