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Conditions
économiques actuelles
Tableau sommaire - Indicateurs principaux Vue générale* Le PIB réel s’est élevé de 0,6 % au quatrième trimestre et, par conséquent, son taux d’accroissement d’une année à l’autre a été stable à près de 3 %. La demande intérieure finale est restée le moteur de la production; elle a été en partie soutenue par les revenus tirés d’exportations supérieures en volume et la montée des prix. Cela s’est traduit par une plus forte hausse pour le « Command - GDP » (c’est-à-dire après prise en compte des termes de l’échange) que pour le PIB « classique ». Au cours des trois dernières années, les dépenses intérieures ont suivi le « Command - GDP » dans sa croissance supérieure à celle du PIB « classique », ce qui révèle comment les revenus tirés du commerce sont dépensés au Canada. Les investissements des entreprises se sont accrus de 3 %, autant qu’au troisième trimestre. Ils ont renforcé leur situation de secteur le plus dynamique de l’économie. Les investissements sont en hausse de 10,7 % depuis un an, affichant leur meilleur gain depuis les premiers mois de 1998. Si les machines et le matériel connaissent invariablement une progression d’environ 10 % depuis deux ans, le revirement le plus frappant est celui de la construction non résidentielle. Celle-ci s’est accrue de 10,6 % au cours des quatre derniers trimestres dans ce qui représente un ferme rétablissement depuis les pertes qu’elle avait subies aussi récemment que l’année précédente. Ce retournement de situation se remarquait d’emblée tant dans les ouvrages de génie civil (surtout à cause du secteur de l’énergie) que dans les bâtiments. Les entreprises prévoient encore relever de 9 % leurs investissements en 2006 – d’après les données de l’enquête annuelle sur les intentions d’investissement – après une suite de gains ininterrompus pour une moyenne de presque 8 %. Cette progression des projets d’investissement était étalée, car un seul des 17 grands groupes d’industries prévoyait diminuer ses dépenses (le groupe des arts et des loisirs). On ne s’étonnera pas que le secteur de l’énergie ait dominé sur ce plan avec une augmentation prévue de 11 % pour une quatrième année consécutive de croissance à deux chiffres. Notons toutefois que les sources de croissance ont changé depuis l’an dernier, période où le secteur du pétrole et du gaz était en tête (plus particulièrement avec une hausse de 55 % dans le secteur des sables pétrolifères). Cette année, ce même secteur prévoit relever ses dépenses d’investissement de 7 % seulement, ce qui pourrait en partie s’expliquer par des pénuries croissantes de main-d’œuvre et de matières. Les investissements du secteur de l’énergie se sont plutôt déplacés vers l’industrie de l’acheminement et de la distribution du gaz naturel dont on a besoin pour transporter les produits des nouvelles exploitations. Ajoutons que les services publics prévoient un bond de 28 % de leurs dépenses, parce que les sociétés d’un certain nombre de provinces investissent plus dans la production d’énergie électrique. Dans tous les transports, les intentions d’investissement sont en hausse. On relève de solides gains pour les transports aérien, ferroviaire et maritime, ainsi que pour les infrastructures publiques nécessaires au soutien de la croissance des échanges commerciaux (notamment sur la côte ouest). Le commerce de détail suivait, principalement avec la construction neuve dans les magasins de marchandises diverses. La plupart des autres branches d’activité envisagent une augmentation modeste de leurs dépenses d’investissement de moins de 10 % en 2006. Un des secteurs les plus en croissance est celui des fournisseurs de services Internet dans le groupe des services d’information. Quant au secteur de la fabrication, il projette une hausse de 3 % seulement qui concerne surtout l’aménagement d’installations pour l’industrie de l’automobile. Les dépenses du secteur de la fabrication en machines et en matériel sont demeurées à un haut niveau record après un gain de 11 % en 2005. Enfin, les établissements de raffinage du pétrole et de première transformation des métaux réduiront leurs dépenses