Statistiques de l'énergie, février 2022

Diffusion : 2022-05-05

En février 2022, la production d'énergie primaire au Canada a augmenté de 3,2 % par rapport à février 2021 pour atteindre 1,8 million de térajoules. Cette hausse a fait suite à deux mois de production plus faible. Malgré l'augmentation, la production d'énergie primaire était inférieure de 3,3 % au niveau de février 2020, le dernier mois avant le début de la pandémie de COVID-19 au Canada.

La production de gaz naturel a progressé de 9,2 % et celle de pétrole brut a augmenté de 4,5 %, comparativement à février 2021. En outre, la production d'électricité a enregistré une hausse modeste de 0,4 % en février.

La production d'énergie secondaire s'est accrue de 5,4 % d'une année à l'autre en février pour atteindre 402,1 millions de térajoules, et la production de produits pétroliers raffinés a continué d'augmenter (+7,5 %).

Les exportations de pétrole brut ont augmenté de 3,5 % par rapport à février 2021. Cette hausse a contribué à la croissance de 4,6 % des exportations totales d'énergie primaire, lesquelles se sont chiffrées à 1,1 million de térajoules. Parallèlement, les exportations totales d'énergie secondaire ont diminué de 10,2 % pour s'établir à 77,5 milliers de térajoules.

Les conflits géopolitiques, l'incertitude économique, les contraintes d'approvisionnement et les pressions inflationnistes ont dominé le marché mondial de l'énergie au cours des premiers mois de 2022. Les prix industriels de certains produits énergétiques ont grimpé en flèche en février, l'incertitude liée à l'accès de l'Europe à des approvisionnements stables de pétrole et de gaz naturel à l'échelle mondiale ayant persisté après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février. Parallèlement, plusieurs gouvernements provinciaux ont commencé à assouplir les restrictions liées à la COVID-19 en février afin de soutenir les entreprises et de rétablir une certaine normalité dans la vie quotidienne, comme celle d'avant la pandémie, en dépit de la prévalence continue du variant Omicron.

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Hausse de la production de pétrole brut et de produits équivalents

Après avoir enregistré deux baisses mensuelles consécutives d'une année à l'autre, la production de pétrole brut et de produits équivalents s'est accrue de 4,4 % en février pour atteindre 21,9 millions de mètres cubes. Certains exploitants ont repris des activités de production plus normales, après avoir connu des ralentissements temporaires de la production, en décembre et en janvier, en raison des températures plus froides que la moyenne. D'autres ont stimulé la production à l'approche de la saison d'entretien habituelle dans le secteur de l'extraction des sables bitumineux. Certains exploitants ont peut-être aussi augmenté leur production pour profiter de la hausse des prix des produits industriels provoquée par l'instabilité politique en Europe de l'Est.

La croissance globale enregistrée en février est principalement attribuable à l'augmentation de la production dans le secteur de l'extraction des sables bitumineux, en hausse de 3,3 % pour atteindre 14,2 millions de mètres cubes. La production de bitume brut s'est accrue de 7,9 % par rapport à février 2021 pour s'élever à 8,7 millions de mètres cubes. En revanche, la production de pétrole brut synthétique a diminué de 3,3 % pour s'établir à 5,5 millions de mètres cubes; les usines de valorisation n'ont pas toutes fonctionné au maximum de leur capacité à la suite des ralentissements temporaires observés au cours des derniers mois.

L'extraction de pétrole a augmenté de 6,6 % en février pour atteindre 5,5 millions de mètres cubes. L'extraction de pétrole brut léger et moyen s'est accrue de 6,0 % pour s'établir à 3,7 millions de mètres cubes, et celle de pétrole brut lourd a progressé de 7,8 % pour s'élever à 1,8 million de mètres cubes.

Graphique 1 
Production de pétrole brut, selon le type de produit

Les prix de l'énergie ont continué d'afficher une forte hausse. Après avoir augmenté de 17,7 % en janvier, l'indice des prix du pétrole brut et du bitume a bondi de 12,4 % d'un mois à l'autre et de 59,0 % d'une année à l'autre en février, dans le contexte des tensions géopolitiques persistantes en Europe de l'Est qui ont entraîné une incertitude quant à la stabilité de l'offre de certains produits énergétiques. En février 2022, le prix du pétrole brut et du bitume a été le plus élevé depuis le début de la série en janvier 2010, et il a dépassé le sommet précédent enregistré en avril 2011. L'augmentation de la demande a aussi contribué à la hausse des prix, et l'Energy Information Administration des États-Unis estime que la demande de produits pétroliers dans les pays membres de l'OCDE a augmenté de 3,1 % en février.

