Enquête sur les modes d'apprentissage et de garde des jeunes enfants, 2022
Diffusion : 2022-06-01
Un peu plus de la moitié (52 %) des enfants canadiens de moins de six ans fréquentaient un service de garde agréé ou non agréé au début de 2022. Ce pourcentage est demeuré inchangé par rapport à celui observé à la fin de 2020, lorsque les données de l'Enquête sur les modes d'apprentissage et de garde des jeunes enfants (EMAGJE) ont été recueillies pour la dernière fois, mais il a affiché une baisse comparativement au taux de 60 % enregistré en 2019, avant le début de la pandémie de COVID-19.
Au début de la pandémie, plusieurs provinces et territoires ont exigé la fermeture de la plupart des garderies agréées. Cependant, au début de 2022, de nombreuses garderies ont repris leurs activités, après avoir mis en place des mesures de sécurité supplémentaires, dont des pratiques de santé et de sécurité plus rigoureuses et, dans certains cas, une réduction de leur capacité. Les données de l'EMAGJE de 2022 publiées aujourd'hui ont été recueillies au plus fort de la vague du très contagieux variant Omicron, au moment où le secteur des services de garde s'adaptait à l'évolution des restrictions en matière d'isolement et des mesures sanitaires.
Les résultats de l'EMAGJE portent sur les jeunes enfants (âgés de moins de six ans) qui fréquentaient un service de garde, agréé ou non, qui est offert par une personne autre qu'un parent ou un tuteur. Il peut s'agir par exemple de services en garderie, de services de garde à domicile par une personne avec ou sans lien de parenté, ou encore de services de garde avant ou après l'école. Le gardiennage occasionnel et la maternelle n'ont pas été considérés comme des services de garde d'enfants aux fins de cette enquête.
La proportion de nourrissons de moins d'un an fréquentant un service de garde diminue
Bien que la proportion totale de jeunes enfants canadiens fréquentant un service de garde en 2022 n'ait pas changé par rapport à 2020, des différences ont été constatées selon le groupe d'âge. Au début de 2022, 14 % des nourrissons de moins d'un an fréquentaient un service de garde, comparativement à 20 % en 2020. Les principales raisons invoquées par les parents ou les tuteurs quant au fait que leurs nourrissons ne fréquentaient pas un service de garde étaient les mêmes qu'en 2020 : ils étaient en congé de maternité ou en congé parental (57 %) ou ils préféraient qu'un parent reste à la maison avec leur enfant (17 %).
Un peu plus des trois cinquièmes (62 %) des enfants âgés de un à trois ans fréquentaient un service de garde au début de 2022, un taux inchangé par rapport à 2020. Parmi les enfants âgés de quatre à cinq ans, une proportion plus élevée de ceux qui n'allaient pas à l'école au début de 2022 (72 %) fréquentait un service de garde comparativement à la fin de 2020 (63 %). Par contre, une proportion plus faible de ceux qui allaient à l'école au début de 2022 fréquentait un service de garde (47 %) comparativement à la fin de 2020 (54 %). Statistique Canada mène actuellement une enquête approfondie pour étudier davantage l'utilisation des services de garde avant et après l'école chez les enfants de 12 ans et moins qui vont à l'école.
Le recours aux garderies, aux centres préscolaires et aux centres de la petite enfance revient aux niveaux observés avant la pandémie, tandis que le recours aux garderies en milieu familial diminue
La baisse de 8 points de pourcentage en ce qui concerne le recours aux services de garde est restée stable pendant la pandémie (de 60 % en 2019 à 52 % en 2020 et au début de 2022). Cependant, des changements ont été observés au chapitre des types de modes de garde utilisés. Au début de 2022, le recours aux garderies était revenu aux niveaux enregistrés avant la pandémie, tandis que l'utilisation des services de garde en milieu familial avait diminué.
La proportion d'enfants canadiens de moins de six ans qui fréquentaient des garderies, des centres préscolaires ou des centres de la petite enfance (CPE) a augmenté pour passer de 26 % à la fin de 2020 à 31 % au début de 2022, ce qui correspond au taux observé en 2019 (31 %), avant la pandémie.
En revanche, la proportion d'enfants fréquentant des services de garde en milieu familial a diminué pour passer de 12 % en 2019 à 10 % en 2020, puis à 8 % au début de 2022. L'Enquête sur la population active a permis de constater une diminution du nombre de gardiens et de gardiennes d'enfants en milieu familial qui travaillaient, qui est passé de 34 400 en janvier 2019 à 20 500 en janvier 2022.
De nombreux facteurs entrent en jeu en ce qui concerne le recours aux services de garde et les types de modes de garde en place en temps de pandémie. Il est possible que les parents travaillent à partir de la maison ou que d'autres choix s'offrent à eux en raison des fermetures liées à la pandémie, des réouvertures et des différences de réglementation d'une province à l'autre.