après avoir mené à bien d’importants projets l’an dernier. Les dépenses des ménages sont solidement restées en progression malgré le ralentissement des ventes d’automobiles et de la construction et de la vente d’habitations neuves. Les dépenses ont été soutenues par une élévation toujours nourrie des revenus et une légère réduction des factures d’énergie. Le revenu du travail a présenté un deuxième gain consécutif de 1,7 % grâce à la montée des taux salariaux et à un infléchissement de l’emploi en faveur des postes à plein temps. L’excédent du compte courant a atteint un sommet trimestriel de 13,3 milliards de dollars, ce qui s’explique par deux faits qui ne sont peut-être pas près de disparaître. Il y a d’abord eu un bond de 3 milliards de dollars des exportations d’énergie, qui ont ainsi dépassé de plus de moitié leur niveau d’il y a un an, puisque les exportations ont commencé à réagir en volume à l’essor des prix. Il y a ensuite eu une baisse des paiements d’intérêts sur les créances contractées à l’étranger, les administrations publiques et les sociétés ayant affecté une partie de leurs excédents au désendettement, alors que la valorisation du dollar diminuait les charges afférentes au service de la dette. L’excédent de toutes les administrations publiques a fait un bond pour se situer à un niveau annuel de 34 milliards de dollars, l’essor le plus important depuis les premiers mois de 2004. Les rentrées directes d’impôt tant des particuliers que des sociétés ont connu une croissance à deux chiffres grâce à l’élévation des revenus. Le Trésor des provinces a été gonflé par les redevances nettement supérieures tirées du pétrole et du gaz. L’excédent des sociétés est demeuré à un niveau record. Les bénéfices étaient en hausse de 13 % d’une année à l’autre et les bénéfices non répartis ont fait un bond de 24 %, les dividendes ne restant pas à la hauteur des bénéfices. Marché du travailL’emploi a progressé de 0,2 % en février après un gain de 0,1 % le mois précédent. Tout le gain est cependant attribuable à l’emploi à temps partiel, en partie au détriment de l’emploi à plein temps au rebours même des tendances récentes. Les employeurs seront cependant enclins à extraire plus d’heures de travail de leurs effectifs à cause d’un bas taux de chômage record de 6,4 %. En Alberta et en Colombie-Britannique, le taux de chômage est respectivement tombé à 3,1 % et à 4,8 %. Ce sont de bas niveaux historiques dans la tenue d’une enquête dont le début remonte à 1976. La construction, les finances et les services immobiliers ont ajouté à leurs gains de janvier, ce qui devait porter à près de 2 % le taux de croissance de l’emploi dans les deux premiers mois de l’année. On a également relevé un gain appréciable pour le commerce, tandis que, dans le secteur public, l’emploi évoluait en baisse. Dans le secteur de la fabrication, on a effacé environ le tiers de la cuisante perte subie en janvier, mais celle-ci demeure supérieure d’environ 5 % (ou de plus de 100 000 emplois) à celle d’il y a un an. Depuis le sommet atteint dans ce domaine dans les premiers mois de 2003, la perte globale est de presque 10 %. On approche ici dans l’ensemble des baisses de 1981-1982 (seules les données non désaisonnalisées sont disponibles) et de 1989-1991, mais contrairement à ce qui s’était passé dans ces périodes de récession, la production manufacturière est demeurée en hausse au cours des deux dernières années. Au lieu de traduire une contraction de la demande de produits fabriqués, le récent recul de l’emploi en fabrication s’explique par l’accent qu’ont mis les employeurs sur le relèvement de la production devant le resserrement des marges bénéficiaires provoqué par le renchérissement des facteurs de production (notamment de l’énergie) et la baisse des prix à l’exportation dans un contexte de montée des cours du change. L’Alberta a dominé une fois de plus pour la croissance de l’emploi, bien que le gain ne soit plus à attribuer aux ressources et à la construction, mais plutôt aux services. En Colombie-Britannique, une reprise de l’activité en fabrication a gardé à 3,5 % le rythme de progression de l’emploi d’une année à l’autre; c’est autant qu’en Alberta. À