Statistiques de l'énergie, octobre 2021

Diffusion : 2022-01-07

Après avoir enregistré une hausse de 11,0 % en septembre, la production d'énergie primaire s'est accrue de 7,7 % d'une année à l'autre pour atteindre 1,9 million de térajoules en octobre, soit le niveau le plus élevé depuis janvier 2021. Le pétrole brut (+10,8 %) et le gaz naturel (+6,4 %) ont été à l'origine de la majeure partie de la croissance de la production d'énergie primaire. Par contre, la production d'énergie secondaire a diminué de 1,2 % d'une année à l'autre, en raison principalement de la baisse de la production des raffineries et de la production de coke. Dans l'ensemble, toutefois, la production d'énergie a augmenté dans quatre des neuf groupes de produits en octobre.

Les exportations totales de produits énergétiques ont progressé de 5,3 % d'une année à l'autre en octobre, en raison des volumes plus élevés de gaz naturel (+14,8 %), de pétrole brut (+4,6 %) et de charbon (+14,6 %) exportés principalement vers les États-Unis. Une combinaison de volumes plus importants et de prix élevés a entraîné une croissance marquée des exportations de produits énergétiques en octobre, ce qui a permis de dépasser le sommet précédent atteint en 2014. Au cours de la même période, les importations totales de produits énergétiques ont diminué de 9,5 %, affichant leur première baisse d'une année à l'autre en sept mois, en raison principalement de la demande réduite de pétrole brut et de gaz naturel.

En octobre, ce sont les prix plus élevés des produits énergétiques qui ont principalement contribué à la hausse la plus forte de l'Indice des prix à la consommation depuis février 2003.

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La production et les prix du pétrole brut continuent d'augmenter

La production de pétrole brut et de produits équivalents s'est accrue de 10,8 % en octobre pour s'établir à 24,4 millions de mètres cubes. Cela représente le plus haut niveau de production de pétrole brut depuis décembre 2019, avant le début de la pandémie de COVID-19.

La hausse globale est en grande partie attribuable à l'extraction de sables bitumineux, qui a augmenté de 16,2 % pour atteindre 16,3 millions de mètres cubes, les travaux d'entretien terminés en septembre ayant permis aux exploitants d'augmenter la production pour qu'elle atteigne son niveau le plus élevé depuis décembre 2020. La production de pétrole brut synthétique s'est accrue de près du tiers (en hausse de 29,1 % pour atteindre 6,5 millions de mètres cubes), tandis que celle de pétrole bitumineux brut a connu une hausse de 9,0 % pour s'établir à 9,8 millions de mètres cubes.

Parallèlement, l'extraction de pétrole a connu une plus faible augmentation, de 1,8 %, en octobre, pour atteindre 5,9 millions de mètres cubes. La production de pétrole brut lourd, en hausse de 4,9 % pour s'établir à 1,9 million de mètres cubes, a été la principale cause de cette augmentation, tandis que la production de pétrole brut léger et moyen a affiché une légère hausse de 0,3 % pour s'établir à 3,9 millions de mètres cubes.

Graphique 1 
Production de pétrole brut, par type de produit

Après avoir augmenté de 7,1 % en septembre, l'indice des prix du pétrole brut et du bitume a enregistré une hausse de 12,0 % en octobre, la plus importante d'un mois à l'autre depuis février 2021. Les prix de référence du pétrole brut ont atteint leur niveau le plus élevé en cinq ans en octobre, les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole plus (OPEP+) ayant maintenu les limites de production et la demande mondiale ayant dépassé l'offre. Selon l'Energy Information Administration des États-Unis, la consommation mondiale quotidienne de pétrole brut a augmenté de 5,5 % d'une année à l'autre en octobre, affichant sa huitième hausse mensuelle consécutive.

