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Les Canadiens et la religionpar Warren Clark et Grant Schellenberg On a beaucoup discuté de la question, à savoir si le Canada devient de plus en plus sécularisé. Nombreux sont ceux qui soutiennent que la religion institutionnelle a moins d'influence sur la société canadienne. En tout cas, les taux de participation religieuse entre la fin des années 1940 et la fin des années 1990 ont baissé de manière significative, alors que le pourcentage de la population n'ayant aucune appartenance religieuse a augmenté. Mais est-ce que cela signifie qu'on assiste à l'appauvrissement des croyances religieuses, en supposant que les taux de participation baissent parce que les gens n'ont plus la foi qui les pousse à assister à des services religieux? Reginald Bibby, une autorité en matière de recherches sociales, affirme que certains ont eu tort de prédire l'effondrement de la religion au Canada car, à son avis, les gens ont encore des besoins spirituels.1 Dans le présent article, on utilise des données tirées de l'Enquête sociale générale (ESG) et de l'Enquête sur la diversité ethnique (EDE) de 2002 afin de suivre l'évolution des pratiques religieuses des Canadiens, de connaître leurs opinions à ce sujet, et d'identifier ceux qui sont les plus susceptibles de faire partie d'un groupe religieux. Un indice de religiosité a été établi en se fondant sur l'appartenance religieuse, la fréquence de la participation à des services religieux, la fréquence des pratiques religieuses privées et l'intérêt du répondant pour la religion. Ce qu'il faut savoir sur la présente étude Le déclin du sentiment religieux : appartenance et participationDepuis le milieu des années 1980, l'Enquête sociale générale (ESG), menée auprès de Canadiens par Statistique Canada, fournit des données sur leur appartenance religieuse2 et sur la fréquence de leur participation à des services religieux. Ces deux questions constituent les deux premières dimensions de la religiosité dont il est question dans le présent article. Il est évident que ces dimensions, qui mesurent en partie le niveau de religiosité, sont moins populaires depuis les vingt dernières années. Entre 1985 et 2004, la proportion de Canadiens de 15 ans et plus déclarant n'avoir aucune appartenance religieuse a augmenté de sept points de pourcentage, passant de 12 % à 19 %.3 De plus, la part des Canadiens n'ayant pas assisté à des services religieux durant la dernière année a augmenté, bien que ceux-ci aient déclaré avoir une appartenance religieuse (19 % à 25 %). Regroupées, la proportion de Canadiens adultes qui n'ont aucune appartenance religieuse ou de ceux qui en ont une mais qui n'assistent pas à des services religieux est passée de 31 % à 43 % au cours de cette période.
Cette tendance à la hausse était évidente chez tous les groupes d'âge et dans toutes les régions du pays, bien que les jeunes et les Britanno-Colombiens étaient les plus susceptibles d'avoir des liens fragiles avec les organismes religieux. En effet, en 2004, plus de la moitié des Canadiens de 15 à 29 ans et presque 60 % des Britanno-Colombiens n'avaient aucune appartenance religieuse ou n'assistaient à aucun service religieux. Depuis 1985, il se dégage également une divergence de plus en plus marquée pour ce qui est des comportements religieux en public des immigrants et des personnes nées au Canada. Le pourcentage de personnes de 15 à 29 ans nées au Canada n'ayant aucune appartenance religieuse ou ne participant à aucun service religieux est passé de 33 % en 1985 à 48 % en 2004. Par contre, le pourcentage d'immigrants de ce même groupe d'âge a peu changé, ayant baissé de 36 % à 35 %.4 À tous égards, les comportements religieux en public des personnes nées au Canada et à l'étranger sont devenus de plus en plus différents, bien que cette divergence dissimule une très grande diversité pour ce qui est des niveaux de religiosité parmi les immigrants provenant des différentes régions du monde. La moitié des Canadiens adultes choisissent de participer seuls et régulièrement à des activités religieusesLes comportements religieux en public, l'appartenance religieuse et la participation ont connu une baisse chez la plupart des groupes d'âge. Cependant, ces dimensions ne mesurent qu'un seul aspect de la religiosité des gens. Pour avoir une idée plus précise, nous avons examiné les comportements privés comme la prière, la méditation, l'adoration et la lecture de textes sacrés.5 Bien que certains Canadiens aient peu de liens sinon aucun avec des organismes religieux, les données de l'EDE de 2002 révèlent qu'ils se livrent à ces pratiques religieuses privées, que ce soit à la maison ou en d'autres endroits. Environ le tiers (32 %) seulement des Canadiens adultes assistent à des services religieux au moins une fois par mois, mais plus de la moitié (53 %) se consacrent seuls à des activités religieuses au moins une fois par mois. Alors que 11 % se livrent seuls à des activités religieuses quelques fois par année, 18 % n'en pratiquent aucune. Cette question n'a pas été posée aux personnes qui ont déclaré n'avoir aucune appartenance religieuse (17 %). Comme pour la participation religieuse, la probabilité de se livrer tout seul à une activité religieuse prédomine chez les gens plus âgés. Dans le même ordre d'idées, les habitants de la région de l'Atlantique sont les plus susceptibles de pratiquer de telles activités, alors que les Britanno-Colombiens sont les moins susceptibles de le faire. Les immigrants sont davantage enclins à se consacrer à de telles activités que les personnes nées au Canada.
