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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Février 2005

Conditions économiques actuelles

Tableau sommaire - Indicateurs principaux

Vue générale*

La production et l’emploi ont ralenti au tournant de l’année. En janvier, l’emploi n’a pas varié pour une deuxième fois en trois mois, s’en tenant en gros à son gain de 0,2 % de décembre. Quant à la production, elle a un peu monté de 0,2 % en novembre après deux mois d’absence relative de variation.

Malgré le ralentissement récent, la croissance économique a été remarquablement soutenue au second semestre de 2004. L’emploi y a progressé autant (0,7 %) qu’au premier semestre et le PIB ne s’est presque pas écarté de son régime de croissance de 1,6 % des six premiers mois. Les fabricants ont tenu en laisse tant la production que l’emploi après le début de la montée rapide du dollar au milieu de l’année. Mais, il y a eu d’autres branches d’activité pour compenser cette faiblesse, notamment les mines, la construction et le commerce. De plus les fabricants pourraient peut-être oublier leur période noire, car le dollar canadien est descendu du sommet en 12 ans qu’il avait atteint en décembre, mouvement qui s’est accompagné d’un redressement des prix des produits fabriqués et d’un rétablissement de l’emploi en décembre et janvier.

En novembre, les exportations ont décru un cinquième mois de suite. Les prix que reçoit le Canada à l’exportation baissent constamment depuis juin. Le recul est de 5 % au total avec une décroissance à deux chiffres pour les aliments, les produits forestiers et les produits de l’automobile qui a eu seulement pour contrepoids partiel les prix élevés qui se maintiennent pour l’énergie et les métaux. Il faut dire que ces deux dernières catégories d’exportations ont souffert de grèves et de perturbations de l’offre.

La faiblesse des exportations a été compensée par la progression des dépenses intérieures. Malgré un petit pas en arrière en novembre, les ventes au détail vont nettement de l’avant depuis juin, les consommateurs tirant parti de la faiblesse des taux d’intérêt et des aubaines. Les prix des biens de consommation à l’importation ont diminué de 10 % depuis six mois, aidant ainsi à modérer les prix à la consommation. Pour leur part, les entreprises ont multiplié leurs achats de machines et de matériel à l’importation en période de décroissance des prix. Elles ont fortement accéléré leurs mobilisations de fonds en fin d’année, indice possible d’un renforcement de leurs plans d’investissement pour 2005.

La croissance au ralenti qui a été observée au Canada à la fin de l’année contraste avec une solide progression aux États-Unis, où le PIB réel s’est accru de près de 1 % au quatrième trimestre pour ainsi couronner sa meilleure année depuis 1999 (année de crête de la vague des TIC). La chose paraît encore plus remarquable si on considère la détérioration rapide du bilan commercial américain. Les investissements des entreprises ont mené le mouvement une fois de plus, alors que les dépenses de consommation conservaient leur rythme soutenu de croissance. Il se peut que ces gains au quatrième trimestre aient temporairement été favorisés par la fin des encouragements fiscaux à l’investissement en fin d’année et le paiement de près de 100 milliards de dollars en dividendes spéciaux de Microsoft.

Marché du travail

L’emploi a tenu bon au début de l’année, s’accrochant à sa hausse de 0,2 % de décembre. Les gains pour les adultes ont compensé les pertes pour les jeunes. La population active n’a guère changé et le taux de chômage est resté à 7,0 %.

Dans le secteur privé, l’emploi a continué à croître, mais il y a eu en revanche 48 000 emplois perdus dans le secteur public. Toutes les grandes provinces (Colombie-Britannique, Alberta, Ontario et Québec) ont éliminé des postes de fonctionnaires. À la différence de ce qui s’est passé dans les autres provinces, l’emploi n’a guère évolué en hausse dans le secteur privé en Ontario avec pour résultat une vive contraction de la masse des emplois de cette province.

La Colombie-Britannique, l’Alberta et le Québec ont tous présenté des taux d’environ 2 % de croissance de l’emploi dans la dernière année. En Colombie-Britannique, la croissance était largement concentrée dans l’industrie de la construction (+26 %) et, en Alberta, elle se répartissait à peu près également entre les secteurs des ressources naturelles et de la construction. Au Québec, l’élan est venu de la fabrication et des services (plus particulièrement du commerce et des finances). L’Ontario est à la traîne de toutes les autres régions avec un taux de progression de moins de 1 % d’une année à l’autre. Précisons que le marasme de son important secteur de la fabrication a aussi entraîné vers le bas les industries de manutention et de distribution de biens.

