Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes de 2023 — Changements en matière de santé mentale des répondants à l'enquête de 2019
Diffusion : 2024-09-10
La composante longitudinale de l'Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes (ECSEJ) de 2023 est diffusée aujourd'hui. Dans le cadre de cette enquête, un suivi a été effectué auprès des personnes qui ont participé à l'enquête de 2019 pour voir de quelle façon la santé physique et la santé mentale des enfants et des jeunes ont évolué au cours des quatre dernières années. Ces répondants ont répondu à certaines des mêmes questions pour aider à évaluer les changements survenus dans leur santé physique et mentale. Les résultats diffusés aujourd'hui portent sur l'état autodéclaré de santé mentale et indiquent que près d'un quart des jeunes ont déclaré un changement dans leur santé mentale au cours de la période de suivi de quatre ans. Plus particulièrement, les adolescentes en 2023 étaient les plus susceptibles de connaître une dégradation de leur état autodéclaré de santé mentale depuis 2019.
Les facteurs qui peuvent avoir influencé la santé mentale des enfants et des jeunes au cours des quatre années de suivi sont nombreux. Les changements de vie qui se produisent pendant la transition vers l'adolescence et le début de l'âge adulte peuvent contribuer à réduire les niveaux de santé mentale autodéclarée chez certains jeunes. Parallèlement, la pandémie de COVID-19 a entraîné des répercussions importantes sur la vie de nombreux Canadiens, et certains effets se font encore sentir aujourd'hui. Pour les enfants et les jeunes, les fermetures d'écoles et les mesures de distanciation physique mises en œuvre pendant les périodes de développement social critiques peuvent avoir eu une incidence particulièrement importante. De plus, des recherches antérieures ont montré qu'il y a eu une dégradation de la santé mentale chez les adolescents et les jeunes adultes au cours de la dernière décennie, dont une baisse plus marquée en 2020 et 2021.
En 2019, dans le cadre de l'ECSEJ, on a demandé aux jeunes de 12 à 17 ans d'évaluer leur santé mentale en utilisant cinq grandes catégories de réponse : « excellente », « très bonne », « bonne », « passable » ou « mauvaise ». Cette année-là, 12 % des répondants de ce groupe d'âge avaient évalué leur santé mentale comme étant « passable » ou « mauvaise ». En 2023, lorsque les répondants étaient âgés de 16 à 21 ans, cette proportion a plus que doublé pour atteindre 26 %.
La présente diffusion permet d'évaluer la stabilité de l'état autodéclaré de santé mentale des jeunes au cours de cette période, c'est-à-dire la part de cette augmentation de la santé mentale perçue comme étant « passable » ou « mauvaise » qui est attribuable aux répondants dont la santé mentale perçue s'est détériorée de « bonne » ou meilleure en 2019 à « passable » ou « mauvaise » en 2023 par rapport à la part attribuable aux répondants qui avaient une santé mentale perçue comme étant demeurée « passable » ou « mauvaise » entre les deux années d'enquête. Cette diffusion permet également d'examiner les différences entre les genres et les groupes d'âge en ce qui concerne l'état autodéclaré de santé mentale et l'optimisme à l'égard de l'école au cours de cette période.
Environ 1 jeune sur 5 qui estimait que sa santé mentale était « bonne » ou dans un meilleur état en 2019 n'est plus de cet avis en 2023
Les données longitudinales de l'ECSEJ indiquent que la plupart des jeunes (77 %) ont déclaré leur état de santé mentale de manière semblable en 2019 et en 2023 .
Toutefois, parmi les 88 % de jeunes qui ont évalué leur santé mentale comme étant « bonne », « très bonne » ou « excellente » en 2019, environ 1 sur 5 (21 %) a déclaré que sa santé mentale était devenue « passable » ou « mauvaise » en 2023. Ce type de diminution de la santé mentale perçue était plus courant chez les adolescents plus âgés qui étaient en transition vers le début de l'âge adulte au moment de la pandémie. Près du quart (23 %) des jeunes de 15 à 17 ans qui ont déclaré avoir une « bonne », une « très bonne » ou une « excellente » santé mentale en 2019 ont évalué leur santé mentale comme étant « passable » ou « mauvaise » lorsqu'ils ont été interrogés de nouveau quatre ans plus tard. Pour les adolescents âgés de 12 à 14 ans en 2019 (âgés de 16 à 18 ans en 2023), cette proportion était de 19 % en 2023.
