Taux d'entrée et de sortie du faible revenu au Canada, 2019
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Diffusion : 2022-01-18
Les déclarants canadiens se retrouvent moins souvent en situation de faible revenu et s'en sortent plus rapidement
La pandémie de COVID-19 a touché les personnes à faible revenu plus durement que les autres Canadiens. Pour aider à évaluer les répercussions économiques de la pandémie sur la population canadienne, il est important d'examiner les tendances relatives à la fréquence et à la dynamique du faible revenu au Canada au cours des années précédant la pandémie. Le présent article souligne la manière dont différents groupes de déclarants se sont retrouvés en situation de faible revenu et s'en sont sortis en 2019 et auparavant, selon les données de la Banque de données administratives longitudinales (DAL).
Chaque année, un certain nombre de Canadiens se retrouvent en situation de faible revenu, tandis que d'autres en sortent. Environ 1 déclarant canadien sur 25 (3,9 %) s'est retrouvé en situation de faible revenu en 2019, un taux semblable aux faibles niveaux observés au cours des années précédentes. À l'inverse, près du tiers (29,5 %) des déclarants qui étaient en situation de faible revenu en sont sortis en 2019, en hausse de 1,4 point de pourcentage par rapport à l'année précédente. Cette augmentation du taux de sortie a fait passer la durée médiane de la situation de faible revenu de 2,5 ans à 2,3 ans pour l'ensemble des déclarants canadiens.
Les déclarants canadiens sortent plus rapidement d'un situation de faible revenu, tandis que le rythme auquel ils se retrouvent en situation de faible revenu reste près du creux historique
Après avoir atteint un sommet de 5,2 % en 1996, le rythme auquel les déclarants canadiens se sont retrouvés en situation de faible revenu a diminué. En 2016, la proportion de déclarants canadiens qui se sont retrouvés en situation de faible revenu a atteint un creux de 3,9 %, et elle est restée stable en 2018 et en 2019.
Cependant, une baisse du taux d'entrée n'entraîne pas nécessairement une diminution du taux global de faible revenu. Le taux d'entrée en situation de faible revenu et le taux de sortie d'une situation de faible revenu contribuent tous deux aux variations du taux global de faible revenu.
Dans la foulée de la période de reprise et de croissance du produit intérieur brut ayant suivi la récession de 2008-2009, et par suite de la baisse du taux de chômage, les déclarants canadiens ont commencé à se sortir d'une situation de faible revenu à un rythme plus rapide. En 2019, le taux de sortie d'une situation de faible revenu était de 29,5 %, en hausse par rapport à 26,2 % en 2014. L'augmentation du taux de sortie, combinée à un taux d'entrée stable avoisinant son creux historique, a contribué à faire baisser les taux de faible revenu et de pauvreté au Canada chaque année de 2014 à 2019.
Tous les groupes de déclarants se sortent plus rapidement d'une situation de faible revenu
De 2018 à 2019, le taux de sortie d'une situation de faible revenu a augmenté pour passer de 28,1 % à 29,5 %. Le taux s'est accru non seulement pour l'ensemble des déclarants canadiens, mais aussi pour tous les groupes de déclarants inclus dans la Banque de données administratives longitudinales. Ce n'était que la quatrième fois que tous les groupes de déclarants affichaient un taux de sortie d'une situation de faible revenu à la hausse depuis le début de la série en 1992 (les autres années où cela s'est produit étaient 1998, 2003 et 2015).
Les déclarants hommes et femmes ont vu leur taux de sortie augmenter à un rythme semblable en 2019. Chez les hommes, le taux de sortie s'est accru pour passer de 29,7 % à 31,2 % et par conséquent, la durée de leur situation de faible revenu s'est raccourcie d'environ un mois pour se fixer à 2,2 ans. Chez les femmes, le taux de sortie a augmenté pour passer de 26,8 % à 28,2 %, et la durée médiane de leur situation de faible revenu s'est donc raccourcie également d'environ un mois pour se situer à 2,5 ans.
En raison des hausses plus prononcées de l'emploi à temps plein, le taux de sortie des déclarants de 25 à 54 ans, lequel est passé de 31,7 % en 2018 à 34,1 % en 2019, s'est accru à un rythme plus rapide que celui des déclarants des autres groupes d'âge. Par exemple, chez les déclarants de 18 à 24 ans, le taux de sortie est passé de 34,7 % à 36,1 % en 2019, alors que chez ceux de 65 ans et plus, l'augmentation a été légèrement plus faible, le taux étant passé de 20,0 % à 20,2 %.
Les déclarants faisant partie d'une famille comptant un couple avec enfants se sont sortis plus rapidement d'une situation de faible revenu (taux passant de 37,9 % à 40,9 %) en 2019 que les déclarants ne vivant pas en famille (taux passant de 22,2 % à 23,7 %) et que ceux vivant dans une famille monoparentale (taux passant de 23,3 % à 24,4 %). Bien que l'amélioration des conditions du marché du travail ait été un facteur important pour tous les groupes de déclarants, l'introduction de l'Allocation canadienne pour enfants a été un facteur clé pour aider les familles comptant un couple avec enfants à se sortir d'une situation de faible revenu à un rythme plus rapide depuis le milieu des années 2010.
