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L'abordabilité du logement au Canada, 2022

Diffusion : 2024-09-10

La proportion de ménages qui consacrent 30 % ou plus de leur revenu aux frais de logement revient aux niveaux observés avant la pandémie

La proportion de ménages vivant dans un logement inabordable — c'est-à-dire les ménages qui consacrent 30 % ou plus de leur revenu aux frais de logement — s'établissait à 22,0 % en 2022. Cette proportion est pratiquement la même que celle observée en 2018 (21,5 %), avant la pandémie de COVID-19. En 2022, les locataires (33,0 %) étaient plus de deux fois plus susceptibles de consacrer 30 % ou plus de leur revenu aux frais de logement que les propriétaires (16,1 %), un écart qui persiste au fil du temps.

En 2022, les ménages vivant dans un logement social et abordable étaient moins susceptibles de vivre dans un logement inabordable qu'en 2018. Le loyer mensuel moyen payé par les ménages vivant dans un logement social et abordable se situait à 695 $ en 2022, ce qui représente une hausse de 12,4 % par rapport à 2018. Le fait que cette augmentation du loyer était inférieure à la croissance du revenu (+15,3 %) a permis à plus de ménages vivant dans un logement social et abordable de maintenir leur revenu consacré aux frais de logement sous la barre des 30 %. En 2022, 25,4 % des ménages vivant dans un logement social et abordable ont consacré 30 % ou plus de leur revenu aux frais de logement; il s'agit d'une baisse de 4,0 points de pourcentage par rapport à 2018 (29,4 %).

L'abordabilité du logement avait précédemment affiché une amélioration en 2021, en raison de l'augmentation temporaire du revenu découlant des prestations gouvernementales liées à la pandémie.

Ces résultats sont tirés du cycle de 2022 de l'Enquête canadienne sur le logement, qui a été réalisée dans le cadre d'une collaboration entre Statistique Canada et la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Cette enquête, dont les résultats sont publiés aujourd'hui, a été menée de novembre 2022 à mars 2023.

L'insatisfaction à l'égard de l'abordabilité du logement augmente

De 2018 à 2022, les frais de logement ont augmenté de 20,6 % à l'échelle nationale. Dans ce contexte, une proportion plus élevée de Canadiens étaient insatisfaits de l'abordabilité de leur logement en 2022 qu'en 2018.

En 2022, 14,5 % des ménages étaient insatisfaits de l'abordabilité de leur logement, ce qui représente une hausse de 3,4 points de pourcentage par rapport à 2018 (11,1 %). Les locataires (20,8 %) étaient plus susceptibles d'être insatisfaits de l'abordabilité de leur logement que les propriétaires (11,2 %) en 2022, mais les proportions pour les deux groupes ont augmenté de plus de 3,0 points de pourcentage depuis 2018.

Parallèlement, une plus petite proportion de ménages locataires vivant dans un logement social et abordable (10,0 %) étaient insatisfaits de l'abordabilité de leur logement en 2022.

Le logement fait partie des enjeux plus vastes liés à l'abordabilité

Les ménages ont ressenti la pression qui s'exerçait sur leur budget du ménage global en 2022, en raison de l'augmentation généralisée des frais de logement et de la hausse des prix d'autres articles qui composent l'Indice des prix à la consommation, comme l'essence (+34,0 % depuis 2018) et les aliments (+22,7 % depuis 2018).

En 2022, près du tiers (30,9 %) des ménages ont déclaré avoir eu de la difficulté à joindre les deux bouts, ce qui représente une hausse par rapport à un peu plus du cinquième (21,9 %) des ménages en 2018. La hausse relative était plus élevée chez les propriétaires ayant une hypothèque (+10,8 points de pourcentage), lesquels pourraient avoir été touchés par des taux d'intérêt plus élevés. Parallèlement, près de la moitié (48,3 %) des locataires vivant dans un logement social et abordable ont déclaré avoir eu de la difficulté à respecter leurs obligations financières en 2022.

Certains ménages doivent parfois attendre des années avant de pouvoir accéder à un logement social et abordable

Les ménages vivant dans un logement social et abordable peuvent recevoir du soutien de différentes façons. Ils peuvent par exemple recevoir une subvention au logement ou payer un loyer indexé sur leur revenu. En 2022, environ 245 900 ménages ont déclaré être inscrits sur une liste d'attente pour obtenir un logement subventionné et, de ce nombre, près des deux tiers des ménages (153 800) étaient en attente depuis au moins deux ans. En 2022, les ménages en attente d'un logement subventionné (41,7 %) étaient plus susceptibles d'occuper un logement inabordable que les locataires et les propriétaires, et près des deux tiers (64,5 %) d'entre eux ont déclaré avoir eu de la difficulté à joindre les deux bouts.

Bien que les répondants vivant dans un logement social et abordable payent un loyer moins élevé que les locataires d'un logement du marché locatif, une proportion plus élevée de logements sociaux et abordables nécessitaient des réparations majeures en 2022 (11,4 %) qu'en 2018 (9,8 %).

Les nouveaux locataires doivent faire face à un resserrement du marché locatif

Un resserrement du marché locatif à l'échelle du Canada, combiné aux contrats de location et, dans certains cas, aux contrôles des loyers, a mené en 2022 à une situation où les loyers des nouveaux logements et des logements occupés par de nouveaux locataires étaient parfois plus élevés que ceux des logements sans roulement de locataires. En 2022, les nouveaux locataires qui avaient emménagé dans leur logement au cours des deux années précédentes payaient un loyer mensuel moyen de 1 590 $, un montant supérieur de 27,0 % à celui des ménages locataires existants qui n'ont pas déménagé durant cette période.