Terre-Neuve-et-Labrador, le secteur des ressources naturelles a été soutenu par l’achèvement de grands projets d’extraction minière. Dans les provinces centrales, le marasme de l’emploi se poursuit, quoique le chômage ait continué à régresser dans une période de rétrécissement de la population active. Indicateurs avancésL’indicateur avancé a progressé de 0,5 % en janvier, se rapprochant de l’avance de 0,6 % enregistrée en décembre, qui marquait un record en 17 mois. De très forts gains sur les marchés boursiers et une augmentation des mises en chantier au début de l’année ont aiguillonné l’indice global. Ces hausses compensent l’enlisement de la demande d’exportation de biens fabriqués qui se poursuit. L’indice du logement s’est relevé en janvier après trois mois de déclins soutenus. Les mises en chantier se sont accrues en raison de la clémence de la météo le mois dernier qui a été le troisième mois de janvier le plus chaud depuis que des données météorologiques sont tenues. La tendance sous-jacente de la demande de logement au Canada demeure forte, plus particulièrement si on tient compte du ralentissement qui se produit actuellement aux États-Unis. La force des ventes de maisons a provoqué une hausse de la demande de meubles et d’appareils ménagers. Les ventes d’autres biens durables sont par contre demeurées faibles, notamment les ventes d’automobiles qui se rétablissent lentement depuis que les grands programmes incitatifs ont pris fin l’automne dernier et en raison du prix élevé de l’essence. Sur les marchés financiers, la nouvelle année a commencé à la hausse et les bourses ont enregistré un sommet en janvier. Depuis, les prix accusent un léger retrait provoqué par un faible recul des prix des métaux et de l’énergie. La forte demande de services aux entreprises a poussé l’expansion de l’emploi dans les services. La croissance de la masse monétaire demeure forte. Dans la fabrication, le ton demeure morose. Les commandes de biens durables ont soudainement ralenti, en particulier pour les exportations, même avant que le taux de change avec les États-Unis subisse une hausse rapide au début de 2006. Un signe encourageant pour les fabricants, cependant, c’est qu’ils diminuent leurs stocks depuis les deux derniers mois malgré une lente augmentation des livraisons de marchandises. Les usines ont aussi accrû brusquement leur productivité en sabrant dans les salaires et en n’augmentant pas la durée de la semaine de travail. L’indicateur avancé aux États-Unis a continué de progresser à un rythme de 0,2 %. Même si les exportations de biens fabriqués au Canada vers les États-Unis ont reculé, le total des exportations vers notre voisin du sud a continué d’augmenter surtout en raison d’une demande record pour nos produits énergétiques. La reprise de l’indicateur avancé de Statistique Canada au début de l’année calque l’amélioration que présentait récemment l’indicateur avancé de l’OCDE pour le Canada. Il faut toutefois remarquer que, pendant la plus grande partie de 2005, ces deux indices divergeaient considérablement, notre indice témoignant d’une croissance soutenue tandis que celui de l’OCDE notait une tendance à la baisse, malgré une progression régulière de l’économie. Le pessimisme excessif de l’indice de l’OCDE provient en partie de l’écart entre les taux d’intérêt à court et à long terme sur lequel il repose. La divergence est apparue lorsque les taux d’intérêt à court terme ont augmenté pendant que ceux à long terme demeuraient stables. Par le passé, une telle situation était souvent le signe avant-coureur d’une récession lors de laquelle les taux d’intérêt à court terme atteignent des sommets. Lorsque les taux d’intérêt à court terme ont augmenté en 2005, ils ne faisaient pourtant que retrouver des niveaux plus normaux après avoir atteint des seuils historiques après 2001. Un phénomène semblable aux États-Unis a aussi envoyé un signal erroné, ce qui a poussé le Conference Board à réviser, l’été dernier, la façon dont il intégrait les taux d’intérêt à son indicateur avancé. ProductionL’année s’est close sur une note d’optimisme et le PIB réel a progressé de 0,4 % en décembre pour offrir sa meilleure hausse depuis mai. La