Recherche et développement industriels, 2022 (données réelles), 2023 (données provisoires) et 2024 (perspectives)
Diffusion : 2024-09-05
En s'appuyant sur l'augmentation constante amorcée en 2016, les dépenses en recherche et développement (R-D) des entreprises au Canada ont poursuivi leur tendance à la hausse en 2022 pour atteindre de nouveaux sommets. Tout compte fait, les entreprises canadiennes ont dépensé une somme record de 30,4 milliards de dollars en R-D intra-muros en 2022, en hausse de 9,4 % par rapport à 2021.
Les données provisoires pour 2023 indiquent que les dépenses en R-D intra-muros continueront d'augmenter, quoiqu'à un rythme plus lent : les dépenses devraient augmenter de 3,4 % (+1,0 milliard de dollars) pour atteindre 31,4 milliards de dollars, deux ans après avoir enregistré une croissance record d'une année à l'autre de 2020 à 2021 (+17,3 %).
Malgré le ralentissement attendu pour 2023, les entreprises sont optimistes pour 2024, car il semble que leurs intentions en matière de dépenses en R-D augmenteront de 1,5 milliard de dollars (+4,8 %) pour atteindre 32,9 milliards de dollars.
La R-D est essentielle pour soutenir l'innovation et le progrès technologique, stimuler la croissance économique et maintenir la compétitivité du Canada sur la scène mondiale. La R-D joue un rôle crucial dans l'utilisation des découvertes pour élaborer des produits et des procédés nouveaux et améliorés à mettre en marché, particulièrement dans des domaines comme les soins de santé et les technologies de l'information. Le secteur des entreprises au Canada a contribué à ces succès; par le passé, il a mené plus de la moitié de toutes les activités de R-D au pays, et au cours des dernières années, près de 60 % de celles-ci. Malgré les récentes hausses des dépenses, les dépenses intra-muros en R-D des entreprises sont demeurées autour de 1 % du produit intérieur brut (PIB), et correspondent à la moitié de la moyenne enregistrée par les entreprises des pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques selon les données les plus récentes de cet organisme pour 2022.
Le secteur des entreprises affecte 20,7 milliards de dollars aux salaires et traitements du personnel de recherche et développement
En 2022, parmi les 30,4 milliards de dollars consacrés à la R-D intra-muros, la grande majorité (95,2 %) a été affectée aux dépenses courantes intra-muros (28,9 milliards de dollars) et le reste, aux dépenses en immobilisations (1,5 milliard de dollars). Les dépenses courantes intra-muros comprennent les salaires et traitements, les services de soutien à la R-D, le matériel de R-D et d'autres coûts connexes. Les salaires et traitements représentent la plus grande partie de ces dépenses : elles se sont chiffrées à 20,7 milliards de dollars en 2022. Bien que les salaires aient toujours été la dépense la plus importante pour les exécutants de R-D, leur part du coût total augmente depuis la dernière décennie. En 2014, par exemple, les salaires représentaient 61,8 % des dépenses courantes intra-muros (57,4 % du total des coûts intra-muros), mais ils ont depuis augmenté pour s'établir à 71,5 % (68,1 % du total des coûts intra-muros) en 2022.
L'attribution importante des ressources au personnel de R-D est attendue, puisque les activités de R-D sont principalement axées sur le savoir. Elles nécessitent des experts hautement scolarisés et qualifiés pour mener des expériences, gérer des projets, fournir des conseils techniques et scientifiques et soutenir les activités. L'importance du personnel de R-D est également soulignée par l'augmentation de cet effectif de 2014 à 2022. Au cours de cette période, le nombre d'employés de R-D dans le secteur des entreprises est passé d'environ 154 000 équivalents temps plein (ETP) à environ 212 000 ETP, ce qui représente un taux de croissance annuel composé de 4,0 %.
Les activités de recherche et développement effectuées en sous-traitance sont stables après avoir affiché une reprise en 2021
Après avoir affiché une reprise en 2021, les dépenses en R-D effectués en sous-traitance sont demeurées stables en 2022 et se sont chiffrées à 5,8 milliards de dollars. Ces dépenses contrastent vivement avec les baisses observées en 2019 (-423 millions de dollars) et en 2020 (-55 millions de dollars) et résultent du recours accru à des sous-traitants canadiens (+754 millions de dollars) et étrangers (+474 millions de dollars) en 2021 qui sont demeurés relativement constants en 2022 (-47 millions de dollars au Canada et +11 millions de dollars à l'étranger).
