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Les armes à feu et les crimes violents au Canada, 2021

Diffusion : 2022-12-12

Alors que les crimes violents déclarés par la police au Canada ont augmenté de 4 % de 2020 à 2021, le taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu a diminué de 5 %. Malgré cette baisse récente, les crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu ont suivi une tendance généralement à la hausse depuis le début des années 2010. En 2021, le taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu était de 25 % supérieur à celui enregistré 10 ans plus tôt, en 2012.

Comme cela a toujours été le cas au Canada, les crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu représentent une faible proportion de tous les crimes qui sont portés à l'attention de la police. En 2021, les 8 047 victimes de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu représentaient 2,6 % de toutes les victimes de crimes violents.

Contrairement à la tendance observée pour les crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu en général, le taux d'homicides par arme à feu a augmenté de 6 % en 2021. Il s'agit du taux d'homicides par arme à feu déclarés par la police le plus élevé depuis 1992 et, se situant à 297, du plus grand nombre d'homicides par arme à feu enregistré à ce jour.

L'article du Bulletin Juristat — En bref intitulé « Les armes à feu et les crimes violents au Canada, 2021 », diffusé aujourd'hui, présente les plus récentes données déclarées par la police sur les crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu au Canada, qui reposent sur le Programme de déclaration uniforme de la criminalité et l'Enquête sur les homicides.

La baisse des crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu est attribuable à une diminution en Ontario

La baisse globale des crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu observée de 2020 à 2021 est principalement attribuable à l'Ontario; il y a eu 522 victimes de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu de moins dans cette province en 2021. Plus précisément, la diminution globale était en grande partie attribuable aux baisses observées dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Toronto, où il y a eu 405 victimes de moins et une diminution de 22 % du taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu par rapport à 2020.

Après l'Ontario, les autres diminutions les plus importantes ont été enregistrées en Alberta, en Colombie-Britannique et en Nouvelle-Écosse. En Alberta et en Colombie-Britannique, les diminutions observées à l'échelle provinciale découlent des baisses importantes enregistrées dans les régions rurales du Sud. En Nouvelle-Écosse, la diminution observée s'explique en partie par la fusillade de masse survenue en avril 2020 dans la province, où 22 personnes ont été tuées et d'autres ont été blessées, ce qui en a fait la fusillade la plus mortelle de l'histoire du Canada.

Les baisses du nombre de victimes observées de 2020 à 2021 ont été quelque peu contrebalancées par les hausses enregistrées au Manitoba, en Saskatchewan et au Nunavut. Il convient de souligner que Regina, Winnipeg et Saskatoon ont affiché les taux les plus élevés parmi l'ensemble des RMR en 2021 et que, dans les trois cas, les taux ont augmenté par rapport à 2020.

Parmi les provinces, les taux les plus élevés de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu ont été enregistrés en Saskatchewan (83 pour 100 000 habitants) et au Manitoba (58) en 2021. En revanche, les taux les plus faibles ont été observés en Colombie-Britannique (18), à Terre-Neuve-et-Labrador (15) et à l'Île-du-Prince-Édouard (7).

Les crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu diminuent dans les régions urbaines et les régions rurales du Sud, mais augmentent dans les régions rurales du Nord

Au-delà des baisses enregistrées à l'échelle nationale, des tendances variables ont été observées au chapitre des crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu d'une province et d'un territoire à l'autre, particulièrement lorsqu'on compare les régions rurales du Nord, les régions rurales du Sud et les régions urbaines. Aux fins de cette analyse, les régions rurales du Nord comprennent tous les services de police ruraux des territoires et des régions septentrionales de Terre-Neuve-et-Labrador, de l'Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan, de l'Alberta et de la Colombie-Britannique, tandis que les régions rurales du Sud comprennent les services de police ruraux des régions méridionales de ces provinces, ainsi que ceux de l'Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick.

En 2021, le taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu s'élevait à 107 victimes pour 100 000 habitants dans les régions rurales du Nord, soit un taux environ quatre fois plus élevé que ceux enregistrés dans les régions rurales du Sud (27) et dans les régions urbaines (25). Ces différences géographiques sont semblables à celles observées dans le cas des crimes violents en général.

