Les immigrants récents déclarent avoir plus de difficulté à joindre les deux bouts et sont moins satisfaits du temps libre dont ils disposent
Diffusion : 2024-06-18
Selon les plus récentes données de la Série d'enquêtes sur les gens et leurs communautés (SEGC), en avril 2024, un peu plus de 3 Canadiens sur 10 (31 %) ont indiqué avoir éprouvé des difficultés à répondre à leurs besoins financiers en matière de transport, de logement, de nourriture et de vêtements ainsi que des difficultés à couvrir d'autres dépenses nécessaires au cours des 12 mois précédents. Durant cette période d'augmentation du coût de la vie, les Canadiens pourraient également avoir travaillé un plus grand nombre d'heures pour joindre les deux bouts. En effet, environ le tiers (31 %) des Canadiens ont déclaré avoir une grande satisfaction à l'égard du temps dont ils disposent pour faire ce qu'ils aiment.
Toutes les personnes ne vivent pas la présente période de contraction économique de la même manière. Les immigrants récents, par exemple, déclarent souvent être confrontés à des défis liés à leur revenu, ce qui peut avoir une incidence sur leur niveau de satisfaction à l'égard du temps libre dont ils disposent. Au cours des dernières années, le Canada a accueilli des nombres record d'immigrants, et pour mieux comprendre les expériences des immigrants récents, le présent communiqué fournit une analyse qui repose sur la vague d'avril 2024 de la SEGC — Cohésion sociale et expériences de la discrimination.
Les immigrants récents déclarent avoir éprouvé plus de difficultés à répondre à leurs besoins financiers au cours des 12 mois précédents
Les immigrants récents (définis dans le présent communiqué comme ceux admis en 2005 ou après) sont souvent confrontés à des défis économiques particuliers lorsqu'ils s'adaptent à un nouveau pays, et ils étaient plus susceptibles d'éprouver davantage de difficulté à joindre les deux bouts. Plus précisément, en avril 2024, une proportion plus importante d'immigrants récents (43 %) ont déclaré qu'il avait été difficile ou très difficile de répondre à leurs besoins financiers au cours des 12 mois précédents, comparativement aux immigrants plus établis (29 %) et aux non-immigrants (29 %). De même, les résidents non permanents étaient plus susceptibles de déclarer qu'il avait été difficile ou très difficile de joindre les deux bouts (37 %) que les non-immigrants.
Les immigrants ne vivent pas tous les mêmes expériences économiques à leur arrivée au Canada. En avril 2024, alors que les nouveaux arrivants provenant des États-Unis (24 %) et de l'Europe (34 %) étaient les moins susceptibles de déclarer avoir éprouvé des difficultés financières au cours des 12 mois précédents, les nouveaux arrivants provenant d'autres régions étaient plus susceptibles d'avoir vécu des difficultés pendant cette période de transition. De manière générale, ce sont les nouveaux arrivants en provenance de l'Asie (46 %) qui ont déclaré avoir le plus de difficultés à joindre les deux bouts. Certaines des différences observées peuvent être liées à la catégorie d'admission, qui n'a pas été prise en compte dans la présente étude.
Graphique 1
Pourcentage d'immigrants récents (arrivés depuis 2005) ayant déclaré avoir eu du mal à subvenir à leurs besoins financiers au cours des 12 mois précédents, par région ou pays de naissance, Canada, avril 2024
Les Canadiens racisés, en particulier les immigrants racisés, sont plus susceptibles de déclarer avoir éprouvé des difficultés financières
Selon les constatations d'études antérieures, les Canadiens racisés pourraient être davantage exposés à l'incertitude économique et ainsi éprouver plus de difficulté à répondre à leurs besoins financiers que les Canadiens non racisés. En avril 2024, les personnes asiatiques occidentales (48 %), sud-asiatiques (43 %), latino-américaines (42 %), noires (40 %), arabes (38 %) et philippines (35 %) étaient plus susceptibles de déclarer avoir eu de la difficulté à répondre à leurs besoins financiers au cours des 12 mois précédents que les personnes non racisées et non autochtones (28 %). En revanche, les Canadiens d'origine chinoise (22 %) étaient les moins susceptibles de déclarer avoir vécu des difficultés financières au cours des 12 mois précédents.
La majorité des différences observées sont associées au fait d'être aussi immigrant. En avril 2024, la plupart des personnes racisées nées au Canada ont déclaré avoir une expérience comparable à celle des personnes non racisées nées au Canada. Par exemple, 28 % des personnes sud-asiatiques nées au Canada ont indiqué avoir éprouvé de la difficulté à joindre les deux bouts. Il s'agit de la même proportion que celle affichée par la population non racisée et non autochtone. Cependant, près de la moitié (47 %) des immigrants sud-asiatiques ont déclaré avoir eu de la difficulté à joindre les deux bouts au cours des 12 mois précédents. Ces résultats mettent en lumière l'importance de comprendre les difficultés financières sous l'angle des identités intersectionnelles, y compris les expériences liées à l'immigration.
