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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Mai 2004

Étude spéciale

PIB par province en 2003*

En tête des provinces pour une deuxième année d’affilée, Terre-Neuve-et-Labrador a enregistré un taux de croissance de 6,5 % de son PIB, une hausse attribuable au pétrole. Cette province était suivie de près par la Saskatchewan seulement, où la fin de deux années de sécheresse s’est traduite par un bond de 4,5 %.

Au Québec, la croissance a ralenti pour s’établir à 1,6 %, soit moins de la moitié du taux de 2002, la vigueur du dollar ayant freiné l’activité manufacturière et les exportations à l’étranger. Le SRAS, le dollar, la panne d’électricité et une grève à Inco ont ralenti la croissance en Ontario, où le taux est passé à 1,3 %. La Nouvelle-Écosse a affiché un taux de croissance de 0,9 %, soit le plus faible de toutes les provinces.

Figure 1

Malgré le ralentissement de la croissance du PIB dans le centre et l’est du Canada, la demande intérieure s’est améliorée presque partout. C’est principalement l’investissement des entreprises qui explique cette hausse. Les ménages sont demeurés un moteur important, les dépenses de consommation ayant dépassé la croissance du PIB dans la plupart des provinces et la construction résidentielle ayant enregistré une hausse solide de 7,5 % à l’échelle nationale. Les faibles taux d’intérêt ont aidé à soutenir les dépenses de consommation et l’essor du secteur de l’habitation en 2003. La Colombie-Britannique et Terre-Neuve-et-Labrador ont dominé la construction résidentielle, affichant une progression de 15 %. Par ailleurs, l’Ontario a connu une hausse de 5,1 %, alors que l’Alberta est demeurée stable.

Les dépenses de consommation ont également été supérieures au revenu personnel disponible si bien que le taux d’épargne personnelle a baissé à l’échelle du pays. L’Alberta a enregistré le taux d’épargne le plus élevé et la Colombie-Britannique, celui le plus faible. Les habitants de la Colombie-Britannique ont puisé dans leurs épargnes et emprunté davantage pour financer leurs dépenses.

Les bénéfices des sociétés ont augmenté de 10 % à l’échelle nationale, affichant une forte hausse partout sauf en Ontario et Québec. En Ontario, les bénéfices des sociétés ont été moins élevés en raison de la faiblesse du secteur minier, des services publics, de l’hébergement, des services de restauration et de la fabrication. Au Québec, les gains ont été durement touchés par la faiblesse dans la fabrication et les mines. À l’autre extrémité de l’échelle, une augmentation de 36 % des bénéfices des sociétés dans les Territoires du Nord-Ouest a été attribuable à la production de diamants, et celle de 43 % en Alberta, à la hausse du prix du gaz naturel.

Les exportations du Canada ont baissé pour la troisième année d’affilée, sept provinces ayant enregistré des exportations internationales plus faibles. Le gaz naturel a contribué au repli des exportations de la Nouvelle-Écosse. La diminution des exportations du Québec était attribuable en partie à la faible demande mondiale de produits aéronautiques. La faiblesse de la demande américaine d’automobiles a contribué au recul des exportations de l’Ontario. La lenteur de l’économie américaine a nui aux exportations du Canada en 2001 et en 2002, mais en 2003, le problème tenait davantage à la vigueur du dollar canadien. La vigueur du dollar canadien a également contribué à une baisse de 7,0 % du prix des importations. Les importations internationales se sont accélérées partout sauf en Nouvelle-Écosse.

Le volume des exportations interprovinciales a augmenté de 0,7, après avoir affiché une hausse de 4,3 % l’année précédente, amené par les exportations de pétrole de Terre-Neuve-et-Labrador vers le reste du Canada.

La production manufacturière a connu un léger repli de 0,4 % à l’échelle nationale en 2003. Une bonne partie de ce fléchissement s’est produit au Québec où les produits aérospatiaux, les vêtements, les pâtes et papier, les produits métalliques et le matériel de communication ont tous enregistré une baisse de leur production. La fabrication en Ontario a diminué légèrement, avec 13 des 21 industries en baisse. La Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick sont les seules autres provinces qui ont affiché une baisse de la production manufacturière.

L’année 2003 a été une année difficile pour les voyages et le tourisme partout au pays en raison de la vigueur du dollar, du SRAS, de la guerre en Irak et des inquiétudes mondiales face aux voyages en avion. En Ontario, les dépenses ont chuté de 8,4 %. Le financement fédéral accru s’est traduit par une augmentation de la production du secteur des soins de santé et de l’assistance sociale dans toutes les provinces.

