Étude spéciale
Les termes de l’échange et la dépense intérieure
par Ryan Macdonald*
Tandis que le prix du pétrole atteint les 100 $US le baril, que l’or dépasse les 800 $US l’once et que le dollar s’élève au-dessus de la parité, les améliorations des termes de l’échange que l’on constate depuis 2003 continuent de toucher l’économie canadienne. Grâce à la vigueur des prix des produits de base, à la valorisation du taux de change et à une participation plus importante aux échanges internationaux des fabricants dont les coûts sont faibles en Asie — par exemple la Chine —, les Canadiens peuvent acheter plus de biens et de services importés avec le produit de leurs exportations. Ce pouvoir d’achat en hausse se traduit par une augmentation de la consommation et de l’investissement au Canada pendant que les volumes des exportations et des importations s’ajustent au nouveau régime de prix.
Peu d’attention a été accordée à l’effet des termes de l’échange sur l’économie canadienne comme source de variation. Pourtant, ces tendances ont eu des répercussions importantes sur la consommation et l’investissement au cours des dernières années. Dans la présente étude, nous examinerons la mesure et l’interprétation des termes de l’échange, les facteurs et les conséquences des changements récents sur l’économie. Bien que nous nous concentrions sur les termes de l’échange, les changements que nous y incorporons dans notre analyse ne saisissent qu’une partie de la restructuration importante et continuelle de l’économie canadienne.
La mesure des termes de l’échange et de leurs conséquences
Les termes de l’échange — c’est-à-dire le prix des exportations par rapport au prix des importations — sont l’une des sources de changement du niveau de vie des Canadiens dont on parle le moins. Ils servent à déterminer le nombre d’importations que chaque exportation peut acheter. Lorsque les termes de l’échange augmentent, les Canadiens peuvent transformer leurs exportations en un plus grand nombre d’importations, ce qui augmente, effectivement, les revenus réels et stimule les dépenses au pays.
Les effets des termes de l’échange ne sont souvent pas bien compris parce que leur incidence ne peut être reconnue dans les données corrigées pour tenir compte de l’inflation. Aucun effet explicite des variations des termes de l’échange n’apparaît aux estimations en valeurs nominales du produit intérieur brut (PIB) parce que, en dollars courants, leur incidence est intégrée aux fluctuations de la balance des exportations nettes.
Lorsqu’on tient compte de l’inflation, le PIB réel reflète le volume de la production : lorsque le volume des biens et des services produits augmente, le PIB réel augmente aussi. Puisque les variations des termes de l’échange touchent le pouvoir d’achat, mais pas nécessairement le volume de la production, elles ne se traduisent pas nécessairement par des variations au PIB réel.
Une autre mesure, le revenu intérieur brut réel (RIB), permet de saisir les variations au pouvoir d’achat ainsi qu’à la production. Le RIB corrige les importations et les exportations au moyen du même indice de prix, dans ce cas l’indice des prix de la demande intérieure finale (DIF). Cette correction fait que les variations des prix (les termes de l’échange) touchent le revenu réel. Le RIB réel, par conséquent, augmente avec le volume de production (tout comme pour le PIB réel) et lorsque les fluctuations de prix font augmenter le pouvoir d’achat du revenu canadien. La différence entre la croissance du PIB réel et du RIB réel est fonction de l’incidence des variations des termes de l’échange.
Interprétation des termes de l’échange
Les variations des termes de l’échange sont plus difficiles à interpréter que les autres sources de croissance du revenu réel parce qu’elles semblent provenir de nulle part. Contrairement aux hausses des heures travaillées ou de la productivité, qui sont entraînées par des effets tangibles, la croissance du revenu réel provoquée par les termes de l’échange découle de variations de la structure de prix des biens échangeables. Les origines de ces variations viennent des fluctuations de prix, plutôt que de fluctuations des facteurs et de la production, c’est pourquoi il faut les analyser au moyen de données corrigées pour tenir compte de l’inflation.
Au premier trimestre 2002, les termes de l’échange du Canada étaient de 0,98, c’est-à-dire que 100 exportations achetaient 98 importations. Si les prix ne changent pas, ou si leur taux de croissance demeure le même, 100 exportations canadiennes achèteront toujours 98 importations et la seule façon de faire augmenter les revenus réels serait d’augmenter les facteurs ou la productivité.