Graphique 1  Graphique 1: Victimes de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu déclarés par la police, selon la région géographique, Canada, 2009 à 2021
Victimes de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu déclarés par la police, selon la région géographique, Canada, 2009 à 2021

Comparativement à 2020, les régions urbaines (-8 %) et les régions rurales du Sud (-11 %) ont enregistré des baisses de leurs taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu. En revanche, le taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu dans les régions rurales du Nord a augmenté de 22 %, atteignant un sommet inégalé depuis que des données comparables ont commencé à être diffusées en 2009. Dans l'ensemble des provinces, les plus hauts taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu ont été généralement observés dans les régions rurales du Nord. Par exemple, les régions rurales du nord de la Saskatchewan ont enregistré le taux le plus élevé au pays (467 victimes pour 100 000 habitants) pour la septième année consécutive.

Comme c'est le cas pour les taux de criminalité en général, les taux plus élevés de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu enregistrés dans les régions du Nord et leur plus grande variabilité au fil du temps sont attribuables aux populations relativement plus petites dans ces régions. Par exemple, bien que les taux étaient plus élevés dans les régions du Nord du pays, des armes à feu étaient présentes dans une proportion semblable d'affaires dans les régions urbaines (2,6 %), les régions rurales du Sud (2,4 %) et les régions rurales du Nord (2,5 %).

Les armes de poing sont plus souvent présentes sur les lieux de l'affaire dans les régions urbaines, tandis que dans les régions rurales, ce sont les carabines ou les fusils de chasse qui le sont

Conformément aux tendances antérieures observées au chapitre de la violence commise à l'aide d'une arme à feu, les armes de poing étaient plus souvent présentes dans les régions urbaines que dans les régions rurales. En 2021, les armes de poing étaient en cause dans plus de 6 crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu sur 10 (63 %) dans les régions urbaines, ce qui est bien supérieur à ce que la police a déclaré dans les régions rurales du Sud (26 %) et du Nord (20 %). En revanche, dans les régions rurales, une carabine ou un fusil de chasse était le type d'arme à feu le plus courant; il était présent sur les lieux de l'affaire pour environ 4 victimes de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu sur 10 (38 % dans les régions rurales du Sud et 40 % dans les régions rurales du Nord).

Dans l'ensemble, plus de la moitié des crimes commis à l'aide d'une arme à feu mettaient en cause une arme de poing, ce qui en fait le type d'arme à feu le plus souvent présent. Bien que ce type d'arme ait été le plus courant, le taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme de poing a diminué de 6 % en 2021, atteignant son plus bas niveau depuis 2014.

Une carabine ou un fusil de chasse était présent sur les lieux de l'affaire pour près de 1 victime de crime violent commis à l'aide d'une arme à feu sur 5 (18 %) en 2021. Le taux de crimes violents commis à l'aide d'une carabine ou d'un fusil de chasse a diminué de 8 % en 2021.

Graphique 2  Graphique 2: Victimes de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu déclarés par la police, selon le type d'arme à feu, Canada, 2009 à 2021
Victimes de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu déclarés par la police, selon le type d'arme à feu, Canada, 2009 à 2021

Le taux d'homicides par arme à feu atteint un sommet inégalé depuis 1992

Les services de police au Canada ont déclaré 297 victimes d'homicide pour lesquelles la cause du décès était la décharge d'une arme à feu en 2021. Ce nombre représente un taux de 0,78 victime pour 100 000 habitants, ce qui correspond à une augmentation de 6 % par rapport à l'année précédente et au plus haut taux enregistré au Canada depuis 1992.

La hausse observée à l'échelle nationale est attribuable à l'augmentation du nombre de victimes d'homicide par arme à feu déclarées en Ontario (+20), en Colombie-Britannique (+14) et au Québec (+6), des augmentations qui ont été partiellement contrebalancées par les baisses enregistrées en Alberta (-15) et en Nouvelle-Écosse (-12).