Le pétrole alimente la croissance à Terre-Neuve

Le pétrole a alimenté une hausse de 6,5 % du PIB de Terre-Neuve-et-Labrador, hausse de plus de trois fois supérieure à celle du PIB national mais nettement inférieure à la hausse spectaculaire de 15 % survenue en 2002. L’extraction de pétrole et de gaz a augmenté fortement, le projet Terra Nova, une plate-forme de forage, ayant entrepris sa deuxième année d’exploitation. Les exportations de pétrole brut ont affiché une forte hausse, contribuant aux meilleurs résultats en ce qui concerne les exportations parmi les provinces.

Les dépenses des consommateurs ont augmenté de 3,1 %, soit la plus forte hausse en quatre ans. Le commerce de détail a profité des ventes des centres de rénovation et des quincailleries, stimulées par un marché de l’immobilier en effervescence avec un bond de 15 %.

L’investissement des entreprises en construction non résidentielle a rebondi de 9,4 % après avoir enregistré une forte baisse en 2002 en raison de l’achèvement de la construction du projet Terra Nova. Les dépenses au chapitre des machines et du matériel ont augmenté de 8,1 %, la hausse de l’extraction du pétrole brut ayant contribué à l’augmentation de 22 % des bénéfices des sociétés.

La fabrication soutient l’Î-P-É

L’Île-du-Prince-Édouard a affiché un taux de croissance de 1,9 %, juste au-dessus de la moyenne nationale, après avoir enregistré un gain robuste de 5,7 % en 2002. La production du secteur de la fabrication a bondi de 7,0 %, principalement en raison des fortes exportations de produits aérospatiaux et de produits d’imprimerie. Une récolte de pommes de terre de qualité a aidé les producteurs d’aliments congelés à accroître leur production. Toutefois, le revenu agricole a enregistré une baisse.

Les importations en provenance d’autres pays ont augmenté de 11 % tandis que celles en provenance d’autres provinces sont demeurées stables. Les exportations ont affiché une hausse de 3,2 %, attribuable aux pommes de terre surgelées et aux services de réparation d’aéronefs.

Le gaz naturel ralentit la Nouvelle-Écosse

La Nouvelle-Écosse a affiché une croissance médiocre de 0,9 %, soit son taux le plus faible depuis 1996 et le plus bas de toutes les provinces. L’extraction de pétrole et de gaz a baissé en raison de la plus faible production du projet de l’île de Sable. Toutefois, la hausse des prix du gaz naturel a fait augmenter de 13 % les bénéfices des sociétés.

À la suite de l’achèvement d’une plate-forme de forage en 2002, la construction de navires a fortement diminué, contribuant à un important repli de 2,2 % de la production du secteur de la fabrication. L’investissement des entreprises au chapitre des machines et du matériel a chuté de 15 %, mais la construction non résidentielle a rebondi de 3,3 %, stimulée en partie par les industries des services publics et du pétrole et de gaz. Les dommages causés par l’ouragan Juan ont entraîné d’importants travaux de réparation et de reconstruction.

Les exportations de produits de la mer ainsi que de gaz naturel ont diminué, contribuant à la première baisse des exportations internationales depuis 1995. Les exportations vers d’autres provinces ont atteint leur niveau le plus bas depuis 1994.

La production des administrations provinciales a augmenté de 1,3 % après avoir subi des compressions pendant trois années d’affilée. Une hausse marquée de l’activité des centres d’appels a contribué à un bond de 5,8 % des dépenses liées aux services administratifs et de soutien. Le secteur des services a augmenté de 1,9 %.

L’investissement des entreprises soutient le Nouveau-Brunswick

La croissance du Nouveau-Brunswick s’est établie à 2,6 %, en baisse par rapport à 4,0 % en 2002, tout en se maintenant au-dessus de la moyenne nationale. L’investissement des entreprises a rebondi de 17 % après avoir légèrement baissé en 2002, alors que la construction non résidentielle a rebondi de 43 % après trois années de baisses. La construction dans le secteur des centrales électriques a plus que doublé grâce à la rénovation de Coleson Cove.

Les exportations vers d’autres pays ont diminué de 2,5 %. Il s’agit de la première baisse depuis 1991 et celle-ci était attribuable à l’essence, les produits de la mer, le carburant diesel et le bois d’oeuvre. Les exportations vers d’autres provinces ont diminué de 0,3 %, soit une deuxième baisse consécutive. La production minière a enregistré une hausse de 16 %, soit la plus élevée parmi les provinces. L’extraction de potasse a augmenté de façon marquée sous l’impulsion d’une forte demande au pays et à l’étranger.

