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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Mai 2004

Conditions économiques actuelles

Tableau sommaire - Indicateurs principaux

Vue générale*

Le PIB comme l’emploi ont stagné au début de la nouvelle année, en partie en raison de facteurs temporaires comme les intempéries et les grèves et à cause des stocks élevés. Un certain nombre de tendances étaient cependant de bon augure pour la vitalité foncière de l’économie, notamment la ferme demande des ménages, de francs gains à l’exportation et le renchérissement des produits de base. C’est ce dont témoigne la reprise de la croissance de l’emploi en avril.

Au premier trimestre, les dépenses des ménages ont invariablement été le secteur le plus vigoureux de la demande. Les ventes au détail ont solidement progressé en janvier et février, et les ventes d’automobiles et d’habitations ont poursuivi leur amélioration jusqu’en mars. Notons en particulier que les mises en chantier d’habitations ont atteint leur plus haut niveau en plus d’un an et ce, même avant une nouvelle baisse des taux d’intérêt et le redressement de l’emploi en avril.

À l’exportation, un certain nombre de marchés se sont renforcés au premier trimestre, en particulier ceux des États-Unis et de l’Extrême-Orient. Dans la première de ces régions, la croissance du PIB a été soutenue par des investissements des entreprises, en progression de 10 % d’une année à l’autre. La croissance rapide des ventes d’habitations et des ventes au détail a repris, après une vague de froid qui, en janvier, les avait affaiblies. La fermeté de la croissance aux États-Unis et en Chine et une relance au Japon ont porté les cours de produits de base à leur plus haut niveau depuis des années. En revanche, les prix à la consommation n’ont guère varié au Canada, puisqu’on constate que, d’une année à l’autre, le taux de croissance de l’IPC a diminué à 0,7 %. C’est moins que l’augmentation correspondante de 1,7 % aux États-Unis, situation inverse de celle des deux dernières années, où le taux d’inflation a été plus élevé au Canada qu’aux États-Unis.

L’abondance des stocks a été un facteur restrictif de la croissance. En avril, 17 % des fabricants ont dit juger excessifs leurs stocks de produits finis, comparativement à 9 % seulement au début de l’année. Cette inquiétude s’est traduite par un plafonnement tant de la production que de l’emploi dans les usines depuis le début de l’année. Jusqu’ici en 2004, la fabrication a été stimulée par des hausses de prix, en grande partie parce que le mouvement de progression du taux de change survenu l’an dernier (qui a fait tomber les revenus tirés des exportations en dollars canadiens) s’est renversé. En mars et avril, le marché boursier a accusé des baisses coup sur coup après avoir connu une année de reprise.

Marché du travail

L’emploi s’est élevé de 0,3 % en avril, ce qui marquait sa première avance appréciable en 2004. Toute la progression a eu lieu dans l’emploi à plein temps. La population active a aussi augmenté une première fois cette année, mais cela n’a pas empêché le taux de chômage de glisser à 7,3 %, c’est-à-dire à son plus bas niveau depuis septembre 2001.

La croissance de l’emploi s’est répartie à peu près également entre les biens et les services. L’industrie primaire a manifesté le plus de vigueur dans les industries de biens grâce à la fermeté des cours des produits de base. La vigueur foncière de la demande sur le marché de l’habitation a aidé la construction à chasser sa léthargie hivernale avec un gain de 1,4 %. L’emploi dans la fabrication est demeuré à peu près à son niveau de novembre dernier, la croissance soutenue aux États-Unis et un dollar plus faible ayant mis fin aux pertes subies dans ce domaine par le secteur de la fabrication en 2003. Dans les industries de services, la demande de services financiers et de services aux entreprises a été la grande source de croissance, compensant ainsi un ralentissement dans le secteur public et une forte baisse dans le commerce.

