La diversité linguistique au Canada : lumière sur les données du recensement de 2021 sur les langues non officielles
Diffusion : 2025-01-22
En 2021, 98 % des Canadiens connaissaient l'anglais ou le français, les deux langues officielles du pays, et environ 10,7 millions de personnes, à savoir près de 3 Canadiens sur 10, pouvaient converser dans une langue non officielle. Le nombre de personnes dont la langue maternelle était une langue autre que l'anglais ou le français a atteint 8,5 millions, ce qui représente 23,2 % de la population, comparativement à 1,7 million de personnes (11,8 % de la population) en 1951.
Aujourd'hui, Statistique Canada publie deux infographies dans le cadre d'une série sur la diversité des locuteurs de langues non officielles, qui souligne le fait qu'ils sont loin de former un groupe homogène. À l'aide des données du Recensement de la population de 2021, la série présente des faits clés sur les locuteurs d'un large éventail de langues non officielles couramment parlées au Canada.
Une des deux infographies compare les profils d'âge des locuteurs de certaines langues non officielles couramment parlées au Canada en 2021, tandis que l'autre classe les locuteurs de ces langues selon qu'il s'agit de personnes nées au Canada, d'immigrants de longue date ou d'immigrants récents.
Au cours des prochaines semaines, une infographie sur la probabilité qu'une langue soit parlée dans les ménages où tous les membres la connaissent sera publiée dans le cadre de cette série, de même qu'une infographie sur l'utilisation de langues non officielles au travail et les principaux secteurs d'activité où elles sont utilisées.
L'âge médian des locuteurs de l'italien est de 57 ans, tandis que celui des locuteurs du pendjabi est de 33 ans
En 2021, les langues autres que l'anglais et le français les plus parlées au Canada étaient l'espagnol (1,2 million de locuteurs), le mandarin (987 000), le pendjabi (942 000) et l'arabe (838 000). Toutefois, ces populations étaient différentes à bien des égards, y compris leur âge médian, leur période d'immigration et leur genre.
Les indicateurs démographiques, comme l'âge et le genre, varient d'un groupe de locuteurs à l'autre, ce qui reflète les flux migratoires actuels et antérieurs, la transmission de la langue d'une génération à l'autre et l'acquisition d'une deuxième ou d'une troisième langue.
En 2021, les personnes parlant l'italien (57 ans), l'allemand (55 ans), le polonais (53 ans), le grec (52 ans) et le cantonais (50 ans) avaient un âge médian supérieur d'environ 10 ans ou plus à l'âge médian au Canada (41 ans). Au moins 76 % des locuteurs de ces langues étaient des non-immigrants ou avaient immigré au Canada avant 2001, ce qui indique un niveau relativement élevé de migration historique plutôt que de migration plus récente.
En revanche, les personnes parlant le pendjabi (33 ans), l'ourdou (34 ans), l'hindi (34 ans), le bengali (35 ans), l'arabe (35 ans) et le gujarati (35 ans) avaient un âge médian de 35 ans ou moins en 2021. La proportion d'hommes parmi les locuteurs de ces langues était plus élevée que celle de l'ensemble de la population.
Alors que la proportion de femmes dans la population canadienne s'établissait à 50,6 % en 2021, 57,9 % des personnes parlant le tagalog étaient des femmes. De même, des proportions élevées de femmes ont été observées chez les personnes parlant l'ukrainien (55,0 %), le coréen (54,7 %) et le mandarin (54,1 %).
Le nombre d'immigrants vivant au Canada qui parlent une langue non officielle a augmenté de 2001 à 2021
En 2001, 6,4 millions de personnes (21,8 % de la population) pouvaient converser dans une langue non officielle. Ce nombre a augmenté pour se chiffrer à plus de 10,7 millions (29,5 % de la population) en 2021, et cette hausse a coïncidé avec une augmentation du nombre d'immigrants vivant au Canada qui parlaient une langue non officielle, lequel est passé de 4,9 millions en 2001 à 6,7 millions en 2021. Plus de 400 000 personnes parlant le mandarin, le tagalog, l'arabe ou l'hindi ont immigré au Canada de 2001 à 2021, ce qui a contribué à l'augmentation.
La principale période d'immigration variait selon le groupe linguistique, l'immigration récente étant plus fréquente chez les locuteurs de certaines langues. En 2021, plus de 1 immigrant sur 5 qui connaissait l'hindi (30 %), l'arabe (28 %), le gujarati (23 %), le bengali (22 %), le tagalog (22 %) ou le pendjabi (20 %) avait été admis au pays de 2016 à 2021. En revanche, plus de 70 % des immigrants qui connaissaient l'italien (87 %), le grec (87 %), le polonais (85 %), le cantonais (76 %) ou le vietnamien (73 %) s'étaient établis au Canada avant 2001.
En 2021, de grandes proportions de locuteurs de certaines langues non officielles, comme le grec (55 %), l'italien (53 %) et l'allemand (47 %), étaient nés au Canada. Les facteurs contribuant à cette situation varient selon la langue et peuvent comprendre une migration importante au 20e siècle, une transmission linguistique intergénérationnelle et une rétention linguistique relativement élevées ainsi que l'apprentissage de ces langues par des Canadiens en dehors du contexte familial, comme à l'école.
Les proportions de personnes parlant l'espagnol (22 %), l'allemand (17 %) et l'ukrainien (16 %) qui sont nées au Canada de parents nés au Canada étaient plus élevées que celles des personnes parlant d'autres langues non officielles couramment parlées en 2021.
