Produit intérieur brut, revenus et dépenses, deuxième trimestre de 2023
Diffusion : 2023-09-01
Le produit intérieur brut (PIB) réel est resté presque inchangé au deuxième trimestre, après avoir enregistré une hausse de 0,6 % au premier trimestre. Le ralentissement est attribuable aux diminutions continues des investissements en logement, à l'accumulation moindre des stocks ainsi qu'au ralentissement des exportations internationales et des dépenses des ménages. La hausse des investissements des entreprises en ouvrages de génie et l'augmentation des dépenses des administrations publiques sont parmi les quelques composantes qui ont contribué à l'augmentation. La demande intérieure finale a augmenté de 0,3 %, soit une hausse semblable à celle observée au premier trimestre de 2022.
La baisse des investissements en logement se poursuit
Les investissements en logement ont reculé de 2,1 % au deuxième trimestre, ce qui représente une cinquième baisse trimestrielle consécutive. Le recul est principalement attribuable à une baisse marquée des constructions neuves (-8,2 %), laquelle a été observée dans toutes les provinces et tous les territoires, sauf en Nouvelle-Écosse. Les activités de rénovation (-4,3 %) ont aussi diminué. Les baisses coïncident avec la hausse des coûts d'emprunt et la baisse de la demande de crédit hypothécaire, alors que la Banque du Canada a poursuivi le resserrement de sa politique monétaire, augmentant le taux directeur à 4,75 % au deuxième trimestre.
Malgré la hausse des coûts d'emprunt, les coûts de transfert de propriété (+18,2 %), qui représentent l'activité de revente, ont affiché une première augmentation depuis le quatrième trimestre de 2021.
L'accumulation des stocks ralentit
Le ralentissement dans l'accumulation des stocks au deuxième trimestre comparativement au trimestre précédent a exercé une pression à la baisse sur la croissance du PIB, et il en a résulté le niveau d'accumulation de stocks le plus faible depuis le quatrième trimestre de 2021. Au deuxième trimestre de 2023, le ratio des stocks aux ventes dans l'ensemble de l'économie a atteint son niveau le plus élevé depuis le deuxième trimestre de 2020.
L'accumulation des stocks non agricoles a été largement répandue au deuxième trimestre de 2023, mais les secteurs de la fabrication et du commerce de gros ont enregistré les ralentissements les plus prononcés. Parallèlement, le secteur du commerce de détail a enregistré une hausse, principalement attribuable à l'augmentation des stocks de véhicules automobiles.
La hausse des importations est supérieure à celle des exportations
Au deuxième trimestre, les importations de biens et de services ont progressé de 0,5 %, après avoir augmenté de 0,2 % au premier trimestre. Les importations d'or, d'argent et de métaux du groupe du platine sous forme brute et leurs alliages; de voitures automobiles et de camions légers; et d'aéronefs sont principalement à l'origine de la hausse.
Les exportations de biens et de services ont légèrement augmenté de 0,1 % au deuxième trimestre, après avoir grimpé de 2,5 % au premier trimestre. Les hausses des produits intermédiaires en métal et des services commerciaux ont été contrebalancées par les baisses des exportations de pétrole brut et de bitume, de blé et de canola.
Les dépenses des ménages ralentissent
La croissance des dépenses réelles des ménages a ralenti pour s'établir à 0,1 % au deuxième trimestre, alors que la croissance était de 1,2 % au premier trimestre. Au deuxième trimestre, la légère augmentation des dépenses pour des biens (+0,1 %) a été surtout attribuable aux dépenses plus élevées pour les nouveaux camions, fourgonnettes et véhicules utilitaires sport (+3,3 %), ce qui rend compte des améliorations apportées aux défis antérieurs de la chaîne d'approvisionnement. La croissance a été toutefois modérée par la baisse des dépenses en voitures neuves (-9,5 %), en meubles et articles d'ameublement (-3,3 %), en biens durables pour les loisirs de plein air (-8,3 %) et en gaz naturel (-6,4 %).
