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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Février 2004

Étude spéciale

Un secteur florissant - La croissance récente de la floriculture

par C. Bloskie*

Introduction

La majeure partie du développement économique du Canada a été centrée sur les ressources naturelles du pays. À cet égard, aucun secteur n’a joué un rôle plus déterminant que celui de l’agriculture, notamment par la mise en valeur de la région céréalière des Prairies, au début du siècle dernier. En raison de la place prédominante occupée par les céréales, et en particulier le blé, dans notre mémoire collective1, certaines tendances récentes du secteur agricole sont passées en grande partie inaperçues.

Ainsi, la majorité des Canadiens seraient probablement étonnés d’apprendre que les recettes de floriculture talonnent, en 2002, les recettes de blé, devancées de seulement 20 % par le total de 2,3 milliards de dollars qu’a rapporté la culture du blé. Le présent article décrit le déplacement des activités agricoles vers les produits de floriculture et de pépinière qui est observé depuis quelques années et indique quelles sont les provinces à l’origine de la croissance de ce secteur ainsi que les raisons pour lesquelles les exploitants agricoles trouvent ces types de culture plus attrayants.

Recettes provenant de la floriculture2

Au cours de trois dernières décennies, le secteur de la floriculture a vu sa production passer de 44 millions de dollars à 1,8 milliard de dollars (en 2002). Les seuls replis de la croissance dans ce secteur ont eu lieu au cours des récessions de 1982 et du début des années 1990 (période au cours de laquelle les recettes du blé avaient dégringolé encore plus, soit d’un tiers). La proportion du total des recettes des cultures affichée par le secteur de la floriculture est passée de 2,4 % en 1971 à 12,8 % en 2002, tandis que la proportion de la culture du blé a chuté au cours de la même période et est passée de 34,6 % à 16,1 %.

Figure 1

Bien que le blé soit encore roi au Canada, en particulier dans les Prairies, des conditions météorologiques changeantes, des prix en baisse et des coûts qui vont en augmentant ont encouragé le secteur agricole à diversifier ses cultures. Une des conséquences de cette diversification est que les recettes provenant du blé ont chuté et sont passées de 3,5 milliards de dollars en 1997 à 2,3 milliards de dollars en 2002, alors que les recettes du secteur de la floriculture ont augmenté durant cette période et sont passées de 1,1 milliard de dollars à 1,8 milliard de dollars.3

Plusieurs facteurs ont favorisé la croissance du secteur de la floriculture. Certains de ces facteurs sont liés à la nature des exploitations agricoles. Comme dans le cas des céréales, la production en serre et en pépinière est concentrée de plus en plus dans un petit nombre de très grandes exploitations, de sorte que des économies d’échelle permettent d’accroître l’efficacité des activités. En outre, les serres peuvent être érigées à proximité des clients, ce qui permet de limiter le plus possible les coûts de transport. La floriculture a également tendance à être une activité plus spécialisée que tout autre type de culture, ce qui augmente la rentabilité de la production, mais au prix d’une plus grande vulnérabilité aux variations de la conjoncture et des prix.

Un autre facteur favorable est la hausse de la demande, qui est accentuée par le vieillissement de la population, la popularité du jardinage comme activité de loisir et l’effervescence du secteur de la construction de nouvelles habitations. Les recettes provenant de la floriculture sont concentrées en Ontario (50,5 % en 2002), en Colombie-Britannique (23,1 %), au Québec (11,2 %) et en Alberta (6,2 %), c’est-à-dire dans des provinces où l’on compte également le plus grand nombre de mises en chantier.

Figure 2

Recettes des serres4

En 2002, la floriculture a représenté 70 % des revenus provenant des cultures en serre (les 30 % restants ayant été tirés de la production de légumes). Les ventes du secteur de la floriculture, qui est composée de fleurs et de plantes ornementales, ont progressé de 10 %, par rapport à 2001, pour se chiffrer à 1,42 milliard de dollars. Les grossistes canadiens ont représenté un quart des ventes, qui ont précédé les ventes des grandes chaînes de magasins, les ventes directes aux consommateurs et les ventes des fleuristes détaillants; 8 % de la production a été exportée. Les provinces du centre du Canada et la Colombie-Britannique ont dominé le marché, avec des proportions de 63 % et de 22 % respectivement. Les provinces des Prairies ont représenté 9,5 % de la production totale et près de la moitié de toutes les ventes directes aux consommateurs. Dans les provinces de l’Atlantique, les revenus étaient répartis entre la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick et provenaient principalement des ventes des chaînes de magasins et des ventes directes.