Le Québec a repris la première place sur le plan de la croissance de l’emploi pour la première fois depuis le premier semestre de 2003. L’emploi à plein temps a particulièrement progressé avec un gain de 1,5 % pour le mois, suivant en cela la demande de services. C’est ainsi que le taux de chômage a atteint son plus bas niveau (8,4 %) en 18 mois. L’Alberta a aussi contribué à l’accroissement de l’emploi avec 0,3 % surtout grâce à son secteur des ressources naturelles. Dans la dernière année, seuls le Québec et l’Alberta ont pu dépasser le taux national moyen de progression de l’emploi de 1,7 %. Par ailleurs, l’Ontario a effacé certaines de ses pertes récentes, ce qu’elle doit à l’industrie de la construction; quant à la Colombie-Britannique, elle s’est encore enfoncée en 2004 avec des pertes notamment pour le commerce et les services d’information.

Indicateurs avancés

L’indicateur avancé composite a augmenté de 0,7 % en mars, après avoir inscrit des taux révisés en hausse de 0,6 % en janvier et février et une croissance de 0,5 % en décembre. Ce raffermissement est attribuable à une extension des sources de croissance, sept des dix composantes ayant progressé, une de plus qu’en février et deux de plus qu’en janvier. En mars, c’était au tour de l’indice du logement de renverser sa tendance négative. L’indicateur avancé des États-Unis et la fabrication ont continué de dominer la croissance globale pour le troisième mois d’affilée.

Le logement reprend sa position à la tête de la demande des ménages tant en raison du secteur des nouvelles habitations que de celui des maisons existantes. Le Québec avait dominé à ce chapitre l’an dernier, mais maintenant la fermeté gagne l’Ontario et l’Ouest du pays, où la force de la demande s’est reflétée sur les prix. En Ontario, les mises en chantier ont fait un bond de près de 40 % depuis janvier, une progression survenue à la suite de la baisse des taux d’inoccupation, notamment dans le logement multiple à Toronto. Pendant ce temps, les ventes de maisons existantes atteignaient leur plus haut niveau jamais enregistré dans cette ville, tout comme à Vancouver et à Calgary.

Ailleurs, les ventes étaient toujours partagées. Propulsées par l’effervescence dans le logement, les ventes de meubles et d’articles ménagers ont continué de progresser vivement. Depuis quelques années, ces marchandises demeurent en tête de la croissance des ventes au détail, de pair avec l’équipement de loisir. La tendance des ventes d’autres biens durables a continué de baisser rapidement en raison de la faiblesse des ventes d’automobiles. La tendance haussière du prix de ces biens a continué d’être à l’inverse de ceux des meubles et des articles ménagers.

L’indicateur avancé des États-Unis a enregistré une dixième progression d’affilée. La remontée s’est enfin traduite par une hausse de l’emploi, une tendance encourageante pour la persistance de la demande des ménages américains et nos exportations. C’est d’ailleurs en partie grâce aux exportations que les nouvelles commandes manufacturières ont enregistré leur plus forte progression depuis l’été 2000. Sans la fabrication et l’indicateur avancé des États-Unis, la progression d’ensemble de l’indicateur composite canadien aurait été beaucoup plus étroite, à 0,2 %.

La demande de travail était la principale source de faiblesse au Canada et contribue à faire baisser deux composantes sur les trois qui enregistrent un recul. Chez les fabricants, la durée hebdomadaire moyenne de travail a encore légèrement décru pour se situer à son niveau le plus bas depuis mai 1999. Pendant ce temps, l’emploi dans les services enregistrait sa première baisse depuis août 2003, alors que l’emploi dans les agences de personnel se repliait fortement en mars.

Production

Le PIB réel a été stable en février après avoir fléchi de 0,2 % en début d’année. D’une année à l’autre, son taux de croissance est resté fixé à un peu moins de 2 %. C’est autour de cette valeur qu’il oscille depuis avril 2003 (abstraction faite de la panne d’électricité en août).

Les ressources naturelles et la construction piétinent depuis le début de l’année après avoir dominé au tableau de la croissance de la production en 2003. La demande et les prix sont demeurés fermes, mais la production s’est ressentie du temps singulièrement froid et d’une grève dans les mines métalliques. Les progrès de l’emploi dans ces industries en avril annoncent une relance de la croissance.

