Aperçu des niveaux de consommation d'alcool au Canada : la moitié des adultes canadiens déclarent ne pas avoir consommé d'alcool au cours des sept jours précédents, 2023
Diffusion : 2024-10-02
En 2023, plus des trois quarts (77 %) des adultes habitant dans les provinces canadiennes ont déclaré avoir consommé au moins une boisson alcoolisée au cours des 12 mois précédents. Afin de mieux comprendre les comportements relatifs à la consommation régulière d'alcool, des questions sur la consommation d'alcool au cours des sept jours précédents ont été posées dans le cadre de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2023. Selon les résultats, 54 % des personnes de 18 ans et plus vivant dans les provinces ont déclaré ne pas avoir consommé d'alcool au cours des sept jours précédents, 15 % ont déclaré avoir consommé un ou deux verres standards au cours de cette période, 15 % ont déclaré avoir bu de trois à six verres et 15 % ont déclaré avoir bu sept verres ou plus (tableau 1).
En 2023, le Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances a publié le document Repères canadiens sur l'alcool et la santé. Celui-ci présente de nouvelles recommandations relatives à la consommation d'alcool, fondées sur des données probantes, afin d'aider les Canadiens à prendre des décisions éclairées concernant leur santé. On y recommande de diminuer sa consommation d'alcool afin de réduire les méfaits associés à celle-ci, et quatre zones de risque ont été définies, selon le nombre de verres standards bus par semaine. Ces zones représentent un continuum de risque : aucune consommation d'alcool (aucun risque de méfaits liés à l'alcool), un ou deux verres standards par semaine (risque faible), de trois à six verres standards (risque modéré) et sept verres standards ou plus (risque de plus en plus élevé). Le présent communiqué vise à examiner les résultats de l'ESCC dans le contexte de ces nouveaux repères.
Les niveaux de consommation d'alcool diffèrent selon le genre, le groupe d'âge, la province et le type de région
Des données antérieures ont révélé que les hommes sont de plus grands consommateurs d'alcool que les femmes. La consommation d'alcool touche les hommes et les femmes différemment, car ces dernières absorbent généralement l'alcool plus rapidement que les hommes, ce qui peut mener à une alcoolémie plus forte pour la même quantité d'alcool consommée. En 2023, près de deux fois plus d'hommes (20 %) que de femmes (11 %) ont déclaré avoir bu sept verres standards ou plus au cours des sept jours précédents (tableau 1). Ce niveau de consommation est associé au degré le plus élevé de risque de méfaits liés à l'alcool. Une proportion semblable d'hommes (15 %) et de femmes (16 %) ont déclaré avoir bu un ou deux verres au cours des sept jours précédents, tandis que 16 % des hommes et 15 % des femmes ont déclaré en avoir bu de trois à six au cours des sept jours précédents. En ce qui concerne l'abstinence, une proportion plus élevée de femmes (59 %) que d'hommes (49 %) ont déclaré ne pas avoir bu d'alcool au cours des sept jours précédents.
Des différences quant aux niveaux de consommation d'alcool des plus jeunes adultes par rapport au reste de la population ont été observées. En 2023, les jeunes Canadiens de 18 à 22 ans (67 %) étaient proportionnellement plus nombreux à déclarer ne pas avoir consommé d'alcool au cours des sept jours précédents, comparativement aux personnes de tous les autres groupes d'âge (dont les proportions correspondantes allaient de 51 % à 57 %) (tableau 1). De plus, une plus petite proportion de personnes de 18 à 22 ans (8 %) ont déclaré avoir bu sept verres ou plus au cours des sept jours précédents, comparativement aux personnes des autres groupes d'âge, dont les proportions correspondantes allaient de 14 % à 17 %.
À l'échelle des provinces (tableau 1), la proportion de résidents du Québec (18 %) ayant déclaré avoir bu sept verres standards ou plus au cours des sept jours précédents était plus élevée que la moyenne nationale (15 %) en 2023. En revanche, une proportion plus faible de personnes vivant au Nouveau-Brunswick (12 %), en Ontario (14 %), en Saskatchewan (13 %) et en Alberta (14 %) ont déclaré avoir bu sept verres standards ou plus au cours des sept jours précédents. Par ailleurs, la proportion de personnes vivant au Québec (47 %) ayant déclaré n'avoir pas consommé d'alcool au cours des sept jours précédents était plus faible que la moyenne nationale (54 %), alors qu'une proportion plus élevée de personnes vivant à Terre-Neuve-et-Labrador (58 %), au Nouveau-Brunswick (60 %), en Ontario (58 %), au Manitoba (57 %), en Saskatchewan (59 %) et en Alberta (57 %) ont déclaré ne pas avoir consommé d'alcool au cours des sept jours précédents.
