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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Mars 2004

Étude spéciale

Termes d’échange, PIB et devises

par F. Roy*

Introduction

Les termes de l’échange, c’est-à-dire le ratio du prix des exportations aux prix à l’importation, ont un effet important sur le rendement économique au Canada. Ils influent directement sur la balance commerciale en dollars courants, laquelle est le résultat non seulement du mouvement des volumes échangés mais aussi de leurs prix. Les changements des termes de l’échange peuvent aussi avoir indirectement des conséquences sur la composition de la demande intérieure en modifiant les prix et les profits de différents secteurs.

Le présent article examine pourquoi les termes de l’échange au Canada ont varié de façon marquée et démontre l’impact de cette variation sur les différents secteurs de l’économie. Il fait appel à l’expérience américaine avec un dollar élevé pour explorer quels sont les secteurs qui pourraient en tirer profit et lesquels pourraient plutôt en souffrir. Il ne cherche pas à en déterminer l’effet net qui, semblerait-il, serait plutôt faible1, mais s’intéresse davantage à l’étendue de ses répercussions qui ont déjà commencé à se manifester.

Notre dollar a connu une remontée record en 2003. Entraîné par un gain de 10,8 % par rapport au dollar américain, le taux de change effectif du dollar canadien2 a augmenté de 10,5 % en moyenne en 2003. Parmi les pays de l’OCDE, seules les devises de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et des pays qui ont adopté l’Euro ont connu une croissance légèrement plus forte. Entre décembre 2002 et décembre 2003, la hausse est encore plus frappante et atteint presque 20 %. Notre dollar est toujours néanmoins sous le sommet de 1991.

Termes de l’échange et dollar

La figure 1 présente la relation à long terme entre les termes de l’échange3 au Canada et notre taux de change avec les États-Unis. Les deux variables suivent en gros la même direction alors que les termes d’échange ont souvent devancé le dollar dans ses mouvements. Il y a cependant d’importantes exceptions. Entre autres durant la plus grande partie des années 60 (quand le taux de change était fixe), et au moment de l’envolée du prix des marchandises en 1973-74. Plus récemment, soit au cours des huit dernières années, les termes de l’échange se sont beaucoup améliorés à deux occasions (notamment pendant la crise énergétique en Californie) sans qu’il n’y ait eu augmentation comparable du taux de change, qui ne s’est produite qu’en 2003.

Figure 1

Les termes de l’échange ont habituellement varié au Canada en raison du prix des exportations de marchandises, et de l’énergie en particulier. Ceci appuie ce qui a été établi dans la littérature qu’en général, les variations du taux de change sont influencées par celles des termes de l’échange. En 2003, cependant, c’est le contraire qui est survenu : la hausse du dollar a amené le prix des importations à baisser plus rapidement que les prix à l’exportation, ce qui a relevé nos termes de l’échange.

La figure 2 montre que les termes de l’échange au Canada et aux États-Unis sont presque le miroir l’un de l’autre, ce qui traduit l’importance à la fois du taux de change et des prix des marchandises sur la détermination des termes de l’échange. Les termes de l’échange du Canada ont davantage fluctué. Aux États-Unis, l’augmentation marquée de la devise avant 2003 a eu moins d’impact sur les termes de l’échange car les baisses de prix ont été semblables à l’importation et à l’exportation. De plus, la taille du secteur extérieur américain est petite (par rapport au PIB) comparativement aux autres grands pays industrialisés. À l’opposé, au Canada, tandis que le dollar a entraîné une baisse générale des prix de tous les principaux groupes de produits d’importation, soit de 12 % l’an dernier, la baisse du prix des exportations était moins étendue, et totalisait seulement 7 %.

Figure 2

La hausse du dollar s’est entièrement traduite par des baisses fortes et étendues des prix à l’importation (figure 3). Pour les machines et équipement ainsi que les biens de consommation, qui formaient 42 % des importations en 2003, les baisses de prix des importations atteignent respectivement 15,2 % dans le premier cas, et 12,6 % dans le deuxième. C’est aussi dans ces deux secteurs où les termes de l’échange se sont de loin le plus améliorés, car la baisse du prix à l’exportation dans ces groupes était beaucoup moins importante : les termes de l’échange se sont améliorés de 13,6 % dans le cas des biens de consommation et de 10,1 % pour les biens d’investissement (figure 4). Il en est résulté que, malgré la forte hausse du volume des importations, le déficit de la balance commerciale pour les biens d’investissement a peu varié en dollars courants tandis que les prix ont baissé (tableau 1). Parallèlement, le déficit commercial pour les biens de consommation est demeuré pratiquement inchangé à 29 milliards de dollars alors que les consommateurs se sont procuré bien davantage de produits importés à des prix plus bas.

