Statistique Canada - Statistics Canada
Sauter la barre de navigation principaleSauter la barre de navigation secondaireAccueilEnglishContactez-nousAideRecherche site webSite du Canada
Le quotidienLe Canada en statistiquesProfils des communautésNos produits et servicesAccueil
RecensementLe Canada en statistiquesProfils des communautésNos produits et servicesAutres liens

Avertissement Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Mars 2005

Conditions économiques actuelles

Tableau sommaire - Indicateurs principaux

Vue générale*

La croissance a ralenti à 0,4 % au quatrième trimestre avec des exportations en baisse qui ont fait contrepoids à une demande intérieure en constante progression. Les ventes au détail ont été amorties par une nouvelle tendance saisonnière à remettre à Noël des certificats-cadeaux qui donnent lieu à des ventes en janvier.

Le ralentissement du PIB réel au Canada s’inscrit dans un mouvement de décroissance à l’échelle du Groupe des Sept où la seule exception digne de mention est les États-Unis (pays où le taux de croissance s’est maintenu à 1 % environ). La production a carrément diminué en Allemagne, au Japon et en Italie. Comme au Canada, le gros de la faiblesse constatée en Europe tient à des exportations manufacturières qui s’étiolent sous les pressions exercées par la valorisation des devises par rapport au dollar américain. Le dollar canadien a renversé son mouvement ascendant après novembre et, déjà, les exportations et les prix à la fabrication se sont mis à se redresser.

Un autre fait à noter au second semestre de 2004 a été une plus ample propension des entreprises à dépenser leurs bénéfices records. D’une année à l’autre, leurs dépenses en biens d’équipement (et en stocks) se sont élevées de 16 %, ce qui contraste vivement avec les baisses constatées plus tôt dans l’année. Comme le taux de progression du revenu a été stable à 13 %, les prêts nets des entreprises sont tombés de 87 à 75 milliards de dollars dans les deux derniers trimestres.

Les investissements des entreprises en machines et en matériel ont augmenté de 7 % en volume au cours des quatre derniers trimestres. C’est leur taux d’accroissement le plus élevé depuis la crête de la vague des TIC au début de 2000. La forte baisse des prix à l’importation a provoqué une montée de 11 % des dépenses dans ce domaine. Les dépenses en construction des entreprises ont plafonné avec un essor dans le secteur de l’énergie et, pour contrebalancer, un marasme persistant dans celui du bâtiment.

Les entreprises prévoient investir 8,8 % de plus en 2005 d’après l’enquête sur les projets d’investissement (où on s’en tient aux variations prévues des prix). L’augmentation projetée se répartit à peu près également entre les usines et le matériel. Les entreprises ont fini par investir 6,5 % de plus en 2004; c’est deux fois plus qu’elles n’avaient prévu en début d’année.

Un peu plus de la moitié du relèvement des projets d’investissement est attribuable au secteur de l’énergie. À elle seule, l’industrie pétrolière et gazière projette d’accroître ses dépenses de 3,4 milliards de dollars (12 %). En 2004 et 2005, l’activité pétrolière et gazière s’est nettement infléchie en faveur de la mise en valeur des énergies non classiques (sables bitumineux). Pour les énergies classiques, les gains se sont révélés modestes (environ 5 % ou 1 milliard de dollars) l’une et l’autre de ces années. On s’attend en revanche à un bond de 39 % (ou 2,4 milliards de dollars) cette année pour les énergies non classiques après une hausse de 17 % en 2004.

Une différence intéressante entre les formes classique et non classique de l’exploitation du pétrole et du gaz naturel est que, dans le premier cas, les investissements se font presque entièrement en construction et que, dans le second, ils sont d’une répartition presque égale entre construction et machines et matériel. Il reste que, en 2004 et 2005, le plus clair des dépenses dans le secteur non classique va à la construction en vue de l’extraction et de la transformation des sables bitumineux. C’est la seule forme d’énergie pétrolière dont la production ait augmenté l’an dernier; celle-ci a en effet monté en 10 ans de 22 % à 41 % de toute la production pétrolière intérieure.

Dans le secteur de l’énergie, on a relevé d’autres hausses appréciables, notamment dans le cas des services de distribution d’électricité et de gaz naturel et des établissements de raffinage pétrolier. Il n’y a pas de nouveaux projets pipeliniers d’importance en vue. La hausse des dépenses dans le secteur du pétrole et du gaz sera entièrement concentrée en Alberta, province qui abrite les sables bitumineux. Il faut aussi dire que plusieurs grands projets réalisés au large du littoral atlantique ont pris fin.