Parmi les 12 % de jeunes qui ont évalué leur santé mentale comme étant « passable » ou « mauvaise » en 2019, 38 % ont constaté une amélioration et ont évalué leur santé mentale comme étant « bonne », « très bonne » ou « excellente » en 2023. Bien que ce soit encourageant, cela signifie également que la majorité (62 %) des jeunes qui avaient une santé mentale « passable » ou « mauvaise » en 2019 estimaient encore avoir une santé mentale faible quatre ans plus tard.
Les filles étaient plus susceptibles que les garçons de déclarer une dégradation de leur santé mentale
En 2019, 16 % des filles de 12 à 17 ans ont indiqué que leur santé mentale était « passable » ou « mauvaise », soit plus du double de la proportion observée chez les garçons (7 %). Les proportions ont augmenté en 2023 pour atteindre 33 % chez les filles (âgées de 16 à 21 ans) et 19 % chez les garçons (âgés de 16 à 21 ans).
Comparativement aux garçons, les filles étaient plus susceptibles de non seulement voir leur santé mentale autoévaluée se dégrader, mais aussi de conserver une santé mentale autoévaluée faible pendant la période de suivi de quatre ans. Parmi les garçons et les filles qui ont déclaré avoir une « bonne », une « très bonne » ou une « excellente » santé mentale en 2019, 26 % des filles ont déclaré que leur santé mentale était « passable » ou « mauvaise » en 2023, comparativement à 17 % des garçons. Un pourcentage plus élevé de filles (67 %) que de garçons (52 %) a également continué d'évaluer leur santé mentale comme étant « passable » ou « mauvaise » depuis 2019.
En 2019 et en 2023, l'ECSEJ a également demandé aux parents d'enfants âgés de 5 à 17 ans d'évaluer la santé mentale de leur enfant en utilisant les mêmes catégories générales : « excellente », « très bonne », « bonne », « passable » ou « mauvaise ».
Pour les garçons et les filles âgés de 5 à 17 ans en 2023 (âgés de 1 à 13 ans en 2019), environ le même pourcentage de leurs parents (53 % pour les garçons et 51 % pour les filles) a déclaré des améliorations de la santé mentale chez leur enfant, qui est devenue « bonne », « très bonne » ou « excellente » en 2023. Les déclarations d'une dégradation à « passable » ou « mauvaise » étaient légèrement plus fréquentes chez les filles (7 %) que chez les garçons (5 %).
La dégradation de la santé mentale était moins courante chez les jeunes enfants
Parmi les parents qui ont évalué la santé mentale de leur enfant comme étant « bonne », « très bonne » ou « excellente » en 2019, 6 % ont déclaré une dégradation à « passable » ou « mauvaise » en 2023, ce qui signifie que la majorité (94 %) des parents ont encore la même opinion en 2023. Les déclarations de ce type de dégradation étaient plus fréquentes chez les parents de jeunes de 12 à 17 ans (8 %) que chez les parents d'enfants de 5 à 11 ans (4 %). Cela reflète une tendance semblable à celle des déclarations des jeunes plus âgés. Dans les déclarations des jeunes et des parents, la dégradation de la santé mentale était plus courante dans les groupes plus âgés.
En ce qui concerne les déclarations des parents, il est important de noter que l'enquête de 2019 a révélé une différence entre les points de vue des parents et des jeunes sur la santé mentale. En effet, les parents évaluaient souvent la santé mentale de leur enfant de façon plus positive que les jeunes eux-mêmes.
L'optimisme à l'égard de l'école diminue avec l'âge, en particulier chez ceux dont la santé mentale se dégrade
En septembre, alors que de nombreux enfants et jeunes retournent à l'école ou commencent à fréquenter une nouvelle école pour la première fois, il est important de souligner que les attitudes à l'égard de l'école peuvent être un indicateur important du bien-être global d'un enfant.
Dans les enquêtes de 2019 et de 2023, les parents ont été interrogés sur l'optimisme de leur enfant à l'égard de l'école, tandis que les jeunes ont été interrogés directement sur la fréquence à laquelle ils avaient hâte d'aller à l'école. Les options comprenaient : « Jamais », « Parfois », « Souvent » et « Toujours ».