L'ensemble des déclarants immigrants ont également vu leur taux de sortie augmenter, celui-ci étant passé de 28,6 % en 2018 à 29,4 % en 2019. Toutefois, ceux qui vivaient au Canada depuis plus longtemps ont connu une augmentation plus marquée de leur taux de sortie que ceux y vivant depuis cinq ans ou moins. Par exemple, la croissance du taux de sortie des déclarants immigrants vivant au Canada depuis 16 à 20 ans (+2,4 points de pourcentage) était deux fois plus élevée que celle des déclarants immigrants y vivant depuis 5 ans ou moins (+1,2 point de pourcentage) en 2019.
Certains groupes de déclarants sont plus susceptibles de se retrouver en situation de faible revenu que d'autres en raison de taux d'entrée plus élevés, de taux de sortie plus faibles ou d'une combinaison des deux
Les données d'enquête montrent que plusieurs groupes de population au Canada, comme les aînés, les personnes vivant dans une famille monoparentale, les personnes ne vivant pas en famille et les immigrants récents, sont plus susceptibles de se retrouver en situation de faible revenu que d'autres. En effet, alors que le taux de faible revenu au sein de l'ensemble de la population canadienne était de 12,1 % en 2019, il était plus élevé chez les personnes de 65 ans et plus (15,2 %) et beaucoup plus élevé chez les personnes vivant dans une famille monoparentale (29,1 %) et celles ne vivant pas en famille (28,9 %).
Le taux de faible revenu plus élevé pour les aînés était principalement attribuable à leur plus faible taux de sortie — ces derniers étaient moins susceptibles de se retrouver en situation de faible revenu, mais ils avaient plus de difficulté à s'en sortir une fois qu'ils s'y retrouvaient. En 2019, 3,5 % des déclarants de 65 ans et plus se sont retrouvés en situation de faible revenu, un taux inférieur à celui de l'ensemble des déclarants (3,9 %). Toutefois, 20,2 % des aînés qui étaient en situation de faible revenu en sont sortis, un pourcentage bien inférieur au taux de sortie de l'ensemble des déclarants (29,5 %).
Pour les déclarants vivant dans une famille monoparentale et ceux ne vivant pas en famille, les taux plus élevés de faible revenu étaient principalement attribuables aux taux d'entrée plus élevés, mais les taux de sortie plus faibles ont également contribué à faire augmenter leur taux de faible revenu. Par rapport au taux global d'entrée et de sortie en 2019 (3,5 % et 29,5 %, respectivement), les personnes vivant dans une famille monoparentale affichaient un taux d'entrée (9,6 %) près de trois fois plus élevé, tandis que les personnes ne vivant pas en famille affichaient un taux d'entrée (6,1 %) près de deux fois plus élevé. Parallèlement, les taux de sortie d'une situation de faible revenu (24,4 % et 23,7 % respectivement) étaient inférieurs de plus de cinq points de pourcentage à ceux de l'ensemble des déclarants.
Étant donné que les immigrants récents affichaient un taux de sortie d'une situation de faible revenu relativement plus élevé (38,9 %, comparativement au niveau global de 29,5 % en 2019), leur taux plus élevé de faible revenu découlait principalement de leur taux d'entrée plus élevé. Par exemple, les déclarants immigrants qui vivaient au Canada depuis cinq ans ou moins étaient près de deux fois plus susceptibles de se retrouver en situation de faible revenu que l'ensemble des déclarants en 2019 (7,0 % par rapport à 3,9 %). Bien que le taux d'entrée en situation de faible revenu des immigrants récents était encore relativement élevé, il a diminué de façon constante depuis le début des années 2010, ce qui est conforme aux résultats selon lesquels les nouveaux immigrants gagnaient plus que leurs prédécesseurs au moment de leur établissement au Canada.
Dans toutes les provinces, les déclarants sortent plus rapidement d'une situation de faible revenu
Dans toutes les provinces, les déclarants sont sortis d'une situation de faible revenu plus rapidement en 2019 qu'un an plus tôt. Toutefois, au Nouveau-Brunswick, au Manitoba et en Saskatchewan, cette accélération du rythme s'est produite parallèlement à une augmentation du taux d'entrée en situation de faible revenu, de sorte qu'une proportion plus élevée de déclarants dans ces provinces avaient tendance à entrer dans situation de faible revenu et à y rester pendant une période relativement courte. À l'inverse, dans les sept autres provinces, la hausse du taux de sortie s'est produite en conjonction avec un taux d'entrée à la baisse ou stable, ce qui a entraîné des réductions de leur taux de faible revenu.
Par rapport à cinq ans plus tôt (graphique 3), les déclarants vivant au Québec, en Ontario, en Colombie-Britannique et à l'Île-du-Prince-Édouard ont connu une baisse ou une stabilité du taux d'entrée et une hausse du taux de sortie. Ils ont grandement contribué à la baisse des taux de faible revenu et de pauvreté à l'échelle du Canada.