Les produits de pépinière sont des plantes vivantes (cultivées en plein champ ou dans des contenants) qui sont vendues avec leur système radiculaire intact. Ces produits, qui comprennent les plantes vivaces et les plantes annuelles, vont des arbres et des arbustes aux rosiers et aux plantes en plates-bandes. En 2002, les ventes de produits de pépinière ont augmenté de 5 % pour se chiffrer à un peu plus de 500 millions de dollars. Près de la moitié de ces revenus ont été enregistrés en Ontario, principalement par les ventes aux centres de jardinage et aux entrepreneurs paysagistes, le reste des ventes étant réparti entre les détaillants, les grandes chaînes de magasins, d’autres cultivateurs de produits de pépinière et d’autres acheteurs. La Colombie-Britannique détenait un tiers du marché total des produits de pépinière (avec une répartition similaire des ventes), le Québec et les Prairies représentaient des parts de 10 %, et la région de l’Atlantique, une part de 2 %. Au Québec, les ventes ont été dominées par les centres de jardinage, alors que dans les Prairies, ce sont les entrepreneurs paysagistes qui représentaient la part principale des revenus.

Tendances provinciales

La figure 3 montre que la part du lion des recettes de la floriculture appartient aux provinces du centre du pays, même si cette prédominance a beaucoup diminué au fil du temps. La Colombie-Britannique augmente constamment sa part, tandis que les Prairies conservent la leur et que les provinces de l’Atlantique perdent du terrain.

Figure 3

L’Ontario joue un rôle prédominant dans le secteur de la floriculture du Canada. Bien que la part des recettes de l’Ontario ait diminué dans la même proportion dans laquelle celle de la Colombie-Britannique a augmenté, elle représente toujours plus de 50 % du total. (Grâce à des progressions constantes observées depuis 1994, la floriculture représente maintenant un quart du total des recettes des cultures de l’Ontario, alors qu’en 1971, elle ne représentait que 6 % de ce total.) Le Québec a conservé sa part des revenus, qui se situe entre 11 % et 12 %, au cours des trois dernières décennies, atteignant un sommet de 15 % au début des années 1990. La croissance a augmenté au cours des deux dernières années pour atteindre un taux de 18,5 % en 2002, soit le double du taux affiché par l’Ontario.

La Colombie-Britannique est la province qui a enregistré la plus forte croissance dans le secteur de la floriculture au cours des trois dernières décennies. Après des bonds à deux chiffres observées à la fin des années 1980 et à nouveau en 2000, le taux de croissance a diminué à 7,4 % en 2002. La part de cette province du total des recettes de la floriculture a augmenté de manière constante, atteignant près de 23 % en 1990; cette proportion a été maintenue jusqu’en 2002. En 1990, la floriculture avait atteint un sommet de 41 % du total des recettes des cultures de la Colombie-Britannique, et après un léger recul, cette branche d’activité a remonté presque jusqu’à ce niveau. En Colombie-Britannique, un climat plus tempéré permet d’exploiter des serres pendant une période moyenne de 8,9 mois par an, comparativement à des périodes de 8,7 mois par an en Ontario et de seulement 6,8 mois par an au Québec, et de réduire ainsi les coûts de production. La Colombie-Britannique est également arrivée en tête au chapitre de la croissance des exportations au cours des dix dernières années, ce qui explique en grande partie l’augmentation de sa part de marché et le recul enregistré dans les provinces du centre du Canada.

Dans les Prairies, la floriculture n’a fait que des progrès mineurs par rapport à la prédominance de la culture de céréales. La Saskatchewan est depuis longtemps le principal producteur de blé du pays, et elle représente encore 51 % de la production totale, mais son secteur de la floriculture ne représente que 1,8 % du total canadien relatif à cette branche d’activité. Toutefois, bien que la sécheresse ait fait chuter de près de 20 % les recettes monétaires provenant de la culture du blé en 2002, les recettes de la floriculture ont fait un bond de 34 %, après des progressions similaires enregistrées au cours des deux années précédentes, ce qui laisse penser qu’une certaine diversification est en cours. Le blé continue néanmoins de représenter près d’un tiers du total des recettes des cultures de la Saskatchewan, alors que la proportion de la floriculture demeure inférieure à 1 %, en dépit de la récente croissance affichée par ce secteur. Les contributions de l’Alberta et du Manitoba à la production du secteur canadien de la floriculture se situent autour de 6 % et 2 % respectivement. Bien que ces provinces soient toutes deux d’importants producteurs de blé, la part du blé dans le total des recettes des cultures de chacune d’elles a beaucoup diminué au cours des deux dernières décennies, passant de plus de la moitié à seulement un quart (en 2002). Toutefois, la part perdue au chapitre de la culture du blé n’a pas été remplacée par la floriculture, dont la contribution au total canadien est demeurée assez constante. Ce sont plutôt le canola, l’orge et la pomme de terre qui ont contribué à renforcer les recettes des cultures.