Figure 3

Figure 4

Tableau 1 : Balance commerciale nominale et termes de l'échange par secteur

  Total Produits agricoles et poisson Énergie Forêts Biens industriels Machines et équipements Autos Biens de consommation
Termes de l'échange*                
1997 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
1998 96,5 98,5 99,0 100,0 94,2 97,5 100,8 94,9
1999 98,1 99,6 106,5 100,2 94,0 98,2 100,2 95,9
2000 102,5 100,8 116,1 98,6 96,7 99,2 100,9 96,1
2001 101,5 103,1 123,1 100,4 92,1 98,1 101,8 93,6
2002 99,4 102,3 103,7 95,1 92,5 98,6 102,5 93,9
2003 106,1 101,9 117,8 94,0 98,3 106,0 103,4 102,1
Dollars courants                
1997 25 652 9 121 16 550 32 719 2 074 -22 405 8 644 -19 039
1998 23 765 7 786 15 179 32 938 -1 125 -20 419 11 673 -22 009
1999 42 011 7 957 19 168 37 340 -2 322 -19 571 21 358 -23 016
2000 67 827 9 118 35 305 39 690 -1 118 -12 509 20 677 -24 890
2001 70 886 10 757 38 004 37 308 -435 -9 548 20 286 -26 624
2002 57 845 9 135 33 015 34 062 1 357 -8 563 15 580 -28 749
2003 60 206 7 800 41 359 31 480 1 470 -8 924 11 584 -29 073
* La fréquence des données de ce tableau est annuelle alors que la figure 4 utilise des données trimestrielles.

Pendant que les prix des importations reculaient de façon générale et forte, la baisse des prix des exportations s’alignait étroitement sur le mouvement du dollar dans seulement deux des sept groupes de produits d’exportations. Ces groupes, soit ceux de l’automobile et de l’agriculture, constituaient moins du tiers des exportations. De plus, le secteur de l’automobile a le contenu importé le plus grand des industries manufacturières, et les prix des biens automobiles importés ont baissé encore plus (-12,2 %) que les produits exportés (-10,4 %), relâchant la pression sur les marges de profit dans cette industrie. Les prix agricoles étaient abaissés par la maladie de la vache folle. L’énergie et les biens industriels, qui génèrent des exportations presque aussi grandes que l’agriculture et l’automobile, ont vu leurs prix en dollars canadiens supportés par la hausse sur les marchés mondiaux de marchandises, ce qui a contré l’effet du taux de change. Les prix des biens de consommation exportés se sont maintenus.

Ces écarts entre les prix à l’exportation et à l’importation permettent d’envisager la possibilité d’un PIB qui pourrait bénéficier de la hausse du dollar. La baisse des prix des importations pourrait ainsi mettre les consommateurs en position de substituer à leurs achats davantage de biens importés moins chers, donc d’accroître l’argent qu’ils peuvent affecter à d’autres dépenses, et mettre les entreprises en situation d’investir davantage. Les exportateurs ont souffert quant à eux d’une perte de leurs revenus à l’exportation bien que la tendance n’ait pas été universelle, surtout pour les ressources.

Livraisons et profits

C’est, en tout cas, ce que démontrent les chiffres sur l’évolution récente des livraisons manufacturières. À cause de l’importante part exportée et de la possibilité de substituer des importations aux livraisons manufacturières, le secteur manufacturier est sans contredit le plus exposé aux variations rapides des termes de l’échange. Mais même dans ce cas, les industries classées dans ce secteur ne semblent pas avoir été toutes touchées de façon négative.