Les données provisoires pour 2023 et les intentions des entreprises pour 2024 laissent croire que le niveau actuel des dépenses devrait être maintenu, ce qui souligne l'importance des collaborations externes pour faire progresser les activités de R-D.
Bien que les paiements totaux pour la R-D effectués en sous-traitance soient demeurés stables, un changement du lieu d'exécution est attendu. Alors qu'en 2022 les dépenses à des bénéficiaires canadiens représentaient 68,1 % de toutes les dépenses totales pour les activités effectuées en sous-traitance, des indications laissent croire que ce taux baissera pour se fixer à 61,5 % en 2024.
Regard sur les technologies émergentes
Les biotechnologies et les nanotechnologies sont deux domaines de R-D dynamiques et en pleine expansion traitant de choses très petites. La biotechnologie utilise des organismes vivants, comme les plantes et les animaux, pour fabriquer des produits utiles à l'humain, tandis que la nanotechnologie travaille avec des matériaux et des dispositifs à l'échelle des atomes et des molécules. Bien qu'elles ne représentent actuellement qu'une petite fraction de la R-D industrielle au Canada, les répercussions potentielles de ces technologies sont considérables.
La biotechnologie médicale, le plus grand domaine émergent de la R-D au chapitre des dépenses effectuées par les entreprises au Canada, implique l'utilisation de cellules ou de matériaux vivants provenant de cellules pour améliorer la santé humaine. Cette technologie peut mener à la création de médicaments personnalisés adaptés aux gènes du patient, ainsi qu'à de nouveaux vaccins et outils de diagnostic. Les dépenses de R-D sont passées de 561 millions de dollars en 2019 à 1,2 milliard de dollars en 2022, une hausse en partie attribuable à la pandémie de COVID-19.
La biotechnologie agricole est axée sur l'amélioration des plantes et des animaux pour l'agriculture. Elle aide à créer des cultures à croissance plus rapide, plus résistantes aux parasites et capables de survivre dans des climats plus rigoureux. Elle contribue également au développement des animaux pour améliorer leur santé et augmenter leur production de viande, de lait ou d'œufs. Au deuxième rang des biotechnologies émergentes les plus importantes, après la biotechnologie médicale, la biotechnologie agricole est demeurée relativement stable depuis 2018, année où les dépenses en R-D ont atteint 130 millions de dollars. En 2022, elles ont diminué pour se chiffrer à 123 millions de dollars.
Malgré sa petite taille, la nanotechnologie a connu une croissance rapide en 2020, passant de 64 millions de dollars en 2019 à 99 millions de dollars en 2020. La nanotechnologie consiste à manipuler des matériaux à l'échelle nanométrique pour créer des matériaux plus résistants et plus légers. Ces propriétés permettent des avancées dans des secteurs comme la médecine, l'électronique et l'énergie. Contrairement à la biotechnologie médicale, les dépenses ont diminué par rapport à 2021 pour se fixer à 79 millions de dollars en 2022, bien qu'elles demeurent supérieures à celles observées en 2019.
La biotechnologie industrielle utilise des cellules vivantes et des enzymes pour créer des produits et des procédés de consommation utiles. Cette technologie permet de fabriquer des produits comme les biocarburants, les plastiques biodégradables et divers autres produits chimiques utilisés dans les produits courants. Les dépenses liées à la biotechnologie industrielle ont varié au cours des dernières années : en 2018 et en 2019, elles se sont élevées à environ 50 millions de dollars, puis elles ont diminué au cours des deux années suivantes pour atteindre 66 millions de dollars en 2022.
La plus petite des technologies émergentes au chapitre des dépenses est la biotechnologie de l'environnement, qui applique des méthodes biotechnologiques pour régler les problèmes environnementaux. Cette technologie aide à des tâches comme le nettoyage de la pollution, la gestion des déchets et la création d'autres processus écologiques. Les dépenses ont varié de 44 millions de dollars à 48 millions de dollars de 2016 à 2019, pour diminuer jusqu'à un creux de 17 millions de dollars en 2021, avant de s'établir à 24 millions de dollars en 2022, ce qui est bien en deçà du sommet historique atteint en 2017.