Le secteur de la fabrication a encore marqué le pas, sa production n’ayant guère augmenté en valeur nette depuis trois mois. La production de biens de TIC s’est encore affaissée après s’être brièvement redressée à la fin de 2003 et la production d’ordinateurs s’est révélée particulièrement faible. L’industrie de l’automobile a été à plat les deux premiers mois de 2004. Quant à l’aérospatiale, elle a reculé comme elle le fait depuis deux ans. La production de biens non durables s’est encore détériorée, accusant de fortes baisses dans les industries du vêtement et du tabac.

La faiblesse de la production de biens depuis le début de l’année s’est répercutée sur les industries de manutention et de distribution de biens. Tant dans le commerce de gros que dans les transports, on a relevé des baisses consécutives, phénomène aggravé dans la dernière de ces industries par une grève dans le secteur ferroviaire vers la fin de février.

La plupart des autres services ont été languissants, mais le commerce de détail a vu sa production solidement progresser. Le secteur de l’information et de la culture est resté en proie au marasme qui avait débuté l’été dernier; les télécommunications ont subi des pertes ainsi que dans les services d’impression et de cinématographie.

Demande des ménages

En volume, les ventes au détail se sont accrues de 2,4 % en février après avoir augmenté de 1,1 % en janvier. Ce sont leurs meilleurs gains consécutifs depuis la reprise des dépenses de consommation à la suite des attentats de septembre 2001.

Environ la moitié de cette hausse vient des ventes d’automobiles qui, mettant fin à un dérapage de six mois, ont affiché un gain de 8 %, progression qui devait encore s’accélérer en mars. Cependant, presque tous les détaillants ont profité d’une augmentation des dépenses. Le temps particulièrement froid a fait que les consommateurs ont acheté bien plus de vêtements un deuxième mois de suite.

Par ailleurs, la fermeté de la demande sur le marché de l’habitation a encore soutenu les ventes de meubles et d’appareils électroménagers. L’industrie de l’informatique compte parmi les quelques secteurs où les dépenses se sont affaiblies, le consommateur reculant devant une rare majoration des prix. Dans l’ensemble, les dépenses de consommation ont été moins vigoureuses que les ventes au détail, car la demande de chauffage domestique est revenue à sa moyenne de 2003 après avoir établi un record en janvier.

Le marché de l’habitation s’est renforcé un deuxième mois de suite après un fléchissement provoqué par les conditions météorologiques en janvier. Les mises en chantier d’habitations ont offert une nouvelle hausse de 16 % en mars pour atteindre le niveau des 247 000 logements (aux taux annuels), leur plus haut en plus d’un an. Les logements multifamiliaux ont été en tête une fois de plus, mais ce secteur avait été particulièrement victime des intempéries en janvier dans un contexte de faiblesse des taux d’inoccupation. Les mises en chantier de logements unifamiliaux ont également progressé, prenant leur valeur la plus élevée en plus d’un an. Ces derniers mois, une reprise des ventes a fait plafonner le nombre de logements invendus. La baisse des taux hypothécaires a aussi fait monter en mars le marché de la revente, qui dépasse de 10 % son rythme pourtant vif de l’an dernier.

Commerce de marchandises

Les échanges canado-américains se sont fortement accrus dans les deux sens. Toutes les grandes marchandises ont suivi le mouvement, ce qui nous porte à croire que le net recul du commerce en janvier avait été causé en majeure partie par les conditions climatiques. Le raffermissement de l’économie mondiale a poussé en hausse les exportations hors États-Unis qui, d’une année à l’autre, présentent un taux d’accroissement à deux chiffres. La croissance à l’exportation s’est trouvée amplifiée le mois dernier par une solide hausse des livraisons vers les États-Unis. Par ailleurs, une augmentation de 2,5 % des prix à l’importation marque peut-être la fin d’une décroissance qui dure déjà depuis un an.