Les industries primaires hors secteur de l’énergie prévoient également hausser leurs immobilisations de 1,7 milliard de dollars cette année. Jointes au secteur de l’énergie, elles portent la contribution du secteur primaire aux deux tiers de toute la croissance des investissements des entreprises. Les immobilisations devraient aussi se multiplier considérablement (mais moins qu’en 2004) dans les mines, métalliques ou non. Il y aura enfin des gains imposants dans toutes les industries liées à la forêt, depuis l’exploitation forestière jusqu’à la fabrication de bois d’œuvre et de pâtes et papiers. Dans presque tous les cas, les entreprises investiront en machines et en matériel et non pas en construction, d’où l’impression qu’elles visent davantage à stimuler la productivité qu’à accroître les capacités.

Qu’on ait préféré les investissements en productivité aux investissements en capacité se remarquait dans tout le secteur de la fabrication. C’est le secteur qui est aussi le plus exposé aux pertes que peut causer la valorisation du dollar canadien. Les fabricants prévoient augmenter leurs dépenses de 15 %, toutes en machines et en matériel. Ils ont élagué leurs dépenses en immobilisations l’an dernier; ils avaient envisagé une augmentation avant de connaître toute l’ampleur de la montée de notre dollar. Toutes les baisses de l’an dernier ont pris la forme d’une décroissance des dépenses en construction de 20 %.

L’essor récent du secteur des ressources naturelles fait de plus en plus de ponctions sur notre réseau de transport. Les transporteurs ont réagi en haussant de 10 % (1 milliard de dollars) leurs prévisions d’investissement pour 2005, notamment dans le transport ferroviaire et la navigation par où passe le gros du trafic marchandises.

Par ailleurs, les secteurs des finances et des télécommunications ont l’intention d’accroître encore leurs investissements. Dans la plupart des autres branches d’activité, la situation n’a cependant guère évolué. On notera avec intérêt qu’aucune industrie ne songe à réduire largement ses dépenses en immobilisations. Il y a les services aux entreprises et les services d’hôtellerie et de restauration qui s’attendent à de très faibles baisses seulement.

Marché du travail

L’emploi a progressé de 0,2 % en février. C’est autant qu’en décembre après un temps d’arrêt en janvier. L’emploi à plein temps a dominé une fois de plus. La population active a suivi, notamment chez les femmes d’âge adulte, ce qui devait laisser le taux de chômage inchangé à 7,0 %.

Après des hausses en janvier, le secteur privé a éliminé des emplois, plus particulièrement en fabrication et en construction. La construction mène toujours pour la croissance dans ce domaine avec un taux de progression de 9 % d’une année à l’autre. Quant à l’industrie tertiaire, elle a fait un pas en avant grâce à une augmentation de l’emploi dans le secteur public. Pour les transports et le commerce, il y a aussi eu un deuxième solide gain de suite.

La Colombie-Britannique est toujours en tête pour la croissance de l’emploi, ce qu’elle doit avant tout à son secteur de la construction (en hausse de 34 % depuis février 2004). Dans cette province, les dépenses se sont accrues de 26 % sur le marché de l’habitation, plus que dans toute autre province. Dans les provinces des Prairies, l’emploi a continué à évoluer en hausse. L’Ontario a effacé en majeure partie ses pertes de janvier, mais son taux annuel de croissance est toujours de moins de la moitié de la moyenne nationale à cause d’un recul en fabrication et dans les services aux entreprises. Enfin, l’emploi a régressé au Québec et dans les provinces de l’Atlantique.

Indicateurs avancés

L’indicateur composite continue de se raffermir en janvier, en hausse de 0,2 %, après une croissance de 0,3 % en décembre et une absence de variation en novembre. La croissance était répartie de la même manière qu’en décembre : la fabrication et les services continuaient d’appuyer la fermeté persistante de la demande des ménages. Sept composantes ont progressé en janvier, une de plus qu’en décembre. La baisse de l’indicateur avancé des États-Unis a continué de s’atténuer.