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Objectifs liés au développement durable
Le 1er janvier 2016, des pays du monde entier ont officiellement commencé à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l'horizon 2030, le plan d'action des Nations Unies axé sur la transformation qui vise à relever des défis mondiaux urgents au cours des 15 années suivantes. Ce plan est fondé sur 17 objectifs précis liés au développement durable.
Les données sur les caractéristiques de la recherche et du développement industriels au Canada sont un exemple de la manière dont Statistique Canada appuie le suivi des progrès relatifs aux objectifs mondiaux liés au développement durable. Le présent communiqué contribuera à mesurer l'objectif suivant :
Note aux lecteurs
Les données présentées dans le présent communiqué peuvent faire l'objet d'une révision.
La recherche et le développement expérimental comprennent les activités créatives et systématiques entreprises en vue d'accroître la somme des connaissances — y compris les connaissances de l'humanité, de la culture et de la société — et de concevoir de nouvelles applications à partir des connaissances dont on dispose.
Les dépenses en recherche et développement (R-D) intra-muros sont les dépenses engagées à l'intérieur du Canada pour la R-D effectuée au sein de l'entreprise par les employés (permanents, temporaires ou occasionnels) ainsi que par les travailleurs autonomes qui effectuent sur place les projets de R-D de l'entreprise.
Les dépenses courantes au titre de la R-D exécutée intra-muros incluent les traitements, les salaires, les avantages sociaux, les matériaux, les fournitures, les services (par exemple, ceux fournis par les conseillers en R-D), le matériel pour la R-D (l'eau, l'essence, le gaz et l'électricité) et les frais généraux.
Les dépenses en immobilisations au titre de la R-D exécutée intra-muros correspondent au montant annuel brut payé pour l'acquisition de biens de capital fixe qui sont utilisés pour l'exécution de R-D pendant plus d'une année. Les dépenses en immobilisations au titre de la R-D exécutée intra-muros incluent les dépenses pour les logiciels, les terrains, les bâtiments et structures, le matériel, les machines et toutes les autres immobilisations.
Les dépenses totales au titre de la R-D exécutée intra-muros sont la somme des dépenses courantes et des dépenses en immobilisations au titre de la R-D.
Les entrepreneurs effectuant sur place des activités de R-D sont le personnel embauché pour effectuer sur place des travaux spécialisés de R-D dans le cadre de projets sous la supervision et la direction des organismes responsables des contrats. Ils sont considérés comme étant distincts des employés de la R-D industrielle.
Ajustement tabulaire aléatoire
La technique de l'ajustement tabulaire aléatoire (ATA), qui vise à accroître la quantité de données mises à la disposition des utilisateurs, tout en protégeant la confidentialité des répondants, a été appliquée aux estimations de l'Enquête annuelle sur la recherche et le développement dans l'industrie canadienne.
Statistique Canada utilise habituellement des techniques de suppression pour protéger les renseignements statistiques de nature délicate. Ces techniques comprennent la suppression de points de données qui peuvent révéler des renseignements, directement ou indirectement, au sujet des répondants. Or, cela peut souvent donner lieu à la suppression d'un grand nombre de points de données et peut réduire de façon importante la quantité de données offertes.
En utilisant l'ATA, Statistique Canada peut déceler les estimations de nature délicate et les ajuster au hasard au lieu de les supprimer. L'ampleur de l'ajustement est calculée afin d'assurer la protection de la confidentialité des répondants. Après l'ajustement de la valeur, l'organisme attribue une mesure de la qualité (A, B, C, D ou E) à l'estimation pour indiquer aux utilisateurs le degré de confiance qu'ils peuvent avoir dans sa précision. Les mesures de la qualité tiennent compte de l'incertitude liée à l'échantillonnage, à la non-réponse et à l'ATA, le cas échéant.
Pour de plus amples renseignements sur l'ATA, veuillez consulter l'article de blogue intitulé « Bienvenue à l'ajustement tabulaire aléatoire! », maintenant accessible dans le Blogue de StatCan.
Produits
Le tableau de bord interactif intitulé « Caractéristiques de la recherche et du développement dans l'industrie canadienne » () est accessible. 71-607-X
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