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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Avril 2003

Conditions économiques actuelles

Tableau sommaire - Indicateurs principaux

Vue générale*

La croissance a continué dans la nouvelle année; le PIB a augmenté plus rapidement en janvier, et l’emploi croissait toujours en mars. En volume, les exportations ont été gênées par le ralentissement de l’économie américaine, mais au Canada la croissance a de plus en plus dépendu des secteurs de l’habitation et de l’énergie. Les mises en chantier d’habitations ont monté en flèche, atteignant un sommet en 16 ans en février, et seules de piètres conditions météorologiques ont semblé capables d’amortir temporairement la demande. L’hiver le plus rigoureux de la décennie et les craintes au sujet de l’approvisionnement pétrolier en provenance du Moyen-Orient ont porté les prix du pétrole et du gaz à des niveaux records, faisant monter le revenu tiré des exportations et l’emploi dans le secteur des ressources.

La fermeté de l’emploi, et plus particulièrement de l’emploi à plein temps, a aussi soutenu les dépenses de consommation. Les ventes au détail ont plafonné en janvier, mais les ventes d’automobiles ont pressé le pas en février. L’alourdissement de la facture de l’énergie n’a pas nui à la consommation d’autres biens. Les cours de l’énergie ont principalement contribué à l’augmentation de l’IPC à 4,6 %, bien qu’ils aient entamé un recul après la mi-mars, les températures revenant à des valeurs plus saisonnières et la guerre en Iraq laissant intacts la plupart des champs pétrolifères.

Les entreprises hésitaient toujours à multiplier les investissements. La construction non résidentielle est demeurée inerte en dehors du secteur pétrolier et les importations de machines et de matériel se sont contractées au début de l’année. Les entreprises s’employaient toujours à réduire leur endettement à court terme, tout comme au second semestre de la dernière année. Une nouvelle majoration des taux à court terme et la constante montée du dollar canadien inciteront les entreprises à la prudence. Mentionnons enfin que les bourses sont demeurées faibles depuis le début de l’année.

Marché du travail

L’emploi a encore ralenti la cadence comme au premier trimestre, n’affichant qu’un modeste gain de 0,1 % en mars, mais dans sa composition, il a continué à se déplacer des postes à temps partiel vers les postes à plein temps. Ce dernier indicateur était en hausse de 0,8 % au premier trimestre, ce qui devrait nourrir la croissance des revenus. Comme la population active n’a pas évolué en hausse, l’augmentation de l’emploi a suffi à ramener le taux de chômage à 7,3 %, c’est-à-dire à son plus bas niveau depuis un an.

La construction s’est redressée et le fort régime de croissance qui caractérise la demande d’habitations s’est réaffirmé après deux mois d’une activité gênée par un temps froid hors saison. Le secteur des ressources naturelles a encore dominé au tableau d’ensemble des branches d’activité cette année, offrant un sixième gain consécutif avec des prix élevés qui ont permis sa meilleure performance depuis des années. Dans les services, la croissance s’est concentrée dans l’hôtellerie et la restauration. Quant au secteur public, il a un peu reculé après avoir largement progressé en février. Le secteur de la fabrication a été le seul à assister à une baisse appréciable de l’emploi, maintenant ainsi une tendance à la baisse qui s’était amorcée en novembre et qui laissait l’emploi au-dessous de son niveau d’il y a un an (les services d’information et de loisirs ont été la seule autre branche principale à régresser d’une année à l’autre).

L’Ontario prédominait toujours pour la croissance de l’emploi malgré des pertes dans son secteur de la fabrication, parce qu’une vaste diversité de services ont pris le relais de ce secteur. Depuis janvier, cette province rend compte de presque toute la montée de l’emploi au pays. Elle a ramené son taux de chômage à 6,5 %. Par ailleurs, seule la Colombie-Britannique a vu son taux d’emploi croître notablement depuis le début de l’année à cause de ses richesses naturelles. Enfin, si l’Alberta a progressé dans son secteur de l’énergie, c’est un mouvement qui a été contrebalancé par des pertes en fabrication et dans les services aux entreprises.