Pourtant, les prix fluctuent et le prix des exportations progresse à des taux différents de ceux des importations. Du premier trimestre 2002 au deuxième trimestre 2007, le prix des exportations a grimpé de 8,0 % tandis que celui des importations a chuté de 11,6 %. Par conséquent, les termes de l’échange au Canada sont passés de 0,98 à 1,20, soit une augmentation de 22,3 %. Ainsi, au deuxième trimestre 2007, pour chaque 100 exportations, les Canadiens pouvaient acheter 120 importations. Le pouvoir d’achat du revenu canadien a donc augmenté.
L’effet des termes de l’échange sur le revenu réel est souvent décrit comme un effet de richesse. Toutefois, dans une certaine mesure, cette description est trompeuse. Les variations des structures de prix touchent les vendeurs et les acheteurs de façons différentes. En raison de leur interaction sur les marchés, les variations de prix des exportations et des importations peuvent avoir de nombreux résultats qui ne changeront pas tous les revenus réels des Canadiens.
La clé pour comprendre l’effet des termes de l’échange est la suivante : bien que 100 exportations puissent maintenant acheter 120 importations, les Canadiens ne veulent pas nécessairement 120 importations. Les termes de l’échange déterminent le nombre d’importations que les Canadiens pourraient acheter, non pas le nombre qu’ils achètent en réalité. La différence entre les achats possibles et réels d’importations s’explique par les différents groupes de personnes qui vendent des exportations et qui achètent des importations.
Voici un exemple pour mieux illustrer cette différence. Imaginez une société pétrolière à Calgary qui vend du pétrole aux États-Unis. Lorsque le prix du pétrole augmente, le pétrole vendu aux États-Unis rapporte davantage à la société pétrolière canadienne et le revenu de ses employés et de ses propriétaires augmente. L’exportateur profite de la hausse de prix.
Supposons maintenant qu’un détaillant achète des biens en Chine et les écoule à Calgary. Lorsque le prix du pétrole est en hausse, le taux de change monte ce qui rend les biens chinois moins coûteux (le yuan chinois est essentiellement à parité fixe avec le dollar américain). Le détaillant peut acheter la même quantité de jouets, de vêtements, etc. à moindre coût. Il peut alors transférer ces économies au consommateur. L’importateur et le consommateur profitent de cette réduction de prix.
Lorsque les employés de la société pétrolière vont chez le détaillant, ils ont un plus grand revenu à dépenser et les prix des biens sont moins élevés. Ils ont donc plusieurs options. D’abord, ils peuvent dépenser tout leur excédent en achetant des biens à moindre prix. Le détaillant devra alors importer plus de biens pour répondre à l’augmentation de la demande. Ensuite, le consommateur peut choisir de n’acheter que les jouets, les vêtements, etc. qu’il avait l’intention d’acheter en premier lieu. Il aura donc à sa disposition un revenu plus élevé pour acheter des services comme des repas au restaurant ou d’autres biens comme une nouvelle automobile, une plus grande maison ou pour épargner.
Bien que l’exportateur de pétrole et le détaillant soient directement visés par la fluctuation des prix parce qu’ils achètent et vendent des biens sur les marchés internationaux, ils ne sont pas les seuls touchés par l’amélioration des termes de l’échange. Par exemple, un serveur de Calgary qui achète des jouets, des vêtements, etc. du détaillant profite aussi de la chute des prix de ces articles. Il peut acheter les jouets et les vêtements dont il a besoin et il lui restera de l’argent pour faire d’autres achats. Même si son excédent n’est pas aussi important que celui des employés de la société pétrolière dont le salaire a augmenté, le serveur a quand même un bénéfice. Chaque dollar qu’il gagne lui permet d’acheter plus de biens et services et, tout comme pour les employés de la société pétrolière, son revenu excédentaire peut être épargné ou dépensé pour acheter des biens échangeables ou des services non échangeables.
Lorsque les répercussions de la hausse des prix des produits de base, de la chute des prix à la consommation et de la valorisation du dollar sont additionnées pour tous les consommateurs canadiens, au bout du compte, l’effet dépend de ce que les Canadiens désirent. Comme nous le démontrons dans la présente étude, les Canadiens ont souhaité davantage de biens importés. Cela ne signifie par pour autant que tout le revenu supplémentaire a été consacré à des biens échangeables : la demande des services et des biens non échangeables a aussi augmenté. Cela ne signifie pas non plus que tout le revenu excédentaire a été dépensé – en particulier puisque les entreprises (qui contribuent davantage à l’épargne nationale depuis 2002) sont aussi touchées par les fluctuations des prix.