Les exportations ont fait un bond de 7,0 % pour se situer à leur plus haut niveau depuis mars 2003. Les produits automobiles ont mené le mouvement même si celui-ci se ramène en gros à un recouvrement des pertes essuyées en janvier. En revanche, le gain observé dans le cas des produits industriels a porté ces exportations à un niveau record. Les métaux ont prédominé, surtout le cuivre, le zinc et l’aluminium dont les prix ont atteint de nouveaux sommets cycliques. Des hausses de prix ont fait progresser les produits forestiers et énergétiques à l’exportation. La remontée des dépenses en immobilisations aux États-Unis a fait que, en volume, les exportations de machines et de matériel sont en hausse de 11 % d’une année à l’autre. C’est le meilleur résultat parmi les secteurs (si on exclut celui des produits industriels). Une forte demande d’ordinateurs a fait contrepoids à la faiblesse persistante des aéronefs.

Les importations ont regagné 6 %, mais notre facture à l’importation le cède toujours de 5 % à sa valeur d’il y a un an à cause d’une baisse des prix de 10 %. Les machines et le matériel sont demeurés le secteur le plus ferme de la demande à l’importation, puisqu’ils ont progressé de près de 10 % dans le mois avec des gains étalés. La plupart des autres composantes ont crû de 5 %. L’industrie de l’automobile est restée la plus affaiblie à l’importation d’une année à l’autre, ayant reculé de 13 % à cause du marasme des ventes qui dure depuis six mois au Canada (et qui a finalement cessé au printemps).

Prix

De février à mars, les prix à la consommation ont légèrement monté de 0,1 %, ce qui devait laisser l’indice à son niveau de décembre. Le prix de l’essence a encore exercé le plus de pressions à la hausse par suite de la flambée récente des cours du brut sur le marché mondial.

On a aussi assisté à un certain renchérissement d’un grand nombre de produits non énergétiques. Malgré ces hausses modestes, la plupart des prix sont demeurés inférieurs à leur valeur d’il y a un an, les prix à l’importation ayant baissé en 2003 à cause de l’augmentation du taux de change. On a pu relever des baisses de 1 %, pour les vêtements, les meubles et les appareils électroménagers, de 2 %, pour les autos et les fruits et légumes importés, et de plus de 4 %, pour les articles de loisirs et de divertissement domestique. Si les prix ont évolué en hausse dans le mois, c’est que le taux de change a plafonné et que les dépenses de consommation ont repris dans certains de ces secteurs, plus particulièrement dans l’industrie de l’automobile.

Les cours des produits de base se sont affaiblis en avril après avoir marqué une vive avance au premier trimestre. Le recul a été particulièrement net dans le cas des métaux. On s’inquiétait en effet du ralentissement de la demande en Chine et de la montée des taux d’intérêt aux États-Unis. Les prix des matières industrielles n’en devançaient pas moins du tiers ceux de l’an dernier. Les cours pétroliers ont fait bande à part dans ce mouvement plus lent des prix des produits de base avec un prix de clôture de plus de 37 dollars américains le baril, le plus élevé depuis la guerre du Golfe en 1991.

En mars, les prix ont augmenté un quatrième mois de suite dans le secteur de la fabrication, aidés en cela par le repli du taux de change canado-américain. Leur gain de 0,5 % en mars a porté à un peu plus de 3 % leur taux de croissance depuis le début de l’année, ce qui fait heureusement oublier leur baisse de 4 % l’an dernier. Plutôt que de majorer généralement leurs prix comme en février, les industries ont été en nombre à peu près égal à hausser et à stabiliser respectivement leurs prix en mars. Il y a plus de fabricants qui ont signalé des pénuries de matières premières (7 % en avril contre 3 % seulement l’année précédente), notamment les producteurs d’acier et de métaux dans un contexte de flambée de la demande en Chine.

Marchés financiers

Une autre baisse du taux d’escompte a porté celui-ci à 2,25 %, c’est-à-dire au niveau qui était le sien il y a deux ans, lorsque les taux ont commencé à monter. Par contre, les taux hypothécaires d’un an et plus ont augmenté, suivant le mouvement ascendant des taux obligataires en Amérique du Nord (plus particulièrement aux États-Unis où ils ont fait un bond d’un demi-point). Le dollar canadien a encore glissé de son sommet des premiers mois de l’année, perdant 3 cents pour tomber sous les 73 cents (américains).

