Statistiques de l'énergie, janvier 2021

Diffusion : 2021-04-07

En janvier, la tendance à la hausse de la production s'est poursuivie dans certains secteurs de l'énergie et les prix de l'énergie ont augmenté. La production de pétrole brut et de produits équivalents a affiché une croissance d'une année à l'autre pour la première fois depuis le début de la pandémie, et la production à partir de sources d'énergie renouvelable (dont l'hydroélectricité, l'énergie éolienne et l'énergie solaire) et de charbon a aussi augmenté. Par contre, la production de gaz naturel, d'électricité et de produits de raffinerie a diminué.

La demande de produits énergétiques au Canada a été fortement touchée par le resserrement des mesures de confinement, les couvre-feux et les restrictions en matière de voyages, particulièrement au Québec et en Ontario. Parallèlement, la demande de produits énergétiques en provenance des États-Unis a continué d'augmenter, entraînant une hausse des exportations de pétrole brut, de gaz naturel et d'électricité.

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La production de pétrole brut augmente d'une année à l'autre pour la première fois depuis le début de la pandémie de COVID-19

La production de pétrole brut et de produits équivalents a progressé de 1,9 % pour se chiffrer à 24,1 millions de mètres cubes (151,6 millions de barils) en janvier, enregistrant sa première augmentation d'une année à l'autre en 10 mois. Les prix plus élevés du pétrole brut et la demande accrue en provenance des États-Unis ont été les principaux facteurs à l'origine des hausses observées en janvier.

L'augmentation générale de la production de pétrole brut s'explique en grande partie par la production accrue de pétrole brut synthétique (+12,0 %) et de bitume brut (+3,6 %). La production élevée provenant des sables bitumineux est demeurée élevée en janvier, ayant augmenté de 6,9 % d'une année à l'autre pour s'élever à 16,0 millions de mètres cubes. Ce chiffre est légèrement inférieur à la production record de 16,3 millions de mètres cubes affichée en décembre 2020. La production de produits équivalents (+2,2 %) s'est aussi accrue en janvier.

L'extraction de pétrole brut lourd, léger et moyen a fléchi de 9,7 % en janvier pour s'établir à 6,0 millions de mètres cubes, contrebalançant ainsi la hausse générale. La production de ces produits n'est pas encore revenue aux niveaux observés avant la pandémie, janvier ayant marqué le dixième mois consécutif de baisse mensuelle d'une année à l'autre.

La production quotidienne de pétrole brut (sauf les produits équivalents) a diminué de 1,0 % par rapport à décembre pour s'établir à 708,7 milliers de mètres cubes. Bien qu'ils aient légèrement fléchi, les niveaux élevés de production observés en décembre se sont maintenus en janvier, en raison pour une large part de la demande accrue de pétrole brut canadien en provenance des États-Unis.

Après avoir progressé de 11,8 % en décembre, l'indice des prix du pétrole brut et du bitume a augmenté de 12,2 % en janvier, affichant une troisième augmentation mensuelle consécutive et sa plus forte croissance depuis juin 2020. Cette hausse est attribuable pour une large part à une entente entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et d'autres producteurs importants, en vue de restreindre la production de pétrole brut au début de janvier.

Graphique 1 
Production et exportations de pétrole brut et de produits équivalents

Après deux augmentations mensuelles, la consommation mondiale de pétrole brut a diminué de 3,3 % de décembre à janvier, selon l'Energy Information Administration des États-Unis. De même, la consommation au Canada a affiché une baisse de 2,3 %, attribuable en partie au renouvellement des restrictions liées à la pandémie au Québec et en Ontario, à la suite de la recrudescence des cas de COVID-19.