Les dépenses des ménages pour les services sont restées inchangées au deuxième trimestre, après avoir enregistré une hausse de 1,1 % au premier trimestre. Au deuxième trimestre, une baisse marquée des dépenses des Canadiens à l'étranger (-6,3 %) et des dépenses pour les services de boissons alcoolisées (-5,9 %) a contrebalancé la hausse des dépenses pour les services de logement (+0,5 %), le transport aérien (+6,8 %) et les services de télécommunication (+1,9 %).
Même si les dépenses globales des ménages ont légèrement augmenté au cours du deuxième trimestre, les dépenses des ménages par habitant ont diminué de 0,7 %. En fait, les dépenses des ménages par habitant ont diminué au cours de trois des quatre derniers trimestres.
Les investissements réels des entreprises augmentent légèrement après quatre reculs trimestriels consécutifs
Les investissements des entreprises en ouvrages non résidentiels ont progressé de 2,4 % au deuxième trimestre, principalement en raison de la hausse des dépenses en ouvrages de génie (+3,3 %), lesquelles ont augmenté pour un 11e trimestre consécutif. Les dépenses des entreprises en machines et matériel ont augmenté de 2,7 % au deuxième trimestre, après avoir enregistré une augmentation de 0,1 % au premier trimestre de. La hausse est principalement attribuable à l'augmentation des dépenses en aéronefs et autre matériel de transport, ce qui coïncide avec une progression marquée des importations de navires et d'aéronefs.
Le prix implicite du produit intérieur brut augmente, tandis que les termes de l'échange diminuent
Le déflateur du PIB a crû de 0,7 % au deuxième trimestre, l'inflation des prix à la consommation étant restée élevée. Toutefois, les termes de l'échange, c'est-à-dire le ratio du prix des exportations au prix des importations, ont diminué de 2,0 % au deuxième trimestre, principalement sous l'effet de la baisse des prix des biens exportés (-3,4 %). Il s'agit de la quatrième baisse trimestrielle consécutive des termes de l'échange.
Le revenu national brut réel a enregistré un léger recul de 0,2 % au deuxième trimestre, ce qui témoigne de la baisse des termes de l'échange.
La rémunération des salariés augmente
La rémunération des salariés s'est accrue de 2,2 % au deuxième trimestre, après avoir progressé de 1,9 % au trimestre précédent. La hausse de la rémunération des salariés est principalement attribuable à la hausse des salaires moyens. En outre, deux paiements rétroactifs importants ont été versés au cours du trimestre, soit dans le secteur des soins de santé en Ontario et pour les forces militaires. Ensemble, ces paiements rétroactifs représentent 0,3 point de pourcentage de la croissance globale de la rémunération des salariés.
Dans les industries productrices de biens, les salaires et traitements totaux ont augmenté de 2,3 % au deuxième trimestre, alors que dans les industries productrices de services, ils ont augmenté de 2,2 %. Ce sont les services professionnels et personnels (+2,1 %), les soins de santé et l'assistance sociale (+3,5 %) et le commerce de gros et de détail (+1,9 %) qui ont le plus contribué à la croissance des salaires.
Les salaires et traitements totaux de l'administration publique fédérale se sont accrus de 2,4 %, principalement en raison d'un important paiement rétroactif versé aux membres des Forces armées canadiennes. La hausse a été enregistrée malgré la grève entreprise par certains fonctionnaires fédéraux représentés par l'Alliance de la fonction publique du Canada en avril et en mai.
La rémunération des salariés a augmenté dans toutes les provinces et tous les territoires au deuxième trimestre. La croissance a été la plus marquée en Nouvelle-Écosse (+3,5 %) et en Alberta (+2,8 %), suivies de la Colombie-Britannique (+2,5 %) et du Yukon (+2,5 %). La croissance la plus faible a été enregistrée à Terre-Neuve-et-Labrador (+0,3 %).
Le taux d'épargne des ménages augmente en raison de la hausse du revenu du travail et du revenu de placements
Le revenu disponible des ménages a progressé de 2,6 % au deuxième trimestre; il s'agit d'un revirement par rapport à la baisse observée au trimestre précédent (-0,6 %). La majeure partie de la hausse du revenu disponible est attribuable aux hausses de la rémunération des salariés (+2,2 %) et du revenu provenant du travail autonome non agricole (+3,1 %). Ces deux composantes ont affiché les hausses les plus marquées depuis le premier trimestre de 2022.