Les entreprises ont réduit en mars leurs mobilisations de fonds sous forme d’obligations, optant dans leurs emprunts pour le crédit à court terme, lequel a présenté sa première hausse appréciable depuis l’an 2000 (la crise de septembre 2001 mise à part). En revanche, la demande de crédit des ménages a ralenti en février malgré la progression rapide de leurs dépenses.

Le marché boursier a cédé du terrain un deuxième mois de suite avec une perte de 4 % en avril. Il a ainsi accusé ses premières baisses consécutives depuis le début de la reprise boursière en avril 2003. La plupart des secteurs ont encore réussi à se maintenir, mais de fortes diminutions dans le cas des métallifères et des actions liées à la technologie de l’information devaient une fois de plus entraîner l’indice d’ensemble à la baisse. En mars encore, les nouvelles émissions d’actions n’avaient pas été freinées par le fléchissement des prix.

Économies internationales

Aux États-Unis, le PIB réel a crû de 1 % au premier trimestre, autant qu’au quatrième. Les investissements des entreprises ont pris de plus en plus d’importance. Un quatrième solide gain d’affilée a porté à 10 % le taux de croissance de cet indicateur d’une année à l’autre. C’est le signe le plus éloquent que le marasme de deux ans des dépenses en immobilisations a tout d’un passé révolu. Au tableau de la croissance, les logiciels et le matériel de traitement de l’information ont dominé. Ils rendent compte de près de la moitié de l’ensemble des investissements des entreprises.

Par ailleurs, les dépenses des ménages ont été un peu amorties, en partie à cause de la vague de froid de janvier, mais elles se sont vite redressées, ce qui se remarque d’emblée aux ventes d’habitations neuves, lesquelles ont fait un bond de 9 % en mars pour porter à 22 % leur taux de croissance d’une année à l’autre. Les mises en chantier d’habitations ont fait de même, progressant de 6 % et remontant au-dessus des deux millions de logements (aux taux annuels). Les ventes au détail ont fait, elles, un bond de 1,8 % ce même mois après avoir gagné 1 % en février. Les matériaux de construction ont mené le mouvement : ils ont monté en flèche de 11 % et figuré pour la moitié de toute l’augmentation des ventes. La fermeté de la demande sur le marché de l’habitation a aussi poussé en hausse les ventes de meubles et d’appareils électroménagers. Un autre signe encourageant pour nous à l’exportation a été un deuxième gain consécutif pour les achats d’automobiles.

Si la demande des ménages s’est vivement accélérée en mars, le secteur industriel a évolué en baisse de son côté. La production industrielle a fléchi de 0,2 % – une première baisse depuis juin – car la production manufacturière a été stationnaire et le temps clément a réduit la demande de services publics. Dans le secteur de la fabrication, on a relevé des baisses pour les biens destinés aux consommateurs et aux entrepreneurs (malgré de solides ventes) et, en contrepartie, de larges hausses pour les matériaux et fournitures de construction. La vigueur foncière de la demande s’est manifestée par une augmentation de 4 % des nouvelles commandes et, plus particulièrement, des commandes de métaux et d’automobiles.

Les exportations ont continué à se redresser en février à la suite d’une dévalorisation du dollar américain et d’une amélioration de la demande outre-mer. Elles ont marqué une avance de 5 %, leur meilleure en près d’une décennie, ce que l’on doit surtout aux matières industrielles et aux biens d’équipement. À l’importation, il y a eu une hausse de 1,7 % attribuable au renchérissement du pétrole (les importations de produits non pétroliers ont diminué).

Les prix à la consommation se sont élevés de 0,5 % en mars après avoir augmenté de 0,5 % et 0,3 % les deux mois précédents. Le prix du pétrole a prédominé, faisant un bond de près de 10 % pour ainsi rendre compte de près de la moitié de la progression du premier trimestre. Par ailleurs, le taux tendanciel d’inflation a présenté son gain le plus marqué sur trois mois en plus de deux ans. Les services médicaux et l’habitation ont eu un effet de stimulation sur les prix en question.

