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L’écart croissant entre la variabilité des exportations et celle du PIB témoigne de l’effet de plusieurs facteurs, deux desquels nous soulignons ici. Premièrement, la part des exportations dans le PIB est en train de diminuer et deuxièmement, les importations absorbent environ le tiers des exportations, ce qui amortit l’effet des fluctuations des exportations sur le produit intérieur. L’accroissement considérable des dépenses intérieures attribuable aux revenus dérivés du boom des marchandises ces dernières années et la stabilisation du PIB brut causée par l’impact d’un meilleur contrôle des stocks, sont d’autres facteurs. Intrants importés et productivitéGénéralement parlant, il existe un parallèle entre les variations de l’utilisation des produits importés par les exportateurs et les variations de la productivité observée au Canada. Au cours des années 1990, le recours accru à des pièces importées a accompagné la croissance rapide, de 1,9 % par année, de la productivité du travail à mesure que les entreprises se sont restructurées afin de faire face à la récession et au mouvement de libre‑échange. À partir de 2000, le recours aux produits importés a diminué et la productivité a augmenté au taux annuel moyen de 1,1 %, la croissance de sa moyenne à long-terme étant à 2.1 % depuis 1961. Il semble donc que la réduction du contenu importé des exportations soit l’un des nombreux facteurs qui ont contribué à la baisse récente de la productivité qui a laissé perplexes les analystes et les décideurs au début de 2007. Notre examen plus détaillé de cette baisse effectué l’année dernière donne à penser qu’elle a été poussée par des pénuries de main‑d’œuvre, ainsi qu’au mouvement rapide de la main‑d’œuvre et du capital vers le secteur en plein essor des ressources13. Selon les résultats de la présente étude, il semblerait que la moins grande disposition des entreprises canadiennes à utiliser des produits importés dans leur procédé de fabrication a également contribué au ralentissement de la croissance de la productivité après 2000. Importations pour l’utilisation intermédiaire et la demande finaleLe fléchissement des importations destinées à entrer dans la fabrication des exportations a également été l’un des facteurs de l’évolution de la composition des importations canadiennes. Dans l’ensemble, la part des importations utilisées comme intrants intermédiaires dans la production est passée de 21,1 % en 2000 à 17,8 % en 2004. L’ensemble de la décroissance de 12,1 % en 2000 à 9,1 % en 2004 a trouvé son origine dans la part des importations14 nécessaires pour produire les exportations. Ce recul reflète à la fois la réduction du contenu importé des exportations et une légère baisse absolue des exportations au cours de la période. Pendant ce temps‑là, la part des importations servant d’intrants dans la production destinée au marché intérieur est demeurée stable, à environ 9 %. Figure 4
Au lieu de cela, la part des importations qui a augmenté le plus rapidement est celle destinée à être achetée directement par les consommateurs et les entreprises (la dernière étant en grande partie des biens d’investissement). Ces produits destinés à la demande finale représentaient 82,2 % des biens importés en 2004, proportion en hausse par rapport aux 78,9 % enregistrés en 2000. Cette situation pourrait tenir au fait que la production de certains de ces produits (notamment les produits électroniques, les appareils électroménagers et les vêtements) s’est délocalisée à l’étranger. La chaîne d’approvisionnement mondiale de ces produits serait alors confinée dans les pays asiatiques qui expédient les produits finis directement vers les marchés des pays développés. Origine géographique des importationsLe recul des importations d’intrants constaté depuis 1999 reflète dans les grandes lignes l’origine géographique des importations canadiennes. Les importations en provenance des États‑Unis ont atteint la proportion record de 68,2 % de l’ensemble des importations canadiennes en 1998. Depuis, ces importations n’ont augmenté que de 1,7 % par année en moyenne, tandis que celles en provenance du reste du monde ont affiché un taux annuel moyen de croissance de 8,7 %. Il s’ensuit que la part des États‑Unis dans les importations est tombée à 54,6 %, tandis que celle des pays d’outre-mer est passée de 31,8 % à 45,4 % (progrès attribuable avant tout à la Chine qui, à elle seule, a été à l’origine de la moitié de la croissance15). Figure 5