Contrairement aux trimestres précédents, le revenu net de la propriété a augmenté au deuxième trimestre de 2023, alors que les hausses des intérêts sur les dépôts (+19,0 %) et des dividendes provenant des sociétés (+3,8 %) ont plus que contrebalancé la hausse des paiements d'intérêts sur la dette hypothécaire (+5,8 %) et sur le crédit à la consommation (+6,9 %). Toutefois, c'est la première fois depuis le début de 2022 que les frais d'intérêts hypothécaires et non hypothécaires des ménages ont augmenté à un taux inférieur à 10 %.
La croissance du revenu disponible s'est accélérée au deuxième trimestre de 2023, tandis que celle des dépenses de consommation a été parmi les rythmes de croissance les plus lents des deux dernières années (+1,0 %) en valeurs nominales. Par conséquent, le taux d'épargne des ménages a progressé pour passer de 3,7 % au premier trimestre à 5,1 % au deuxième trimestre. Le taux d'épargne des ménages est agrégé sur l'ensemble des classes de revenu; en général, les taux d'épargne sont plus élevés dans les quintiles de revenu supérieurs. Avec la diffusion le 4 octobre des comptes économiques répartis pour le secteur des ménages pour le deuxième trimestre de 2023, les revenus, la consommation, l'épargne et le patrimoine des ménages seront disponibles par quintile de revenu des ménages et par groupes d'âge.
Les revenus des sociétés continuent d'éprouver des difficultés
Au deuxième trimestre, les revenus des sociétés non financières ont affiché un quatrième recul trimestriel consécutif, poursuivant la tendance à la baisse entamée au troisième trimestre de 2022, laquelle avait fait suite à l'atteinte de sommets historiques en 2022. Les revenus des industries liées à l'énergie ont continué de diminuer au deuxième trimestre de 2023, une diminution en partie attribuable aux travaux d'entretien planifiés qui ont touché les activités. En outre, une baisse soutenue des prix de l'énergie (-6,0 %) et du volume des exportations d'énergie (-2,5 %) a aussi exercé une pression à la baisse sur les revenus des industries liées à l'énergie.
L'excédent d'exploitation des sociétés financières a reculé de 0,6 % au deuxième trimestre. Il s'agit du septième recul trimestriel consécutif. La baisse est en partie attribuable à la réduction continue de l'intérêt net accumulé sur les dépôts et les prêts accordés par les banques à charte, lequel sert à l'estimation des services d'intermédiation fournis par celles-ci. Toutefois, l'intérêt net sur d'autres éléments comme les titres d'emprunt ont affiché une hausse notable au cours des derniers trimestres.
Objectifs liés au développement durable
Le 1er janvier 2016, des pays du monde entier ont officiellement commencé à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l'horizon 2030, le plan d'action des Nations Unies axé sur la transformation qui vise à relever des défis mondiaux urgents au cours des 15 années suivantes. Ce plan est fondé sur 17 objectifs précis liés au développement durable.
Les données sur le produit intérieur brut selon les revenus et les dépenses sont un exemple de la manière dont Statistique Canada appuie le suivi des progrès relatifs aux objectifs mondiaux liés au développement durable. Le présent communiqué contribuera à mesurer les objectifs suivants :


Note aux lecteurs
Dans le cadre de cette diffusion, les données du premier trimestre de 2023 ont été mises à jour en raison de l'intégration des données sources à jour et de la désaisonnalisation.
Prise en compte des opérations du commerce électronique effectuées auprès de vendeurs non-résidents
Les indicateurs utilisés pour estimer les dépenses de consommation finale des ménages ont été rajustés pour rendre compte du commerce électronique effectué auprès de vendeurs non résidents. Les données sur le commerce électronique recueillies dans le cadre de l'Enquête mensuelle sur le commerce de détail portent uniquement sur les opérations effectuées auprès de vendeurs résidents. Le rajustement visant à tenir compte des vendeurs non résidents, qui est appliqué aux indicateurs servant au calcul de la consommation des ménages provenant principalement de l'Enquête sur les marchandises vendues au détail, correspond à une valeur trimestrielle non désaisonnalisée. Ce rajustement est effectué depuis le quatrième trimestre de 2019. Au deuxième trimestre de 2023, le rajustement appliqué aux indicateurs de la consommation des ménages correspond à 763,6 millions de dollars. Il est calculé à partir de sources de données comme les opérations douanières détaillées, les remises de la taxe sur les produits et services et les états financiers de certaines entreprises.