Indicateurs avancés

Après avoir ralenti chaque mois depuis juin pour n’afficher aucune croissance en novembre, l’indicateur composite se raffermit de 0,2 % en décembre. Deux composantes de plus qu’en novembre progressent, soit six sur dix. La fabrication et les services se joignent à l’amélioration persistante de la demande des ménages. La vigueur de l’indice boursier s’accentue.

La demande des ménages n’a pas enregistré de croissance aussi ferme et aussi étendue depuis plus de deux ans, entraînée par la vigueur du marché de l’habitation, une baisse des prix à l’importation et la progression des revenus. Les ventes de meubles et d’articles ménagers ont inscrit une hausse de 0,9 %, la plus marquée en six mois. Elles ont augmenté de 10 % depuis un an. Les ventes d’autres biens durables progressent de 1,1 %, entraînées par les ventes de voitures. Ce rebondissement a contribué à la hausse de 50 milliers d’emplois dans le secteur du commerce depuis août dernier, presque la moitié de la progression de l’ensemble des industries.

L’indice du logement demeure près de son sommet de trente ans enregistré en juillet, alors que les mises en chantier et les ventes de maisons ne ralentissent que légèrement. La Colombie-Britannique, où l’on retrouve le marché locatif le plus serré au pays, fait encore bande à part. Les mises en chantier y ont encore augmenté devant des taux d’inoccupation pour les immeubles de trois appartements ou plus en baisse depuis un an, tant à Victoria (de 1,1 % à 0,6 %) qu’à Vancouver (de 2,0 à 1,3 %). Les taux d’inoccupation ont augmenté dans la plupart des autres régions métropolitaines du pays, en particulier en Ontario. Les villes d’Ottawa (3,9 %), de Thunder Bay (5,0 %) et de Windsor (8,8 %) ont pris la tête dans cette province.

La fabrication répond à la hausse générale de la demande intérieure. Les nouvelles commandes ont fait un bond de 1 %, leur croissance la plus forte en six mois. Le ratio stocks-livraisons est demeuré stable après une baisse le mois précédent. La moyenne hebdomadaire des heures de travail enregistre donc une première hausse depuis mai tandis que l’emploi met un terme à quatre fortes baisses d’affilée en décembre. Le secteur des entreprises apporte également sa contribution avec une forte hausse des projets de construction dans la catégorie des transports et des services publics.

L’indicateur avancé américain subit une troisième baisse d’affilée, quoique moins marquée qu’au cours des deux mois précédents. La bourse enregistre une forte progression. Contrairement au Canada, les composantes reliées à la consommation des ménages sont cependant demeurées particulièrement ternes. Les mises en chantier enregistraient leur plus bas niveau en un an. Le secteur industriel prend la tête.

Production

Le PIB réel s’est élevé de 0,2 % en novembre après avoir pour ainsi dire piétiné les deux mois précédents. Une production supérieure d’énergie a stimulé l’activité minière. Le secteur tertiaire a vu sa production croître de 0,3 % grâce aux finances, au commerce de gros et aux télécommunications.

Le secteur de l’énergie a été aiguillonné dans sa production par les exploitations tant pétrolières que gazières et une activité accrue dans le secteur de l’exploration et de la mise en valeur au moment même où les cours pétroliers franchissaient la barre des 50 dollars américains le baril pour la première fois dans l’histoire. Les mines métalliques étaient aussi en redressement, mais il faut surtout y voir l’effet d’une reprise qui se continue pour le minerai de fer après des grèves plutôt qu’une simple réaction à des prix élevés.

Dans la fabrication et la construction, la production n’a pas changé après avoir baissé le mois précédent. La faiblesse des exportations amortissait toujours la production manufacturière, notamment dans les industries de l’automobile et du bois d’œuvre. En janvier 2005, 19 % des fabricants ont déclaré que leurs stocks étaient trop abondants. C’est le jugement le plus négatif qu’ils aient porté sur l’état de leurs stocks depuis le milieu de l’année 2003. Il reste que les pénuries signalées étaient les plus ténues en un an. Par ailleurs, une activité accrue en construction résidentielle a poussé en hausse la production de minéraux non métalliques, plus particulièrement de béton et de ciment. Un autre revers dans ce qui est une longue succession de reculs de la construction non résidentielle a entraîné à la baisse l’industrie de la construction dans l’ensemble, mais pour les permis de construire, on entrevoit la fin d’un marasme qui règne déjà depuis un an.