production de biens a prédominé à cet égard, notamment de produits fabriqués; les industries de distribution et de manutention de biens ont constitué le moteur de la croissance dans les services. La production de la fabrication s’est redressée de 1 % après avoir légèrement fléchi en novembre. Des industries liées à l’investissement comme celles des minéraux non métalliques (ciment et béton notamment) et des machines ont dominé à cet égard. L’industrie même de la construction s’est presque tenue à la hauteur de l’industrie de la fabrication avec d’amples gains dans la construction d’ouvrages de génie civil et d’habitations. Ces flux accrus de biens ont stimulé la demande de services de commerce de gros et de transport. Dans l’industrie primaire, la production a généralement été en baisse. L’industrie forestière a accusé une troisième baisse mensuelle consécutive d’au moins 5 %, des fermetures d’établissements ayant eu lieu dans la majeure partie du pays. La production minière a souffert d’une activité réduite du secteur pétrolier. Dans l’ensemble, la production d’énergie a fléchi de 0,5 %, en partie parce qu’il était moins nécessaire de remplacer aux États-Unis les approvisionnements énergétiques compromis par les ouragans de l’été de 2005. Cette baisse a contrebalancé une reprise de la production dans les mines, métalliques ou non. Par ailleurs, les services aux entreprises étaient toujours en expansion. Les services touristiques ont aussi affiché de solides gains grâce à une augmentation du nombre de visiteurs d’outre-mer. L’activité financière a profité de la fermeté des marchés boursier et immobilier. Les résultats ont été inégaux pour les dépenses des ménages, et on relevait des baisses tant pour les jeux de hasard que pour la fréquentation des salles de cinéma. Demande des ménagesDans l’ensemble, les dépenses des ménages ont connu une croissance soutenue au quatrième trimestre malgré des baisses dans l’industrie de l’automobile et sur le marché de l’habitation. Si la demande est durable, c’est à cause d’une élévation des revenus réels qui ne se dément pas. Le revenu du travail était en progression de 6,3 % d’une année à l’autre, car la fermeté du marché du travail l’a poussé en hausse. Par ailleurs, la montée des prix a ralenti au quatrième trimestre et l’énergie a moins entamé les revenus des consommateurs. En volume, les ventes au détail n’ont pas bougé en décembre après deux mois de forts gains. On retrouve ainsi une tendance vieille de trois ans à la faiblesse des ventes à Noël où la multiplication des certificats-cadeaux fait monter en janvier les dépenses en produits autres que les automobiles, ce qui devait influer au premier chef sur la demande de vêtements. Les ventes d’automobiles sont restées faibles en fin d’année et manquaient toujours de fermeté en janvier. La demande de consommation qui s’attache aux produits électroniques était toujours la composante la plus en croissance, alimentée par les prix en décroissance rapide des grands écrans au plasma et des téléviseurs ACL. Les dépenses étaient toujours en hausse dans le cas des autres meubles et appareils électroménagers. En janvier, les mises en chantier d’habitations ont progressé de 7 %; c’est autant que leur valeur de culmination en 2005. Si un temps singulièrement clément a favorisé cette progression, l’indicateur des mises en chantier était déjà en hausse en novembre et décembre où les conditions climatiques ne jouaient pas beaucoup comme facteur. Sur le marché de la revente, les ventes ont également repris en janvier avec surtout des gains en Alberta. Commerce de marchandisesAu quatrième trimestre, le compte courant a fait un bond de 5,5 milliards de dollars pour atteindre un niveau record de 13,3 milliards de dollars. Le renchérissement des produits énergétiques a prédominé. Par ailleurs, le déficit au compte du revenu de placements a été le plus bas depuis 1992, ce qui s’explique en partie par les bénéfices records tirés des investissements canadiens à l’étranger et par la diminution des paiements d’intérêts à la suite de la montée du taux de change. L’étranger a multiplié tant les investissements directs que les achats d’actions au Canada au quatrième