Les immigrants récents sont également moins susceptibles de se déclarer satisfaits du temps libre dont ils disposent
Les défis économiques peuvent donner lieu à des conflits entre le travail et la vie personnelle si les travailleurs doivent travailler un plus grand nombre d'heures, et peuvent potentiellement entraîner une baisse de la satisfaction à l'égard de la quantité de temps libre dont les personnes disposent. Au printemps 2024, 40 % des Canadiens n'ayant pas déclaré avoir éprouvé des difficultés à joindre les deux bouts ont également indiqué un niveau de satisfaction élevé à l'égard de la quantité de temps libre dont ils disposent. Cependant, 12 % des personnes qui ont eu de la difficulté à joindre les deux bouts au cours des 12 mois précédents ont déclaré un niveau de satisfaction comparable.
En avril 2024, un plus grand nombre d'immigrants arrivés récemment au Canada ont déclaré une satisfaction plus faible à l'égard de la quantité de temps libre dont ils disposent que les immigrants qui sont arrivés au pays plus tôt et les non-immigrants. En effet, 23 % des immigrants récents ont indiqué avoir un niveau de satisfaction élevé à l'égard de la quantité de temps libre à leur disposition, comparativement à 33 % des immigrants plus établis et à 32 % des non-immigrants. Environ 27 % des résidents non permanents ont déclaré avoir une satisfaction élevée à l'égard de la quantité de temps libre dont ils disposent.
Les groupes de nouveaux arrivants n'ont pas tous connu des niveaux comparables de satisfaction à l'égard de la quantité de temps libre à leur disposition. Par exemple, en avril 2024, les nouveaux arrivants en provenance de l'Asie étaient les plus susceptibles d'indiquer éprouver des difficultés financières et étaient les moins susceptibles d'indiquer être satisfaits du temps libre à leur disposition (22 %). En revanche, les immigrants récents venus d'Europe, même s'ils forment l'un des groupes les moins susceptibles de déclarer des difficultés financières, comptaient parmi les moins susceptibles d'indiquer un niveau de satisfaction élevé à l'égard du temps libre dont ils disposent (20 %).
Par ailleurs, en avril 2024, les immigrants récents venus des États-Unis (32 %) étaient tout aussi susceptibles que les non-immigrants de déclarer une satisfaction élevée à l'égard de la quantité de temps libre dont ils disposent. Ces résultats indiquent que la satisfaction à l'égard de la quantité de temps libre pourrait dépendre de nombreux autres facteurs qui n'ont pas été mesurés dans le cadre de la présente étude, y compris l'équilibre entre le travail et la vie personnelle, la perception culturelle du temps libre, la structure familiale et le soutien de la famille ainsi que les perspectives personnelles.
Graphique 2
Pourcentage d'immigrants récents (arrivés depuis 2005) se déclarant être très satisfaits du temps libre dont ils disposent, par région ou pays de naissance
Saviez-vous que nous avons une application mobile?
Téléchargez notre application mobile et accédez rapidement aux données du bout des doigts! L'application StatsCAN est offerte gratuitement dans l'App Store et sur Google Play.
Note aux lecteurs
Le présent communiqué repose sur les données de la vague 5 de la Série d'enquêtes sur les gens et leurs communautés (SEGC) : Cohésion sociale et expériences de la discrimination, dont la collecte a eu lieu du 2 avril au 22 avril 2024. La SEGC permet de recueillir des renseignements sur la qualité de vie, les perspectives d'avenir, les sentiments à l'égard des autres et les expériences en lien avec la discrimination. Les résultats de l'enquête fournissent des renseignements importants sur l'environnement social et culturel des personnes et des familles au Canada et peuvent guider les décideurs dans l'élaboration de programmes et de politiques qui permettront de mieux servir la population canadienne.
Les difficultés financières ont été mesurées au moyen de la question suivante : « Au cours des 12 derniers mois, à quel point était-il difficile ou facile pour votre ménage de répondre financièrement à ses besoins en matière de transport, de logement, de nourriture ou de vêtements et d'effectuer d'autres dépenses nécessaires? » Les réponses « très difficile » et « difficile » ont été utilisées dans le présent communiqué pour indiquer le fait « d'éprouver des difficultés financières ».
La satisfaction à l'égard du temps libre a été mesurée à l'aide de la question suivante : « Sur une échelle de 0 à 10, où 0 signifie "Pas du tout satisfait" et 10 signifie que vous êtes "Entièrement satisfait", dans quelle mesure êtes-vous satisfait du temps dont vous disposez pour faire ce que vous aimez? » Les réponses de 8 à 10 ont été utilisées dans le présent communiqué pour indiquer « un sentiment de satisfaction élevée à l'égard du temps libre ».
La période d'immigration a été mesurée en fonction des réponses au Recensement de la population de 2021. Les immigrants les plus récents (c.-à-d. ceux arrivés durant les 3 années qui ont précédé la vague 5 de la SEGC) n'ont donc pas été pris en compte. Les périodes d'immigration ont ainsi été classées de la manière suivante : (1) immigrants récents (également appelés « nouveaux arrivants »), arrivés en 2005 ou plus tard; (2) immigrants plus établis, arrivés en 2004 ou plus tôt; (3) résidents non permanents; et (4) non-immigrants.
Dans le présent communiqué, le terme « Canadiens » désigne les résidents du Canada, peu importe leur statut de citoyenneté.
Coordonnées des personnes-ressources
Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).
- Date de modification :