Les États‑Unis étaient à la source de 62 % des intrants intermédiaires utilisés au Canada. Ils doivent leur dominance au fait que les fournisseurs de pièces importées destinées à alimenter les chaînes de montage intérieures doivent être proches de celles‑ci, surtout quand les fabricants adoptent un système de livraison de stock juste à temps. Très peu d’entre eux pourraient attendre le mois que prend voyage à partir de la Chine ou se permettre le coût du transport aérien en provenance de l’Asie ou de l’Europe. La légère contraction de la part des importations intermédiaires en provenance des États‑Unis, qui était de 70 % en 1999, est limitée à quelques industries, à savoir celles de l’automobile, des ordinateurs et des produits électroniques, de l’habillement et de l’extraction minière. Plusieurs facteurs en sont la cause, dont l’accroissement de la production des constructeurs d’automobiles sous contrôle asiatique, la forte diminution de la production canadienne de vêtements et de produits des TIC (dont une part a également été délocalisée) et l’importation croissante de minerais métalliques en provenance d’Amérique latine en vue de leur transformation au Canada. Il est intéressant de noter que les intrants intermédiaires comptent pour les deux tiers de l’ensemble des intrants en provenance des États-Unis, par rapport à moins de 60% en provenance du reste du monde. Le dernier compterait pour environ 50 % si l’on soustrayait le pétrole brut. En outre, la majorité des exportations de la Chine sont des produits finis, et non des pièces destinées à être utilisées comme intrants intermédiaires. En fait, jusqu’à récemment, la Chine elle-même était un modèle de nation commerçante qui importe de nombreuses pièces, assemble celles‑ci et puis exporte les produits ainsi fabriqués sur les marchés nord‑américains et d’autres marchés où ils sont achetés directement par les consommateurs et les entreprises16. Le déplacement de l’origine des importations canadiennes des États‑Unis vers l’Asie est en harmonie avec un fléchissement de l’utilisation de pièces importées et un taux plus élevé d’importations de produits finis. ConclusionNous avons examiné la tendance récente de l’utilisation d’intrants importés par les industries canadiennes. Nous constatons que la forte hausse des importations d’intrants amorcées au début des années 1990 s’est ralentie à la fin de la décennie après avoir atteint un sommet en 1999. Depuis, les industries canadiennes ont réduit leur utilisation d’intrants importés jusqu’en 2004. Même si le brusque effondrement du secteur des TIC après 2000 et la réduction des effectifs du secteur de l’automobile ont été les principales causes de cette baisse, la réduction du contenu importé de la production a malgré tout été généralisée. Certains indices donnent néanmoins à penser que les entreprises ont recommencé à accroître leurs importations d’intrants quand le cours du huard a commencé à monter en 2003, surtout dans le secteur de la fabrication. La réduction du contenu importé de la production permet de mieux comprendre plusieurs tendances qui suscitent d’importantes discussions. Avant tout, elle contredit ceux qui craignent une délocalisation généralisée de la production intérieure à mesure que les entreprises se tournent vers des chaînes d’approvisionnement mondiales. Elle suggère que les entreprises canadiennes ont d’amples possibilités d’importer davantage d’intrants pour faire face aux pressions concurrentielles suscitées par la forte hausse du huard, ce qu’elles ont déjà commencé à faire en 2004. Enfin, soustraire des exportations leur contenu importé révèle l’exposition réelle du Canada à la demande d’exportation, élément d’information important pour les analystes qui débattent la question de savoir s’il est possible que les autres pays se « dissocient » du ralentissement actuel de l’économie américaine. Depuis 2000 déjà, les variations des exportations ont eu moins d’influence sur l’évolution du PIB. Études spéciales récemment parues Notes
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