Comme il fallait s'y attendre, les personnes qui assistaient plus souvent à des services religieux étaient aussi celles qui étaient le plus susceptibles de se livrer à des pratiques religieuses personnelles. En fait, 75 % des Canadiens qui participaient au moins une fois par mois à des services religieux se livraient aussi chaque semaine à des pratiques religieuses privées. Ce qui frappe davantage, c'est le grand nombre de Canadiens qui assistent peu souvent ou jamais à des services religieux, mais qui se livrent tout de même régulièrement à des pratiques religieuses privées. Parmi ceux qui ont assisté peu souvent à des services religieux au cours de la dernière année, 37 % se sont livrés seuls à des pratiques religieuses hebdomadaires. Parmi ceux qui n'ont assisté à aucun service religieux au cours de la dernière année, 27 % se sont livrés seuls à des pratiques religieuses hebdomadaires. Dans l'ensemble, ce groupe d'adultes — qui se sont livrés régulièrement à des pratiques religieuses privées, mais qui assistent rarement ou jamais à des services religieux — représentent 21 % de la population adulte. Cette tendance était davantage courante chez les Canadiens plus âgés. Parmi les Canadiens qui n'ont jamais assisté à un service religieux, 45 % de ceux qui avaient 60 ans et plus se sont livrés à des activités religieuses personnelles, comparativement à 27 % de ceux qui avaient de 15 à 29 ans. La participation religieuse est répandue chez les gens dans la soixantaine, mais elle décline au fur et à mesure qu'ils vieillissent en raison de facteurs tels la maladie, l'invalidité et l'accès aux transports. Mais malgré ces obstacles, les personnes âgées conservent leurs attitudes et leurs croyances religieuses, et elles continuent de se livrer à des pratiques religieuses privées.6
Est-ce que la religion est importante pour les Canadiens?Pour aller au-delà des activités religieuses pratiquées en public et en privé pour mesurer la religiosité, on peut ajouter une quatrième dimension afin de représenter le niveau d'importance de la religion dans la vie des gens. Dans l'ensemble, 44 % des Canadiens accordent une grande importance à la religion dans leur vie.7 Encore une fois, cette mesure est associée à l'âge, à la région de résidence, au statut d'immigration et à la fréquence des pratiques religieuses en public et en privé. Presque la moitié (45 %) des Canadiens adultes qui n'assistent pas régulièrement à des services religieux, mais qui se livrent seuls à des pratiques religieuses au moins une fois par mois, accordent une grande importance à leur religion. Ce pourcentage semble indiquer qu'un plus grand nombre de Canadiennes et Canadiens adultes accordent une grande importance à la religion que ne le laissent supposer les simples résultats sur la participation. Comme il fallait s'y attendre, les personnes qui assistent régulièrement à des services religieux et qui se livrent toutes seules à des pratiques religieuses sont les plus susceptibles d'accorder une grande importance à la religion (87 %). Toutefois, seulement 15 % des personnes qui assistent rarement ou jamais à des activités religieuses, en public ou en privé, accordent une grande importance à la religion.
Indice de religiositéFinalement, les quatre dimensions de la religiosité — l'appartenance, la participation, les pratiques personnelles et l'importance de la religion — peuvent être combinées en un « indice de religiosité » d'addition simple.8,9 Les gens peuvent assister à des services religieux ou choisir des confessions religieuses pour faire plaisir à leurs proches. Un indice qui révèlerait aussi l'importance de la religion et des pratiques religieuses personnelles pourrait donc constituer un meilleur indicateur de la religiosité. Les personnes n'ayant aucune appartenance religieuse ont obtenu un résultat de 0, alors que celles qui en ont une ont obtenu un résultat allant de 1 à 13. Un résultat de 1 indique que la personne n'assiste à aucun service religieux, ne se livre à aucune pratique religieuse privée et n'accorde aucune importance à la religion. Un résultat de 13 indique que la personne assiste à des services religieux au moins une fois par semaine, se livre à des pratiques religieuses privées au moins une fois par semaine et accorde une grande importance à la religion. Pour simplifier l'analyse de la religiosité, les Canadiens ont été regroupés en trois grandes catégories selon leur indice de religiosité (faible : 0 à 5; moyen : 6 à 10; élevé : 11 à 13). Le groupe composé de personnes dont la religiosité est faible comprend celles qui n'ont aucune appartenance religieuse. D'après ces critères, 40 % des Canadiens présentent un faible niveau de religiosité, 31 % sont modérément religieux et 29 % sont très religieux. Encore une fois, la religiosité est à son plus faible chez les jeunes et à son plus fort chez les personnes plus âgées. Les hommes sont aussi nettement plus susceptibles que les femmes de présenter un faible niveau de