La différence entre l’effet éventuel et réel des termes de l’échange repose sur les préférences des Canadiens. Le calcul des termes de l’échange est fait en fonction de l’hypothèse qu’il existe un rapport très rigide entre les exportations et les importations, ce qui semble raisonnable lorsque tous les agrégats économiques, comme la consommation et les importations, sont analysés. En fait, l’économie a réagi rapidement aux variations de ses termes de l’échange, faisant grimper les importations beaucoup plus rapidement que les exportations. Néanmoins, les interactions du marché entre les exportateurs, les importateurs et les agents économiques au Canada portent à croire que les effets des termes de l’échange sur le revenu réel sont davantage que de simples variations de la richesse.
Quels sont les facteurs qui ont un effet sur les termes de l’échange?
Au Canada, les facteurs déterminants les plus importants des termes de l’échange sont les prix des produits de base. Les termes de l’échange fluctuent au gré des variations des prix des produits de base parce que le Canada est un exportateur net de marchandises comme le pétrole, les métaux et les céréales (figure 1). Étant donné que les termes de l’échange sont si étroitement liés aux prix des produits de base, par le passé, ils ont suivi les cycles des prix de ces marchandises. Le plus récent mouvement à la hausse a débuté en 2002 et représentait une augmentation de 123,4 % du prix des produits de base entre le premier trimestre de 2002 et le deuxième trimestre de 2007, ce qui a propulsé les termes de l’échange au Canada vers de nouveaux sommets.
La variation du prix des produits de base peut aussi avoir une incidence directe sur le taux de change du dollar canadien et américain. En fait, un modèle de taux de change mis au point par la Banque du Canada se sert des prix des produits de base comme l’un des principaux facteurs déterminants de la valeur du dollar.1 Lorsque grimpe la demande pour les produits de base canadiens, une valorisation de la devise s’ensuit. Le lien entre les prix des produits de base et le taux de change ne constitue pas le seul facteur déterminant. Les différences dans les cycles et les circonstances économiques, les conditions de crédit, les attentes futures et les fluctuations des prix intérieurs différentiels peuvent aussi avoir un effet sur les fluctuations du taux de change, ce qui engendre encore d’autres conséquences pour les termes de l’échange.
Figure 1
Figure 2
La valorisation du dollar basée sur les produits de base a eu des conséquences importantes sur la propagation de l’effet sur les termes de l’échange. En l’absence de lien entre la valeur du dollar et les prix des produits de base, une hausse de ces derniers est plus circonscrite, touchant principalement les industries des ressources, en augmentant la valeur de leurs produits, et les industries de la fabrication, en augmentant les coûts de leurs facteurs de production. Des effets semblables ne sont pas observés chez les groupes comme les détaillants ou les consommateurs. Toutefois, lorsque la hausse des prix des produits de base entraîne avec elle le dollar, ces groupes ont un effet sur les répercussions des fluctuations des termes de l’échange provoquées par le prix des produits de base. À mesure que le dollar s’apprécie, les avantages de la hausse des prix des produits de base sont amplifiés et répartis à l’échelle de l’économie.
D’autres déterminants des termes de l’échange au Canada sont la croissance de la productivité et l’émergence des superpuissances de la fabrication en Asie, telle la Chine. Comme les prix reflètent généralement les variations de la productivité, lorsque celle-ci augmente, elle peut restreindre la hausse des prix des biens échangeables. De même, l’émergence des fabricants en Asie dont les coûts sont faibles a réduit les prix des biens échangeables. Ce type d’amélioration des termes de l’échange est avantageux pour le Canada puisque le prix des machines et du matériel, en particulier celui des produits informatiques, a fait baisser le prix des importations et augmenter les termes de l’échange. Effectivement, le Canada a importé une croissance de la productivité des États-Unis et, contrairement aux variations des termes de l’échange axées sur le prix des produits de base qui, historiquement, étaient cycliques, les variations axées sur la productivité sont plus susceptibles d’être permanentes.
Quelles sont les répercussions de l’accroissement récent des termes de l’échange?
L’accroissement des termes de l’échange qui a commencé en 2002 a fait augmenter le revenu réel et causé une croissance plus élevée des agrégats économiques comme la consommation, l’investissement, les exportations et les importations. Les grandes améliorations survenues après 2002 se manifestent de plusieurs façons. D’abord, la croissance du PIB réel a pris du retard sur le RIB réel. Ensuite, la croissance réelle des importations a été plus vigoureuse que la croissance des exportations, ce qui laisse supposer que les Canadiens souhaitent effectivement avoir plus de biens importés. Enfin, le volume des agrégats économiques axés sur la croissance du revenu réel, comme les importations, la consommation, l’investissement et la demande intérieure finale est plus étroitement relié à la croissance du RIB réel qu’à celle du PIB réel.