La contraction du commerce international a ralenti les transports. Les grossistes ont quand même présenté un gain impressionnant qu’ils doivent surtout aux machines et au matériel. La demande des entreprises a été inégale : l’accroissement des emprunts et des nouvelles émissions a été un bienfait pour les finances, mais la demande de services aux entreprises est demeurée paresseuse. Pour contrebalancer les hausses dans le secteur public, il y a eu de modestes baisses à l’échelle des services de consommation.

Demande des ménages

En volume, les ventes au détail ont régressé de 0,4 % en novembre. C’est leur première diminution en six mois et elle est imputable en majeure partie au ralentissement des ventes d’automobiles – cette faiblesse a persisté en décembre –, ainsi qu’à une grève à la Société des alcools du Québec. Les grands détaillants ont cependant signalé de fortes ventes à l’occasion des fêtes de fin d’année.

Hors industrie de l’automobile, les ventes ont légèrement monté de 0,1 % en novembre. De généreuses remises de prix ont amené les consommateurs à acheter plus de vêtements et d’ordinateurs, alors que ces ventes avaient diminué le mois précédent. Pour faire pendant, il y a eu une diminution des ventes de meubles et d’appareils électroménagers.

Le marché de l’habitation a ralenti le pas à la fin de l’année. Les mises en chantier ont légèrement décru à 234 400 logements (au taux annuel), ce qui est toujours mieux que la moyenne de la dernière année. Tout le recul a eu lieu dans les logements multifamiliaux, puisque les mises en chantier de logements unifamiliaux ont gardé leur rythme. Les ventes d’habitations neuves ont également ralenti, contribuant ainsi à ramener à 5,3 % le taux de renchérissement de l’habitation neuve d’une année à l’autre. Ce taux avait atteint un sommet de 6,2 % en juin. Sur le marché de la revente, les ventes ont aussi fléchi en fin d’année, toujours victimes d’une descente lente qui s’est amorcée à l’été.

Commerce de marchandises

Un dollar canadien en plein essor a continué à amortir les échanges canado-américains. Les exportations ont baissé un cinquième mois de suite dans une double diminution en prix et en volume. Les importations régressent aussi depuis juin, mais surtout à cause de prix en décroissance au cours de cette période. La faiblesse des importations a persisté en novembre, mois où le dollar est parvenu à un sommet en 12 ans. Cela devait laisser l’excédent commercial à peu près inchangé dans le mois.

Les revenus tirés des exportations ont fléchi de 3 % en novembre entièrement à cause de diminutions de prix. Depuis juin, les prix à l’exportation ont perdu 5 % avec une décroissance à deux chiffres pour les produits alimentaires, forestiers et automobiles et, en contrepoids partiel, des hausses pour les produits énergétiques et métalliques. Le mouvement a continué en novembre avec des pertes persistantes dans le cas des produits forestiers et automobiles et, pour contrebalancer en partie ces baisses, de la croissance pour les métaux et le pétrole brut (dont les prix ont battu des records).

Les importations ont encore été plus touchées par l’incidence du dollar sur des prix invariablement en décroissance depuis six mois. Ayant perdu 3 % en novembre seulement, les prix sont à court de 8 % de leur sommet de mai. Les diminutions de prix ont été concentrées dans les machines et le matériel, les biens de consommation et les automobiles qui forment près des deux tiers des importations de notre pays.

En valeur mensuelle, les importations ont régressé de 4 % en novembre. Ce recul se remarquait partout, les prix baissant dans toutes les grandes catégories de biens et services importés. En volume, les importations sont demeurées fermes grâce surtout à un nouveau gain pour les biens de consommation (progression de 10 % depuis juin). Les machines et le matériel sont aussi restés solides.