Dans les provinces de l’Atlantique, la floriculture représente une part beaucoup plus faible du total des recettes canadiennes provenant des cultures, avec une proportion d’un peu plus de 5 %. Sauf à l’Île-du-Prince-Édouard, la floriculture contribue toutefois de plus en plus au total des cultures. Ainsi, à Terre-Neuve-et-Labrador, la proportion des recettes monétaires des cultures provenant de la floriculture et des pépinières a augmenté et est passée de 25 % à plus de 60 % au cours des trois dernières décennies. En Nouvelle-Écosse, la croissance a fluctué, mais le secteur de la floriculture représente de manière constante environ 25 % du total des recettes des cultures de la province. Au Nouveau-Brunswick, la part de la floriculture est passée d’à peine 1 % à 20 % du total. Le Nouveau-Brunswick est la seule province à avoir affiché un recul (-2,9 %) dans les recettes de la floriculture en 2002. Toutefois, une tendance caractérisée par un léger fléchissement après plusieurs années de forte croissance semble être plutôt courante. Globalement, le Nouveau-Brunswick représente la part plus importante, parmi les provinces de l’Atlantique, du total canadien des recettes de la floriculture depuis 1998, lorsqu’il a devancé la Nouvelle-Écosse, dont la part du total a diminué graduellement durant la majeure partie des 30 dernières années pour atteindre 2 % en 2002.

Part du total des recettes de la floriculture et des pépinières du Canada

  1971 1981 1991 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
                       
T.-N.-L. 0,0 0,6 0,5 0,6 0,6 0,6 0,5 0,5 0,5 0,6 0,6
Î.-P.-E. 0,0 0,7 0,1 0,2 0,2 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
N.-É. 8,2 2,9 2,4 3,1 2,8 2,8 2,6 2,5 2,2 2,1 2,0
N.-B. 1,5 1,0 1,4 1,3 1,4 2,2 3,2 3,3 2,7 2,8 2,5
Atlantique 9,8 5,2 4,4 5,2 5,0 5,7 6,4 6,5 5,6 5,5 5,1
                       
Québec 11,2 11,7 13,8 14,3 12,6 12,3 12,8 11,6 9,7 10,3 11,2
Ontario 62,5 55,5 49,1 47,3 47,0 46,1 47,3 50,3 51,1 50,4 50,5
Centre du Canada 73,7 67,2 62,9 61,6 59,6 58,4 60,1 61,9 60,8 60,7 61,7
                       
Manitoba 1,2 1,8 2,3 2,4 2,3 2,1 2,3 2,1 2,2 2,1 2,0
Saskatchewan 0,4 1,1 1,2 1,2 1,4 1,4 1,2 1,1 1,1 1,5 1,8
Alberta 7,0 7,8 6,3 6,5 5,5 6,2 5,3 5,7 6,5 6,6 6,2
Prairies 8,6 10,7 9,8 10,1 9,1 9,7 8,8 8,9 9,9 10,2 10,0
                       
C.-B. 7,9 16,9 23,0 23,1 26,3 26,3 24,7 22,7 23,7 23,6 23,1

Conclusion

En dépit des variations régionales observées dans le développement du secteur de la floriculture et des pépinières au cours des trois dernières décennies, la tendance globale a été caractérisée par une augmentation constante des recettes. Grâce à la capacité de maîtriser les conditions climatiques à l’intérieur des serres et à l’effervescence du marché de l’habitation, la floriculture est maintenant une source importante des recettes agricoles des cultures du Canada. La popularité des activités de jardinage chez les aînés et le vieillissement de la population contribue également à favoriser la croissance dans ce secteur.

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Notes

* Analyse de conjoncture (613) 951-3634.

1. Voir par exemple H. A. Innis, The Wheat Economy, dans Essays in Canadian Economic History, M. Innis, réd., University of Toronto Press, 1956.

2. La culture de floriculture comprend les établissements dont l’activité principale est la culture des produits de floriculture et la production de matériel de propagation. Les données sont ajustées pour tenir compte des ventes entre fermes est comprennent les recettes de pépinières.

3. Les classifications sont quelque peu trompeuses, étant donné que la culture du blé représente environ la moitié du total du secteur céréalier, tandis que la floriculture et les pépinières comprennent une grande variété de fleurs, d’arbres et de gazons.

4. Les données sur les ventes totales sont extraites de l’enquête de 2002 sur la culture de serre, les gazonnières et les pépinières (no 22-002-XIB au catalogue), lesquelles sont ajustées pour tenir compte des ventes entre fermes.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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