Les exportations de pétrole brut et de produits équivalents ont progressé de 3,4 % pour atteindre 17,0 millions de mètres cubes. Les exportations par pipeline vers les États-Unis se sont accrues de 5,2 % pour se chiffrer à 15,5 millions de mètres cubes, et les exportations vers les États-Unis par d'autres moyens (notamment le transport ferroviaire, le transport maritime et le transport routier) ont augmenté de 24,9 % pour s'élever à 1,3 million de mètres cubes. Par ailleurs, les exportations vers d'autres pays ont diminué de 58,5 % pour s'établir à 0,3 million de mètres cubes.

Les importations de pétrole brut et de produits équivalents ont diminué de 6,6 % en février pour se situer à 3,2 millions de mètres cubes; la demande de pétrole brut étranger des raffineries canadiennes a baissé de 18,7 % pour s'établir à 2,0 millions de mètres cubes. Parallèlement, les importations par d'autres entités (à l'exclusion des raffineries) ont augmenté de 23,1 % pour se fixer à 1,2 million de mètres cubes.

La production de produits pétroliers raffinés continue d'augmenter

En février 2022, la production de produits pétroliers raffinés a totalisé 8,8 millions de mètres cubes, en hausse de 7,1 % par rapport au même mois un an plus tôt. Il s'agit de la quatrième augmentation mensuelle consécutive d'une année à l'autre. La hausse est principalement attribuable à l'augmentation de la production de carburant distillé (en hausse de 7,4 % pour atteindre 3,3 millions de mètres cubes), d'essence à moteur finie (en hausse de 4,6 % pour atteindre 2,6 millions de mètres cubes) et de carburéacteur (en hausse de 59,1 % pour atteindre 0,3 million de mètres cubes).

La production de carburants renouvelables a progressé de 7,4 % pour s'élever à 149 064 mètres cubes, principalement en raison de l'éthanol (en hausse de 18,0 % comparativement à février 2021). Par contre, la production de carburants renouvelables autres que l'éthanol a diminué de 31,3 %.

Comme il a été mentionné, plusieurs facteurs, notamment l'escalade des tensions entre la Russie et l'Ukraine, ont fait grimper les prix du pétrole à l'échelle mondiale. Selon l'Indice des prix des produits industriels, le prix des produits pétroliers raffinés a augmenté de 9,1 % en février comparativement à janvier. Parallèlement, les automobilistes canadiens continuent de voir l'effet de la hausse des prix à la pompe. Selon l'Indice des prix à la consommation, les prix de l'essence se sont accrus de 6,9 % d'un mois à l'autre et ont enregistré une hausse de 32,3 % comparativement à février 2021.

La demande de produits pétroliers raffinés a continué de croître, et 7,6 millions de mètres cubes ont été fournis au Canada (+14,7 %). Tout comme pour la production, la hausse de février est principalement attribuable à la plus forte demande de carburant distillé, laquelle a augmenté de 15,8 % par rapport à février 2021 pour atteindre 2,6 millions de mètres cubes. La quantité d'essence à moteur fournie s'est également accrue (+9,7 %) pour atteindre 3,1 millions de mètres cubes, et celle de carburéacteur a affiché une hausse marquée de 140,9 % par rapport à l'année précédente. En février, selon les statistiques relatives aux mouvements d'aéronefs, les mouvements d'aéronefs aux principaux aéroports du Canada se sont accrus de 20,8 % par rapport au même mois en 2021, et de 81,7 % comparativement au nombre enregistré en février 2019, avant la pandémie.

Les exportations de produits pétroliers finis ont diminué de 14,8 % en février pour s'établir à 1,4 million de mètres cubes. La baisse des exportations d'essence à moteur (-60,9 %), de carburant distillé (-12,2 %) et de carburéacteur (-39,5 %) a été légèrement contrebalancée par la hausse de 1,5 % des exportations d'autres produits pétroliers.

Parallèlement, les importations totales de produits pétroliers se sont accrues de 40,2 % pour s'élever à 0,5 million de mètres cubes, après avoir diminué de 22,9 % en janvier. La hausse observée est principalement attribuable à l'augmentation de 185,1 % des importations de carburéacteur; la demande en ce qui concerne le transport aérien a poursuivi sa reprise.

Les importations de carburants renouvelables ont affiché une hausse de 63,0 % en février, ce qui marque un cinquième mois consécutif de croissance d'une année à l'autre.

La production de gaz naturel progresse, tandis que les stocks diminuent

En février 2022, la production de gaz naturel marchand a affiché une hausse marquée (+9,2 %) d'une année à l'autre pour atteindre 574,8 millions de gigajoules. Il s'agit d'un huitième mois consécutif de croissance d'une année à l'autre de la production, ce qui marque une reprise, après une période de demande et de production réduites en 2020 et 2021 causée par les répercussions économiques de la pandémie et les mesures de santé publique qui en ont découlé. L'augmentation de la production est principalement attribuable à l'Alberta (+7,2 %) et à la Colombie-Britannique (+14,3 %), qui sont à l'origine de la majeure partie de la production canadienne de gaz naturel.