Changement de l'année de référence pour les estimations des volumes et des prix
Dans le cadre de la diffusion du troisième trimestre de 2023, qui aura lieu en novembre 2023, les estimations des volumes et des prix pour le produit intérieur brut (PIB) trimestriel et l'ensemble connexe de comptes seront mises à jour selon l'année de référence 2017 (2017 = 100). De plus, au même moment, la classification du commerce international sera mise à jour pour s'appuyer sur le Système de classification des produits de l'Amérique du Nord (SCPAN) 2022. En raison du changement de l'année de référence et de l'utilisation d'une version plus récente du SCPAN, les paniers des prix feront également l'objet d'une mise à jour.
Cet exercice de changement de l'année de référence se fera en coordination avec des exercices similaires qui seront entrepris pour d'autres mesures des volumes au sein des comptes macroéconomiques canadiens, dont ceux prévus pour le commerce international de marchandises du Canada et le programme du stock et de la consommation de capital fixe.
Les estimations des volumes et des prix des comptes économiques provinciaux et territoriaux pour 2022, dont la diffusion est prévue pour le 8 novembre 2023, seront aussi fondées sur l'année de référence 2017 (2017 = 100).
Général
Les variations en pourcentage des statistiques relatives aux dépenses (comme les dépenses des ménages, l'investissement et les exportations) sont calculées à partir de mesures en volume qui sont corrigées en fonction des variations de prix. Les variations en pourcentage des statistiques relatives aux revenus (comme la rémunération des salariés et l'excédent d'exploitation) sont calculées à partir de valeurs nominales, c'est-à-dire qu'elles ne sont pas corrigées en fonction des variations de prix. À moins d'indication contraire, les taux de croissance représentent la variation en pourcentage dans la série d'un trimestre à l'autre, par exemple du premier trimestre de 2023 au deuxième trimestre de 2023.
Pour obtenir des renseignements sur la désaisonnalisation, veuillez consulter la page Données désaisonnalisées — Foire aux questions.
Tableaux de données en temps réel
Les tableaux de données en temps réel 36-10-0430-01 et 36-10-0431-01 seront mis à jour le 11 septembre.
Prochaine diffusion
Les données sur le PIB selon les revenus et dépenses du troisième trimestre seront diffusées le 30 novembre.
Produits
Le produit de visualisation « Produit intérieur brut selon les revenus et les dépenses : outil interactif », qui fait partie de la série Statistique Canada – Produits de visualisation des données (), est maintenant accessible. 71-607-X
Le document « Saisie de nouvelles mesures liées à la COVID-19 dans les comptes nationaux », qui fait partie de la collection Les nouveautés en matière de comptes économiques canadiens (), est accessible. 13-605-X
Le produit de visualisation « Aperçu du stock et de consommation de capital fixe : outil interactif », qui fait partie de Statistique Canada – Produits de visualisation des données (), est maintenant accessible. 71-607-X
Le portail Statistiques des comptes économiques, accessible sous l'onglet Sujets du site Web de Statistique Canada, offre un portrait à jour des économies nationale et provinciales et de leur structure.
Le Guide de l'utilisateur : Système canadien des comptes macroéconomiques () est accessible. 13-606-G
Le Guide méthodologique : Système canadien des comptes macroéconomiques () est accessible. 13-607-X
Coordonnées des personnes-ressources
Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).
Signaler un problème sur cette page
Quelque chose ne fonctionne pas? L'information n'est plus à jour? Vous ne trouvez pas ce que vous cherchez?
S'il vous plaît contactez-nous et nous informer comment nous pouvons vous aider.
- Date de modification :