trimestre. Les exportations ont encore été propulsées en avant en décembre avec une augmentation de 4 %, dont la moitié est attribuable aux produits énergétiques, secteur où les prix ont fortement monté en fin d’année. Même si on exclut l’énergie, on constate un gain de 2 % à l’exportation. Les exportations de bois d’œuvre ont couronné un solide trimestre de croissance de 10 % grâce à la demande américaine qui a suivi les dégâts causés par les ouragans. Les exportations de biens industriels ont été soutenues par une forte demande de métaux, plus particulièrement d’aluminium et de cuivre. Les exportations de machines et de matériel se sont encore affermies, favorisées en cela par une forte progression des produits de l’aérospatiale à l’exportation. Les exportations d’automobiles ont fait un pas en arrière après cinq pas en avant consécutifs. Les importations ont aussi clos l’année en force avec une augmentation de 2,3 % en décembre. Dans cette progression, il y a surtout eu des gains généralisés pour les produits industriels, notamment pour les minerais métalliques importés à des fins d’affinage en sol canadien (la cause partielle en est des grèves dans des affineries à l’étranger). Un secteur pétrolier florissant a stimulé la demande d’engins d’excavation. Enfin, les importations d’automobiles ont effacé seulement en partie leurs pertes récentes; elles devaient terminer l’année plus bas qu’elles ne l’avaient commencée. PrixLes prix des produits fabriqués au Canada ont fait un bond de 1,3 % au quatrième trimestre, ce que l’on doit à l’essor des exportations d’énergie. C’est ainsi que les prix de nos exportations étaient en hausse de 7 % d’une année à l’autre. Par ailleurs, les prix payés par les Canadiens n’ont guère évolué au cours du trimestre; ils étaient en ralentissement au cours de l’année dans une situation de baisses de prix à l’importation à la suite de la valorisation du dollar canadien. De décembre à janvier, l’IPC a monté de 0,5 %, ce qui devait porter le taux annuel d’inflation à 2,8 %. Le gros de cette progression s’explique par le renchérissement de l’énergie, plus particulièrement de l’essence et du gaz naturel. Les remises consenties après la période des fêtes ont seulement influé sur les vêtements, les détaillants hésitant de plus en plus à abaisser leurs prix en janvier, mois où la demande s’accroît à cause des certificats-cadeaux. Les prix ont bien plus monté en Alberta dans les 12 derniers mois. L’augmentation globale de 4,1 % relevée dans cette province tient en grande partie à un marché albertain de l’habitation qui bat son plein. Le prix d’une habitation neuve (par lequel on mesure le coût de remplacement d’un logement en propriété) s’est élevé de 16 % dans la dernière année; c’est quatre fois plus vite qu’en Colombie-Britannique. Les cours des produits de base ont continué à glisser du sommet atteint en décembre. Les cours énergétiques ont prédominé, car le prix du pétrole brut a imité la descente en janvier du prix du gaz naturel. Les cours des métaux ont plafonné après leur rendement record du début de l’année, période où les prix au comptant et à terme ont fait un bond dans un contexte de contraction des stocks. Enfin, le prix du bois d’œuvre a été soutenu par la flambée des travaux de construction en Amérique du Nord dans ce qui devait être un temps hivernal d’une clémence inégalée. Les fabricants accueilleront volontiers le fléchissement des prix des matières premières; leurs prix ont un peu monté de 0,2 % en janvier (si on exclut le prix de l’essence) et le cèdent à leurs valeurs d’il y a un an. Marchés financiersLa demande de financement des sociétés s’est contractée au quatrième trimestre en raison d’excédents records affichés par les sociétés. Les dépenses d’investissement se sont encore accélérées, mais elles n’ont pas suivi le rythme des bénéfices. Ajoutons que les entreprises ont moins dépensé en stocks et en intérêts et dividendes. La bourse de Toronto a perdu 2 % en février, mettant ainsi fin à un redressement de trois mois qui avait porté ses valeurs à des sommets. Le recul est en grande partie imputable aux actions des secteurs des mines et de l’énergie qui ont en partie contrebalancé