Graphique 2 
Production marchande de gaz naturel

Après avoir enregistré une augmentation de 16,0 % en janvier, les livraisons totales de gaz naturel aux consommateurs canadiens ont affiché une hausse plus modeste (+0,6 %) d'une année à l'autre en février pour atteindre 487,4 millions de gigajoules. La hausse des livraisons au secteur industriel (+3,9 %) a été contrebalancée par la baisse de la demande dans le secteur résidentiel (-5,7 %) ainsi que dans les secteurs commercial et institutionnel (-2,2 %).

Les stocks de gaz naturel détenus dans les installations canadiennes ont diminué de 21,3 % d'une année à l'autre en février pour terminer le mois à 484,1 millions de gigajoules. Au cours d'une année, les stocks de gaz naturel diminuent habituellement pendant l'hiver et au début du printemps, puis se reconstituent à l'été et au début de l'automne. Toutefois, en février 2022, on a noté à la fois la diminution mensuelle des stocks la plus importante en pourcentage (-24,5 %) et le niveau total des stocks le plus faible depuis le début de cette série, en janvier 2016.

Les exportations de gaz naturel ont augmenté de 0,8 % en février pour s'élever à 281,0 millions de gigajoules. La Colombie-Britannique a été le principal exportateur, et a été à l'origine de 42,8 % des exportations. Les importations de gaz naturel ont diminué de 2,5 % pour s'établir à 87,9 millions de gigajoules.

En février, l'indice des prix du gaz naturel a affiché une hausse de 2,4 % d'un mois à l'autre et de 9,9 % d'une année à l'autre.

La production et la consommation d'électricité diminuent d'une année à l'autre

La production d'électricité au Canada a diminué de 1,6 % d'une année à l'autre en février pour se situer à 56,2 millions de mégawattheures (MWh), après s'être accrue de 5,4 % en janvier.

En février 2022, la production d'hydroélectricité, qui est demeurée la plus importante source de production d'électricité au Canada (62,1 % de la production totale), a baissé de 4,1 % par rapport au même mois un an plus tôt pour se fixer à 34,9 millions de MWh. La production d'électricité à partir de combustibles, y compris la biomasse, a aussi diminué (-8,4 %) pour s'établir à 10,4 millions de MWh.

Des hausses de la production d'électricité à partir de l'énergie nucléaire (+14,8 %) et de l'énergie éolienne (+19,9 %) ont été enregistrées en février. L'augmentation de la production d'électricité à partir de l'énergie nucléaire est principalement attribuable à la hausse de la production en Ontario et au Nouveau-Brunswick, où une panne imprévue en février 2021 avait entraîné une faible production un an plus tôt.

Graphique 3 
Production et consommation d'électricité

Après avoir progressé de 7,6 % en janvier, la consommation d'électricité a diminué de 0,6 % d'une année à l'autre en février pour se fixer à 53,5 millions de MWh, principalement sous l'effet de baisses enregistrées en Colombie-Britannique (-11,2 %) et en Alberta (-8,3 %). La consommation au Québec a augmenté de 5,7 %, en raison des températures qui sont demeurées inférieures à la moyenne dans la majeure partie de la province, selon les données d'Environnement et Changement climatique Canada. En revanche, la Colombie-Britannique a enregistré des températures supérieures à la moyenne pendant la majeure partie de février, ce qui peut avoir contribué dans une certaine mesure à la réduction de la consommation d'électricité.

Les exportations d'électricité vers les États-Unis ont diminué de 3,6 % en février 2022 pour s'établir à 4,4 millions de MWh. Les exportations du Québec (-15,2 %) et du Manitoba (-40,9 %) ont affiché une baisse par rapport à l'année précédente, et l'augmentation des exportations en Colombie-Britannique (+48,0 %) a contrebalancé en partie ces reculs.

Les importations d'électricité en provenance des États-Unis ont progressé de 38,6 % pour atteindre 1,6 million de MWh, en raison principalement de la hausse de 144,8 % des achats par le Manitoba. Cette province a continué de dépendre de l'électricité importée, à la suite des répercussions persistantes de la sécheresse de 2021 sur sa production d'électricité.

La production de charbon continue de diminuer

La production totale de charbon a diminué d'une année à l'autre, en baisse de 11,4 % pour se situer à 3,0 millions de tonnes en février 2022. La demande internationale de charbon, qui a tendance à être instable, a augmenté de 28,4 % d'une année à l'autre pour atteindre 2,5 millions de tonnes, ce qui représente 85,3 % de la production mensuelle totale.

La production de coke a poursuivi sa tendance à la baisse et a affiché un recul de 23,4 % en février pour s'établir à 132 021 tonnes.

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