Les ventes de biens durables demeurent au centre de la croissance de la demande des ménages. Elles ont inscrit une quatrième hausse d’affilée, encouragées par la baisse des prix. Pour l’ensemble de l’année 2004, le prix des biens durables a présenté une cinquième baisse d’affilée. Cette baisse, la plus marquée depuis que les chiffres ont commencé d’être compilés en 1962 (-1,6 %), était entraînée par les prix à l’importation. Les ventes de matériel informatique, où les prix ont baissé de près de 20 % depuis un an, et du matériel de loisir ont fortement augmenté. Également encouragées par la faiblesse des prix, les ventes de meubles et d’articles ménagers ont inscrit une hausse de 0,5 %. Leur tendance a suivi une progression chaque mois depuis le début de l’an 2000. Cette fermeté explique la dominance du commerce dans la croissance de l’emploi en janvier tout comme à la fin de 2004.

La baisse de 2,2 % de l’indice du logement en janvier est accentuée par le recul des mises en chantier dans l’Ouest du pays où les conditions climatiques ont été plus rigoureuses qu’à l’habitude. Les mises en chantier avaient également fortement baissé lors des tempêtes hivernales de janvier 2004 avant de reprendre leur ascension par la suite. Les ventes de maisons existantes, en hausse de 0,2 % en janvier, témoignent d’une tendance sous-jacente qui demeure ferme dans le logement.

L’indicateur avancé américain subit une quatrième baisse d’affilée, quoique moins marquée qu’au cours des deux mois précédents. La bourse s’affermit. Les composantes reliées à la consommation des ménages s’améliorent à la suite de la forte progression du revenu personnel disponible. Ainsi, l’indice de confiance des consommateurs a atteint son plus haut niveau en six mois. Nos exportations aux États-Unis ont mis un terme à cinq baisses mensuelles d’affilée en décembre.

Au Canada, la fabrication répond à l’amélioration générale de la demande. Les nouvelles commandes ont progressé légèrement. Le ratio stocks-livraisons est demeuré stable un deuxième mois d’affilée. La moyenne hebdomadaire des heures de travail enregistre ses premières progressions consécutives depuis le début des années 2000, et l’emploi dans la fabrication, la hausse la plus rapide depuis novembre 2003.

Production

En valeur mensuelle, le PIB a progressé de 0,2 % en décembre après avoir gagné 0,3 % le mois précédent. Les industries de biens ont généralement pris de la vigueur en novembre et décembre après avoir fait du sur-place à l’automne. Ce mouvement de croissance s’est répercuté sur les industries de manutention et de distribution de biens.

Le secteur de l’énergie s’est illustré un deuxième mois de suite au tableau des hausses de production. La progression était toujours rapide dans les forages pétroliers et gaziers et le temps froid a stimulé la demande qui s’attache à l’énergie des services publics. Pour les mines métalliques, on note un troisième gain consécutif de production. Le chef de file a été le minerai de fer pour lequel la demande internationale a été dictée par la consommation d’acier en Chine. Dans l’industrie de la construction, la production a augmenté grâce à une hausse qui, dans le secteur non résidentiel, succédait à huit baisses d’affilée.

La production manufacturière s’est redressée en novembre et décembre. Le moteur de cette croissance a été les ressources naturelles en novembre et l’automobile en décembre. La progression des exportations a stimulé la demande pour les services des grossistes et des transporteurs.

Dans le cas des dépenses de consommation, les résultats ont été inégaux. Si les détaillants ont souffert de la faiblesse des ventes à l’occasion des fêtes de fin d’année, les dépenses en services se sont nettement multipliées. Les jeux de hasard, l’hôtellerie et la restauration ont prédominé à cet égard. Même les spectacles artistiques et sportifs ont commencé à se rétablir des pertes causées par le lock-out décrété par les magnats du hockey, les consommateurs consacrant leur budget des loisirs à d’autres activités.

Demande des ménages

La demande des ménages est demeurée une bonne source de croissance au quatrième trimestre. Les dépenses de consommation ont augmenté de 1 %, mais les détaillants au pays ont perçu cette croissance comme plus lente, puisqu’une partie des gains sont à mettre au compte d’un plus grand nombre de voyages des Canadiens à l’étranger. Par ailleurs, le marché de l’habitation est resté vigoureux, bien que les rigueurs hivernales aient amorti les mises en chantier en janvier.

Le taux d’épargne personnelle est tombé à zéro au quatrième trimestre. Nombre de facteurs influent sur les variations trimestrielles de l’épargne, mais ce passage à zéro montre bien que le lock-out des propriétaires d’équipes de hockey n’a que très peu d’incidence sur les conditions macroéconomiques. Les répercussions ont certes été importantes sur une poignée d’activités (exploitants de centres sportifs et de bars, par exemple), mais les consommateurs ont, dans l’ensemble, trouvé d’autres biens et services à acheter.

