Tendances de l'incidence du cancer et de la mortalité par cancer, 1984 à 2020
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Diffusion : 2022-02-04
Le cancer touche la vie de nombreuses personnes résidant au Canada. On estime que 43 % des Canadiens recevront un diagnostic de cancer au cours de leur vie, et le cancer demeure la principale cause de décès. L'examen des tendances les plus récentes en matière de taux de diagnostic (taux d'incidence) et de décès (taux de mortalité) du cancer s'avère utile pour dégager les tendances émergentes et pour mesurer le progrès réalisé dans la lutte contre la maladie. Bien que de nombreuses tendances aient été observées pour différentes combinaisons de sexe et de type de cancer au cours des 35 dernières années, celles décrites dans la présente analyse sont les plus récentes et ont été observées pendant au moins cinq années.
Diminution récente des taux d'incidence et de mortalité du cancer
Depuis 2011, le taux d'incidence de tous les cancers combinés affiche une légère diminution (-0,6 %) chaque année, mais elle s'avère tout de même statistiquement significative. Les récentes diminutions sont plus marquées chez les hommes (-1,2 % par année) que chez les femmes (-0,5 % par année). Ces estimations indiquent une amélioration par rapport aux tendances antérieures de l'incidence puisque l'incidence du cancer a augmenté légèrement pendant plus de trois décennies avant d'amorcer cette diminution.
Parallèlement, le taux de mortalité global attribuable au cancer a aussi récemment diminué de 2,2 % par année. Une tendance à la baisse a été observée chez les femmes (-2,3 % par année) ainsi que chez les hommes (-1,8 % par année). Ces tendances à la baisse indiquent une amélioration d'environ 70 % par rapport à la tendance décroissante annuelle précédente de -1,3 %, qui a été observée du début des années 2000 jusqu'au milieu des années 2010.
Les taux d'incidence et de mortalité du cancer du poumon et du cancer colorectal diminuent
Le cancer du poumon et le cancer colorectal figurent parmi les cancers les plus couramment diagnostiqués. Ils sont les deux principales causes de mortalité par cancer au Canada. Cependant, des progrès significatifs dans la lutte contre le cancer ont été réalisés au cours des dernières années, ce qui a mené à une diminution notable de leur taux d'incidence et de mortalité. Depuis 2014, le taux d'incidence du cancer du poumon affiche une diminution annuelle de 2,3 %, et on observe une tendance à la baisse plus prononcée chez les hommes (-3,4 % par année) que chez les femmes (-1,5 % par année). À titre de comparaison, toutes les tendances précédemment observées chez les femmes depuis 1984 étaient à la hausse. De plus, les taux de mortalité par cancer du poumon chez les hommes (-4,3 % par année) et chez les femmes (-4,1 % par année) diminuent rapidement depuis le milieu des années 2010. L'écart observé entre les hommes et les femmes en matière de mortalité par cancer du poumon au fil du temps reflète principalement les différences antérieures liées à la prévalence du tabagisme. Les tendances de la mortalité suivent celles de l'incidence, mais elles sont aussi influencées par les avancées récentes au chapitre du traitement du cancer du poumon ainsi que de la survie.
Depuis 2014, le taux d'incidence du cancer colorectal diminue de 3,9 % par année. Comme dans le cas du cancer du poumon, cette baisse observée au cours des dernières années est plus prononcée chez les hommes (-4,4 % par année) que chez les femmes (-3,5 % par année). Cette baisse du taux d'incidence indique une nette amélioration par rapport à la tendance précédente (-0,7 % par année du début des années 2000 au milieu des années 2010) et reflète étroitement la récente diminution du taux de mortalité par cancer colorectal (-3,4 % par année). Le dépistage du cancer colorectal a joué un rôle majeur dans la réduction des taux d'incidence et de mortalité au cours des dernières années.
Les taux de mortalité du cancer du sein et du cancer de la prostate diminuent
Le cancer du sein est le cancer le plus souvent diagnostiqué chez les femmes, alors que le cancer de la prostate est celui le plus couramment diagnostiqué chez les hommes. Tandis que leur incidence est demeurée relativement stable dernièrement, les deux cancers ont enregistré une diminution considérable de leur taux de mortalité au cours de la dernière décennie (cancer du sein chez la femme : -1,5 % par année; cancer de la prostate : -1,6 % par année), en raison du dépistage organisé, de la détection précoce et des traitements efficaces. En revanche, des tendances différentes semblent caractériser d'autres cancers propres à l'un ou l'autre des sexes. L'incidence (+1,1 % par année) et le taux de mortalité (+1,9 % par année) associés au cancer de l'utérus ont augmenté. L'incidence du cancer du testicule a également enregistré une augmentation constante de 1,3 % par année pendant plus de trois décennies. Bien que certains facteurs de risque, comme l'obésité et le diabète, aient été associés au cancer de l'utérus, le cancer du testicule a tendance à être diagnostiqué chez des hommes plus jeunes et demeure relativement difficile à prévenir.