La hausse de l’emploi au Canada contraste avec les baisses aux États-Unis où le nombre de civils sur les listes de paie a baissé de 108 000 en mars, ramenant le recul à 0,4 % au cours des deux derniers mois. Les pertes étaient étendues parmi les industries mais on ne connaît pas combien sont attribuables à l’appel de 210 000 réservistes.

Indicateurs avancés

En février, l’indicateur avancé composite a enregistré sa hausse la plus marquée en sept mois, soit 0,3 %. C’est la vigueur renouvelée de la demande reliée au logement qui en est la cause. En tout, cinq composantes ont progressé, deux de plus qu’en janvier, deux sont demeurées inchangées et trois ont baissé. Face à la déprime boursière et au relâchement de l’économie américaine, la croissance de l’indicateur avancé s’était atténuée une grande partie de l’année 2002 pour devenir nulle en novembre. Soulevée par la robustesse de la demande intérieure, elle s’était ensuite relevée à 0,2 % en décembre. Sa croissance a été révisée en hausse de 0,1 à 0,2 % en janvier.

Après un bref recul d’un mois, le logement est revenu en territoire positif en février, aidé par une nouvelle diminution du nombre d’unités invendues. La progression a été accentuée par la volatilité des mises en chantier d’unités multiples qui ont presque doublé, malgré le temps froid, pour retrouver leurs sommets de la fin des années 1970. Les mises en chantier d’unités simples ont tout de même recouvré presque tout leur recul de janvier. L’extension de la croissance de l’emploi dans les services au secteur personnel traduisait aussi la revigoration des ménages. La tendance des autres biens durables demeure cependant à contre-courant et baisse, surtout à cause de la lenteur des ventes de voitures après l’expiration de quelques programmes de rabais.

Des trois composantes de la fabrication, deux étaient à tendance négative, soit les nouvelles commandes de biens durables et le ratio des livraisons aux stocks. Ces baisses s’expliquent en grande partie par les coupures dans l’automobile et les produits informatiques et signalaient une demande extérieure anémique. Sans ces industries, ces composantes augmentaient, stimulées par la construction, l’énergie et les dépenses des entreprises. L’emploi dans la fabrication était en hausse après ses pertes de décembre et de janvier tandis que la durée hebdomadaire moyenne de travail demeurait près des sommets atteints après la deuxième guerre mondiale.

L’indicateur américain amorce également l’année en hausse (0,1 %), mais contrairement au Canada, le raffermissement à l’extérieur des composantes du marché financier demeure limité. L’augmentation des permis de bâtir touche uniquement le secteur des unités simples pour lequel la demande, contrairement au Canada, s’est faite en partie au détriment du secteur multiple. En février, 308 000 emplois de plus ont été perdus, pour se situer à presque deux millions (ou 1,4 %) sous leur sommet de mars 2001.

Production

La production a mis fin à deux mois de croissance léthargique avec un gain de 0,4 % en début d’année. Il reste que près de la moitié de cette hausse a été concentrée dans l’énergie électrique et le pétrole et le gaz dans une situation où l’hiver le plus rigoureux de la décennie a porté la demande d’énergie à des niveaux records. Si en dernière analyse le froid a stimulé la production, le phénomène a eu pour contrepoids partiel un effet négatif sur des secteurs où le travail se fait surtout en plein air, qu’il s’agisse de la construction d’habitations, des transports ou de l’exploitation minière, ou encore de secteurs où la clientèle doit passer par l’extérieur (c’est le cas notamment des commerces de détail et des restaurants).

Par ailleurs, le plus grand revirement a été observé dans les chaînes de montage du secteur automobile avec une première hausse en cinq mois, ce qui a eu pour effet de stimuler le commerce de gros et le camionnage. Les services aux entreprises et les services gouvernementaux ont été les sources les plus sûres de croissance. Le secteur financier a été soutenu par la constante vigueur des ventes d’habitations et des opérations de financement, laquelle a compensé une troisième perte consécutive dans le cas des courtiers en valeurs mobilières. On a vu la demande de services de télécommunication décroître notablement pour une première perte en presque un an.