En volume, les ventes au détail ont décru de 1,5 % en décembre. C’est leur deuxième pas en arrière de suite après cinq pas en avant consécutifs. C’est aussi un recul qui a touché à peu près également les concessionnaires automobiles et les autres détaillants. En janvier, les ventes d’automobiles ont continué à perdre pied, tombant à leur plus bas niveau depuis janvier 2004, les consommateurs ayant été effarouchés par de récentes hausses des prix.

Un certain nombre de facteurs expliquent cette demande en décroissance de produits autres que les automobiles. Au Québec, le conflit de travail à la Société des alcools a affaibli les ventes. Par ailleurs, les certificats-cadeaux ont gagné en popularité ces dernières années. Leur valeur n’est pas comptée dans les ventes jusqu’à ce qu’ils soient honorés, ce qui se produit d’ordinaire postérieurement aux fêtes de fin d’année. Cette nouvelle tendance saisonnière indiquerait en partie pourquoi les ventes ont régressé dans cinq des six dernières années en novembre et décembre pour ensuite connaître une vive progression au début de l’année suivante. Des données provisoires en provenance des grands détaillants qui remettent la majeure partie de ces certificats font voir que les gains de janvier ont plus que compensé les pertes de décembre.

Il y a des secteurs qui ont pu stimuler la consommation en recourant généralement à des remises de prix. Cette constatation vaut particulièrement pour les ventes d’ordinateurs et de vêtements qui, en volume, ont respectivement augmenté de 2 % et 1 %.

Au début de l’année, les mises en chantier d’habitations sont tombées de 14 % à leur plus bas niveau depuis janvier 2004, période où le temps a aussi été singulièrement froid. Les deux tiers de ce recul sont imputables aux logements multifamiliaux, car les grands chantiers sont ceux qui s’exposent le plus à la paralysie par les intempéries.

Les ventes sont restées fermes en janvier sur le marché de l’habitation, ce qui pourrait annoncer une remontée des mises en chantier à l’arrivée d’un temps plus clément. Sur le marché de la revente, on a regagné une partie du terrain perdu en décembre. Les ventes d’habitations neuves ont assez monté pour réduire le parc de logements invendus pour la première fois en quatre mois.

Commerce de marchandises

Au quatrième trimestre, l’excédent au compte courant est tombé de 8,4 à 6,3 milliards de dollars. Il y a deux facteurs qui ont à peu près eu la même importance, à savoir une baisse de l’excédent du commerce des biens et une hausse du déficit au compte du revenu de placements (surtout parce que les bénéfices acquis à l’étranger ont diminué de 1 milliard de dollars). Les Canadiens ont tiré parti de cet excédent commercial en rapatriant des investissements directs pour la deuxième fois dans les trois derniers trimestres et en se procurant des obligations de l’étranger (le plus souvent aux États-Unis) pour une valeur record.

En décembre, les exportations et les importations ont culminé depuis l’été. Aidés en cela par un dollar canadien assagi après une récente escalade qui l’avait porté en novembre à un sommet en 12 ans, les échanges commerciaux se sont redressés.

Les revenus tirés des exportations ont remonté de 2,6 %, mouvement dû pour près de moitié à des hausses de prix. À l’exportation, l’énergie, l’automobile et les produits industriels ont tous offert des gains d’environ 5 %. Le temps froid aux États-Unis a aiguillonné la demande d’énergie. Quant aux biens industriels, ils ont été poussés en avant par le renchérissement des métaux. Malgré la reprise de décembre, les exportations d’automobiles sont demeurées à court de leur moyenne de l’année, reflet de l’état des ventes d’automobiles aux États-Unis.

La plupart des autres exportations ont un peu régressé. Le secteur des machines et du matériel a été entraîné vers le bas par une diminution des livraisons d’aéronefs. Les produits forestiers ont été victimes d’une demande américaine plus faible, bien que, aux États-Unis, les mises en chantier d’habitations aient repris au cours de l’hiver.