Le taux de mortalité du cancer de l'anus augmente
Au cours de la période à l'étude (1984 à 2020), le cancer de l'anus (+3,3 % par année) a affiché l'une des hausses les plus marquées en matière de mortalité par cancer. Ce cancer, qui demeure rare au sein de la population, est fortement associé à certaines souches particulières du virus du papillome humain (VPH). La hausse de son incidence a récemment été remarquée au sein de la population de sexe féminin (+1,5 % par année), mais, selon une étude de Statistique Canada, sa survie ne s'est pas améliorée au cours des 25 dernières années. Cependant, on s'attend à ce que la vaccination contre le VPH, offerte dans le cadre de programmes scolaires publiquement financés dans toutes les provinces et tous les territoires depuis 2017, aide à renverser ces tendances. Le Partenariat canadien contre le cancer a déclaré des taux provinciaux et territoriaux de vaccination allant de 57,1 % à 91,3 % chez les filles, et de 57,5 % à 91,3 % chez les garçons.
Graphique 1
Taux d'incidence normalisés selon l'âge, cancer du poumon et cancer colorectal, Canada à l'exclusion du Québec, 1984 à 2018
Graphique 2
Taux de mortalité normalisés selon l'âge, cancer du poumon et cancer colorectal, Canada, 1984 à 2020
Graphique 3
Taux d'incidence et de mortalité normalisés selon l'âge, cancer du sein chez la femme et cancer de la prostate, Canada (mortalité) et Canada à l'exclusion du Québec (incidence), 1984 à 2020
Graphique 4
Taux d'incidence et de mortalité normalisés selon l'âge, cancer de l'anus, Canada (mortalité) et Canada à l'exclusion du Québec (incidence), 1984 à 2020
Note aux lecteurs
Les statistiques figurant dans le présent communiqué se fondent sur la variation annuelle en pourcentage des taux d'incidence et de mortalité normalisés du cancer selon l'âge pour la période la plus récente pour laquelle des données existent. Une contrainte a été appliquée aux modèles afin que la durée minimale durant laquelle les tendances sont dégagées soit de cinq ans. Par conséquent, la plus récente période à l'étude pour l'incidence était celle allant de 2014 à 2018, tandis que celle pour la mortalité allait de 2016 à 2020. Les tendances présentées dans les tableaux 10-13-0839-01 et 10-13-0840-01 ont été calculées à l'aide du programme de régression Joinpoint du National Cancer Institute des États-Unis et appliquées aux taux d'incidence et de mortalité normalisés selon l'âge en utilisant la population canadienne type de 2011. Un maximum de cinq tendances ont été retenues au cours de la période à l'étude (1984 à 2018 pour l'incidence et 1984 à 2020 pour la mortalité). Les périodes correspondant aux tendances (années de début et de fin) se trouvent également dans les deux tableaux.
Le Registre canadien du cancer (RCC) est un registre fondé sur la population qui comporte des données recueillies par chaque registre provincial ou territorial du cancer et transmises à Statistique Canada. L'objectif du RCC fondé sur la personne consiste à recueillir des renseignements relatifs à chaque nouveau cas de cancer primaire diagnostiqué chez des résidents du Canada depuis 1992. Les données sur l'incidence pour les années de diagnostic allant de 1984 à 1991 proviennent du Système national de déclaration des cas de cancer, une base de données nationale des cas de cancer fondée sur la tumeur qui a précédé le RCC et qui comporte des données pour la période de référence allant de 1969 à 1991.
La Base canadienne de données de l'état civil – Décès est une base de données administratives qui permet de recueillir des renseignements démographiques et médicaux (causes de décès) annuellement et mensuellement auprès de tous les bureaux provinciaux et territoriaux de l'état civil.
Les données sur l'incidence du cancer pour le Québec ne sont pas disponibles pour les années de diagnostic 2011 et ultérieures. Par conséquent, les tendances de l'incidence du cancer présentées dans le tableau 10-13-0840-01 portent sur le Canada à l'exclusion du Québec. Afin de faciliter la comparaison des tendances, la même série de tendances a été créée pour la mortalité par cancer dans le tableau 10-13-0839-01, en plus de la série nationale complète.
Quelques renseignements manquants dans les données originales ont été imputés. Pour l'incidence, les cas dont la seule méthode de confirmation du diagnostic de cancer était le certificat de décès ont été imputés pour les provinces du Manitoba (2013 à 2018) et de la Nouvelle-Écosse (2018). Pour la mortalité dans le territoire du Yukon, les données étaient manquantes pour la période allant de 2017 à 2020 et elles ont été imputées au moyen d'une méthodologie similaire.
Lorsque l'incidence de tous les cancers combinés est prise en compte, les cas de cancers de la peau autres que le mélanome sont exclus, alors que les cas de cancer in situ de la vessie sont inclus.
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