Les exportations de pétrole brut et de produits équivalents ont reculé de 1,0 % d'une année à l'autre pour se situer à 19,3 millions de mètres cubes en janvier. Malgré cette baisse, il s'agit du niveau le plus élevé d'exportations depuis mars 2020, la demande de pétrole brut canadien provenant des raffineries américaines ayant poursuivi sa croissance. La hausse des volumes et des prix a contribué à l'augmentation des exportations de pétrole brut, qui sont demeurées l'un des principaux facteurs à l'origine de l'augmentation de la balance du commerce international de marchandises du Canada en janvier. Les exportations par pipeline vers les États-Unis ont augmenté de 4,9 % pour atteindre 17,0 millions de mètres cubes, soit leur plus haut niveau jamais enregistré. Les exportations vers d'autres pays se sont accrues de 8,4 % d'une année à l'autre, sous l'effet de l'augmentation des volumes exportés par Terre-Neuve-et-Labrador. Les exportations vers les États-Unis par d'autres modes de transport ont diminué de plus du tiers (-33,7 %), en raison principalement de la diminution des volumes transportés par chemin de fer. Le transport ferroviaire de pétrole brut a diminué d'une année à l'autre pour un dixième mois consécutif en janvier, selon les statistiques sur les chargements ferroviaires.

Après avoir progressé de 5,1 % en décembre, les importations de pétrole brut et de produits équivalents ont diminué de 20,8 % d'une année à l'autre en janvier, reprenant ainsi leur tendance à la baisse observée depuis le début de la pandémie. Les importations des raffineries ont diminué du quart (-25,0 %), et les importations par d'autres entités ont aussi diminué (-11,4 %).

Les mesures de confinement se font sentir sur l'activité des raffineries en janvier

Les mesures de confinement en vigueur dans plusieurs provinces ont entraîné une réduction de l'activité des raffineries canadiennes en janvier. L'utilisation de pétrole brut par les raffineries a diminué de 9,7 % d'une année à l'autre pour s'établir à 8,0 millions de mètres cubes. La production nette de produits pétroliers finis a affiché une baisse de 15,1 % d'une année à l'autre pour s'établir à 8,8 millions de mètres cubes; il s'agit de son plus faible niveau en cinq mois. C'est l'essence à moteur finie (-25,9 %) qui a le plus contribué à la diminution générale. Le carburant distillé (-9,3 %) et le carburéacteur de type kérosène (-36,1 %) ont aussi affiché des baisses.

La demande de produits pétroliers a également connu une réduction marquée en janvier, à la suite du maintien des couvre-feux et des restrictions en matière de voyages dans la plupart des provinces. Les produits de raffinerie fournis aux consommateurs canadiens ont diminué de près du quart (-24,4 %) d'une année à l'autre pour s'établir à 6,9 millions de mètres cubes, ce qui représente leur plus faible niveau depuis mai 2020. La demande de carburants de transport a été particulièrement touchée, l'essence à moteur finie (-29,1 %), le carburant distillé, y compris le carburant diesel et le mazout léger (-4,1 %), et le carburéacteur de type kérosène (-60,6 %) ayant tous affiché des baisses d'une année à l'autre. Le nombre de voyages de Canadiens de retour des États-Unis en janvier a enregistré une baisse marquée (-91,4 %) par rapport à janvier 2020, et le nombre total de mouvements d'aéronefs aux principaux aéroports du Canada a diminué de 29,8 % d'une année à l'autre, selon les statistiques relatives aux mouvements d'aéronefs.

Graphique 2 
Produits pétroliers finis fournis aux consommateurs canadiens

Malgré le recul dans les volumes fournis, les prix des produits pétroliers raffinés (+8,2 %) ont augmenté pour un quatrième mois d'affilée en janvier, sous l'effet des prix plus élevés du pétrole brut. L'essence à moteur (+10,4 %), le carburant diesel (+4,6 %) et le carburéacteur (+4,5 %) ont tous enregistré des hausses par rapport au mois précédent.

Légère baisse de la production de gaz naturel et hausse des livraisons au secteur industriel et des exportations

La production de gaz naturel marchand a poursuivi sa baisse en janvier, reculant de 0,3 % d'une année à l'autre pour s'établir à 586,3 millions de gigajoules. Il s'agit cependant de la plus petite diminution d'une année à l'autre observée depuis juin 2020.

Les livraisons de gaz naturel aux consommateurs canadiens ont augmenté de 0,4 % d'une année à l'autre pour se situer à 496,2 millions de gigajoules en janvier. Les livraisons au secteur industriel ont augmenté de 1,8 % pour se chiffrer à 294,9 millions de gigajoules, enregistrant leur deuxième hausse mensuelle d'une année à l'autre et atteignant leur plus haut niveau depuis le début de cette série, en janvier 2016. Cette croissance est principalement attribuable à l'augmentation de la demande des consommateurs industriels en Alberta et en Ontario.