Figure 3
Figure 4
Du premier trimestre de 2002 jusqu’au deuxième trimestre de 2007, la croissance du PIB réel a accusé un retard appréciable sur celle du RIB réel (figure 3). L’amélioration des termes de l’échange découlant de la hausse du prix des produits de base représentait approximativement un tiers de la croissance du revenu réel au Canada pendant cette période. Du premier trimestre 2002 jusqu’au deuxième trimestre 2007, le PIB réel a augmenté de 15,1 %, soit de 2,6 % en moyenne par année. Le RIB réel, alimenté par l’amélioration des termes de l’échange axée sur le prix des produits de base, a grimpé de 23 %, soit une moyenne de 3,4 % par an. Le pouvoir d’achat des revenus canadiens (RIB réel) a crû de 8 points de pourcentage de plus que la production (PIB réel) en raison des changements plus favorables des prix sur le marché international.
Lorsqu’une amélioration des termes de l’échange se produit et que les Canadiens veulent davantage de biens importés, on s’attend que la croissance des importations dépasse grandement la croissance des exportations de produits. C’est exactement ce qu’on observe (figure 4). Tandis que les exportations se sont accrues de 7,9 % entre le premier trimestre 2002 et le deuxième trimestre 2007, les volumes d’exportation des dernières années n’ont pas de beaucoup dépassé les sommets atteints en 2000. Les volumes d’importation, par contre, ont grimpé de façon marquée. Du premier trimestre 2002 au deuxième trimestre 2007, les importations ont crû de 36,8 %, plus de quatre fois la croissance des exportations.
L’effet de l’amélioration des termes de l’échange est tout aussi évident lorsqu’on compare le PIB réel, le RIB réel et les volumes réels d’importation. Lorsque les variations aux termes de l’échange sont minimes, les tendances du PIB réel et du RIB réel sont semblables en raison du fait que les variations des facteurs de production et de la productivité sont les facteurs dominants de la détermination de l’accroissement réel du revenu. Le PIB réel, qui est communément utilisé pour mesurer la croissance du revenu réel, est alors suffisant pour comprendre les dépenses intérieures et les importations.
Toutefois, lorsque les variations des termes de l’échange contribuent de façon appréciable à l’accroissement du revenu réel, comme c’est le cas depuis 2002, la croissance des importations semblera forte par rapport à la croissance du PIB réel. Puisque le PIB réel dénote de la production, et non pas du pouvoir d’achat, il n’augmentera pas suffisamment pour expliquer des importations plus élevées. Par conséquent, une divergence est observable entre l’accroissement du revenu réel et la croissance réelle des importations lorsque le PIB est utilisé pour évaluer approximativement le revenu réel.
Cette divergence n’existe cependant pas réellement. Elle se produit parce qu’on ne reconnaît pas les conséquences des variations des termes de l’échange sur le pouvoir d’achat. Lorsqu’on utilise le RIB réel, la divergence est moindre. Les importations réelles ont augmenté de 36,8 % entre le premier trimestre 2002 et le deuxième trimestre 2007, à peu près deux fois autant que le PIB réel à 15,1 %. Le RIB réel cependant a crû de 23 %, seulement environ un tiers de plus que le PIB réel. Par conséquent, l’augmentation des importations correspond de plus près au RIB réel qu’au PIB réel (figure 5).
Figure 5
Une tendance semblable peut être observée pour la consommation (figure 6). En se servant du PIB réel pour mesurer l’accroissement du revenu réel, la croissance de la consommation est beaucoup plus forte que celle que semble indiquer la hausse du PIB réel. Ce n’est seulement que lorsqu’on tient compte de l’augmentation du pouvoir d’achat du revenu canadien que la croissance de la consommation peut être comprise plus clairement. Le RIB réel et la consommation ont augmenté de façon semblable avec le temps, soit de 23 % et de 20,9 % respectivement. Comme c’est le cas pour la croissance des importations, le RIB réel et la consommation ont dépassé le PIB réel qui a augmenté de 15,1 %.