On a observé un lien étroit entre les livraisons et le dollar dans seulement neuf des 224 industries manufacturières, comptant pour juste un peu plus de la moitié des livraisons (figure 5). Les livraisons qu’on appelle « sensibles au dollar » sont celles rattachées à une industrie où les profits ont généralement évolué de concert avec les variations du taux de change au cours des trente dernières années5. La plupart de ces industries sont orientées vers l’exportation, dont l’automobile, les produits chimiques et les machines. Cependant, quelques- unes pourraient être incluses pour être davantage sujettes à la substitution d’importations. Les industries moins touchées se retrouvent dans le secteur des ressources (notamment le pétrole, les métaux de première transformation et les produits forestiers) où les livraisons dépendent davantage des prix sur les marchés mondiaux que du dollar. Les secteurs « mous » comme le tabac, le cuir, les textiles et les vêtements font également partie de ce groupe, de pair avec les produits de haute technologie (qui expliquent en grande partie le pic de ces livraisons en l’an 2000 et la baisse par la suite).

Figure 5

Les livraisons des industries « sensibles au dollar » ont augmenté de 26 % entre 1997 et 2002 avant de baisser très légèrement l’an dernier. Au cours de la même période, la croissance des livraisons dans le reste des industries était la moitié de ce taux. Notons que ces industries dans lesquelles les profits étaient les plus touchés par les taux de change comprennent celles qui ont généré la plus forte croissance de l’investissement direct à l’étranger durant les années 1990 (notamment l’équipement de transport et les machines). La hausse de l’investissement à l’étranger exacerbe l’impact des variations du dollar sur les profits. Ainsi, lorsque les revenus réalisés à l’étranger sont convertis en dollars en monnaie nationale à un taux de change plus bas, les profits s’en trouvent améliorés au pays. L’inverse se produit quand le taux de change s’accroît, les profits s’abaissant alors.

À la sortie de la récession de 1990-1992 au Canada, le secteur manufacturier a pris la tête des industries en ce qui concerne la croissance des profits, aidé par la dépréciation de la devise. En 2003 cependant, les profits industriels étaient déjà comprimés par la hausse du dollar canadien. Les profits hors fabrication atteignaient, à l’opposé, leur sommet de dix ans de concert avec la hausse du dollar. C’est exactement ce qui s’est passé aux États-Unis jusqu’à l’an dernier, les profits ayant diminué de près de moitié dans la fabrication pendant que le dollar américain atteignait un sommet, tandis qu’ils ont doublé dans le reste de l’économie (voir les figures 6a et 6b).

Figure 6a

Figure 6b

Cette dichotomie s’est reflétée sur les chiffres de l’emploi, le secteur des biens ayant contribué deux fois plus à la croissance de l’emploi au Canada qu’aux États-Unis durant les années 1990. Déjà en 2003, au Canada, les tendances de l’emploi divergeaient de façon dramatique entre le secteur manufacturier et le reste de l’économie. C’est le recul de la fabrication qui a ralenti la croissance globale. L’emploi dans les secteurs autres que celui de la fabrication continuait de s’accroître de façon graduelle.

Dépenses par secteur

Les États-Unis donnent l’exemple avant 2002 d’une vive appréciation de la monnaie qui donne lieu à une forte croissance dans les secteurs de la demande bénéficiant de prix plus bas entraînés par la hausse du dollar (pour la plupart des biens qui sont échangeables, comme les biens de consommation et les dépenses des entreprises en machine et équipement6). Les figures 7a et 7b montrent à quel point les prix de ces biens suivent étroitement la tendance inversée du dollar aux États-Unis, diminuant d’environ 20 % entre 1995 et 2002, alors qu’ils sont demeurés pratiquement inchangés au Canada durant cette période.

Figure 7a

Figure 7b

Les États-Unis ont profité de ces prix plus bas pour augmenter substantiellement le volume de leurs dépenses de consommation en biens, et les dépenses des entreprises en matériel et en équipement, lesquelles ont contribué à un peu plus de la moitié de la croissance de la demande agrégée entre 1989 et 2003. Durant la même période, au Canada, les dépenses de consommation en biens, et des entreprises en machines et équipement — secteurs à « dollar élevé » — expliquent seulement environ le tiers de la croissance. La croissance beaucoup plus marquée de l’investissement aux États-Unis en machines et équipement a également contribué à l’amélioration plus rapide de la productivité de ce pays.