Les homicides commis à l'aide d'une arme à feu représentaient 40 % de tous les homicides commis au Canada en 2021, ce qui fait de la décharge d'une arme à feu la principale cause de décès chez les victimes d'homicide pour la sixième année consécutive. Venaient ensuite les agressions à l'arme blanche (32 %), les coups portés (17 %) et les autres méthodes (10 %).

Comme c'est le cas chaque année depuis 1995, les armes de poing (57 %) étaient le type d'arme à feu le plus souvent utilisé dans les homicides par arme à feu au Canada en 2021; venaient ensuite les carabines ou les fusils de chasse (26 %). En 2021, presque toutes (95 %) les victimes d'homicides commis à l'aide d'une arme de poing se trouvaient dans des régions urbaines. Toutefois, la répartition des homicides commis à l'aide d'une carabine ou d'un fusil de chasse au pays différait : 56 % avaient été perpétrés dans les régions urbaines, 28 % l'avaient été dans les régions rurales du Sud et 15 %, dans les régions rurales du Nord.

À l'instar des crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu en général, le taux d'homicides par arme à feu était plus élevé dans les régions rurales du Nord (1,52 victime pour 100 000 habitants), et était bien supérieur à celui enregistré dans les régions urbaines (0,76) et les régions rurales du Sud (0,69).

Selon les données policières, on a confirmé ou soupçonné que près de la moitié (46 %) des homicides par arme à feu étaient attribuables à des gangs en 2021, comparativement à 7 % des homicides commis au moyen d'autres méthodes.

  Note aux lecteurs

Le présent article est fondé sur un article de Juristat qui porte sur les crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu déclarés par la police, et qui repose sur les données tirées du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC), un recensement annuel de tous les crimes qui ont été signalés aux services de police fédéraux, provinciaux, territoriaux et municipaux au Canada, et de l'Enquête sur les homicides, un recensement annuel de tous les homicides qui ont été portés à l'attention des services de police.

Dans le présent article, tous les résultats du Programme DUC excluent la province de Québec en raison de la proportion élevée d'affaires sur les lieux desquelles l'arme la plus dangereuse présente était inconnue. Ils excluent également les données du Service de police de Saint John en raison de préoccupations liées à la qualité des données. Les données sur les homicides tirées de l'Enquête sur les homicides portent sur l'ensemble du Canada, y compris le Québec.

Dans cette étude, les crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu concernent les victimes des crimes violents pour lesquels une arme à feu était l'arme la plus dangereuse sur les lieux de l'affaire et pour lesquels la police a jugé que la présence de l'arme à feu était pertinente à l'affaire. Pour qu'une affaire soit considérée comme ayant été commise à l'aide d'une arme à feu, il suffit qu'une arme à feu soit présente lors de la perpétration de l'infraction, et pas nécessairement utilisée. Les affaires de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu ne comprennent pas les infractions sans violence au Code criminel lors desquelles une arme à feu était présente, y compris les infractions administratives comme l'entreposage non sécuritaire, ou des infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu comme la décharge d'une arme à feu avec une intention particulière où aucune victime n'a été identifiée.

Les services de police ruraux sont ceux qui desservent un territoire où la majorité de la population vit à l'extérieur d'une région métropolitaine de recensement (RMR) ou d'une agglomération de recensement (AR). Les services de police urbains sont ceux qui desservent un territoire dont la majorité de la population vit dans une RMR ou une AR.

Les régions rurales du Nord comprennent tous les services de police ruraux dans les territoires ou dans le Nord provincial. Le Nord provincial englobe les régions septentrionales de Terre-Neuve-et-Labrador, du Québec, de l'Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan, de l'Alberta et de la Colombie-Britannique (Nord et Sud ― Variante de la Classification géographique type 2016). Les régions rurales du Sud comprennent les services de police ruraux des régions méridionales de ces provinces, ainsi que ceux de l'Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Comme les données du Québec sont exclues, l'analyse des crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu dans le Nord et le Sud exclut les régions du nord et du sud du Québec.

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L'article du Bulletin Juristat — En bref intitulé « Les armes à feu et les crimes violents au Canada, 2021 » (Numéro au catalogue85-005-X) est maintenant accessible.

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