religiosité. Au Canada, c’est surtout en Colombie-Britannique que l’on enregistre de faibles niveaux de religiosité. Tout porte à croire que la prévalence des minorités visibles chinoises en Colombie-Britannique contribue au faible niveau de religiosité dans cette province, puisque ces niveaux (tels qu’ils sont mesurés ici) sont faibles chez ces groupes et que ces minorités sont plus nombreuses en Colombie-Britannique que dans les autres provinces. Ces minorités contribuent en partie au faible niveau de religiosité chez les Britanno-Colombiens, mais les minorités non visibles constituent le plus grand facteur à cet égard. Les minorités non visibles de cette province sont une fois et demie aussi susceptibles que les minorités non visibles de l’Ontario de présenter un faible niveau de religiosité (57 % par rapport à 38 %). Ce niveau de religiosité exprimé par les Canadiens est associé au passé religieux de leurs parents. Parmi ceux dont les parents n’avaient aucune appartenance religieuse, 85 % présentaient un faible niveau de religiosité et 10 %, une religiosité élevée. Par contre, parmi ceux qui ont déclaré que leurs deux parents avaient les mêmes antécédents religieux, 32 % présentent un faible niveau de religiosité et 33 %, un haut niveau de religiosité. Ces pourcentages correspondent à ceux publiés dans le cadre d’autres études et dans lesquelles on démontre que les parents religieux sont les plus susceptibles de transmettre leurs croyances religieuses à leurs enfants; cette situation est plus fréquente lorsque les deux parents pratiquent la même religion.10
Environ 4 immigrants sur 10 (41 %) arrivés au Canada entre 1982 et 2001 ont un niveau élevé de religiosité, comparativement à 26 % des personnes nées au Canada. Cependant, il y a une variation considérable des niveaux de religiosité entre les immigrants provenant des différentes régions du monde. Les niveaux élevés de religiosité sont plus courants chez les immigrants de l'Asie du Sud (par exemple l'Inde et le Pakistan), de l'Asie du Sud-Est (par exemple les Philippines) ainsi que des Antilles et de l'Amérique centrale et de l'Amérique du Sud. Par contre, les niveaux élevés de religiosité sont les moins courants chez les immigrants de l'Asie de l'Est (comme la Chine et Hong-Kong), de l'Europe de l'Ouest et du Nord (comme la France et le Royaume-Uni) et de l'Europe de l'Est (comme la Hongrie).
RésuméAu cours des dernières décennies, nous avons assisté à une hausse de la proportion de la population qui déclare n’avoir aucune appartenance religieuse et une baisse de celle qui déclare assister à des services religieux une fois par mois ou une fois par semaine. Toutefois, cette baisse de la participation peut surestimer l’ampleur de la sécularisation au Canada, puisqu’une proportion considérable de Canadiens n’assistent pas aux services religieux mais qu’ils se livrent seuls à des activités religieuses. Dans le même ordre d’idées, certains Canadiens qui n’assistent pas à des services religieux croient quand même que la religion a une grande importance dans leur vie, ce qui peut signifier que les taux de participation ont peut-être diminué, mais que bon nombre de Canadiens continuent de pratiquer leur religion en privé.Conformément aux études précédentes, les jeunes adultes sont le groupe qui présente le plus faible taux d’adhésion aux religions organisées. Cependant, même en tenant compte d’autres formes de comportements religieux, presque la moitié des Canadiens de 15 à 29 ans présentent un faible niveau de religiosité. Dans le même ordre d’idées, la plupart des habitants de la Colombie-Britannique présentent un faible niveau de religiosité, qu’il soit mesuré selon la participation, les pratiques personnelles ou l’importance accordée à la religion. Il semble aussi y avoir une importante variation en ce qui a trait à la religiosité des immigrants. En effet, on associe la religiosité des immigrants aux traditions religieuses de leur pays de naissance, lesquelles peuvent être grandement différentes des traditions religieuses des personnes nées au Canada. Notes :
Auteurs Grant Schellenberg et Warren Clark sont analystes principaux à la Division de la statistique sociale et autochtone de Statistique Canada. Vous pouvez les rejoindre en leur envoyant un courriel à cstsc@statcan.gc.ca. Pour visualiser les documents PDF, vous devez utiliser le lecteur Adobe gratuit. Pour visualiser (ouvrir) ces documents, cliquez simplement sur le lien. Pour les télécharger (sauvegarder), mettez le curseur sur le lien et cliquez le bouton droit de votre souris. Notez que si vous employez Internet Explorer ou AOL, les documents PDF ne s'ouvrent pas toujours correctement. Veuillez consulter Dépannage pour documents PDF. Il se peut que les documents PDF ne soient pas accessibles au moyen de certains appareils. Pour de plus amples renseignements, visitez le site Adobe ou contactez-nous pour obtenir de l'aide. |
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