Revenu agricole, 2022
Diffusion : 2023-05-25
Le revenu net réalisé des agriculteurs canadiens a baissé de 9,5 % pour s'établir à 12,5 milliards de dollars en 2022, la hausse des dépenses ayant dépassé l'augmentation des recettes monétaires agricoles. La diminution enregistrée en 2022 fait suite à une augmentation de 50,8 % observée en 2021 et à un accroissement de 79,1 % affiché en 2020. Sans le cannabis, le revenu net réalisé en 2022 a fléchi de 8,3 % pour se chiffrer à 12,7 milliards de dollars.
Le revenu net réalisé correspond à la différence entre les recettes monétaires et les dépenses d'exploitation des agriculteurs, moins les frais d'amortissement, plus le revenu en nature.
En 2022, les recettes monétaires agricoles totales ont augmenté de 14,8 % par rapport à 2021. La hausse des prix a fait en sorte que les agriculteurs canadiens ont tiré des recettes plus élevées à la fois des cultures (+7,2 milliards de dollars) et du bétail (+3,6 milliards de dollars) en 2022. Toutefois, une augmentation de 21,2 % des dépenses totales a fait baisser, somme toute, le revenu net réalisé. Les agriculteurs ont dû assumer des coûts plus élevés pour des intrants agricoles clés, dont l'engrais, les aliments pour animaux et le carburant.
En 2022, la Saskatchewan (4,5 milliards de dollars) a enregistré le revenu net réalisé le plus important, suivie de l'Alberta (3,3 milliards de dollars) et de l'Ontario (2,3 milliards de dollars).
La hausse des prix fait augmenter les recettes monétaires agricoles
Les recettes monétaires agricoles, qui comprennent les recettes provenant des cultures et du bétail, ainsi que les paiements de programme, se sont accrues de 14,8 % pour atteindre 95,0 milliards de dollars en 2022. Il s'agit de la deuxième année consécutive où une forte croissance a été enregistrée d'une année à l'autre (+14,7 % en 2021). Les hausses généralisées des prix des produits ont contribué à faire augmenter les recettes. En 2022, les prix de la plupart des cultures ont poursuivi leur tendance à la hausse observée depuis le début de la pandémie de COVID-19, tandis que les prix du bétail ont continué sur la lancée amorcée en 2021. La sécheresse de 2021 dans l'Ouest canadien a aussi entraîné une hausse des paiements d'assurance-récolte en 2022.
Les recettes monétaires agricoles ont progressé dans toutes les provinces. L'Alberta (+3,6 milliards de dollars) a affiché l'augmentation la plus prononcée, suivie de l'Ontario (+2,9 milliards de dollars).
La croissance des prix du blé et du canola est principalement à l'origine de la hausse des recettes des cultures
En 2022, les recettes des cultures ont progressé de 15,4 % pour atteindre 54,1 milliards de dollars, sous l'effet d'une deuxième année consécutive de hausse des prix moyens de tous les principaux produits céréaliers et oléagineux. L'augmentation des recettes des cultures enregistrée en 2022 fait suite à la croissance de 10,9 % inscrite en 2021 et à celle de 15,2 % affichée en 2020.
Les prix des cultures au pays ont augmenté en 2022 sous l'effet des faibles stocks d'ouverture pour l'année à la suite de la sécheresse qui a sévi dans l'Ouest canadien en 2021 et de deux années de forte demande d'exportation. Les prix des cultures ont également été soutenus par la demande accrue d'aliments pour le bétail, alors que les pâturages dans l'Ouest canadien ont été affectés par la sécheresse.
Les recettes monétaires agricoles pour le blé (sauf le blé dur) se sont accrues de 28,8 % en 2022 pour s'établir à 9,3 milliards de dollars. Les prix ont augmenté de 41,7 %, tandis que les mises en marché ont diminué de 9,1 %. Après la sécheresse de 2021, les stocks d'ouverture de blé (sauf le blé dur) en 2022 se sont situés à leur niveau le plus faible depuis 2008, d'où la baisse des mises en marché. Les exportations de blé (sauf le blé dur) du Canada vers le reste du monde ont diminué de 10,1 % en 2022 par rapport à l'année précédente. Toutefois, la valeur de ces exportations a progressé de 25,6 %.
Les recettes du canola ont augmenté de 13,4 % pour se fixer à 13,7 milliards de dollars. Les prix du canola ont affiché une hausse de 38,9 % par rapport à leur niveau moyen de 2021, ce qui a plus que contrebalancé la baisse de 18,4 % des mises en marché. Les stocks d'ouverture de canola pour 2022 ont été à leur niveau le plus bas depuis 2013. Les activités de trituration des graines de canola au pays ont diminué pour la deuxième année d'affilée et les exportations ont reculé de 31,1 %, principalement sous l'effet du resserrement de l'offre.
Ensemble, les hausses des recettes du blé (sauf le blé dur) et du canola ont représenté un peu plus de la moitié de la croissance des recettes des cultures. Le soya et le maïs-grain ont aussi affiché des hausses importantes par rapport à 2021.