Les résultats ont révélé qu'une proportion de 16 % des parents qui avaient déclaré que leur enfant avait souvent ou toujours hâte d'aller à l'école en 2019 étaient d'avis contraire quatre ans plus tard lorsque leur enfant était âgé entre 7 et 11 ans. Un pourcentage plus élevé de garçons (21 %) dans ce groupe d'âge ont vu leurs parents déclarer cette baisse de l'optimisme comparativement aux filles (11 %). Bien qu'il y ait eu des baisses, la majorité des enfants (84 %) de ce groupe d'âge sont demeurés optimistes à l'égard de l'école depuis 2019, selon leurs parents.
Parmi les jeunes qui ont répondu à cette question en leur propre nom au cours des deux années (c.-à-d. les jeunes de 16 à 21 ans en 2023), près de la moitié (49 %) de ceux qui avaient toujours ou souvent hâte d'aller à l'école en 2019 n'avaient plus autant hâte en 2023. Cette diminution de l'optimisme était plus prononcée chez les filles (52 %) que chez les garçons (45 %).
Lorsqu'on examine l'évolution de la santé mentale de ceux qui ont déclaré une baisse de l'optimisme à l'égard de l'école en 2023, 13 % des parents d'enfants âgés de 7 à 11 ans qui ont évalué la santé mentale de leur enfant comme étant « bonne », « très bonne » ou « excellente » en 2019 ont déclaré une dégradation à « passable » ou à « mauvaise » en 2023. À titre de comparaison, chez les enfants qui sont demeurés optimistes à l'égard de l'école selon leurs parents, 2 % des parents ont déclaré une dégradation de l'état de santé mentale de leur enfant, qui est passée de « bonne », « très bonne » ou « excellente » en 2019 à « passable » ou « mauvaise » en 2023.
Chez les jeunes de 16 à 21 ans qui ont déclaré une baisse de l'optimisme à l'égard de l'école en 2023, parmi ceux qui ont évalué leur santé mentale comme étant « bonne », « très bonne » ou « excellente » en 2019, 11 % ont déclaré une dégradation à « passable » ou « mauvaise » en 2023. Seulement 5 % de ceux qui sont demeurés optimistes à l'égard de l'école ont déclaré une dégradation de leur état de santé mentale, qui est passée de « bonne », « très bonne » ou « excellente » en 2019 à « passable » ou « mauvaise » en 2023.
Regard vers l'avenir
Les tendances relevées au cours de la pandémie ont mis en évidence le besoin de données de grande qualité sur la santé mentale et physique des enfants et des jeunes. La composante longitudinale de l'ECSEJ de 2023 est particulièrement utile pour évaluer ces changements au fil du temps, car elle contient des données recueillies auprès des mêmes enfants et jeunes en 2019 et en 2023 sur des sujets comme l'activité physique, l'utilisation d'appareils électroniques, le temps passé à l'école et dans des activités parascolaires, la santé mentale et la toxicomanie, entre autres.
Conformément au Plan d'action sur les données désagrégées de Statistique Canada, ces données contiennent également des caractéristiques sociodémographiques comme les populations racisées, l'identité autochtone, le sexe, le genre et l'orientation sexuelle et le statut d'immigrant, entre autres.
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Note aux lecteurs
La composante longitudinale de l'Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes (ECSEJ) de 2023 a été élaborée par Statistique Canada, l'Agence de la santé publique du Canada et une équipe de recherche nationale dirigée par le Offord Centre for Child Studies de l'Université McMaster. Le Offord Centre for Child Studies a reçu des fonds des Instituts de recherche en santé du Canada pour appuyer directement la collecte de données longitudinales et diriger les analyses longitudinales initiales. La collecte de données a eu lieu de mars à juin 2023.
Au total, les données de l'ensemble des 41 934 enfants et jeunes interrogés durant l'ECSEJ de 2019 ont été sélectionnées pour la partie longitudinale de l'itération de 2023. Le taux de réponse était de 54,2 % en 2023, ce qui représentait 22 739 cas complets. Les poids de l'échantillon de l'enquête ont été appliqués de sorte que les analyses soient représentatives de la population canadienne d'enfants et de jeunes de 2019.