Demande des ménages

En volume, les ventes au détail n’ont pas bougé pour l’essentiel en janvier après avoir offert un modeste gain au quatrième trimestre. La demande s’est partagée entre une forte baisse pour les biens durables et de larges hausses ailleurs.

Dans le secteur des biens durables, le secteur automobile a dominé au tableau des diminutions, car le retrait de certains programmes d’encouragement à l’achat a provoqué des baisses de ventes à deux chiffres. Toutefois, ces pertes ont été effacées en février, surtout grâce aux camions et aux utilitaires sportifs, et ce, malgré les niveaux records atteints par les cours pétroliers. Ailleurs, les meubles et les appareils électroménagers ont accusé leur première baisse depuis juillet dernier.

Le secteur des biens semi-durables a entrepris l’année avec un gain de 2 %, encouragé par des remises de prix encore plus généreuses consenties par les détaillants de vêtements. Un fort renchérissement n’a pas découragé une plus grande consommation de biens non durables et les froids hivernaux ont stimulé la demande de chauffage des habitations.

En février, les mises en chantier d’habitations ont fait un bond de 35 % pour se situer à un niveau annuel de 246 400 logements, le plus élevé depuis août 1987. Cette montée en flèche a surtout été causée par les logements multifamiliaux, secteur où les mises en chantier ont presque doublé après des baisses entraînées par les intempéries les deux mois précédents. Les mises en chantier de logements unifamiliaux n’ont pu que recouvrer leurs pertes du mois précédent, ce qui s’accorde avec le phénomène du ralentissement des ventes d’habitations. Les ventes d’habitations neuves ont décru un deuxième mois de suite et le marché de la revente a perdu plus de 10 % de son rythme de l’hiver dernier.

Commerce de marchandises

Les exportations de marchandises ont progressé de 1,3 % en janvier, poursuivant une montée pas à pas qui a fait augmenter les livraisons à l’étranger de 4,5 % depuis juin dernier. Il faut cependant dire que la hausse des exportations s’est limitée aux produits énergétiques et aux aéronefs dans des secteurs où, après mars, la croissance sera difficile, puisque le début de la guerre en Iraq a contracté la demande de ces produits. À l’importation, la demande a été inverse de la demande à l’exportation, reculant de 1,3 % pour demeurer légèrement à court de son niveau de juin 2002. C’est ainsi que l’excédent commercial a été porté à près de 5 milliards en janvier, ce que l’on doit surtout à une large augmentation des exportations outre-mer, puisque la demande s’est enlisée aux États-Unis.

La montée des prix a haussé les exportations pétrolières à des niveaux records et une vague de froid aux États-Unis a aiguillonné tant les prix que les livraisons de gaz naturel; les valeurs ont doublé depuis un an (bien que n’étant toujours que de la moitié du sommet atteint pendant la crise de l’énergie en Californie en janvier 2001). Dans le secteur des aéronefs, un bond de 40 % a seulement compensé les pertes des deux mois précédents, qui avaient provoqué des licenciements et des fermetures.

La plupart des autres secteurs de la demande à l’exportation se sont affaiblis en janvier. Les livraisons de véhicules aux États-Unis ont marqué le pas après avoir constamment reculé les trois mois précédents. Abstraction faite des aéronefs, la demande de machines et de matériel a été entraînée vers le bas par des pertes dans le cas du matériel de télécommunication. Les produits primaires hors énergie ont accusé des baisses partout malgré le raffermissement des prix (et plus particulièrement des cours des métaux). Un ralentissement du marché de l’habitation aux États-Unis a restreint les livraisons de bois d’œuvre. Le blé a chuté de près du tiers pour tomber à son niveau le plus bas en 13 ans, ce qui est révélateur des répercussions d’une sécheresse qui a réduit les stocks à des niveaux inégalés.

À l’importation, la diminution constatée tient à une demande de véhicules et de biens d’équipement en forte contraction. Les importations de voitures de tourisme ont présenté à elles seules une baisse de 24 %, les ventes ayant dérapé en janvier (avant de se redresser en février). Les importations de machines et de matériel ont régressé un deuxième mois de suite surtout à cause des défaillances de la demande qui s’attache aux produits de haute technologie. Un net alourdissement de notre facture énergétique est venu soutenir les importations dans l’ensemble.