En 2022, ces nouveaux locataires (34,3 %) étaient plus susceptibles d'être insatisfaits de l'abordabilité de leur logement, comparativement à l'ensemble des locataires (20,8 %). À titre de comparaison, la proportion de nouveaux locataires insatisfaits de l'abordabilité de leur logement en 2022 était supérieure de 11,3 points de pourcentage à celle observée chez les nouveaux locataires de 2018 (23,0 %), qui ont déménagé au cours de la période allant de 2016 à 2018.

Les raisons du déménagement variaient : près du tiers (30,8 %) des nouveaux locataires de 2022 ont déménagé pour leurs études, pour un emploi ou pour fonder leur propre ménage, alors que certains ont déménagé afin d'améliorer les conditions de leur logement ou de leur quartier (24,1 %) et que d'autres ont déménagé pour réduire leurs frais de logement (9,1 %).

Les accédants à la propriété contractent des prêts hypothécaires plus élevés et sont plus insatisfaits de l'abordabilité du logement

De 2018 à 2022, environ 1,3 million de ménages (8,6 % de tous les ménages) ont acheté leur première habitation. Cette période a été marquée par la variation des prix des maisons et la fluctuation des taux d'intérêt, qui ont toutes deux exercé des pressions sur les marchés du logement et les acheteurs. Néanmoins, la proportion de ménages qui ont acheté leur première habitation de 2014 à 2018 (8,7 %) était pratiquement la même que celle enregistrée de 2018 à 2022.

Même si en 2022, de nombreux ménages ont réussi à acheter leur première habitation, l'abordabilité perçue de l'accession à la propriété a changé d'une cohorte à l'autre. Une proportion plus élevée d'accédants à la propriété (21,3 %) étaient insatisfaits de l'abordabilité du logement en 2022, ce qui représente une augmentation de 7,9 points de pourcentage par rapport à la proportion enregistrée chez les accédants à la propriété en 2018 (13,4 %).

Ce changement au chapitre de l'insatisfaction à l'égard de l'abordabilité du logement entre les cohortes d'accédants à la propriété de 2018 et de 2022 a été observé dans un contexte où le revenu médian des ménages d'accédants à la propriété a augmenté de 5,1 %, passant de 109 350 $ en 2018 à 114 950 $ en 2022. Parallèlement, le montant médian de la dette hypothécaire impayée a augmenté de 12,3 %, passant de 249 350 $ à 280 000 $ au cours de cette période.

Regard vers l'avenir

Depuis le début de 2022, les ménages qui ont renégocié leur hypothèque l'ont fait à des taux plus élevés. Environ 2,2 millions de ménages renouvelleront leur hypothèque en 2024 ou en 2025, ce qui représente 45,0 % de l'ensemble des prêts hypothécaires en cours.

Cette augmentation des coûts hypothécaires viendra davantage resserrer les budgets et réduire les économies des ménages, surtout pour les ménages qui ont contracté des prêts hypothécaires importants lorsque le coût de l'emprunt était bas.

Au cours des prochaines semaines, les données de l'Enquête sur la sécurité financière de 2023 permettront de brosser un portrait complet de la valeur nette des Canadiens, en fonction de caractéristiques comme l'âge, la structure familiale et le mode d'occupation du logement, ainsi que de l'évolution des tendances en matière des actifs et des dettes qu'ils détiennent.

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  Note aux lecteurs

Aujourd'hui, Statistique Canada publie les résultats du troisième cycle de l'Enquête canadienne sur le logement (ECL), dont l'année de référence est 2022. La collecte de données de l'ECL de 2022 a été réalisée du 31 octobre 2022 au 31 mars 2023, dans les 10 provinces. Le présent communiqué rend compte de la situation du logement dans les provinces uniquement.

Le prochain cycle de l'ECL, dont l'année de référence est 2024, commencera le 28 octobre 2024.

Par logement social et abordable, on entend le « logement locatif hors marché » (c.-à-d. lorsque la répartition des logements et les mécanismes d'établissement du loyer ne sont pas entièrement dictés par l'offre et la demande).

L'ECL permet de mesurer la satisfaction à l'égard du logement et du quartier en fonction de l'opinion du répondant, qui peut différer de celles des autres membres du ménage. Le répondant est la personne qui remplit le questionnaire de l'ECL au nom du ménage. Dans le cadre de l'ECL, on demande que la personne qui prend les décisions en matière de logement dans le ménage remplisse le questionnaire.

Les ménages insatisfaits de l'abordabilité du logement sont les ménages qui ont répondu qu'ils étaient très insatisfaits ou insatisfaits lorsqu'on leur a demandé : « Dans quelle mesure êtes-vous satisfait des aspects suivants de votre logement? Son prix abordable ».

L'abordabilité du logement est calculée à l'aide du ratio des frais de logement au revenu, qui fait référence à la proportion du revenu total avant impôts que les ménages consacrent aux frais de logement. On dit qu'un ménage a un logement abordable s'il consacre moins de 30 % de son revenu total avant impôts aux frais de logement.

Avoir de la difficulté à joindre les deux bouts renvoie aux ménages qui ont répondu « très difficile » ou « difficile » à la question suivante : « Au cours des 12 derniers mois, à quel point était-il difficile ou facile pour votre ménage de répondre financièrement à ses besoins en matière de transport, de logement, de nourriture, de vêtements et d'effectuer d'autres dépenses nécessaires? »

Les ménages d'accédants à la propriété sont les ménages dont le répondant, son conjoint ou son partenaire a acheté une habitation au cours des cinq années précédentes et qui n'en possédaient pas au cours de cette période précédant l'achat.

Le statut de liste d'attente indique si un membre du ménage est inscrit sur une liste d'attente pour obtenir un logement social et abordable.

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