La fabrication freine le Québec

Le Québec a progressé de 1,6 %, un taux légèrement inférieur à la moyenne nationale, et moins de la moitié du taux observé en 2002. Ce ralentissement a principalement pour origine les exportations internationales, qui ont reculé de 4,5 %, soit la troisième baisse consécutive. Les exportations de matériel de transport ont été durement touchées. Les exportations vers les autres provinces ont reculé de 0,1 %, soit la première baisse depuis 1996.

Le secteur de la fabrication a enregistré une diminution de 2,3 %, résultat des baisses pour le matériel de transport (en raison de la fermeture d’une usine de fabrication d’automobiles et de la faible demande pour les aéronefs et les pièces d’aéronefs), de produits informatiques et électroniques, ainsi que de pâte à papier et du papier. La faiblesse du secteur de la fabrication a contribué à la diminution de 4,2 % des bénéfices des sociétés.

Malgré une baisse des bénéfices, l’investissement en construction non résidentielle a augmenté de 1,4 %, après deux années de recul. L’investissement en machines et en matériel a aussi connu un revirement, avec une hausse de 3,5 %, après deux années de diminutions. Les importations de machines et de matériel de bureau ont affiché une hausse marquée, stimulant ainsi les importations internationales qui étaient en baisse depuis deux ans.

Le revenu personnel disponible s’est accru en tandem avec les dépenses de consommation, qui ont progressé de 3,5 %, dans la foulée des achats de services et de biens durables, notamment les meubles et les produits électroniques. Les ventes des centres de rénovation, des magasins de meubles et des quincailleries ont contribué à alimenter le commerce de détail. L’essor du secteur de l’habitation s’est maintenu, avec une hausse de 10 %

L’Ontario tire de l’arrière

La croissance en Ontario a ralenti à 1,3 %, la deuxième plus faible croissance parmi les provinces. Les exportations vers d’autres pays, en baisse de 2,1 %, ont été la principale source de la faiblesse, ce qui a eu pour effet d’atténuer les exportations plus élevées vers le reste du pays. Le matériel de transport, a été le principal facteur de la faiblesse des exportations vers l’étranger. La fabrication de matériel de transport qui représente le cinquième de la production du secteur de la fabrication en Ontario, a connu une baisse de 0,5 %. La production du secteur de la fabrication dans son ensemble a reculé de 0,2 %, 13 des 21 industries ayant réduit leur production.

Les installations d’électricité ont vu leur production diminuer de 5,4 % en 2003, en raison notamment de la panne de courant qu’a connue la province. La production du secteur minier a reculé de 8,8 %, du fait principalement de la grève chez Inco. Les industries liées au tourisme ont été gravement touchées par le SRAS, la vigueur du dollar et les préoccupations concernant la sécurité du transport aérien.

Du côté positif, la demande intérieure a repris de la vigueur, progressant de 4,0 %, en raison du renversement de l’investissement des entreprises. Les dépenses en machines et matériel ont augmenté de 8,0 %, après deux années de baisses. La poursuite du dynamisme des bénéfices des sociétés et le coût plus faible des importations américaines ont contribué à cette frénésie de dépenses.

Les dépenses de consommation ont continué d’augmenter, même si la croissance des revenus a été plus faible de moitié. Les dépenses dans les services ont connu une hausse de 4,3 %, alimentées par les dépenses reliées à la double cohorte dans les services d’enseignement. Les achats des biens durables ont connu un ralentissement marqué, en raison de la réduction du nombre d’achats d’autos. Le logement a progressé de 5,1 %. Il s’agit de la cinquième année consécutive de gains solides.

Résultats variés pour le Manitoba

Le Manitoba a progressé de 1,4 %, ce qui est inférieur à la moyenne nationale. Cela constitue aussi une baisse par rapport à la croissance de 2,1 % enregistrée en 2002. La croissance la plus rapide de la population depuis 1986 a contribué à soutenir la demande, les dépenses de consommation ayant connu une hausse de 2,5 %, et la construction résidentielle ayant progressé de 6,9 %.

La fabrication a légèrement progressé, la production de produits chimiques et pharmaceutiques ayant considérablement augmenté. Les dépenses en construction non résidentielle ont diminué de 6,4 %, conséquence en partie des dépenses plus faibles dans la fabrication. Les services financiers ont enregistré de bons résultats, ce qui a contribué à un gain de 8,9 % des bénéfices des sociétés.

Les exportations ont été en baisse en raison des céréales et d’autres produits agricoles. Les exportations d’hydroélectricité ont chuté. Le secteur de l’électricité a diminué de 12 %, en raison des niveaux bas des réserves d’eau, du fait de la sécheresse qui a prévalu ces dernières années.