L'échantillon final de l'ECSEJ de 2023 était âgé de 5 à 21 ans. Pour les enfants et les jeunes de 5 à 11 ans, les données ont été recueillies auprès de la personne la mieux renseignée (PMR) sur l'enfant ou le jeune présélectionné. La PMR était habituellement le parent biologique, le beau-parent ou le parent adoptif (98 %) de l'enfant ou du jeune sélectionné. Par souci de simplicité, le terme « parent » est utilisé dans la présente diffusion. Pour les jeunes de 12 à 17 ans, les données ont été recueillies à la fois par le parent et par le jeune. Pour les jeunes âgés de 18 à 21 ans, les données ont été recueillies uniquement auprès des jeunes.
Les résultats de cette diffusion sont fondés sur des groupes d'âge pour lesquels le parent répond à la question d'intérêt pour les deux années ou le jeune répond à la question pour les deux années. Les cas où le parent répond pour une année et le jeune pour une autre année sont exclus de l'analyse.
Pour les jeunes de 12 à 15 ans en 2023, la personne qui a répondu à la question sur l'optimisme à l'égard de l'école a changé entre les deux années. En 2019, alors qu'ils étaient âgés de 8 à 11 ans, leurs parents ont répondu en leur nom. Cependant, en 2023, ils ont eux-mêmes répondu à cette question. Pour cette raison, les changements d'optimisme à l'égard de l'école pour ce groupe d'âge ne sont pas déclarés.
Il convient de noter que, aux fins de la pondération, les enfants ou les jeunes qui sont décédés ou qui ont quitté le Canada entre les collectes de 2019 et de 2023 ont été considérés comme des répondants et se sont vu attribuer un poids longitudinal (51 cas ont été définis comme tels). Bien qu'aucune donnée d'enquête n'ait été recueillie pour eux en 2023 (toutes les réponses de 2023 sont « non déclarées »), ces cas sont présents dans le fichier de microdonnées, car ils permettent d'estimer le nombre total d'enfants et de jeunes de la population qui ont été perdus pour ces raisons. Ils sont toutefois exclus des analyses actuelles.
Dans cette diffusion, lorsque deux estimations sont dites significativement différentes, cela indique que la différence était statistiquement significative à un niveau de confiance de 95 % (valeur p inférieure à 5 %).
Étant donné que la population non binaire est peu nombreuse, l'agrégation des données à une variable de genre à deux catégories est parfois nécessaire pour protéger la confidentialité des réponses. Dans ce cas, les personnes de la catégorie « personnes non binaires » sont réparties dans les deux autres catégories de genre. Sauf indication contraire dans le texte, la catégorie « garçons » comprend les garçons et les hommes, ainsi que certains enfants et jeunes non binaires, tandis que la catégorie « filles » comprend les filles et les femmes, ainsi que certains enfants et jeunes non binaires. Pour en savoir plus sur le concept de genre, voir le Guide de référence sur le genre de la personne.
Des ajustements méthodologiques ont été apportés pour tenir compte de l'âge, du genre et des différences provinciales.
Veuillez noter que le genre est fondé sur le genre déclaré en 2019.
Veuillez noter que la santé mentale autoévaluée a été mesurée à la question « En général, comment est ta santé mentale? » dans l'ECSEJ de 2019 et de 2023. Les options de réponse étaient « Excellente », « Très bonne », « Bonne », « Passable » et « Mauvaise ». Ceux qui ont répondu à la question par « Passable » ou « Mauvaise » ont été considérés comme ayant une santé mentale autoévaluée faible.
L'optimisme à l'égard de l'école a été mesuré à la question « À quelle fréquence as-tu hâte d'aller à l'école? » dans le cadre de l'ECSEJ de 2019 et de 2023. Les options de réponse étaient « Jamais », « Parfois », « Souvent » et « Toujours ». Cette question a été posée uniquement à ceux ou pour ceux qui étaient inscrits à l'école ou sur le point de l'être, ce qui comprenait presque tous les répondants.
Le présent article ne fait pas de distinction entre les effets sur la santé mentale des jeunes liés au développement et ceux liés à la pandémie.
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