À l’importation, la demande s’est redressée de 4 % après avoir fléchi de 2,8 % (valeur révisée) en novembre. La progression des importations se remarquait dans toutes les catégories de biens sauf dans celle des aliments. Les importations d’automobiles et de biens de consommation se sont accrues d’environ 4 % malgré la lenteur des ventes pendant les fêtes de fin d’année. Enfin, les machines et le matériel ont oublié leurs pertes de novembre et fait un pas en avant grâce surtout à la machinerie industrielle et aux ordinateurs.

Prix

Le taux d’inflation a diminué à 0,8 % d’après l’indice de prix en chaîne du PIB trimestriel. À l’exportation, les prix ont décru pour la première fois cette année. Les prix payés par les Canadiens n’ont guère changé avec de fortes baisses des prix à l’importation et, pour compenser, des hausses dans l’industrie de la construction.

De décembre à janvier, l’Indice des prix à la consommation s’est légèrement contracté de 0,1 %. Les prix des biens durables et semi-durables ont continué à descendre. Pour ce qui est des biens durables, le moteur de cette décroissance a été les automobiles – au rebours même de leur renchérissement récent – et les ordinateurs. Les biens semi-durables ont été entraînés à la baisse par les vêtements dans ce premier mois de décontingentement à l’importation.

Les autres produits ont été stables et, pour les aliments, il y a eu une rare diminution en janvier (c’est seulement la deuxième en 20 ans, les cultures aux États-Unis étant en rétablissement après les intempéries), ce qui devait faire pendant à une augmentation du prix de l’essence.

Les prix des produits fabriqués ont remonté un deuxième mois de suite, mouvement favorisé par un taux de change moindre. En janvier, ils ont fait mieux qu’en décembre (0,5 % contre 0,2 %). L’effet d’un dollar affaibli a été amplifié par le renchérissement international des produits pétroliers, métalliques et forestiers.

Les cours des produits de base se sont encore affermis en février. Les matières industrielles ont pris le relais de l’énergie avec une hausse de 11 % depuis août. Les cours du nickel ont culminé depuis un an pour dominer au tableau général des gains du secteur des métaux. Une grève des camionneurs en Colombie-Britannique a concouru à une augmentation du prix du bois d’œuvre. Les cours énergétiques sont demeurés élevés et une vague de froid aux États-Unis a contribué à faire remonter le prix du pétrole brut au-dessus de la barre des 50 dollars américains le baril. En décembre, les prix des hydrocarbures ont glissé de leur sommet de novembre. Ils ont été en constante progression en 2005.

Marchés financiers

Les bourses ont repris le chemin de la victoire, s’élevant de 5 % en février après avoir légèrement baissé le mois précédent. Une fois de plus, les actions des secteurs de l’énergie et des mines ont donné le ton avec des cours renforcés dans les bourses de marchandises. Dans le cas de l’énergie, les cours ont fait un bond de 12 % après un gain de 5 % le mois précédent. Dans la dernière année, leur avance a été de plus du tiers. Les métallifères ont eu un sort encore meilleur, montant en flèche de 22 % après une accalmie de deux mois. Pour la plupart des autres secteurs, les hausses ont été modestes.

Les ménages ont continué à emprunter à une cadence rapide au quatrième trimestre, plus particulièrement sur le marché hypothécaire. En revanche, les mobilisations de fonds des entreprises ont ralenti à 36 milliards de dollars en valeur annuelle; c’est la moitié de leur rythme du début de 2004. Un léger redressement du crédit à court terme (pour le financement des stocks) a eu moins de poids qu’une contraction des nouvelles émissions d’actions et en particulier d’obligations.

Au Canada, les taux d’intérêt n’ont pour ainsi dire pas bougé et, aux États-Unis, les taux à long terme ont faibli bien que la Réserve américaine ait haussé les taux à court terme une fois de plus. Le plus souvent dans le mois, le taux de change a été à court des 81 cents américains.

Économie régionale

La conjoncture demeure vigoureuse dans l’Ouest, en particulier en Colombie-Britannique où la demande se tourne du côté de la construction. Les permis dans le secteur non résidentiel, qui avaient bondi de presque 150 % en novembre en raison de projets d’usines de fabrication et d’immeubles de services sociaux, augmentent encore de 10 % en décembre. Ceci fait de 2004 la meilleure année pour le secteur non résidentiel de cette province en trois ans, pas très loin derrière le sommet atteint en 2001. Les exportations enregistrent aussi une progression marquée de 10 % durant la même période, en hausse de 50 % (un demi milliard de dollars) vers la Chine. Les ménages, qui avaient dominé les tendances nationales à la fin de l’été, continuent de reprendre leur souffle. La croissance des ventes au détail au quatrième trimestre est légèrement inférieure à celle enregistrée ailleurs au pays et les mises en chantier ont baissé de 20 % en janvier.