Si l'on exclut le cannabis, les recettes des cultures ont augmenté de 16,1 % pour atteindre 51,1 milliards de dollars.
La hausse des recettes du bétail s'explique surtout par la vigueur des marchés des bovins
En 2022, les recettes du bétail ont connu une hausse de 12,1 % pour se chiffrer à 33,6 milliards de dollars, en raison des augmentations enregistrées dans les secteurs des bovins, des produits laitiers, de la volaille et des porcs. Cette augmentation des recettes du bétail fait suite à une hausse de 13,3 % inscrite en 2021 et à un recul de 0,5 % observé en 2020, lorsque la pandémie avait perturbé la chaîne d'approvisionnement associée à la transformation de la viande.
Les recettes tirées de la production de bovins ont progressé de 16,5 % pour s'élever à 10,8 milliards de dollars, principalement sous l'effet de la hausse des recettes des bovins d'abattage (+15,7 %). Le nombre de bovins abattus au Canada a atteint son niveau le plus élevé depuis 2008. Le coût des céréales fourragères s'est accru en 2022 en raison de la sécheresse de l'année précédente, exerçant des pressions sur le coût des aliments pour animaux que devaient assumer les éleveurs de bétail. Le nombre de bêtes abattues a augmenté, puisque les coûts élevés des intrants ont contraint les agriculteurs à réduire la taille de leur cheptel.
Le secteur assujetti à la gestion de l'offre, qui a été à l'origine d'un peu plus des deux cinquièmes des recettes totales du bétail, a affiché une hausse de 12,7 % de ses recettes, lesquelles ont atteint 14,1 milliards de dollars en 2022. Un peu plus de la moitié de l'augmentation observée est attribuable à une hausse de 11,4 % des recettes des produits laitiers (lait non transformé provenant des bovins), lesquelles sont passées à 8,2 milliards de dollars. Les prix du lait non transformé ont progressé de 11,3 % en 2022 sous l'effet de l'augmentation des coûts de production pour les producteurs laitiers. Malgré les difficultés occasionnées par le virus de la grippe aviaire, les recettes de la volaille se sont accrues de 13,8 % par rapport à 2021.
En 2022, les augmentations des prix ont contribué à porter les recettes tirées de la production de porcs à 6,5 milliards de dollars, en hausse de 4,4 %. Les prix ont progressé de 5,6 % pendant l'année, tandis que les mises en marché ont affiché un recul de 1,2 %. La majeure partie de la croissance des recettes tirées de la production de porcs découle de l'accroissement du nombre d'animaux abattus au pays, du fait qu'au Québec, la principale province de transformation du porc au Canada, la capacité d'abattage est revenue à la normale après les interruptions de travail survenues en 2021.
Les paiements liés à la sécheresse se poursuivent en 2022
En 2022, le total des paiements directs aux producteurs canadiens s'est accru de 23,6 % pour atteindre un total de 7,3 milliards de dollars. Cette hausse survient après une croissance de 71,8 % en 2021 et de 10,8 % en 2020. Plus des quatre cinquièmes de l'augmentation du total des paiements de programme directs observée en 2022 sont attribuables à la hausse des paiements d'assurance-récolte en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba, où les pertes liées à la sécheresse de 2021 ont continué de donner lieu à des paiements.
Les paiements directs ont augmenté de 137,6 % à l'Île-du-Prince-Édouard, où les agriculteurs ont été frappés par une interdiction d'exportation en raison du champignon de la galle verruqueuse de la pomme de terre.
Les prix de l'engrais, des aliments pour animaux et du carburant continuent de croître
En 2022, les dépenses d'exploitation agricole totales (après les remises) ont progressé de 21,2 % pour se chiffrer à 72,5 milliards de dollars. Il s'agit de la hausse la plus marquée depuis 1974 (+22,0 %) et d'une progression plus élevée que celle enregistrée l'année précédente (+9,6 %).
Les dépenses en engrais des agriculteurs canadiens se sont accrues de 61,5 % pour s'élever à 11,9 milliards de dollars en 2022. Les prix de l'engrais ont commencé à augmenter au début de 2021 et poursuivent leur hausse depuis. L'invasion de l'Ukraine par la Russie a accentué la pression sur les marchés des engrais déjà fragilisés par les catastrophes naturelles et les prix élevés du gaz naturel. En réponse à l'invasion, le Canada a imposé des sanctions qui comprennent un tarif de 35 % sur la plupart des marchandises provenant de la Russie, y compris les engrais.
En 2022, les dépenses en aliments commerciaux pour animaux des éleveurs de bétail se sont accrues de 20,6 % pour s'établir à 11,5 milliards de dollars. La sécheresse qui a frappé l'Ouest canadien en 2021 a eu des répercussions négatives sur les pâturages et a limité la quantité de foin et de céréales fourragères pouvant être entreposés à la ferme ou achetés auprès d'autres producteurs. L'Alberta, qui compte bon nombre des plus grands parcs d'engraissement du Canada, a importé des quantités record de maïs en 2022.