L'âge de l'enfant a également joué un rôle important dans le mode de garde utilisé au début de 2022. Parmi les nourrissons de moins d'un an qui fréquentaient un service de garde, plus de la moitié se faisaient garder par une personne avec un lien de parenté. À titre de comparaison, près des deux tiers des enfants âgés de un à trois ans confiés à un service de garde fréquentaient une garderie, un centre préscolaire ou un CPE.
Chez les enfants âgés de quatre à cinq ans qui fréquentaient un service de garde, 81 % de ceux qui n'allaient pas à l'école fréquentaient une garderie, un centre préscolaire ou un CPE. Parmi les enfants qui allaient à l'école et fréquentaient également un service de garde, 37 % fréquentaient une garderie, un centre préscolaire ou un CPE, et 37 % fréquentaient un service de garde avant ou après l'école.
Les enfants vivant au Québec sont les plus susceptibles de fréquenter un service de garde
Comme c'était le cas en 2019 et en 2020, des différences dans les taux de fréquentation des services de garde ont été constatées d'une province à l'autre. Parmi les enfants de moins de six ans, ceux qui vivaient au Québec (71 %) étaient les plus susceptibles de fréquenter un service de garde, et ceux qui vivaient à l'Île-du-Prince-Édouard (59 %) et au Nouveau-Brunswick (59 %) étaient plus susceptibles que la moyenne canadienne de fréquenter un service de garde. Les enfants en Ontario (41 %) et en Alberta (46 %) étaient les moins susceptibles de fréquenter un service de garde comparativement à la moyenne canadienne. Dans chacune des provinces, la proportion d'enfants fréquentant un service de garde était inchangée par rapport à la fin de 2020.
L'emplacement est la raison la plus fréquemment citée comme celle justifiant le choix du mode de garde principal
Les raisons justifiant le choix du mode de garde principal étaient semblables avant et pendant la pandémie : l'emplacement était la raison la plus souvent donnée (mentionnée par 52 % des parents ou des tuteurs), suivi des caractéristiques liées à la prestation des services de la personne gardant l'enfant (49 %), du coût abordable (37 %) et des heures d'ouverture (35 %).
En 2022, plus du tiers (36 %) des parents et des tuteurs d'enfants ont également déclaré avoir choisi leur mode de garde parce qu'il était agréé par le gouvernement ou par un organisme, et 35 % ont indiqué que les qualifications du fournisseur de service avaient influencé leur choix.
La pandémie a continué d'influencer le choix de mode de garde de certains parents et tuteurs. Au début de 2022, 10 % des parents ou tuteurs d'enfants, en baisse par rapport à 14 % en 2020, ont déclaré que le facteur ayant influencé leur choix de mode de garde principal était la disponibilité réduite durant la pandémie. Dans le cadre de l'enquête, il n'a pas été demandé aux parents ou aux tuteurs s'ils avaient été contraints de changer leur mode de garde ou s'ils avaient choisi de le faire pendant cette période.
Environ 4 parents sur 10 ayant recours à un service de garde pendant la pandémie déclarent avoir éprouvé des difficultés à trouver ce service de garde
Environ 4 parents sur 10 qui avaient recours à un service de garde au début de 2022 ont déclaré avoir eu des difficultés à trouver ce service. Cette proportion est semblable à celle qui avait été observée à la fin de 2020. Les parents d'enfants de moins d'un an étaient les plus susceptibles d'affirmer avoir eu des difficultés à trouver un service de garde (47 %), tandis que les parents d'enfants âgés de quatre ou cinq ans qui fréquentaient l'école étaient les moins susceptibles de déclarer avoir eu de telles difficultés (35 %). Un certain nombre de facteurs pourraient entraîner des difficultés à trouver un service de garde en fonction de l'âge de l'enfant. Par exemple, les parents de nourrissons pourraient se heurter à des obstacles parce que le nombre d'enfants par employé du service de garde est plus faible et les coûts sont plus élevés, ce qui limite l'accès à des places abordables. En revanche, les enfants d'âge scolaire pourraient être plus susceptibles d'avoir déjà fréquenté un service de garde établi ou d'avoir accès à des services de garde avant et après l'école qui sont situés dans leur école et dont les coûts sont moins élevés.
Parmi les parents qui avaient recours à un service de garde et qui ont déclaré avoir eu des difficultés à trouver ce service, 57 % ont indiqué avoir eu des difficultés à trouver un service dans leur collectivité, tandis que 46 % ont eu des difficultés à en trouver qui sont abordables. Près du quart des parents ont déclaré avoir eu des difficultés à trouver un service de garde pour une raison directement liée à la pandémie, une proportion semblable à celle observée à la fin de 2020.
Parmi les parents d'enfants qui n'avaient pas recours à un service de garde, la majorité (63 %) d'entre eux ont déclaré ne pas en avoir cherché. Cependant, parmi les parents qui n'avaient pas recours à un service de garde, mais qui en avaient cherché un, plus de la moitié ont déclaré avoir éprouvé des difficultés à trouver un service de garde.