Dans la zone de l’euro, la croissance économique a été anémique en février comme en témoigne l’augmentation du chômage. La production industrielle a regagné 0,1 % et les nouvelles commandes ont légèrement progressé de 0,5 % après avoir régressé de 3 % en début d’année. La demande extérieure de machines et de véhicules s’est affermie cependant, accroissant l’excédent du commerce extérieur. Les dépenses de consommation sont restées faibles et, en mars, le taux annuel d’inflation a augmenté à 1,7 %. Le 1er mai, la zone de l’euro s’est étendue avec l’accession de dix pays, à savoir Chypre, la République tchèque, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la Slovénie et la Slovaquie. Dans cette zone élargie, le taux de chômage a été stable à 9,0 % en mars (il s’est établi à 8,8 % dans l’Europe des Quinze).

En France, la production industrielle s’est redressée de 0,8 % en février après avoir baissé d’autant au début de l’année. Les nouvelles commandes ont gardé leur vigueur. Les exportations ont ralenti en février et les importations ont évolué en hausse, resserrant l’excédent commercial. Le marché du travail est toutefois demeuré faible. On a révisé à la hausse (de 9,6 % à 9,8 %) le taux de chômage de février. Si on considère l’ensemble de l’année 2003, il y a eu perte d’emplois pour la première fois depuis 1993, principalement à cause d’une forte réduction des effectifs du secteur public. En mars, le taux annuel d’inflation a été stable à 1,9 %.

En Allemagne, la production industrielle a piétiné en février après avoir un peu repris le mois précédent. Les nouvelles commandes ont été inertes dans le mois; elles s’étaient contractées en janvier. Les dépenses de consommation étaient toujours peu fermes malgré de récents allégements fiscaux, et le marché du travail a continué à se dégrader. Le chômage a amplement monté en février; son taux s’est établi à 10,4 %. Comme les prix ont encore été contenus, le taux annuel d’inflation a été de 1 % en mars (c’est le plus bas de la zone de l’euro après celui de la Finlande).

En Grande-Bretagne, le PIB a ralenti au premier trimestre, son taux de croissance passant de 0,9 % à 0,6 %. Le marasme de la production de biens s’est accentué, plus particulièrement en fabrication. La production de services a été en croissance soutenue, portée par la demande des entreprises et la demande de consommation. La production industrielle s’est contractée de 0,6 % en février après avoir été stationnaire le mois précédent. En volume, les ventes au détail ont cependant battu leur plein, car les salaires ont progressé de presque 4 % d’une année à l’autre. En mars, le taux annuel d’inflation a diminué à 1,1 % pour atteindre son plus bas niveau depuis le milieu de 2003. En février, le taux de chômage est resté fixé à 4,8 %.

Au Japon, l’économie s’est encore raffermie les premiers mois de la nouvelle année : les exportations vers les autres pays d’Asie ont pris de l’ampleur, mais au Japon même, les ventes au détail sont demeurées faibles. La production industrielle s’est accrue de 0,1 % en mars après un solide gain le mois précédent. Son taux annuel de croissance a été de 7,7 %. C’est le meilleur du Groupe des Sept. L’excédent commercial a dépassé les 10 milliards de dollars américains en mars avec des exportations vers les pays d’Asie qui, d’une année à l’autre, ont fait un bond de 20 %. Les importations ont été de 12 % supérieures à leur valeur d’il y a un an, poussées en hausse par la revitalisation de la demande intérieure. En mars, le taux de chômage a faibli, se situant à son plus bas niveau (4,7 %) en trois ans.

En Chine, l’économie s’est propulsée en avant au premier trimestre; le PIB réel était en croissance de 9,7 % d’une année à l’autre grâce surtout aux investissements des entreprises (hausse de 43 %) soucieuses d’accroître leur capacité de production. Des importations records en mars ont porté le déficit commercial à 8,4 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l’année. Les importations et les exportations ont respectivement augmenté de 42,8 % et 42,9 % pour s’établir à 46,4 et 45,8 milliards de dollars. En avril, la banque centrale chinoise a de nouveau resserré sa politique monétaire et accru une fois de plus les réserves exigées des banques.


Note

* Basée sur les données disponibles le 7 mai; toutes les données sont en dollars courants, sauf indication contraire.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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