Prix

L’IPC n’a pas changé de novembre à décembre et, d’une année à l’autre, le taux d’inflation est tombé à 2,1 %. Le prix de l’énergie s’est modéré un deuxième mois de suite. Dans ce cas, les cours sont baissiers depuis l’été. Les détaillants ont aussi réduit les prix des vêtements, soucieux de ranimer la demande. Pour faire pendant à ces diminutions, il y a eu de fortes augmentations des prix des légumes et moins de remises à l’achat d’automobiles. Les prix de la plupart des autres biens durables ont réévolué en baisse.

En janvier, les cours des produits de base ont été stables un troisième mois de suite après avoir glissé de leur sommet d’octobre. La vague de froid qui a déferlé sur le nord-est des États-Unis a aidé à faire remonter les cours pétroliers au-dessus des 50 dollars américains le baril. Les prix des produits fabriqués se sont élevés de 0,3 % en décembre après avoir subi trois pertes coup sur coup pour une valeur totale de 3 %. Le gros de ce renchérissement a été pour les exportateurs; ils le doivent à la baisse du taux de change canado-américain qui a fait augmenter les prix de 0,6 %.

Marchés financiers

En janvier, le dollar canadien a continué à osciller autour des 81 cents américains; il était descendu à ce niveau en décembre après avoir atteint un sommet en 12 ans de 85 cents en novembre. Les taux hypothécaires à court terme sont demeurés inchangés après une diminution le mois précédent. Les rendements obligataires ont légèrement évolué en baisse.

Les investisseurs ont continué à bouder le marché monétaire où les rendements sont toujours faibles. Le marché boursier a entrepris la nouvelle année avec une baisse de 0,5 % qui succédait à trois augmentations mensuelles consécutives. Les métallifères ont quelque peu perdu de leur éclat récent, bien que les actions liées à l’énergie aient continué à se raffermir.

Les mobilisations de fonds des entreprises se sont nettement accélérées en fin d’année malgré leurs excédents financiers records. Les nouvelles émissions d’actions ont progressé de plus de 3 milliards de dollars en décembre; c’est leur meilleur mois en plus de deux ans. Le crédit bancaire à l’entreprise a aussi fait un bond de 3 milliards de dollars en novembre, offrant son gain le plus imposant dans une ascension qui avait débuté à l’été après presque un an de décroissance ininterrompue.

Économie régionale

L’économie de l’Ontario s’enfonce. En décembre, les mises en chantier enregistrent un cinquième recul en six mois. Cela fait de la province la seule région au pays à enregistrer une diminution en 2004. En novembre, les ventes au détail inscrivent une deuxième baisse en trois mois. Leur croissance jusqu’à maintenant cette année est en dessous de la moyenne nationale. Les exportations récupèrent le terrain perdu en octobre, mais baissent de 16 % par rapport à leur sommet de juin lorsque le dollar allait reprendre son escalade. Entraînées par une demande affaiblie tant par les exportations que par les dépenses intérieures, les livraisons de produits fabriqués ont donc continué de se retrancher comme elles le font depuis août. L’automobile domine la diminution en novembre comme durant toute cette période. Le papier l’accompagne dans sa glissade. Les livraisons de métaux présentent un des seuls aspects positifs de la conjoncture puisqu’elles ont repris après une rare baisse enregistrée en octobre.

La situation au Québec continue de contraster avec celle de l’Ontario. La demande intérieure fait toujours preuve de grande vigueur. En décembre, les mises en chantier étaient à leur troisième niveau le plus élevé (49 400 mille unités) d’une année qui est la meilleure de la décennie écoulée. Les ventes au détail augmentent encore de 0,5 % sur les talons de la progression la plus forte en cinq mois (1,3 %) enregistrée en octobre. Le Québec n’a pas pu cependant conserver la progression des livraisons manufacturières d’octobre alors que l’aéronautique, très volatile sur une base mensuelle, baisse après une reprise plus tôt dans l’année.

Dans l’ensemble, les exportations ont mieux fait au Québec qu’en Ontario, baissant deux fois moins rapidement depuis juin que dans cette province. C’est surtout à cause de la relative stabilité dont ont joui quelques importantes industries de ressources qui occupent une plus grande place dans les produits fabriqués du Québec que de l’Ontario. L’automobile, les machines, les plastiques et les produits chimiques qui sont plus concentrés en Ontario ont aussi fortement baissé dans cette province.