Les exportations de pétrole brut et de produits équivalents ont progressé pour un septième mois consécutif en octobre, en hausse de 4,7 % d'une année à l'autre pour atteindre 18,2 millions de mètres cubes. Les exportations par pipeline (+5,1 %) et par d'autres modes de transport (+14,0 %) vers les États-Unis ont augmenté pendant le mois, la demande de pétrole brut canadien aux États-Unis étant demeurée élevée. Par contre, les importations de pétrole brut et de produits équivalents ont diminué de 15,2 % pour s'établir à 2,9 millions de mètres cubes en octobre. Le recul est attribuable aux importations plus faibles des raffineries (-30,1 %), les raffineurs canadiens s'étant approvisionnés davantage au pays.

Baisse légère de la production des raffineries et hausse de la consommation d'une année à l'autre

La production de produits pétroliers finis a affiché une légère baisse de 0,2 % pour s'établir à 9,0 millions de mètres cubes en octobre. Il s'agit du deuxième recul consécutif d'une année à l'autre, qui est attribuable en partie aux redressements et à l'entretien qui ont réduit l'utilisation de la capacité dans certaines raffineries tout au long du mois d'octobre. Ce sont le carburant distillé (-11,4 %) et l'essence à moteur finie (-3,5 %) qui ont contribué le plus à la baisse mensuelle, tandis que les carburants renouvelables (-9,7 %) ont enregistré leur niveau de production le plus faible depuis février 2021. Par contre, le carburéacteur (+44,8 %) et les autres produits pétroliers (+17,8 %) ont affiché une hausse d'une année à l'autre, qui a contrebalancé en partie la baisse globale de la production.

Malgré la production plus faible, la demande de produits pétroliers finis s'est accrue de 9,9 % d'une année à l'autre pour atteindre 8,6 millions de mètres cubes. Une hausse de 83,3 % de la demande de carburéacteur a été principalement à l'origine de l'augmentation, les activités dans le secteur du transport aérien ayant continué de progresser en octobre. La demande d'essence à moteur finie (+6,2 %), de carburant distillé (+7,8 %) et d'autres produits raffinés (+9,1 %) a aussi augmenté.

Après avoir enregistré une hausse de 3,8 % en septembre, les prix des produits pétroliers raffinés ont progressé de 8,5 % d'un mois à l'autre en octobre. Il s'agit de leur hausse la plus importante d'un mois à l'autre depuis février 2021, ce qui rend compte en partie de l'augmentation des prix du pétrole brut. Ce sont les prix plus élevés du carburéacteur (+12,8 %), du carburant diesel (+11,3 %) et de l'essence à moteur (+5,3 %) qui ont principalement contribué à la hausse mensuelle. Dans l'ensemble, les prix des produits pétroliers raffinés ont augmenté des trois quarts (+78,2 %) comparativement à octobre 2020.

Graphique 2 
Exportations et importations de produits pétroliers finis

Les exportations de produits pétroliers finis ont diminué d'un peu plus du quart (en baisse de 25,1 % pour s'établir à 1,0 million de mètres cubes) en octobre. Il s'agit du niveau d'exportation le plus faible depuis le début de cette série, en janvier 2019, qui est attribuable à la réduction de la production intérieure au cours du mois. Par contre, les importations de produits pétroliers finis se sont accrues de 44,5 % pour atteindre 0,9 million de mètres cubes, leur deuxième niveau en importance depuis juin 2020. L'essence à moteur finie (+90,5 %) et le carburéacteur (+228,8 %) ont été les principaux produits importés en octobre.

La production et la consommation de gaz naturel continuent d'augmenter

La production de gaz naturel marchand a progressé de 6,4 % pour atteindre 607,3 millions de gigajoules en octobre. Il s'agit de la quatrième hausse mensuelle consécutive d'une année à l'autre. La majeure partie de la production s'est concentrée en Alberta (68,4 %) et en Colombie-Britannique (30,3 %).

Graphique 3 
Production marchande de gaz naturel

Après avoir augmenté de 5,1 % en septembre, les livraisons totales de gaz naturel aux consommateurs canadiens ont affiché une légère baisse de 0,1 % d'une année à l'autre en octobre, pour s'établir à 348,4 millions de gigajoules. Celle-ci est attribuable à la demande plus faible du secteur résidentiel (-21,5 %) et des secteurs commercial et institutionnel (-17,0 %). En revanche, les livraisons au secteur industriel ont augmenté pour un sixième mois consécutif, en hausse de 6,2 % pour atteindre 279,3 millions de gigajoules en octobre. Le secteur industriel en Alberta a reçu plus de la moitié (57,0 %) de toutes les livraisons de gaz naturel au Canada en octobre.