Figure 6
Figure 7
Le secteur dans lequel les variations des termes de l’échange sont les plus évidentes est celui de l’investissement. Le Canada importe une grande partie de ses machines et de son matériel, ce qui fait que lorsque la valeur du dollar grimpe et que les termes de l’échange s’améliorent, l’investissement devient moins coûteux. Il est raisonnable de s’attendre à ce que les entreprises prennent avantage de la chute des prix et mettent à niveau leur stock d’immobilisations.
L’appréciation du dollar ayant contribué à l’amélioration des termes de l’échange qui a commencé en 2002 a stimulé l’investissement (figure 7). Du premier trimestre 2002 au deuxième trimestre 2007, l’investissement s’est amplifié de 40 %, soit à peu près le double de la croissance de la consommation réelle ou du RIB réel, et plus de trois fois la croissance du PIB réel.
L’effet cumulatif de la hausse des termes de l’échange peut aussi être observé en examinant la demande intérieure finale réelle (DIF). La DIF sert à mesurer la demande en tenant compte de la consommation, de l’investissement et des dépenses de l’administration publique. Lorsqu’on compare le PIB réel à la croissance de la DIF réelle de 2002 à 2007, on remarque que celle-ci est plus forte dans la plupart des années. En fait, de 2003 jusqu’aux deux premiers trimestres de 2007, elle était considérablement plus élevée.
Cependant, lorsque la contribution des termes de l’échange est intégrée à la croissance du revenu réel, on peut expliquer la plus grande partie de cette croissance rapide. On peut l’observer à la figure 8, où la croissance du PIB réel est ajoutée à la contribution des termes de l’échange. La hauteur des barres combinées égale la croissance du PIB réel, ce qui est un indicateur beaucoup plus fiable de la croissance de la DIF réelle que le PIB réel après 2002.2
Figure 8
Conclusion
Depuis 2002, la hausse des prix des produits de base a catapulté les prix des exportations et la valorisation du dollar a compensé ces répercussions en abaissant le prix des importations. De même, il y a eu une pression à la baisse sur les prix internationaux de nombreux biens importés par le Canada en raison de l’émergence de la Chine en tant que superpuissance en fabrication. Par conséquent, les termes de l’échange ont crû de 22,3 %.
L’augmentation des termes de l’échange a contribué de façon appréciable à la croissance du revenu réel au Canada. Il n’est pas possible de mesurer ces conséquences sur le revenu réel à partir du PIB réel parce qu’il ne porte que sur la production. Par contre, il s’agit de la méthode appropriée pour étudier les variations de la production ou de la productivité.
Toutefois, pour analyser des agrégats économiques comme les importations, la consommation, l’investissement ou la demande intérieure finale, le PIB réel sous-estime la croissance du revenu réel lorsque de grandes variations se produisent au chapitre des termes de l’échange. Au Canada, environ un tiers de la croissance du revenu réel entre le premier trimestre de 2002 et le deuxième trimestre de 2007 était due à des fluctuations favorables des termes de l’échange. Une mesure du revenu réel, comme le RIB réel, qui intègre les variations des termes de l’échange, est donc nécessaire pour comprendre la mesure de la hausse du pouvoir d’achat au cours des cinq dernières années.
Références
Amano, R., et S. van Norden (1993). « Une équation de prévision du taux de change Canada–États-Unis ». In : Taux de change et économie, actes d’un colloque tenu à la Banque du Canada, juin 1992.
Bailliu, J. et M. R. King. 2005. Quels sont les déterminants des taux de change? Revue de la Banque du Canada. Automne 2005. Pp. 27-39.
Études spéciales récemment parues
Notes
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Division des études et de l’analyse micro-économique 613‑951‑5687. |
1 |
Voir Amano et van Norden (1993). L’article de Bailliu et King dans le numéro d’automne de la Revue de la Banque du Canada comprend aussi un bon exposé de la modélisation du taux de change. |
2 |
Bien que la contribution à l’accroissement du revenu réel à partir des termes de l’échange rende compte d’une grande partie de la différence entre la croissance du PIB réel et de la demande intérieure finale, il existe d’autres facteurs qui peuvent influer sur le revenu réel. En 2006, une contribution importante à l’accroissement du revenu réel provenait de la réduction d’à peu près 5 milliards de dollars en revenu net envoyé à l’étranger cette année-là, ainsi que le rapatriement d’environ 5 milliards de dollars en droits compensatoires pour le bois d’œuvre. Lorsqu’on examine le RIB réel, on ne tient pas compte de ces deux sources de revenu supplémentaires. |
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