Prix

L’Indice des prix à la consommation a monté de 0,4 % de janvier à février, ce qui devait porter à 4,6 % le taux annuel d’inflation. Le renchérissement de l’énergie a dominé à ce tableau et le prix de l’essence a augmenté de 7 % dans une situation de montée en flèche des cours pétroliers dans le monde. La fin de deux mois de généreuses remises de prix consenties par les détaillants de vêtements a aussi eu un effet de stimulation sur les prix. Ajoutons que la Colombie-Britannique a fait comme plusieurs gouvernements l’an dernier et haussé les taxes sur le tabac. Les diminutions de prix ont été peu nombreuses, abstraction faite de la descente habituelle des prix des ordinateurs, bien que de bonnes récoltes en région méridionale et une valorisation du dollar aient contribué à une baisse des prix des aliments.

En mars, les cours des produits de base étaient toujours en hausse, mais le renchérissement se limitait à l’énergie contrairement à ce qui s’était passé les deux mois précédents. Même là, on pouvait observer à la fin du mois un début d’effritement de l’ample montée des cours pétroliers et gaziers provoquée par les appréhensions au sujet de la sécurité des approvisionnements en pétrole en provenance du Moyen-Orient et le temps froid en Amérique du Nord. La plupart des métaux ont vu leur prix diminuer en raison des craintes grandissantes pour ce qui est de la vigueur de la reprise de la demande industrielle, mais leurs cours demeuraient bien supérieurs aux valeurs du début de l’année.

Les prix des produits manufacturés se sont élevés de 0,6 %, car les pressions à la hausse qui se sont exercées sur des produits comme l’essence, le bois d’œuvre et les métaux ont éclipsé les pressions à la baisse venant d’un taux de change en croissance. Cette divergence se remarquait surtout à l’écart entre les prix des produits semi-finis (+0,9 %) et finis (+0,2 %). On relevait de franches contractions pour les automobiles et les produits TIC.

Marchés financiers

La bourse de Toronto a régressé de 3,3 %, mettant fin à un premier trimestre désastreux avec des baisses incessantes qui effaçaient largement le redressement observé pendant trois mois à la fin de 2002. Presque tous les secteurs se sont affaiblis et les industrielles ont accusé une baisse à deux chiffres, alors que les aurifères et les pétrolifères renonçaient à certains de leurs gains récents à mesure que se levait le brouillard de la guerre. Le délaissement des actions était évident dans les mouvements des fonds communs de placement en février. Les fonds du marché non monétaire ont reculé de plus de 3 milliards – une troisième baisse consécutive –, alors que ceux du marché monétaire affluaient le plus depuis août dernier.

En mars, la majoration des taux d’intérêt à court terme rendra le marché monétaire plus attrayant. L’écart qui se creuse par rapport aux taux américains aura encore un effet de stimulation sur le dollar canadien, qui s’est constamment valorisé, passant de près de 63 cents américains à la fin de 2002 à plus de 68 cents.

En janvier, la demande de crédit des ménages et des entreprises a réévolué en hausse après une brève permutation de rôles en décembre. Le crédit des ménages s’est accéléré pour offrir un gain de 0,7 %, aiguillonné par la fermeté de la demande d’habitations. À l’opposé, les entreprises se sont remises à réduire leur endettement à court terme. En décembre, celui-ci avait légèrement augmenté après quatre diminutions consécutives. Les entreprises ont plutôt continué à mobiliser des fonds par des émissions d’actions et d’obligations.

Économie régionale

La reprise du secteur de l’automobile de l’Ontario domine le bond des livraisons et des exportations en janvier après avoir mené leur baisse en décembre. Alors que reprenait la fabrication, la demande des ménages en faisait autant, en particulier les mises en chantier qui mettaient fin à trois mois de diminution. En fait, c’était en Ontario où la hausse était la plus marquée au pays (77%), reprenant tout le terrain perdu au long de l’année après leur sommet de janvier 2002. Dans six villes de la province (Sudbury, Thunder Bay, Kingston, London, Oshawa, Windsor), il n’y avait pratiquement plus aucune unité jumelée nouvellement construite inoccupée en février. Les stocks de maisons unifamiliales étaient beaucoup plus grands, notamment à Toronto où il étaient près du double des stocks de maisons jumelées.

