Bilan du secteur agricole, 31 décembre 2021 (données révisées)

Diffusion : 2023-02-16

Au 31 décembre 2021, la valeur des capitaux propres du secteur agricole au Canada s'est chiffrée à 627,6 milliards de dollars, en hausse de 10,0 % par rapport à la même date un an plus tôt. Il s'agissait de la plus forte augmentation en pourcentage de la valeur des capitaux propres du secteur agricole depuis 2013. Les capitaux propres ont augmenté dans toutes les provinces, et ce sont l'Ontario (+19,2 %) et la Colombie-Britannique (+15,0 %) qui ont enregistré les hausses les plus marquées. Les hausses des capitaux propres étaient principalement attribuables à la croissance de la valeur des terres agricoles.

Graphique 1 
Variation en pourcentage d'une année à l'autre de la valeur de l'actif total, du passif total et des capitaux propres, 2020 à 2021

La valeur de l'actif total augmente sous l'effet d'une hausse de la valeur des immobilisations agricoles

La valeur de l'actif total a progressé de 9,5 % pour atteindre 749,8 milliards de dollars en 2021. La quasi-totalité de la croissance de l'actif total a été attribuable à l'augmentation de la valeur des immobilisations agricoles, en hausse de 57,6 milliards de dollars. Pour la première fois depuis le début de la série en 1981, toutes les composantes des immobilisations agricoles (terres agricoles, maisons de ferme et bâtiments de service) ont affiché des hausses d'au moins 10,0 %. La composante des terres agricoles a été à l'origine de plus de 85,0 % de la croissance des immobilisations agricoles observée du 31 décembre 2020 au 31 décembre 2021. Selon le rapport Valeur des terres agricoles 2021 de Financement agricole Canada, les taux d'intérêt historiquement bas, les prix élevés des produits de base et l'offre limitée de terres agricoles mises en vente ont favorisé l'augmentation de la valeur des terres agricoles.

La valeur des stocks de cultures a progressé légèrement, en hausse de 0,9 % pour s'établir à 21,2 milliards de dollars. En 2021, les stocks à la ferme à la fin de l'année avaient diminué considérablement pour la plupart des cultures — blé (-42,7 %), canola (-40,1 %), légumineuses (-39,5 %) et orge (-45,4 %). Ces baisses ont été contrebalancées en partie par une hausse des prix, ce qui a atténué leur incidence sur la valeur des stocks de cultures. Dans l'ensemble, en 2021, les stocks à la ferme à la fin de l'année avaient baissé de 33,0 % pour la totalité des cultures et les prix moyens des cultures ont crû de 50,7 %.

La valeur des stocks de volaille et de bétail sur le marché a progressé de 13,3 % pour atteindre 9,2 milliards de dollars au 31 décembre 2021, principalement en raison de la hausse des prix de la plupart des produits du bétail et des produits assujettis à la gestion de l'offre. Toutes les provinces ont enregistré des augmentations de la valeur des stocks de volaille et de bétail sur le marché, dont les plus prononcées ont été observées en Alberta (+512,3 millions de dollars) et en Ontario (+242,4 millions de dollars). Ensemble, les deux provinces ont été à l'origine de plus des deux tiers de la croissance à l'échelle du Canada. La forte demande d'exportation et les coûts de production plus élevés des engrais, des aliments pour animaux et du carburant ont contribué à l'augmentation des prix du bétail et des produits assujettis à la gestion de l'offre.

La hausse du passif se poursuit

Au 31 décembre 2021, la valeur du passif total avait augmenté de 7,1 % pour se chiffrer à 122,2 milliards de dollars, s'inscrivant dans la tendance à la hausse constante ayant été amorcée en 1994. Le passif a augmenté dans toutes les provinces, sauf à Terre-Neuve-et-Labrador (-0,2 %), et c'est l'Ontario (+10,7 %) et la Colombie-Britannique (+11,0 %) qui ont affiché les progressions les plus marquées. Les faibles taux d'intérêt en 2021 pourraient avoir incité les agriculteurs à s'endetter afin de financer leurs entreprises.

La sécheresse nuit à la rentabilité

En 2021, deux ratios de rentabilité, le rendement de l'actif (0,020) et le rendement des capitaux propres (0,016), ont diminué pour s'établir à leur plus bas niveau enregistré au cours des trois dernières années. Bien que le revenu comptant ait atteint un sommet inégalé en 2021, la sécheresse dans l'Ouest canadien a eu des répercussions négatives sur les stocks à la ferme, ce qui a entraîné une baisse du revenu total net. Par conséquent, les entreprises agricoles ont généré moins de profit à partir de leur capital.

En 2021, le ratio d'endettement (0,163) et le ratio emprunts/capitaux propres (0,195) ont diminué pour une deuxième année consécutive. Cependant, les deux ratios sont demeurés plus élevés que leurs moyennes décennales. La diminution de ces ratios indique qu'une proportion plus faible de l'actif productif agricole est financée par les créanciers plutôt que par les propriétaires d'exploitations agricoles.

Graphique 2 
Ratio de solvabilité — endettement, Canada, 2007 à 2021

Graphique 3 
Ratio d'efficacité — couverture de l'intérêt, Canada, 2007 à 2021

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