Les dépenses en carburant pour les machines ont augmenté de 58,6 % pour atteindre 4,4 milliards de dollars en 2022. Les prix du carburant ont commencé à croître en 2021, lors de la relance des économies partout dans le monde après l'assouplissement des mesures prises pour limiter la propagation de la COVID-19. En 2022, les prix du carburant ont été soutenus par les perturbations de la chaîne d'approvisionnement qui ont découlé des sanctions imposées à la Russie par suite de son invasion de l'Ukraine.
En 2022, les dépenses agricoles totales (après les remises), qui comprennent les dépenses d'exploitation et les frais d'amortissement, ont progressé de 19,7 % pour se chiffrer à 82,6 milliards de dollars, du fait de l'augmentation de 9,5 % des frais d'amortissement. Les dépenses agricoles totales se sont accrues dans toutes les provinces.
L'augmentation des stocks accroît le revenu net total
Le revenu net total a progressé de 15,2 milliards de dollars en 2022 pour s'établir à 21,3 milliards de dollars. Les trois provinces des Prairies ont affiché d'importantes augmentations du revenu net total, alors que les autres provinces ont toutes enregistré des reculs. Ce sont les prix élevés des produits, combinés au rétablissement des stocks à la suite de la sécheresse de 2021, qui ont donné lieu aux augmentations observées dans les Prairies.
Le revenu net total correspond au revenu net réalisé, rajusté en fonction de la variation des stocks de cultures et de bétail des agriculteurs. Il représente le rendement des capitaux propres, la main-d'œuvre agricole non rémunérée, la gestion et le risque.
Sans le cannabis, le revenu net total s'est accru de 15,3 milliards de dollars pour se chiffrer à 21,5 milliards de dollars.
Note aux lecteurs
Le revenu net réalisé peut varier énormément d'une exploitation agricole à l'autre en raison de plusieurs facteurs, dont le type de production de l'exploitation, les prix, les conditions météorologiques et les économies d'échelle. Cette mesure ainsi que d'autres mesures agrégées du revenu agricole sont calculées à l'échelon provincial à l'aide des mêmes concepts que ceux utilisés pour mesurer les résultats de l'ensemble de l'économie canadienne. Il s'agit de mesures du revenu de l'exploitation agricole, et non du revenu du ménage agricole.
La diminution du revenu net réalisé lorsqu'on exclut le secteur du cannabis est le résultat du fait que ce dernier a un revenu réalisé négatif, les dépenses étant supérieures aux revenus.
Les données provisoires sur le revenu agricole pour l'année civile précédente sont diffusées pour la première fois en mai de chaque année, soit cinq mois après la période de référence. Les données révisées sont diffusées par la suite au mois de novembre de chaque année et englobent les données qui ont été reçues trop tard pour être diffusées dans le premier communiqué. Les données de l'année ayant précédé la période de référence peuvent aussi faire l'objet de révisions.
Des données financières supplémentaires pour 2022, recueillies à l'échelon de l'exploitation agricole au moyen d'enquêtes et d'autres sources administratives, seront diffusées ultérieurement au cours de l'année. Ces données fourniront des explications sur les écarts relativement au rendement d'exploitations agricoles de divers types et de diverses tailles.
Un ensemble sommaire des composantes du revenu agricole, à l'exception des recettes et des dépenses liées au cannabis, peut être fourni sur demande pour 2021 et 2022. Pour des raisons de confidentialité, les estimations de 2021 et de 2022 excluant le cannabis ne sont pas accessibles pour Terre-Neuve-et-Labrador et l'Île-du-Prince-Édouard.
En raison de la diffusion des données du Recensement de l'agriculture de 2021 le 11 mai 2022, les données sur les recettes monétaires agricoles, les dépenses d'exploitation, le revenu net, la valeur du capital et d'autres données seront modifiées au besoin. L'ensemble complet des révisions sera diffusé au cours des 12 prochains mois.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les recettes monétaires agricoles du premier trimestre de 2023, consultez le communiqué intitulé « Recettes monétaires agricoles », diffusé dans Le Quotidien d'aujourd'hui.
Pour obtenir les plus récents renseignements sur le Recensement de l'agriculture, consultez le portail du Recensement de l'agriculture.
Pour obtenir plus de renseignements sur l'agriculture et l'alimentation, consultez le portail Statistiques sur l'agriculture et l'alimentation.
Produits
Il est possible de consulter l'outil interactif de visualisation des données « Revenu agricole net, par province », qui est accessible sur le site Web de Statistique Canada.
Le portail Statistiques sur l'agriculture et l'alimentation, qui est accessible sous l'onglet Sujets du site Web de Statistique Canada, fournit aux utilisateurs un point d'accès unique à une grande variété de renseignements relatifs à l'agriculture et à l'alimentation.
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