La tendance de la demande des ménages s’affaiblit dans les Prairies à la fin de l’année bien qu’elle demeure bien en avance sur le reste du pays. Les livraisons ont baissé avec l’alimentation comme principal secteur de faiblesse, qui tire sa source tant du côté des animaux de boucherie que des céréales. La frontière américaine demeure fermée à la plupart des exportations de viande de bœuf. Des conditions favorables avaient bien amorcé la saison agricole, mais une série de gels a créé des problèmes pour la récolte de céréales de 2004. Les expéditions de produits pétroliers ont légèrement baissé de leur sommet historique enregistré en novembre.

La demande intérieure est demeurée ferme au Québec. Malgré leur baisse de janvier, les mises en chantier demeurent tout de même plus de 20 % supérieures à leur niveau de l’année précédente. La baisse de 3,7 % des ventes au détail en décembre est dominée par la grève à la Société des alcools du Québec. Les livraisons manufacturières ont repris après leur recul de novembre, alors que l’activité accrue dans les raffineries et l’aéronautique annule la baisse dans les vêtements avec la fermeture de plusieurs usines.

L’Ontario continue d’être à la traîne du reste du pays. La demande des ménages a continué de s’enfoncer. En janvier, les mises en chantier enregistrent un sixième recul en sept mois. Les ventes au détail accélèrent leur mouvement de baisse en décembre, la troisième en quatre mois. La croissance pour l’ensemble de 2004 est de 2,8 % seulement, la plus faible depuis 2001, deux points de pourcentage de moins que la moyenne nationale. Les livraisons ont inscrit seulement une progression minime en décembre, presque entièrement attribuable à l’automobile avant que les constructeurs nord-américains annoncent une réduction de la production au printemps. Les exportations sont en baisse de 16 % par rapport à leur sommet de juin lorsque le dollar venait de reprendre son escalade.

Économies internationales

Aux États-Unis, la demande de biens d’équipement ne s’est pas relâchée en janvier malgré la fin du programme de mesures d’amortissement accéléré au sortir de 2004. La production de ces biens a augmenté de 1,1 %; elle l’emportait de près de 10 % sur sa valeur de janvier 2004. L’accroissement de la demande dans les entreprises a gardé les nouvelles commandes en hausse.

La progression des dépenses d’immobilisation a été contrebalancée par une régression des dépenses de consommation. Les ventes au détail ont fléchi de 0,3 % en grande partie à cause d’un ralentissement des ventes de véhicules. La baisse de la production d’automobiles fait aussi contrepoids à la solide production de biens d’équipement, ce qui a pour effet de contenir dans l’ensemble la croissance de la production industrielle. Il faut également dire que les dépenses militaires aux États-Unis avaient nettement ralenti en fin d’année.

Le marché de l’habitation est demeuré une note encourageante, les mises en chantier ayant monté de 5 % en janvier à un niveau annuel de 2,16 millions de logements, le plus haut en 20 ans. Le temps chaud hors saison pourrait avoir aidé. Sur le marché de la revente, la demande était toujours forte en janvier et les ventes se situaient à leur septième niveau jamais atteint en importance.

En valeur mensuelle, le déficit commercial a un peu baissé de novembre à décembre, passant de 59,3 (valeur estimée au départ à 60,3 milliards de dollars) à 56,4 milliards de dollars. Les exportations étaient en reprise. À l’importation, une baisse du prix du pétrole a contrebalancé une hausse des livraisons de biens d’équipement. Pour toute l’année 2004, le déficit a battu un record, s’établissant à 617 milliards de dollars (5,3 % du PIB) comparativement à 496 milliards de dollars en 2003. Ce sont les échanges avec la Chine qui ont été les plus déficitaires (162 milliards de dollars); celle-ci était suivie à cet égard de l’UE, du Japon et des pays de l’OPEP.