À l’opposé, la contribution du reste de l’économie à la croissance, qui comprend les secteurs plutôt sensibles à un dollar faible (les exportations nettes surtout) ainsi que les biens qu’on ne peut transiger comme les services et la construction expliquent une part plus grande de la croissance du PIB au Canada qu’aux États-Unis. Les exportations nettes sont cependant responsables de presque toute la différence avec les États-Unis. Les administrations publiques n’ont pas été incluses dans cette comparaison, mais elles modifient très peu ce portrait. Le tableau 2 présente la contribution de chaque secteur à la croissance cumulée du PIB entre 1989 et 2003. Les figures 8a et 8b présentent la contribution à la croissance cumulée des secteurs « à dollar fort » et des autres secteurs.

Tableau 2 : Contribution à la croissance du PIB réel, 1989-2003*

  Part de la croissance du PIB
  Canada États-Unis
     
PIB 100,0 100,0
     
Secteurs affectés par un dollar élevé :    
Total 34,8 53,3
Biens de consommation 21,8 34,9
Dépenses des entreprises en machines et équipement 13,0 18,4
     
Autres secteurs    
Total 46,5 34,4
Services de consommation 33,8 39,3
Construction résidentielle et non résidentielle 3,5 3,7
Exportations nettes 9,2 -8,6
     
Dépenses des administrations (Courantes et d'investissement) 15,9 11,2
* Sans les stocks.

Figure 8a

Figure 8b

Grâce au dollar, les exportations nettes ont joué un rôle plus grand dans la croissance au Canada qu’aux États-Unis. Cependant, elles compensent seulement le rôle plus important qu’ont joué les secteurs de la demande intérieure aux États-Unis, lesquels étaient en partie stimulés par la baisse du prix des importations. Rappelons que ceci s’est produit alors que, aux États-Unis, la hausse du dollar a entraîné de fortes variations, tant des prix à l’exportation qu’à l’importation, durant les années 1990. Les exportations sont un facteur beaucoup plus important de l’économie du Canada, mais le fait que leurs prix aient moins baissé que celui des importations en 2003 amènera peut-être les profits et les revenus des exportateurs à avoir moins d’impact sur le potentiel de désinflation dans des secteurs clés de la demande intérieure.

Ce qui pourrait paraître étonnant à première vue c’est que, même pour les dépenses en services, les États-Unis arrivent également devant le Canada. Ceci s’explique par la forte croissance des dépenses pour les services de santé. Les dépenses en soins médicaux et en services de santé expliquent près du tiers de la progression globale des dépenses de consommation entre 1988 et 2002 (en dollars courants). Au Canada, la croissance des dépenses en santé a constitué une part minime (7 %) de la progression des services, en partie parce qu’elles sont surtout à la charge des administrations publiques.

Le tourisme est un secteur qui peut être touché négativement par l’impact de la hausse d’une monnaie nationale. Les événements du 11 septembre ont toutefois déjà mis un brusque frein à la hausse des tendances concernant les voyages internationaux7 face au resserrement des mesures de sécurité qui affectent également le Canada. Ainsi, même si le dollar américain continuait de progresser fortement en 2001 et au début de 2002, le nombre d’américains voyageant à l’étranger est passé de 60,9 millions à 56,4 millions tandis que le nombre de voyageurs en provenance de l’étranger voyageant aux États-Unis a chuté de 50,9 millions à 41,9 millions. Les données canadiennes les plus récentes montrent une certaine sensibilité des voyages à la hausse de notre dollar, notamment pour les voyages internationaux. Notre déficit au titre des voyages a donc doublé l’an passé pour atteindre un sommet de 10 ans.

Command GDP

Ce qu’on appelle le Command GDP (ou corrigé des termes de l’échange) est une mesure sommaire de l’impact des termes de l’échange sur le pouvoir d’achat d’une économie. Les États-Unis publient cette variante du PIB sur une base régulière. Le Command GDP diffère du PIB réel en ce sens que sa composante des exportations est obtenue en divisant les dollars courants par des indices de prix des importations plutôt que des exportations. La variable est une mesure de ce que l’économie pourrait disposer en ressources suite aux mouvements des termes de l’échange. Elle correspond à la quantité de biens et de services qu’une économie pourrait acquérir sur les marchés mondiaux, alors que le PIB conventionnel mesure ce qu’elle produit. Lorsque les termes de l’échange varient en faveur du Canada, le Command GDP augmente plus rapidement que le PIB conventionnel parce que la baisse des prix à l’importation relève notre pouvoir d’achat sur les marchés mondiaux. À l’inverse, lorsque nos termes d’échange se détériorent, parce que les prix de nos importations augmentent plus rapidement que ceux de nos exportations, notre pouvoir d’achat s’en trouve réduit et le Command GDP diminue, comme ce fut le cas en 1998 et en 2001. Au cours de ces années, les produits que nous avons achetés nous ont coûté plus cher que ceux que nous avons vendus8.