En 2023, environ 1 personne sur 5 (19 %) vivant dans une région rurale du Canada a déclaré avoir consommé sept verres ou plus au cours des sept jours précédents, ce qui représente une proportion plus élevée que celle enregistrée pour les personnes vivant dans une région urbaine (14 %) (tableau 1). Par ailleurs, plus de la moitié (56 %) des personnes vivant en milieu urbain ont déclaré ne pas avoir consommé d'alcool au cours des sept jours précédents. Il s'agit d'une proportion supérieure à celle observée pour les régions rurales (49 %).
Ce sont les Canadiens du quintile de revenu du ménage le plus élevé qui ont consommé le plus d'alcool au cours des sept jours précédents
Lorsqu'on examine les résultats selon le revenu total des ménages, les données de l'ESCC de 2023 révèlent l'existence d'un lien entre un revenu plus élevé et une plus grande consommation d'alcool, ce qui correspond aux constatations précédentes. Plus particulièrement, lorsqu'on compare les personnes faisant partie du quintile de revenu du ménage le plus faible aux personnes faisant partie du quintile de revenu du ménage le plus élevé, 22 % des personnes du quintile de revenu du ménage le plus élevé ont déclaré avoir consommé sept verres standards ou plus au cours des sept jours précédents, une proportion deux fois plus élevée que celle enregistrée pour les personnes du quintile de revenu du ménage le plus faible (11 %) (tableau 2). En tout, 67 % des personnes faisant partie du quintile de revenu du ménage le plus faible ont déclaré ne pas avoir consommé d'alcool au cours des sept jours précédents, une proportion supérieure à celle affichée par les personnes faisant partie du quintile de revenu du ménage le plus élevé (41 %).
Les adultes qui travaillent dans les professions des arts et des métiers affichent la plus forte proportion de buveurs à risque élevé
Lorsqu'on examine les habitudes de consommation des personnes en emploi, les données de l'ESCC de 2023 révèlent des différences au chapitre de la consommation hebdomadaire d'alcool selon le type de profession. En effet, 10 % des personnes qui ont indiqué exercer une profession dans le domaine de la santé ont déclaré avoir consommé sept verres ou plus au cours des sept jours précédents, une proportion inférieure à celles enregistrées pour les autres catégories de professions (tableau 2). De plus, 23 % des personnes travaillant dans les métiers, le transport et la machinerie et 22 % des personnes travaillant dans les arts, la culture, les sports et les loisirs ont déclaré avoir bu sept verres ou plus au cours des sept jours précédents, ces deux proportions étant plus hautes que la moyenne canadienne (15 %).
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Note aux lecteurs
La présente analyse est fondée sur les données de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2023, recueillies du 3 janvier au 31 décembre 2023. L'échantillon est représentatif de la population canadienne âgée de 18 ans et plus vivant dans les provinces. L'échantillonnage et la collecte de données de l'ESCC annuelle utilisée dans la présente analyse ne sont pas conçus pour couvrir l'ensemble de la population des territoires, mais celle-ci sera couverte lorsque les données combinées de l'ESCC de 2023 et de 2024 seront diffusées l'an prochain. Les estimations de la présente analyse sont fondées sur des données autodéclarées portant sur la consommation d'alcool ayant été recueillies dans le cadre de l'ESCC. On a demandé aux répondants d'indiquer s'ils avaient bu de l'alcool au cours des sept jours précédant l'interview et, dans l'affirmative, combien de verres ils avaient bus au cours de chacun de ces sept jours. En utilisant le nombre total de verres déclarés au cours de la semaine pour tous les répondants ayant consommé de l'alcool, il est possible de produire une estimation brute du nombre total de verres standards bus au cours de l'année. Pour ce faire, le nombre total de verres bus par semaine dans l'échantillon (pondéré pour représenter le nombre total de verres bus durant la semaine pour la population) est multiplié par 52 semaines, ce qui permet de calculer le nombre de verres bus sur l'ensemble de l'année. Selon ce calcul, effectué au moyen des données autodéclarées de l'ESCC, le nombre total de boissons alcoolisées consommées correspond à environ le tiers du nombre calculé au moyen des données de Statistique Canada sur les ventes d'alcool. Ce résultat indique qu'il y a une sous-déclaration de la consommation autodéclarée d'alcool. Par conséquent, il convient de faire preuve de prudence au moment d'interpréter ces données autodéclarées.