Les mises en chantier ont baissé légèrement au Québec, mais il faut dire qu’elles étaient déjà en janvier à un sommet de 10 ans. La force de la demande s’est déplacée vers les ventes au détail, avec en janvier une deuxième hausse en deux mois après que le revenu du travail ait dominé la croissance au pays en décembre. Les livraisons ont également enregistré une deuxième hausse d’affilée, entraînées par la force des dépenses d’investissement. Ce secteur devrait continuer d’être un facteur de croissance au cours des prochains mois comme l’indiquaient les intentions d’investissements publiés en février. Le Québec pourra compter sur de grands travaux en 2003, notamment dans les secteurs des ressources (Hydro-Québec près de Sept-îles, à la Baie James et sur la côte Nord ainsi que la phase deux de l’aluminerie Alouette et la restauration de deux usines de papier).

C’est dans l’Ouest, cependant, où la croissance de la demande est la plus étendue. Les ventes au détail amorcent le trimestre en lion tant en Alberta qu’en Colombie-Britannique. Les mises en chantier enregistrent des hausses à deux chiffres dans ces deux provinces. Les permis de bâtir non résidentiels reprennent toutes leur baisses enregistrées depuis l’automne. Cette région du pays bénéficie le plus de la hausse des prix des ressources, en particulier d’énergie. Les exportations d’énergie, qui avaient bondi en décembre, ont encore augmenté en janvier. L’énergie domine les exportations totales de l’Alberta et contribue environ au tiers du PIB de cette province.

Économies internationales

Aux États-Unis, le déficit au compte courant s’est alourdi, passant de 126,3 milliards au troisième trimestre à 136,9 au quatrième. Le gros du phénomène est imputable au commerce des biens et autant à une baisse des exportations qu’à une hausse des importations. Les exportations ont été entraînées à la baisse par le marasme de la demande d’automobiles et de biens d’équipement et les importations ont été poussées en hausse par les biens de consommation et le pétrole. Comme la dette extérieure n’a cessé de monter, les États-Unis ont eu en 2002 un déficit au compte des revenus de placements pour la première fois depuis 1991. (À la fin de 2001, le rendement obligataire figurait pour plus de moitié dans le passif extérieur net de 2,3 billions des États-Unis.) Le déficit du commerce des biens et des services a rétréci en janvier surtout à cause d’une diminution des importations de biens de consommation et d’automobiles.

En février, les ventes au détail ont chuté de 1,7 %, faisant oublier leur modeste gain de janvier. Les ventes d’automobiles ont dominé sur ce plan, en baisse de 3,4 %. Les ventes hors secteur de l’automobile ont aussi subi une perte de 1 % à cause d’une vive contraction dans le cas des matériaux de construction, des meubles et des appareils électroménagers dans une situation d’affaiblissement de la demande d’habitations et de diminution des achats de vêtements. En dehors même des ventes au détail, les consommateurs ont largement multiplié les dépenses en services publics, car les températures étaient en chute libre dans le nord-est. Dans l’ouest des États-Unis cependant, les gens ont connu un hiver d’une clémence inégalée à cause des effets d’El Niño dans le Pacifique. Les mises en chantier d’habitations se sont affaissées de 11 % en février après une absence de variation en janvier. Cette faiblesse semblait tenir en partie aux rigueurs hivernales, le nombre de chantiers d’habitations autorisés mais non entrepris le cédant du quart au niveau atteint pendant le temps doux de la dernière année. Il reste que les mises en chantier sont aussi tombées à leur plus bas niveau en quatre mois dans la partie ouest du pays, où les conditions climatiques n’avaient rien d’un inconvénient.