La demande de gaz naturel canadien aux États-Unis a continué de croître en octobre. Après avoir augmenté de 21,1 % en septembre, les exportations de gaz naturel vers les États-Unis ont connu une nouvelle hausse en octobre, progressant de 14,8 % pour atteindre 249,6 millions de gigajoules. Il s'agit de la 11^e hausse mensuelle consécutive d'une année à l'autre et du plus haut niveau d'exportations pour le mois d'octobre depuis 2017. Par contre, les importations de gaz naturel ont diminué de 14,2 % pour s'établir à 74,0 millions de gigajoules, en raison principalement de la demande plus faible de l'Ontario.

L'indice des prix du gaz naturel a augmenté de 21,0 % de septembre à octobre, pour atteindre son niveau le plus élevé depuis octobre 2015. Les prix du gaz naturel en Amérique du Nord ont été influencés en partie par les marchés européens et asiatiques, où la demande a fortement augmenté en raison des températures plus froides que prévu.

Baisse de la production et de la consommation d'électricité d'une année à l'autre

La production d'électricité au Canada a diminué de 2,2 % pour s'établir à 48,7 millions de mégawattheures (MWh) en octobre, affichant sa troisième baisse d'une année à l'autre en quatre mois. C'est la production d'hydroélectricité (-4,6 %) qui a principalement contribué au recul, la baisse des niveaux d'eau au Manitoba ayant continué d'avoir une incidence sur la production globale. La production d'électricité à partir de l'énergie éolienne (-5,5 %) a aussi diminué en octobre. Les hausses de la production d'électricité à partir de l'énergie solaire (+14,5 %), des combustibles (+3,4 %) et de l'énergie nucléaire (+0,5 %) ont partiellement contrebalancé la baisse globale.

Graphique 4 
Production et consommation d'électricité, variation d'une année à l'autre

Après avoir augmenté de 1,7 % en septembre, la consommation d'électricité a diminué de 0,9 % d'une année à l'autre pour s'établir à 44,9 millions de MWh en octobre. Il s'agit du niveau de consommation le plus faible pour le mois d'octobre depuis 2017, qui est principalement attribuable à la baisse de la consommation au Manitoba (-11,1 %), à Terre-Neuve-et-Labrador (-21,2 %) et en Colombie-Britannique (-2,5 %). Le recul global de la demande d'électricité a été contrebalancé en partie par l'augmentation de la demande en Alberta (+2,9 %).

Les exportations d'électricité vers les États-Unis ont diminué pour un quatrième mois consécutif, en baisse de 3,0 % pour s'établir à 5,0 millions de MWh en octobre. Les exportations en provenance du Manitoba ont diminué de presque la moitié (-48,4 %) d'une année à l'autre et sont à l'origine de la majeure partie du recul. Le Québec a été la principale province exportatrice d'électricité (2,0 millions de MWh), suivi de l'Ontario (1,4 million de MWh). Au cours de la même période, les importations d'électricité en provenance des États-Unis ont augmenté de 87,2 % pour atteindre 1,2 million de MWh, en raison principalement de la réduction de la production intérieure au Manitoba.

La production et les exportations de charbon continuent d'augmenter d'une année à l'autre

La production de charbon a enregistré une hausse de 4,1 % d'une année à l'autre pour s'établir à 3,8 millions de tonnes en octobre. Il s'agit du niveau le plus élevé de production observé depuis avril 2021, qui est principalement attribuable à la demande accrue sur les marchés étrangers. Les exportations de charbon ont augmenté d'un peu plus du quart (+25,7 %) pour atteindre 2,4 millions de tonnes. La production de coke a diminué de 12,4 % pour s'établir à 152 200 tonnes en octobre.

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