Le taux de chômage a diminué, pour se situer à 5,0 %. Il s’agit du taux le plus faible au pays. Le revenu du travail a progressé de 3,3 %, soit plus que deux fois le rythme de croissance du revenu personnel disponible.

Regain de la Saskatchewan, après deux années de sécheresse

Le PIB de la Saskatchewan s’est redressé et affiche une croissance qui se chiffre à 4,5 %, après deux années de reculs. Il s’agit du deuxième rythme de croissance en importance parmi les provinces. Une hausse importante de la production agricole a fait suite à deux années de sécheresse. Les agriculteurs ont toutefois continué d’enregistrer des pertes de revenus, le prix des céréales ayant reculé, et les producteurs de bétail ayant été touchés par la crainte de la maladie de la vache folle. Les exportations de bétail et de veaux, dont une part importante est destinée au marché de la transformation en Alberta, ont chuté. Les stocks agricoles ont connu une hausse marquée.

Le secteur minier, du pétrole et de gaz ont aussi contribué à la reprise économique. Après deux années de baisses, les exportations internationales ont connu une hausse de 3,2 %, découlant principalement de la demande pour les combustibles minéraux, les céréales et autres produits agricoles.

Les dépenses de consommation ont dépassé le revenu personnel disponible pour une quatrième année consécutive. L’ouverture d’un nouveau casino à Moose Jaw a contribué à alimenter les dépenses. Le logement a encore connu une année record.

Le secteur pétrolier contribue à la croissance en Alberta

Le PIB de l’Alberta a augmenté de 2,2 %, un taux supérieur à la moyenne nationale. Il avait connu une hausse de 1,5 % en 2002. Même si la production n’a progressé que de 0,4 % dans le pétrole et le gaz, les prix plus élevés du gaz naturel ont contribué à une hausse de 43 % des bénéfices des sociétés et ont permis la reprise des activités d’exploration pétrolière et gazière, ce qui a augmenté l’investissement des entreprises après une baisse de 4 % en 2002.

La nouvelle selon laquelle il y a eu un cas de la maladie de la vache folle en Alberta a fermé les marchés internationaux aux exportations de boeuf canadien. Les exportations de boeuf de l’Alberta ont chuté, tout comme la préparation de la viande, et les revenus agricoles sont demeurés faibles, en dépit d’une bonne récolte. Les exportations internationales ont diminué légèrement, pour la troisième fois, en raison de la faiblesse des livraisons à l’étranger de pétrole et de gaz, ainsi que de boeuf et de bois d’oeuvre.

Les stocks se sont gonflés, les agriculteurs attendant la fin des restrictions s’appliquant aux exportations de boeuf pour les écouler. Le commerce de gros a fait un bond de 8,2 %, la plus forte hausse au pays et le meilleur résultat en trois ans, du fait notamment de l’amélioration des récoltes.

Les dépenses de consommation ont progressé de 4,0 %. La hausse des dépenses au chapitre des biens durables s’est située au tiers du rythme effréné enregistré en 2002, les achats d’autos neuves ayant accusé une baisse marquée.

Le logement fait progresser la Colombie-Britannique

La Colombie-Britannique a progressé de 2,2 %, ce qui est supérieur à la croissance nationale de 1,7 %, et environ le même rythme qu’en 2002.

La construction résidentielle est demeurée vigoureuse, ayant fait un bond de 15 %. L’investissement des entreprises a rebondi, du fait principalement de la construction d’ouvrages pétroliers et gaziers. Les bénéfices des sociétés ont connu une hausse de 12 %, après deux années de baisses, alimentés en partie par le prix plus élevé du gaz naturel.

Les sécheresses records ont entraîné des grandes incendies de forêt en Colombie-Britannique à l’été 2003. L’industrie forestière a reculé de 2,1 %, soit la cinquième baisse consécutive. Les efforts pour lutter contre les incendies de forêt ont donné lieu à une hausse de 24 % de la production du secteur des activités de soutien à l’agriculture et à la foresterie.

Les fabricants de pâte à papier et de papier, de produits chimiques et de produits électroniques ont contribué à la hausse de la production du secteur de la fabrication, après deux années de diminutions.

La croissance des heures travaillées s’est accélérée et le revenu du travail a augmenté de 3,3 %. Malgré le ralentissement du revenu personnel disponible, les dépenses de consommation ont progressé de 3,2 %, comme pendant les quatre années précédentes. Le taux d’épargne personnel a baissé à -8,2 %.

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Note

* Communiquez avec l’agent d’information, DCRD, (613) 951-3640. Adapté du Quotidien, le 28 avril.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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