Pas de répit dans l’état bouillant de la fabrication dans l’Ouest. Les livraisons augmentent de 2,7 % dans les Prairies et de 1,2 % en Colombie-Britannique. Cela traduit en tout premier lieu un autre raffermissement des exportations : la hausse du tiers dans les Prairies arrive largement en tête, entraînée par les prix et les volumes de l’énergie. La progression des livraisons reflète également une forte augmentation des biens reliés à la construction. Les permis de construire dans le secteur non résidentiel bondissaient de 150 % en Colombie-Britannique en novembre en raison de projets d’usines de fabrication et d’immeubles de services sociaux. La demande des ménages, qui avait dominé les tendances nationales à la fin de l’été, reprend son souffle cependant. En effet, les mises en chantier et les ventes au détail ont interrompu leur croissance des derniers mois.

Économies internationales

Selon une première estimation du PIB aux États-Unis au quatrième trimestre, la croissance de cet indicateur serait de 0,8 % (ce chiffre pourrait cependant être révisé à la hausse à la suite d’une sous-estimation des exportations vers le Canada). Dans l’ensemble, le taux de croissance s’est établi à 4,4 % en 2004, année à peu près égale aux meilleures années qu’ont été 1997 et 1999 depuis 1984.

Les investissements des entreprises ont encore dominé au tableau des hausses avec des dépenses en progression de près de 4 % dans le cas du matériel et des logiciels. Un bond des investissements au second semestre de 2004 pourrait en partie s’expliquer par la fin des mesures d’amortissement accéléré à la fin de l’année.

Pour les dépenses de consommation, on a relevé un solide gain de plus de 1 %. L’élévation du revenu personnel a été bien plus rapide grâce à un paiement de 99,4 milliards de dollars (taux annuel) de Microsoft en dividendes spéciaux. Les exportations en valeur nette sont demeurées une grande source de faiblesse pour le PIB. Enfin, les administrations publiques ont freiné leurs dépenses, notamment dans le domaine de la défense.

Le commerce de marchandises a laissé en novembre un déficit record qui dépassait d’emblée le déficit encore sans précédent de 60 milliards de dollars du mois précédent. Les importations ont augmenté malgré l’affaiblissement des cours pétroliers (qui devait s’accentuer à la fin de l’année, causant des baisses globales des prix à l’importation de 0,2 % en novembre et de 1,3 % en décembre). Ce qui étonnera davantage, c’est que les revenus tirés des exportations ont diminué dans un mouvement de décroissance généralisé. Malgré le dérapage du dollar américain, les exportations n’ont progressé que de 5 % dans la dernière année (presque entièrement à cause des prix), tandis que les importations s’accroissaient de 21 % (le tiers de ce mouvement est attribuable à des prix plus élevés).

En décembre, les détaillants ont vu leurs ventes évoluer solidement en hausse de 1,2 % pour ainsi couronner une fructueuse année où la progression de cet indicateur a été de près de 9 %. L’industrie de l’automobile a mené le mouvement et les autres secteurs se sont mieux tirés d’affaire qu’il n’y paraît (+0,3 %), puisque les recettes des stations-service ont été enfoncées par une diminution des prix de 4 %. Il y avait toujours une forte demande de produits liés à l’habitation. Les mises en chantier d’habitations se sont redressées de 11 % en décembre pour regagner le gros du terrain perdu en novembre. Elles sont de 1,95 million de logements pour toute l’année 2004; c’est 6 % de plus qu’en 2003. Sur le marché de la revente, les ventes se situaient en décembre à un niveau annuel de 6,7 millions de logements, égalant leur taux record de progression pour l’année entière. Précisons toutefois que les ventes d’habitations neuves se sont à nouveau contractées, en particulier dans le cas des maisons les plus chères.

Dans leur pouvoir d’achat, les consommateurs ont profité d’une baisse des prix de 0,1 % en décembre, ce qui devait ramener le taux annuel d’inflation à 3,3 %. Il y a eu des diminutions de prix non seulement pour l’essence, mais aussi pour les vêtements, les aliments et les loisirs. En 2004, le taux d’inflation est resté le plus haut en quatre ans à cause d’un bond de 17 % du prix de l’énergie.