leur bond de près de 15 % du mois précédent. Le dollar canadien se situait à la fin de février à un sommet en 14 ans de 88 cents américains, en hausse d’un cent depuis la fin de janvier. Pour l’essentiel, il n’y a eu aucune variation des taux d’intérêt, alors que ceux-ci évoluaient en hausse aux États-Unis. Économies régionalesLes entreprises prévoient accroître le plus leurs investissements dans les Prairies. Le Manitoba est en tête pour les projets d’investissement avec une hausse de 16 %. Le secteur de la fabrication fraie la voie avec un relèvement de 61 %; suivent des gains d’environ 20 % en moyenne dans les mines, les services publics et les transports. Dans les services publics, les dépenses en immobilisations ont presque doublé dans les deux dernières années surtout grâce aux projets d’alimentation électrique en Ontario. Le secteur prospère du pétrole et du gaz a étoffé les projets d’immobilisations en Alberta et en Saskatchewan. Dans la première de ces provinces, la flambée récente de l’exploitation des sables pétrolifères a mené cette année à une nette multiplication des oléoducs qui acheminent cette production vers les marchés. L’Ontario a suivi avec une hausse prévue de 11 % des investissements de ses entreprises. Plus du tiers du gain a été relevé dans les services publics, cette province ayant à remédier à l’insuffisance de sa production d’électricité. On prévoit aussi de larges gains pour les finances, le commerce de détail, les transports et les mines. Dans le secteur de la fabrication ontarien, les dépenses prévues en immobilisations devraient présenter un modeste gain de 2 %, en grande partie pour la construction de nouvelles usines dans l’industrie de l’automobile. L’industrie du matériel de transport rend compte de plus du tiers des investissements manufacturiers de cette province. De toutes les provinces, c’est le Québec où les entreprises prévoient le moins augmenter leurs dépenses d’investissement; celles-ci progresseront de 3,5 % après avoir régressé en 2005. Les fabricants ont réduit leurs investissements tant en 2006 qu’en 2005, ce qui s’explique par l’achèvement récent de grands projets dans le secteur de la fonte et de l’affinage. Ces baisses n’ont été que partiellement compensées par de modestes gains dans les mines et les services publics et par des dépenses hésitantes dans les services. En Colombie-Britannique, la progression de 7 % des investissements est due avant tout aux transports et au commerce, ce qui devait reléguer au second plan la faiblesse étonnante des intentions d’investissement dans les mines et dans le secteur du pétrole et du gaz, et ce, malgré des prix élevés et des réductions dans le secteur du bois d’œuvre. Les transports prévoient d’importants travaux d’expansion pour le soutien d’un trafic voyageurs accru. On observe dans l’ensemble une faiblesse des intentions d’investissement dans la région de l’Atlantique. À Terre-Neuve-et-Labrador, on note un recul de ces projets après l’achèvement l’an dernier de grands projets d’investissement dans l’extraction minière et l’exploitation pétrolière extracôtière. Au Nouveau-Brunswick, il y a eu une réduction radicale des projets d’investissement dans le secteur forestier, le plus à l’échelle des provinces de cette région. La Nouvelle-Écosse a été la seule note encourageante grâce aux investissements en énergie dans les services publics et le secteur de la fabrication. Économies internationalesAux États-Unis, l’économie a profité de hautes températures records en janvier, ce qui a largement stimulé les mises en chantier d’habitations (en hausse de 15 %) et les ventes au détail (en hausse de 2,3 %) et probablement joué un rôle dans la progression de 0,7 % de la production manufacturière. Divers indicateurs donnent pourtant l’impression que cette croissance n’est pas durable. Les ventes de maisons existantes se sont contractées un cinquième mois de suite en janvier pour tomber à leur plus bas niveau en près de deux ans. Les ventes d’automobiles ont fléchi de 6 % en février, faisant oublier leur gain de janvier à cause du ralentissement des ventes de voitures. Les nouvelles commandes de biens durables ont fortement évolué en baisse, entraînées