En revanche, les livraisons aux clients résidentiels (-1,7 %) et commerciaux et institutionnels (-1,5 %) ont diminué, sous l'effet des températures moyennes généralement plus clémentes observées partout au pays en janvier, comparativement au même mois en 2020, selon les données sur les degrés-jour de chauffage d'Environnement et Changement climatique Canada.

Graphique 3 
Livraisons aux consommateurs canadiens industriels et exportations de gaz naturel mensuelles

La demande de gaz naturel canadien en provenance des États-Unis a augmenté pour un deuxième mois consécutif en janvier. Les exportations de gaz naturel par pipeline vers les États-Unis se sont accrues de 16,1 % pour s'élever à 303,7 millions de gigajoules; il s'agit de leur plus haut niveau d'exportation mensuel en trois ans (janvier 2018). Les importations de gaz naturel ont diminué de 15,6 % pour s'établir à 108,6 millions de gigajoules. Les importations de gaz naturel ont affiché une tendance à la baisse d'une année à l'autre depuis février 2020, ce qui est principalement attribuable à la diminution de la demande provenant de l'Ontario.

Diminution d'une année à l'autre de la production et de la consommation d'électricité, sous l'effet d'une baisse de la demande

Après avoir diminué de 1,3 % en décembre, la production d'électricité a affiché un nouveau recul de 1,3 % d'une année à l'autre pour s'établir à 61,9 millions de mégawattheures (MWh) en janvier, ce qui constitue son plus bas niveau pour un mois de janvier depuis 2015. Ce recul est principalement attribuable à la production d'électricité à partir d'énergie nucléaire, laquelle a fléchi de 13,5 % d'une année à l'autre pour s'établir à 7,7 millions de MWh. La production d'électricité à partir de combustibles a également diminué (-9,2 % pour se situer à 10,9 millions de MWh), sous l'effet principalement d'une diminution des volumes produits en Alberta.

La baisse générale de la production d'électricité a été partiellement compensée par l'augmentation de la production d'électricité à partir de sources d'énergie renouvelable (y compris l'hydroélectricité, l'énergie éolienne, l'énergie solaire et d'autres sources), laquelle a augmenté de 3,5 % pour s'élever à 44,1 millions de MWh — cela a représenté 71,2 % des sources d'électricité au Canada en janvier.

Parmi tous les types de production, c'est l'hydroélectricité qui a le plus contribué à la production d'électricité au Canada, ayant généré 40,1 millions de MWh, en hausse de 3,5 % d'une année à l'autre. La production d'électricité à partir d'énergie éolienne (+3,7 %) et d'énergie solaire (+25,4 %) a également augmenté.

Graphique 4 
Production et consommation d'électricité, variation d'une année à l'autre

La consommation d'électricité a diminué pour un septième mois consécutif, en baisse de 2,4 % d'une année à l'autre pour s'établir à 57,3 millions de MWh en janvier. Il s'agit du plus faible niveau de consommation enregistré pour un mois de janvier depuis 2015. Ce recul est principalement attribuable à la diminution de la demande au Québec (-3,8 %) et en Alberta (-7,5 %), laquelle est attribuable à la baisse de la demande saisonnière de chauffage.

Les exportations d'électricité vers les États-Unis ont augmenté de 7,6 % d'une année à l'autre pour s'élever à 5,4 millions de MWh en janvier. Les importations d'électricité en provenance des États-Unis ont diminué de 18,8 % pour s'établir à 0,9 million de MWh.

La production de charbon augmente d'une année à l'autre

La production de charbon a augmenté de 5,9 % pour s'établir à 3,6 millions de tonnes en janvier, enregistrant sa première augmentation d'une année à l'autre depuis juin 2019, tandis que les exportations de charbon ont légèrement diminué de 0,3 % pour atteindre 1,9 million de tonnes. La production de coke a augmenté de 1,6 % pour se fixer à 190,0 milliers de tonnes en janvier.

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