La figure 9 montre que la correction du Command GDP aux États-Unis ne diffère pas beaucoup du PIB conventionnel. Elle évolue de façon parallèle avec les termes de l’échange, mais le secteur extérieur est si petit par rapport à l’ensemble de l’économie que l’effet sur le PIB est marginal. Au Canada, le Command GDP évolue également de pair avec les termes de l’échange mais notre large ouverture au commerce extérieur en amplifie l’effet. Après avoir atteint un creux à la fin de 2002, les termes de l’échange se sont accrus de 10,6 %. Nous pouvons donc exporter 10,6 % de moins pour nous procurer la même quantité d’importations qu’à la fin de 2001. Le Command GDP était 9,6 % plus élevé qu’il y a deux ans.

Figure 9

Conclusion

Les producteurs ont ressenti presque immédiatement les effets négatifs de la hausse de la devise canadienne : les termes de l’échange ont varié à la faveur des importateurs et au détriment des exportateurs, l’emploi a diminué dans le secteur manufacturier et les revenus d’investissement à l’étranger ont reculé une fois convertis en monnaie nationale. L’expérience des États-Unis est cependant un exemple récent suggérant qu’une monnaie forte a aussi des effets positifs, créant un potentiel de désinflation et des taux d’intérêt plus bas. Le dollar élevé a dégonflé sa facture d’importations de biens de consommation et de biens d’équipement, et libéré des ressources financières pour l’investissement en biens de haute technologie et à des fins visant à relever la productivité.

Études spéciales récemment parues


Notes

* Analyse de conjoncture (613) 951-3627 ou oec@statcan.ca.

1. La grande majorité de la recherche démontre que les améliorations des termes de l’échange stimulent légèrement l’économie. Par exemple, une revue du NBER a conclu que les chocs positifs des termes de l’échange, toutes choses étant égales par ailleurs, ont toujours un effet positif sur le PIB. La question empirique est de déterminer à quel point. Voir « Terms of Trade Shocks and Economic Performance 1870-1940 : Prebisch and Singer Revisited  » par Y. Hadass et J. Williamson, NBER Working Paper 8188, Cambridge MA, 2001.
2. Taux de change de la devise intérieure comparé aux autres devises et pondéré par leur part dans soit le commerce international du pays soit ses paiements (OCDE).
3. Toutes les données sur le commerce et les prix de cette étude proviennent des Comptes nationaux, lesquels comprennent les ajustements de la balance des Paiements.
4. L’industrie du transport a été scindée en deux, l’automobile et le reste de l’industrie, afin de faciliter le rapprochement des données sur les livraisons à celles des profits.
5. Nous avons lié les bénéfices des entreprises avant impôt provenant de trois bases  : de 1998 à 2001, les statistiques financières et fiscales des entreprises selon le SCIAN, de 1988 à 1997, les statistiques financières et fiscales des entreprises selon la classification industrielle de 1980 et de 1972 à 1987, les statistiques détaillées du bilan et du revenu et les bénéfices réinvestis selon la classification type des industries de 1960. Les industries manufacturières sensibles au taux de change ont été définies comme celle pour lesquelles la corrélation entre les variations du taux de change et les profits étaient supérieures à 0,5 sur la période de 30 ans.
6. Tout un domaine de la recherche analyse l’impact des taux de change sur les indicateurs économiques et utilise cette distinction entre les biens qui sont échangeables ou non échangeables. Voir notamment J. Greenwood, « Non-Traded Goods, the Trade Balance and the Balance of Payments », The Canadian Journal of economics, vol. 17, no 4, novembre 1984, 806-823.
7. Aux États-Unis, entre 1992 et 2000, près de 20 millions d’américains de plus chaque année ont entrepris un voyage à l’étranger, une augmentation de près de 50 %. Pendant ce temps, le nombre de voyageurs étrangers augmentait beaucoup moins, soit de 5 millions, ou environ 10 %.
8. Voir aussi P. Krugman et R. Lawrence, « Trade, Jobs and Wages ». NBER Working Paper No. 4478, Cambridge MA, 1993.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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