encore plus vers le bas par les aéronefs et les autres biens d’équipement. Dans la zone de l’euro, le PIB s’est accru de 0,3 % au dernier trimestre de 2005, alors que son taux d’accroissement s’établissait à 0,7 % au troisième trimestre. Dans toute l’année, l’économie a progressé de 1,3 %. Les investissements des entreprises ont dominé à cet égard, car les dépenses de consommation ont chancelé en fin d’année. Au dernier trimestre, les importations se sont élevées de 0,9 %, doublant presque le gain des exportations. La production industrielle a marqué en décembre une faible avance de 0,1 % après un ample gain de 1,4 % en novembre dans un contexte de solide production énergétique. Les nouvelles commandes se sont affaiblies, bien que la demande ait repris dans le cas des textiles et des produits métalliques. Le taux de chômage a été stable à 8,3 % au début de la nouvelle année et le taux annuel d’inflation a monté à 2,4 %, en hausse par rapport à 2,2 % en décembre. En Allemagne, l’économie a stagné au quatrième trimestre après avoir progressé de 0,6 % au troisième. Les investissements des entreprises ont progressé une sixième fois dans les sept derniers trimestres, mais les dépenses de consommation et les dépenses des administrations publiques ont régressé, alors que la hausse des importations était le double de celle de 0,5 % des exportations. En décembre, la production industrielle a diminué une deuxième fois de suite, tout comme les nouvelles commandes. Le taux d’inflation était inchangé à 2,1 % en janvier. En France, l’économie a ralenti sa croissance de 0,7 % à 0,2 % au quatrième trimestre. Une production industrielle en décroissance et des dépenses de consommation sans fermeté ont eu un effet d’amortissement. Les exportations ont été stimulées par la Chine, l’Inde et les États-Unis, mais les importations ont monté en flèche à cause des prix élevés de l’énergie, d’où un déficit commercial record pour l’année. En Italie, la production industrielle s’est affermie en décembre avec une constante progression des nouvelles commandes. La cherté de la main-d’œuvre a servi de catalyseur aux immobilisations, mais elle a aussi nui à la compétitivité des exportateurs. C’est ainsi que le déficit commercial s’est envolé en 2005 pour atteindre un niveau sans précédent depuis les années 1980. En janvier, le taux annuel d’inflation a un peu monté à 2,2 %. En Grande-Bretagne, l’accroissement du PIB réel a été stable à 0,6 % au quatrième trimestre. La production industrielle a ralenti en décembre après son redressement du mois précédent. Les importations ont continué à devancer les exportations en période d’alourdissement du déficit au compte des hydrocarbures. Le taux d’inflation n’en a pas moins été un des plus faibles de la zone de l’euro avec une valeur de 1,9 % en janvier. Au Japon, l’économie a progressé à un solide rythme de 1,4 % au dernier trimestre de 2005 grâce aux investissements des entreprises et au marché de l’habitation. En décembre, la production industrielle s’est élevée un cinquième mois de suite, traversant sa plus longue période de croissance depuis 1999. Les dépenses de consommation ont été favorisées par les augmentations de salaire et le recul du chômage. Le taux de chômage a faibli à 4,4 % en décembre et, pour la première fois en 13 ans, le rapport emplois-demandeurs a monté de 0,99 à 1 (ce qui veut dire qu’il existe des emplois pour tous ceux qui veulent travailler). Les prix à la consommation ont offert leurs premiers gains coup sur coup depuis avril 1998, et ce, après sept ans de déflation. À Hong Kong, l’économie s’est accrue de 1,9 % au quatrième trimestre, nourrie par les dépenses de consommation et les exportations. Dans l’année, le PIB réel a progressé de 7,3 %, relâchant un peu de son rythme de 8,6 % en 2004. En Chine, l’excédent commercial a accusé une légère baisse seulement en janvier pour s’établir à 9,5 milliards de dollars américains, les exportations gardant leur fermeté malgré la valorisation du yuan vis-à-vis du dollar. Note* Basée sur les données disponibles le 10 mars; toutes les données sont en dollars courants, sauf indication contraire. |
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