Depuis la publication des Directives de consommation d'alcool à faible risque du Canada en 2011, la connaissance des relations entre la consommation d'alcool et les méfaits liés à l'alcool a évolué, et par conséquent, les Repères canadiens sur l'alcool et la santé (RCAS) fournissent les renseignements les plus à jour sur les facteurs de risque liés à la consommation d'alcool. Selon les RCAS, éviter de consommer de l'alcool est le comportement le plus bénéfique pour la santé et le sommeil, car la consommation prolongée d'alcool est associée à d'importants risques pour la santé. De plus, selon les RCAS, les méfaits liés à l'alcool peuvent probablement être évités si l'on consomme une ou deux boissons alcoolisées standards par semaine. Les études continuent d'indiquer que la consommation d'alcool est un facteur de risque pour de nombreuses maladies, y compris la démence, au moins sept types de cancer ainsi que les maladies cardiaques et hépatiques. La consommation de trois à six verres standards par semaine, conformément aux RCAS, augmente le risque de développer des cancers comme le cancer du sein et du côlon, et la consommation de sept verres ou plus par semaine augmente le risque de maladie cardiaque et d'accident vasculaire cérébral, chaque verre supplémentaire augmentant le risque de méfaits liés à l'alcool pour vous-même et les autres. Selon les RCAS, une consommation réduite d'alcool est encouragée pour atténuer les risques liés à l'alcool. Aussi, pour les personnes qui ont l'intention de boire, on leur recommande de ne pas consommer plus de deux verres standards par occasion.
Étant donné que de nombreux Canadiens se réfèrent aux Directives de consommation d'alcool à faible risque du Canada - Canada.ca (DCAR), les tableaux 3 et 4 présentent le nombre de Canadiens déclarant une consommation d'alcool au cours de la semaine dernière classée selon le cadre des DCAR.
Les pourcentages des catégories de risque sont fondés sur la consommation d'alcool déclarée au cours des sept jours précédant l'interview. Les répondants qui n'ont jamais consommé d'alcool au cours de leur vie et les répondants qui n'ont pas consommé d'alcool au cours de la précédente année sont compris dans la catégorie « Aucun risque ».
Un verre standard correspond à une certaine quantité d'alcool pur et équivaut à 341 ml (12 oz) de bière, de « cooler », de cidre ou boisson prête à boire à 5 % d'alcool, ou à 142 ml (5 oz) de vin à 12 % d'alcool ou à 43 ml (1,5 oz) de spiritueux à 40 % d'alcool (whisky, vodka, gin, etc.).
Dans le cadre de l'ESCC, un verre standard correspond à un petit verre, à une petite bouteille ou à une canette de bière, de cidre ou de « cooler »; à un verre de vin; ou à un cocktail ou un verre contenant 1,5 oz d'alcool. Les répondants sont invités à déclarer le nombre de verres bus par jour et peuvent ne pas tenir compte des différents niveaux d'alcool qu'ils ont consommé.
Étant donné que la taille de la population non binaire est petite, il est parfois nécessaire d'agréger les données dans une variable sur le genre à deux catégories pour protéger la confidentialité des réponses. Dans ces cas, les personnes de la catégorie « personnes non binaires » sont réparties dans les deux autres catégories de genre et sont désignées par le signe +. Par conséquent, la catégorie « hommes+ » comprend les hommes (et les garçons) de même que certaines personnes non binaires, alors que la catégorie « femmes+ » comprend les femmes (et les filles) de même que certaines personnes non binaires.
Le cycle de 2023 de l'ESCC comprenait un suréchantillon stratégique visant à améliorer la couverture (dans le cadre du Plan d'action sur les données désagrégées) pour les groupes racialisés, les Autochtones et les personnes ayant une incapacité. Bien que l'analyse ne présente pas de résultats pour ces populations (principalement en raison de la nécessité d'examiner les contextes historiques et culturels ou autres pour ces groupes en ce qui a trait à la consommation d'alcool), les données de l'ESCC de 2023 sont maintenant disponibles pour aider les chercheurs qui examinent l'analyse de la santé de ces populations.
Dans le présent communiqué, quand deux estimations sont présentées comme étant différentes, cela signifie que la différence est statistiquement significative à un niveau de confiance de 95 % (valeur de p inférieure à 5 %).
Deux nouveaux ensembles de données provenant de la composante de réponse rapide de l'ESCC sont également accessibles, l'un portant sur le tabagisme — les étapes du changement et les produits de remplacement du tabac (période de référence de janvier à décembre 2023), et l'autre portant sur l'équilibre travail-famille (période de référence de juillet à décembre 2023). Les données de la composante de réponse rapide ont été recueillies auprès des répondants de toutes les provinces. La première réponse rapide portait sur l'utilisation d'autres produits du tabac et sur l'intention des fumeurs de cigarettes d'arrêter de fumer. La réponse rapide sur l'équilibre travail-famille comprenait des questions sur l'interférence du travail avec la vie, les responsabilités et les activités familiales, et vice versa. Les données sont désormais accessibles dans les centres de données de recherche.
Pour obtenir plus de renseignements sur les définitions et les méthodes d'enquête, veuillez consulter la page de renseignements de l'enquête, sur le site Web de Statistique Canada : Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes.
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