Presque tous les ménages dont l'ensemble des membres connaissent le coréen, le cantonais, le vietnamien ou le tamoul parlaient régulièrement cette langue à la maison
Une langue est plus susceptible d'être parlée à la maison si elle est connue par tous les membres du ménage plutôt que par certains membres seulement. Le fait de vivre dans un ménage où une langue est parlée facilite également sa transmission et son acquisition.
Même dans les ménages composés de plusieurs personnes où tout le monde connaît la même langue, la fréquence de la langue parlée au sein du ménage variait grandement selon la langue.
En 2021, l'anglais était parlé dans 90 % des ménages dont tous les membres pouvaient converser en anglais. Au sein de ces ménages, l'anglais pouvait avoir été la seule langue parlée dans le ménage ou pouvait avoir été parlé en combinaison avec une autre langue, et l'anglais pouvait avoir été parlé par tous les membres du ménage ou certains d'entre eux. Le français était également parlé dans une proportion semblable de ménages où tous les membres du ménage connaissaient le français (91 %).
Le coréen (98 %), le cantonais (96 %), le vietnamien (95 %) et le tamoul (95 %) étaient parlés dans presque tous les ménages où ces langues étaient connues de tous les membres du ménage.
Cependant, l'ukrainien (77 %), l'italien (72 %), l'hindi (69 %), l'allemand (66 %) et l'hébreu (64 %) étaient parlés dans une plus faible proportion des ménages où ces langues étaient connues de tous les membres.
Lorsque plusieurs membres du ménage, mais pas tous, connaissaient une langue, la probabilité que cette langue soit parlée dans le ménage diminuait considérablement. Cependant, la diminution variait grandement selon la langue. En 2021, le tagalog était parlé dans 84 % des ménages où plusieurs membres, mais pas tous, le connaissaient. Il s'agit d'une proportion inférieure de 9 points de pourcentage à celle des ménages où tous les membres connaissaient le tagalog (93 %). L'écart était également relativement faible pour le coréen (11 points de pourcentage), le bengali (14 points de pourcentage) et le cantonais (16 points de pourcentage), alors qu'il était beaucoup plus important pour l'espagnol (32 points de pourcentage), l'italien (31 points de pourcentage) et l'ourdou (30 points de pourcentage).
Près de 670 000 travailleurs utilisaient une langue non officielle au travail en 2021
La diversité linguistique du Canada va au-delà des langues parlées à la maison et de la connaissance des langues. En 2021, près de 670 000 personnes utilisaient une langue autre que le français ou l'anglais au travail, ce qui représente environ 1 travailleur sur 25 au Canada. Parmi ces travailleurs, 546 000 personnes utilisaient l'anglais ou le français au travail en plus d'une langue non officielle, alors que plus de 123 000 personnes utilisaient seulement une langue non officielle.
Les langues non officielles les plus fréquemment parlées sont également les langues non officielles les plus couramment utilisées au travail. En 2021, environ 130 000 travailleurs utilisaient le mandarin au travail, tandis que 102 000 utilisaient le pendjabi, 83 000 le cantonais et 81 000 l'espagnol.
Le nombre de travailleurs utilisant une langue non officielle au travail variait selon le secteur. En 2021, le secteur des soins de santé et de l'assistance sociale était celui qui comptait le plus grand nombre de travailleurs qui utilisaient une langue non officielle au travail (74 000), suivi de celui du commerce de détail (71 000) et de celui des services d'hébergement et de restauration (63 000).
Le commerce de détail était le secteur où le plus grand nombre de personnes utilisaient le mandarin, l'hindi, l'arabe, l'ourdou ou le gujarati en 2021. Le secteur des soins de santé et de l'assistance sociale étaient le secteur où le plus grand nombre de travailleurs utilisaient le tagalog, l'italien, le grec, le tamoul, l'ukrainien ou le roumain. Le cantonais et le coréen étaient principalement utilisés dans le secteur des services d'hébergement et de restauration, tandis que l'espagnol, le russe, le persan et le bengali étaient surtout utilisés dans le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques.
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Note aux lecteurs
L'âge médian est l'âge « x » tel qu'il divise une population en deux groupes d'effectifs égaux, l'un composé uniquement des personnes d'âge supérieur à « x », l'autre des personnes d'âge inférieur à « x ».
La catégorie de genre hommes comprend les hommes (et les garçons), de même que certaines personnes non binaires. La catégorie de genre femmes comprend les femmes (et les filles) de même que certaines personnes non binaires.
Un immigrant désigne une personne qui est, ou qui a déjà été, un immigrant reçu ou résident permanent. Il s'agit d'une personne à qui les autorités de l'immigration ont accordé le droit de résider au Canada en permanence. Les immigrants qui ont obtenu la citoyenneté canadienne par naturalisation sont compris dans ce groupe.
Le ménage renvoie à une personne ou à un groupe de personnes qui occupent le même logement et qui n'ont pas de lieu de résidence habituel ailleurs au Canada ou à l'étranger. Le ménage peut se composer d'un groupe familial (comme une famille de recensement), de deux familles ou plus partageant le même logement, d'un groupe de personnes non apparentées ou d'une personne vivant seule. Les ménages de plusieurs personnes comprennent les ménages comptant plus d'un membre.
Pour obtenir plus de renseignements, veuillez consulter le Dictionnaire du Recensement de la population, 2021.
Produits
Il est maintenant possible de consulter les infographies « La diversité linguistique au Canada » et « Locuteurs et locutrices d'une langue non officielle : statut d'immigration et période d'immigration », qui font partie de la série Statistique Canada – Infographies (11-627-M).
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