En revanche, la réduction du faible revenu est demeurée un défi dans plusieurs autres provinces, en raison d'une combinaison d'un taux d'entrée à la hausse et d'un taux de sortie à la baisse ou stable. À la suite de la diminution des prix des ressources au milieu des années 2010, les déclarants de la Saskatchewan et de Terre-Neuve-et-Labrador sont devenus plus susceptibles de se retrouver en situation de faible revenu et moins susceptibles d'en sortir. Alors que les déclarants de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et du Manitoba affichaient des taux de sortie stables, leurs taux d'entrée en situation de faible revenu ont augmenté par rapport à cinq ans plus tôt.
En Alberta, le rythme auquel les déclarants sont sortis d'une situation de faible revenu a diminué de 2015 à 2019. Toutefois, un moins grand nombre de déclarants se sont retrouvés en situation de faible revenu. De plus, le taux de sortie d'une situation de faible revenu des déclarants de l'Alberta est demeuré beaucoup plus élevé que celui des déclarants des autres provinces, même après ces récentes baisses. Le taux de sortie relativement élevé, combiné à une diminution du taux d'entrée, a contribué à faire en sorte que les taux de faible revenu et de pauvreté soient plus bas en Alberta que dans toute autre province.
Note aux lecteurs
Les données du présent article sont tirées de la Banque de données administratives longitudinales (DAL) de 2019, qui a été diffusée le 15 novembre 2021. Cette banque de données s'étend désormais sur une période de 38 ans, soit de 1982 à 2019, et elle contient des renseignements sur les particuliers et leur famille.
De plus, les données de ce communiqué sont associées aux tableaux 11-10-0024-01, 11-10-0025-01 et 11-10-0026-01.
La DAL comprend un échantillon longitudinal de 20 % des déclarants tiré du Fichier des familles T1. Elle contient de nombreuses variables sur les caractéristiques démographiques et sur le revenu. Grâce à son grand échantillon, elle assure des données fiables à l'échelle du Canada, des provinces, des régions métropolitaines de recensement et de certaines régions infraprovinciales. Elle offre aux chercheurs et aux analystes un outil pour étudier les changements liés au revenu des particuliers et de leur famille.
Dans le présent article, un déclarant est considéré comme ayant un faible revenu si le revenu après impôt rajusté de sa famille de recensement est inférieur à 50 % du revenu national médian après impôt rajusté de la famille de recensement. Le revenu après impôt rajusté de la famille de recensement d'un déclarant est défini comme le revenu après impôt de sa famille de recensement divisé par la racine carrée de la taille de sa famille de recensement.
Le faible revenu est habituellement défini au niveau du ménage, mais comme les renseignements sur le ménage ne sont pas disponibles dans la DAL, on utilise plutôt le niveau d'agrégation de la famille de recensement. Une famille de recensement est définie comme un couple marié ou en union libre avec ou sans enfants, ou un parent seul qui vit avec au moins un enfant dans le même logement.
L'ampleur des statistiques sur le faible revenu peut différer légèrement lorsque la famille de recensement est utilisée comme unité de revenu au lieu du ménage, mais les tendances et les modèles sous-jacents du faible revenu sont essentiellement les mêmes, peu importe le concept utilisé.
Afin de déterminer la durée médiane de la situation de faible revenu, on suppose que cette durée suit une distribution exponentielle, une supposition courante souvent faite afin de simplifier l'analyse. Selon cette supposition, la durée médiane peut être estimée à –ln (0,5) / p, où « ln » fait référence au logarithme naturel et où « p » correspond au taux de sortie d'une situation de faible revenu. La durée médiane, plutôt que la durée moyenne, est utilisée ici parce qu'elle est moins susceptible d'être touchée par les périodes extrêmement longues ou courtes de faible revenu. Toutefois, la différence en pourcentage de la durée de la situation de faible revenu entre les différents groupes est la même, que l'on utilise la durée médiane ou moyenne.
Le taux d'entrée en situation de faible revenu désigne le pourcentage de déclarants qui se retrouvent en situation de faible revenu au cours d'une année donnée lorsqu'ils n'étaient pas en situation de faible revenu au cours de l'année précédente.
Le taux de sortie d'une situation de faible revenu désigne le pourcentage de déclarants qui sortent d'une situation de faible revenu au cours d'une année donnée lorsqu'ils étaient en situation de faible revenu au cours de l'année précédente.
Les déclarants immigrants sont déterminés en fonction de leur année d'établissement au Canada. Pour la diffusion de 2019, la DAL peut permettre de distinguer les immigrants arrivés au Canada en 1952 ou plus tard.
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Le Dictionnaire des données administratives longitudinales () contient une description de chacune des variables relatives au revenu et des variables démographiques dans la Banque de données administratives longitudinales, y compris le nom, l'acronyme, la définition, la source, la disponibilité historique et la continuité historique. 12-585-X
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