Parmi les parents qui n'avaient pas recours à un service de garde et qui ont déclaré avoir eu de la difficulté à en trouver un, 61 % d'entre eux ont déclaré avoir eu de la difficulté à trouver un service abordable, tandis que 35 % ont indiqué avoir éprouvé des difficultés à trouver un service de garde pour une raison directement liée à la pandémie, en baisse par rapport à la proportion de 43 % enregistrée à la fin de 2020.
Les difficultés à trouver un service de garde ont des répercussions sur la capacité des parents à travailler
Le fait d'éprouver des difficultés à trouver un service de garde peut avoir des conséquences négatives pour les parents, y compris sur leur capacité à travailler.
Parmi les parents ayant recours à un service de garde qui ont déclaré avoir eu des difficultés à trouver ce service, les conséquences les plus courantes étaient les suivantes : modifier leur horaire de travail ou d'études (38 %), réduire leurs heures de travail (37 %) ou payer plus que ce qu'ils souhaitaient (33 %). Parmi les parents qui ont eu des difficultés à trouver un service de garde et dont les enfants ne fréquentaient pas de service de garde au moment de l'enquête, 42 % avaient reporté leur retour au travail.
Le cinquième des parents qui n'ont pas recours à un service de garde estiment que ce n'était pas sécuritaire d'utiliser ces services pendant la pandémie
Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles les parents ont décidé de ne pas recourir à des services de garde pendant la pandémie. Par contre, ces raisons correspondent largement à celles déclarées lors des cycles précédents de l'enquête. Les raisons les plus courantes pour ne pas avoir recours à un service de garde étaient qu'un parent ou un tuteur préférait rester à la maison (38 %) et qu'un parent était en congé de maternité ou en congé parental (27 %). En outre, 1 parent sur 4 (25 %) a indiqué que le coût des services de garde était trop élevé.
Au début de 2022, le cinquième (20 %) des parents qui n'avaient pas recours à un service de garde ont déclaré ne pas estimer que faire appel à un tel service était sécuritaire pendant la pandémie. La proportion de parents ayant déclaré avoir des préoccupations liées à la sécurité pendant la pandémie a diminué par rapport à celle de 28 % enregistrée à la fin de 2020.
Les perceptions quant à la sécurité des services de garde variaient selon la province. Au Québec, un peu plus de 1 parent ou tuteur sur 10 qui n'avait pas recours à un service de garde estimait qu'il n'était pas sécuritaire d'y avoir recours pendant la pandémie, comparativement à un peu plus de 2 parents sur 10 à l'Île-du-Prince-Édouard, en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique.
Près du quart (23 %) des parents qui n'avaient pas recours à un service de garde au début de 2022 ont déclaré y avoir eu recours précédemment. Toutefois, aucune question n'a été posée sur le moment précis où ils avaient utilisé un service de garde ni sur le type de service de garde auquel ils avaient eu recours.
Regard vers l'avenir
Les résultats de l'EMAGJE, qui est menée chaque année, fourniront des renseignements qui serviront à orienter le plan d'apprentissage et de garde des jeunes enfants pancanadien du gouvernement fédéral. Ce plan vise à élaborer un système pancanadien et communautaire d'apprentissage et de services de garde des jeunes enfants afin d'améliorer l'accès à des services d'apprentissage et de garde des jeunes enfants qui soient abordables, flexibles, inclusifs et de grande qualité.
Note aux lecteurs
L'Enquête sur les modes d'apprentissage et de garde des jeunes enfants (EMAGJE) dresse un portrait actuel du recours aux services de garde des jeunes enfants au Canada. Elle peut également permettre de mieux comprendre les raisons pour lesquelles les familles choisissent de recourir ou non à différents modes de garde.
Les données ont été recueillies dans l'ensemble des provinces du 24 janvier au 19 février 2022. Contrairement aux versions de 2019 et de 2020, les territoires ont été exclus de l'EMAGJE de 2022. Le taux de réponse était de 58 %, ce qui correspond à un échantillon de 11 590 enfants, soit un échantillon représentatif d'environ 2,3 millions d'enfants au Canada.
La population visée était les enfants de 0 à 5 ans, bien que les renseignements aient été obtenus auprès d'un parent, d'un tuteur ou d'une personne qui connaissait les modes de garde que fréquentait l'enfant (ou de l'absence de modes de garde). La majorité (85 %) des répondants étaient des femmes. Les enfants vivant en établissement institutionnel ou dans une réserve ont été exclus de la population visée.
Des poids d'échantillonnage ont été appliqués de sorte que les analyses soient représentatives des enfants canadiens de 0 à 5 ans vivant dans les provinces. Des poids bootstrap ont également été appliqués pour vérifier s'il existe des écarts significatifs (p < 0,05) afin de tenir compte du plan de sondage complexe.
Tous les renseignements et les produits diffusés à ce jour se trouvent dans le Carrefour d'information sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants.
Le nombre de gardiens et de gardiennes d'enfants en milieu familial qui travaillaient en janvier 2019 et en janvier 2022 est fondé sur une totalisation personnalisée tirée de l'Enquête sur la population active.
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