Dans la zone de l’euro, l’économie a progressé de 0,2 % au dernier trimestre de 2004, autant qu’au troisième, mais aux deux tiers seulement de sa performance du premier semestre. La croissance a été soutenue par une revitalisation des dépenses de consommation et des investissements des entreprises, alors que l’excédent commercial et la production industrielle évoluaient en baisse. La production de l’industrie s’est élevée de 0,5 % en décembre après avoir décru d’autant les deux mois précédents. Les nouvelles commandes étaient en hausse, plus particulièrement dans les domaines des transports et des machines et du matériel. L’excédent commercial a diminué en fin d’année, car le déficit au compte de l’énergie a augmenté plus que les excédents aux comptes des machines, des véhicules et des produits chimiques. Dans l’ensemble, les échanges étaient en croissance avec tous les grands partenaires sauf pour les importations en provenance des États-Unis. Les déficits contractés avec la Chine, la Russie et la Norvège se sont tous alourdis, mais le déficit euro-japonais s’est un peu allégé. Le taux de chômage a été stable à 8,8 % et, en janvier, le taux annuel d’inflation est tombé de 2,4 % à 1,9 %.

En Allemagne, la production a reculé de 0,2 % après avoir piétiné au troisième trimestre. Les exportations ont encore battu leur plein, ranimant la production industrielle et les nouvelles commandes en décembre. Les dépenses de consommation se sont redressées en janvier au moment où le taux annuel d’inflation faisait une chute à 1,6 %. Le taux de chômage a bondi dans la nouvelle année cependant avec l’application des réformes du marché du travail et des changements de calcul pour les statistiques du chômage.

En Italie, le PIB réel a fléchi de 0,3 % au quatrième trimestre. La production industrielle a encore marqué un recul en décembre, son quatrième en cinq mois. La demande de consommation a continué à sommeiller tout au long des fêtes de fin d’année. En janvier, le taux d’inflation est descendu à un niveau annuel de 2 %. Tôt en 2005, les autorités ont annoncé des réformes des lois de la faillite et des encouragements fiscaux à la petite entreprise et à la recherche-développement.

En France, l’économie s’est accrue de 0,8 % au quatrième trimestre, faisant mieux que toute la zone de l’euro. Les entreprises sont restées optimistes et la production industrielle a pris de la vigueur à la fin de l’année après un bond des nouvelles commandes, surtout en matériel de transport. Les dépenses de consommation ont évolué en hausse, la baisse des taux d’intérêt ayant soutenu la demande sur le marché de l’habitation. Le taux de chômage devait atteindre en janvier son plus haut niveau en cinq ans avec une valeur de 10 % bien supérieure à la moyenne de 8,9 % de la zone de l’euro. En février, le gouvernement a annoncé des mesures destinées à stimuler la création d’emplois à salaire modique dans le secteur des services domestiques.

En Grande-Bretagne, le PIB réel a progressé de 0,7 % en fin d’année. La production industrielle s’est relevée en novembre et décembre après s’être constamment enfoncée depuis l’été. En décembre, les importations devançaient toujours les exportations, laissant une fois de plus la Grande-Bretagne avec le déficit du commerce extérieur le plus imposant de la zone de l’euro. Les dépenses au détail ont légèrement repris dans la nouvelle année, favorisées par la faiblesse du chômage (4,6 %) et de l’inflation (1,6 %).

Au Japon, le PIB réel a rétréci de 0,1 % au quatrième trimestre – sa troisième perte consécutive – à cause de la faiblesse de la demande de consommation et d’une diminution des exportations en valeur nette. Son taux de croissance nominal a aussi été victime d’un relâchement du mouvement déflationniste. L’indice de déflation du PIB était en décroissance de 0,3 % d’une année à l’autre comparativement à une baisse de 1,8 % au deuxième trimestre. Les immobilisations et les nouvelles commandes se sont affermies de pair avec la montée des bénéfices des entreprises. L’excédent commercial a baissé en janvier en partie à cause du renchérissement des produits de base en général et du pétrole en particulier. Les échanges du Japon avec la Chine se sont encore accélérés. En 2004, la Chine a supplanté les États-Unis comme premier partenaire commercial du Japon avec des échanges bilatéraux d’une valeur de 214 milliards de dollars américains. L’excédent chinois au compte courant a augmenté de 25 milliards de dollars pour se situer à un niveau record de 70 milliards de dollars pour 2004.


Note

* Basée sur les données disponibles le 11 mars toutes les données sont en dollars courants, sauf indication contraire.



Page d'accueil | Recherche | Contactez-nous | English Haut de la page
Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
Contenu Tableaux Graphiques Conditions économiques actuelles Événements économiques Étude spéciale Informations aux utilisateurs Version PDF