En février, la production industrielle a présenté un maigre gain de 0,1 % que l’on doit surtout à la vigueur des services publics. Le début d’une brève relance de la production manufacturière au début de l’année n’a pas eu de suite et la production s’est affaiblie de 0,1 %. Dans le secteur automobile, la production a décru à cause de la chute des ventes. La production d’outillage destiné aux entreprises a été contenue par la faiblesse persistante de la demande de produits TIC. Une baisse de 5 % dans le cas des biens d’équipement, et plus particulièrement des ordinateurs, a été principalement à l’origine d’une contraction de 1,2 % des nouvelles commandes (malgré un bond de 28 % pour le matériel militaire). Le marasme de l’habitation causé par les intempéries en janvier et février a entravé la production de matériaux de construction.

Dans la zone de l’euro, le PIB réel s’est accru de 0,2 % au dernier trimestre de 2002; le gain est de 0,8 % pour l’ensemble de l’année. Les dépenses de consommation ont mené le mouvement, alors que les investissements des entreprises et les exportations étaient stables. La production industrielle s’est redressée en janvier surtout à cause des biens durables de consommation et de l’énergie (par les rigueurs du climat hors saison). Les dépenses au détail ont été vigoureuses, entraînées à la hausse par la demande de biens non durables. En mars, la confiance tant des consommateurs que des entrepreneurs est cependant tombée à son plus bas niveau en six ans, la guerre américaine en Iraq se combinant comme facteur à une montée rapide du chômage. Le taux de chômage a atteint son plus haut niveau en trois ans (8,7 %) en février, ce qui devait amener la Banque centrale européenne à abaisser son taux d’intérêt directeur en mars.

En Allemagne, l’économie stagnait toujours. Un léger redressement de la production industrielle en janvier n’a pas suffi à compenser le ralentissement du mois précédent. Le chômage était toujours en hausse rapide (8,7 % en février), ce qui devait nuire davantage à la demande de consommation. À 1,3 %, le taux annuel d’inflation est demeuré le plus bas de la zone de l’euro.

En France, la production industrielle a repris dans la nouvelle année, en hausse de 1,5 % après une baisse du même ordre à la fin de 2002, surtout à cause d’un bond de la production d’énergie. L’inflation montait toujours pour se situer à un niveau annuel de 2,5 % en février.

En Grande-Bretagne, l’inflation a été portée en février à son taux annuel le plus haut (hausse de 3 %) en presque cinq ans; le phénomène s’explique surtout par les prix des vêtements et des aliments en saison et le renchérissement du pétrole. La production industrielle a été inerte dans la nouvelle année après avoir stagné à la fin de 2002. En février, la demande de consommation a encore eu des ratés et les ventes au détail ont évolué en baisse un deuxième mois de suite, ce qui devait faire descendre les taux d’intérêt dans le mois.

En Italie, l’économie s’est accélérée à la fin de 2002 et le PIB réel s’est accru de 0,4 %. C’est plus que son taux de croissance de 0,3 % au troisième trimestre. Pour l’année, le taux d’accroissement est de 0,4 %, le plus bas en presque une décennie avec un effet d’amortissement de la vigueur de l’euro sur les exportations. Dans l’ensemble, l’économie italienne est une de celles qui croissent le moins vite dans toute l’Europe depuis dix ans.

Après avoir clos l’année sur une note encourageante, l’économie du Japon a nettement ralenti dans la nouvelle année. En février, la production industrielle s’est contractée de 1,7 % par suite de l’affaissement des exportations vers les États-Unis – notamment dans le cas des automobiles –, ce qui s’explique par la constante vigueur du yen par rapport au dollar. Le taux de chômage est tombé de 5,5 % en janvier à 5,2 % en février, car un grand nombre de femmes se sont retirées du marché du travail. Les prix à la consommation étaient toujours dans une courbe déflationniste, perdant 0,2 % depuis un an. Toutefois, le renchérissement du pétrole a causé une deuxième contraction mensuelle consécutive de l’excédent commercial et la progression de 12 % des importations l’a emporté sur une augmentation de 9 % des exportations.


* Basée sur les données disponibles le 9 avril; toutes les données sont en dollars courants, sauf indication contraire.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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