En décembre, la production industrielle s’est accrue de 0,8 %. Pour l’ensemble de l’année, son taux de progression est de 4,4 %; c’est aussi le meilleur depuis 1999. Les biens d’équipement ont prédominé dans cette croissance comme ils l’ont fait toute l’année. Il est possible que la croissance en souffre quelque peu en 2005. On s’expliquerait ainsi que les commandes de biens d’équipement non militaires ont fait un bond de 8 % en novembre avant de régresser en décembre. Dans l’ensemble, les nouvelles commandes ont progressé, entraînées en avant par un autre solide gain dans le cas des automobiles.

Dans la zone de l’euro, la production industrielle a continué de baisser, marquant cette fois un recul de 0,3 % en novembre à cause surtout des biens d’équipement et des biens durables de consommation. On pourrait toutefois assister à une certaine reprise, car les nouvelles commandes ont été stimulées par la demande qui s’attache au matériel de transport. Les ventes au détail ont été inertes en novembre malgré l’approche des fêtes de fin d’année. Elles sont faibles depuis l’été. L’excédent du commerce extérieur a rétréci du fait de l’alourdissement du déficit au compte de l’énergie, puisqu’on constate que les exportations de machines, d’automobiles et de produits chimiques étaient toujours fermes. Les échanges se sont encore multipliés avec la Chine et la Russie; les exportations vers le Canada ont été stables et les importations en provenance des États-Unis ont fléchi. Le taux de chômage est resté fixé à 8,9 % et le taux annuel d’inflation a fait un bond à 2,4 % en décembre, poussé en hausse par le tabac et l’essence.

En France, la production a sommeillé en novembre après avoir chancelé le mois précédent. Les nouvelles commandes ont repris grâce surtout au matériel de transport. Un fort chômage a encore nui à la confiance des consommateurs, dont les dépenses ont cependant été aiguillonnées en fin d’année par des allégements fiscaux et des remises à l’achat d’automobiles. Les importations sont restées en hausse et les exportations ont eu des ratés, d’où un déficit record en octobre. À 2,2 %, le taux d’inflation le cédait toujours en décembre à la moyenne de la zone de l’euro.

En Allemagne, la production industrielle a chuté en novembre de 1,7 % après deux mois d’absence relative de variation. Les nouvelles commandes ont également baissé en raison de la faiblesse de la demande de machines et de matériel. Les exportations étaient cependant toujours en progression malgré la valorisation de l’euro. En 2004, l’Allemagne est restée le premier pays exportateur au monde une deuxième année de suite. La montée du chômage (taux de 9,9 % en novembre) a encore amorti la demande de consommation; les ventes au détail ont en effet fléchi après une période d’immobilité qui dure depuis juillet.

En Grande-Bretagne, la production industrielle a augmenté en novembre (+0,2 %) pour la première fois en cinq mois malgré la faiblesse persistante de la demande de consommation et des exportations. Le déficit commercial s’est encore alourdi; c’est le plus imposant de la zone de l’euro. Le taux d’inflation est demeuré à 1,6 % en décembre et le taux de chômage compte toujours parmi les plus bas de la zone de l’euro à 4,5 %.

Au Japon, la production s’est élevée en novembre (1,5 %) pour la première fois en trois mois, mais une pénurie d’acier destiné à l’industrie de l’automobile pourrait amortir toute progression future. La demande de consommation était toujours faible en cette période de déflation et le taux de chômage est tombé à 4,5 %, c’est-à-dire à son plus bas niveau en cinq ans. Le commerce a battu son plein malgré un ralentissement de la demande américaine. Pour l’année, la Chine a supplanté les États-Unis comme premier partenaire commercial du Japon, aidée en cela par l’interdiction japonaise des importations de viande de bœuf américaine décrétée il y a déjà 13 mois.

En Chine, l’économie a progressé de 9,5 % en 2004, prenant sa cadence la plus vive depuis 1996. Pour gonfler les chiffres du quatrième trimestre, il y a eu un bond des exportations, de fermes dépenses de consommation et de solides investissements des entreprises. En décembre, les exportations ont fait un bond de 33 % d’une année à l’autre, portant ainsi l’excédent commercial à un niveau record. Le taux d’inflation a faibli à 2,6 % en novembre après avoir culminé à 5 % plus tôt dans l’année. La banque centrale a haussé les taux d’intérêt en octobre pour la première fois en une décennie.


Note

* Basée sur les données disponibles le 4 février toutes les données sont en dollars courants, sauf indication contraire.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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